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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Caravane de la paix en Senegal : Les rois d’Oussouye et du Sine apôtres de la bonne parole

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .

Un article par Alioune Badara en Le Quotidien

Les communautés diola et sérère veulent mettre la culture et le cousinage à plaisanterie au service de la paix. Pour mettre en œuvre cette vision, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, a rendu visite à Maan Sibiloumbaye Diédhiou, le roi d’Oussouye. Dans le cadre du raffermissement des liens de fraternité et de cohabitation, les rois d’Oussouye et du Sine ont initié une caravane pour la paix. Diolas et Sérères ont profité de cette visite pour approfondir les liens de cousinage, qui constituent un ciment social.


C’est un voyage pour la bonne cause. Les communautés sérère et diola veulent accompagner l’Etat dans la promotion de la culture de la paix au Sénégal. Après la mise en place d’un comité mixte au mois de novembre 2022 à Fimela, située dans la région de Fatick, pour préparer la visite du roi du Sine au roi d’Oussouye, en vue de mieux raffermir les liens entre les deux petits-fils de Aguène et Diambogne, il a été organisé le week-end dernier, la caravane culturelle pour la paix. Ainsi, à la tête de cette caravane, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, accompagné de Jaraaf et d’autres membres de l’institution royale du Sine, a quitté Diakhao pour aller rendre visite à Maan Sibiloumbaye Diedhiou, le roi d’Oussouye.

(Cliquez ici pour l’article en anglais. )

Latest Discussion

Where do traditional leaders serve the culture of peace?

Cette caravane dont le top départ a été officiellement donné à Fatick devant la Gouvernance par les autorités de la région, a été une occasion pour les organisateurs de revenir sur les opportunités que cette caravane offre. «La caravane culturelle pour la paix Maa Sinig-Bu Badjum Ayi donne l’opportunité de tirer parti du vaste potentiel du patrimoine culturel et naturel de la Sénégambie, pour renforcer la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté, et pour promouvoir un développement durable à la base. Cette caravane culturelle pour la paix, conçue pour être bénéfique à toute la Nation, vise à faciliter la synergie entre les décisions étatiques, les initiatives locales et les actions communautaires, pour l’atteinte des objectifs de développement sur des bases démocratique et consensuelle», précise l’institution royale du Sine.

Après un accueil chaleureux à Oussouye, les rois du Sine et d’Oussouye ont invité les deux communautés à pérenniser ces rencontres, mais aussi à se pencher sur l’avenir de leurs communautés, le rôle qu’elles peuvent jouer dans le développement du pays. D’ailleurs, dans son discours lors de la cérémonie officielle tenue à la cour royale d’Oussouye, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, est revenu sur les moments très forts avec leurs cousins diolas. «Nous avons communié ensemble. C’est une vieille tradition que nous avons perpétuée entre les membres des deux communautés qui sont des cousins. Nous avons trouvé cette relation bien entretenue par nos grands-pères, nous avons continué aujourd’hui de conserver ces liens», rappelle le roi du Sine.

En écho à ces propos, le roi d’Oussouye a conforté son pair dans ses propos. Il a également magnifié les relations séculaires qui existent entre les deux communautés. Cette caravane était aussi une occasion pour les deux communautés de montrer leurs multiples facettes culturelles. A travers une soirée culturelle au niveau de la place publique d’Oussouye, Sérères et Diolas ont dévoilé un programme artistique mais aussi un spectacle traditionnel.

Dans la mythologie diola et sérère, Aguène et Diambogne étaient deux sœurs qui ont pris un jour une pirogue pour traverser le fleuve Gambie. Mais, leur embarcation s’est fendue en deux, provoquant leur séparation. Selon certains historiens, cette légende prend départ à Ndakhonga, d’où est partie l’embarcation pour la haute mer avant qu’elle ne se brise en deux. L’une prit la direction du Sud, Aguène, la mère des Diolas. Et l’autre, celle du Nord, Diambogne, la mère des Sérères. Une légende qui est aujourd’hui le fondement de l’agréable cousinage entre Diolas et Sérères, ciment d’une cohabitation pacifique entre les deux communautés.

Liban: Walid Slaïby, défenseur du droit à la vie et de la non-violence s’en est allé, vaincu par la maladie

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par par Anne-Marie El-Hage en L’Orient le Jour (republiéé avec permission de l’auteur)

Avec sa compagne de vie et de militantisme, la sociologue Ogarit Younan, le disparu aura initié une avancée palpable pour le Liban : le moratoire sur la peine de mort qui aura bientôt 20 ans.

Il était de ces adeptes de la non-violence qui ont rendu meilleure la société libanaise et le monde arabe. Une pensée qu’il a développée durant la guerre civile, au même titre que la laïcité, en réaction aux conséquences destructrices du conflit intercommunautaire libanais sur le tissu social. Walid Slaïby n’est plus. Il s’est éteint mercredi dernier à l’âge de 68 ans, vaincu par un cancer qui le rongeait depuis plus de 20 ans. Son nom, indissociable de celui de sa compagne de vie et de lutte, la sociologue Ogarit Younan, restera à jamais lié au militantisme pour le droit à la vie dans le cadre de la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Les droits civils seront aussi au cœur de son combat pour une loi libanaise sur le statut personnel. Au même titre que les droits des travailleurs et la justice sociale, dès le début des années quatre-vingt, alors que la livre libanaise amorçait un premier effondrement. 


Walid Slaïby, adepte de la non-violence et abolitionniste convaincu, est décédé mercredi dernier à 68 ans. Photo fournie par le Service médias d’Aunohr

Un immense héritage


De son engagement au service du Liban, il laissera un immense héritage. Une multitude de livres, de publications, de traductions, de propositions de loi, d’associations, de progrès tangibles sur le terrain, toujours avec Ogarit Younan. Avec en couronnement l’édification en 2015 de l’Académie universitaire pour la non-violence et les droits humains (Aunohr), une institution éducative dédiée à la non-violence qui continue de former des générations d’étudiants, de militants, de syndicalistes prêts à prendre la relève. Ce parcours verra le duo plusieurs fois récompensé, notamment par le Prix des droits de l’homme de la République française 2005, le Prix de la Fondation Chirac en 2019 et le prix Gandhi pour la paix décerné en 2022 par la fondation indienne Jamnalal Bajaj, du nom du disciple du Mahatma Gandhi.

C’est dans sa lutte contre la peine de mort que Walid Slaïby aura initié l’avancée la plus palpable. « C’était un soldat silencieux contre la peine capitale. Mais son travail était des plus importants », confie Wadih Asmar, président du Centre libanais pour les droits humains (CLDH). Après avoir fédéré plusieurs associations autour de la Campagne nationale pour l’abolition de la peine de mort, le militant rallie à la cause une partie de la classe politique et judiciaire, au cours d’événements choc fortement médiatisés. En 1998, alors que deux cambrioleurs, dont l’un avait commis un double meurtre, étaient pendus à Tabarja sur la place publique, il proclamait ouvertement lors d’un sit-in nocturne « le deuil pour les victimes du crime et pour celles de la peine capitale ». Résultat, les dernières exécutions remontent à 2004 au Liban, même si la justice continue de prononcer la sentence de mort. « Le Liban est désormais classé parmi les pays abolitionnistes de facto. En 2020, pour la première fois de son histoire, il se prononçait pour un moratoire lors de l’Assemblée générale de l’ONU, aux côtés de 122 autres États. Une position récemment réitérée », se félicite l’ancien ministre Ibrahim Najjar, abolitionniste engagé. L’homme de loi n’a pas personnellement connu le disparu, mais il se dit « respectueux et admiratif du courage de Walid Slaïby et de sa compagne Ogarit Younan, qui se sont conduits en abolitionnistes convaincus ». « Car le combat n’est pas évident. Il est si aisé de confondre vengeance et peine capitale », souligne-t-il.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une version anglaise.

Question pour cet article:

Where in the world can we find good leadership today?

