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Construire une culture de paix : Le Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples 2024

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article en Il Mattino

Construire la paix, dans un contexte mondial marqué par des tensions telles que celle entre la Russie et l’Ukraine et surtout par le conflit israélo-palestinien : une urgence qui nécessite l’engagement et la sensibilité de tous, mais aussi le professionnalisme de nombreux.

Du 11 au 22 novembre 2024, Naples accueillera la XVIe édition du Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples « Construisons une culture de paix », dédiée à une paix à construire précisément dans les jours où le risque d’escalade est plus ressenti. Événement désormais consolidé dans le panorama national et international, le Festival, à travers le cinéma, entend sensibiliser et informer le public sur les grandes questions sociales et l’état des Droits de l’Homme et se propose, précisément en ce moment historique, comme un moment important de réflexion pour l’affirmation des droits dans chaque partie du monde, en partant du Sud, à travers la force des images cinématographiques et le témoignage des protagonistes.


Cette année, l’objectif de la manifestation, réalisée avec la contribution de la Région Campanie et de la Film Commission Région Campanie et avec le soutien de la Municipalité de Naples, est double : dédiée à la mémoire du pacifiste, antifasciste et non-violent Danilo Dolci, né il y a exactement 100 ans à Sesana en Frioul (aujourd’hui Slovénie), la XVIe édition vise à orienter les jeunes vers les Professions de la Paix, une compétence trop souvent ignorée par les écoles et les universités des pays européens et le fera en soulignant, à travers une série d’événements spécifiques, le rôle des experts de la Paix dans le contexte international et en annonçant la création, en collaboration avec l’Université Orientale et l’UPeace ONU du Costa Rica, d’une Summer School dédiée à la mémoire de Mario Paciolla, le coopérant napolitain décédé en Colombie alors qu’il était au service de la Mission locale de l’ONU.

Une soirée d’ouverture dédiée au dialogue international

La cérémonie inaugurale, qui se tiendra le 11 novembre à partir de 18h00 à l’Espace Communal Piazza Forcella, verra la participation d’invités internationaux de grand renom, parmi lesquels Ashok Swain, Directeur du département d’études sur les conflits de l’Université d’Uppsala (Suède), Julie Khrebtan Hoerhager de l’Université du Colorado et Enrico Calamai, ancien vice-consul italien en Argentine, connu pour son engagement en faveur des Droits de l’Homme. Ce sera une occasion de présenter le programme du Festival et de lancer une série de rencontres et de projections qui exploreront des thématiques telles que la Paix, les migrations, les Droits de l’Homme et les résistances à leurs violations.

Un programme de projections, débats internationaux et moments de réflexion

Le Festival présentera une large sélection de films, en compétition pour les prix, choisis parmi des œuvres provenant de 50 pays, avec des histoires allant des conflits armés aux défis liés aux migrations, jusqu’aux luttes pour la liberté d’expression. Les projections des films en compétition se tiendront au palais Corigliano (place San Domenico Maggiore) dans les espaces de l’Université Orientale de Naples qui est parmi les principaux partenaires du Festival. Les projections auront lieu tous les soirs à partir de 19h00 avec la participation de réalisateurs et auteurs internationaux.

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Question pour cet article:

Film festivals that promote a culture of peace, Do you know of others?

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En plus des projections, le Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples offrira une série d’événements, avec des rencontres et débats ouverts à des experts et témoins, introduits par des films hors compétition. Le 14 novembre se tiendra, dans la Salle de Conférences de l’Université Orientale, un séminaire intitulé « Parcours de formation pour les Opérateurs de Paix », avec la participation de Roberto Savio (UPeace, Costa Rica), Ashok Swain (Université d’Uppsala), Renato Briganti (Univ. Federico II de Naples) et Laurent Goetschel (Université de Bâle), introduit par le Recteur Roberto Tottoli et les professeurs de l’Université Orientale. En ouverture de la deuxième semaine, l’invitée du Festival sera Daniela Dolci, fille de Danilo et membre du jury du Festival, interviewée par Anna Polo, journaliste de Pressenza et témoin de l’expérience de Trappeto (Palerme). Un autre moment fort sera la rencontre du 19 novembre avec l’organisation Combatants for Peace, formée d’anciens combattants israéliens et palestiniens, représentée par Ezster Koranyi et Rana Slman, qui partageront leurs expériences de paix et de réconciliation, lançant un appel depuis Naples.

Un Festival d’engagement civil à travers le cinéma

Le Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples confirme son engagement comme espace de dialogue et de dénonciation, offrant visibilité à des histoires de résistance, de lutte et d’espoir. En particulier, des récompenses telles que le Prix pour la Paix, remis par le Ministre Michele Coduri de l’Ambassade de Suisse en Italie lors de la soirée du 14 novembre au Palais Corigliano, et les prix dédiés aux meilleures œuvres cinématographiques présentées en compétition seront attribués.

Lors de la soirée de clôture du 22 novembre, présentée par Mario Leombruno, coordinateur du concours cinématographique du Festival, les lauréats des différentes catégories et les mentions spéciales seront proclamés ; il sera également annoncé la création de la Summer School « Mario Paciolla » qui débutera au printemps prochain 2025, un engagement qui verra unir le Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples, l’Université Orientale et l’Université de la Paix des Nations Unies (Costa Rica) pour présenter les parcours de formation et les horizons professionnels des Opérateurs de Paix aux jeunes universitaires campaniens. La Summer School pourra compter sur la collaboration de certaines importantes universités italiennes et étrangères, déjà présentes au Festival 2024, et sera dédiée à la mémoire de Mario Paciolla, coopérant napolitain et Opérateur de paix.

« Le Festival du Cinéma des Droits de l’Homme de Naples n’est pas seulement une manifestation culturelle, mais un véritable appel à l’engagement civil », explique le coordinateur du Festival Maurizio Del Bufalo. « Dans un monde marqué par les conflits et les injustices, il est nécessaire de continuer à défendre les Droits de l’Homme avec force et détermination, et nous continuons à le faire aussi cette année, en utilisant le Cinéma comme moyen de raconter et de dénoncer les violations et pour promouvoir concrètement la Paix comme un engagement de vie et non seulement comme une aspiration ».

Le Festival cette année encore bénéficie de prestigieux partenariats comme celui avec la FICC (Fédération Italienne des Cercles de Cinéma), Un ponte per et ExpoItaly.

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Coop-médias, la coopérative citoyenne qui veut donner «un vrai souffle» aux médias indépendants

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par Mathilde Picard dans Vert

Coop un air de fête. Mercredi 9 octobre, le monde de l’Économie sociale et solidaire (ESS) et celui des médias indépendants se sont réunis à l’Académie du climat, à Paris, pour lancer la coopérative Coop-médias. Le but : consolider les finances des Indés et raffermir les liens entre eux face à la concentration de la presse aux mains de quelques milliardaires.


Émission radio en public à l’occasion de la soirée de lancement de la coopérative Coop-médias, à l’Académie du Climat à Paris. © Margot Desmons/Vert

«Coop-médias crée une passerelle entre deux mondes qui ne se parlaient pas : celui de l’Économie sociale et solidaire et celui des médias indépendants», s’enthousiasme auprès de Vert, Mathieu Molard, rédacteur en chef de Streetpress.

Mercredi 9 octobre, le lancement de cette coopérative a fait salle comble à l’Académie du climat, à Paris. La plateforme dédiée au financement des médias indépendants  est maintenant accessible aux citoyen·nes pour qu’ils et elles puissent prendre des parts à partir de 100€. L’objectif ? «Récolter 500 000€ en trois mois», espère Lucie Anizon directrice générale de Coop-médias et secrétaire générale de la coopérative d’énergie renouvelable Enercoop.

