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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Grenoble, France : Ecole de la Paix

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE .

Discours par Matthieu Damian, Director de l’Ecole de la Paix au Forum mondial sur les violences urbaine et éducation pour le vivre ensemble et la paix, Madrid, Avril 2017,

A Grenoble nous avons commencé il y a plusieurs années un projet d’éducation à la paix dont l’objectif est d’accompagner les jeunes grenoblois tout au long de leur scolarité à devenir des citoyens engagés et responsables. Puisque je n’ai que 5 minutes, je vais aller directement aux 6 grands point de ce programme.

Tout d’abord, nous faisons un diagnostic du territoire dans lequel nous intervenons. Nous intervenons dans des quartiers compliqués de la ville de Grenoble, où il y a du chômage, où il y a de la violence urbaine etc… Nous allons voir les écoles, les collèges, les lycées les centres socio éducatifs pour leur demander quels sont leurs besoins. Nous n’arrivons pas avec nos solutions, nous demandons d’abord quels sont les besoins.

Ensuite, nous avons cette volonté associative de travailler dans ces différents quartiers sur la durée parce que rien de grand ne peut se faire sans la durée.

Troisièmement, nous proposons un certain nombre d’outils pédagogiques de l’École de la Paix qui sont basés sur ce qu’on appelle des images mentales.

Dans le dessin animé de Pixar, Vice Versa, on parle de 5 grandes émotions : la peur, la colère, la joie la tristesse et le dégoût. On peut voir que les personnages ont pour chacune de ces émotions beaucoup de souvenirs associées, positifs ou négatifs qui sont autant d’images mentales. .

A l’École de la Paix, nous proposons un certain nombre d’image mentale en faveur du vivre ensemble.

(Cliquez ici pour l’article en anglais. )

Latest Discussion

How can culture of peace be developed at the municipal level?

Les images mentales, qu’est ce que c’est ? Ça peut être un conte, une attitude, des actions en faveur de la paix ou évidemment en faveur de la violence. Le présupposé de la logique de l’école de la paix c’est de proposer un certain nombre d’outils pédagogiques en faveur de la paix, pour qu’au moment où l’enfant ou l’élève doit prendre une décision, il aille chercher dans son trésor intérieur et choisisse les images mentales dont il est pourvu pour prendre une bonne décision.

En revanche, on sait que si l’enfant a des images mentales négatives, il sera plus amené à prendre des mauvaises décisions. D’où l’importance de répéter régulièrement des images mentales positives et de les incarner si possible. Car si vous avez des personnes qui parlent d’images mentales positives et qui ne les incarnent pas, il y a évidemment un problème.

Le quatrième aspect est un proverbe africain,« il faut tout un village pour éduquer un enfant ».

L’école de la paix ne réussira pas seule, nous ne sommes pas des magiciens. On fait donc intervenir des juges, des policiers, des pompiers, pour que dans ces endroits où la puissance publique est de moins en moins respectée pour différentes raisons, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, on réinstaure un dialogue entre les pouvoirs publics et certains jeunes. Par exemple, quand le policier arrive en classe, très souvent, les élèves sont dans une attitude corporelle négative, avec le corps penché en arrière. A la fin de l’intervention, leur corps est beaucoup plus penché en avant. Alertes, les enfants sont beaucoup plus à l’écoute et il y a des mains qui se lèvent.

Ça ne change pas tout, évidemment, mais ça contribue à jouer le rôle de société civile.

Cinquième aspect, nous intervenons non pas seulement dans les écoles mais aussi dans des centres socioculturels le mercredi après midi pour redoubler les messages que nous avons passé dans les écoles, parce que la pédagogie, c’est la répétition.

Enfin, nous essayons d’inclure les parents dans notre action. Pour ce faire, on les invite à nos actions via du théâtre forum dans lequel leurs enfants jouent des rôles sur lesquels ils réagissent sur la citoyenneté ou pas. On se rend compte via le théâtre forum que c’est souvent les enfants qui posent problème qui ont eut même les solutions pour le « vivre-ensemble ». Donc ça c’est vraiment quelque chose d’assez génial que que de pouvoir dire à l’enfant qui pose problème « tu poses problème mais tu as aussi la solution, donc montre le nous » et très souvent, ils jouent le jeu avec beaucoup d’envie.

Bulletin français 1 mai 2017

MARCHER POUR SAUVER LA PLANÈTE .

