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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Bulletin français 1 fevrier 2021

TRAITÉ SUR L’INTERDICTION DES ARMES NUCLÉAIRES

La Croix-Rouge: “Depuis plus de 75 ans, près de la moitié des 158 ans de notre existence, que nous plaidons pour l’élimination des armes nucléaires. Nous le faisons pour une raison très simple : nous ne croyons pas qu’elles puissent être utilisées sans causer des souffrances massives et semer la mort parmi les civils. C’est pourquoi le 22 janvier 2021 revêt une telle importance pour nous. C’est le jour où le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur. Cette journée marque une victoire pour l’humanité.”

Ce mois-ci, de nombreux autres ONGs et individus se sont joints à la Croix-Rouge pour célébrer le Traité.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a félicité les États qui ont ratifié le Traité et a salué «le rôle déterminant de la société civile qui a fait progresser les négociations et l’entrée en vigueur du texte . . . Les armes nucléaires posent des dangers croissants et le monde a besoin d’une action urgente pour assurer leur élimination et prévenir les conséquences humaines et environnementales catastrophiques que toute utilisation entraînerait . . . L’élimination des armes nucléaires reste la plus haute priorité des Nations Unies en matière de désarmement >>

Le ministre des Affaires étrangères du Vatican, s’exprimant au nom du Pape, a accueilli le Traité comme une étape vers un «monde sans armes nucléaires», affirmant que la dissuasion nucléaire donne un« faux sentiment de sécurité ».

Les membres du World Future Council et les lauréats de Right Livelihood ont publié une déclaration commune célébrant l’entrée en vigueur du Traité et énumérant les étapes supplémentaires nécessaires pour atteindre l’objectif de l’élimination complète des armes nucléaires.

Le 13 janvier, l’organisation Ploughshares Calgary (Canada) a organisé un webinaire expliquant le traité avec Earl Turcotte, président du Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires.

Le 21 janvier, un webinaire sur la santé mondiale a été organisé par des professionnels de la santé pour marquer le Traité, coparrainé par le Conseil international des infirmières, le Comité international de la Croix-Rouge, la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine, International Physicians for the Prevention of Nuclear War, Fédération mondiale de l’Association de santé publique et Association médicale mondiale.

Le 22 janvier, le Bureau international de la paix a célébré le Traité, appelant les membres de leur réseaux et tous les amoureux de la paix, à célébrer cette étape historique et à annoncer cette excellente nouvelle bruyamment et dans la joie dans les pays partout dans le monde, car la route vers un monde sans armes nucléaires est désormais grande ouverte!

Le 25 janvier, un webinaire a été organisé, avec des discussions d’experts et d’activistes, sur les ouvertures politiques pour le désarmement nucléaire mondial et les rôles vitaux joués par les Nations Unies et la société civile. Il était parrainé par le Basel Peace Office, les parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires, la Right Livelihood Foundation, UNFOLD ZERO, le World Future Council et Youth Fusion.

En France, des manifestants se sont rassemblés près de l’Assemblée nationale française et devant les ambassades des 4 autres États dotés d’armes nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (Russie, USA, Grande-Bretagne, Chine) pour célébrer le Traité et exiger leur adhérence.

Comme le conclut la Croix-Rouge, “Mais ce n’est que le début d’une longue marche vers l’élimination des armes nucléaires. Elle aura atteint son but lorsque ces 13 000 armes nucléaires n’existeront plus.”

Les organisations ci-dessus demandent aux puissances nucléaires d’entamer le processus de désarmement nucléaire. Et les individus sont invités à signer des appels à ces gouvernements tels que l’Appel pour un monde sans armes nucléaires.

Mais rien n’indique que les puissances nucléaires écoutent., Nous devons faire plus que cela, comme le soutient le blog, LES APPELS NE SUFFISENT PAS.

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Editorial de la Croix-Rouge : Les armes nucléaires sont enfin hors la loi

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



World Social Forum 2021

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Irate farmers storm Delhi on tractors as tear gas deployed and internet cut off in scramble to defend Indian capital

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Who to Believe about Venezuela’s Election: Firsthand observation or PBS Newshour?

En plus des articles, nous listons des événements virtuels pour la culture de la paix: Cliquez ici pour les événements prevus. Le mois dernier, nous avons enregistré 23 événements.

  

DROITS DE L’HOMME




Israel to ban human rights groups from school visits

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Au Malawi, la Cheffe Theresa Kachindamoto Lutte Contre le Mariage Précoce

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Le Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Spain: Movimiento por la Paz produces educational material for secondary schools on the culture of peace

Le chef de l’ONU salue l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

DESARMAMENT & SECURITE .

Un déclaration du Secrétaire général des Nations Unies

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a salué, vendredi, l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.


Video d’intervention de Guterres

L’entrée en vigueur de ce premier traité multilatéral de désarmement nucléaire en plus de deux décennies a été rendue possible le 25 octobre dernier lorsqu’il fut ratifié par un cinquantième Etat, le Honduras.

« Le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est une étape importante vers l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires et une forte démonstration du soutien aux approches multilatérales du désarmement nucléaire », a souligné le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, dans un communiqué publié le jour de l’entrée en vigueur du texte.
M. Guterres a félicité les États qui ont ratifié le Traité et salué le rôle déterminant de la société civile qui a fait progresser les négociations et l’entrée en vigueur du texte.

« Les survivants des explosions nucléaires et des essais nucléaires ont offert des témoignages tragiques et ont été une force morale derrière le Traité », a rappelé le porte-parole du Secrétaire général, ajoutant que l’entrée en vigueur du document « est un hommage à leur plaidoyer durable ».

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

L’élimination des armes nucléaires, une priorité de l’ONU

Le chef de l’ONU attend avec intérêt de s’acquitter des fonctions qui lui sont assignées par le Traité, notamment en préparation de la première Réunion des États parties.

« Les armes nucléaires posent des dangers croissants et le monde a besoin d’une action urgente pour assurer leur élimination et prévenir les conséquences humaines et environnementales catastrophiques que toute utilisation entraînerait », a souligné le porte-parole de M. Guterres.

