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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Les albinos: « Les droits de l’homme sont aussi valables pour eux !!! »

DROITS DE L’HOMME .

Un article par Rijanirina J. Randrianandrasana

Un enfant de 6 ans, le corps sans vie et mutilé, a été retrouvé dans la commune de Berano à Amboasary le 4 mars 2022. Un autre âgé de 4 ans (Voir minutes 11-12 du rapport), mais avec un dénouement moins tragique, enlevé à Ambilobe, est localisée et retrouvé par les forces de l’ordre à Tuléar auprès de ses ravisseurs, le 21 juillet dernier. Le point commun entre ces deux enfants est que… ce sont des personnes atteintes d’albinisme.

L’albinisme est une maladie héréditaire congénitale, rare et non contagieuse, due par l’absence d’un pigment, touchant aussi bien les hommes que les femmes, quelle que soit leur origine. En vertu du droit international relatif aux droits humains, les personnes vivantes dans l’albinisme sont considérées comme des personnes handicapées.

Ces personnes subissent néanmoins un ostracisme. Ils font souvent l’objet de discriminations directes et indirectes, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et du travail. Les attaques contre les personnes atteintes d’albinisme peuvent varier d’une agression verbale à une agression physique de toute forme. Des croyances erronées et des superstitions mettent en danger leur vie et leur sécurité. L’attitude de la société à leurs égards n’évolue pas et ces personnes et leurs familles risquent encore d’être agressées. Et même si la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques ratifié en 1976, stipule que chaque humain a le droit de vivre et que ce droit est protégé par la loi (Partie III, art. 6.1) et que quiconque a le droit à la liberté et à la sécurité (art. 9.1).

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question(s) related to this article:
 
How can we protect the human rights of persons with disabilities?

Mais le pire, c’est que nous sommes tous responsable de ces atrocités. Nous, leurs camarades de classe, nous les harcelons avec nos mots et nos gestes. Nous, collègue de travail, nous les dévalorisons compte tenu de leurs situations d’handicap même si cela ne définit guère leurs aptitudes. Nous, leur propre famille, nous avons honte de l’apparence de l’un des nôtre. Nous, membre de la société, nous restons muets face à ces injures et ces violences. Nous, les décideurs, nous ne faisons rien pour améliorer leurs conditions de vie en instaurant les soutiens adéquates. Nous sommes tous coupables parce que nous n’agissons pas convenablement.

Mais, heureusement, tous n’est pas perdu. Lutter contre les formes de violence, de discrimination et de stigmatisation envers les personnes atteintes d’albinisme est une évidence. En raison de leur situation alarmante, il est essentiel d’opérer certains changements pour qu’ils puissent jouir des mêmes droits que les autres. Le droit à l’égalité et à la non-discrimination ne signifie pas que tout le monde doit toujours être traité de la même manière ; des distinctions doivent parfois être faites. Ainsi, nous avons le devoir de sensibiliser la société sur le droit de ces personnes pour abolir la discrimination et la violence à leurs encontre.

A nous, personnes discriminants, ignorants, profiteurs, trafiqueurs, il n’est pas trop tard de devenir des agents de changement et de s’organiser pour les protéger en retour. A nous, alliés de la lutte contre la discrimination des personnes atteintes d’albinisme, la lutte ne fait que commencer !!! Sur ce, nous allons boucler cet article avec la citation de Mahatma Gandhi : « On ne peut jamais savoir quels seront les résultats de nos actes. Mais si nous ne faisons rien, nous n’obtiendrons aucun résultat. »

Bibliographie

AMNESTY INTERNATIONAL & OSISA. (2021). Promouvoir & protéger les droits fondamentaux des personnes atteintes d’albinisme : Manuel destiné aux institutions nationales des droits de l’Homme. Amnesty International Ltd.

AMNESTY INTERNATIONAL. (2016, mars 8). Action urgente : Malawi, danger pour les personnes albinos.

DIDR-OFPRA. (2018, Mai 14). Les personnes vivant dans l’albinisme. République Démocratique de Congo.

Bulletin français 1 septembre 2022

LA LUTTE POUR LE DESARMEMENT NUCLEAIRE

S’exprimant aux Nations Unies lors de l’ouverture de la dixième Conférence d’examen des Parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le Secrétaire général Antonio Guterres a averti que l’humanité n’est « qu’à un malentendu, à une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire ».  Tout cela à un moment où les risques de prolifération augmentent et où les garde-fous pour empêcher l’escalade s’affaiblissent. Et quand les crises – avec des sous-entendus nucléaires – s’enveniment, du Moyen-Orient à la péninsule coréenne, à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et à de nombreux autres facteurs dans le monde ».

Quelques jours plus tard, Guterres s’est rendu à Hiroshima où il a pris la parole lors de la cérémonie du Mémorial d’Hiroshima pour la Paix, marquant l’anniversaire du bombardement atomique, l’acte terroriste le plus horrible de l’histoire de l’humanité. Lors de sa conférence de presse, il a déclaré que le monde risquait d’oublier les leçons forgées dans cette ville il y a 77 ans. Il a ajouté qu’il est inacceptable que des États détenteurs d’armes nucléaires admettent la possibilité d’une guerre nucléaire. Il a souligné que nous devons utiliser toutes les voies de dialogue, de diplomatie et de négociation pour apaiser les tensions et éliminer la menace nucléaire.

Le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, s’exprimant lors de la cérémonie, a déclaré : “J’appelle les dirigeants des États dotés d’armes nucléaires à visiter les villes bombardées par des bombes atomiques où ils pourront personnellement faire face aux conséquences de l’utilisation des armes nucléaires et à renforcer leur volonté de prendre ces mesures. Je veux qu’ils comprennent que le seul moyen sûr de protéger la vie et les biens de leur peuple est d’éliminer les armes nucléaires.”