(. . suite)

Pour une loi libanaise sur le statut personnel

La personnalité de Walid Slaïby n’est pas étrangère à sa grande popularité. « Walid était un homme de dialogue, attentif à ses amis. C’est par le débat et l’acceptation de l’autre qu’il a réussi à jeter les bases de la culture des droits de l’homme au Liban, et en particulier de la non-violence », affirme Ziad Abdel Samad, ami du couple, ingénieur et enseignant en sciences politiques. « Malgré les divisions de la société libanaise, il a réussi à dépasser les milices et les frontières pour mener une lutte avant-gardiste et réaliser des avancées remarquables », observe-t-il, évoquant les efforts du disparu pour sensibiliser la jeunesse et rapprocher les Libanais de différents confessions et horizons. C’est aussi dans l’institutionnalisation du combat que Walid Slaïby a puisé sa force. « Lorsque je l’ai connu au début des années quatre-vingt-dix, il organisait des formations aux droits de l’homme contre la discrimination confessionnelle, se souvient l’activiste Rima Ibrahim. Malgré sa maladie, il n’a jamais cessé de rêver de changer la société libanaise, au point d’institutionnaliser le combat. »

Plusieurs associations voient alors le jour, liées à l’Association libanaise pour les droits civils (LACR), notamment Chamel et Bilad. En 2011, le couple militant lance sa campagne de revendication pour une loi libanaise sur le statut personnel qui prône, entre autres, le mariage civil. Au Liban, les lois de la famille sont régies par les communautés religieuses. Elles découragent les unions interreligieuses et sont discriminatoires envers les femmes. « Pour l’occasion, nous avons organisé un sit-in et installé une tente durant 10 mois, place Riad el-Solh, au centre-ville de Beyrouth. Nous avons aussi préparé une proposition de loi », se remémore Rafic Zakharia, avocat, enseignant et membre de l’association. Signé par le député Marwan Farès, le texte est présenté au Parlement et transféré aux commissions conjointes. « La loi n’a pas été adoptée. Mais notre mobilisation n’a jamais faibli », assure l’activiste, dont la « vie a changé » depuis qu’il a rencontré Walid Slaïby. « La pensée non violente est devenue pour moi un mode de vie, pas seulement un combat », observe ce spécialiste de la peine de mort.

Le bonheur d’avoir donné de l’espoir aux Libanais


Le militant, le penseur, l’humaniste doté d’une intelligence supérieure et d’une bonne dose d’humour s’en est allé avec modestie et élégance, comme il a toujours vécu. « Walid Slaïby était à la fois un grand humaniste et un homme de science. Très solide dans ses convictions, il était flexible lorsqu’il s’agissait de discuter. Jamais donneur de leçons, il n’était pas homme à se pavaner, mais était au contraire d’une grande discrétion », le décrit l’avocat et ancien ministre Ziyad Baroud, membre du conseil d’administration d’Aunhor, qui le connaît depuis plus de 25 ans. Multidiplômé, le disparu était en effet ingénieur civil (ESIB), licencié en physique (UL) et en économie (AUB). Des études qu’il a complétées d’un DEA en sciences sociales (UL), d’un doctorat d’État en économie (Université de Reims) et d’un doctorat en philosophie politique (Saint-George, Royaume-Uni).

Il manquera aux défenseurs des droits de l’homme, à commencer par les abolitionnistes du monde entier qui lui rendent hommage ainsi qu’à sa compagne. « C’était un astre de lumière et de raison dans un monde d’ombre et de folie », résume Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l’association internationale ECPM (Ensemble contre la peine de mort). « Avec Ogarit, ils formaient ce duo incroyable qui a consacré sa vie depuis plus de 40 ans en vue d’un Liban moderne », poursuit-il, se félicitant d’avoir eu « la chance de lui envoyer avant sa mort l’amour de la communauté abolitionniste du monde entier ». Walid Slaïby manquera surtout à son alter ego, son âme sœur, Ogarit Younan, avec laquelle il devait célébrer 40 ans d’amour et d’activisme. « Nous attendions que le temps s’améliore un peu. Nous voulions une belle fête. Nous ne pensions pas qu’il était si près de la mort. Il aimait tant la vie. Il avait tant d’humour », regrette-t-elle tristement. Et si la maladie a occupé une bonne moitié de leur vie à deux, il aura au moins eu « le bonheur de servir son pays et de donner espoir aux Libanais ». « Le Liban doit être content, nous l’avons servi, se console Ogarit Younan. Mais si Walid n’était pas tombé malade, sans aucun doute, le Liban aurait été autre… » 

Bulletin français 1 juin 2023

AMÉRIQUE LATINE ET AFRIQUE EN TÊTE

Pour commencer l’année 2023, nous avons dit que le seul point positif de l’année précédente était l’avancée de la culture de la paix en Amérique latine et en Afrique.

Maintenant, alors que nous nous préparons à entrer dans la seconde moitié de 2023, nous voyons que cela continue ; la culture de la paix continue de progresser sur ces continents (voir discussion en anglais: “L’Amérique latine, a-t-elle pris la tête du combat pour une culture de la paix ?”).

Nous commençons au plus haut niveau, la réunion des pays du G7. Alors que les pays d’Europe, d’Amérique du Nord et du Japon continuent de promouvoir la culture de guerre, c’est le président nouvellement élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’est adressé à la réunion avec un message de culture de paix. C’est Lula, quelques mois plus tôt, qui a refusé les demandes des États-Unis de contribuer à la guerre en Ukraine, affirmant que «  le Brésil est un pays de paix  ».

Pas seulement des mots, mais des actions pour une culture de la paix marquent les premiers mois de la nouvelle administration au Brésil.

Avec le potentiel d’un changement majeur au niveau mondial, le premier événement de la visite du président Lula da Silva en Chine en avril a été la cérémonie officielle d’installation de Dilma Rousseff en tant que présidente de la Nouvelle Banque de développement. La banque est considérée comme une alternative à l’hégémonie financière de Washington et de Bruxelles, puisqu’elle peut financer des projets de développement en monnaies locales au lieu de dollars. Rousseff, est également une ancienne présidente du Brésil.

Lors d’une réunion avec des représentants des peuples autochtones, le président Lula a signé des décrets délimitant six nouveaux territoires pour les peuples autochtones, les premiers depuis 2018 et l’un d’eux dans un vaste territoire de l’Amazonie.

Suite à un massacre d’enfants dans une crèche, le ministre de la Justice du Brésil a annoncé une importante mobilisation nationale en faveur d’une culture de la paix, dont un groupe de travail interministériel pour prévenir et combattre la violence à l’école.

Avec l’Argentine, le Paraguay, le Chili et le Pérou, le Brésil a signé une ” Déclaration pour une culture de la paix et de la démocratie et pour la lutte contre les expressions et les discours de haine” qui débouchera sur des lignes directrices à utiliser en interne par les pays signataires.

`Ailleurs en Amérique latine, le Mexique et la Colombie continuent de promouvoir une culture de la paix.

Au Mexique, la ville de León accueillera du 1er au 3 juin la première rencontre ibéro-américaine des voix pour la paix et la première rencontre ibéro-américaine du journalisme pour la paix. Le coordinateur général des communications sociales de l’État a souligné que Guanajuato deviendra l’épicentre de la culture de la paix au Mexique et en Amérique latine (voir discussion en anglais « Y a-t-il des progrès vers une culture de la paix au Mexique ? »)

En Colombie, neuf mois après le début des nouveaux efforts de l’administration colombienne pour parvenir à une “paix totale” avec les groupes armés restants après des décennies de guerre civile, un réseau de 140 organisations civiques et communautaires s’emploie à mettre fin à la violence. Citant un militant de ce réseau : « Pour faire avancer la paix, le gouvernement aura besoin d’un large soutien de la base colombienne et de ses partenaires internationaux. Une priorité absolue dans les mois à venir doit être un processus national de dialogues entre les milliers d’organisations de la société civile au niveau communautaire. » (Voir discussion en anglais, “Que se passe-t-il en Colombie, la paix est-elle possible?”)