« L’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires aujourd’hui met en lumière le désarmement nucléaire », a déclaré vendredi le Secrétaire exécutif de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). « La vérification des engagements renforce la confiance. En garantissant qu’aucun essai nucléaire ne passe inaperçu, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires  reste une étape essentielle vers un monde exempt d’armes nucléaires », a-t-il ajouté.

Le traité avait été adopté par la Conférence sur le désarmement (CD) le 7 juillet 2017 à Genève. « Il représente un engagement plein d’espoir en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires », a déclaré vendredi la Secrétaire exécutive de la CD, Tatiana Valovaya, sur Twitter. 

L’élimination des armes nucléaires reste la plus haute priorité des Nations Unies en matière de désarmement. « Le Secrétaire général appelle tous les États à travailler ensemble pour réaliser cette ambition de faire progresser la sécurité commune et la sûreté collective », a dit son porte-parole.

« Depuis 75 ans, l’ONU encourage le désarmement. L’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires est l’aboutissement d’un mouvement mondial visant à attirer l’attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de tout emploi d’armes nucléaires », a rappelé, pour sa part, l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) sur Twitter.

Editorial de la Croix-Rouge : Les armes nucléaires sont enfin hors la loi

DESARMAMENT & SECURITE .

Un editorial de Robert Mardini, directeur general de la Croix-Rouge

Les souffrances abominables que les gaz toxiques ont infligées aux soldats de la Première Guerre mondiale ont tellement effrayé le monde que les armes chimiques ont été interdites sept ans seulement après la fin de la Grande Guerre.

Mais lors du conflit mondial qui a suivi, c’est une arme plus aveugle et plus inhumaine encore qui a été déployée. Les explosions nucléaires ont décimé deux villes japonaises ; tout avait été « comme balayé par une force surnaturelle », écrit le Dr. Marcel Junod, après s’être rendu à Hiroshima pour le Comité international de la Croix-Rouge.

Le médecin n’a pas tardé à conclure que, comme les gaz toxiques après la Première Guerre mondiale, les armes nucléaires devaient être purement et simplement interdites. « Seule une politique unifiée du monde peut le sauver de la destruction », écrit-il. On estimait en 1950 que ces deux bombes avaient fait 340 000 morts.

Voilà plus de 75 ans, près de la moitié des 158 ans d’existence du CICR, que nous plaidons pour l’élimination des armes nucléaires. Nous le faisons pour une raison très simple : nous ne croyons pas qu’elles puissent être utilisées sans causer des souffrances massives et semer la mort parmi les civils.

C’est pourquoi le 22 janvier 2021 revêt une telle importance pour nous. C’est le jour où le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) entre en vigueur.

Cette journée marque une victoire pour l’humanité. Soixante-quinze ans après que, sous l’effet des bombes nucléaires, la population de Hiroshima et de Nagasaki a subi les pires horreurs de la guerre, le dernier-né des traités multilatéraux met hors la loi les armes nucléaires. Il interdit d’employer, de menacer d’employer, de mettre au point, de produire, de mettre à l’essai et de stocker des armes nucléaires, consacrant un tabou fermement ancré relatif à leur utilisation, et met un frein supplémentaire à leur prolifération.

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Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

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Le TIAN est aussi le premier instrument de droit international à remédier aux conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires en faisant obligation aux États ayant subi une explosion nucléaire de prodiguer des soins médicaux aux victimes sur leur territoire.

De toute évidence pourtant, le Traité ne fait pas disparaître comme par magie l’arsenal nucléaire stocké dans le monde. Il serait en effet naïf de s’attendre à ce que le TIAN instaure demain un monde exempt d’armes nucléaires. Il faudrait plutôt voir dans le nouveau Traité le point de départ moral et juridique d’un long effort à fournir pour parvenir au désarmement nucléaire. Nous devons maintenant nous employer à obtenir l’adhésion la plus large possible aux interdictions du Traité.

Les neuf États du monde dotés de l’arme nucléaire ont plus de 13 000 bombes nucléaires, et des systèmes de commande et de contrôle vulnérables à l’erreur humaine et aux cyberattaques. La puissance destructrice de nombre de ces ogives est bien supérieure à celle des bombes larguées en 1945, qui ont tué plus de 100 000 personnes, dont 1 924 des 2 080 médecins et infirmières d’Hiroshima. Voilà la réalité à laquelle nous sommes confrontés.

Même si l’horreur de l’explosion nucléaire peut sembler à certains de l’histoire ancienne, le risque est trop grand aujourd’hui. On assiste à l’abandon de traités de réduction des arsenaux, à la production de nouveaux types d’armes nucléaires et de sérieuses menaces planent. La course aux armements est d’une effrayante réalité.

En indiquant les chemins à emprunter pour les éliminer, le Traité constitue une avancée concrète vers la mise en œuvre des obligations contractées de longue date en matière de désarmement nucléaire, notamment celles fixées par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui, pour rester crédible, a désespérément besoin que cette mise en œuvre progresse réellement.

Nous engageons instamment les États détenteurs d’armes nucléaires à abaisser d’urgence le seuil d’alerte opérationnelle de ces armes et à en réduire le rôle dans leur doctrine militaire, en attendant de les éliminer totalement. Et nous espérons que tous les pays seront tôt ou tard en mesure de signer et de ratifier le Traité.

Le passage du temps a pu nous rendre insensibles à la dévastation que cause une explosion nucléaire. Mais tout être humain sur terre devrait être terrifié à l’idée qu’une telle arme puisse être à nouveau utilisée.

Aujourd’hui, nous célébrons l’entrée en vigueur du TIAN. Mais ce n’est que le début d’une longue marche vers l’élimination des armes nucléaires. Elle aura atteint son but lorsque ces 13 000 armes nucléaires n’existeront plus.