Politis, Vert, Blast, Médiacités, Les Jours…. Déjà 22 médias et une dizaine d’entreprises de l’Économie sociale et solidaires (ESS) sont devenus sociétaires. Grâce à cette levée de fonds, de premières aides financières pourront être distribuées courant 2025 sous forme d’appel à projets.

Pour présenter le fonctionnement de la coopérative, journalistes, membres de l’ESS et de la société civile défilent au micro. Toute la soirée, une émission de radio en public, diffusée sur le site du média coopératif Le moment, accueille des tables rondes pour imaginer un nouveau modèle économique pour les médias indépendants.

La directrice générale de Coop-médias, Lucie Anizon, explique à Vert l’origine du projet : «Ça m’étonnait qu’aucun média indépendant ne se soit dit : levons des fonds en capital et mutualisons nos moyens. Ils nous ont dit qu’ils n’avaient pas le temps, l’énergie ou le savoir-faire, donc on l’a fait avec eux en apportant notre savoir-faire de l’ESS.»

«Sortir l’information de la logique de marché»

Dans la salle, tout le monde partage le constat d’un affaiblissement critique de la pluralité des médias. 81% des ventes de presse sont détenues par onze milliardaires, rappelle la vidéo de lancement de la plateforme. Face à cela, Julia Cagé, économiste spécialiste des médias, incite à «faire sortir l’information, qui est un bien public, de la logique de marché et des actionnaires».

À Coop-médias, il n’y a pas d’actionnaires rémunérés, et la gouvernance pour attribuer des financements se déroule selon le modèle un sociétaire = une voix. Résultat : «un vrai souffle» pour ne pas seulement dépendre des appels aux dons et «ne plus être sous assistance respiratoire», lance Paloma Moritz, journaliste chez Blast.

Dans le public, les idées fusent pour renforcer les finances et la visibilité des médias indépendants : discussion autour d’une régie publicitaire de l’ESS, de la présence des Indés sur les chaînes de la TNT ou du rôle des réseaux sociaux dans la diffusion de leurs contenus.

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Questions related to this article:
 
Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

How can we develop the institutional framework for a culture of peace?

Robin Saxod, cofondateur de Coop-médias et Lucie Anizon, directrice générale de Coop-médias . © Mathilde Picard/Vert

Renforcer les liens pour lutter contre l’extrême droite

Ce rapprochement entre médias indépendants provient des rassemblements contre l’extrême droite, organisés les 27 juin et 3 juillet derniers place de la République à Paris, à l’occasion des élections législatives (notre reportage). La coopérative est donc «apartisane mais profondément politique», soutient Robin Saxod, cofondateur de Coop-médias.

Au fil des discours, les intervenant·es encouragent à poursuivre la lutte contre les discours réactionnaires de plus en plus nombreux dans les médias rachetés par les milliardaires Vincent Bolloré ou encore Pierre-Edouard Stérin. Les prises de parole appellent à enrayer la criminalisation des contestations politiques et sociales ou encore à lutter contre la désinformation sur le changement climatique ou le féminisme.

Pour renforcer les moyens des journalistes, Coop-médias propose de mettre en commun certains services tels que la comptabilité, la gestion des sites internets ou encore l’aide juridique… Une idée bienvenue pour Eloïse Lebourg, cofondatrice de Médiacoop, média local basé à Clermont-Ferrand : «quand j’ai été menacée par les groupes fascistes après avoir enquêté sur eux, j’étais bien contente d’avoir quelqu’un qui connaissait un avocat. Lorsqu’on enquête sur l’extrême droite dans une ville moyenne, on est plus facilement repéré, on se sent parfois isolé.»

Pour elle, Coop-médias doit être l’occasion de «sortir du schéma des médias indés très parisiens, il y a des structures indépendantes partout en France, j’aimerais qu’on ait plus de visibilité et qu’on coopère davantage.»

En fin de soirée, les conversations se poursuivent autour du buffet. Yan Pierre le Luyer, cofondateur de Grow Studio, qui produit des podcasts, s’est décidé à prendre une part dans la coopérative pour, explique-t-il, «rééquilibrer les discours dans les médias et donc se doter des mêmes moyens que nos contradicteurs».

L’émission de radio sera diffusée sur les ondes d’Aligre FM (93.1) et Radio Campus Paris (93.9) mercredi prochain.

Vert est devenu sociétaire de Coop-médias pour contribuer à renforcer l’écosystème des médias indépendants.

(NDLR : CPNN a participé à cet événement et est également devenu membre de Coop-médias, pour la même raison.)

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De Paris à Caracas, des milliers de personnes défilent en soutien à Gaza à travers le monde, un an après le 7 octobre

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Le Parisien

« Liberté et justice pour les Palestiniens ! » Des milliers de personnes ont manifesté samedi en soutien à Gaza à travers l’Europe et en Afrique du Sud pour le premier anniversaire du sanglant conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Brandissant des pancartes et des drapeaux palestiniens et libanais, plusieurs milliers de manifestants se sont élancés dans le centre de la capitale britannique en fin de matinée. En tête du cortège notamment, l’ancien leader travailliste Jeremy Corbyn (aujourd’hui indépendant) ou encore l’ancien Premier ministre écossais Humza Yousaf.


Londres, le 5 octobre 2024. Beaucoup de manifestants arboraient des keffiehs, symboles de la lutte palestinienne. Reuters/Chris J Ratcliffe

« Arrêtez les bombardements », « Free, free Palestine » ou encore « Arrêtez de bombarder des hôpitaux » ont été parmi les slogans les plus populaires scandés à Londres par les manifestants, qui ont défilé dans le calme. « Il faut un cessez-le-feu maintenant. Combien de Palestiniens ou de Libanais innocents doivent encore mourir ? », a demandé Sophia Thomson, 27 ans, qui manifestait avec des amis. « Le fait que nous soyons aussi nombreux montre que le gouvernement ne parle pas au nom du peuple », a-t-elle ajouté.

Une manifestation en mémoire des quelque 1 205 personnes tuées lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre doit par ailleurs se tenir dimanche à Londres.

À Dublin, la capitale irlandaise, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien aux Gazaouis aux cris de « liberté et justice pour les Palestiniens ».

À Berlin, une manifestation propalestinienne a rassemblé plus de mille personnes et une autre pro israélienne en a réuni environ 650, selon la police. À l’extérieur du cortège de cette dernière manifestation, 26 personnes qui avaient apostrophé les manifestants ont été interpellées, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la police.

À Rome, des heurts ont opposé des jeunes propalestiniens à la police, avec jets de bouteilles, pétards, gaz lacrymogènes et usage de canons à eau, après une manifestation ayant réuni des milliers de personnes. « L’Italie doit arrêter de vendre et d’envoyer des armes à Israël », « Palestine libre » et « Israël État criminel », ont crié les manifestants.

Au cours de l’offensive menée en riposte par Israël, au moins 41 825 Palestiniens ont été tués à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Au Liban, selon les autorités, ce sont plus de 2 000 personnes qui ont été tuées depuis octobre 2023.

Des représentants de LFI à la manifestation parisienne

En France, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris et dans plusieurs autres villes pour marquer leur « solidarité avec les peuples palestinien et libanais » et demander au gouvernement français d’agir davantage.

A Paris 5 000 manifestants, selon la police, ont rallié la place de la République à celle de Clichy, aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ». En tête de cortège, plusieurs figures politiques de la gauche radicale, notamment les représentants de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry. Parmi eux, le député Thomas Portes, interrogé par l’AFP, a demandé une nouvelle fois au président Emmanuel Macron de « reconnaître l’État de Palestine ».