S’exprimant 3 jours plus tard à l’occasion de l’anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki, Tomihisa Taue, le maire de cette ville a déclaré : “En janvier de cette année, les dirigeants des États-Unis, de la Russie, du Royaume-Uni, de la France et de la Chine ont publié une déclaration commune affirmant qu'”une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée”. Cependant, dès le mois suivant, la Russie a envahi l’Ukraine. Des menaces d’utiliser des armes nucléaires ont été proférées, faisant frissonner le monde entier. . . Au lieu de faire la guerre, l’humanité devrait favoriser « une ‘culture de la paix’ qui répand la confiance, respecte les autres et cherche des solutions par le dialogue ».

Le maire Tomihisa Taue s’est ensuite rendu aux Nations Unies où il s’est adressé aux réunions du 10e examen du TNP, rappelant “l’appel de longue date des hibakusha à l’abolition des armes nucléaires – qui a résonné dans le monde entier, faisant prendre conscience de leur inhumanité. Néanmoins, des décennies de tels efforts peuvent être anéanties si un seul État doté d’armes nucléaires décide d’utiliser tout son pouvoir pour tyranniser d’autres États.” Il a exhorté les participants à remplir les obligations de désarmement nucléaire telles que stipulées à l’article VI du TNP, ainsi qu’à proposer des stratégies concrètes pour assurer des progrès dans les mesures de désarmement nucléaire et de non-prolifération. Il a également exprimé la détermination de Maires pour la Paix, à continuer à lutter pour un monde sans armes nucléaires. Il a conclu sa déclaration en transmettant un message : Puisse Nagasaki être le dernier site de bombardement atomique en temps de guerre.

Les messages d’Hiroshima et de Nagasaki ont trouvé un écho dans le monde entier. À Winchester, au Royaume-Uni, le maire a présidé un événement pour commémorer les attentats à la bombe, déclarant : “Je partage l’esprit de mon collègue maire de Nagasaki, qui a déclaré : ‘Je déclare par la présente faire tout mon possible pour réaliser l’abolition des armes nucléaires et paix mondiale éternelle.'” Et à Nagpur, en Inde, plus de 5 000 personnes ont visité l’événement No More Hiroshima : No More Nagasaki.

Le dixième examen du TNP s’est terminé aux Nations Unies à New York sans même parvenir à une déclaration commune, sans parler de prendre des mesures concrètes vers le désarmement nucléaire. Cependant, dans le rapport des résultats, l’organisation de paix Unfold Zero, a mentionné que certaines des questions mentionnées lors de la conférence, telles que la réduction des risques nucléaires, la non-utilisation des armes nucléaires dans les conflits armés, l’adoption de politiques de non-utilisation en premier et les garanties de sécurité, seront soulevées dans d’autres forums. “Nous vous encourageons à rester à l’écoute et à vous engager dans ce domaine.”

Plus que jamais, nous avons besoin d’un mouvement mondial pour le désarmement nucléaire !

DISARMAMENT ET SECURITÉ

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L’humanité n’est qu’à un malentendu de l’annihilation nucléaire, prévient le chef de l’ONU

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ

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Solidarité avec les Palestiniens et les forces de Paix agissant en Israël

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES

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Gabon: Engagement des femmes pour la santé et la salubrité dans la province du Woleu-Ntem”

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

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United Nations Secretary-General in Japan, 5–8 August

DÉVELOPPEMENT DURABLE

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Nigeria: Reps Push For ‘Silence The Guns’ Implementation

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE

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Colombia: Peacebuilding in Viotá, a model that seeks to be replicated throughout the country

DROITS DE L’HOMME

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Honduras: A massive march cries out for peace in Olancho

ÉDUCATION POUR LA PAIX

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Mexico: International Diploma in Development and Culture of Peace at the UAZ

Solidarité avec les Palestiniens et les forces de Paix agissant en Israël

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un communiqué de presse de Mouvement de la Paix Corrèze

Le Mouvement de la Paix condamne les bombardements israéliens sur la population civile de Gaza. Ce ne sont pas des frappes préventives, comme les qualifient l’armée et le gouvernement israélien mais des crimes de guerre sur des populations civiles, déjà victimes d’un blocus inhumain, qui ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi la population., y compris des enfants. Notre solidarité s’exprime vis-à-vis des victimes, mais aussi des forces de paix qui ont manifesté à Tel Aviv contre ces bombardements mais aussi plus largement contre la politique israélienne à l’encontre des populations palestiniennes.

A Gaza comme ailleurs la guerre et les bombardements n’apportent aucune solution.

Pour le Mouvement de la Paix la reconnaissance officielle par la France de l’État de Palestine, dans le respect de la résolution 2887 adoptée à la quasi-unanimité le 2 décembre 2014 par l’Assemblée nationale, serait un geste fort pour renforcer la pression sur le gouvernement israélien pour une paix juste et durable entre Israéliens et palestiniens.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question related to this article:

 

Presenting the Palestinian side of the Middle East, Is it important for a culture of peace?

(. . . suite)

Il y a urgence car, comme le souligne cette résolution, « le statu quo est intenable et dangereux car il nourrit les frustrations et la défiance croissante entre les deux parties ». Cette résolution par ailleurs « souligne l’impératif d’une reprise rapide des négociations entre les parties selon des paramètres clairs et un calendrier déterminé ; affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d’Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, et fondé sur une reconnaissance mutuelle ; affirme que la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël ;invite le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit. »

Le Mouvement de la Paix, en tant que partenaire d’une initiative citoyenne européenne constituée d’une coalition d’une centaine d’organisations et en France d’une coalition d’une trentaine d’organisations syndicales, associatives, ONG et partis politiques, appelle à promouvoir et faire signer la pétition visant à obtenir de mettre fin au commerce européen avec les colonies illégalement établies dans les territoires occupés.

Pour signer la pétition https://plateforme-palestine.org/StopColonies#

Le Mouvement de la Paix. 11 août 2022

(Merci à Roland Nivet pour avoir envoyé cet article à CPNN)

Gabon: Engagement des femmes pour la santé et la salubrité dans la province du Woleu-Ntem”

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article pour CPNN par Jerry Bibang

Le réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) a lancé, le mercredi 03 août, à Oyem, au nord du Gabon, le projet “Engagement des femmes pour la santé et la salubrité dans la province du Woleu-Ntem”. rganisé par l’Organisation Internationale des Jeunes Promoteurs de la Paix (OIJPP).