Au Malawi, la Cheffe Theresa Kachindamoto Lutte Contre le Mariage Précoce

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un artícle de Afrique Femme

Depuis qu’elle a été désignée cheffe traditionnelle d’une région centrale du Malawi, Theresa Kachindamoto lutte contre le mariage des enfants. Grâce à elle, des centaines d’unions ont été annulées et autant de filles rescolarisées, tandis que son action au niveau national a contribué à initier des lois qui interdisent désormais le mariage précoce.

Theresa Kachindamoto est une Inkosi, une cheffe traditionnelle au Malawi, dans le district de Dedza, près du lac Malawi, au centre du pays. Benjamine de douze enfants dans une famille issue d’une lignée de chefs traditionnels, elle a été secrétaire pendant 27 ans dans une école du district de Zomba, dans le sud du pays. Mariée et mère de cinq garçons, elle a été choisie il y a 16 ans “pour sa bienveillance envers les gens” pour assumer les fonction de cheffe dans sa région natale. Elle exerce à ce titre une autorité informelle sur plus de 900 000 personnes.

Le mariage des enfants : un bastion de la tradition

Les acteurs du changement en Afrique le savent tous, et Theresa Kachindamoto le dit aussi : “Dans le domaine de l’égalité des genres, le bastion du changement le plus difficile à ébranler reste la pratique culturelle et traditionnelle”. Ce sont parfois même les garants des croyances et des normes culturelles, autrement dit les chefs de communautés, qui font barrage aux mesures contre le mariage précoce, les mutilations génitales féminines et autres mesures visant à améliorer la condition des femmes. Theresa Kachindamoto estime que la culture n’est pas statique, et c’est sur le levier qu’elle agit, en mettant son autorité de cheffe à profit pour promouvoir l’éducation des filles, mais aussi des garçons, et lutter contre les mariages précoces. 

La première chose qui l’a frappée en prenant ses fonctions, se souvient-elle, c’était le nombre de filles de moins de 15 ans déjà mariées avec deux enfants : “J’ai dit non, c’est trop ! Je dois faire quelque chose !” En juin 2015, déjà, elle disait au Maravi Post, “J’ai fait annuler 330 mariages : dans 175 d’entre eux, la fille n’était qu’une enfant, et dans 155 de ces mariages, le père de famille n’était qu’un jeune garçon. Je voulais les renvoyer à l’école, et j’ai réussi”. Au Nyasa Times, elle assurait : “Je ne veux pas que les enfants se marient. Ils doivent aller à l’école. Dans ma région, nous avons désormais défini nos propres lois pour interdire les mariages précoces, et elles ne souffriront d’aucune exception… Jamais un enfant ne doit rester enfermer à la maison, ni travailler la terre, ni faire des tâches ménagères en période scolaire. Jamais un chef de village, de communauté ou religion ne doit sceller une union sans avoir examiné les dates de naissances des mariés”.

Eduquez une fille et vous éduquez toute une région… Vous éduquez le monde.


De concert avec les parents, les enseignants, le comité de village, les chefs religieux et les ONG, Theresa Kachindamoto a ainsi fait interdire les mariages d’enfants au sein de sa communauté et annuler plus de 3500 mariages précoces préalables à son arrivée – non-civils, pour la plupart. Les enfants ont été renvoyés sur les bancs de l’école. “Eduquez une fille et vous éduquez toute une région… Vous éduquez le monde”, dit-elle.

Changer les lois

Amener les parents à changer d’avis, surtout les plus pauvres, qui avaient perçu une dot, n’est pas chose facile, mais elle a convaincu la cinquantaine de chefs qui lui sont subordonnés dans son district d’abolir le mariage précoce et d’annuler les unions existantes. Seulement quatre d’entre eux n’ont pas entièrement respecté les nouvelles règles – ceux-là ont été démis de leurs fonctions, avant d’être rétablis dans leur position dès que la cheffe a eu la certitude que tous les mariages avaient été annulés.

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Questions for this article:

Protecting women and girls against violence, Is progress being made?

Can the women of Africa lead the continent to peace?

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C’est le porte-à-porte, surtout, dit-elle, qui lui a permis de convaincre la population de la nécessité d’annuler les unions précoces. Theresa Kachindamoto sait qu’il faut beaucoup de force et de courage pour changer les us et les coutumes, surtout là où les droits humains heurtent les croyances culturelles. “Ce n’est pas facile de changer les points de vue et les schémas de pensée des gens. Que vous soyez une femme ou un homme, il faut beaucoup de force.” 


Son action a contribué à initier des lois au niveau national : “J’étais en première ligne des rassemblements pour que le Malawi fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans. Je participais à toutes les actions visant convaincre le gouvernement d’adopter la loi, explique-t-elle au média en ligne AfricaPortal. Dans ses fonctions, elle profite des cérémonies pour sensibiliser les communautés, “pour que les changements soient bien compris”. Mission accomplie : en 2015, la loi sur le mariage, le divorce et les relations familiales fixait à 18 ans l’âge minimum du mariage pour les filles et les garçons au Malawi, puis, en 2017, un amendement constitutionnel bannissait totalement les mariages précoces, interdisant toute dérogation. 


Quand j’ai été désignée cheffe, aucune autre femme n’assumait cette fonction dans ma région.




Avant même de militer contre les mariages précoces, la cheffe Theresa Kachindamoto bouleversait des décennies de normes culturelles en assumant une position d’autorité traditionnelle. Depuis, elle use de son influence pour instiller davantage d’égalité des genres dans ce milieu : “Quand j’ai été désignée cheffe, aucune autre femme n’assumait cette fonction dans ma région, explique-t-elle à AfricaPortal. Depuis, j’ai réussi à convaincre les familles royales de choisir des femmes et 55 femmes ont été désignées pour occuper des positions de cheffes subordonnées. Je suis fière d’avoir réussi à rééquilibrer les genres parmi les chefs. Même les chefs hommes me considèrent comme un exemple sur ce plan. Et tous jouent un rôle dans l’application des coutumes qui freinent les avancées en matière de mariage précoce.”

Malgré les lois interdisant le mariage des enfants au Malawi, environ 46% des jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, et 9% avant 15 ans, soit l’un des plus haut taux de mariages précoces dans le monde, estime l’UNICEF.