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Question related to this article:

 

Presenting the Palestinian side of the Middle East, Is it important for a culture of peace?

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Au micro d’un camion présent dans le cortège, Jean-Luc Mélenchon a réitéré son appel aux étudiants à « pavoiser aux couleurs de la Palestine » et « du Liban » à partir du 8 octobre, en réaction à une circulaire ministérielle sur le maintien de l’ordre dans les universités à la veille du 7 octobre, date anniversaire de l’attaque du Hamas en Israël.

Mais pour Mohammed Ghili, 52 ans, membre de l’association Solidarité Palestine, si « c’est une bonne nouvelle, ça arrive bien trop tard » face à ce qu’il nomme « génocide ». Dans la foule, Maya, 37 ans, chercheuse en physique franco libanaise arrivée de Beyrouth il y a une semaine se dit « sidérée du traitement médiatique » de l’escalade au Liban. « On n’entend pas parler des bombardements des civils ».

Parmi le millier de personnes qui ont également défilé à Lyon selon la préfecture, Jérôme Faÿnel, président d’un collectif local de soutien au peuple palestinien, a affirmé que c’était pour lui l’occasion de dénoncer l’anniversaire « d’un an de brutalité inouïe ».

À Toulouse, 300 manifestants ont scandé le nom de « Georges Abdallah », en référence au militant libanais propalestinien Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 40 ans pour complicité d’assassinat. Le 7 octobre doit être examinée sa 11e demande de mise en liberté. « Comment mettre une décision de justice le 7 octobre ? », s’est emportée Soraya, 50 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. Elle dénonce « un parti pris » de la justice, un an jour pour jour après l’attaque sans précédent du Hamas.

Flo, 22 ans, habitant de Vienne (Isère) au chômage, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, est venu manifester comme il le fait depuis un an, et pour lui, c’est un « combat » : pas un « combat symbolique », mais un « combat de justice » pour les peuples palestinien et libanais.

À Nantes, deux défilés regroupant en tout quelque 350 personnes, selon une journaliste de l’AFP, ont parcouru les rues du centre-ville. À Strasbourg, les manifestants étaient 200, tout comme à Bordeaux, où ils ont effectué une minute de silence « en hommage aux martyrs » avant de déambuler dans le calme, en scandant « Palestine vivra, Palestine vaincra ».

Rassemblements en Suisse et en Afrique du Sud

À Bâle, en Suisse, des milliers de personnes se sont également rassemblées dans un parc près de la gare à l’occasion d’une manifestation nationale propalestinienne à l’appel de la Fédération Suisse-Palestine et d’une centaine d’organisations.

À Madrid, 5 000 personnes, selon les autorités, ont manifesté à l’appel du Réseau de solidarité contre l’occupation de la Palestine (RESCOP), avec des pancartes « Boycott Israël » ou « L’humanité est morte à Gaza ». Les manifestants ont appelé le Premier ministre Pedro Sanchez, qui a multiplié ces derniers mois les prises de position critiques vis-à-vis d’Israël, à rompre les relations diplomatiques avec ce pays.

Au Venezuela, des centaines de partisans du gouvernement de Nicolás Maduro et des membres de la communauté arabe ont manifesté devant le siège de l’ONU à Caracas. Portant un drapeau palestinien de 25 m de long et criant « Vive la Palestine libre » ou « Iran, Iran, frappe Tel Aviv », les chavistes ont remis à l’ONU un document appelant à la fin du « génocide » du peuple palestinien et à des « actions concrètes » à l’encontre d’Israël.

En Afrique du Sud, dans le centre du Cap, des centaines de personnes ont manifesté, agitant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-israéliens lors d’un rassemblement pro-Gaza. Brandissant des pancartes accusant Israël de génocide et de racisme, les manifestants – dont beaucoup portaient le keffieh, symbole de la lutte palestinienne contre Israël – se sont dirigés vers le Parlement sud-africain.

« Israël est un État raciste » et « Nous sommes tous des Palestiniens », ont scandé des manifestants. Certains d’entre eux ont fait savoir qu’ils soutenaient la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ). Pretoria soutient que l’offensive israélienne à Gaza viole la convention de l’ONU de 1948 sur le génocide.

De nombreux Sud-Africains comparent la position d’Israël envers les Palestiniens à l’apartheid, le régime ségrégationniste imposé par la minorité blanche dans le pays jusqu’aux premières élections multiraciales de 1994.

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À la Fête de l’Huma, des médias indépendants en pleine ébullition

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par Juliette Quef en Vert.eco

Ça presse. Village des médias indépendants à la Fête de l’Huma, lancement d’une coopérative pour les financer et d’une Maison des médias libres : face à l’extrême droite et à la «bollorisation» de l’information, l’écosystème des «Indés» se coalise.

«Trop bien que vous soyez là», «ça fait plaisir de voir les médias indépendants réunis» : ce weekend, La déferlante, Basta, Blast, Politis, Streetpress, Fakir, Reporterre, l’Age de Faire, Au poste, Mediapart, Socialter, Le média, Le chiffon, Reporters sans frontières, Acrimed, et bien-sûr Vert, étaient rassemblés sous un immense chapiteau de 400 m², en plein cœur de la Fête de l’Huma, au Plessis-Pâté (Essonne). La 89ème édition de la Fête a attiré plus de 450 000 participant·es en trois jours.

Dans le Village, au centre de la vingtaine de stands, l’espace de conférences a fait salle comble et accueilli de riches discussions sur les violences sexistes et sexuelles, la liberté de la presse ou encore les mobilisations écologistes contre l’extrême droite.


Du 13 au 15 septembre à la Fête de l’Huma, le Village des médias indépendants a rassemblé une vingtaine de médias. © Margot Desmons / Vert

Lutte contre l’extrême droite et la «bollorisation» du monde

Cette première édition du Village des médias indépendants à la Fête de l’Huma prend sa source dans les rassemblements contre l’extrême droite, qui se sont tenus les 27 juin et 3 juillet derniers, place de la République, à Paris. Organisés en quelques jours seulement par les «Indés» et la société civile, chacun d’entre eux a réuni quelque 30 000 participant·es (notre reportage).

«À ce moment-là, la priorité n’était plus notre média mais l’événement lui-même, raconte Mathieu Molard, rédacteur en chef de Streetpress, l’un des initiateurs des rassemblements. L’union des organisateurs a été très forte et on a eu l’impression d’avoir contribué, par ces rassemblements et par nos enquêtes, à ce que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir.» Avec ces liens raffermis face à l’urgence, le journal L’Humanité a ensuite proposé aux «Indés» de les accueillir à la Fête de l’Huma.

«Le Village des médias indépendants a été un gros succès, on n’a pas désempli, se réjouit Agnès Rousseaux, directrice de Politis. Pour moi, c’est le signe d’une forte demande du public de lieux où la presse converge et d’une prise de conscience de la part des médias qu’il y a besoin de se renforcer et de se soutenir. Le Village nous a donné une visibilité que nous n’aurions jamais eue tout seuls. S’unir permet de décupler notre impact et notre audience.»

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Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

Coop-médias : financer les «Indés», le nerf de la guerre

Face à la montée de l’extrême droite, les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) se sont aussi mobilisés pour accélérer leur projet Coop-médias, une coopérative destinée à financer les médias indépendants. Son lancement est prévu le 9 octobre, à l’académie du Climat, à Paris.

