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De Paris à Caracas, des milliers de personnes défilent en soutien à Gaza à travers le monde, un an après le 7 octobre

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Le Parisien

« Liberté et justice pour les Palestiniens ! » Des milliers de personnes ont manifesté samedi en soutien à Gaza à travers l’Europe et en Afrique du Sud pour le premier anniversaire du sanglant conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Brandissant des pancartes et des drapeaux palestiniens et libanais, plusieurs milliers de manifestants se sont élancés dans le centre de la capitale britannique en fin de matinée. En tête du cortège notamment, l’ancien leader travailliste Jeremy Corbyn (aujourd’hui indépendant) ou encore l’ancien Premier ministre écossais Humza Yousaf.


Londres, le 5 octobre 2024. Beaucoup de manifestants arboraient des keffiehs, symboles de la lutte palestinienne. Reuters/Chris J Ratcliffe

« Arrêtez les bombardements », « Free, free Palestine » ou encore « Arrêtez de bombarder des hôpitaux » ont été parmi les slogans les plus populaires scandés à Londres par les manifestants, qui ont défilé dans le calme. « Il faut un cessez-le-feu maintenant. Combien de Palestiniens ou de Libanais innocents doivent encore mourir ? », a demandé Sophia Thomson, 27 ans, qui manifestait avec des amis. « Le fait que nous soyons aussi nombreux montre que le gouvernement ne parle pas au nom du peuple », a-t-elle ajouté.

Une manifestation en mémoire des quelque 1 205 personnes tuées lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre doit par ailleurs se tenir dimanche à Londres.

À Dublin, la capitale irlandaise, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien aux Gazaouis aux cris de « liberté et justice pour les Palestiniens ».

À Berlin, une manifestation propalestinienne a rassemblé plus de mille personnes et une autre pro israélienne en a réuni environ 650, selon la police. À l’extérieur du cortège de cette dernière manifestation, 26 personnes qui avaient apostrophé les manifestants ont été interpellées, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police.

À Rome, des heurts ont opposé des jeunes propalestiniens à la police, avec jets de bouteilles, pétards, gaz lacrymogènes et usage de canons à eau, après une manifestation ayant réuni des milliers de personnes. « L’Italie doit arrêter de vendre et d’envoyer des armes à Israël », « Palestine libre » et « Israël État criminel », ont crié les manifestants.

Au cours de l’offensive menée en riposte par Israël, au moins 41 825 Palestiniens ont été tués à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Au Liban, selon les autorités, ce sont plus de 2 000 personnes qui ont été tuées depuis octobre 2023.

Des représentants de LFI à la manifestation parisienne

En France, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris et dans plusieurs autres villes pour marquer leur « solidarité avec les peuples palestinien et libanais » et demander au gouvernement français d’agir davantage.

A Paris 5 000 manifestants, selon la police, ont rallié la place de la République à celle de Clichy, aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ». En tête de cortège, plusieurs figures politiques de la gauche radicale, notamment les représentants de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry. Parmi eux, le député Thomas Portes, interrogé par l’AFP, a demandé une nouvelle fois au président Emmanuel Macron de « reconnaître l’État de Palestine ».

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Question related to this article:

 

Presenting the Palestinian side of the Middle East, Is it important for a culture of peace?

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Au micro d’un camion présent dans le cortège, Jean-Luc Mélenchon a réitéré son appel aux étudiants à « pavoiser aux couleurs de la Palestine » et « du Liban » à partir du 8 octobre, en réaction à une circulaire ministérielle sur le maintien de l’ordre dans les universités à la veille du 7 octobre, date anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël.

Mais pour Mohammed Ghili, 52 ans, membre de l’association Solidarité Palestine, si « c’est une bonne nouvelle, ça arrive bien trop tard » face à ce qu’il nomme « génocide ». Dans la foule, Maya, 37 ans, chercheuse en physique franco libanaise arrivée de Beyrouth il y a une semaine se dit « sidérée du traitement médiatique » de l’escalade au Liban. « On n’entend pas parler des bombardements des civils ».

Parmi le millier de personnes qui ont également défilé à Lyon selon la préfecture, Jérôme Faÿnel, président d’un collectif local de soutien au peuple palestinien, a affirmé que c’était pour lui l’occasion de dénoncer l’anniversaire « d’un an de brutalité inouïe ».

À Toulouse, 300 manifestants ont scandé le nom de « Georges Abdallah », en référence au militant libanais propalestinien Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 40 ans pour complicité d’assassinat. Le 7 octobre doit être examinée sa 11e demande de mise en liberté. « Comment mettre une décision de justice le 7 octobre ? », s’est emportée Soraya, 50 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. Elle dénonce « un parti pris » de la justice, un an jour pour jour après l’attaque sans précédent du Hamas.

Flo, 22 ans, habitant de Vienne (Isère) au chômage, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, est venu manifester comme il le fait depuis un an, et pour lui, c’est un « combat » : pas un « combat symbolique », mais un « combat de justice » pour les peuples palestinien et libanais.

À Nantes, deux défilés regroupant en tout quelque 350 personnes, selon une journaliste de l’AFP, ont parcouru les rues du centre-ville. À Strasbourg, les manifestants étaient 200, tout comme à Bordeaux, où ils ont effectué une minute de silence « en hommage aux martyrs » avant de déambuler dans le calme, en scandant « Palestine vivra, Palestine vaincra ».

Rassemblements en Suisse et en Afrique du Sud

À Bâle, en Suisse, des milliers de personnes se sont également rassemblées dans un parc près de la gare à l’occasion d’une manifestation nationale propalestinienne à l’appel de la Fédération Suisse-Palestine et d’une centaine d’organisations.

À Madrid, 5 000 personnes, selon les autorités, ont manifesté à l’appel du Réseau de solidarité contre l’occupation de la Palestine (RESCOP), avec des pancartes « Boycott Israël » ou « L’humanité est morte à Gaza ». Les manifestants ont appelé le Premier ministre Pedro Sanchez, qui a multiplié ces derniers mois les prises de position critiques vis-à-vis d’Israël, à rompre les relations diplomatiques avec ce pays.

Au Venezuela, des centaines de partisans du gouvernement de Nicolás Maduro et des membres de la communauté arabe ont manifesté devant le siège de l’ONU à Caracas. Portant un drapeau palestinien de 25 m de long et criant « Vive la Palestine libre » ou « Iran, Iran, frappe Tel Aviv », les chavistes ont remis à l’ONU un document appelant à la fin du « génocide » du peuple palestinien et à des « actions concrètes » à l’encontre d’Israël.

En Afrique du Sud, dans le centre du Cap, des centaines de personnes ont manifesté, agitant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-israéliens lors d’un rassemblement pro-Gaza. Brandissant des pancartes accusant Israël de génocide et de racisme, les manifestants – dont beaucoup portaient le keffieh, symbole de la lutte palestinienne contre Israël – se sont dirigés vers le Parlement sud-africain.

« Israël est un État raciste » et « Nous sommes tous des Palestiniens », ont scandé des manifestants. Certains d’entre eux ont fait savoir qu’ils soutenaient la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ). Pretoria soutient que l’offensive israélienne à Gaza viole la convention de l’ONU de 1948 sur le génocide.

De nombreux Sud-Africains comparent la position d’Israël envers les Palestiniens à l’apartheid, le régime ségrégationniste imposé par la minorité blanche dans le pays jusqu’aux premières élections multiraciales de 1994.

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Ces femmes israéliennes et palestiniennes qui ne veulent pas trancher entre Israël et Palestine

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Podcast de Anne-Cécile Mailfert pour Radio France

Avant-hier, Israël célébrait le “jour de Jérusalem”, qui commémore la conquête de la ville après la guerre des Six Jours. Depuis quelques années, cette journée est marquée par des manifestations violentes de colons qui cherchent la confrontation avec les palestiniens dans la vieille ville, lors de ce qu’ils appellent la “marche des drapeaux”.

Une provocation insensée alors que des civils palestiniens continuent de mourir sous les bombes et que les otages israéliens sont toujours retenus. Après la tragédie de Rafah, ils font le choix d’une guerre sans fin.

Face à cette dynamique mortifère, des militants de la paix, souvent des femmes, existent, proposent des récits alternatifs et posent des actes courageux, dont on entend trop peu parler.

Image de video avec Anne-Cécile Mailfert

Par exemple ?

Nava Hefetz, une femme rabbin militante pour la paix et les droits humains, ou Ghadir Hani, une palestinienne israélienne, étaient aussi, toutes deux, à Jérusalem pour organiser des “gardes humanitaires” dans toute la ville et protéger les Palestiniens face aux colons.

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Question for this article:

Do women have a special role to play in the peace movement?

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Depuis le 7 octobre, leur mouvement, standing together, le plus grand réunissant Palestiniens et Israéliens pour la paix, la justice et l’égalité, organise des manifestations dans tout le pays pour appeler à un cessez-le-feu et à la libération des otages. Leurs “gardes humanitaires” assurent également le passage des camions d’aide à Gaza, souvent attaqués par les colons. Ils et elles s’opposent à l’occupation et œuvrent pour que les deux peuples puissent vivre en sécurité, en liberté et avec autodétermination.

Ce sont des voix qu’on entend peu ?