Deux mobilisations importantes pour la préservation de la planète ont eu lieu ce mois-ci sur le continent Nord-Americain. Près d’un million de personnes se sont engagés à travers les États-Unis et le Canada dans la Marche pour les Sciences le 22 avril. Une semaine plus tard, au moins un quart de million de gens ont participé à la Marche des Peuples pour le Climat.

À la principale Marche pour les Sciences à Washington, DC, le scientifique américain Bill Nye, coprésident d’honneur de l’événement, a prononcé un discours à une foule de dizaines de milliers de personnes sous une pluie battante. «Montrer au monde que la science est pour tous. Nos législateurs doivent savoir et accepter que la science sert chacun de nous », a déclaré Nye avant de crier:« Sauvez la planète!

Pour la Marche des Peuples pour le Climat une semaine plus tard, plus de 200 000 personnes ont participé à la marche de Washington, et plus ou moins 50 000 autres dans 370 manifestations à travers le pays. Selon son coordonnateur national, «cette marche est née d’un renforcement des relations entre organisations et mouvements progressistes les plus importants du pays … pour faire pression sur les leaders mondiaux afin qu’ils agissent sur le changement climatique. Il y avait une simple demande: Agir! . . . Agir sur le climat tout en créant des emplois, en investissant dans les communautés autochtones et en protégeant les travailleurs qui seront touchés par la transition vers une nouvelle économie d’énergie propre et renouvelable.

Si l’on devait cartographier les plus grandes mobilisations, cela ressemblerait presque à la carte que nous avons publiée en janvier pour les marches des femmes contre l’inauguration du président Trump. C’était à peu près la même carte que celle montrant les résultats des élections.

La marche pour la science a été convenablement fixée pour le 22 avril, date reconnue par les Nations Unies comme la Journée internationale de la Terre nourricière.

L’initiative de l’ONU est venue de l’Amérique latine et, elle a été en fait célébrée cette année dans la plupart des pays d’Amérique du Sud. Les déclarations des présidents de Bolivie et du Venezuela l’ont liée à la culture de la paix et au socialisme. En plus de la Bolivie et du Venezuela, nous avons donné des détails sur les célébrations au Mexique, au Chili, en Colombie, au Honduras, au Nicaragua, au Panama, au Pérou et en Argentine.

Par exemple, au Honduras, des organisations environnementales publiques et privées ont planté des milliers d’arbres dans les zones urbaines et rurales afin de sensibiliser à l’importance de prendre soin de la planète, tandis qu’en Argentine il y avait des ateliers, des activités écologiques et même le premier “festival biologique” de musique dans la ville de Rosario.

En plus des marches scientifiques, il y a eu beaucoup d’autres célébrations d’Earthday aux États-Unis et au Canada. Celles-ci incluaient des foires avec des activités éducatives, des plantations d’arbres et des nettoyages environnementaux communautaires. L’événement d l’Earthday du Dakota du Nord a été organisé par les cavaliers de la “Dakota Exile Healing Ride” qui ont célébré le «Traité du maïs sucré» qui s’est produit en 1870 avec les tribus Chippewa et Sioux. Ils ont appelé à «partager nos responsabilités à l’égard des terres et de l’eau, ainsi que le respect des cultures et des traditions de chacun en partageant comme ont fait les Dakota».

On aurait espéré que Earthday et la Journée internationale de la Terre nourricière soient célébrés à travers le monde, montrant ainsi une conscience croissante pour la culture de la paix, étant donné que le développement durable est l’un de ses huit domaines de programme. En effet, certains affirment que ces célébrations impliquaient «un milliard de personnes» dans “195 pays”. Malheureusement, notre enquête sur les activités de cette Journée dans le monde n’a pas confirmé une participation importante en dehors de l’Amérique du Nord et du Sud.