Pendant ce temps, en Afrique, ce sont les femmes qui prennent le leadership pour une culture de la paix. (Voir discussion en anglais, “Les femmes d’Afrique peuvent-elles conduire le continent vers la paix ?”)

Au Kenya, les femmes des communautés Turkana, West Pokot et Marakwet ont entamé des pourparlers avec leurs homologues éthiopiennes et ougandaises pour jouer un rôle de premier plan dans le rétablissement de la paix dans le Nord.

À Abuja, la première dame du Nigéria, Aisha Buhari, s’est adressée à la mission de paix des Premières dames d’Afrique, qui a souligné l’importance du rôle des femmes dans la résolution des conflits : « En tant que femmes dirigeantes et mères, notre rôle dans la paix et la sécurité est de continuer à dire non à la culture et aux structures de la violence.

Et à Luanda, la vice-présidente angolaise, Esperança da Costa, a ouvert le 1er Forum international des femmes pour la paix et la démocratie, afin de réaffirmer et de renforcer l’engagement politique en faveur de l’égalité des sexes, de l’autonomisation des femmes et des filles et de leurs droits humains, en garantissant une haute niveau d’engagement. Le forum fait partie de la Biennale de Luanda – Forum panafricain pour la culture de la paix et de la non-violence, qui est une initiative conjointe du gouvernement angolais, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l’Union africaine. (AU) (voir discussion en anglais, « La Biennale de Luanda : quelle est sa contribution à une culture de la paix en Afrique ? »)

Alors que la plupart de ces initiatives sont lancées et soutenues par les gouvernements nationaux d’Amérique latine et d’Afrique, à long terme, la plus importante est le développement de la société civile et de la base, comme décrit ci-dessus pour la Colombie et le Kenya. Cela est particulièrement vrai pour le Brésil, comme décrit dans le blog récent du représentant de CPNN dans ce pays. Comme c’est écrit dans la constitution de l’UNESCO: “une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des Gouvernements ne saurait entraîner l’adhésion unanime, durable et sincère des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.”

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

Brazil President Lula’s speech to the G7

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ

Brazil signs in Buenos Aires declaration to combat hate speech on the internet

DÉVELOPPEMENT DURABLE

United Nations: Guterres urges countries to recommit to achieving SDGs by 2030 deadline

DISARMAMENT ET SECURITÉ

Zone of Peace, Trust and Cooperation of Central Asia

  

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES

Angola Debates The Women’s Role In Building Peace And Democracy

ÉDUCATION POUR LA PAIX

Le Mouvement mondial de la poésie: pour la culture de la paix

DROITS DE L’HOMME

The Washington Consensus Supporting Sanctions on Cuba and Venezuela Is Breaking

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE

Maires pour la Culture de la Paix

Maires pour la Culture de la Paix

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .

Extraits de la newsletter internationale MAYORS FOR PEACE Avril 2023 (traduction par l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix)

Rejoignez-nous pour promouvoir la Culture de la Paix

Maires pour la Paix met en avant trois objectifs dans sa Vision pour une transformation pacifique vers un monde durable (Vision PX) : La construction de la paix par les villes pour le désarmement et la sécurité commune. L’un d’entre eux est de promouvoir la Culture de la Paix, ce que la Vision PX explique comme suit :

[Nous cultiverons une conscience de la paix et ferons en sorte que la Culture de la Paix – culture dans laquelle les actions quotidiennes de chaque personne soient fondées sur une réflexion sur la paix – s’enracine dans la société en tant que fondement d’une paix mondiale durable.]


(Cliquez ici pour l’article en anglais. )

Latest Discussion

How can culture of peace be developed at the municipal level?

Ce numéro d’avril du Flash Info de Maires pour la Paix présente certaines des initiatives de Maires pour la Paix qui promeuvent la Culture de la Paix. Nous espérons que ces exemples inciteront votre collectivité à mettre en œuvre des initiatives de promotion de la Culture de la Paix.

Célébrez le mois de la Culture de la Paix

Nous encourageons les collectivités à célébrer un mois particulier de l’année comme le “Mois de la Culture de la Paix” en organisant différents événements culturels pour sensibiliser les citoyens à la paix. L’objectif est de permettre une réflexion sur l’importance de la paix par le biais de la musique, des arts plastiques et d’autres formes d’art exprimant le désir de paix, ainsi que par le biais du sport et d’autres activités qui permettent de créer du lien entre les personnes au-delà des barrières linguistiques et culturelles.

Depuis 2021, la ville d’Hiroshima a désigné le mois de novembre comme le “Mois de la culture de la paix”. Ce mois voit une variété d’événements sur le thème de la Culture de la Paix organisés en coopération avec des entreprises du secteur privé et des groupes de citoyens. Ces événements comprennent, par exemple, des conférences sur la Culture de la Paix, des représentations théâtrales et des expositions artistiques réalisées par des jeunes.

Voir “Mois de la culture de la paix 2022” par la ville d’Hiroshima (en japonais).

Organiser des événements pour commémorer la Journée internationale de la paix

Nous recommandons aux collectivités d’organiser des activités de sensibilisation et des événements commémoratifs à l’occasion de la Journée internationale de la paix des Nations unies, qui est célébrée le 21 septembre chaque année, afin que le plus grand nombre possible de citoyens partagent le souhait d’abolir les armes nucléaires.

Le Mouvement mondial de la poésie: pour la culture de la paix

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article de Ici Beyrouth

Le Mouvement mondial de la poésie (WPM), une organisation internationale qui rassemble des poètes et des promoteurs de poésie des cinq continents, exprime sa préoccupation et le rejet du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, dont les deux nations souveraines sont des protagonistes, et plaide pour une solution pacifique. L’histoire nous enseigne que la guerre n’est pas une solution aux conflits, mais un fléau qui affecte l’humanité dans son ensemble et il est de notre devoir d’avertir du danger réel d’une escalade nucléaire dont la possibilité constitue une menace imminente pour la vie sur la planète. En tant que poètes, nous adoptons le mot comme moyen de création sensible, mais aussi comme un outil politique et social pour la construction d’un monde plus juste, plus équitable et plus humain.


(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question pour cet article:

How can poetry promote a culture of peace?

(. . suite)

Par conséquent, le WPM se félicite des initiatives de la Chine, du Brésil et d’autres pays qui se sont prononcés en faveur d’une solution négociée au conflit entre la Russie et l’Ukraine, et rejoint l’appel des mouvements sociaux au dialogue comme seule méthode de résolution de ce conflit et de tout autre conflit international. Il convient de noter que, du point de vue idéologique, le mouvement mondial de poésie (WPM) est un espace pluriel où convergent des poètes de différentes persuasion et positions.
Cette pluralité n’a pas été un obstacle pour s’unir pour défendre la diversité culturelle et politique à laquelle les peuples du monde ont droit. Nous savons par l’expérience que par la volonté, ce que nous avons en commun peut prévaloir sur de petites différences : l’amour de la vie. Pour paraphraser Saint-Augustin, face à la guerre, nous ne demandons à personne comment il pense, mais comment il aime.

C’est pourquoi nous ne pouvons pas et ne voulons pas être indifférents au conflit entre la Russie et l’Ukraine ou oublier qu’il existe actuellement de nombreuses autres guerres dans le monde qui sont ignorées par l’opinion publique internationale. La guerre au Yémen, le conflit palestinien israélien, la crise au Myanmar, la situation en Syrie, en Colombie, entre autres, sont des événements douloureux qui nécessitent une attention et des actions égales de l’humanité dans son ensemble pour parvenir à des solutions justes et pacifiques. Il est de notre devoir, en tant que poètes, d’être témoins et champions des valeurs humaines, mais aussi de mobiliser de la poésie et des citoyens pour la construction de solutions réelles.

Combiner des mots avec l’action est le seul moyen que nous connaissons pour parvenir à l’utopie d’un monde pour la paix, pour la justice et pour la vie, de partout et pour tout le monde.