«Entre ESS et médias indépendants, nous avons les mêmes enjeux, raconte Lucie Anizon, secrétaire générale d’Enercoop et l’une des coordinatrices de Coop-médias. Nous sommes face à des mastodontes et les alternatives galèrent». L’idée est de réunir des fonds pour participer au financement des médias engagés qui portent «des valeurs humanistes et progressistes pour une société plus écologique, solidaire et démocratique».

Dès le 9 octobre, les citoyen·nes, médias et entreprises pourront prendre des parts dans Coop-médias et participer à la gouvernance de la coopérative selon le principe 1 personne = 1 voix. La levée de fonds permettra ensuite d’ouvrir des appels à projet dès 2025.

«J’ai découvert un écosystème des médias indépendants très désuni, confie Lucie Anizon. Dans le milieu des coopératives, on sait s’organiser et on sait que la solidarité est la clé de la résilience.»

Une initiative plutôt bien accueillie par les professionnels de l’information. «On manque de structures qui viennent financer nos médias, remarque Mathieu Molard. Les banques ne comprennent pas nos modèles économiques. Elles pensent par exemple que le don n’est pas fiable. On a du mal à trouver de l’argent, même public, pour nous développer, et cela oblige à se tourner vers des mécènes privés.»

Une Maison des médias libres pour les accueillir tous

Après une dizaine d’années d’efforts et un projet avorté, le Conseil de Paris a voté, à l’unanimité, la vente d’un bâtiment situé 70 boulevard Barbès, dans le 18ème arrondissement de Paris, au millionnaire de gauche Olivier Legrain, mécène de la presse indépendance et de plusieurs associations d’aide aux réfugiés, et à la foncière Bellevilles, pour y créer une Maison des médias libres.

D’une surface de 4000 m², celle-ci devrait accueillir, dès fin 2026, les locaux de dizaines de médias indépendants et de leur écosystème, des studios vidéos, ainsi qu’un café-librairie et des espaces de coworking. Le but : contribuer à la défense de la liberté de la presse et au pluralisme dans les médias. «Nous voulons créer un lieu emblématique pour la liberté de la presse à Paris, détaille Agnès Rousseaux. Un espace d’ébullition, de foisonnement pour mener la bataille culturelle et expérimenter de nouvelles façons de produire et de diffuser l’information.»

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Montpellier Accueille le Sommet des Jeunes pour la Paix et un Avenir Durable du 23 au 25 Juillet 2024

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Montpelier Méditerranéé Métropole

Le Sommet des jeunes pour la Paix et un avenir durable est un événement mondial organisé en partenariat avec la Ville de Montpellier, qui rassemble des experts, des jeunes dirigeants, des militants, du personnel militaire mais aussi des experts de la société civile, des experts en sécurité mondiale et des acteurs du changement engagé en faveur de la paix, issus du monde entier.


Au programme : des discussions, des tables-tondes pour réfléchir à de nouvelles manières de résoudre les conflits et engager une paix durable. Cet événement s’inscrit dans la lignée de l’Agenda 2030 de l’ONU et notamment au coeur du 16e Objectif de Développement Durable : promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable.

Il permettra d’établir une feuille de route sous la forme d’une déclaration de la Jeunesse en vue du Sommet des Nations Unies pour l’avenir 2024. En effet, le porte-parole qui sera retenu à l’issue du Sommet des Jeunes pour la Paix et un avenir durable présentera les contributions recueillies lors de la 79e Assemblée générale à New York du “Sommet du Futur” les 22 et 23 septembre 2024.

Plus de 120 jeunes issus de plus de 41 pays sont présents lors du Sommet dont une délégation d’une vingtaine de jeunes Montpelliérains choisis pour leur engagement associatif, culturel, militant…

ZOOM SUR LES 3 JOURNÉES DU SOMMET

Mardi 23 et mercredi 24 juillet : des travaux en plénières et en petits groupes sont organisés avec, notamment, des interventions de cadres de l’ONU.

Jeudi 25 juillet : Restitution et Signature d’une Déclaration de Montpellier des Jeunes pour la Paix et un avenir durable.

(cliquez ici pour un article anglais sur ce sujet.)

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Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

(. . . suite)

LES OBJECTIFS DU SOMMET DES JEUNES POUR LA PAIX ET UN AVENIR DURABLE

Ce Sommet des Jeunes pour la Paix et un avenir durable vise à :

– Sensibiliser les jeunes aux enjeux liés à la paix et au développement durable. Les participants pourront acquérir une compréhension plus approfondie de l’importance du 16e Objectif de Développement Durable dans la construction d’un avenir durable.

– Développer et lancer des projets concrets par les jeunes abordant la paix et la durabilité.

– Renforcer les réseaux et collaborations entre les jeunes participants, les organisations et les mentors.

– Signer une “Déclaration de Montpellier” rédigée avec les jeunes durant le Sommet et qui aura pour vocation de structurer et de porter la parole et les propositions de la jeunesse lors du Sommet pour le Futur des Nations-Unies en septembre prochain

LES PARTENAIRES DE L’ÉVÉNEMENT

United Nations
UN-Habitat Youth Advisory Board
Montpelier Méditerranéé Métropole
Montpelier
Humanitarian Focus Foundation
NGO Committee on Sustainable Development-NY
IBTK Foundation
MIR Holding
Organization Democratica Mundial
Youth for Human Rights International
Centro de Estudios Superiories para el desarollo de las ciencias y la Investigación
Harmonsophy
University Bantuland of America

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Nouvelle Caledonie – Kanaky : Le Mouvement de la Paix Appelle au Retour et à la Poursuite du Processus de Décolonisation

DROITS DE L’HOMME .

Une déclaration par le Mouvement de la Paix

Entamé il y a trente ans après l’issue tragique de la crise calédonienne des années 80, un processus a été mis en place, fondé sur la concertation et le respect mutuel entre les parties.

La situation actuelle qui rappelle les pires moments de 1988 remet brutalement en cause ce processus qui a assuré 30 ans de paix à la Nouvelle Calédonie – Kanaky. Elle est due à l’obstination du président de la République à imposer une loi constitutionnelle transformant le corps électoral de l’île.


Photo de Nicolas Job/SIPA, publié par Les Echos

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What’s new in the struggle against colonialism?

(. . . suite)

Le 13 mai, le Congrès de Nouvelle Calédonie a demandé le retrait du Projet de Loi réformant la Constitution. Il avait déjà dénoncé le maintien d’un référendum en pleine pandémie. L’adoption de la réforme du corps électoral signifierait la fin du processus de décolonisation et romprait avec les engagements de la République Française.

Dans l’immédiat, le Mouvement de la Paix exige le report de la convocation du Congrès destinée à modifier la Constitution et le retrait du Projet de loi.

Dans un esprit de culture de paix, le Mouvement de la Paix appelle à restaurer le cadre d’un processus fondé sur l’impartialité de l’Etat et sur le dialogue, tel que l’ont respecté tous les présidents de la République depuis 25 ans. Le retour de l’esprit colonialiste, que ce soit pour contrôler des richesses minières comme le nickel ou pour conforter une présence militaire au service d’une stratégie géopolitique, ne peut qu’engendrer la violence. Il est de la responsabilité du Président Macron et du gouvernement de rétablir les voies du dialogue, sans ultimatum, ni coup de force, et dans le respect mutuel des différentes parties et dans le respect des Accords de Nouméa.

Seule une solution politique négociée et consensuelle pourra résoudre la crise et mener le processus de décolonisation à son terme.

Le Conseil National du Mouvement de la Paix

Malakoff, le 18 mai 2024

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France: La conférence sur la paix et le climat à l’Université Rennes 2

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de Info Locale

Dans le cadre du projet “Jeunes, citoyens solidaires pour la Paix, le désarmement Nucléaire, le climat et le droit des humains à la Paix, (du quartier à la Planète)”, nous avons mis en place un comité d’étudiants rennais pour la Paix.