Dans ce pays où plus de 20 % de la population survit sous le seuil de l’extrême pauvreté, avec moins de 1,90 dollar par jour, où le taux de pauvreté est passé de 50,7% en 2010 à 51,5% en 2016, où le taux d’infection par le VIH est à 10 % et où les mesures de confinement contre la pandémie Covid-19 ont durement affecté l’économie informelle et rurale, le mariage des enfants reste envisagé comme une issue pour les familles en grande difficulté.

Pour combler le vide laissé par l’interdiction du mariage précoce, qui joue un rôle fonctionnel dans la société, Theresa Kachindamoto veut mettre l’accent sur l’éducation des enfants. “Des parents viennent me demander d’aider leurs enfants financièrement, puisque je suis à l’origine de la dissolution d’un mariage destiné à leur épargner la pauvreté.” Alors la cheffe lance à une campagne de sensibilisaion montrant l’importance de la scolarité pour les filles et les garçons, ainsi que les dangers pour la santé d’un mariage précoce, à commencer par les complications lors de l’accouchement.


Empouvoirer les femmes

Pour lutter contre le mariage précoce, Theresa Kachindamoto veut aussi aider les jeunes femmes à créer leurs petites entreprises. Pour ce travail d’empouvoirement économique, elle s’inspire du modèle ougandais et de ses initiatives pour l’entrepreunariat au féminin. “Je prends exemple sur le réseau des Reines africaines et Cheffes culturelles (Aqwcln) pour changer la vie des femmes, des jeunes filles et des enfants d’Afrique. L’Aqwcln apporte un soutien essentiel aux femmes en leur permettant de développer leur entreprise. A mon sens, le meilleur moyen de faire progresser l’égalité des genres est d’éduquer les femmes sur le plan civique et financier, afin qu’elle puisse prendre pleinement leur place dans la société.”

Avec ses solutions pratiques à la pauvreté, son action politique et de sensibilisation dans une perspective d’égalité des genres, la cheffe Theresa Kachindamoto a gagné le coeur des populations qu’elle chapeaute. “Nous prenons le temps de parler de toutes ces croyances qui risquent de détruire notre belle société et ceux qui construiront notre nation, explique-t-elle à AfricaPortal. Nous nous accordons pour abolir les coutumes toxiques et promouvoir les coutumes constructives, et pour mettre en oeuvre des règles qui doivent être respectées et ratifiée par tous les acteurs de la société. Personne, pas même le chef, ne peut forcer un ou une mineur à se marier.”

(Merci à Kiki Adams, le reporter de CPNN pour cet article.)
 

France: On l’a Fait ! Rassemblements devant l’assemblée Nationale et les Ambassades des Pays Nucléarisés

DESARMAMENT & SECURITE .

Un artícle de Mouvement de la Paix

Célébration du Traité d’Interdiction des armes nucléaires, c’est parti !

Avec l’initiative du Collectif national « En Marche pour la Paix », le 21 janvier 2021, à proximité de l’Assemblée nationale française et devant les ambassades des 4 autres États dotés de l’arme nucléaire et membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (Russie, USA, Grande-Bretagne, Chine – groupe d’Etats souvent dénommés « P5 »).

Un courrier officiel a été remis à chacune des ambassades avec demande de rendez-vous.


Photo par Roland Nivet

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Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

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Des messages de solidarité nous sont venus d’organisations du monde entier : soutiens d’Inde, du Mexique, des US, de Grande-Bretagne, d’Italie, du Japon, d’Algérie, de Tunisie, de Croatie, du Portugal, de Belgique, de Russie, du Pérou, du Canada, d’Allemagne… Merci à nos ami.e.s, militant.e.s de tous les continents !

Message d’ICAN international, prix Nobel de la Paix 2017, message de Paul Quilès, Président d’Initiatives pour le Désarmement Nucléaire (IDN).

Présence de Jean-Paul Lecoq, député et auteur du rapport d’information de l’assemblée nationale sur le Thème “L’Arme nucléaire dans le monde” (Groupe Gauche démocrate et républicaine), soutien d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) avec la présence de Gérard Levy, animateur de la commission « Paix et développement » d’EELV.

Présence de représentant.e.s et militant.e.s de nombreuses organisations : Le Mouvement de la Paix, Initiatives pour le Désarmement Nucléaire (IDN), AFCDRP, Appel international des scientifiques pour le désarmement nucléaire, MRAP, Femmes solidaires, Appel des cent de Bagnolet , PCF dont 3 représentants du département Relations internationales, Enseignants pour la Paix, Artistes pour la paix, Cgt, Génération verte, Bureau international de la Paix (BIP), Juristes démocrates, réseau international « Jeunes Visages de Paix ».

Appel de 21 organisations, paru le 20 janvier 2021 dans le journal La Croix.

Tous ensemble, pour débarrasser le monde des armes nucléaires et de destruction massive !

Tous ensemble, unis pour la PAIX !

Le Collectif national « En marche pour la Paix”

Le Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Spécial à CPNN de Jerry Bibang

La coordination nationale du réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCoP Gabon) a organisé, hier, mercredi 13 janvier, l’assemblée générale élective du Secrétaire Permanent du PAYNCoP au niveau panafricain. C’est Jerry Bibang, actuellement Coordonnateur national, qui a été élu par ses pairs pour coordonner les activités de l’organisation panafricaine, spécialisée sur les questions de paix et sécurité en lien avec les jeunes.

C’est le Centre Culturel Gabonais (CCG), situé à Sotéga, dans le 2ème arrondissement de la commune de Libreville, qui a servi de cadre à cette élection qui a regroupé plusieurs responsables d’organisation de jeunesses ainsi qu’un représentant de l’UNESCO, observateur de l’élection.