Promotion De La Culture De La Paix: Salimane Karimou Lance Le Projet “Jeunes Pour La Paix Au Nord Du Bénin”

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article de Matin Libre

Le Ministre de l’enseignement maternel et primaire, Salimane Karimou, a procédé, ce jeudi 27 avril 2023 au Golden Tulip de Cotonou, au lancement officiel du projet  »Jeunes pour la paix au Nord du Bénin ». Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Unicef Bénin en collaboration avec le gouvernement, ce projet a pour ambition de promouvoir une culture de la paix et renforcer la résilience des adolescents, des jeunes dans le Nord du Bénin par l’éducation et la formation professionnelle.


Au cours de la cérémonie ayant servi de tremplin au lancement officiel de ce projet, plusieurs discours ont été prononcés. En présence de toutes les parties concernées, la Représentante de l’Unicef Bénin, Djanabou Mahondé, a d’entrée remercié toutes les structures qui se sont mobilisées pour permettre à ce partenariat tripartite en faveur des enfants, adolescents et jeunes du Nord, de voir le jour. 

(Voir suite sur colonne de droite.)

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Question pour cet article:

What is the relation between peace and education?

(. . suite)

“Le projet, qui sera mis en œuvre jusqu’en juin 2024 pour une valeur d’environ 2.5 millions de dollars américains, soit 1.5 milliard de francs Cfa, met un accent particulier sur les enfants hors de l’école, les enfants dans les écoles coraniques, mais également les filles, et les jeunes en recherche d’alternatives éducation ou de formation, qui se retrouvent toutes et tous dans des situations de vulnérabilité qui les exposent à des risques, mais les privent également de leurs droits fondamentaux. En effet, le lancement de ce projet répond à un besoin important de travailler avec et pour les jeunes, afin d’en faire des acteurs de changement positif et des ambassadeurs de la paix, alors que le Bénin, comme d’autres pays côtiers de la sous-région, fait face aux conséquences de la crise du Sahel dans les zones frontalières du Nord depuis plusieurs mois”, a-t-elle évoqué.

À sa suite, Sylvia Hartlief, Ambassadrice de l’Union européenne au Bénin a salué le gouvernement et particulièrement le Ministre Salimane Karimou pour les efforts faits dans la consolidation de l’éducation dans les départements frontaliers. “L’objectif est de doter les enfants et adolescents béninois des acquis solides d’éducation et de compétences essentielles pour mieux s’intégrer dans un environnement socio-économique en perpétuelle mutation, et de promouvoir le rôle des enfants et des jeunes dans la sauvegarde de la paix et la cohésion sociale dans le pays. Un objectif dont nous mesurons tous l’importance et l’urgence, quand on sait que près de deux millions d’enfants sont hors de l’école au Bénin, dont plus de la moitié dans les 4 départements du Nord (Alibori, Atacora, Borgou et Donga). L’Union européenne est fière de vous soutenir, de vous accompagner, en partenariat avec l’Unicef dont la légitimité et la qualité de l’appui au service de l’éducation ne sont plus à démontrer,” va-t-elle laisser entendre. L’appareil approprié pour la promotion de l’éducation à la paix face aux attaques terroristes est tout trouvé.

Parlant de ce projet, le Ministre, Chef de file des Ministres de l’éducation informe qu’il se déroulera dans le département de l’Atacora à Cobly, à Kerou, à Materi, à Natitingou ; dans le département de l’Alibori à Banikoara, à Karimama et dans le département de la Donga à Ouaké. Ce programme, dit-il, répond parfaitement à l’ambition du gouvernement d’assurer une amélioration continue d’accès aux services sociaux de base et de protection sociale. “L’éducation à la paix vise à lutter contre une culture de la guerre en promouvant une culture de la paix. Elle remet en question le principe selon lequel, la violence est innée chez l’humain et a pour objectif de mettre au centre les élèves, en capacité de résoudre les conflits sans violence,” a-t-il évoqué, tout en se rassurant que ce programme permettra aux enfants, adolescents et jeunes impactés de devenir des citoyens responsables épris de paix. Il a, pour finir, procédé à l’installation officielle du comité devant conduire ce projet.

Bulletin français 1 mai 2023


ANNEE INTERNATIONALE DU DIALOGUE DE PAIX

Il n’y a pas eu beaucoup de publicité, mais l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé cette année l’Année internationale du dialogue comme garantie de paix.

La proposition est venue du Turkménistan avec 68 co-sponsors comprenant tous les pays d’Asie centrale, reflétant le fait que ces pays soient menacés par la guerre proche en Ukraine. La résolution a été adoptée par consensus bien que des réserves aient été exprimées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Ukraine.

Dans son allocution d’ouverture lors de la cérémonie de lancement en janvier, Vepa Hajiyev, vice-ministre des Affaires étrangères du Turkménistan, a déclaré : « Actuellement, ces principes et objectifs sont particulièrement pertinents dans le contexte des problèmes systémiques existants des relations internationales. Dans ce contexte, nous voyons une tâche commune dans la transformation de l’Année internationale du dialogue comme garantie de paix en un puissant processus constructif conçu pour fournir une incitation au dialogue, à la coopération et à la compréhension mutuelle”. D’autres intervenants à la cérémonie de lancement ont considéré l’année comme la mise en œuvre de la Déclaration et programme d’action sur une culture de la paix de 1999.

Concernant la guerre en Ukraine, une nouvelle proposition de la Chine insiste sur le fait que “le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts favorables au règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester engagée à la bonne approche pour promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible et créer les conditions et les plates-formes pour la reprise des négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.”

Selon l’analyse du Mouvement de la paix français, la proposition chinoise a été soutenue par de nombreux commentateurs du Sud, alors qu’elle a été rejetée par les États-Unis et leurs alliés européens. Certains pays asiatiques ont toutefois fait remarquer que la Chine devrait respecter ces principes à l’égard de Taïwan.

Des dialogues pour la paix sont en cours sous les auspices de l’Union parlementaire internationale, notamment entre les parties opposées aux conflits en Ukraine, en Palestine et à Chypre.

Une autre voix importante pour la paix par le dialogue est celle du Pape François. Dans une vidéo diffusée dans le monde entier le 6 février, le pape déclare que “le moment est venu de vivre dans un esprit de fraternité et de construire une culture de la paix”. Ces dernières années, le pape a mis l’accent sur le dialogue pour la paix avec les autres religions, comme lors de sa rencontre avec le grand imam d’Al-Azhar en Égypte en 2019 et de son voyage cette année en Afrique avec l’archevêque de Cantorbéry et le modérateur de l’Assemblée générale. de l’Église d’Écosse.

En Afrique, un continent déchiré par de nombreux conflits armés, il y a des voix importantes pour la paix par le dialogue.

S’exprimant lors d’un Forum mondial sur la sécurité, le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, a fait sensation en déclarant : « Il faut dialoguer avec les groupes terroristes armés. . . En tout état de cause, le dialogue est l’un des moyens typiquement africains de règlement des conflits et d’apaisement des tensions. Je pense qu’en tant qu’Africains, nous devons trouver nos propres moyens pour résoudre les crises qui ont miné nos sociétés.”

A propos des traditions africaines de règlement des conflits, un récent hommage au grand poète de Madagascar, Jean Joseph Rabearivelo, souligne que “A travers la diversité culturelle, qui doit se nourrir d’un dialogue permanent et sans arrière-pensées, nous sommes riches de nos différences !”

Une large approche de dialogue est soutenue au Burkina Faso par l’ONG Search for Common Ground. Plus de 500 participants, dont des autorités locales, des chefs religieux et coutumiers et des représentants de huit communautés ont pris part à un événement en mars. La forte participation des femmes, avec 300 présentes, a souligné leur rôle crucial. Le pays voisin du Niger a fait du dialogue avec les groupes extrémistes violents un élément important de sa stratégie. En incluant le dialogue dans ses efforts de lutte contre le terrorisme, le Niger expérimente une approche similaire à celles de l’Algérie et de la Mauritanie, qui sous-tendent leur protection depuis une décennie contre la violence djjihadiste.