 

Question related to this article:


University campus peace centers, What is happening on your campus?

Notre principal objectif est de promouvoir la culture de la paix dans les milieux universitaires

Le 28 mars 2024, nous avons tenu notre première conférence sur la Paix et le Climat en partenariat avec l’association Ar Vuhez à l’Université Rennes 2, Campus de villejean, en présence d’étudiants de divers établissements.



Nous exprimons notre gratitude à tous les participants, en particulier à Babas Babakwanza et Roland Nivet pour leurs interventions très instructives.

– Commité d’étudiants Rennais pour la Paix

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

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France: discours de Jean-Luc Melanchon sur la force d’agir pour la paix

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .

Texte extrait du video du discours de Melanchon, le 16 mars (transcit par CPNN)

Mes amis! La force! La force va à la force! C’est une leçon syndicaliste. La force que vous voyez rassemblée ici n’est pas tombée du ciel, n’a pas été accordée comme une faveur. Elle a été conquise par l’engagement de conscience libres qui ont décidé de rompre avec tous les autres cadres organisés, de fonder ceci. Cette force capable d’élever la clameur que vous venez d’entendre, qui nous permet de reprendre de l’énergie. ( . . .) Cette force capable d’accueillir la nouvelle génération. Cette force, c’est le peuple. C’est nous qui en sommes le détachement avancé. Cette force, c’est une intelligence collective. Oui, nous aimons les campagnes électorales, parce qu’elles nous mettent soudain nous, conscience engagée. ( . . .)


(Cliquez sur l’image pour l’élargir)

Nous allons à la rencontre de notre souverain, le suffrage universel, la France, et alors oui, nous allons à la rencontre de cet instant magique qui émeut toute conscience démocratique, toute conscience républicaine, dans le secret de l’isoloir, la magie magnifique qui fait que personne n’a moins de pouvoir qu’une autre personne en raison de sa fortune. Où personne moins de pouvoir qu’une autre personne du fait de sa religion ou de sa couleur de peau.

Enfin, le droit de vote! Magnifique, ce que nous sommes! L’idée que nous nous faisons de la cité libre, du coeur libre, de la conscience libre, dans l’égalité, dans la liberté, dans la fraternité. Le droit de vote n’est pas seulement un devoir du citoyen, de la citoyenne. C’est une dignité. Et pour cela, c’est un pouvoir. Un pouvoir terrible. Un pouvoir que craignent tous les puissants. Du fait même de la force qu’il donne aux plus humbles d’entre nous. Un pouvoir qui vous permet de faire devant votre conscience, le serment d’Angela Davis: “Je n’accepterai plus. Je n’accepterai pas les choses que je n’ai pas pu changer. Je changerai les choses que je ne peux plus accepter.” ( . . .)

C’est la première fois que votre bulletin de vote fera de vous le bras prolongé qui a commencé à la poitrine de Jean Jaures: si vous ne voulez pas de la guerre, votez Insoumis! ( . . .)

On est passé de l’Europe sociale à celle de l’austérité permanente, du chômage de masse, de dette accumulée dans les États sans aucun secours de la Banque centrale européenne qui en détient une grande partie et qui augmente les taux d’intérêt pour que les peuples, encore, tirent la langue plus longue qu’ils l’ont déjà aujourd’hui. Ensuite ils nous ont parlé, je vais faire bref, c’était à l’époque où il y avait l’Union Soviétique et où nous étions menacés par les chars de l’armée rouge qui étaient à 48 heures de Paris, nous disait-on, à chaque élection. Alors, l’Union n’est plus soviétique, elle se contente d’être russe, mais les chars sont toujours là, paraît-il, et les revoici qui figurent dans le programme électoral.

Nous sommes donc passés de l’Europe de la paix au temps de l’Union Soviétique à l’Europe de la guerre aujourd’hui, et de l’économie de guerre. Voilà ce qu’ils ont fait du grand rêve que les pères fondateurs leur avaient légué. La question n’est pas de savoir ce qu’on va faire de cette Europe mais comment les peuples vont pouvoir sortir de la crise économique permanente de cette Europe, de la logique d’exploitation comme seule variable d’ajustement faire baisser le prix du travail. Comment les peuples vont pouvoir sortir d’une crise écologique provoquée, amplifiée par l’Union Européenne qui ne met aucune limite à l’utilisation des pesticides, qui ne s’intéressent pas aux conséquences désastreuses pour la santé publique et qui est incapable de tenir ses objectifs par rapport au changement climatique. Enfin une Europe incapable de prendre ses marques dans la crise géopolitique du monde. Voici l’essentiel. Voici le concentré de ce que nous avons à faire.

L’ordre du monde est en train de changer. La puissance dominante de la période précédente qui avait même cru un temps qu’elle était la seule au monde, les États-Unis d’Amérique, est aujourd’hui vacillante et des poussées apparaissent de ce qu’on appelle, injustement mais enfin utilisons ce terme, le sud global. C’est ces BRICS qui apparaissent et qui regardent ce qu’on appelle les Occidentaux. Il paraît que c’est nous! Mais nous, les Français, nous ne sommes pas si Occidentaux que ça, puisque nous sommes présents sur tous les continents du monde. Alors qu’on veuille bien nous compter dans une catégorie à part: universaliste, créolisé, français.

La paix est en jeu dés lors que l’ordre géopolitique change, parce que les dominants veulent continuer à dominer et ceux qui voudraient dominer s’acharnent à trouver leur place dans une nouvelle domination. Si bien que plus que jamais, il faut être la France alignée si on veut être non-aligné, si on veut être la France utile, il faut être la France au service exclusif de la paix, si on veut être utile à l’humanité universelle.

Comme d’habitude nous entendons les braiments de ceux qui reviennent avec le souvenir de leur propre turpitude, eux que ont capitulé comme c’était Munich, viennent nous reprocher à nous de dire qu’il est inutile de s’exposer à une guerre sur le continent. Ne croyez pas que ce soit une menace dans le vide! La guerre résulte des conditions qui la rendent possible et nécessaire pour certains, mais encore la guerre résulte de l’incapacité des dirigeants à maîtriser ce qu’ils ont engagé. C’est avec l’assassinat d’un archiduc que commence la Première Guerre mondiale. Et nous sommes plus proches des conditions politiques de la Première Guerre Mondiale que celle de la seconde, où il était juste et légitime de s’armer pour vaincre les nazis.

Mais cette fois-ci, quelle étrange situation pour la France puissance nucléaire, d’être gouvernée par des gens qui sont capable dans un Conseil des ministres de parler d’un incident à Sciences Po et d’y envoyer le Premier ministre pour en changer le règlement intérieur et faire toute une histoire pour quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Mais au moins que ce soit dit, ça a produit quelque chose de magnifique: trente trois étudiants disant : “nous sommes juifs et nous ne permettons pas qu’on utilise notre judéité au service de la répression des droits des Palestiniens.” Merci jeunes gens, merci mille fois, merci un million de fois, car telle est la France qui ne veut pas que ses enfant soient triés par leur religion mais seulement séparés par le débat et leurs opinions.

Le vote Insoumis est le vote de l’unité de la patrie républicaine. Le vote qui ne montre du doigt aucune religion, aucune couleur de peau.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une version anglaise.

Question pour cet article:

Where in the world can we find good leadership today?

How can parliamentarians promote a culture of peace?

