LE SORT DE GAZA ET LE SORT DE L’HUMANITÉ
Le récent accord de cessez-le-feu pour Gaza mènera-t-il à la paix ? Voici quelques points de vue de certaines personnes que nous respectons particulièrement chez CPNN.
CODEPINK se réjouit de la nouvelle d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. Comme nous l’avons signalé, le15 janvier, seule la première étape de l’accord de cessez-le-feu a été acceptée par Israël et le Hamas. Nous espérons que toutes les étapes seront également acceptées dès que possible pour garantir un cessez-le-feu permanent et la capacité des Palestiniens à reconstruire sans subir les attaques israéliennes.
Si la paix doit être instaurée, CODEPINK énumère 8 étapes supplémentaires qui sont nécessaires. Il s’agit notamment de la fin de toute « aide » militaire américaine à Israël, du droit au retour de tous les Palestiniens exclus de leur patrie et d’une Palestine libre du fleuve à la mer.
Michael Moore nous exhorte à aller au cinéma voir FROM GROUND ZERO: STORIES FROM GAZA qui nous montre ce à quoi le peuple de Gaza est confronté chaque jour. Il nous rappelle que l’art a toujours été une arme puissante des opprimés. « Il n’y a pas de meilleur moyen de cultiver la compréhension et l’empathie que l’art. Et pour moi, il n’y a pas de meilleur moyen de transmettre la vérité et d’inspirer la résistance que l’art de l’image en mouvement. »
Rivera Sun nous rappelle que le mouvement pro-palestinien a atteint un grand nombre d’objectifs stratégiques dans le cadre de son effort à long terme pour mettre fin au génocide par l’action non violente. La Cour internationale de justice a jugé que le BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) n’est pas seulement légal, il est obligatoire. Les boycotts au Koweït, au Liban, au Qatar, en Syrie, en Iran, en Irak, dans certaines parties de la Turquie et dans d’autres pays de la région ont entraîné une baisse de 48,2 % des bénéfices des marques américaines comme KFC, Pizza Hut, Baskin Robbins, Costa Coffee et Krispy Kreme. Le BDS a également forcé Pret à Manger à abandonner son projet d’ouvrir 40 magasins en Israël.
The Elders mettent en garde contre le cessez-le-feu et la reprise de Gaza en danger si l’UNRWA n’est pas protégée. Après quinze mois de guerre et au moins 46 000 Palestiniens tués, l’augmentation massive de l’aide humanitaire et le rétablissement des services essentiels, si urgemment nécessaires, dépendent désormais de l’UNRWA, l’agence indispensable à Gaza.
Richard Falk estime qu’Israël ne mettra probablement pas fin au conflit avant d’avoir annexé la Cisjordanie et d’avoir déclaré sa victoire sur les Palestiniens, ce qui se traduira par la création officielle du Grand Israël en tant qu’État juif exclusif « du fleuve à la mer ». Il prévient que « même si le cessez-le-feu est plus ou moins maintenu dans sa première phase, il semble peu probable qu’Israël reste dans le cadre du cessez-le-feu une fois les six semaines de la première phase terminées, ce qui signifie que les deux dernières phases de fin de la campagne et de retrait de Tsahal du cessez-le-feu n’auront jamais lieu. Dans ce cas, il est presque certain qu’Israël reprendrait alors toute la fureur de sa campagne génocidaire. »
Falk explique que sa réponse repose sur des preuves de plus en plus nombreuses selon lesquelles Israël a permis l’attaque du 7 octobre parce qu’il voulait déclencher une violence massive contre les Palestiniens en justifiant son action en représailles pour excuser la mort et l’expulsion d’un grand nombre de Palestiniens, un processus mortel qui répète plus ou moins les expulsions d’environ 750 000 Palestiniens en 1948, ce que les Palestiniens appellent la nakba ou catastrophe.
Il explique que le gouvernement israélien a reçu plusieurs avertissements extrêmement fiables avant l’attaque du 7 octobre, notamment de la part de sources de renseignement américaines. En outre, Israël possédait des capacités de surveillance avancées dans toute la bande de Gaza pour surveiller les mouvements de résistance du Hamas. Ces capacités techniques auraient été renforcées par des informateurs, ce qui rendait difficilement croyable la nature supposée « surprise » de l’attaque.
Mairead Corrigan Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix, a proposé la candidature du militant palestinien Mazin Qumsiyeh au prix Nobel de la paix. Mazin a quitté une brillante carrière de scientifique aux États-Unis pour retourner en Palestine où il œuvre pour la paix. Nous le citons souvent sur CPNN.
Mazin Qumsiyeh nous dit ce qui suit sur l’importance de la situation actuelle. « Au niveau local, les forces d’apartheid israéliennes font maintenant dans nos régions de Cisjordanie ce qu’elles ont fait à Gaza. Nettoyage ethnique, destruction de biens et violations massives des droits de l’Homme allant du droit de se déplacer, du droit de culte, au droit à une vie simple et digne. Les gens ici ont peur que ce ne soit que le début d’un génocide accéléré et d’un nettoyage ethnique comme ceux perpétrés à Gaza.
« Nous avons mis en garde à plusieurs reprises contre les conséquences de la collusion occidentale avec le génocide et l’écocide. Le sort de Gaza sera le sort de l’humanité si trop peu de gens se rendent compte à temps de la réalité mondiale de la non-durabilité des politiques coloniales du « droit du plus fort ».
« Une alliance de puissances néocoloniales [est] revigorée et travaille vers les mêmes objectifs : rendre les riches plus riches, les pauvres plus pauvres, et détruire l’environnement mondial tout en déclenchant le militarisme et les guerres d’une cruauté sans précédent comme nous le voyons en Palestine (génocide et écocide). Notre espèce se trouve à un moment charnière de l’Histoire jamais connu auparavant. Nous sommes alors nombreux, ils sont peu nombreux. Si davantage de nombreux se mobilisent rapidement, nous aurons peut-être encore une chance de nous sauver nous-mêmes et de sauver notre planète… »
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