En Amérique latine, où le dialogue a rendu possible les accords de paix en Colombie, un autre pas en avant a été franchi ce mois-ci lorsque le groupe rebelle dissident Estado Mayor Central (EMC) a finalement accepté d’entamer des pourparlers de paix avec le gouvernement. Et au Mexique, aussi déchiré par la violence, une conférence nationale pour la paix a été convoquée en mars par 175 organisations et groupes. “Nous voulons nous parler, nous écouter, nous comprendre, nous soutenir. Nous voulons imaginer et construire tous les garde-fous possibles pour faire face à la violence et trouver tous les chemins vers la paix.”

En Europe, où la Grèce et la Turquie sont depuis longtemps en conflit, un nouvel engagement de dialogue a été pris par les ministres de la défense de ces pays à la suite d’une visite conjointe dans les régions de Turquie dévastées par le tremblement de terre en février.

En Asie, il semble que le dialogue pour la paix puisse être dangereux. Comme l’explique Al Jazeera, “en vertu de la loi sud-coréenne, il est interdit aux citoyens d’entrer en contact avec des personnes ou des organisations nord-coréennes à moins qu’ils ne reçoivent l’autorisation du gouvernement”. Malgré cela, les deux plus grands syndicats sud-coréens, le KCTU et le FKTU, ont signé l’automne dernier une déclaration commune avec leur syndicat frère en Corée du Nord, s’opposant aux exercices de guerre américains. Le gouvernement sud-coréen a répondu par une répression. En janvier, le service national de renseignement a fait une descente dans les bureaux de la KCTU. Plusieurs organisateurs et dirigeants syndicaux ont été inculpés en vertu de la loi anticommuniste sur la sécurité nationale, accusés d’être des espions pour la Corée du Nord.

Dans un monde où le danger d’une guerre nucléaire qui pourrait détruire toute civilisation humaine menace de plus en plus, le besoin de paix par le dialogue est plus important que jamais. Espérons que tous les dirigeants du monde s’engageront dans ce dialogue. expériences en matière de médiation, de leadership et d’efforts de consolidation de la paix”.

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



United Nations International Year of Dialogue as a Guarantee of Peace, 2023 

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Pour une Culture de la Non-Violence – la Vidéo du Pape

DÉVELOPPEMENT DURABLE



BRICS: A New Leader’s Big Banking Opportunity to Improve Global Development

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Mouvement de la Paix: Plan de Paix Chinois

  

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Les artisanes de la paix appellent à une paix holistique et durable

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Brazil: Lula creates working group to combat violence in schools

DROITS DE L’HOMME



La Situation des Droits Humains dans le Monde: Amnesty International – Rapport 2022/23

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Search for Common Ground – Burkina Faso Promeut la Résilience Communautaire à travers le Dialogue et des Initiatives de Paix à Ouahigouya

Les artisanes de la paix appellent à une paix holistique et durable

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article du Conseil œcuménique des Églises

Une participation importante des femmes dans la résolution des conflits et l’édification de la paix est bénéfique pour atteindre une paix plus durable. Telle est la conclusion d’une table ronde d’artisanes de la paix, qui s’est tenue après la projection d’un documentaire portant sur l’initiative de 2015 «Women Cross the DMZ».

La première européenne du documentaire «Crossings» a eu lieu le 21 mars au Centre œcuménique à Genève, dans le cadre du soutien du Conseil œcuménique des Églises à la campagne pour la paix en Corée et en appui aux efforts des Églises de Corée pour défendre une paix durable dans la région.


Les participantes à la table ronde et les personnes les soutenant après la projection du documentaire «Crossings» au Centre œcuménique, à Genève, le 21 mars 2023. Photo: Ivars Kupcis/COE

Dirigé par Deann Borshay Lien, réalisatrice primée aux Emmy Awards, le film explore les questions tenaces de l’héritage de la guerre dans la péninsule coréenne et le rôle important et inspirant que les femmes peuvent jouer dans la résolution des conflits les plus insolubles du monde.

Le documentaire «Crossings» reconnaît et célèbre en particulier l’implication des femmes dans les efforts de paix dans la péninsule coréenne. Il suit 30 artisanes de la paix de différentes parties du monde dans leur traversée historique de la zone démilitarisée (DMZ) de la Corée du Nord vers la Corée du Sud, appelant à la fin de la guerre de Corée et à la paix dans la péninsule coréenne.

Mimi Han, l’une des participantes à la table ronde et artisane de la paix présentée dans le documentaire, vice-présidente de la World YWCA (Alliance mondiale des Unions chrétiennes féminines), a fait la remarque suivante: «Il reste une autre traversée à accomplir, un voyage à travers nous-mêmes en Corée du Sud. Et ce, malheureusement, même au sein de la communauté de foi. Il est triste de confesser qu’il existe une immense DMZ, ou un 38e parallèle, en nous-mêmes.» Pour Mimi Han, ce film démontre combien il est important de dépasser nos propres limites et de franchir nos propres barrières en soulignant l’exemple inspirant de femmes provenant de différents contextes, se rassemblant et œuvrant pour un objectif commun.

«Lorsque j’étais enfant, mes parents me disaient souvent: sois artisane de la paix et pratique la paix dans ta vie quotidienne», a expliqué Young Mi Cho, une autre des participantes à la table ronde, directrice exécutive du mouvement des femmes coréennes pour la paix (Korean Women’s Movement for Peace). «Les femmes peuvent traverser les frontières qui sont en elles-mêmes, faire la différence et atteindre l’objectif par d’autres moyens. Nous voulons arrêter la guerre et rendre le monde meilleur, en travaillant tous et toutes ensemble.»

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Question for this article:

Do women have a special role to play in the peace movement?

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Pour Peter Prove, directeur de la Commission des Églises pour les affaires internationales du COE, le film nous aide à comprendre que la division durable de la péninsule coréenne n’est pas un reliquat de la guerre froide, «qui était principalement un conflit opposant des hommes blancs».

«Face à cette réalité historique, nous devons opter pour une approche plus inclusive afin de résoudre cette problématique. En plus de donner du pouvoir à des artisanes de la paix du monde entier, cela signifie aussi rendre le pouvoir au peuple coréen, du Nord et du Sud», a déclaré P. Prove. «L’édification de la paix dans la péninsule coréenne doit en définitive être le projet commun des Coréennes et des Coréens, et ne doit pas être entravée par des hommes blancs ailleurs dans le monde.»

L’implication des femmes dans la transformation des situations de conflit est une chose que l’on voit beaucoup dans le récit biblique, explique la pasteure Nicole Ashwood, responsable de programme du COE «Une communauté juste de femmes et d’hommes». «Ce qui m’a marquée dans le film, c’est que même si parfois les femmes fléchissent et s’interrogent sur la meilleure manière de faire face à l’obstruction et à l’opposition, elles comprennent que présenter un front uni est nécessaire et que leur force et leur pouvoir viennent aussi de leur unité. L’Église est appelée à s’impliquer dans le plaidoyer et à s’associer à la quête de paix des femmes en Corée», a expliqué N. Ashwood.

Bien que très différentes au premier abord, les femmes du groupe présenté dans le film partagent des expériences de la guerre et des processus de paix très similaires, a remarqué Ewa Eriksson Fortier, l’une des représentantes de Women Cross the DMZ, également leader de longue date du travail humanitaire en Corée du Nord.

«Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté une résolution visant à inclure les femmes dans les processus de paix et de résolution des conflits. Le cadre légal existe donc. De nombreux pays ont élaboré des plans nationaux pour mettre en œuvre cette résolution, mais l’implémentation en elle-même fait face à de fortes résistances ou est reléguée à un niveau de priorité inférieur dans beaucoup de pays», a expliqué E. Eriksson Fortier. Et d’ajouter que la situation actuelle à l’international s’est dégradée avec la guerre en Ukraine et que les mouvements de paix dans le monde vont devoir surmonter beaucoup de résistances. «Mais nous ne devons jamais abandonner.»