(. . suite)

Il faut ouvrir le chemin de la paix. Écoutez-moi, il est possible qu’il y en ait parmi vous qui se disent que ce chemin, oui, oui, bon, okay, on a compris, c’est la paix, mais ça n’existe pas, Monsieur Mélenchon, la preuve, c’est qu’il y a une guerre. Et bien, quand il y a une guerre, il y a qu’une chose à faire, c’est la faire arrêter. Et la question à se poser, c’est de savoir si c’est possible. Eh bien tous les éléments son là.

Par exemple, à Gaza, il n’est pas vrai qu’on ne puisse pas arrêter la guerre et le massacre. Il suffirait que les États-Unis d’Amérique cessent d’approvisionner en armes le gouvernement de monsieur Netanyahou. Il suffirait que la France cesse de le faire. II suffirait que l’Union européenne avec les députés que vous êtes en train d’élire soit là pour dire STOP! Assez! Nous rompons le contrat de coalition et de coopération avec Israël ! Nous demandons le jugement des criminels de guerre, de TOUS les criminels de guerre, car nous ne les distinguons pas.

À propos de Gaza nous ne propageons aucune autre utopie que celle-ci, appliquez le droit international puisque c’est vous que l’avez fait voter. Cesser le feu immédiat et permanent! Application des résolutions de l’ONU! Fin de la colonisation! Qu’est-ce qu’il y a là-dedans d’extraordinaire puisque c’est la même chose qu’on répète depuis tant d’années. Mais alors si on la répète depuis tant d’années nous leur disons respectez au moins la loi que vous faites voter, respectez au moins le droit international que vous avez établi !

Il en va de même à propos de l’Ukraine. Si vous n’êtes pas là pour dire un chemin existe, qui va le faire? Vous allez écouter toute ces fanfaronnades de gens qui vous disent “il faut nous armer, nous allons faire ceci, nous allons faire cela!” Faire quoi? Nous conduire tout droit à la guerre? Pour quel résultat? Un seul résultat: les destructions massives, la mort, la mort, encore la mort!

La guerre ne peut faire d’autre, que des morts, des victimes, de la désolation, de la destruction. La guerre est l’échec de la condition humaine. La guerre est l’échec de la civilisation. La guerre! La guerre ne produira jamais rien d’autre que la guerre encore! La guerre toujours, la guerre ensuite!

La paix est possible à propos de l’Ukraine à la condition que l’on comprenne une chose: au point où se réduit la situation il ne peut y avoir d’autres issues que celle où il n’y a ni vainqueur, ni vaincu. Une paix qui donne à chacune des deux parties des garanties mutuelles.

J’ai entendu un journaliste s’étrangler, “Mélenchon a dit des garanties mutuelles!” Cet ignorant ne savait pas que c’est précisément les mots qui avait été utilisés par monsieur Macron lui-même! Mais qu’utilise tous ceux qui savent que les garanties doivent être mutuelles. Entre qui? Les combattants! Évidemment que les garanties sont mutuelles.

Ensuite, il faut évidemment une fois que ce principe a été posé, entrer dans le chemin de la paix par des mesures concrètes qui conviennent aux deux parties, ainsi la protection des centrales nucléaires, qui conduirait à créer des zones démilitarisées instantanément. Mais, le Parlement Ukrainienne a demandé cette garantie. Les Russes n’ont pas dit qu’ils s’y opposaient.

Et si on entre dans cette logique, alors, on entre dans la logique du cessez-le-feu! Et s’il y a un cessez-le-feu, alors, on peut discuter de la sécurité des frontières. Maintenant petit à petit je les vois venir. Il leur faut du temps toujours pour admettre que nous avons raison. La conférence pour la sécurité des frontières, il y a aucun besoin d’inventer des structures. Elles existent déjà, c’est l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. Elle a été décidée en 1975, c’est-à-dire en pleine guerre froide, entre deux blocs que se préparaient le cas échéant à détruire le monde puisqu’il possède la possibilité de le détruire 16 ou 17 fois, ce qui fait au moins 16 ou 15 fois de trop.

La conférence de sécurité évidemment, elle conduirait à négocier et d’après ce que nous a dit le président Macron, à Manuel Bompard qui est ici, à la réunion qu’il a fait. Il a dit les Russes sont prêts à un cessez-le-feu. Et oui, mais c’est pour reconstituer leur potentiel. Peut-être bien, mais c’est toujours ça de pris. Et quand on commence le cessez-le-feu, eh bien on n’est pas obligés de penser à la reprise du combat.

Deuxièmement, il a dit, à Manuel Bompard, que le président Zelensky était prêt et savait qu’à la fin il lui faudrait accepter une consultation des populations concernées par les frontières. Et tout le monde comprend de simple bon sens, que ce qui était vrai avant la guerre n’est peut-être plus vrai, alors que la guerre a eu lieu, et que certains qui éventuellement se sentaient plus d’un côté puissent se sentir plus à l’autre.

Dés lors qu’on est d’accord pour le cessez-le-feu, dés lors qu’on est d’accord pour le référendum des populations concernées, dés lors qu’on est d’accord pour démilitariser tout ce qui entoure les réacteurs nucléaires, alors quel est l’obstacle à la paix?

La France, bien sûr, peut dire oui, mais monsieur Poutine n’est pas un interlocuteur fiable. Pourquoi pas? Mais alors le combat doit quand même être mené. Il doit être porté devant l’opinion.

Menacer d’envoyer des troupes, dire qu’il n’y a pas de limites, évoquer la capacité nucléaire de la France et prétendre l’étendre à toutes les nations d’Europe, c’est absurdité! Vous imaginez un bouton qui donne accès à l’usage de la bombe nucléaire, avec 28 doigts dessus! Quel est le sens d’une idée pareille? Aucune! Sinon de faire peur à qui? À l’adversaire supposé, et donc s’il a peur, de l’obliger à se mettre en situation de riposte!

Voilà comment ce président croyant ancrer, je ne sais quelle ambiguïté stratégique, a réussi à fiche une pagaille indescriptible, déjà avec ses propres alliées, mais aussi avec les adversaires parce que nous avons eu la réponse de Poutine. Et bien sûr que monsieur Poutine est un chef d’État dangereux parce qu’il est un chef d’État impliqué par la question de la paix et de la guerre! Il fait donc dans son domaine, ce qu’il croit être son devoir comme nous-mêmes, nous faisons ce que nous croyons être notre devoir.

Il faut parler de la paix! Il faut voter pour la paix! LA PAIX! LA PAIX! LA PAIX! C’EST NOTRE VOTE! La paix à Gaza! La reconnaissance de l’Etat de Palestine! La sanction des criminels de guerre! La paix en Ukraine. LA PAIX! Alors voilà pourquoi il faut voter! Il faut voter pour être fort! ( . . . )

Pour la fin, il y en a beaucoup qui ont lu Le Petit Prince, je suppose. Ça c’est une citation pour vous. Ecoutez bien. Il faut bien réfléchir, parce que c’est profond. “Voyez-vous dans la vie, il n’y a pas de solution. Il y a des forces en marche. Il faut les créer, et les solutions les suivent.” . . Bon courage!

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Greenpeace: Voici les VRAIS coupables de la crise agricole en France

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Greenpeace France

Pourquoi de nombreux agriculteurs et agricultrices ne parviennent pas à vivre dignement de leur travail, alors qu’ils et elles nous nourrissent ? A cette question vitale, au cœur de la crise sociale et environnementale que traverse le monde agricole, le gouvernement n’a toujours pas répondu, préférant s’attaquer aux normes écologiques et privilégier l’agro-business, sans se pencher sur les causes profondes. Les responsables de cette crise agricole sont pourtant connus : l’industrialisation massive de notre système de production et les politiques commerciales ultra-libérales menées depuis des décennies.