Oui, et des femmes qu’on voit peu. Le peu de fois ou l’on parlé des femmes c’est lorsqu’elles sont victimes de viols de guerre (et encore), de bombardements (et encore), ou endeuillées par la perte de leurs enfants (et encore, trop peu). Mais on ne les voit jamais lorsqu’on parle sérieusement de négocier la guerre ou la paix. Or les femmes ne sont pas que des objets d’inquiétude, elles ont aussi des sujets, ont des choses intéressantes à dire et plus fructueuses sans doute que bien des discours virils et belliqueux.

Reem Alhajajra co-fondatrice des Women of the Sun, association palestinienne milite aux côtés de Women Wage Peace côté israélien pour la justice et la Paix, et alerte sur la nécessité d’entendre et faire toute la place aussi à celles qui œuvrent pour la paix.

Des œuvres peuvent aussi figurer l’espoir, sans rien nier de l’histoire. Comme Lina Soualem, dans “Bye Bye Tibériade”, un documentaire magnifique sorti en 2023, qui rend hommage aux 4 générations de femmes de sa famille, et met en valeur les combats quotidiens des femmes palestiniennes, qui depuis des années, doivent dépasser l’impossible pour réaliser leur rêve.

Les femmes existent et on ne pourra pas imaginer la suite sans elles. La paix ne pourra pas se gagner avec les armes. Chacune à leur manière, ces voix de femmes osent tout simplement, et on sait combien c’est difficile, voire un autre présent et imaginer un autre avenir que celui de la guerre.

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La Journée internationale de la femme: Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF)

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF)

À l’occasion de la Journée internationale de la femme : pourquoi il est plus important que jamais de remettre en question le discours

Dans cette séance de questions-réponses perspicace avec Maha Batran, conseillère MEL et partenariats de la WILPF, elle plonge au cœur de la lutte palestinienne, explorant ses racines historiques, les défis actuels auxquels sont confrontés les Palestiniens et l’importance de remettre en question les récits dominants. Grâce à des réflexions franches et à des analyses d’experts, elle découvre l’impact sexospécifique de l’occupation, les nuances de la résistance palestinienne et les mouvements de solidarité mondiaux exigeant justice et responsabilité.

Quelles sont les causes profondes de toute cette lutte ? Et comment les femmes sont-elles affectées ? 

En 1948, l’État d’Israël a été créé, marquant la fin du mandat britannique sur la Palestine. L’année 1948 est également connue sous le nom de Nakba , au cours de laquelle des groupes armés juifs/sionistes ont effectué un nettoyage ethnique des Palestiniens dans certaines parties du pays. Ils ont non seulement tué des dizaines de milliers de Palestiniens, mais ils ont également forcé plus de 700 000 Palestiniens à quitter leurs foyers vers la Cisjordanie, Gaza et les pays voisins. La famille de mon père a été expulsée de sa maison à Jaffa et s’est installée à Gaza en 1948. Israël a occupé le reste de la Palestine historique en 1967, y compris Jérusalem-Est, Gaza et la Cisjordanie où je vis aujourd’hui. 

Pendant des décennies, des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ont été adoptées pour protéger les droits des Palestiniens et exiger qu’Israël mette fin à son projet colonial et à son oppression. Cela inclut la résolution 194 de l’ONU sur la protection du droit des réfugiés palestiniens à rentrer chez eux et à vivre en paix avec leurs voisins, ou à recevoir une compensation. Ces résolutions restent sur papier. Personnellement, je reste réfugié en Palestine sans droit de visite, et encore moins de m’installer à Jaffa. Pendant ce temps, n’importe quel Juif du monde entier peut venir (et être financé et encouragé) pour s’installer à Jaffa.

L’Organisation de libération de la Palestine (représentant internationalement reconnu du peuple palestinien) et l’État d’Israël ont signé un traité de paix, les Accords d’Oslo en 1993. L’accord stipulait une période transitoire de cinq ans pour un accord d’autonomie palestinienne intérimaire qui se terminerait avec un arrangement permanent où les Palestiniens ont le droit à l’autodétermination et à la paix, vivant aux côtés d’Israël. Cette période de transition s’est terminée sans transfert de pouvoir aux Palestiniens sur la Cisjordanie et à Gaza comme le prescrivaient les Accords. Au contraire, le contrôle israélien accru, l’accaparement des terres et la colonisation en Cisjordanie ont connu une croissance ont échoué . Je l’ai vu de mes propres yeux, la colonie sur la colline en face de chez nous ne faisait que s’étendre, les points de contrôle entre les villes de Cisjordanie se multipliaient, et nous n’avions absolument aucune souveraineté, aucun contrôle sur la terre, les ressources en eau. , l’air, les frontières, les permis de construire, rien. Les Palestiniens ne pouvaient pas accepter cela. Qui l’aurait fait ? 

Nous avons été témoins de violations quotidiennes des droits de l’homme, du droit international, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre contre les Palestiniens. Ces propos ont été enregistrés par des organisations et commissions internationales, palestiniennes et israéliennes de défense des droits de l’homme en Cisjordanie, à Gaza et en Israël, considérant notamment l’occupation comme illégale au regard du droit international (et un avis consultatif est actuellement demandé sur cette question à la Cour internationale de Justice). ) et dénoncer le crime du système d’apartheid de l’État d’Israël. 

Les politiques israéliennes qui victimisent et discriminent le peuple palestinien ont un impact évident sur le genre dans la mesure où elles isolent les femmes palestiniennes, les appauvrissent, limitent leurs droits et libertés et entravent leur participation aux sphères publiques politiques, culturelles, sociales et économiques. Les politiques d’occupation et d’apartheid ont d’énormes effets sur le statut juridique, social, éducatif, économique et politique des femmes, ainsi que sur leurs priorités, l’accès aux services, en particulier pour les filles et les femmes victimes de violences basées sur le genre, et les options de résistance disponibles.

APPRENDRE ENCORE PLUS

Pour plus de ressources sur l’histoire de la Palestine et d’Israël, visitez la page de l’ONU . 

D’autres ressources peuvent être trouvées ici .

Vous pouvez en savoir plus sur l’impact de l’occupation sur les femmes palestiniennes dans l’analyse de la WILPF

C’est également le cas des organisations de femmes palestiniennes.

Cette déclaration des experts de l’ONU sur les récentes violations des droits de l’homme par Israël à l’égard des filles et des femmes palestiniennes.

Et quelle était la situation à Gaza jusqu’à l’actuelle escalade de la violence ? 

La situation des Palestiniens s’est détériorée au fil du temps et les Palestiniens vivant à Gaza sont soumis à un blocus depuis 2007. En fait, je n’ai pas pu visiter Gaza depuis 1999 parce que l’État israélien ne m’a pas accordé de permis. Donc techniquement, le siège a été appliqué depuis. Et les conditions de vie à Gaza se sont détériorées au cours des dernières décennies. Les habitants de Gaza et les militants ont tenté de résister par des moyens non violents. Les flottilles de la liberté lancées par des groupes de solidarité internationale qui utilisent les eaux internationales pour tenter de traverser Gaza en bateau. La Grande Marche du Retour vers la frontière de Gaza avec Israël où les réfugiés (qui représentent 70 % de la population de Gaza) ont marché chaque vendredi vers les frontières dans un geste symbolique pour briser le siège de Gaza et exercer leur droit de retourner dans leur terre. sont des exemples concrets d’initiatives visant à briser le blocus de Gaza et à attirer l’attention du monde sur la situation à Gaza. Cependant, la réponse internationale et politique à ces tentatives a été faible. Des groupes militaires à Gaza ont lancé des attaques à la roquette depuis Gaza sur les territoires israéliens voisins, et Israël a lancé six grandes attaques militaires (2008-2009, 2012, 2014, 2021, 2022 et 2023), faisant des milliers de morts. Mais le siège persista. 

L’escalade actuelle de la violence, la poursuite du blocus et l’incapacité à respecter les engagements pris dans le cadre du processus de paix ont été rendus possibles par l’ impunité de longue date de l’armée israélienne et de ses responsables qui commettent crime après crime sans rendre de comptes ni conséquences. Gaza a souvent été décrite comme une bombe à retardement, avec plus de deux millions de personnes vivant dans ce qui a souvent été décrit comme une prison à ciel ouvert et constamment attaquée. 

La campagne de la WILPF a appelé ses alliés à remettre en question le discours entourant le conflit. Pourquoi est-ce important et qu’est-ce que cela signifie ?

Les médias occidentaux présentent la cause des Palestiniens comme un conflit complexe, dans lequel deux personnes ne peuvent pas vivre côte à côte et coexister. Il utilise également un langage de suprématie et de déshumanisation. Un récit qui ne reconnaît pas l’histoire de la terre et de son peuple, l’humanité et l’égalité des Palestiniens ainsi que la dynamique et les moteurs de la violence et de l’injustice. Jusqu’à présent, ce discours n’a pas réussi et ne parviendra certainement pas à produire des stratégies efficaces pour remédier à la situation. C’est pourquoi il est important de recadrer le récit du conflit, de nommer les pratiques et les dynamiques par leurs noms propres et de les replacer dans le bon contexte.