«Lorsque nous, les femmes, appelons à la paix, nous ne sommes pas simplement en train de parler de paix au sens de sécurité nationale, mais au sens d’absence de guerre, de conflit et d’armes», a ajouté Mimi Han pendant les échanges. «Nous parlons de sécurité commune, de sécurité humaine. Nous voyons plutôt la paix dans sa globalité, comprenant la sécurité socio-économique, sanitaire, environnementale et climatique. C’est pourquoi nous croyons qu’une participation significative des femmes, que le partage du pouvoir, apporte une paix plus durable.»

La situation politique actuelle est un bon moment pour développer plus largement le mouvement pacifiste en Corée, ainsi que le mouvement des femmes coréennes pour la paix, a fait remarquer Young Mi Cho. «Avec notre mouvement pour la paix, nous voulons toucher les populations non seulement en Corée, mais aussi dans d’autres pays frappés par des situations de conflit. Comme le conclut le film, lançons-nous! Nous devons le faire, et nous devons le faire ensemble», a déclaré l’artisane de la paix coréenne, encourageant les femmes du monde entier à rassembler leurs forces en faveur de la paix.

Le pasteur Peter Cruchley, directeur de la Commission de Mission et d’évangélisation du COE, assurait la modération de la table ronde. Co-sponsors de la projection du documentaire: Women Cross the DMZ (WCDMZ), Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL), Initiative des femmes Nobel (Nobel Women’s Initiative, NWI) et mouvement des femmes coréennes pour la paix (Korean Women’s Movement for Peace, KWMP).

Alors que 2023 marque le 70e anniversaire de l’accord d’armistice suspendant la guerre de Corée sans y mettre fin, le Conseil œcuménique des Églises appelle les Églises du monde entier à s’associer à la campagne pour la paix en Corée. Cette campagne demande le remplacement de l’accord d’armistice par un traité de paix permanent pour la péninsule coréenne.

La Situation des Droits Humains dans le Monde: Amnesty International – Rapport 2022/23

DROITS DE L’HOMME .

Un rapport de Amnesty International

* Le Rapport annuel d’Amnesty International pour 2022 met en évidence l’existence à travers le monde de deux poids deux mesures en matière de droits humains, ainsi que l’incapacité de la communauté internationale à s’unir autour d’une application systématique des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux.

* La réaction ferme de l’Occident à l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine contraste fortement avec le manque déplorable d’actions dignes de ce nom face aux graves violations commises par certains de ses alliés, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et Israël.

* Les droits des femmes et la liberté de manifester sont menacés par les États, qui manquent à leur obligation de protéger et de respecter les droits sur leur territoire.

* À l’approche des 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Amnesty International tient à rappeler qu’un système international fondé sur des règles doit s’appuyer sur les droits humains et s’appliquer à tous et à toutes, partout dans le monde.

L’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie en 2022 a donné lieu à de nombreux crimes de guerre, déclenché une crise mondiale dans les secteurs de l’énergie et des denrées alimentaires, et cherché à perturber encore davantage un système multilatéral déjà faible. Elle a aussi dévoilé au grand jour l’hypocrisie des États occidentaux, qui ont réagi avec force à l’agression russe mais ont fermé les yeux sur de graves violations commises ailleurs, voire en ont été complices, a déclaré Amnesty International lors de la publication de son bilan annuel de la situation des droits humains à travers le monde.

Le Rapport 2022/23 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde constate que la pratique de deux poids deux mesures et les réponses insuffisantes aux atteintes aux droits humains commises aux quatre coins de la planète ont alimenté l’impunité et l’instabilité. Citons par exemple le silence assourdissant sur le bilan de l’Arabie saoudite en matière de droits fondamentaux, la passivité à propos de l’Égypte et le refus d’affronter le système d’apartheid mis en place par Israël contre les Palestinien·ne·s.

Ce rapport dénonce aussi le recours par la Chine à la manière forte pour étouffer toute action internationale sur les crimes contre l’humanité qu’elle a commis, ainsi que l’incapacité des institutions mondiales et régionales (paralysées par la priorité donnée par leurs membres à leurs propres intérêts) à répondre de manière satisfaisante à des conflits qui font des milliers de morts, par exemple en Éthiopie, au Myanmar et au Yémen. « L’invasion de l’Ukraine par la Russie est un exemple glaçant de ce qui peut se produire quand des États pensent pouvoir faire fi du droit international et violer les droits humains en toute impunité », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

« La Déclaration universelle des droits de l’homme est née il y a 75 ans des cendres de la Seconde Guerre mondiale. Sa pierre angulaire est la reconnaissance universelle du fait que tout le monde a des droits et des libertés fondamentales. Les droits humains ne doivent pas se perdre dans le chaos de la dynamique mondiale du pouvoir. Ils doivent guider le monde alors qu’il évolue dans un environnement de plus en plus instable et dangereux. Nous ne devons pas attendre que le monde brûle une nouvelle fois. »

La pratique honteuse de deux poids, deux mesures ouvre la voie à de nouvelles atteintes aux droits humains

L’invasion de grande ampleur de l’Ukraine par la Russie a déclenché l’une des pires crises humanitaires et relatives aux droits humains de l’histoire européenne récente. Ce conflit a non seulement entraîné des déplacements massifs, des crimes de guerre et une insécurité énergétique et alimentaire, mais aussi réveillé le spectre effrayant de la guerre nucléaire.

La réaction a été rapide. L’Occident a imposé des sanctions économiques à Moscou et envoyé une aide militaire à Kiev, tandis que la Cour pénale internationale ouvrait une enquête sur les crimes de guerre en Ukraine et que l’Assemblée générale des Nations unies votait la condamnation de l’invasion russe, qualifiée d’acte d’agression. Cependant, cette réponse ferme et bienvenue a fortement contrasté avec les précédentes réactions aux violations massives commises par la Russie et d’autres pays, ainsi qu’avec l’insuffisance affligeante des réactions à d’autres conflits, comme en Éthiopie et au Myanmar.

« Si le système avait fonctionné et demandé des comptes à la Russie pour ses crimes avérés en Tchétchénie et en Syrie, des milliers de vies auraient pu être sauvées à l’époque et aujourd’hui, en Ukraine et ailleurs. Au lieu de cela, nous nous retrouvons avec encore plus de souffrance et de dévastation », a déclaré Agnès Callamard.

« Si, pour l’avenir, il est une leçon à tirer de la guerre d’agression menée par la Russie, c’est qu’il est fondamental de disposer d’un ordre international fondé sur des règles appliquées de manière effective et cohérente. Tous les États doivent accentuer leurs efforts pour aboutir à un tel ordre renouvelé qui bénéficie à tout le monde, partout sur la planète. »

Pour les Palestinien·ne·s de Cisjordanie occupée, l’année 2022 a été la plus meurtrière depuis que les Nations unies ont commencé à recenser systématiquement le nombre de victimes, en 2006. Au moins 151 personnes, dont plusieurs dizaines d’enfants, ont ainsi été tuées par les forces israéliennes. Les autorités israéliennes ont continué de chasser des Palestinien·ne·s de chez eux, et le gouvernement a lancé des projets d’extension drastique des colonies illégales dans toute la Cisjordanie occupée. Au lieu d’exiger la fin du système d’apartheid mis en place par Israël, nombre de gouvernements occidentaux ont préféré s’en prendre à celles et ceux qui le dénonçaient.

Les États-Unis ont critiqué haut et fort les violations commises par la Russie en Ukraine et ont accueilli des dizaines de milliers d’Ukrainiennes et Ukrainiens fuyant la guerre mais, en vertu de politiques et de pratiques ancrées dans un racisme à l’égard des personnes noires, ils ont expulsé plus de 25 000 Haïtiennes et Haïtiens entre septembre 2021 et mai 2022, et infligé à nombre de ces personnes des actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Les pays de l’Union européenne ont ouvert leurs frontières aux Ukrainien·ne·s qui fuyaient l’agression russe, montrant que, en tant que bloc parmi les plus riches du monde, ils étaient plus que capable de recevoir un grand nombre de personnes en quête de sécurité et de leur donner accès à la santé, à l’éducation et au logement. En revanche, beaucoup ont laissé leurs portes fermées à celles et ceux qui cherchaient à échapper à la guerre et à la répression en Afghanistan, en Libye et en Syrie.