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

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Question related to this article:

 

Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

(. . . suite)

Faisant suite à un processus électoral entamé la semaine dernière par l’appel à candidature, puis la sélection des dossiers, l’élection a enregistré quatre (4) candidats, notamment celui de l’association ‘’ Face à demain’’, du Réseau des Organisation des Jeunes Leaders des Nations Unies (Rojalnu), de l’Union Chrétienne des Jeunes de l’Eglise Evangélique du Gabon (UCJEEG) et du Mouvement Citoyen pour la Bonne Gouvernance au Gabon (MCB2G).

A l’issue du processus, c’est Jerry Bibang, le candidat du MCB2G, qui a été choisi pour coordonner l’action du PAYNCOP au niveau panafricain. « Cette élection est perçue comme un signe de confiance, un message fort que nos pairs nous véhiculent : celui de continuer, sinon, faire mieux que l’œuvre entamé au niveau national » a-t-il expliqué. Ce message est d’ailleurs en phase avec notre ambition qui est d’apporter un souffle nouveau à notre organisation panafricaine qui en a vraiment besoin. Le chantier est vaste, les défis sont multiples et variés mais nous sommes motivés et optimistes pour ce nouveau chalenge qui consiste essentiellement à coordonner l’action de plus d’une trentaine de coordination nationales, notamment des francophones, anglophones, hispanophones et même lusophones, a-t-il ajouté.

Pour Franck Mays Assoume, représentant de l’UNESCO et observateur de l’élection, le déroulement du processus électoral a été un satisfecit pour nous, car c’est la démocratie et le consensus qui ont triomphé au cours de cette élection. Nous invitons donc les autres organisations à suivre l’exemple du PAYNCOP Gabon.

Bulletin français 1 janvier 2021

CULTURE DE LA PAIX EN MEXIQUE

Il y a six ans, CPNN a publié un article sur le Mexique du grand chercheur sur la paix Johan Galtung. Entre autres choses, il a déclaré: «Au niveau national, un programme mondial de prévention de la violence … a été conçu et mis en œuvre sur la base d’une philosophie de paix légitime. C’est une philosophie dans laquelle la paix se construit grâce à la satisfaction des besoins humains fondamentaux, et qui dispose d’une envergure, d’un budget et d’un personnel suffisants pour atteindre des résultats de grande empleur en construisant des infrastructures de paix (c’est-à-dire des centres de médiation, des diplômes universitaires en paix pour les fonctionnaires, etc.) et en instaurant une culture de la médiation -dialogue-conciliation … “.

Des articles récents de CPNN montrent que les programmes de paix décrits par Galtung continuent de se développer.

De nombreuses initiatives sont en cours dans les systèmes éducatifs du Mexique:

Au niveau national, le Ministère de l’éducation publique a formé les enseignants, les élèves et les parents à la prévention de la violence et à la médiation scolaire. Récemment, le Conseil pour la coexistence scolaire (Convive) a organisé un séminaire virtuel avec des enseignants pour discuter de l’égalité des sexes, des droits de l’Homme, de la coexistence scolaire et de la gestion pacifique des conflits.

En Baja California, plus de 1 500 enseignants des écoles maternelles, primaires et secondaires ont participé, via zoom, au séminaire intitulé: «Éducation socio-émotionnelle, participation des enfants et des adolescents et culture de la paix dans les écoles mexicaines», organisé par le Secrétaire de l’enseignement public.

À San Luis Potosí, des ateliers et des conférences de formation ont été organisés pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, en face à face ou virtuelle, pendant 16 jours consécutifs, pour tout le personnel appartenant au système éducatif.

À l’école hébraïque Maguen David de Mexico, des élèves du secondaire ont participé à un atelier sur la relation naturelle entre le concept de paix et d’éducation, et ont apprécié l’importance de leur propre engagement à agir dans la construction de la paix. Ils ont collaboré en petits groupes pour analyser les pensées et les phrases de Martin Buber, Hanna Arendt, Paulo Freire et María Montessori.

Au niveau de l’enseignement supérieur, l’Université autonome Benito Juárez d’Oaxaca et l’Honorable Congrès de l’État ont ratifié un accord-cadre de collaboration pour renforcer la culture de la paix. Le Centre de développement de la famille universitaire de l’Université de Colima, par l’intermédiaire du Programme universitaire de culture pour la paix, a organisé le forum virtuel «Les étudiants universitaires favorisent une culture de la paix».

D’autres initiatives récentes au Mexique comprennent une Direction générale de la culture de la paix et des droits de l’Homme, un Congrès international «Culture de paix des femmes, un festival de la culture de la paix, l’activation de réseaux de femmes artisans de la paix, une initiative appelée “100 actions pour la paix” et l’utilisation des principes de la culture de la paix pour prévenir la violence et prendre soin de ses victimes.

Le gouvernement de Veracruz a créé la Direction générale de la culture de la paix et des droits de l’Homme afin de contribuer au renforcement institutionnel par la conception, la mise en œuvre, la conduite, le renforcement et la consolidation des politiques publiques sur la culture et l’éducation pour la paix.

A Sinaloa, le IIIe Congrès international «Culture de paix des femmes; Diverses visions du monde. Des femmes et des hommes pour des masculinités positives »a conclu avec la participation de spécialistes sur ces questions.

La cinquième édition du festival Culture de la paix à Valle Dorado a été annoncée, en soutien aux jeunes des quartiers à fort taux de violence dans la capitale. L’atelier Culture de la paix axé sur les enfants aura lieu, et le festival se terminera par un concert du groupe musical Imperio de la Cumbia.

217 membres des réseaux féminins de consolidation de la paix ont participé à une réunion convoquée par le Secrétariat à la sécurité et à la protection des citoyens afin de les informer des progrès réalisés dans la lutte contre la discrimination et la violence de genre.

Le projet “100 actions pour la paix” a été initié au niveau national par le Conseil national des organisations civiles pour la culture de la paix, en coordination avec le Comité international de la bannière de la paix et le Centre d’études sur la paix, le sécurité et développement. L’objectif de la campagne est que, nous ayons l’intention de mener individualement, pendant 100 jours, une action consciente qui favorise la construction de la Paix au sein du couple, de sa famille, ou en faveur de sa communauté et du pays.