Historiquement, mais aussi de plus en plus avec les derniers événements, les Palestiniens ont été déshumanisés par les médias occidentaux qui rendent compte passivement de leurs souffrances (les Israéliens sont souvent signalés comme étant « tués » tandis que les Palestiniens sont « morts » et souvent tenus pour responsables de leur propre mort). qu’ils sont décrits comme des êtres humains moins importants et plus « tuables ». Ce langage de suprématie et de « Dieu fournissant cette terre au peuple élu de Dieu » a été entendu depuis longtemps par les responsables et partisans israéliens ; c’est aussi le fondement du projet sioniste. Le projet du « droit de naissance », selon lequel tout Juif est soutenu (financièrement et logistiquement) pour visiter Israël et les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et s’y installer, n’est qu’un exemple de la façon dont le projet colonial, au nom du « droit de naissance », du peuple juif à la terre », est justifiée et défendue à travers le récit. Les réfugiés palestiniens qui ont été expulsés de leurs terres lors de la création de l’État d’Israël se sont vu refuser le même « droit ». WILPF et d’autres ont contesté ce récit. 

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Do women have a special role to play in the peace movement?

Presenting the Palestinian side of the Middle East, Is it important for a culture of peace?

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Nous entendons souvent dire que d’autres peuples opprimés défendent peut-être la bonne cause, mais qu’ils la réclament de la « mauvaise manière ». Les Palestiniens sont également confrontés à cette situation. 

Il est important de commencer par souligner que le droit des peuples à résister à l’occupation est protégé par le Protocole additionnel I aux Conventions de Genève de 1949 et par une douzaine de résolutions de l’ONU, dont la résolution 37/43 de l’AGNU qui affirme la légitimité de la lutte pour l’indépendance et la libération. de l’occupation étrangère par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée. Cela signifie que les Palestiniens ont le droit de résister à l’occupation israélienne illégale, par tous les moyens disponibles. La lutte armée doit également respecter le droit international (qui interdit par exemple de prendre pour cible des civils). Il est également important de reconnaître que qualifier une personne ou un groupe de résistance à l’occupation ou à l’oppression par des « terroristes » ou leurs actes d’« actes terroristes » est une pratique établie de longue date, certaines de ces étiquettes ont ensuite été révisées, comme dans le cas de Yasser Arafat a mené de violentes attaques et a ensuite reçu le prix Nobel de la paix. Nelson Mandela était considéré comme l’un des plus grands artisans de la paix après avoir combattu avec succès l’apartheid par des moyens violents et non violents. Ceux qui ont le pouvoir de faire accepter leurs opinions et de créer le récit ont également le pouvoir d’étiqueter et de mal étiqueter.

Les gens demandent : « Pourquoi n’y a-t-il pas de Mandela en Palestine ? » Comment répondez-vous à ce genre de critiques de la résistance et du leadership palestiniens ? 

Nous, Palestiniens, avons résisté pacifiquement à l’occupation israélienne et aux violations des droits de l’homme à travers d’innombrables initiatives persistantes allant des mouvements de jeunesse, à la syndicalisation, aux arts et à la culture, aux marches populaires et aux initiatives politiques. Par exemple, la Jeunesse contre les colonies, la plus active à Hébron en Cisjordanie, où les colons israéliens s’emparent peu à peu des maisons palestiniennes au cœur de la ville protégées par les soldats ; la Grande Marche du Retour ; les flottilles de la liberté ; le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions, qui est une réplique du mouvement anti-apartheid sud-africain et qui a été approuvé par la WILPF dans une résolution de 2011 ; et plus récemment, un mouvement mondial appelant à un cessez-le-feu à Gaza mais aussi au démantèlement du système d’apartheid et à la fin de l’occupation.

Cependant, la répression de telles tentatives de résistance a été violente et presque inévitable (voir par exemple le rapport Trigger Happy d’Amnesty International ). Les chances que les dirigeants survivent au ciblage systématique et généralisé de la résistance pacifique par Israël sont pratiquement inexistants. Israël a une longue histoire de recours aux châtiments collectifs et à la force excessive, y compris l’assassinat de militants, de journalistes, de poètes et d’hommes politiques palestiniens, et a systématiquement pénalisé d’autres personnes, y compris des enfants, au moyen de mesures telles que la détention administrative prolongée illégale , privant les Palestiniens de garanties judiciaires fondamentales, telles que comme le cas de l’universitaire Ahmad Qatamesh.

Pour plus de ressources sur le droit des Palestiniens à résister, consultez l’ analyse juridique et la FAQ à laquelle WILPF a contribué sur Gaza et le droit international.

De nombreux pays et institutions ont réprimé, voire criminalisé, l’activisme pro-palestinien au nom de la lutte contre l’antisémitisme. La résistance des Palestiniens, des Israéliens et de la communauté internationale à l’oppression israélienne (de l’État et des colons) contre les Palestiniens équivaut-elle à de l’antisémitisme ?  

Non . Il y a une différence entre s’élever contre les violations des droits humains perpétrées par l’armée israélienne et les colons et l’antisémitisme. 

L’antisémitisme n’est pas acceptable. Cependant, défendre les droits des Palestiniens ne fait pas de vous un antisémite. Si vous croyez en l’égalité et en la justice, vous n’êtes pas antisémite. Les Palestiniens et les partisans des droits des Palestiniens reconnaissent qu’il y a des causes profondes à toute cette violence (qui est la continuation du projet colonial israélien de dépossession et du système d’oppression de l’apartheid) et qu’il faut s’y attaquer. 

L’État israélien et la propagande pro-israélienne ont tenté de qualifier d’antisémites les partisans et les défenseurs des droits palestiniens, de sorte qu’ils soient immédiatement réprimés sur de fausses bases morales . De nombreux groupes et militants juifs résistent aux efforts pro-israéliens visant à assimiler faussement les critiques d’Israël à l’antisémitisme et cherchent à démêler l’identité juive et la libération du sionisme et de l’État d’Israël.  

Il s’agit notamment des Juifs israéliens et des organisations israéliennes qui dénoncent et s’élèvent contre les violations des droits de l’homme et du droit international par l’État israélien, notamment B’tselem, Yesh Din et HaMoked. Il existe également des juifs israéliens, tels que les auteurs et historiens Illan Pappe et Avi Shlaim, qui ont consacré leur travail à dénoncer le nettoyage ethnique de la Palestine et le projet sioniste. Il y a Amira Hass , la journaliste israélienne et fille de survivants de l’Holocauste vivant en Cisjordanie parmi les Palestiniens qui écrit également pour dénoncer les violations israéliennes, en particulier en Cisjordanie.

Des voix juives à travers le monde qui s’opposent aux actions d’Israël contre les Palestiniens, y compris Jewish Voice for Peace (consultez le faq du JVP pour plus d’informations sur leurs positions, en particulier sur la question de ne pas assimiler l’identité juive du groupe au sionisme et à l’antisémitisme), et des individus, comme les intellectuels et auteurs juifs Naomi Klein et Judith Butler

Il y a une différence entre être antisémite et défendre la justice, la responsabilité, l’égalité et la liberté. Il faut pouvoir dire la vérité, lutter sans crainte pour la protection des droits de l’homme, pour un monde sans oppression, sans colonialisme et sans apartheid. 

Au fil des années, différents types d’efforts de solidarité et de paix ont été déployés par la société civile et les militants pour la paix. Quel type de solidarité est utile aux Palestiniens et à la cause palestinienne ? 

Tous les efforts de consolidation de la paix n’ont pas été utiles aux Palestiniens et à la cause palestinienne. Les approches de consolidation de la paix qui adhèrent au discours erroné selon lequel « deux peuples ne peuvent pas s’entendre » produiront inévitablement des résultats inefficaces, voire néfastes. Les militants de la solidarité et de la paix doivent faire la différence entre coexistence et co-résistance, entre solidarité et normalisation, entre dénoncer les violations des droits de l’homme et du droit international et entre outrepasser ceux en faveur d’une « solution de paix entre deux peuples ».

La coexistence, qui est généralement encouragée par des activités telles que des camps ou des séances de dialogue entre Israéliens et Palestiniens, vise à normaliser la relation entre l’oppresseur et l’opprimé. Les activités de normalisation sont souvent qualifiées de « colonisation de l’esprit », où la relation oppresseur-opprimé et le statu quo sont considérés comme normaux, avec quelques améliorations cosmétiques. Ces activités ont proliféré pendant la période d’Oslo (1994-1999), mais faute de s’attaquer aux causes profondes du problème, elles ont échoué. Et même si certaines personnes, et certaines féministes autoproclamées, soutiennent les activités de normalisation, celles-ci ne seront pas acceptées par la majorité des Palestiniens, resteront en marge de la véritable lutte et n’apporteront pas justice. 

La co-résistance, en revanche, reconnaît que l’oppresseur et l’opprimé ne sont pas sur un pied d’égalité et que l’histoire, en particulier la fondation d’Israël à travers le nettoyage ethnique de la Palestine, est bien connue. Elle exige la reconnaissance et l’affirmation des droits inaliénables des Palestiniens, y compris le droit au retour.

Le BDS a établi des définitions et des lignes directrices très claires pour les activités anti-normalisation. Ils ont également des lignes directrices adaptées aux différents secteurs et groupes. Ceux-ci doivent toujours être consultés.  

Dernier mot?