« Les réactions à l’invasion de l’Ukraine par la Russie nous montrent ce qui peut être fait dès lors que la volonté politique existe. Nous avons assisté à des condamnations mondiales, à des enquêtes sur les crimes commis, et à l’ouverture des frontières aux personnes réfugiées. C’est ainsi que nous devrions réagir à toutes les violations massives des droits humains », a déclaré Agnès Callamard.

Cette politique de deux poids, deux mesures de l’Occident a enhardi des pays comme la Chine, et a permis à l’Arabie saoudite et à l’Égypte d’échapper aux critiques sur leur bilan en matière de droits humains, ou de les ignorer et de s’en détourner.

Ainsi, malgré des violations généralisées, constituant des crimes contre l’humanité, perpétrées contre les Ouïghour·e·s et d’autres minorités musulmanes, la Chine a échappé à toute condamnation internationale de la part de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Le Conseil des droits de l’homme a créé un mandat de rapporteur·euse spécial·e sur la situation des droits humains en Russie et un mécanisme d’enquête sur l’Iran à la suite de la répression meurtrière des manifestations dans ce pays, mais il a décidé par un vote de ne pas enquêter davantage ni même de débattre au sujet des éléments recueillis par les Nations unies elles-mêmes indiquant que des crimes contre l’humanité pouvaient avoir été commis dans le Xinjiang (Chine), et il a renoncé à une résolution sur les Philippines.

« Les pays ont appliqué le droit relatif aux droits humains au cas par cas, faisant preuve au fil du temps d’une hypocrisie flagrante et de deux poids, deux mesures. Les États ne peuvent pas un jour critiquer des violations et le lendemain tolérer des actes similaires dans d’autres pays uniquement parce que leurs intérêts sont en jeu. C’est un comportement inadmissible, qui affaiblit la trame même des droits fondamentaux universels », a déclaré Agnès Callamard.

« Il est aussi nécessaire que les pays qui n’ont pas encore fait entendre leur voix prennent position contre les atteintes aux droits humains quel que soit l’endroit où elles se produisent. Nous avons besoin de moins d’hypocrisie, de moins de cynisme et de plus d’action cohérente, fondée sur des principes et ambitieuse de la part de tous les États pour promouvoir et protéger l’ensemble des droits. »

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Question(s) related to this article:

What is the state of human rights in the world today?

Une répression brutale de la dissidence partout dans le monde

En 2022, en Russie, des dissident·e·s ont été traduits en justice et des médias fermés pour avoir simplement osé mentionner la guerre en Ukraine. Des journalistes ont été emprisonnés en Afghanistan, au Bélarus, en Éthiopie, au Myanmar, en Russie et dans des dizaines d’autres pays du monde frappés par des conflits.

En Australie, en Inde, en Indonésie et au Royaume-Uni, les autorités ont adopté de nouvelles lois imposant des restrictions sur les manifestations, tandis qu’au Sri Lanka elles ont utilisé des pouvoirs d’exception pour réprimer le mouvement de protestation massif contre la crise économique croissante. La législation du Royaume-Uni donne aux policiers des pouvoirs extrêmement larges, notamment la possibilité d’interdire les « manifestations bruyantes », ce qui porte atteinte aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

La technologie a été utilisée comme une arme contre de nombreuses personnes, pour les réduire au silence, empêcher des rassemblements publics ou faire de la désinformation.

Les autorités iraniennes ont répondu au soulèvement sans précédent contre des décennies d’oppression par une force illégale, tirant des balles réelles, des projectiles en métal et du gaz lacrymogène, et rouant de coups les protestataires. Plusieurs centaines de personnes, dont des dizaines d’enfants, ont été tuées. En décembre, les forces de sécurité péruviennes ont eu recours à une force illégale, en particulier contre des membres de peuples autochtones et des campesinos, en réaction aux manifestations pendant la crise politique qui a suivi la destitution du président Pedro Castillo. La répression a aussi touché des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des opposant·e·s politiques, par exemple au Mozambique et au Zimbabwe..

En réaction aux menaces croissantes visant le droit de manifester, Amnesty International a lancé en 2022 une campagne mondiale destinée à contrer les efforts redoublés que déploient certains États pour saper le droit fondamental à la liberté de réunion pacifique. Dans le cadre de cette campagne, l’organisation demande l’adoption d’un traité contre le commerce des instruments de torture, qui interdirait la fabrication et le commerce des équipements de maintien de l’ordre intrinsèquement abusifs et contrôlerait le commerce de ceux qui sont souvent utilisés pour commettre des actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Les femmes frappées de plein fouet en l’absence de protection et de respect de leurs droits par les États

La répression de la dissidence et l’incohérence des politiques en matière de droits humains ont aussi eu de lourdes répercussions sur les droits des femmes.

La Cour suprême des États-Unis a invalidé la garantie constitutionnelle qui protégeait depuis des années le droit à l’avortement, remettant ainsi en cause d’autres droits humains, tels que les droits à la vie, à la santé, au respect de la vie privé, à la sécurité et à la non-discrimination de millions de femmes, de filles et d’autres personnes pouvant être enceintes.

À la fin de 2022, plusieurs États des États-Unis avaient adopté des lois interdisant ou restreignant l’accès à l’avortement, tandis qu’en Pologne des militant·e·s étaient poursuivis en justice pour avoir aidé des femmes à se procurer des pilules abortives.

Aux États-Unis, les femmes autochtones continuaient d’être touchées de manière disproportionnée par les viols et les autres formes de violences sexuelles. Au Pakistan, plusieurs meurtres de femmes tuées par un membre de leur famille ont eu un grand retentissement. Malgré cela, le Parlement n’avait toujours pas adopté à la fin de l’année le projet de loi sur la violence domestique en instance depuis 2021. En Inde, des violences contre des femmes dalits (opprimées) et adivasis (aborigènes), ainsi que d’autres crimes motivés par la haine liée à la caste, ont été commis en toute impunité.

L’Afghanistan a été le théâtre d’une régression particulièrement forte des droits des femmes et des filles à l’autonomie personnelle, à l’éducation, au travail et à l’accès aux espaces publics, due à de nombreux décrets pris par les talibans. En Iran, la « police des mœurs » a violemment arrêté Mahsa (Zhina) Amini parce qu’elle avait laissé des mèches de cheveux dépasser de son foulard. Cette jeune fille est morte en détention quelques jours plus tard après avoir, selon des témoignages crédibles, été torturée, ce qui a déclenché des manifestations dans tout le pays, au cours desquelles de nombreuses autres femmes et filles ont été blessées, arrêtées ou tuées.

« La volonté des États de contrôler le corps, la sexualité et la vie des femmes et des filles est source de terribles violences, d’oppression et de pertes de potentiel », a déclaré Agnès Callamard.

Une action mondiale cruellement insuffisante face aux menaces pesant sur l’humanité

En 2022, le monde entier a continué de souffrir des conséquences de la pandémie de COVID-19. Le changement climatique, les conflits et les crises économiques provoquées en partie par l’invasion russe de l’Ukraine ont encore aggravé les menaces pesant sur les droits humains.

Du fait de la crise économique, 97 % de la population vivait dans la pauvreté en Afghanistan. En Haïti, plus de 40 % de la population se trouvait en situation d’insécurité alimentaire aiguë à cause de la crise politique et humanitaire, exacerbée par la violence généralisée des gangs.

Les phénomènes météorologiques extrêmes accentués par le réchauffement rapide de la planète ont provoqué la famine et la maladie dans plusieurs pays d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne, tels que le Nigeria et le Pakistan, où les inondations ont eu des effets catastrophiques sur la vie et les moyens de subsistance de la population et ont provoqué des épidémies de maladies à transmission hydrique, qui ont fait des centaines de morts.

Dans ce contexte, les États n’ont pas agi dans l’intérêt supérieur de l’humanité et n’ont pas su réduire leur dépendance aux énergies fossiles, principal facteur qui nous pousse vers la plus grande menace à la vie que nous ayons jamais connue. Cet échec collectif est un autre exemple flagrant de la faiblesse des systèmes multilatéraux actuels.