L’initiative soutenu par la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES) et la Mairie de la commune d’Oyem s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de la CONFEJES intitulé Femme – Sport – Santé.

Elle a pour objectif général d’encourager les femmes à la pratique des activités physiques et sportives ainsi que la protection de l’environnement, selon Rachel Oyane, membre de l’équipe projet.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Questions for this article:

Prospects for progress in women’s equality, what are the short and long term prospects?

(. . . suite)

L’initiative qui cible 200 femmes dans la province du Woleu-Ntem repose sur trois principales activités, notamment une campagne de sensibilisation sur les bienfaits du sport chez la femme, une marche avec ramassage des déchets plastiques, une séance de fitness ainsi qu’un tournoi provincial féminin de football qui engagera les femmes de la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, a indiqué Jerry Bibang, le coordonnateur du projet.

Après le lancement à Oyem, notre équipe sillonnera les communes de Mitzic, Minvoul et Bitam pour la mise en œuvre de ces différentes activités qui concernent prioritairement les femmes n’ayant pas une d’activité physique et sportive régulière, a expliqué Jimmy Thalès ONDO, membre de l’équipe projet également.

L’objectif est de les amener à comprendre les bienfaits du sport, notamment la lutte contre certaines maladies mais aussi la nécessité de garder leur environnement propre, d’où l’activité de marche et ramassage des déchets plastiques.

Pour la Mairie d’Oyem, représentée par le 4ème maire adjoint, Mme Angue Owono Françoise, l’initiative cadre avec la vision du conseil municipale de la commune d’Oyem qui est de faire de la capitale provinciale du Woleu-Ntem une ville belle et propre, conformément à la volonté des plus hautes autorités du pays. Ce projet constitue une véritable opportunité pour encourager les femmes à s’investir dans la lutte contre l’insalubrité et la pratique des activités physiques et sportives, au profit de notre bien-être. La mairie, sous le leadership du Maire Christian Abessolo Menguey, réfléchira comment poursuivre ces activités même au-delà du projet, a-t-elle indiqué.
  
Pour rappel, la mise en œuvre de ce projet fait suite à un appel à candidature, lancé par la CONFEJES à l’endroit des organisations publiques et de la société civile au niveau panafricain. Sur 79 candidatures, seulement 14 ont été sélectionnées. Le projet du PAYNCoP Gabon a été classé 4ème meilleur projet par un jury international.

La ville d’Hiroshima: Déclaration de Paix le 6 août 2022

DESARMAMENT & SECURITE .

Reçu par email des AFCDRP (Association Frençaise des Communes, Départements et Régions pour la Paix)

Ce qui suit est le texte intégral de la déclaration de paix lue le 6 août par le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, lors d’une cérémonie marquant le 77e anniversaire du bombardement atomique de la ville.


Kazumi Matsui, le maire d’Hiroshima

“J’adorais ma mère ; elle m’a élevée avec tant de gentillesse et d’attention”. La femme qui énonce ces paroles avait 16 ans lorsqu’elle a quitté sa maison en portant le déjeuner que sa mère avait préparé avec amour. Elle n’avait jamais imaginé que ce serait leur dernière séparation. L’été, il y a 77 ans. Ce matin-là, sans avertissement, la première arme nucléaire est larguée et explose au-dessus de l’humanité. Debout près de la gare d’Hiroshima, la jeune fille a vu un flash terrifiant. Puis vint un grondement de tonnerre. Frappant par derrière, le souffle de l’explosion l’a projetée dans les airs et lui a fait perdre connaissance. Quand elle est revenue à elle, elle a erré dans la ville en flammes, à la recherche de sa mère. Elle a vu un nombre effrayant de corps noircis. Un cadavre carbonisé était encore debout, accroché au cou d’une vache. Les corps flottant dans la rivière allaient et venaient au gré des marées. Elle se souvient encore de ce matin où la vie quotidienne s’est violemment transformée en scènes de l’enfer.

En envahissant l’Ukraine, le dirigeant russe, élu pour protéger la vie et les biens de son peuple, utilise les armes nucléaires comme des instruments de guerre, volant la vie et les moyens de subsistance de civils innocents dans un autre pays. Dans le monde entier, l’idée que la paix dépend de la dissuasion nucléaire gagne du terrain. Ces erreurs trahissent la détermination de l’humanité, née de nos expériences de guerre, à parvenir à un monde pacifique exempt d’armes nucléaires. Accepter le statu quo et abandonner l’idéal d’une paix maintenue sans force militaire, c’est menacer la survie même de l’humanité. Nous devons cesser de répéter ces erreurs. Par-dessus tout, confier un bouton nucléaire à un dirigeant mondial, quel qu’il soit, c’est continuer de sanctionner l’humanité par des menaces nucléaires et recréer potentiellement le paysage infernal du 6 août 1945. Nous devons immédiatement vider de leur sens tous les boutons nucléaires.

Devons-nous continuer à tolérer un égocentrisme qui menace les autres, jusqu’à nier leur existence ? Nous devrions prendre à cœur les paroles de Léon Tolstoï, le célèbre auteur russe de Guerre et Paix, qui conseillait : “Ne construisez jamais votre bonheur sur le malheur des autres, car c’est seulement dans leur bonheur que vous pouvez trouver le vôtre.”

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

Plus tôt cette année, les cinq États dotés d’armes nucléaires ont publié une déclaration commune : “La guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée.” Ils ont en outre déclaré leur intention de “… rester attachés à nos obligations découlant du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).” Après avoir publié une telle déclaration, pourquoi ne tentent-ils pas de tenir leurs promesses ? Pourquoi certains font-ils même allusion à l’utilisation d’armes nucléaires ? Les puissances nucléaires doivent agir maintenant pour jeter des ponts de confiance entre les nations. Plutôt que de considérer un monde sans armes nucléaires comme un rêve lointain, elles devraient prendre des mesures concrètes pour le réaliser. J’appelle les dirigeants des États dotés d’armes nucléaires à se rendre dans les villes bombardées, où ils pourront se rendre compte personnellement des conséquences de l’utilisation des armes nucléaires et renforcer leur volonté de prendre ces mesures. Je veux qu’ils comprennent que le seul moyen sûr de protéger les vies et les biens de leurs populations est d’éliminer les armes nucléaires. Je souhaite ardemment que les dirigeants qui participeront au sommet du G7 à Hiroshima l’année prochaine parviennent à cette conclusion.