Ce conflit, notre conflit concerne un État colonial qui impose une occupation militaire et un régime d’apartheid. Le monde a vu un État commettre un génocide diffusé en direct. Beaucoup de leurs dirigeants en sont complices, tout comme les mécanismes internationaux qui n’ont pas réussi à l’arrêter. En réponse, ils se sont levés. Ce mouvement a inspiré le gouvernement sud-africain à poursuivre courageusement Israël devant la Cour mondiale pour crime de génocide. 

Ce mouvement mondial exige des comptes de la part de tous les gouvernements, institutions et entreprises complices. Le mouvement prend de l’ampleur et tente de bouleverser l’ordre mondial actuel. Les Gazaouis ont eux-mêmes beaucoup perdu, mais le monde considère Gaza comme un front mondial contre le régime de l’oppression, du colonialisme et de la tyrannie, c’est pourquoi ils agissent en solidarité avec les Gazaouis et pour la justice pour tous, y compris eux-mêmes.  

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La Cour internationale de justice va examiner 57 ans d’occupation israélienne

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Human Rights Watch

Un grand nombre de pays et d’organisations internationales participeront aux audiences de la Cour internationale de Justice  (CIJ) sur l’occupation israélienne qui débuteront  le 19 février 2024, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui (16 fevrier). Cinquante-deux pays et trois organisations internationales participeront à la procédure orale, soit plus que dans toute autre affaire portée devant la CIJ – la plus haute juridiction du monde – depuis sa création en 1946.


La large participation aux audiences et les nombreuses communications écrites reflètent une dynamique mondiale croissante pour remédier à l’échec, depuis plusieurs décennies, à garantir le respect du droit international dans le Territoire palestinien occupé.
« La Cour internationale de Justice est appelée pour la première fois à examiner largement les conséquences juridiques de près de six décennies d’occupation et de mauvais traitements infligés par Israël au peuple palestinien », a déclaré Clive Baldwin, conseiller juridique senior à Human Rights Watch. « Les gouvernements qui présenteront leurs arguments devant la Cour devraient profiter de ces audiences historiques pour mettre en lumière les graves abus que les autorités israéliennes commettent contre les Palestiniens, y compris les crimes contre l’humanité que sont l’apartheid et la persécution. »

La procédure orale fait suite à une requête pour un avis consultatif  transmise par l’Assemblée générale des Nations Unies à la Cour en décembre 2022, au sujet des « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ». La Cour aura l’occasion d’aborder la question de l’occupation qui perdure, d’examiner les pratiques et politiques d’Israël violant l’interdiction internationale de la discrimination raciale et constituant les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution, et d’évaluer les responsabilités juridiques des autres pays et de l’ONU pour répondre aux violations du droit international découlant de l’occupation.

Bien que les avis consultatifs de la CIJ ne soient pas contraignants, ils sont souvent dotés d’une importante autorité morale et juridique, et peuvent, à terme, faire partie du droit international coutumier, qui est juridiquement contraignant pour les États.

Cette procédure, qui durera six jours, est distincte de l’affaire portée par l’Afrique du Sud  devant la CIJ, alléguant qu’Israël viole la Convention sur le génocide  dans le contexte des hostilités entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens qui ont éclaté après les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023.

En décembre 2003, l’Assemblée générale de l’ONU avait demandé  pour la première fois à la CIJ un avis consultatif concernant le Territoire palestinien occupé, au sujet de l’édification par Israël d’un mur dans ce territoire. En juillet 2004, la CIJ avait publié un avis consultatif  qui concluait que le tracé de ce mur de séparation violait le droit international, et appelait à son démantèlement.

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La demande adressée au tribunal en décembre 2022  a une portée plus large. L’Assemblée générale a demandé à la Cour de donner son avis sur les « conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, de son occupation, de sa colonisation et de son annexion prolongées » du Territoire palestinien occupé, ainsi que de l’adoption par Israël de « lois et de mesures discriminatoires connexes ». L’Assemblée générale a également demandé à la CIJ d’émettre un avis sur les « conséquences juridiques qui en découlent pour tous les États et l’Organisation des Nations Unies ».

Cette nouvelle demande donne à la Cour l’occasion de réévaluer la situation du Territoire palestinien occupé, deux décennies après son dernier avis consultatif à ce sujet, et de fournir des orientations juridiques dans le cadre du droit international humanitaire et du droit relatif aux droits humains. La Cour pourrait notamment évaluer les actions d’Israël au regard du droit international des droits humains, qui interdit la discrimination raciale, et au regard du droit pénal international, qui interdit les crimes contre l’humanité que sont l’apartheid et la persécution.

La CIJ tranche les différends entre États et émet des avis consultatifs sur le droit international. Cependant, la Cour n’a pas compétence sur la conduite de groupes armés non étatiques comme le Hamas. En revanche, la Cour pénale internationale (CPI) traite des crimes internationaux graves présumés commis par des individus, notamment par des membres de groupes armés. Le Procureur de la CPI a confirmé  que depuis mars 2021, son bureau mène une enquête  sur les atrocités présumées commises à Gaza et en Cisjordanie depuis 2014, et que la CPI est compétente a l’égard des crimes internationaux commis par toutes les parties aux hostilités actuelles entre Israël et les groupes armés palestiniens.

Human Rights Watch a précédemment conclu que les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution  contre les Palestiniens. Étant donné que les responsabilités d’une puissance occupante à l’égard des droits de la population occupée augmentent avec le temps, Human Rights Watch a également appelé Israël à accorder aux Palestiniens vivant dans les territoires occupés des droits  au moins égaux à ceux qu’Israël accorde à ses propres citoyens, en plus des protections du droit international humanitaire.

La CIJ est composée  de 15 juges élus par l’Assemblée générale des Nations Unies et par le Conseil de sécurité, pour un mandat de neuf ans. En juillet 2023, avant l’escalade des hostilités en octobre, 57 « exposés écrits »  avaient déjà été déposés par divers États et organisations internationales dans le cadre de la procédure. En octobre et novembre 2023, 15 autres États et organisations internationales ont déposé des observations écrites supplémentaires. Parmi les États et entités qui participeront à la procédure orale figurent la Palestine, l’Afrique du Sud, la Belgique, le Brésil, la Chine, les États-Unis, la France, l’Indonésie, la Namibie, le Pakistan, le Royaume-Uni, la Russie, la Suisse et l’Union africaine. Israël a soumis une déclaration écrite, mais a choisi de ne pas participer aux audiences.

La CIJ émettra son avis juridique ultérieurement, à une date qui n’a pas encore été déterminée. Compte tenu des précédentes pratiques de la Cour, il peut être supposé qu’elle émettra son avis avant la fin de l’année 2024.

Gala de solidarité avec les Palestiniens à l’Opéra d’Alger

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de El Watan

La salle de l’Opéra d’Alger Boualem Bessaih, à Ouled Fayet, à l’ouest de la capitale, était archi-comble, dans la soirée du samedi 20 janvier, pour le gala de solidarité avec les Palestiniens, Salam lel Falastine (Paix à la Palestine). 
 
Le jeudi 18 janvier 2024 à midi, tous les billets ont été vendus. Je lève mon chapeau pour l’artiste algérien qui a voulu que ce spectacle soit unique en son genre. Je salue aussi l’immense travail de promotion fait par la presse nationale pour cet événement. Nous avons pu réunir 150 artistes sur scène, soutenus par des sponsors qui ont bien cru au projet, et par le ministère de la Culture et des Arts», a déclaré Abdelkader Bouazzara, directeur de l’Opéra d’Alger et organisateur du gala.  


Les recettes de la soirée seront versées totalement au profit du peuple palestinien

La soirée a débuté avec les hymnes nationaux algérien et palestinien exécutés par l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger. La chorale du collège Mamlakatou al tilmidh (Le royaume des enfants) de Ain Benian (Alger) a interprété ensuite Beytouna el Qods (notre maison el Qods), d’après une musique et des paroles de Mustapha Alouane. Le maestro syrien Missak Baghboudarian a dirigé après l’orchestre pour jouer l’ouverture de La forza del destino (La force du destin), un opéra composé par l’Italien Giuseppe Verdi sur demande du Tsar de Russie Alexandre II en 1862 (sept ans après, l’œuvre a été grandement remaniée par le compositeur). D’un autre opéra de Verdi, composé dix ans plutôt, La traviata, la soprano Dina Sirine Khiari a interprété avec maîtrise l’aria Addio del passato  (Adieu au passé).
 

«Retirez vos heures de notre temps, partez»
 

Couvert d’un burnous sombre, le comédien Hassan Kechache a déclamé le célèbre poème du Palestinien Mahmoud Darwich, Ayahou al maroun bayna el kalimat al abira (Vous qui passez parmi les paroles passagères), critiquant l’occupation israélienne des terres palestiniennes :

«Vous qui passez parmi les paroles passagères. Portez vos noms et partez. Retirez vos heures de notre temps, partez. Extorquez ce que vous voulez, du bleu du ciel et du sable de la mémoire.  Prenez les photos que vous voulez, pour savoir que vous ne saurez pas comment les pierres de notre terre bâtissent le toit du ciel ».