Certes, il y a une conscience croissante autour du monde que nous incite à agir pour sauver

notre planète, une conscience qui est complementaire à la conscience anti-guerre que nous avons vue lors de la Journée internationale de la paix de l’ONU. Bien que la conscience soit mondiale, il est peut-être opportun que les plus grandes mobilisations actuelles se déroulent aux États-Unis, car c’est l’empire américain qui constitue la plus grande menace à notre planète

      

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



Earth Day around the World – 2017

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Beirut Declaration enhances role of religions in promoting human rights

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Paraná, Brazil: Draft Law for Culture of Peace as public policy

DÉVELOPPEMENT DURABLE



France: Pierre Rabhi décoré de la Légion d’Honneur

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Togo: Les groupements de femmes de la region des Plateaux sensibilisees sur la cohesion sociale et la culture de la paix à Atakpamé

DROITS DE L’HOMME


Sanctuary city leaders vow to remain firm, despite threats from U.S. attorney general

DISARMAMENT ET SECURITÉ



The Inside Story on Our UN Report Calling Israel an Apartheid State

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Togo : Le ministre Lorenzo lance les travaux de master en « culture de la paix et développement »

Togo : Le ministre Lorenzo lance les travaux de master en « culture de la paix et développement »

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de Alwihda Info

Le Ministre de la Communication, de la Culture, des Sports et de la Formation Civique, Guy Madjé LORENZO a ouvert ce mardi [28 mars] dans l’enceinte de l’Institut Régional d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel (IRES-RDEC) à Lomé, les travaux de soutenances de la première promotion (2014-2016) de master en « culture de la paix et développement ».

Pendant quatre semestres de formation, les étudiants ont acquis des compétences théoriques et pratiques sur des sujets tels que, les conflits et les mécanismes de leur résolution, la gestion préventive des conflits. Ils pourront également conduire des projets liés à l’édification de la paix.

Pour le ministre LORENZO, « l’instauration dans la sous-région du master en culture de la paix et le développement, constitue le fruit d’une nouvelle initiative à saluer ». Le ministre de la communication a par ailleurs invité les récipiendaires à servir d’exemple aux futures promotions.

Soulignons que 34 étudiants venus du Bénin, du Niger et du Togo ont suivi la formation. Parmi eux, quatre ont obtenus leur diplôme et cinq autres ont abandonné. L’Institut Régional d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Développement Culturel est une école de formation et d’intégration régionale en matière de la culture en lien avec le développement.

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article)

Question pour cet article:

Togo: Les groupements de femmes de la region des Plateaux sensibilisees sur la cohesion sociale et la culture de la paix à Atakpamé

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de Télévision Togolese

La ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Mme Tchabinandi Kolani Yentchare a entretenu le jeudi, 30 mars à Atakpamé, des populations de la région des Plateaux en l’occurrence les femmes sur l’implication et le rôle de la femme dans le maintien et la culture de la paix.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la tournée de sensibilisation des populations sur la contribution des femmes à la promotion de la cohésion sociale et à la culture de la paix couplée d’appui aux caisses des groupements féminins. Cette sensibilisation, initiée par le ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation est une réponse à la résolution du conseil de sécurité 1325 (2000) qui souligne l’importance d’une pleine participation active des femmes, dans des conditions d’égalité, à la prévention et au règlement des conflits ainsi qu’à l’édification et au maintien de la paix.

L’objectif de cette séance est de renforcer les capacités des femmes sur leur rôle en matière de la culture et du maintien de la paix dans leurs familles et communautés respectives. Il s’agit de les outiller sur les aptitudes favorables à la promotion et à la culture de la paix afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle d’ambassadrice de la paix.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Questions for this article:

Can the women of Africa lead the continent to peace?

(. . . suite)

La ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation a souligné que, dans le cadre des stratégies de maintien de la paix, les 193 Etats membres des Nations Unies ont adopté à l’unanimité en septembre 2015 à New York lors d’un sommet international, les 17 Objectifs de Développement Durable, dont le 16ème objectif met l’accent sur la promotion de sociétés pacifiques et inclusives pour le développement durable, l’accès à la justice pour tous et le renforcement des institutions responsables et efficaces à tous les niveaux. Elle a, à cet effet indiqué que, le Togo s’est inscrit dans cette dynamique et a intégré dans ses stratégies de développement, de cohésion sociale et de promotion de la paix, la notion du genre pour, impliquer tout le monde dans la mise en oeuvre des politiques de développement. Elle a exhorté les femmes à saisir les opportunités que le gouvernement leur offre pour développer des compétences afin de se hisser au même rang que les hommes à des postes de responsabilités sur le plan national voire international. Elle a enfin convié tout un chacun à prôner la paix, la solidarité, la maitrise de soi et le pardon.