Avec la volonté de paix des hibakusha au cœur de notre action, et en héritant de l’esprit “ne jamais abandonner” du leader hibakusha Tsuboi Sunao, qui a consacré sa vie à cette cause, Hiroshima continuera à avancer vers l’abolition des armes nucléaires, même si le chemin est ardu.

Maires pour la Paix, qui est désormais un réseau de 8 200 collectivités territoriales de la paix dans le monde, tiendra sa 10e conférence générale à Hiroshima cette année. Cette conférence œuvrera à l’avènement d’une société civile dans laquelle chaque citoyen partage la conviction qu’une vie heureuse passe par la fin de la guerre, la fin des conflits armés et la fin de la discrimination sociale qui menace la vie. Dans cette optique, nous intensifierons la coopération entre nos collectivités membres pacifiques afin de promouvoir une “culture de la paix” qui rejette toute forme de violence. Maires pour la Paix encourage les décideurs politiques à poursuivre leurs politiques étrangères par le dialogue sans s’appuyer sur la dissuasion nucléaire.

En juin dernier, la première réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) a adopté une déclaration qui, sur fond d’invasion russe, rejette catégoriquement la menace des armes nucléaires. Avec les États dépendant des armes nucléaires qui ont participé en tant qu’observateurs, la réunion a spécifiquement souligné que le TIAN contribue au TNP et le complète. Par conséquent, j’exige d’abord que le gouvernement japonais serve de médiateur lors de la conférence d’examen du TNP. Par ailleurs, le Japon doit participer à la prochaine réunion des États parties au TIAN, devenir rapidement lui-même un État partie et soutenir de tout cœur le mouvement en faveur de l’abolition des armes nucléaires.

L’âge moyen des hibakusha dépasse maintenant 84 ans, et leur vie est toujours affectée par les effets néfastes des radiations sur leurs esprits et sur leurs corps. J’appelle donc le gouvernement japonais à prendre en compte leurs souffrances et leur offrir des mesures de soutien renforcées.

Aujourd’hui, à l’occasion de cette cérémonie de commémoration du 77e anniversaire du bombardement, nous présentons nos sincères condoléances aux âmes des victimes de la bombe atomique. Avec Nagasaki et les personnes de même sensibilité dans le monde entier, nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour abolir les armes nucléaires et ouvrir la voie à une paix mondiale durable.

L’humanité n’est qu’à un malentendu de l’annihilation nucléaire, prévient le chef de l’ONU

DESARMAMENT & SECURITE .

Un article de Nations Unies

Alors que les tensions géopolitiques atteignent de nouveaux sommets et que certains gouvernements dépensent des milliards en armes nucléaires dans une fausse tentative de paix et de sécurité, les pays doivent respecter la norme de près de 80 ans contre leur utilisation, a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ce lundi (1 août) à New York.

Le chef de l’ONU s’exprimait à l’ouverture de la dixième conférence d’examen des parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui se déroule jusqu’au 26 août.

M. Guterres a souligné certains des défis actuels pour la paix et la sécurité mondiale, le monde étant soumis à un stress accru en raison de la crise climatique, des inégalités criantes, des conflits et des violations des droits de l’homme, ainsi que des ravages causés par la pandémie de Covid-19.

Le désarmement, pas la désunion

Il a déclaré que la réunion se déroulait au milieu de ces défis, et à un moment de danger nucléaire jamais vu depuis l’apogée de la guerre froide.

« Les tensions géopolitiques atteignent de nouveaux sommets. La concurrence l’emporte sur la coopération et la collaboration. La méfiance a remplacé le dialogue et la désunion a remplacé le désarmement. Les États recherchent une fausse sécurité en stockant et en dépensant des centaines de milliards de dollars pour des armes apocalyptiques qui n’ont pas leur place sur notre planète », a-t-il déclaré.

Actuellement, près de 13.000 armes nucléaires sont détenues dans les arsenaux du monde entier, a-t-il ajouté.

« Tout cela à un moment où les risques de prolifération augmentent et où les garde-fous pour empêcher l’escalade s’affaiblissent. Et quand les crises – avec des sous-entendus nucléaires – s’enveniment, du Moyen-Orient à la péninsule coréenne. A l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et à de nombreux autres facteurs dans le monde ».

M. Guterres a déclaré qu’aujourd’hui, l’humanité n’était « qu’à un malentendu, à une erreur de calcul de l’anéantissement nucléaire ».

Une nouvelle voie

Le Secrétaire général a souligné l’importance du traité de non-prolifération, affirmant qu’il était « plus que jamais » nécessaire, tandis que la réunion d’examen offre l’occasion « d’engager l’humanité sur une nouvelle voie vers un monde exempt d’armes nucléaires ».

Il a présenté cinq domaines d’action, à commencer par le renforcement et la réaffirmation de la norme contre l’utilisation des armes nucléaires, qui nécessite un engagement ferme de toutes les parties au traité.

« Nous devons renforcer toutes les voies de dialogue et de transparence. La paix ne peut s’installer en l’absence de confiance et de respect mutuel », a-t-il déclaré.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

Les pays doivent également « travailler sans relâche » pour atteindre l’objectif d’élimination des armes nucléaires, ce qui commence par un nouvel engagement à réduire leur nombre.

Cela implique également de renforcer les accords et cadres multilatéraux sur le désarmement et la non-prolifération, ce qui inclut le travail important de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 

S’attaquer aux tensions latentes

Pour son troisième point, M. Guterres a mis l’accent sur la nécessité d’aborder les « tensions latentes » au Moyen-Orient et en Asie. 