Mené par Nadjib Kateb, l’Orchestre andalous de l’Opéra d’Alger a interprété en moual Filistine ya bladi (Palestine ô mon pays), chanté par Lamia Madini, suivi, en zidane sur l’air de Qom tara, Seif el Qods, interprété par Sarah Belaslouni, d’après un poème du syrien Abdel Rahim Al Gamoudi. Hassan Kachach est revenu sur scène pour déclamer le poème lyrique Ardha falestine (La terre de la Palestine), de l’Algérien Mohamed Badji, interprété ensuite, en style chaâbi, par Kosseila Ajrad.

Ce chant a été largement popularisé par Amar Zahi. Moins connue, la chanson Asbaha indi el an boundoukia (J’ai maintenant un fusil) a été chantée ensuite par Asma Alla, accompagnée de l’Orchestre symphonique de l’Opéra d’Alger, dirigé par Lotfi Saïdi. Asbaha indi el an boundoukia est une chanson de style épique interprétée en duo, en 1969, par Mohamed Abdelwahab et Oum Keltoum sur un poème de Nizar Kabbani. Le célèbre générique du feuilleton égyptien Raafat Al Haggan, composé Amar Cherii, a ensuite été interprété par l’Orchestre symphonique mené de nouveau par Missak Baghboudarian.

«Si nous devons organiser un autre gala pour la Palestine, nous devons reprendre celui de ce soir dans tous ses détails. Je suis ravi que des artistes algériens, syriens et tunisiens se sont retrouvés pour jouer de la musique classique, de la musique andalouse avec la présence d’une chorale pour enfants, des chanteurs et chanteuses. Tous les artistes ont dit ce soir leur mot pour la Palestine. Nous avons dit notre mot à l’adresse du monde…», a confié le maestro syrien.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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La fleur des cités

Il a expliqué que le choix de La forza del destino est motivé par le fait d’adopter un langage qui soit adressé au monde entier, pas pour le public de la région arabe seulement.

«Pour la musique de Rafaat Al Haggan, nous étions jeune lorsque le feuilleton était diffusé. Nous rêvions tous de devenir comme lui», a-t-il dit. Réalisé à la fin des années 1980 par Yehia El Alami, Rafaat Al Haggan, ce feuilleton de trois saisons raconte l’histoire d’un espion égyptien qui a défrayé la chronique en Israël dans les années 1950.

Les danseurs du Ballet de l’Opéra d’Alger ont ensuite exécutée une dabke palestinienne sur la célèbre chanson de Mohamed Assaf, la ahdi ala dini. La scène a été cédée ensuite à Maria Saïdi et Nourelhouda Ghanoumat pour chanter Chedou baathkoum ya ahl falestine, une chanson rendue célèbre par une vieille palestinienne Halima Kessouani, tuée depuis par les soldats israéliens.

Zahratou al madayine (la fleur des cités), le célèbre chant de la Libanaise Fairouz, en hommage à El Qods, a été ensuite reprise par Nada Rayhane, accompagnée de l’orchestre symphonique et de la chorale d’Alger et de Laghouat.

Habillée d’un robe rouge recouverte d’une cape blanche, Manel Gharbi a repris ensuite Sayfoun fel youchhar (Qu’une épée soit exhibée) de Fayrouz, une chanson datant de 1967, l’année de la Guerre des six jours, avant d’enchaîner avec Win el malayine (Où sont les millions ?). Produite lors de la première Intifada en Territoires palestiniens, en 1987, Win el malayine, écrite et composée par les Libyens Ali Al Kilani et Abdullah Muhammad Mansour, a été interprétée en trio par la Libanaise Julia Boutros, la Tunisienne Sawsan Hammami et la Syrienne Amal Arafa.
 

«Le message de l’artiste arrive toujours au cœur»

«Je suis fière d’avoir participé à ce gala en chantant pour la première fois ce style, habituellement, je chante de l’andalous. J’aime bien ce style. Nous sommes fiers en tant qu’artistes d’avoir participé à cette soirée de solidarité avec le peuple palestinien. L’Algérie a toujours été solidaire avec les Palestiniens et la cause palestinienne. Il reste que la solidarité des artistes est toujours importante. Le message de l’artiste arrive toujours au cœur. Même si les entrées de cette soirée sont symboliques, le fait de se réunir et de se solidariser reste important. Je souhaite que la voix des artistes arrive partout dans le monde», a confié Manel Gharbi. Elle vient de produire un duo avec la chanteuse syrienne Rasha Rizk une chanson en hommage à la Palestine, composée par Tarik Benouarka. Manel Gharbi souhaite que le clip de la chanson soit tourné en Algérie.

La soirée a été clôturée par une reprise de la cantate Carmina Burana du compositeur allemand Carl Orff, traduite à l’arabe par Rabah Kadem, et chantée par la chorale d’Alger et de Laghouat. Une chorale dirigée par Zouhir Mazari.

«Je salue le public venu en force. C’est une manière d’exprimer le soutien aux Palestiniens. Les recettes de la soirée seront versées totalement au profit du peuple palestinien. Tous les artistes et les institutions de l’Opéra d’Alger ont pris part à ce gala. Les artistes combattent à leur manière, avec la musique», a souligné le chef d’orchestre, Lotfi Saïdi.

«Des travaux artistiques de niveau international liés tous à la cause palestinienne.  Une cause nationale par excellence pour l’Algérie, comme l’a souligné le président de la République. L’art n’existe pas uniquement pour le divertissement ou la joie, l’histoire a prouvé que souvent l’art naît de la douleur et des crises. Ce soir, la voix des artistes a affronté l’obscurantisme et la violation flagrante des droits de l’homme dont souffre nos frères palestiniens», a déclaré, pour sa part, Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts. Elle a salué «le grand effort» fourni par Abdelkader Bouazzara, directeur de l’Opéra, pour organiser le spectacle «en un laps de temps court». 

«Nous avons discuté de la possibilité d’organiser après deux ou trois mois des galas similaires pour exprimer notre solidarité avec le peuple palestinien», a-t-elle appuyé.

De son côté, Abdelkader Bouazzara a annoncé que d’autres spectacles seront organisés au niveau de l’Opéra d’Alger et n’a pas écarté la possibilité d’une tournée au niveau national.

Le gala de solidarité avec la Palestine a été retransmis en direct sur la chaîne Echababia (Chaîne 6) et sera diffusé après sur toutes les chaînes du groupe ENTV (ex-RTA). 

Algérie: Festival national du graffiti-Sétif; Fethi Mjahed décroche le 1er Prix

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article de L’Expression

L’artiste Fethi Mjahed de Tiaret a remporté jeudi le Prix du meilleur graffiti au terme de la cinquième édition du Festival national du graffiti ouverte lundi à Sétif pour son oeuvre sur l’optimisme. Les seconde et troisième places sont revenues respectivement à Hamza Mokrani de Khenchela et Salah-Eddine Adhimi de Sétif.


(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

(cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question pour cet article:

Can popular art help us in the quest for truth and justice?

(. . suite)

Dans une déclaration à l’APS, Nacer Fadli, président du comité d’organisation et directeur de l’Office des établissements de jeunesse (ODEJ) de Sétif, a rappelé que «40 artistes de plusieurs wilayas ont pris part à cette manifestation organisée traditionnellement par la ligue des activités culturelles et scientifiques de jeunes de concert avec l’Odej et la direction de la jeunesse et des sports dans le cadre de la concrétisation du programme annuel du ministère de tutelle».

Contrairement aux éditions précédentes durant lesquelles les participants dessinaient sur les murs à différents lieux de la ville, les organisateurs ont opté cette année pour la place mitoyenne au parc d’attractions de Sétif et des panneaux en bois pour la réalisation des graffitis qui pourront ensuite être utilisés pour décorer certaines établissements ou participer à d’autres concours, a précisé, M. Fadli.

L’objectif du festival est de faire de ces oeuvres d’art un moyen de sensibilisation à la citoyenneté et à la diffusion de la culture de la paix, tout en permettant aux jeunes d’échanger leurs expériences et participant à l’animation locale, a ajouté le responsable de l’Odej.

– – – – – –

Si vous souhaitez faire un commentaire sur cet article, vous pouvez écrire à coordinator@cpnn-world.org avec le titre “Commentaire sur (nom de l’article)” et nous mettrons votre commentaire en ligne. En raison du flot de spams, nous avons arrêté l’application directe des commentaires.

L’ONU invitée à Soumettre son Appel à un « Cessez le Feu Immédiat à Gaza » pour la Signature du Soutien des Peuples du Monde

DROITS DE L’HOMME .

Une lettre de Mouvement de la Paix

Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,

En tant qu’ONG membre de la commission ECOSOC des Nations Unies, nous avons participé début novembre, à Genève à l’ONU, à la réunion organisée par le Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques ; Monsieur Ryder. Nous avons apporté notre soutien à l’action des Nations Unies pour la résolution politique des conflits actuels et dans le cadre de la préparation du plan Avenir 2024 des Nations Unies.

Nous avons, lors de cette réunion, suggéré que l’ONU, au nom des Nations Unies et au nom de « Nous les peuples », prenne une initiative permettant aux peuples du monde entier, révulsés tant par les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 que par le carnage commis actuellement par le gouvernement israélien à Gaza dont sont victimes les populations civiles, d’exiger du gouvernement israélien qu’il cesse immédiatement les bombardements sur les populations civiles.