Par ailleurs, la ministre Tchabinandi Kolani Yentchare, a remis à quinze groupements de femmes de la région des Plateaux, spécialisés dans la transformation, la conservation et la vente des produits agricoles, des enveloppes financières d’un montant de 400.000 FCFA par groupement soit un total de 6. 000.00 FCFA pour les groupements de femmes de la région des Plateaux. Ce geste est un don du gouvernement et vise à soutenir et appuyer financièrement ces groupements de femmes dans leurs activités génératrices de revenus afin de réduire la pauvreté dans les zones rurales. Elle a également remis, au nom du gouvernement, un lot de matériel composé de 415 paquets de tôles de 0,15 cm ; 415 paquets de tôles de 0,20 cm ; des pointes de tôles de 25 cartons de 50kg aux victimes des catastrophes naturelles entre temps enregistrées dans la région des Plateaux.

Le préfet de l’Ogou, Akakpo Edoh, a au nom des bénéficiaires témoigné sa gratitude au gouvernement pour les multiples actions menées en vue de l’épanouissement de la femme.

France: Pierre Rabhi décoré de la Légion d’Honneur

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par Auguste Bergot pour La Relève et la Peste

Ségolène Royal a remis à Pierre Rabhi les insignes de Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur, récompensant ainsi le parcours hors normes d’un véritable humaniste qui a consacré sa vie au développement de l’agriculture écologique et à la diffusion d’une éthique de vie prônant la « sobriété heureuse ». Retour sur le parcours de ce paysan, écrivain et penseur français d’origine algérienne.


Parcours de vie

Pierre Rabhi est né en 1938 à Kenadsa en Algérie. Après avoir passé sa jeunesse à Oran avec sa famille d’adoption, il part à Paris au moment où la Guerre d’Algérie éclate. Il nourrit alors avec sa femme Michèle le rêve de sortir de la vie urbaine pour adopter un style de vie rural et se tourner vers l’agriculture. Ils se rendent donc en Ardèche, avant la grande vague du mouvement néo-rural de la fin des années 1960, où Pierre Rabhi s’inscrit dans une Maison familiale rurale pour être formé. Il se lance dans l’élevage caprin en refusant le modèle productiviste pour y préférer une méthode expérimentale d’agriculture biodynamique, une méthode consistant à considérer tout domaine agricole comme un organisme vivant le plus autonome et diversifié possible liant les rythmes lunaires et planétaires à l’activité agricole. Devenant à son tour formateur, il fonde en 1985 un centre de formation en agroécologie à Gorom-Gorom au Burkina Faso puis étend la mise en place de programmes de sensibilisation et de formation sur tout le continent africain et plus particulièrement là où la terre est la plus ingrate.

En 1994 il crée l’association « Les Amis de Pierre Rabhi », qui sera renommée successivement « Terre & Humanisme » et « Mouvement Colibri » dont la mission est « d’inspirer, relier et soutenir tous ceux qui participent à construire un nouveau projet de société ». Il a par ailleurs publié une vingtaine d’ouvrages parmi lesquels Vers la sobriété heureuse, L’Agroécologie, une éthique de vie ou encore La puissance de la modération. Ceux-ci appellent à « l’insurrection des consciences » pour humaniser la mondialisation, fédérer l’humanité autour du retour à la terre et sortir du mythe de la croissance indéfinie.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

« Fertiliser les consciences »

Après avoir consacré sa vie à diffuser un modèle alternatif et proposer de nouveaux chemins de pensée, Pierre Rabhi a été décoré jeudi 23 mars de la plus haute décoration honorifique française récompensant les citoyens ayant rendu des « mérites éminents » à la Nation. Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, a souligné dans un discours élogieux son « refus de la servitude volontaire » l’ayant conduit à inventer, produire et surtout « fertiliser les consciences ». Elle rappelle également les termes que Pierre Rabhi a lui-même utilisé pour parler de sa profession et qui résument bien le chemin qu’a voulu suivre et enseigner celui-ci : « l’agriculteur installe une concorde entre la terre et lui-même, il façonne la vie, il n’asservit rien, il est libre en se pliant aux lois de la nature ».