« En ajoutant la menace des armes nucléaires à des conflits durables, ces régions se rapprochent de la catastrophe. Nous devons redoubler notre soutien au dialogue et à la négociation pour apaiser les tensions et forger de nouveaux liens de confiance dans des régions qui en ont trop peu vu », a-t-il déclaré.  

Le Secrétaire général a également appelé à promouvoir l’utilisation pacifique de la technologie nucléaire, par exemple à des fins médicales, en tant que catalyseur pour faire progresser les Objectifs de développement durable (ODD).

Enfin, il a exhorté les gouvernements à remplir tous les engagements en suspens dans le cadre du traité, « et à faire en sorte qu’il reste adapté en ces temps difficiles ».

Une dimension inattendue

Directeur de l’AIEA, l’organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, a expliqué que le « spectre de la guerre » avait conféré une dimension nouvelle et inattendue à la sûreté nucléaire en Ukraine.

Rafael Mariano Grossi a déclaré qu’au début du conflit, qui dure maintenant depuis près de six mois, il avait énoncé les sept piliers de la sûreté nucléaire qui ne devraient jamais être violés. Il s’agit notamment de respecter l’intégrité physique des centrales nucléaires et de veiller à ce que le personnel puisse exercer ses fonctions sans pression indue.

« Ces sept principes ont tous été foulés aux pieds ou violés depuis le début de cet épisode tragique », a-t-il déclaré lors de la conférence.

Si l’AIEA a pu travailler avec l’Ukraine pour restaurer les systèmes de la centrale nucléaire de Tchernobyl, site de la catastrophe de 1986, M. Grossi continue de faire pression pour une mission à la centrale de Zaporizhzhya, la plus grande du pays, occupée par les forces russes.

« Mesdames et Messieurs, nous sommes prêts à partir », a-t-il déclaré. « Nous espérons pouvoir venir à Zaporizhzhya parce que si quelque chose s’y passe, nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous-mêmes. Ce ne sera pas un tremblement de terre ni un tsunami qui seraient à blâmer, seulement notre propre inaction. »

L’Iran et la Corée du nord 

M. Grossi a également abordé d’autres questions, notamment celles liées à la surveillance du programme nucléaire iranien.

« Nous savons que pour être en mesure de donner les assurances nécessaires et crédibles que toute activité en République islamique d’Iran est à usage pacifique, nous devons travailler en collaboration(s) avec eux », a-t-il déclaré.

« C’est possible, nous l’avons fait dans le passé, mais nous avons besoin – et je le dis très clairement – nous avons besoin d’un accès qui soit à la mesure de l’ampleur et de la profondeur de ce programme nucléaire ».

La situation en République démocratique de Corée (RPDC) reste également préoccupante, et il a exprimé l’espoir que les inspecteurs de l’AIEA puissent retourner dans le pays.

(Merci à Sarah Guerard pour avoir envoyé cet article à CPNN.)

Bulletin français 1 août 2022

CULTURE DE PAIX EN AMÉRIQUE LATINE

CULTURE DE PAIX EN AMÉRIQUE LATINE.

Les élections d’Andres Manuel Lopez Obrador au Mexique, de Gabriel Boric au Chili, de José Pedro Castillo au Pérou et de Gustavo Petro en Colombie, ainsi que l’éventuelle élection de Lula da Silva au Brésil sont considérées comme une « deuxième vague progressiste .”

Il est comparé à une “première vague progressiste” de 2008 à 2016 lorsque les dirigeants latins comprenaient Hugo Chavez au Venezuela, Luz Ignacio Lula da Silva au Brésil, Nestor Kirchner en Argentine, Rafael Correa en Équateur et Evo Morales en Bolivie.

Au cours de la vague précédente, la CELAC, la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, a publié une déclaration proclamant leur région comme une « zone de paix ». L’un des points de leur déclaration était “La promotion dans la région d’une culture de la paix fondée, entre autres, sur les principes de la Déclaration des Nations Unies sur une culture de la paix”.

La culture de la paix continue de figurer en bonne place dans la nouvelle vague.

En Colombie, “le gouvernement a envisagé de mettre en place un “Pacte pour la paix totale” qui comprend non seulement la mise en œuvre de l’accord existant et la création d’autres avec d’autres agents armés illégaux, mais qui va au-delà de la fin du conflit dans les territoires. ”

La victoire de la gauche en Colombie et la possible normalisation des relations entre la Colombie et le Venezuela promettent de ramener la paix dans cette région latino-américaine.

Toujours en Colombie, la ville de Medellin a impliqué plus de 1 300 jeunes dans la Semaine du désarmement, pour « consolider une culture de paix et de non-violence dans la ville de Medellín ».

Au Honduras, le président nouvellement élu Xiomara Castro institue des « Mesas de seguridad ciudadana » dans le cadre de la police communautaire dans 298 municipalités. Elle explique que “je veux promouvoir une culture de paix et de participation citoyenne dans notre pays avec des actions préventives, établissant des liens de confiance et de proximité entre la police et la communauté”.

Au Mexique, “le gouvernement de Jalisco a commencé à travailler sur son premier “Programme d’État pour la culture de la paix“, l’un des principaux instruments dérivés de la loi sur la culture de la paix de l’État, conçu pour réduire les diverses formes de violence qui s’y produisent.

Toujours au Mexique, 10 villes du Yucatan ont signé des accords pour “coordonner les efforts visant à renforcer la culture de la paix”.

Au Chili, la nouvelle Constitution promet de transformer le pays “d’une ‘république démocratique’ à une ‘démocratie paritaire’… (afin)… que les femmes occupent au moins 50% de tous les organes de l’Etat”, et “propose de prendre des mesures pour parvenir à l’égalité et à la parité réelles ».

En Bolivie, cette année a été déclarée “Année de la révolution culturelle pour la ‘dépatriarcatisation’, cherchant à établir des solutions structurelles pour freiner les cas persistants de violence contre les femmes dans le pays”.