Afin de dénoncer les vrais coupables de la crise agricole, nous avons mené ce matin des actions simultanées dans six villes de France, ciblant des groupes de l’industrie agro-alimentaire, de l’agrochimie, des semences et de la grande distribution, ainsi que le syndicat agricole majoritaire. Autant de symboles d’un système qui profite des accords de libre-échange et appauvrit les agriculteurs et agricultrices, au détriment de notre santé et de notre environnement.


Crédit Photo : ©Micha Patault 2024

Qui sont les coupables de la crise agricole ? Voici 5 exemples très concrets de ce système agro-industriel que nous pointons du doigt : LDC, Avril, Bayer, Lactalis, E.Leclerc et la FNSEA.

LDC, le géant de la volaille qui plume les éleveurs

Son nom est peu connu, mais il contrôle 40 % du marché de la volaille en France ! Propriétaire entre autres des marques Le Gaulois et Maître Coq, LDC contractualise près de la moitié des éleveurs de volailles de chair en France, possède des abattoirs, fabrique de l’alimentation animale, etc. Ce groupe tout-puissant dans ses zones d’implantation est capable de priver les éleveurs de débouchés alternatifs. Avec son système industrialisé, LDC relègue l’éleveur au rang de « sous-traitant », une vraie source de mal-être.

Ce géant du poulet développe aussi ses activités en Belgique, au Royaume-Uni et en Pologne, n’hésitant pas à recourir aux importations. Lors d’un barrage autoroutier en France, des éleveurs ont découvert dans un camion des poulets polonais importés pour LDC. Une vraie poule aux œufs d’or : LDC a généré 5,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, soit une hausse de 8 % par rapport à 2021. La fortune de la famille Lambert, cofondatrice du groupe, est quant à elle estimée à 825 millions d’euros.

Avril, le gros poisson de l’agro-industrie

Cinquième groupe agro-alimentaire français, Avril est le parfait exemple du savant mélange d’intérêts économiques, financiers et politiques dans le secteur agricole. Le président du conseil d’administration de ce mastodonte agro-industriel n’est autre qu’Arnaud Rousseau, récemment mis sur le devant de la scène en tant que président du syndicat agricole majoritaire, la FNSEA (voir plus bas).

On est loin, très loin de la petite exploitation paysanne. Cette multinationale réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’étranger, via de multiples activités : production d’aliments, chimie, énergie, agrocarburants, finance… En France, le groupe est numéro 1 sur le marché des huiles végétales (via ses marques Lesieur et Puget, entre autres) et truste 25 % des parts de marché de l’oléochimie. Son influence est donc considérable : Avril est très clairement l’un des tenants de la politique d’industrialisation de l’agriculture française qui alimente la crise du monde agricole.

Bayer, le puissant lobby des pesticides et des semences

Numéro un mondial des semences et des pesticides, Bayer est notamment célèbre pour avoir racheté Monsanto et son fameux Round Up, un cocktail à base de glyphosate, herbicide le plus utilisé au monde, classé « probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS. Non content d’empoisonner les agricultrices et agriculteurs et l’environnement, son poids commercial sur le marché des semences et des pesticides rend les exploitants agricoles dépendants de ses produits.

Bayer, c’est aussi un puissant lobby, dont les activités ont des conséquences désastreuses sur le monde agricole, la santé et l’environnement. Le géant pharmaceutique et agrochimique allemand a dépensé plus de 7 millions d’euros pour ses activités de lobbying au niveau européen sur la seule année 2022. Depuis des décennies, Bayer lutte activement pour le développement des OGM et contre l’interdiction et la réduction des pesticides, non sans un certain succès, hélas : la régulation des OGM est aujourd’hui menacée, le glyphosate a été réautorisé pour 10 ans et le projet législatif européen visant à réduire l’usage des pesticides vient d’être purement et simplement retiré…

Lactalis, la multinationale qui prend le beurre et l’argent du beurre

Les produits laitiers sont au cœur de la crise agricole actuelle. Et Lactalis (1er groupe mondial du secteur qui s’est associé au numéro 2, Nestlé, au sein de l’entreprise Lactalis-Nestlé), porte une lourde responsabilité dans la paupérisation du monde agricole. En 2022, alors que les consommateurs payaient plus cher leur litre de lait demi-écrémé, les éleveurs voyaient le montant de leur marge brute sur ce produit baisser de 4 % par rapport à 2021, tandis que les entreprises agro-alimentaires connaissaient une hausse de leurs marges brutes de 64 % et celles de la grande distribution de +188 % ! Une répartition extrêmement inéquitable constatée sur l’ensemble des produits laitiers, comme l’a dénoncé la Fondation pour la nature et l’homme dans son rapport « Éleveurs et consommateurs, grands perdants de la hausse des prix des produits laitiers ».

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article..)

Questions for this article:
 
Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Près de 20 % des éleveurs laitiers vivent sous le seuil de pauvreté et sont extrêmement dépendants des subventions publiques pour survivre. Un souci que ne connaît pas Lactalis, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 28,4 % en 2022 par rapport à 2021, grimpant à 28,3 milliards d’euros ! A cela s’ajoutent divers scandales : salmonelle dans le lait infantile, pollution des cours d’eau, non-respect des normes environnementales, dissimulations d’informations. L’entreprise, connue pour ses marques Président, Lactel ou Galbani, est qualifiée de firme « sans foi ni loi » par le média d’investigation Disclose, dans une enquête édifiante sur « l’ogre du lait ».

E. Leclerc, le leader de la grande distribution et de l’opacité

Aujourd’hui, six groupes contrôlent 90 % du marché de la grande distribution. Parmi eux, le leader E. Leclerc, avec près d’un quart de parts de marché, est devenu un acteur dominant dans la vie des consommateurs et des agriculteurs français. En 2022, le numéro 1 français a augmenté son chiffre d’affaires, mais pas sa transparence… Le groupe E. Leclerc est régulièrement soupçonné de contourner la loi française Egalim afin d’obtenir des prix plus bas des producteurs, notamment via une centrale d’achat Eurelec située en Belgique, où la loi est beaucoup plus souple.

Du haut de leur position dominante, les géants de la grande distribution n’hésitent pas à compresser les prix payés aux agriculteurs pour faire davantage de bénéfices. La rémunération des producteurs sert ainsi de variable d’ajustement, les agriculteurs allant jusqu’à vendre à perte. Également en cause : les produits importés et vendus à très bas prix dans les rayons de ces grandes enseignes. Des produits que Michel Édouard Leclerc aimerait vendre encore moins cher : il a dénoncé par le passé l’obligation d’une marge de 10 % sur les produits alimentaires venus de l’étranger, une mesure justement destinée à protéger les rémunérations des producteurs.

FNSEA, défenseur historique de l’agriculture industrielle

Avec 212 000 adhérents revendiqués, la FNSEA est le syndicat agricole majoritaire en France. Mais loin de lutter pour les intérêts et la rémunération des petits producteurs, ses dirigeants continuent de défendre le modèle agro-industriel et productiviste au service des plus grandes exploitations. Celles-là même qui touchent la plus grosse part des subventions de la Politique agricole commune (PAC) européenne. Depuis des décennies, la FNSEA assure une véritable cogestion des politiques agricoles, main dans la main avec les gouvernements successifs, luttant avec succès en faveur de l’agriculture industrielle et de l’agro-industrie, au détriment de l’agriculture paysanne et biologique, et contre des mesures environnementales.