Si nous avons condamné les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 ce n’est pas pour accepter que le gouvernement d’Israël commette actuellement, avec les moyens d’un Etat, un carnage qui frappe des populations civiles.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

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How can war crimes be documented, stopped, punished and prevented?

Nous avons apporté notre soutien aux familles de toutes les victimes qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes et c’est au nom de notre Humanité commune que nous nous permettons de formuler une proposition auprès de l’ONU et de son Secrétaire général.

Face à une situation aussi inédite que monstrueuse et dangereuse, il faut prendre des décisions permettant à l’opinion publique, à « Nous les peuples », d’apporter notre soutien à l’exigence formulée par l’ONU d’un arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et d’une aide humanitaire d’urgence.

Nous proposons que l’ONU soumette, avec les moyens et les formes adaptées, à signature de soutien par les peuples au plan mondial, son appel « à un cessez le feu immédiat à Gaza » : que cessent les bombardements dont sont victimes des milliers de femmes et d’enfants, que soit mise en œuvre immédiatement une aide humanitaire permanente pour répondre aux souffrances intolérables subies par les populations et faire face à une crise alimentaire et humanitaire catastrophique.

Cet appel à soutien pourrait être lancé par les moyens et avec les mots appropriés, dans toutes les langues possibles. A quelques jours de la Journée internationale des droits de l’homme ce serait une manière de « proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme dans la dignité et la valeur de la personne humaine » comme le proclame le préambule de la Charte des Nations Unies.

Par la même occasion, nous exprimons notre soutien à l’action des Nations Unies pour la construction d’un monde de Paix.

Recevez, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de nos salutations respectueuses.

Pour Le Mouvement de la Paix

Roland NIVET, Porte-parole national du Mouvement de la Paix

Paris, le vendredi 8 décembre 2023

Ogarit Younan: « Gaza Maintenant ! »

EDUCATION POUR LA PAIX .

Envoyé à CPNN de Ogarit Younan, Fondatrice de l’Université pour la non-violence et les droits humains (AUNOHR), Beirut, o.younan@aunohr.edu.lb; younan.ogarit@gmail.com

Cher(ère)s toutes et tous

Sous le poids de la douleur, et sans aucune introduction, je vous présente ces huit points, afin que nous y réfléchissions ensemble. Il ne s’agit pas d’un plan d’action, bien qu’il précise les urgences du moment, ni d’une stratégie innovante plus que nécessaire dans ce conflit historique, mais plutôt d’un texte de réflexion, écrit au cours de la première semaine de la guerre d’octobre 2023.


1. Notre humanité, notre humanisme, avant tout

« Souvenez-vous de votre humanité et oubliez le reste ». Cette citation de Bertrand Russell nous rappelle à notre moralité et à notre éthique. La politique, elle, se doit de conjuguer éthique et efficacité. Mais plus l’efficacité s’éloigne de l’éthique, plus elle bascule dans la violence et se met même à la justifier.

Il s’agit ici de notre conscience, que le penseur non-violent Henry David Thoreau – pionnier du concept de « désobéissance civile » – qualifie de « loi suprême », laquelle est radicalement incompatible avec la violence. C’est donc notre positionnement face à la violence, à toute violence, qui reste la question fondamentale de notre humanité.

Dans un conflit, comment est-il possible de prendre en considération les victimes d’un camp et pas celles de l’autre ? Comment, les adversaires en présence comptent-ils, chacun, leurs morts, tout en se réjouissant des pertes infligées à l’autre ? L’être humain est-il schizophrène face au meurtre ? Notre humanité est une et indivisible. Le principe de conscience est primordial ; vient ensuite l’analyse politique, pour ne pas sacrifier le premier au profit de la seconde. Mais au cours de la guerre de Gaza, un peu partout dans le monde, l’être humain ne s’est pas toujours montré à la hauteur de sa conscience.

2. Cessez immédiatement le feu. Des objectifs urgents, en commun

Nous demandons un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, la levée totale du siège de Gaza pas seulement l’autorisation d’acheminer l’aide humanitaire. Simultanément, il faut que les otages israéliens soient libérés, que les dépouilles des défunts soient remises à leurs familles et, dans un même mouvement, que tous les prisonniers palestiniens, retenus en Israël depuis des années, soient libérés sur-le-champ.

Ces objectifs sont à réaliser en commun et de toute urgence avant qu’il ne soit trop tard. Dans cette perspective, il faudrait que nous exercions des pressions sur les deux camps pour qu’ils fassent preuve de bonnes intentions : il ne s’agit pas seulement de mettre fin à cette guerre, mais aussi d’œuvrer ensemble pour trouver une solution pérenne à ce conflit.

Pour Israël, les États-Unis et leurs alliés, la libération des otages est une priorité absolue quel qu’en soit le coût. Comme un père à la recherche de son fils, sûr de son bon droit, entrera à Gaza à coups de bombardements aveugles et meurtriers, retrouvera les otages, et le monde entier justifiera le déluge de feu qui s’est abattu sur l’enclave palestinienne ou alors fermera les yeux.

Quant au Hamas, au Jihad islamique et à leurs alliés, ils affirment mener leurs actions au nom de résistance palestinienne, dans le but de sauver Gaza et de libérer les prisonniers palestiniens. Mais la sagesse leur dicterait plutôt de contrecarrer les desseins d’Israël et ses objectifs de destruction, de l’empêcher de massacrer des civils, de faire de nouveaux prisonniers et de déplacer la population de Gaza, laquelle n’a plus pour seul horizon que la survie au jour le jour.

Notre rôle est de transformer la justification de la guerre, en une cause humaine pour l’arrêt de la guerre, au nom des otages et des prisonniers.

Insister sur un cessez-le-feu, sans aucune condition ; la vie des humains est au-delà de toutes conditions. Arrêtez le mal. Saisir l’instant présent.

Il ne s’agit pas de lever l’étendard de la victoire, d’autant que ce serait sur amas de cadavres ! Louis Lecoin (1888-1971), le militant non-violent français, déclarait : « S’il m’était prouvé, qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirais quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une société humaine sur des monceaux de cadavres.”

3. N’oublions pas que l’occupation de la Palestine est l’origine du problème

Nous sommes au début de la huitième décennie du conflit israélo-palestinien et aucune solution juste n’a été trouvée. Conscient des enjeux, Nelson Mandela disait : « Tant que la Palestine ne sera pas libérée, notre libération en Afrique du Sud ne sera pas totale… La Palestine, c’est une question de morale politique. »

Les partisans de la création de l’État d’Israël – à savoir l’Occident et ses alliés, qui lui ont permis de s’implanter en lieu et place de la Palestine, de sa terre et de son peuple – soutiennent sa constante expansion et ne reconnaissent pas son statut « d’occupant ». C’est un immense déni de justice. Ils ont d’ailleurs été rejoints par certains pays arabes. En donnant une supposée justice aux Juifs, ils ont donné injustice à la Palestine. Cet état de fait, fruit de la politique coloniale anglaise, de la culpabilité européenne concernant le génocide perpétré par les Nazis, mais aussi d’intérêts bassement économiques, a conduit au désastre que nous connaissons aujourd’hui. Écrasés par l’expansionnisme israélien, les Palestiniens en ont payé le prix fort : meurtres, arrestations arbitraires, humiliations, déplacements de populations, expropriations, fragmentations de ce qui restait de leurs terres… Et aujourd’hui, Gaza !

Ce qui a embrasé le conflit du 7 octobre, ce n’est pas une brèche militaire, un nouveau groupe de prisonniers, un hôpital dont les gémissements ont ébranlé le monde, ni le « Hamas » ou « Yoav Gallant et Benyamin Netanyahu », ni même le siège de Gaza… C’est l’occupation qui en est la cause fondamentale.

Quant à l’horreur d’aujourd’hui, il est clair que la violence ne peut qu’engendrer la violence et entraîner à chaque fois un nouveau déclin d’une perspective de paix et une fragmentation du problème. Ne voyons-nous pas que, depuis 1948, aucune solution n’a été trouvée et que le conflit et ses violences se perpétuent toujours ? C’est une question existentielle et stratégique. Elle nécessite une idée innovante.

4. La guerre « par les civils ». La violence chosifie les êtres.

La scène est perdue entre la soif de violence, son exploitation et l’aversion pour cette violence.

Malheureusement, malgré tout ce qui s’est passé, la soif de violence perdure et s’accroît. Heureusement, et peut-être en raison de l’horreur de tout ce qui se passe en ce moment, le refus de la violence persiste et s’amplifie.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une version anglaise.

Question pour cet article:

Can peace be guaranteed through nonviolent means?

(. . suite)

Dans la logique de la guerre, les civils sont utilisés comme des « armes » et des cibles dont l’adversaire s’empare. Peu importe qu’elles soient détruites, les humains ne sont plus que des « choses », comme le dénonçait Simone Weil, la philosophe non-violente française : « La violence, c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose. Quand elle s’exerce jusqu’au bout, elle fait de l’homme une chose au sens le plus littéral, car elle en fait un cadavre. »

Il existe, à travers le monde, tant de partisans de la cause juste, de la libération de la Palestine. Ils doivent donc soutenir la lutte sans violence, sinon nous serons complices de cette stratégie qui fait des civils des choses. D’autant que « la violence croit détruire le mal, mais elle est elle-même un mal », comme le soulignait Jean-Marie Muller (1939-2021), le philosophe français de la non-violence.