Les principes de la culture de la paix sont utilisés pour aider les victimes de la violence et empêcher qu’elle ne se reproduise au Mexique. Pour aider les communautés de personnes qui vivent dans la rue et qui consomment des drogues, des étudiants et des chercheurs de l’École nationale d’anthropologie et d’histoire et de l’Université métropolitaine autonome ont formé le «Colectivo Psicocalle». La santé mentale des journalistes, des défenseurs des droits humains et / ou leurs proches, victimes de violences, est abordé par le Mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes de Mexico. Et dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention des toxicomanies, la Commission nationale contre Addictions et la Chaire pour la paix de l’Université autonome de Guerrero ont organisé plus de dix ateliers et conférences en ligne, gratuites.

La culture de la paix, comme moyen de lutter contre la violence et les addictions, confirme l’analyse de Galtung citée au début. Comme il l’a lui-même expliqué: “la violence structurelle massive ne peut être combattue que par des politiques de paix massives”.

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Mexico: Virtual seminar on peace building in schools

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



Niger: 7ème édition de la journée nationale de la Liberté de la Presse sous le thème “Journalisme en Période électoral”

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Des sociétés fracturées mènent les peuples et la planète vers une collision selon PNUD

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Côte d’Ivoire : Cohésion sociale et paix à Daoukro: Le roi et l’Ong Wanep contribuent au rapprochement des communautés

          

DROITS DE L’HOMME




Michelle Bachelet demande le retrait de l’article 24 en France

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Female victims and ex-combatants graduated as peace activists in Antioquia, Colombia

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Kalemie, RDC : 200 jeunes Twas et Bantous transformés en acteurs de paix

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Industrie mondiale de l’armement : Les ventes des 25 plus grandes entreprises ont augmenté de 8,5% ; Les principales entreprises sont actives dans les Pays du Sud

Des sociétés fracturées mènent les peuples et la planète vers une collision selon PNUD

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article du Programme des Nations Unies pour le Développement

La pandémie de COVID-19 est la crise la plus récente à laquelle le monde est confronté, mais à moins que les êtres humains ne relâchent leur emprise sur la nature, ce ne sera pas la dernière, selon un nouveau rapport du PNUD, qui propose un nouvel indice expérimental du progrès humain tenant compte des émissions de dioxyde de carbone et de l’empreinte matérielle des pays.


Photo: LALS STOCK/shutterstock.com

Le rapport présente un choix difficile pour les dirigeants mondiaux : prendre des mesures audacieuses pour réduire l’immense pression exercée sur l’environnement et le monde naturel, faute de quoi les progrès de l’humanité seront ralentis.

« Les êtres humains exercent sur la planète une pression qui n’a jamais été aussi écrasante. Face à la COVID-19, des températures record et des inégalités croissantes, il est temps d’utiliser cette force pour redéfinir ce que nous entendons par progrès, maintenant que nos empreintes carbone et de consommation sont connues », déclare Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

« Comme le montre ce rapport, aucun pays au monde n’a encore atteint un très haut niveau de développement humain sans avoir exercé une pression énorme sur la planète. Mais nous pourrions être la première génération à corriger cette situation. C’est la prochaine étape critique du développement humain », a-t-il déclaré.

Le rapport soutient qu’au moment où les peuples et la planète entrent dans une toute nouvelle époque géologique nommée l’Anthropocène, ou l’ère des êtres humains, il est temps pour tous les pays de repenser leur chemin vers le progrès en tenant pleinement compte des pressions dangereuses que les êtres humains exercent sur la planète, et en éliminant les déséquilibres flagrants de pouvoir et d’opportunités qui empêchent le changement.

Pour illustrer ce point, l’édition du 30e anniversaire du Rapport sur le développement humain, La prochaine frontière : le développement humain et l’Anthropocène, propose un nouveau point de vue expérimental dans son Indice annuel de développement humain (IDH).

En ajustant l’IDH, qui mesure la santé, l’éducation et le niveau de vie d’un pays, avec l’inclusion de deux autres éléments, à savoir les émissions de dioxyde de carbone d’un pays et son empreinte matérielle, l’indice montre comment la situation globale du développement mondial pourrait changer si le bien-être des êtres humains et l’allègement des pressions exercées sur la planète étaient tous deux au cœur de la définition du progrès de l’humanité.

L’IDH ajusté aux pressions planétaires — ou IDHP —, fait ressortir une nouvelle vision du monde, proposant une évaluation moins optimiste, mais plus claire du progrès humain. Par exemple, plus de 50 pays quittent le groupe à très haut développement humain, en raison de leur dépendance aux combustibles fossiles et de leur empreinte matérielle.

Malgré ces ajustements, des pays comme le Costa Rica, la Moldavie et le Panama améliorent leurs classements d’au moins 30 places, mettant en évidence le fait qu’une pression moins forte sur la planète est possible.

« Le Rapport sur le développement humain est un produit important des Nations Unies. À une époque où il est nécessaire d’agir, la nouvelle génération de rapports sur le développement humain, qui met davantage l’accent sur les questions déterminantes de notre époque, telles que le changement climatique et les inégalités, nous aide à orienter nos efforts vers l’avenir que nous voulons », a déclaré Stefan Löfven, Premier ministre suédois, pays hôte du lancement du rapport.

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Questions for this article:
 
Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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Selon le rapport, la prochaine étape critique du développement humain exigera de travailler avec et non contre la nature, tout en transformant les normes sociales, les valeurs ainsi que les mesures d’incitation gouvernementales et financières.

Par exemple, de nouvelles estimations prévoient que d’ici 2100, les pays les plus pauvres du monde pourraient connaître jusqu’à 100 jours supplémentaires par an de conditions météorologiques extrêmes en raison du changement climatique — un chiffre qui pourrait être réduit de moitié si l’Accord de Paris sur le changement climatique est pleinement mis en œuvre.

Et pourtant, les combustibles fossiles sont toujours subventionnés : le coût total des subventions publiques pour les combustibles fossiles — en comptant les coûts indirects — est estimé à plus de 5 000 milliards USD par an, soit 6,5 % du PIB mondial, selon les chiffres du FMI cités dans le rapport.