Pierre Rabhi l’humaniste

Fidèle à sa volonté de fertiliser les consciences, Pierre Rabhi a insisté dans son discours sur le rôle crucial de l’éducation. Regrettant l’esthétisation des guerres et des conquêtes, ainsi que « la dualité et la compétitivité » qui régissent notre système scolaire, il plaide pour une éducation qui se fasse « dans la solidarité ». Faisant le constat d’une « humanité en désarroi par rapport à la suite de l’histoire » il milite pour que « l’humanité se reconnaisse comme telle », une et solidaire, engagée ensemble sur son arche originaire. La justesse de son discours est, comme toujours, source de méditation, mais aussi d’espoir.

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter pour cet article.)

Bulletin français 1 avril 2017

. LES FEMMES BOUGENT . .

Puisque l’égalité des femmes est un élément essentiel de la culture de la paix, il faut apprécier la grande mobilisation autour de la Journée de la femme, le 8 mars, et la réunion annuelle de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme.

À l’occasion de cette Journée, les femmes du monde entier ont organisé des marches dans plus de 50 pays. Le reportage photo repris par CPNN inclut des images de l’Ukraine, du Bangladesh, de l’Australie, du Nigéria, de la Géorgie, de la Palestine, de l’Espagne et des Etats-Unis. La mobilisation aux États-Unis où des millions de femmes ont participé à une «journée sans femme» a été particulièrement impressionnante. Elle a été organisée par les médias sociaux de la même façon que les manifestations des femmes le 21 janvier, dans lesquelles plus de 2 millions ont protesté contre les politiques du nouveau président Trump. Nous n’avons trouvé aucun moyen pour mesurer combien de femmes qui ont participé le 8 Mars étaient en grève, ou dans quelle mesure leur refus de faire des achats ce jour là a conduit à la baisse des ventes, mais nous fournissons des liens vers de nombreuses descriptions de la journée dans les médias.

Des femmes militantes ont été présentées en mars par diverses ONG internationales. La Coalition pour la Cour pénale internationale a présenté des femmes qui dirigent la lutte pour la justice en Colombie, au Mexique, aux Philippines, au Liban, en Ukraine et au Mali. Amnesty International a presentté huit portraits de femmes qui affirment «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!». Elles venaient d’Afrique du Sud, du Canada, d’El Salvador, de Chine, d’Afghanistan, de Norvège, d’Arabie saoudite et d’Iran. Et Nonviolent Peaceforce (NP) a rendu hommage à Joan Bernstein: «Joan a été le cœur et l’âme des sections américaines et canadiennes de NP depuis de nombreuses années. Elle a aidé à organiser la conférence à la base de la création de NP et plus tard les conférences annuelles de ces filiales nord-américains. Elle nous a donné la vision, l’inspiration, les ressources, les compétences – et la croyance sans fin que nous pouvions relever à n’importe quel défi.»

Des femmes militantes du monde entier se sont réunis à la Commission des Nations Unies de la condition de la femme (CSW). Les réunions de cette année ont présenté:

– Le thème prioritaire: L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution
– Le thème examiné: Difficultés rencontrées et résultats obtenus dans la réalisation des objectifs de développement durable de l’ONU en faveur des femmes et des filles (conclusions concertées de la cinquante-huitième session)
– La question nouvelle ou tendance: L’autonomisation des femmes autochtones

Ils ont reçu un rapport du Groupe de haut niveau (HLP) du Secrétaire général de l’ONU sur l’autonomisation économique des femmes qui a identifié les sept principaux moteurs de la transformation:

1) s’attaquer aux normes défavorables et promouvoir des modèles positifs;
2) assurer la protection juridique et réformer les lois et règlements discriminatoires;
3) reconnaître, réduire et redistribuer le travail et les soins non rémunérés;
4) la construction d’actifs numériques, financiers et immobiliers;
5) changer la culture et la pratique de l’entreprise,
6) l’amélioration des pratiques du secteur public en matière d’emploi et d’approvisionnement; et
7) renforcer la visibilité, la voix collective et la représentation.

Beaucoup de ces points ont été abordés dans le discours d’ouverture de la CSW par la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka.

Dans l’un des nombreux événements parallèles de la CSW, l’Institut international d’éducation pour la paix et le Pasos Peace Museum ont invité les femmes à utiliser les importantes résolutions existantes de l’ONU comme outils pour atteindre l’égalité:

Résolution 1325 du Conseil de Securité sur les femmes, la paix et la sécurité
– la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
la Déclaration sur les droits des peuples autochtones

Plusieurs orateurs et rapports ont signalé que l’Islande était l’exemple d’un pays où l’égalité des femmes est en train d’être atteinte. Pour célébrer la Journée internationale de la femme, le gouvernement islandais a annoncé qu’il deviendrait le premier pays du monde à exiger des entreprises qu’elles prouvent l’égalite des salaires de leurs employe(é)s, quels que soient leur sexe, leur origine ethnique, leur orientation sexuelle et leur nationalité.