5. Le résultat politique est la question

Le résultat politique est à la fois la question et le but. Dans la lutte non-violente, « la fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la semence », comme l’affirmait Gandhi. Alors que la violence et la politique politicienne professent que la fin justifie les moyens et portent la cruauté à son paroxysme.

Les partisans d’Israël affirment que le pays a le droit de se défendre, de frapper et de détruire le Hamas. Ils sont les ardents promoteurs de l’idée selon laquelle c’est l’issue politique de la bataille qui compte, et ce malgré des événements monstrueux, tels que l’invasion de l’Irak basée sur des mensonges, malgré Al-Qaïda, les Talibans, le 11 septembre, Daech…

Les partisans du Hamas et ceux du Hezbollah affirment qu’une fois de plus, ils sont en train de tracer la ligne de force entre les principaux acteurs, les USA et l’Iran, qu’ils ont ramené la question palestinienne « au premier plan », considérant que leur coup de force sans précédent est victorieux. La réalité est que le décompte des morts de Gaza est tous les jours en constante augmentation, autant de pertes horribles qui détermineront l’issue politique. Il est vrai que la question palestinienne est à la « une » de tous les médias, mais à quel prix et au profit de qui ?

Quant à l’Iran et aux USA, avons-nous prêté attention à leurs déclarations parallèles mesurées et à leur tonalité équilibrée !? « Ils sont dans un partenariat existentiel, dans une fécondation croisée du mal », écrivait Walid Slaybi, le penseur arabe non-violent, dans son livre Forces de mort. Forces de vie. Nous ne faisons confiance ni aux partis de la violence ni à ces pouvoirs violents dont on ne connaît pas les objectifs réels… Le résultat politique auquel nous aspirons est celui qui rétablira les droits, la justice et la paix pour les peuples opprimés.

6. Deux camps violents, aux idéologies religieuses, dirigent le ring maintenant

Comment pouvons-nous accepter l’existence d’un État basé sur l’occupation, l’apartheid, sur une doctrine religieuse qui revendique sa « supériorité » ? Israël a compté, dans ses premiers cercles, des organisations et milices politico-militaires extrémistes, telles la « Haganah » et les organisations sionistes successives, même si, aujourd’hui, ce pays se définit comme démocratique. Comment soutenir l’existence d’organisations politico-militaires palestiniennes, telle que le « Hamas » et d’autres organisations similaires, basées sur une doctrine religieuse intégriste, même si elle se définit comme une résistance nationale ?

Ce sont ces deux camps qui mènent désormais la guerre d’octobre 2023, épaulés par les États- Unis et l’Iran.

Ainsi, nous sommes confrontés à un dilemme de plus, à savoir, la nature théocratique violente des politiques que mènent les protagonistes du conflit : d’une part, la montée des extrémistes en Israël, d’autre part, le contrôle de la résistance palestinienne par des forces également extrémistes. C’est un obstacle en soi à toute possibilité de solution de paix juste.

Pour notre part, nous rejetons la violence de tous les partis et le terrorisme qu’ils exercent, nous rejetons les idéologies violentes au nom d’une religion ou de toute autre doctrine, et nous rejetons la manipulation – par des pays hégémoniques, occidentaux et non-occidentaux – des peuples et de leur aspiration à des causes justes.

7. Nous ne pouvons pas assimiler la violence de l’oppresseur à la violence des opprimés. Nous ne justifions aucune violence.

Voici quelques citations de Walid Slaybi, qui a beaucoup écrit pour une résistance non-violente en Palestine :

*« L’opprimé devient ‘l’égal’ de l’oppresseur dès l’instant où il utilise la violence et se laisse déchaîner. »

* « Le fait que la violence des opprimés résulte de la colère et du désespoir, face à l’oppression et à l’humiliation, est une chose que nous comprenons, sans la justifier. Mais pour que la violence soit idéologisée et devienne une politique, une approche de la pensée et de la vie menant à sa glorification, c’est une question extrêmement dangereuse. »

* « Je ne vois pas la violence atteindre un objectif juste. Pour une raison simple, non pas parce qu’elle ne peut pas vaincre dans une bataille ou une autre, mais parce qu’elle bat d’abord celui qui a la cause juste. Une noble cause exige de nobles moyens. On peut dire que le moment de la victoire militaire maximale sur l’adversaire est le moment de la défaite maximale du résistant par la violence. L’adversaire a été vaincu militairement, le résistant a été vaincu humainement, la violence a triomphé. »

* « La violence de l’oppresseur sert l’objectif de l’oppresseur. La violence des opprimés sert aussi l’oppresseur. »

*« OUI À LA RÉSISTANCE, NON À LA VIOLENCE. »

8. Nous ne sommes pas voués à la violence unilatérale. La responsabilité des non-violents.

La violence existe. La non-violence existe. Nous ne sommes pas condamnés à la violence unilatérale. Il y a donc de l’espoir.

Nous perdons toute logique si nous décrivons chaque partie comme s’il s’agissait d’une affirmation irrévocable. Par exemple : « Tous les Israéliens sont des racistes violents qui rejettent la paix, privilégient l’occupation et l’élimination du peuple de Palestine. » ; ou « Tous les Palestiniens sont des violents extrémistes militarisés, qui rejettent la paix et prônent la disparition d’Israël. »

Notre tâche prioritaire est de rassembler les forces non-violentes, tant individuelles que collectives, en Palestine, au Liban, en Israël et dans le monde entier, de mettre en valeur leur voix et d’accélérer cette démarche, afin que l’image qui est la plus répandue ne soit pas celle de la violence. Nous n’oublions pas qu’une majorité aspire à un dénouement autre que la destruction, notamment non-violent, y compris ceux et celles qui subissent actuellement un déluge de bombes.

Le moment est désormais crucial. Walid Slaybi affirmait : « Nous ne sommes pas dans un monde où la violence a vaincu, nous sommes dans un mode où la non-violence n’a pas vaincu autant jusqu’à maintenant. »

La cause palestinienne continue de vaciller, voire de régresser. Jusqu’à présent, les territoires palestiniens sont désignés sous le vocable de « Palestine occupée » et nous souhaitons qu’une situation de paix mette un terme à cette appellation, au profit de « la Palestine » tout court.

Le peuple palestinien a, bien sûr, le droit de se révolter contre l’injustice. Mais nous souhaitons que ce soit non-violent. Comme le l’écrivait Albert Camus dans L’Homme révolté : « Je me révolte, donc nous sommes. La révolte, dans son principe, se borne à refuser l’humiliation, sans la demander pour l’autre. »

Liban: Walid Slaïby, défenseur du droit à la vie et de la non-violence s’en est allé, vaincu par la maladie

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par par Anne-Marie El-Hage en L’Orient le Jour (republiéé avec permission de l’auteur)

Avec sa compagne de vie et de militantisme, la sociologue Ogarit Younan, le disparu aura initié une avancée palpable pour le Liban : le moratoire sur la peine de mort qui aura bientôt 20 ans.

Il était de ces adeptes de la non-violence qui ont rendu meilleure la société libanaise et le monde arabe. Une pensée qu’il a développée durant la guerre civile, au même titre que la laïcité, en réaction aux conséquences destructrices du conflit intercommunautaire libanais sur le tissu social. Walid Slaïby n’est plus. Il s’est éteint mercredi dernier à l’âge de 68 ans, vaincu par un cancer qui le rongeait depuis plus de 20 ans. Son nom, indissociable de celui de sa compagne de vie et de lutte, la sociologue Ogarit Younan, restera à jamais lié au militantisme pour le droit à la vie dans le cadre de la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Les droits civils seront aussi au cœur de son combat pour une loi libanaise sur le statut personnel. Au même titre que les droits des travailleurs et la justice sociale, dès le début des années quatre-vingt, alors que la livre libanaise amorçait un premier effondrement. 


Walid Slaïby, adepte de la non-violence et abolitionniste convaincu, est décédé mercredi dernier à 68 ans. Photo fournie par le Service médias d’Aunohr

Un immense héritage


De son engagement au service du Liban, il laissera un immense héritage. Une multitude de livres, de publications, de traductions, de propositions de loi, d’associations, de progrès tangibles sur le terrain, toujours avec Ogarit Younan. Avec en couronnement l’édification en 2015 de l’Académie universitaire pour la non-violence et les droits humains (Aunohr), une institution éducative dédiée à la non-violence qui continue de former des générations d’étudiants, de militants, de syndicalistes prêts à prendre la relève. Ce parcours verra le duo plusieurs fois récompensé, notamment par le Prix des droits de l’homme de la République française 2005, le Prix de la Fondation Chirac en 2019 et le prix Gandhi pour la paix décerné en 2022 par la fondation indienne Jamnalal Bajaj, du nom du disciple du Mahatma Gandhi.