En République dominicaine, “le Collège dominicain des journalistes (CDP) et le Système national de résolution des conflits (Sinarec) ont signé un accord pour promouvoir une culture de la paix au niveau national à travers des ateliers, des cours, des séminaires et d’autres formes d’éducation”.

La première vague progressiste a été réprimée par l’impérialisme nord-américain en collaboration avec les forces de droite au Brésil et en Bolivie et attaquée par des sanctions économiques et, dans certains cas, des menaces militaires contre Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.

La nouvelle vague pourra-t-elle résister à ces pressions ?

Au Brésil, où l’un de ses candidats a été récemment assassiné, le Parti des travailleurs de Lula résiste explicitement par le biais de la culture de la paix, en proposant un atelier sur la « culture de la paix et l’autoprotection militante ».

Parmi ses promesses de campagne, Lula affirme qu’il “défendra l’intégration de l’Amérique du Sud, de l’Amérique latine et des Caraïbes, en vue de maintenir la sécurité régionale et de promouvoir le développement, sur la base d’une complémentarité productive”. Auparavant, il avait promis de créer “une monnaie pan-latino-américaine, afin de se libérer du dollar”.

Le Brésil est déjà membre de l’alignement BRICS qui promet de ne pas être dominé par le dollar, et plus récemment l’Argentine a demandé à y adhérer.

Au Mexique, le gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador a proposé de remplacer l’Organisation des États américains dominée par les États-Unis par une organisation indépendante comme la CELAC.

Parlant des deux vagues progressives, Evo Morales déclare : “Ces temps reviennent, nous devons à nouveau consolider ces révolutions démocratiques pour le bien de l’humanité. J’ai beaucoup d’espoir. En politique, nous devons nous demander : sommes-nous avec le peuple ou sommes-nous avec l’empire ?”

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

info

The Two Waves of Latin American Progressive Governments

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ

tol

Regional Peace Boosted by Colombia-Venezuela Relations Reset

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES

Bolivia

Bolivia Enacts Law on Femicide, Infanticide & Rape

DISARMAMENT ET SECURITÉ

disarm

United States: Statement by the National Council Of Elders

DÉVELOPPEMENT DURABLE

dev

The Era Of Northern Hegemony Over Mexico Is Coming To An End

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE

dem

Honduras: “Mesas de seguridad ciudadana” to be developed in 298 municipalities

DROITS DE L’HOMME

HR

Chile: the main changes in the proposal for the new Constitution

ÉDUCATION POUR LA PAIX

ed

Mexico: Invitation to register for an online diploma in the Culture of Peace through the Arts

Bulletin français 1 juillet 2022

LA COLOMBIE ET ​​LE DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE

Deux séries d’événements ce mois-ci promettent des progrès vers une culture de la paix.

En Colombie, le président nouvellement élu Gustavo Petro promet de redynamiser le processus de paix, alors que dans le même temps la Commission vérité colombienne a publié son rapport tant attendu.

C’est la première fois dans l’histoire de Colombie qu’un candidat de gauche est élu President. Petro a basé sa candidature sur la promesse d’achever le processus de paix avec la guérilla de l’ELN et d’assurer la sécurité des dirigeants communautaires et des anciens guérilleros des FARC. Ce ne sera pas facile puisque sous l’administration du président sortant Duque 4, 930 dirigeants ont été assassinés.

La Commission vérité colombienne travaille depuis 2018 pour clarifier les violations survenues pendant le conflit armé et contribuer ainsi à unir la société afin qu’elle puisse avancer vers la construction d’un avenir de paix pour tous. Comme l’a exprimé le président nouvellement élu Petro, “la vérité ne peut pas être un espace de vengeance”.

Toujours en juin, deux réunions internationales importantes ont eu lieu dans la lutte pour l’abolition des armes nucléaires.

Les 9 et 10 juin, des universitaires et des experts se sont réunis à Oulan-Bator, en Mongolie, pour discuter de l’importance, des défis et des perspectives des zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN). Les participants ont félicité la Mongolie pour la 30e année de son initiative sans précédent visant à établir une ZEAN à État unique.

Plus de la moitié du monde est désormais couverte par des zones exemptes d’armes nucléaires, comme le montre la carte du monde publiée avec l’article de la Mongolie.

Puis, du 21 au 23 juin, la première réunion historique des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires a eu lieu à Vienne et a adopté une déclaration politique et un plan d’action pratique qui fixent la voie à suivre pour la mise en œuvre du Traité et les progrès vers son objectif, l’élimination totale des armes nucléaires.

Les lecteurs de CPNN se souviendront peut-être que le Traité a été adopté par une majorité d’États (122) à l’ONU le 7 juillet 2017 (voir le bulletin CPNN de août 2017) et qu’il est entré en vigueur le 22 janvier 2021 (voir le bulletin CPNN de février 2021).

L’urgence de ces initiatives a été soulignée dans le dernier rapport du SIPRI, l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Sur l’inventaire total d’environ 12 705 ogives nucléaires au début de 2022, environ 9 440 se trouvaient dans des stocks militaires pour une utilisation potentielle. Parmi celles-ci, on estime que 3732 ogives ont été déployées avec des missiles et des avions, et environ 2000 – dont presque toutes appartenaient à la Russie ou aux États-Unis – ont été maintenues en état d’alerte opérationnelle élevée. Le SIPRI ajoute que les arsenaux nucléaires devraient augmenter au cours de la prochaine décennie.

La guerre en Ukraine risque de dégénérer en guerre nucléaire. S’exprimant lors de la réunion à Vienne, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré : “La perspective autrefois impensable d’un conflit nucléaire est maintenant de retour dans le domaine du possible.”

Les villes n’ont aucune utilité pour les armes nucléaires. C’est pourquoi la Conférence des maires des États-Unis a appelé les États-Unis et les autres États dotés d’armes nucléaires à s’engager dans un processus menant à l’adoption, au plus tard en 2030, d’un plan assorti d’un calendrier pour l’élimination mondiale des armes nucléaires d’ici 2045. Le chapitre européen de Maires pour la Paix a exprimé sa solidarité avec les villes ukrainiennes et a appelé à une vision à long terme de la sécurité internationale qui dépasse la dissuasion nucléaire. Ils ont assisté et soutenu la réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires à Vienne, mentionnée ci-dessus. Des militants dans un certain nombre de villes européennes ont organisé des actions pour soutenir cette réunion.