Nous concluons avec les mots de Phumzile Mlambo-Ngcuka, dans son discours à la CSW: «Les développements progressistes nécessaires ne se produisent pas assez vite … développons l’impatience constructive.»

      

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Opening statement by Phumzile Mlambo-Ngcuka, UN Under-Secretary-General and Executive Director of UN Women for the 61st session of the Commission on the Status of Women

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Burkina Faso: Dialogue des religions et des cultures: tenants et aboutissants du symposium de Ouagadougou

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



USA: Video about the Ashland Culture of Peace Commission

DÉVELOPPEMENT DURABLE



France: Ces paysans qui ont racheté un Lidl supermarché

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

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Colombia: Santos Welcomes Approval of Special Jurisdiction for Peace

DROITS DE L’HOMME


Amnesty: Huit portraits de femmes montrent qu’il faut profiter de la Journée internationale des droits des femmes pour affirmer : «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!»

DISARMAMENT ET SECURITÉ



UN commences nuclear abolition negotiations

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Côte d’Ivoire: Police nationale: 639 agents formés à la culture de la paix

Lancement de la 27ème session de la conférence internationale des affaires islamiques

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article dans Nile International

Le haut conseil des affaires islamiques lance les travaux de la 27ème session de la conférence internationale des affaires islamiques au ministère des Waqfs sous le nom de “le rôle des commandants et des preneurs des décisions dans la propagation de la culture de paix et la lutte contre le terrorisme et les défis”.



Les travaux de la conférence internationale des affaires islamiques aurant lieu pendant deux jours sous les auspices du président de la république Abdel Fatah El-Sissi.

Ont assisté à la séance inaugurale de la conférence: le ministre des Waqfs Mohamed Mokhtar Gomaa, le mufti de la république Dr. Chawki Gomaa, et des ambassadeurs de nombre de pays islamiques, arabes et étrangers.

La conférence est axée sur les moyens de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, le rôle des leaders politiques et parlementaires, des organisations internationales, des cadres médiatiques et religieux dans la propagation de la paix et la confrontation du terrorisme et des partis politiques dans la sensibilisation des jeunes.

Une tournée touristique, culturelle et religieuse sera organisée pour les participants à la conférence.

Aussi, des étrangers participant organiseront une conférence de presse pour passer en revue leurs impressions sur la situation en Egypte.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question for this article

Côte d’Ivoire: Police nationale: 639 agents formés à la culture de la paix

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article par Daniel Assouman pour Fraternité Matin

Pour renforcer le dialogue socio-sécuritaire, l’école nationale de police a servi de cadre à une formation de renforcement des capacités opérationnelles des fonctionnaires de police durant cinq mois. C’était à l’initiative du directeur général de la police nationale, Kouyaté Youssouf.


(Cliquez sur le photo pour l’élargir

Le directeur général de la police nationale, le commissaire divisionnaire major, Kouyaté Youssouf, envisage de renforcer le dialogue au sein de l’institution et aussi entre la police et la population, afin de garantir la sécurité.

C’est à cet effet qu’il a scellé un partenariat avec verbatims, un institut de formation et d’appui pour la prévention des conflits identitaires. A l’issue de 24 sessions de formations et de restitutions, 639 fonctionnaires de police dont 79 femmes, tout grade confondu, ont reçu un renforcement de capacité concernant les techniques de la culture de la paix.

Ces sessions qui ont débuté en novembre 2016 pour prendre fin le 10 mars 2017, se sont articulées autour de six modules. Ce sont, entre autres,
* la notion de l’ethnie,
* les préjugés et stéréotypes,
* les identités et conflits au niveau micro-social,
* les identités et conflits au niveau macro-social,
* la notion de la nationalité,
* élection et enjeux de l’offre politique.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une version anglaise de cet article)

Question pour cet article:

Where are police being trained in culture of peace?