C’est dans sa lutte contre la peine de mort que Walid Slaïby aura initié l’avancée la plus palpable. « C’était un soldat silencieux contre la peine capitale. Mais son travail était des plus importants », confie Wadih Asmar, président du Centre libanais pour les droits humains (CLDH). Après avoir fédéré plusieurs associations autour de la Campagne nationale pour l’abolition de la peine de mort, le militant rallie à la cause une partie de la classe politique et judiciaire, au cours d’événements choc fortement médiatisés. En 1998, alors que deux cambrioleurs, dont l’un avait commis un double meurtre, étaient pendus à Tabarja sur la place publique, il proclamait ouvertement lors d’un sit-in nocturne « le deuil pour les victimes du crime et pour celles de la peine capitale ». Résultat, les dernières exécutions remontent à 2004 au Liban, même si la justice continue de prononcer la sentence de mort. « Le Liban est désormais classé parmi les pays abolitionnistes de facto. En 2020, pour la première fois de son histoire, il se prononçait pour un moratoire lors de l’Assemblée générale de l’ONU, aux côtés de 122 autres États. Une position récemment réitérée », se félicite l’ancien ministre Ibrahim Najjar, abolitionniste engagé. L’homme de loi n’a pas personnellement connu le disparu, mais il se dit « respectueux et admiratif du courage de Walid Slaïby et de sa compagne Ogarit Younan, qui se sont conduits en abolitionnistes convaincus ». « Car le combat n’est pas évident. Il est si aisé de confondre vengeance et peine capitale », souligne-t-il.

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Question pour cet article:

Where in the world can we find good leadership today?

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Pour une loi libanaise sur le statut personnel

La personnalité de Walid Slaïby n’est pas étrangère à sa grande popularité. « Walid était un homme de dialogue, attentif à ses amis. C’est par le débat et l’acceptation de l’autre qu’il a réussi à jeter les bases de la culture des droits de l’homme au Liban, et en particulier de la non-violence », affirme Ziad Abdel Samad, ami du couple, ingénieur et enseignant en sciences politiques. « Malgré les divisions de la société libanaise, il a réussi à dépasser les milices et les frontières pour mener une lutte avant-gardiste et réaliser des avancées remarquables », observe-t-il, évoquant les efforts du disparu pour sensibiliser la jeunesse et rapprocher les Libanais de différents confessions et horizons. C’est aussi dans l’institutionnalisation du combat que Walid Slaïby a puisé sa force. « Lorsque je l’ai connu au début des années quatre-vingt-dix, il organisait des formations aux droits de l’homme contre la discrimination confessionnelle, se souvient l’activiste Rima Ibrahim. Malgré sa maladie, il n’a jamais cessé de rêver de changer la société libanaise, au point d’institutionnaliser le combat. »

Plusieurs associations voient alors le jour, liées à l’Association libanaise pour les droits civils (LACR), notamment Chamel et Bilad. En 2011, le couple militant lance sa campagne de revendication pour une loi libanaise sur le statut personnel qui prône, entre autres, le mariage civil. Au Liban, les lois de la famille sont régies par les communautés religieuses. Elles découragent les unions interreligieuses et sont discriminatoires envers les femmes. « Pour l’occasion, nous avons organisé un sit-in et installé une tente durant 10 mois, place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth. Nous avons aussi préparé une proposition de loi », se remémore Rafic Zakharia, avocat, enseignant et membre de l’association. Signé par le député Marwan Farès, le texte est présenté au Parlement et transféré aux commissions conjointes. « La loi n’a pas été adoptée. Mais notre mobilisation n’a jamais faibli », assure l’activiste, dont la « vie a changé » depuis qu’il a rencontré Walid Slaïby. « La pensée non violente est devenue pour moi un mode de vie, pas seulement un combat », observe ce spécialiste de la peine de mort.

Le bonheur d’avoir donné de l’espoir aux Libanais


Le militant, le penseur, l’humaniste doté d’une intelligence supérieure et d’une bonne dose d’humour s’en est allé avec modestie et élégance, comme il a toujours vécu. « Walid Slaïby était à la fois un grand humaniste et un homme de science. Très solide dans ses convictions, il était flexible lorsqu’il s’agissait de discuter. Jamais donneur de leçons, il n’était pas homme à se pavaner, mais était au contraire d’une grande discrétion », le décrit l’avocat et ancien ministre Ziyad Baroud, membre du conseil d’administration d’Aunhor, qui le connaît depuis plus de 25 ans. Multidiplômé, le disparu était en effet ingénieur civil (ESIB), licencié en physique (UL) et en économie (AUB). Des études qu’il a complétées d’un DEA en sciences sociales (UL), d’un doctorat d’État en économie (Université de Reims) et d’un doctorat en philosophie politique (Saint-George, Royaume-Uni).

Il manquera aux défenseurs des droits de l’homme, à commencer par les abolitionnistes du monde entier qui lui rendent hommage ainsi qu’à sa compagne. « C’était un astre de lumière et de raison dans un monde d’ombre et de folie », résume Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l’association internationale ECPM (Ensemble contre la peine de mort). « Avec Ogarit, ils formaient ce duo incroyable qui a consacré sa vie depuis plus de 40 ans en vue d’un Liban moderne », poursuit-il, se félicitant d’avoir eu « la chance de lui envoyer avant sa mort l’amour de la communauté abolitionniste du monde entier ». Walid Slaïby manquera surtout à son alter ego, son âme sœur, Ogarit Younan, avec laquelle il devait célébrer 40 ans d’amour et d’activisme. « Nous attendions que le temps s’améliore un peu. Nous voulions une belle fête. Nous ne pensions pas qu’il était si près de la mort. Il aimait tant la vie. Il avait tant d’humour », regrette-t-elle tristement. Et si la maladie a occupé une bonne moitié de leur vie à deux, il aura au moins eu « le bonheur de servir son pays et de donner espoir aux Libanais ». « Le Liban doit être content, nous l’avons servi, se console Ogarit Younan. Mais si Walid n’était pas tombé malade, sans aucun doute, le Liban aurait été autre… » 

Maroc: Lancement à partir d’Essaouira du Forum mondial des femmes pour la paix

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article dans Le Matin

Le Forum mondial des femmes pour la paix a été lancé, mardi à Essaouira, par les «Guerrières de la Paix», un mouvement de femmes juives et musulmanes pour la paix, la justice et l’égalité, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. C’est lors d’une rencontre qui s’est déroulée en présence d’André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, du gouverneur de la province, Adil El Maliki, du président du conseil communal d’Essaouira, Tarik Ottmani, des élus et d’autres acteurs de divers horizons, que l’acte fondateur de ce Forum mondial a pris effet.


Vidéo du forum parrainé par l’UNESCO et l’ONU. L’une des conférencières était Shirin Ebadi d’Iran, lauréate du prix Nobel de la paix.

Des femmes issues du monde entier, militantes pour la paix, mais aussi engagées pour la justice, l’émancipation et la liberté, dont Jessica Mwiza, militante de la Mémoire (Rwanda), Huda Abu Arquob, présidente de l’Alliance for Middle East Peace (Palestine), et Nurith Hagragh, Women Wage Peace (Israël), ont ainsi délivré ensemble un message commun, un appel à la paix à destination du monde. Prenant la parole lors de cette rencontre, une douzaine d’activistes et militantes représentant le Maroc, la Palestine, le Rwanda, le Sénégal, le Liberia et Israël, ont présenté des témoignages captivants dans lesquels elles ont partagé leurs expériences respectives, leurs actions et initiatives en faveur de la paix.

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Question for this article:

Do women have a special role to play in the peace movement?

(. . . suite)

S’exprimant à cette occasion, Hanna Assouline s’est félicitée de l’organisation de ce conclave dans «une ville aussi magique, en terre africaine, au Maroc, un pays qui depuis des années a ouvert une voie, un chemin de lumières». «C’est cette reconnaissance de l’altérité en soi qui nous anime toutes et tous ici. C’est ce que le Maroc a décidé de réaffirmer depuis des années déjà avec notamment l’inscription dans sa Constitution de 2011 de la pluralité des origines marocaines (arabe, amazighe, hébraïque, africaine et méditerranéenne)», a-t-elle enchaîné, ajoutant que cet engagement du Maroc est un «précieux message pour le monde». 

Ce forum rassemble des femmes du monde entier, dont certaines n’ont jamais quitté leur pays, et qui se sont rencontrées à Essaouira, pour lancer ensemble cet appel et interpeller le monde en faveur de la paix, dans une cité qui «incarne à merveille les valeurs de dialogue et de réconciliation», a expliqué Mme Assouline dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP. Pour sa part, Fatima Bousso a indiqué que ces femmes issues des divers régions du monde «sont venues porter à Essaouira, cette ville d’ouverture, de la culture et du partage, un appel commun au monde pour la paix».

Par la suite, les participantes à ce forum ont pris rendez-vous devant les remparts de la Sqala, en plein centre de la médina d’Essaouira pour exécuter «une chaîne humaine» en faveur de la paix. Auparavant, elles ont effectué une visite à Bayt Dakira, l’occasion pour elles de suivre des explications exhaustives présentées par M. Azoulay sur cet Espace spirituel et patrimonial de préservation et de valorisation de la mémoire judéo-marocaine. Au menu de cet événement figurent également la projection, dimanche, à Bayt Dakira, du film «Les guerrières de la paix», réalisé par Hanna Assouline, et une marche pour la paix qui prendra le départ de Bayt Dakira à destination de la plage où une empreinte de la paix sera déposée.