Nous concluons avec un hommage au grand militant pour la paix, Bruce Kent, décédé à l’âge de 93 ans le mois dernier en Angleterre. L’un de ses derniers actes a été de se joindre à une délégation du CND pour remettre une lettre à l’ambassade de Russie à Londres, qui disait : « Pour le bien des enfants ukrainiens à l’abri des missiles russes ; pour le bien de tous ceux qui mourront si la situation s’intensifie et pour le bien des millions d’entre nous qui périrons si le risque accru de guerre nucléaire se transforme en conflit nucléaire, nous exhortons votre gouvernement à mettre fin aux attaques, à retirer les troupes et à retirer les menaces nucléaires. »

DISARMAMENT ET SECURITÉ

disarm

Ulaanbaatar Statement on Nuclear-Weapon-Free Zones

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ

tol

Gabon : Formation pour préparer le projet “Les Jeunes Tisserands de la Paix”

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES

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One year driving action for gender equality. One year of Generation Equality

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

info

Colombia: What is Gustavo Petro’s campaign proposal for ‘total peace’?

DÉVELOPPEMENT DURABLE

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La Via Campesina appelle les États à sortir de l’OMC et à créer un nouveau cadre basé sur la souveraineté alimentaire

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE

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Algérie: 19e édition des Jeux méditerranéens

DROITS DE L’HOMME

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Colombia: Final report of the Truth Commission: an oral and written legacy for the country

ÉDUCATION POUR LA PAIX

ed

Mexico: First issue of the electronic magazine “Culture of Peace” published by the State Human Rights Commission

La Via Campesina appelle les États à sortir de l’OMC et à créer un nouveau cadre basé sur la souveraineté alimentaire

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un communiqué de presse le 15 juin 2022 de Via Campesina

La Via Campesina, le mouvement paysan mondial représentant les voix de plus de 200 millions de petit·es paysan·nes d’Asie, d’Afrique, d’Europe et des Amériques, a été mobilisé toute cette semaine contre l’OMC. La crise alimentaire qui frappe le monde aujourd’hui est une preuve supplémentaire que le libre-échange – loin d’apporter la sécurité alimentaire – affame les peuples.

L’Organisation mondiale du commerce a une fois de plus échoué à proposer une solution permanente quant aux stocks publics à des fins de sécurité alimentaire. Depuis plus de huit ans, les pays riches bloquent les propositions concrètes des membres africains et asiatiques du G33 à cet égard.

Jeongyeol Kim, de l’Association Coréenne des Femmes Paysannes et membre du Comité de coordination international (CCI) de La Via Campesina, remarque que :

« Le libre-échange affame. Après 27 ans sous le règne de l’OMC, cette conclusion est sans appel. Il est temps de sortir l’agriculture de tous les accords de libre-échange. La pandémie, ainsi que l’impact et les perturbations induites par la guerre ont montré clairement que nous avons besoin d’un système de gouvernance alimentaire local et national basé sur les personnes, et non sur les agro-industries. Un système qui soit construit sur des principes de solidarité et de coopération plutôt que sur la concurrence, la coercition et les agendas géopolitiques. »

Burry Tunkara, de l’Organisation gambienne des petit·es paysan·nes, des pêcheur·euses et des forestier·ères et une des principales jeunes leaders de La Via Campesina, fait écho à ce même sentiment dans ce témoignage :

« L’OMC ne défend que les riches et leurs intérêts commerciaux. Il s’agit d’un outil du néo-colonialisme. Elle sert seulement les intérêts des multinationales pour trouver de nouveaux marchés et une main-d’œuvre moins chère. Il est temps de mettre un terme cela ! »

L’agenda socio-économique des pays les plus pauvres et à faible revenu n’est pas la priorité de l’OMC. La preuve : son incapacité à fournir un mécanisme de sauvegarde contre le « dumping » des pays riches et son approche des subventions à la pêche au détriment des petit·es pécheur·euses. Il ne sert à rien d’essayer de réformer une institution construite pour favoriser les intérêts commerciaux d’une poignée d’entreprises multinationales.

Perla Álvarez du Paraguay, et membre de la Coordination Latino-Américaine de La Via Campesina (CLOC) a déclaré qu’un changement systémique est urgent et nécessaire :

« La crise alimentaire mondiale est un moment de vérité pour nous. Il n’y a pas de place pour l’approche “business as usual”. Nous présentons des propositions à court et à long terme qui peuvent changer radicalement la façon dont le commerce affecte les communautés paysannes à travers le monde. »

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article. ou ici pour une version espagnole.)

Questions for this article:
 
What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Aujourd’hui, le 15 juin, depuis Genève, alors que la Conférence ministérielle de l’OMC a une nouvelle fois trahi les attentes des populations les plus touchées par la crise alimentaire, nous, La Via Campesina, partageons nos propositions.

La Via Campesina appelle tous les gouvernements nationaux à reconstituer des stocks publics et à soutenir la création de réserves alimentaires au niveau communautaire avec des produits locaux issus de pratiques agroécologiques. Il a également appelé tous les gouvernements à mettre en place une législation anti-dumping, nécessaire pour empêcher les exportateurs de détruire les marchés locaux.