Son actuel président, Arnaud Rousseau, est lui-même à la tête d’une exploitation céréalière de plus de 700 hectares, soit dix fois la taille moyenne d’une exploitation agricole française… En 2021, il a perçu plus de 170 000 euros de la PAC, soit 5,6 fois le montant moyen que touche une exploitation agricole en France. Il est par ailleurs président du Conseil d’administration du groupe agro-industriel Avril (voir plus haut).

Face aux responsables de la crise agricole, que faire ?

Si les coupables sont connus, les solutions le sont également pour sortir de cette crise agricole, permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail et protéger la santé et l’environnement de toutes et tous.

Plusieurs mesures nous semblent aujourd’hui indispensables pour répondre aux attentes des agriculteurs concernant leurs rémunérations, les accompagner dans la transition écologique et transformer durablement le secteur agricole. Il faut notamment :

° Mettre un terme aux Accords de libre-échange, en réexaminant les accords en vigueur et en instaurant un moratoire sur les négociations en cours (notamment entre l’Union européenne et le Mercorsur, et avec le Chili).

* Mettre en place un prix plancher, c’est-à-dire l’interdiction de la vente de produits agricoles en-dessous des prix de revient (incluant coûts, rémunération du travail et cotisations).

° Encadrer les marges des transformateurs et de la grande distribution, pour une meilleure répartition de la valeur.

° Instaurer un prix minimum d’entrée des produits importés, particulièrement pour les filières les plus en difficulté, pour faire face aux importations déloyales sur les plans sociaux et environnementaux.

° Réformer la Politique agricole commune (PAC) européenne, notamment afin de flécher l’argent public en priorité vers les agriculteurs les plus vulnérables, les exploitations d’agriculture biologique et vers l’accompagnement à la transition agroécologique.

° Augmenter massivement l’accompagnement des agriculteurs dans la transition agroécologique.

Les normes environnementales et la réduction des pesticides sont nécessaires, tant pour la santé des agriculteurs que pour celle des consommateurs ou la préservation de la biodiversité. Il faut donc les maintenir et aider les producteurs dans leur mise en œuvre.

Pour en savoir plus sur les causes et les solutions face aux difficultés des agriculteurs : La crise agricole (et comment en sortir) en 4 questions.

Montpellier: Biennale Euro-Africa et Water Days

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Extraits des sites web de Entreprendre-Montpelier – Biennale et Entreprendre-Montpelier – Water Days

En 2021, Montpellier accueillait un événement novateur et porteur d’une volonté de réinvention des liens entre le continent africain et le territoire français : le Nouveau Sommet Afrique-France. Un Sommet mettant à l’honneur les liens entre les sociétés civiles, dans lequel les participants n’étaient pas des chefs d’État ou des ministres, mais des artistes, des entrepreneurs, des sportifs, ou encore des chercheurs et des universitaires africains et français.

Aujourd’hui, nous devons urgemment innover et forger ensemble les conditions d’un futur durable pour tous. Comme vous le savez, notre métropole est toujours en lice pour devenir Capitale Européenne de la Culture en 2028, à ce titre, j’ai souhaité que cette première édition de la Biennale Euro-Africa Montpellier soit le point d’orgue de notre candidature. Le temps d’une semaine, nous réunirons un large panel d’acteurs de nos deux continents pour traiter ensemble des sujets qui nous relient. Que ce soit en abordant le thème de l’eau, sujet crucial pour nos territoires et si central à notre stratégie MedVallée, ou sur l’importance de faire évoluer les regards sur le continent africain, Montpellier crée, à travers cette Biennale, un cadre propice à l’innovation et à la mise en place collective de solutions concrètes.



Michaël Delafosse Maire de Montpellier

Président de Montpellier Méditerranée Métropole

La Biennale Euro-Africa comportera deux volets :

Un volet culturel grand public

Avec, au programme, des événements de rayonnement national et international pour valoriser les coopérations existantes et à venir entre Montpellier et le continent africain (festival grand public, soirées de projections, concerts, danses dans les salles et les lieux emblématiques de la ville ainsi qu’en plein air, des résidences d’artistes, des focus dans les lieux artistiques, de culture et de savoir de la ville), mais aussi pour transformer les regards du public sur la réalité des cultures actuelles africaines notamment dans le domaine des Industries Culturelles et Créatives  (ICC).

Un concentré du tissu africain dans le domaine des ICC sera ainsi présent à la Halle Tropisme et dans les espaces de la ville, dans le prolongement du Forum Africa Past Forward qui se tiendra à la Gaîté Lyrique de Paris les 6 et 7 octobre 2023.

Un volet développement et innovation

Qui englobera le congrès multi-acteurs sur les enjeux liés à la gestion de la ressource en eau et sur les coopérations entre les territoires, scientifiques et société civile pour répondre à ceux-ci. Sur ce volet, les “Euro-Africa Montpellier Water Days”  prendront la forme d’un congrès multi-acteurs autour des enjeux liés à la gestion de la ressource en eau et des coopérations entre les territoires, les scientifiques et la société civile.

Autre temps fort : le “Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains” qui ouvrira ses portes pour sa deuxième édition à Montpellier du 1er au 11 octobre prochains et qui offre un programme d’accompagnement aux entrepreneurs africains innovants évoluant dans les domaines de la technologie et de l’innovation, de la santé globale, des industries culturelles et créatives et du sport en Afrique. 

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question related to this article:

 

Solidarity across national borders, What are some good examples?>

(. . . suite)

Et trois axes :

Axe 1 : L’eau qui nous relie,

Axe 2 : Les futurs en série pour se projeter sur d’autres modes de coopération,

Axe 3 : Trans pour transformer les regards des citoyens européens sur la réalité du continent africain.

Water Days

L’eau est un enjeu majeur dans le cadre de la stratégie MedVallée, l’eau qui nous relie est au cœur des problématiques de santé, de préservation de l’environnement et d’agriculture qui constitue le socle de la stratégie, à l’image du triptyque « Soigner, Protéger, Nourrir ». Raréfaction des précipitations, sur-sollicitation des ressources, manque d’infrastructures font l’enjeu de ces journées qui veulent créer les conditions idéales d’un dialogue entre les parties prenantes étatiques et privées, scientifiques ou venant du terrain, pour solutionner les problèmes humains, géopolitiques et économiques posés par le manque d’eau dans un contexte de réchauffement climatique de démographie urbaine en hausse et d’inégalités d’approvisionnement.

2 jours d’échanges pour exposer la réalité et trouver des solutions entre acteurs impliqués sur la thématique.

Les journées du 9 au 10 octobre porteront sur les thèmes suivants :

° Changement climatique et risque hydrologique
° Urbanisation des mégapoles méditerranéennes et africaines
° Accès à l’eau
° Assainissement et santé
° Agriculture urbaine et péri-urbaine
° Gouvernance
° Eau et genre
° Retour sur la conférence des Nation Unies sur l’eau (mars 2023)

En fonction des thématiques, les tables-rondes et ateliers envisagés réuniront :

° Scientifiques : 40 scientifiques méditerranéens, africains et européens sont attendus.

° Entreprises du secteur privé méditerranéen, européen et africain: 30 représentants d’entreprises sont attendus.

° Institutionnels et décideurs : 40 représentants des gouvernances locales, régionales, nationales, méditerranéennes, africaines ou européennes sont invités à participer aux différentes tables rondes.

° Organisations internationales : 40 représentants de diverses organisations et associations internationales sont invités à participer.

° Représentants et Chaires UNESCO : 20 personnes sont invitées à participer aux tables rondes.

° Des temps d’échanges labellisés MedVallée

(Merci à Emmanuelle Dufossez, le reporteur pour cet article.)