« Le monde est assailli de crises qui se télescopent : multiplication des conflits armés, cruauté de l’économie mondiale, qui laisse trop d’États accablés par une dette insoutenable, abus en matière de fiscalité des entreprises, utilisation de la technologie comme une arme, crise climatique, évolution des rapports de pouvoir, etc. Nous n’avons aucune chance de survivre à ces crises sans institutions internationales aptes à s’acquitter de leurs fonctions », a déclaré Agnès Callamard.

Des institutions internationales défaillantes à remettre en état de marche

Il est indispensable que les institutions et les systèmes internationaux destinés à protéger nos droits soient renforcés plutôt qu’affaiblis. La première étape est de financer pleinement les mécanismes de défense des droits humains des Nations unies, afin que des enquêtes puissent être menées, que l’obligation de rendre des comptes soit garantie et que justice soit rendue.

Amnesty International demande aussi une réforme du principal organe de prise de décisions de l’ONU, le Conseil de sécurité, afin de faire entendre la voix des pays et des situations qui sont traditionnellement ignorés, en particulier dans l’hémisphère sud.

« Le système international a besoin d’être sérieusement réformé pour tenir compte des réalités actuelles. Nous ne pouvons pas laisser les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies continuer de brandir leur pouvoir de veto et d’abuser de leurs privilèges sans contrôle. Le manque de transparence et d’efficacité du processus de prise de décisions du Conseil de sécurité expose la totalité du système à la manipulation, aux abus et aux dysfonctionnements », a déclaré Agnès Callamard.

Heureusement, tandis que les gouvernements obnubilés par leurs propres intérêts ne font rien pour mettre nos droits fondamentaux au premier plan, le mouvement de défense des droits humains montre qu’il reste possible de tirer de l’inspiration et de l’espoir des populations mêmes que les États devraient protéger.

En Colombie, l’action militante et judiciaire persistante en faveur des droits des femmes a joué un rôle dans la décision de la Cour constitutionnelle de dépénaliser l’avortement pendant les 24 premières semaines de la grossesse. Au Soudan du Sud, Magai Matiop Ngong, condamné à mort à l’âge de 15 ans en 2017, a été libéré de prison. Sa remise en liberté est intervenue après qu’une pétition réclamant sa libération a recueilli plusieurs milliers de signatures à travers le monde.

Au Guatemala, le militant écologiste autochtone maya Bernardo Caal Xol a bénéficié d’une libération conditionnelle après avoir passé quatre ans en détention sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. En Espagne, après des années de campagne des mouvements de défense des femmes, le Parlement a adopté une loi plaçant le consentement au cœur de la définition juridique du viol. Le Kazakhstan et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont abrogé la peine de mort.

« Alors qu’il serait facile de céder au désespoir face aux atrocités et aux atteintes aux droits humains, des gens ont montré tout au long de l’année 2022 que nous ne sommes pas impuissant·e·s », a déclaré Agnès Callamard.

« Nous avons été témoins d’actes de défiance iconiques, comme les manifestations de femmes afghanes contestant le régime taliban et des femmes iraniennes marchant tête nue en public ou se coupant les cheveux pour protester contre les lois sur le port obligatoire du voile. Des millions de personnes soumises à l’oppression systématique du patriarcat ou du racisme sont descendues dans la rue pour réclamer un avenir meilleur. Elles l’avaient déjà fait les années précédentes et ont recommencé en 2022. Cela devrait rappeler aux détenteurs du pouvoir que nous ne serons jamais des spectateurs et spectatrices passifs de leurs attaques contre notre dignité, notre égalité et notre liberté. »

 

Mouvement de la Paix: Non à l’Économie de Guerre

DESARMAMENT & SECURITE .

Un communiqué de presse du Mouvement de la Paix

Non à l’économie de guerre proposée par le Président de la République à travers le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM 2024-2030) de 413 milliards d’€ (soit 40% d’augmentation par rapport à la loi antérieure), qui  inclut de l’ordre de 50 milliards d’euros pour les armes nucléaires


Dans ses vœux aux armées, prononcés sur la base aérienne de Mont-de-Marsan le 20 janvier 2023, le Président Macron a déclaré sa volonté « que la loi de programmation militaire 2024-2030 traduise des efforts considérables… qui nous obligent pour des décennies… car nous ne devons jamais être en retard d’une guerre, mais nous devons avoir une guerre d’avance » ! Il propose une nouvelle LPM de 413 milliards d’euros (+ 40% par rapport à la dernière LPM) dont une cinquantaine de milliards pour les armes nucléaires, en violation du TNP (Traité de Non-Prolifération Nucléaire signé par la France) et du TIAN (Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, entré en vigueur le 21 janvier 2021).

Nous refusons ce pognon de dingue pour la guerre ! Oui à une économie pour la Paix ! Refusons d’être entraînés dans cette logique de guerre dont nous subissons déjà les  conséquences économiques, financières, sociales et écologiques désastreuses dont nous avons du mal à imaginer l’ampleur à venir, y inclus en cas d’utilisation des armes nucléaires. Exigeons la réorientation des budgets vers les besoins sociaux : salaires, retraites, santé – hôpitaux, éducation et recherche, services publics – création d’emplois, lutte pour réduire le changement climatique !

La France doit choisir le camp de la PAIX et de la justice sociale et climatique.  La France doit agir pour une issue politique et diplomatique à la guerre en Ukraine et pour tous les conflits en cours (Palestine, Yémen, Kivu etc) au lieu d’engager notre pays dans le cycle infernal de la guerre entretenu par le lobby militaro-industriel qui seul en profite.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

La France, au lieu de s’insérer dans les orientations de l’Otan, doit proposer et agir pour des solutions en s’appuyant sur la Charte des Nations Unies (*), des ODD (Objectifs de Développement Durable), les travaux du GIEC et les Résolutions de l’ONU pour une Culture de la Paix.

La guerre n’est jamais la solution, mais toujours le pire pour les peuples ! La sécurité humaine des peuples (physique, sanitaire, alimentaire, sociale, écologique) ne peut se développer sans la PAIX.

Le Mouvement de la Paix appelle la population à agir, dans le plus large rassemblement populaire, pour construire ensemble notre futur à travers une campagne de mobilisation qui se déroulera du 6 avril à fin juin avec un temps fort le 21 mai avec des rassemblements sur les lieux liés aux armes nucléaires (Base de SNLE-NG de L’île longue près de Brest, Le Barp en Aquitaine (essais nucléaires en laboratoire) etc : « Construisons un futur pour la vie, la Paix, la justice sociale et climatique, incluant  le désarmement nucléaire ».

Notre objectif est de convaincre le plus grand nombre possible de parlementaires de voter contre cette loi de programmation militaire, de dire non à ce projet d’économie de guerre et d’obtenir que la France agisse avec détermination, en tant que signataire du TNP (traité de non-prolifération nucléaire), en faveur du désarmement nucléaire en signant le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

Monsieur Le Président de la République, mesdames et messieurs les parlementaires « OTEZ-VOUS LA BOMBE DU CRANE !)

Campagne initiée par le Mouvement de la Paix

C’est en agissant ensemble, au-delà de nos différences d’opinions et d’appartenance, que nous pouvons faire valoir d’autres alternatives, alerter nos élus, nos parlementaires, générer un débat au sein de la société avant le vote de la LPM. Cette campagne d’alerte citoyenne ne peut réussir que si chacune et chacun d’entre nous devient acteur-actrice et fait un geste, une action pour la paix, là où il vit, travaille, étudie.

Faisons circuler l’info dans notre famille, dans nos réseaux d’amis, de collègues de travail, dans nos syndicats, associations de parents d’élèves, associations très diverses, dans les universités et lycées, sur les marchés, à la sortie des métros, dans nos quartiers, nos HLM, dans les manifs sociales, en diffusant des flyers d’information dans les boites aux lettres, en se rassemblant pour en discuter.

A cet effet une boîte à outils vous est proposée et sera mise à jour :