Yudhvir Singh de l’Union Bhartiya Kisan, qui fait partie des syndicats qui ont formé le fer de lance de la mobilisation historique des paysan·nes indien·nes en 2021, présente l’expérience de son pays avec les stocks publics alimentaires :

« Les paysan·nes ont besoin de politiques publiques fortes comme le prix minimum et le stock public pour continuer à vivre décemment en produisant des aliments. Les attaques de l’OMC contre notre modèle de régulation des marchés sont extrêmement dangereuses. Le G33 doit continuer à résister et à construire sur la base des aspirations et des espoirs des petit·es producteur·trices. »

La Via Campesina a demandé une suspension immédiate de toutes les règles existantes de l’OMC qui empêchent les pays de développer des stocks publics alimentaires et de réguler le marché et les prix. Les gouvernements doivent avoir le droit d’utiliser des critères choisis par eux-mêmes pour protéger et promouvoir leur souveraineté alimentaire. Chaque pays doit pouvoir développer sa propre politique agricole et alimentaire et protéger les intérêts de ses paysan·nes, sans nuire aux autres pays. L’utilisation de produits agricoles pour les agro-carburants doit être interdite. La Via Campesina a également appelé à stopper la spéculation.

« La réforme agraire est nécessaire pour construire la souveraineté alimentaire », a ajouté Zainal Arifin Fuat de Serikat Petani Indonesia et membre du Comité de Coordination International de LVC.

« Les gouvernements doivent mettre fin à l’accaparement de l’eau, des semences et des terres par les sociétés transnationales et garantir aux petit.es producteur·trices des droits équitables sur les biens communs. »

Nous, La Via Campesina, insistons pour que, dans le cadre de la pandémie et de la crise mondiale de l’approvisionnement, les gouvernements donnent la priorité aux marchés locaux.

Morgan Ody, paysanne en Bretagne, France, et coordinatrice générale de La Via Campesina, a déclaré au nom du mouvement paysan mondial :

« L’Organisation mondiale du commerce est un projet qui a échoué. Notre mouvement paysan mondial appelle tous les États, en particulier ceux du Sud, à quitter l’OMC immédiatement. Il faut créer un nouveau cadre international pour l’agriculture et le commerce fondé sur la souveraineté alimentaire. C’est seulement ainsi que nous pourrons défendre les intérêts des petits producteurs alimentaires. »

Pour toute question, écrivez à press@viacampesina.org

Note de l’éditeur : La Via Campesina compte parmi ses membres 181 organisations paysannes dans plus de 80 pays. Le réseau paysan mondial et ses alliés ont mené les négociations à l’ONU pendant 17 ans, ce qui a conduit les Nations Unies à adopter la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Paysans et Autres Personnes Travaillant dans les Zones Rurales (UNDROP) en 2018.

Vienne: Une Alliance Forte pour le Succès de la Première Réunion du Traité sur L’interdiction des Armes Nucléaires

DESARMAMENT & SECURITE .

Un article de ICAN France (licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License)

Les États signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) se sont réunis du 21 au 23 juin à l’ONU, Vienne, pour la première réunion de mise en œuvre de cette nouvelle norme juridique internationale. Un plan d’action et une déclaration « Notre engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires » très fermes ont été adoptés ; créant une alliance mondiale, basée sur le TIAN, pour faire reculer les menaces nucléaires inacceptables et illégales et les risques de guerre nucléaire. La France, elle, a refusé le dialogue multilatéral en brillant par son absence, dans un contexte d’insécurité internationale renforcée

Comparée à de nombreux autres documents finaux de l’ONU, la Déclaration est claire dans la présentation de son objectif final : « Nous n’aurons de cesse tant que le dernier État n’ait adhéré au Traité, que la dernière ogive n’ait été démantelée et détruite et que les armes nucléaires n’aient totalement disparu de la Terre.» La Déclaration exprime également son inquiétude et sa consternation « face aux menaces d’utilisation d’armes nucléaires et à la rhétorique nucléaire de plus en plus stridente ». Les États parties « condamnent sans équivoque toutes les menaces nucléaires, qu’elles soient explicites ou implicites et quelles que soient les circonstances ».

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une article en anglais.)

Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

Le plan d’action fournit lui une voie claire pour une action collective contre les armes nucléaires. Loin d’être un simple document qui donne un souffle positif, il s’agit d’une feuille de route conçue par les États parties en partenariat avec les survivants, les communautés touchées, la société civile et les organisations internationales, qui consiste en des mesures pratiques pour mettre en œuvre le TIAN. Ces actions comprennent le lancement d’un fonds d’affectation spéciale destiné à soutenir les personnes ayant souffert de l’impact des explosions nucléaires, la création d’un conseil consultatif scientifique, la fixation d’un délai de dix ans pour la destruction des armes nucléaires, l’adhésion d’autres pays au TIAN.

Cette première Réunion du TIAN a démontré que ce traité est bien plus qu’un simple document. Les États parties, en partenariat avec les survivants, les communautés touchées, la société civile et les organisations internationales, ont travaillé ensemble ces trois derniers jours pour convenir d’un large éventail d’actions spécifiques et pratiques pour faire progresser chaque aspect de la mise en œuvre de ce traité crucial. « Nous avons l’interdiction et nous avons un plan » a indiqué Beatrice Fihn, Directrice Exécutive de ICAN Internationale

Pour Jean-Marie COLLIN, expert et co. porte-parole de ICAN France, « Il est remarquable de voir des États se réunir à l’ONU pour travailler ensemble et de bonne foi face à une menace globale. Le TIAN est un traité global de désarmement, un traité humanitaire et un traité qui porte assistance aux victimes. Il est désormais ancré fortement dans le droit international pour renforcer notre sécurité à tous. Les déclarations et le plan d’action reflètent cette volonté de travailler – et ce sans nier les difficultés – jusqu’à ce que la dernière ogive ait été démantelée et disparue de notre planète. L’absence de la diplomatie française à cette première réunion du Traité est une faute grave de la Ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. Notre Campagne appelle désormais les parlementaires à porter le TIAN au cœur de leur Assemblée » 

ICAN France appelle les parlementaires à soutenir le TIAN en signant l’Appel parlementaire, les maires à signer l’Appel des Maires  et chaque citoyen à agir dans notre Campagne, pour faire changer la posture de la France et être au siège des Nations unies à New York du 27 novembre au 1er décembre 2023 pour la Seconde Réunion du Traité sur l’Interdiction des armes nucléaires.

 Déclaration des parlementaires à la première réunion des États parties au TIAN