Le reboisement et une meilleure prise en charge des forêts pourraient à eux seuls représenter environ un quart des mesures que nous devons adopter avant 2030 pour empêcher le réchauffement climatique d’atteindre deux degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

« Bien que l’humanité ait réalisé des choses inouïes, il est évident que nous tenions la planète pour acquise, » a déclaré Jayathma Wickramanayake, Envoyée de la Jeunesse du Secrétaire général des Nations Unies. « Partout dans le monde, des jeunes se sont exprimés, reconnaissant que ces pratiques mettent en péril notre avenir collectif. Comme l’indique clairement le Rapport sur le développement humain 2020, nous devons transformer notre relation avec la planète pour rendre durable la consommation d’énergie et de matières, et pour garantir que chaque jeune soit éduqué et habilité à apprécier les merveilles qu’un monde sain peut offrir. »

La façon dont les peuples subissent les pressions planétaires est liée au fonctionnement des sociétés, affirme Pedro Conceição, auteur principal du rapport, et aujourd’hui, des sociétés fracturées mènent les peuples et la planète vers une collision.

Selon le rapport, les inégalités au sein des pays et entre les pays qui sont profondément enracinées dans le colonialisme et le racisme, impliquent que les personnes qui possèdent le plus de richesses profitent des avantages de la nature et en exportent les coûts. Cette situation restreint les possibilités des personnes les moins nanties et diminue leurs capacités à réagir contre ce déséquilibre.

Par exemple, les terres gérées par les peuples autochtones en Amazonie absorbent, par personne, la même quantité de dioxyde de carbone que celle émise par les un pour cent les plus riches de la population mondiale. Cependant, les peuples autochtones continuent d’être confrontés à des difficultés, à des persécutions et à des discriminations et ont du mal, selon le rapport, à se faire entendre lors des prises de décision.

D’autre part, il arrive souvent que la discrimination fondée sur l’appartenance ethnique touche les communautés et les expose à des risques environnementaux élevés tels que les déchets toxiques ou une pollution excessive. Cette tendance, affirment les auteurs, se reproduit dans les zones urbaines à travers les continents.

Le rapport suggère que l’allègement des pressions planétaires qui permettra à tout un chacun de s’épanouir dans cette nouvelle ère exige que l’on diminue les déséquilibres flagrants de pouvoir et d’opportunités qui font obstacle à la transformation.

Selon le rapport, les actions publiques peuvent remédier à ces inégalités, en ayant recours par exemple à une fiscalité de plus en plus progressive ou à des investissements et des systèmes d’assurance préventifs destinés aux communautés habitant le long des côtes, mesure qui peut protéger les vies des 840 millions de personnes exposées au risque d’inondations côtières à travers le monde. Mais il faut un effort concerté pour s’assurer que toutes ces actions n’opposent pas davantage les peuples et la planète.

« La prochaine étape critique du développement humain ne consiste pas à choisir entre les peuples ou les arbres ; il s’agit de reconnaître, aujourd’hui, que le progrès humain impulsé par une croissance inégale et à forte intensité de carbone touche à sa fin », a déclaré Pedro Conceicão.

 « En s’attaquant aux inégalités, en tirant parti des innovations et en travaillant avec la nature, le développement humain pourrait entamer un processus transformationnel destiné à soutenir les sociétés et la planète en même temps  », a-t-il déclaré.
 
Pour en savoir plus sur le Rapport sur le développement humain 2020 et l’analyse du PNUD sur l’IDH expérimental ajusté aux pressions planétaires, consultez report.hdr.undp.org/fr/.

(Merci à Phyillis Kotite, le reporter de CPNN pour cet article.)

Industrie mondiale de l’armement : Les ventes des 25 plus grandes entreprises ont augmenté de 8,5% ; Les principales entreprises sont actives dans les Pays du Sud

DESARMAMENT & SECURITE .

Un rapport de Stockholm International Peace Research Institute

Les ventes d’armes et de services à caractère militaire par les 25 plus grandes entreprises du secteur totalisent 361 milliards de dollars américains en 2019, soit 8,5 % de plus qu’en 2018. La présence à l’international des plus grandes entreprises est géographiquement diversifiée. C’est ce que révèlent les nouvelles données publiées aujourd’hui [7 décembre ] par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).


Lockheed Martin F-35 Lightning II. Photo: Flickr/Robert Sullivan

Les nouvelles données du SIPRI sur l’industrie de l’armement montrent que les ventes d’armes des 25 plus grandes entreprises productrices d’armes et de services à caractère militaire (entreprises d’armement) du monde s’élevaient à un total de 361 milliards de dollars en 2019. Cela représente une augmentation de 8,5 % en termes réels par rapport aux ventes d’armes des 25 plus grandes entreprises d’armement en 2018.

Les entreprises américaines dominent toujours, le Moyen-Orient représenté dans le Top 25 pour la première fois

En 2019, les cinq plus grandes entreprises d’armement étaient toutes basées aux États-Unis : Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, Raytheon et General Dynamics. Ces cinq entreprises ont réalisé à elles seules 166 milliards de dollars de ventes d’armes par an. Au total, 12 entreprises américaines figurent dans le Top 25 en 2019, représentant 61 % des ventes d’armes combinées du Top 25.

Pour la première fois, une entreprise du Moyen-Orient est entrée dans le Top 25. EDGE, basée aux Émirats arabes unis (EAU), est née en 2019 de la fusion de plus de 25 entreprises. Elle se classe au 22ème rang et représente 1,3 % du total des ventes d’armes du Top 25.

« EDGE est une bonne illustration de la manière dont une forte demande nationale de produits et de services à caractère militaire combinée à une volonté de devenir moins dépendant des fournisseurs étrangers, stimule la croissance des entreprises d’armement au Moyen-Orient », souligne Pieter Wezeman, chercheur au programme Armement et Dépenses militaires du SIPRI.

