LES FEMMES ET LES JEUNES AFRICAINES OUVRENT LA VOIE À LA PAIX
Alors que l’UNESCO contribue à la préparation du Forum panafricain de la Biennale pour la culture de la paix qui se tiendra en octobre à Luanda, la Directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay, a mis l’accent sur la participation des femmes, notamment dans la session sur les « Réseaux des femmes pour la paix en Afrique.” Elle explique que “Autour du “Réseau Panafricain des Femmes africaines dans la Prévention et la Médiation des conflits” (FemWise-Africa) créé en 2017, il est important que les divers réseaux de femmes pour la paix qui existent en Afrique, puissent peser davantage, se fédérer et valoriser leurs complémentarités. Il n’y a que par l’action collective que nous pourrons contribuer efficacement à construire et consolider la paix au quotidien.”
La Biennale accorde également la priorité à la jeunesse africaine. Il s’organise comme un dialogue intergénérationnel avec 150 jeunes (de tous les pays de l’UA et de la diaspora) invités à participer. Ces jeunes seront sélectionnés parmi les membres des Conseils Nationaux de la Jeunesse, les Organismes Nationaux de Coordination du Réseau Panafricain des Jeunes pour une Culture de la Paix (PAYNCOP) et d’autres leaders et organisations de jeunesse, par le biais d’un appel à candidatures. Ils échangeront avec des Chefs d’Etat et de Gouvernement, des Ministres en charge de la Jeunesse/Culture, des Commissaires de l’UA et des Communautés Economiques Régionales en charge de la Jeunesse, des représentants des Nations Unies, des organisations internationales et des partenaires techniques et financiers invités à la Biennale.
Parmi les différents réseaux de femmes pour la paix en Afrique, plusieurs ont figuré dans des articles récents de CPNN.
Le Collectif féministe Nala (Nalafem), un groupe panafricain de 17 jeunes féministes ayant pour mission d’encourager et de mobiliser les jeunes femmes d’Afrique et de la diaspora, plaident pour le Manifeste des jeunes femmes africaines B+25 ; un document politique révolutionnaire qui énonce dix problèmes critiques pour les jeunes femmes africaines. Le manifeste appelle les dirigeants mondiaux à intensifier l’action en faveur de l’inclusion progressive des femmes et sera présenté au prochain Forum Génération Égalité à Paris.
Au Mali, la conférence de restitution nationale « Arbres à palabre de Tombouctou et Gao » a engage plus d’une centaine de femmes venues du nord dont certaines sont à leur premier déplacement dans la capitale. L’initiative pose désormais les jalons d’un retour de la paix durable et de la Cohésion en visant un double objectif : restituer et mettre à disposition des participants le diagnostic des Femmes des régions sur l’état des lieux de la nation malienne ; donner la parole aux représentantes des femmes des communes rencontrées pour un plaidoyer en faveur de la mise en œuvre des projets structurants de développement local communautaire.
Au Kenya, la saison inaugurale de Think African s’inspire de la philosophie politique de la lauréate du prix Nobel Wangari Maathai, qu’elle a comparée à un tabouret africain traditionnel, composé d’un siège et de trois pieds. Première étape : la démocratie inclusive. Deuxième étape : la durabilité. Troisième étape : « une culture de paix » avec équité, respect, compassion, pardon, récompense et justice. Le premier épisode présente la militante kenyane du changement climatique Elizabeth Wathuti. Elle est la fondatrice de la Green Generation Initiative, qui encourage les jeunes à être soucieux de l’environnement dès leur plus jeune âge et a planté 30 000 plants d’arbres au Kenya.
Au Senegal, les membres de la Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC) ont appellé à la sérénité et la stabilité sociale dans le pays. « Notre nation est caractérisée par une multiethnicité qui, au lieu d’être une source de division est une richesse et un gage d’une symbiose, d’une harmonie, d’un respect mutuel. Le cousinage à plaisanterie, véritable ciment social qui unit le Sérère au Pulaar, le Diatta Ndiaye au Diop, le jeu des alliances fraternelles qui bannit toute hostilité entre Diola et Sérères »
Les réseaux de jeunes pour la paix en Afrique ont également été présentés récemment.
Au Gabon, le Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) a récemment lancé, à Libreville, le projet de promotion de la culture de la paix et lutte contre la violence en milieu scolaire. L’initiative permettra de sensibiliser les acteurs clés (personnel d’encadrement, élèves, parents d’élèves) sur les effets de la violence en milieu scolaire, de les former sur la culture de la paix et la résolution pacifique de conflit. Dans le souci d’engager les élèves pour la continuité de la promotion de la culture de la paix au sein de l’établissement, le projet prévoit également de créer un club de jeunes artisans de la paix au sein de l’établissement.
Au Chad, une conférence interactive a eu lieu sur « l’implication de jeunes dans la préservation et la culture de la paix ». L’objectif était de faire comprendre aux jeunes étudiants, le rôle primordial de la paix et la culture de la paix. Après plusieurs tentatives de réponses par des étudiants concernant la paix, les conférenciers ont souligné que la paix est l’acceptation des autres, la paix étant le fondement ou la base de la vie en société. Le président du comité d’organisation, Wardougou Moussa Abdelkader a, au nom des étudiants de HEC-TCHAD, remercié l’association des Nations Unies du Tchad, pour l’initiative, et a plaidé pour la pérennisation de ce thème.
Au Cameroun, l’UNESCO soutient cinq leaders exemplaires d’organisations dirigées par des jeunes engagés dans des mécanismes d’alerte précoce et la consolidation de la paix. Ces jeunes leaders comprennent- Christian Achaleke de Local Youth Corner (LOYOC), Loic Atangana Nkulu du Réseau panafricain pour une culture de la paix (PAYNCOP), Brice Nisebang du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (NYC), Paul Bernard Noah de ” G-54 Afrique Avenir » et Gladys Tchegoue de Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ). D’autres jeunes leaders ont également participé à cette initiative, notamment Desmond Ngala de Rog Agency for Open Culture, Stéphane Mebonde d’Accord Parfait et Ramatu Abdou de l’Association pour le bien-être des femmes et des peuples autochtones (ASOWWIP).
Dans son entretien, la Directrice générale Audrey Azoulay conclut que “L’Afrique est le continent d’aujourd’hui. Le continent africain est riche de connaissances et d’opportunités, c’est le continent le plus jeune du monde et l’UNESCO est engagé à ce que cette jeunesse dispose des compétences, de l’éducation, de la créativité, de tout le capital humain possible pour construire un avenir meilleur.”
Et en soutenant la Biennale de Luanda, l’Union africaine déclare : « L’objectif stratégique de l’événement est de promouvoir une Afrique pacifique et prospère à travers la défense et l’encouragement d’actions qui préviennent les conflits dans la gestion des ressources naturelles nationales et transfrontalières sur le continent africain, ainsi que d’éduquer une génération de jeunes Africains en tant qu’agents de paix, de stabilité et de développement.”
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