Autre nouveau venu dans le Top 25 en 2019, L3Harris Technologies (classée 10ème). Cette entreprise est née de la fusion de deux sociétés américaines qui, toutes deux, figuraient dans le Top 25 en 2018 : Harris Corporation et L3 Technologies.

Les ventes des entreprises d’armement chinoises augmentent, celles des entreprises russes diminuent

Le Top 25 comprend également quatre entreprises chinoises. Trois sont dans le Top 10 : Aviation Industry Corporation of China (AVIC ; classée 6ème), China Electronics Technology Group Corporation (CETC ; 8ème) et China North Industries Group Corporation (NORINCO ; 9ème). Les revenus combinés des quatre entreprises chinoises du Top 25 – qui comprend également China South Industries Group Corporation (CSGC; classée 24ème) – ont augmenté de 4,8 % entre 2018 et 2019.

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

Analysant l’augmentation des ventes d’armes des entreprises chinoises, Nan Tian, chercheur au SIPRI, souligne : « Les entreprises d’armement chinoises bénéficient des programmes de modernisation militaire de l’Armée populaire de libération. »

Les revenus des deux entreprises russes du Top 25 – Almaz-Antey et United Shipbuilding – ont tous deux diminué entre 2018 et 2019, pour un total combiné de 634 millions de dollars. Une troisième entreprise russe, United Aircraft, a perdu 1,3 milliard de dollars de ventes et a quitté le Top 25 en 2019.

Alexandra Kuimova, chercheuse au SIPRI, précise : « La concurrence nationale et la réduction des dépenses gouvernementales en 2019 pour la modernisation de la flotte, ont été deux des principaux défis pour United Shipbuilding en 2019. »

Autres développements et tendances notables dans le Top 25

Après les États-Unis, la Chine a réalisé la deuxième plus grande part des ventes d’armes du Top 25 des entreprises d’armement en 2019, soit 16 %. Les six entreprises d’Europe occidentale représentaient à elles seules 18 %. Les deux entreprises russes du classement, 3,9 %.

Dix-neuf des 25 plus grandes entreprises d’armement ont augmenté leurs ventes d’armes en 2019 par rapport à 2018. La plus forte augmentation, en termes absolus, a été enregistrée par Lockheed Martin : 5,1 milliards de dollars, soit 11 % en termes réels.

En pourcentage, la plus forte augmentation des ventes annuelles d’armes – 105 % – revient à l’industriel français, Dassault Aviation. « Une forte augmentation des livraisons destinées à l’exportation d’avions de combat Rafale a propulsé Dassault Aviation dans le Top 25 pour la première fois », déclare Lucie Béraud- Sudreau, directrice du programme Armement et Dépenses militaires.

Les pays du Sud sont intégrés à l’industrie mondiale de l’armement

Le rapport cartographie également la présence à l’international des 15 plus grandes entreprises d’armement en 2019. Ces entreprises sont présentes dans 49 pays, à travers des filiales détenues majoritairement, des joint- ventures et des centres de recherche.
Avec une présence mondiale dans 24 pays chacun, Thales et Airbus sont les deux entreprises les plus internationalisées, suivies de près par Boeing (21 pays), Leonardo (21 pays) et Lockheed Martin (19 pays).

Le Royaume-Uni, l’Australie, les États-Unis, le Canada et l’Allemagne accueillent le plus grand nombre de ces entités étrangères. En dehors des régions Amérique du Nord et Europe occidentale, le plus grand nombre d’entités d’entreprises étrangères est hébergé par l’Australie (38), l’Arabie saoudite (24), l’Inde (13), Singapour (11), les Émirats arabes unis (11) et le Brésil (10).

Alexandra Marksteiner du programme Armement et Dépenses militaires du SIPRI précise : « Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les entreprises d’armement voudraient s’établir à l’étranger, y compris un meilleur accès à des marchés en croissance, des programmes d’armement en coopération ou des politiques d’acquisition d’armement des Etats clients requérant des transferts de technologies ».

Sur les 49 pays accueillant des entités étrangères des 15 plus grandes entreprises d’armement, 17 se trouvent dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires. « Les pays du Sud, qui cherchent à développer leurs programmes de production d’armement, ont accueilli les entreprises d’armement étrangères comme un moyen de bénéficier des transferts de technologies », précise Diego Lopes da Silva, chercheur au SIPRI.

Siemon Wezeman, chercheur au SIPRI, souligne : « Les entreprises d’armement chinoises et russes du Top 15 ne disposent que d’une présence internationale limitée. Les sanctions contre les entreprises russes et les limites imposées aux acquisitions par les entreprises chinoises à l’étranger semblent avoir joué un rôle dans la limitation de leur présence à l’international. »

Michelle Bachelet demande le retrait de l’article 24 en France

. DROITS DE L’HOMME . .

Un article de Reuters (reproduit avec permission)

La haute commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé mercredi [9 decembre] au retrait de l’article 24 de la proposition de loi sur la “sécurité globale” en France, dénoncé comme liberticide par les organisations de défense des droits de l’homme et les syndicats de journalistes.


photo de Al Jazeera

Question related to this article

Can the United Nations protect human rights?

La proposition de loi a été adoptée le mois dernier en première lecture à l’Assemblée nationale mais, face à la controverse (Voir CPNN November 29 and November 23), la majorité présidentielle a annoncé que l’article 24, qui interdit la diffusion d’images des membres des forces de l’ordre dans l’intention de nuire à leur intégrité “physique ou psychique”, serait entièrement réécrit.

“La loi mérite d’être débattue par le peuple français”, a déclaré Michelle Bachelet lors d’une conférence de presse à Genève. “Mais c’est l’article 24 qui nous préoccupe particulièrement. Et c’est pourquoi nous disons qu’il devrait être révisé et j’imagine même retiré.”

Dans une lettre publiée début novembre, trois rapporteurs du Conseil des droits de l’homme de l’Onu avaient estimé que l’article 24 et plusieurs autres dispositions de la proposition de loi plaçaient la France en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l’homme.

(Cliquez ici pour l’article en anglais.)