(. . suite)

A la clôture, la présidente du conseil d’administration (Pca) de verbatims, Marie Stenbock-Fermor, a rappelé que le Projet d’appui au renforcement du dialogue socio-sécuritaire (Pards), est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le Programme des nations unies pour le développement (Pnud). Il vise à rapprocher la police et la population. Notamment, par l’organisation d’ateliers de dialogue police-population et les forums publics afin de réduire considérablement la méfiance entre la population et la police.

Durant les travaux, les participants ont axé essentiellement les réflexions sur la cohésion interne de la police et l’image de la police au sein de la population, à en croire la Pca. Au niveau de la cohésion interne, Marie Stenbock-Fermor a soutenu qu’au sein de la police quelques comportements déviants ont été constatés par la hiérarchie. Par exemple, interpeller son collègue par son ethnie, évoquer les préjugés et stéréotypes liés aux ethnies.

Selon elle, ces comportements qui sont issus des différentes crises sont sources de frustrations, de méfiance, de mépris, de repli, de peur entre collègue et nuisent fortement à l’efficacité du service à la population. C’est pourquoi, elle a trouvé nécessaire cette formation.

Revenant sur l’image de la police au sein de la population, elle a été rassurante. Elle a fait remarquer qu’à travers la formation, il y aura une réelle amélioration du respect de la police par la population. Dans la mesure où elle percevra des comportements nouveaux de la part des policiers tant en termes d’accueil des plaignants que dans le traitement des personnes lors des infractions.

Le directeur de la formation et de l’École nationale de police (Dfenp), le commissaire principal de police, Touré Kouacou Albert, qui représentait le directeur général de la police nationale, a exhorté les participants à mettre en pratique les acquis de cette formation. Avant de traduire l’encouragement du directeur général de la police nationale.

Amnesty: Huit portraits de femmes montrent qu’il faut profiter de la Journée internationale des droits des femmes pour affirmer : «Nous n’attendrons pas le respect de nos droits!»

DROITS DE L’HOMME .

Un article par Shiromi Pinto pour Amnesty International

Des femmes du monde entier participent à la Grève des femmes, organisée le 8 mars afin de mettre en évidence les conséquences d’une Journée sans femmes. Pouvons-nous nous permettre de nous passer pendant une journée de femmes telles que les huit présentées dans ce billet de blog, dont le refus d’attendre est capital pour renverser la tendance régressive actuelle en matière de droits des femmes ?


Photos des 8 femmes décrites ci-dessous montrées dans l’ordre supérieur gauche à inférieur droit
(cliquez sur la photo pour l’agrandir)

S’il y a une chose que j’ai comprise en janvier avec la Marche des femmes, qui a été un moment historique, c’est que les femmes en ont assez d’attendre. Aujourd’hui les rues sont emplies de la même ferveur, à l’occasion de ce qui semble bien parti pour être une grève des femmes sans précédent. Début 2017, plus de 3 millions de personnes, tous genres confondus, ont défilé dans le monde entier pour défendre les droits des femmes et de nombreux autres droits qui leur sont liés. Les raisons qu’avaient ces manifestants de descendre dans la rue n’ont pas disparu. Bien au contraire, elles sont renforcées par les remarques misogynes du président des États-Unis Donald Trump ou ses décrets discriminatoires, notamment l’interdiction d’entrée sur le territoire des États-Unis pour les personnes originaires de certains pays, qui ont des répercussions à la fois vastes et profondes pour les migrants et d’autres minorités. Ses décisions mettent également en danger la santé et la vie des femmes. Mais la situation n’est pas propre aux États-Unis. La preuve : des milliers de femmes qui font grève aujourd’hui dans le monde entier. Elles savent que, lorsqu’il s’agit des inégalités qui touchent encore tant de femmes de par le monde, les chiffres sont extrêmement parlants.

Selon les prévisions du Forum économique mondial, il faudra encore 169 ans pour combler la différence de salaire entre hommes et femmes. Il ne s’agit là que de l’un des nombreux exemples édifiants donnant un aperçu du temps qu’il va falloir avant que les femmes et les filles obtiennent d’être traitées avec équité. Pas moins de 225 millions de femmes à travers le monde n’ont pas la possibilité de choisir si elles veulent ou non des enfants, et quand. Environ 47 000 femmes meurent chaque année des suites d’un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, et cinq millions d’autres en gardent des séquelles invalidantes. On estime à 35 % le nombre de femmes dans le monde ayant déjà été victimes de violences physiques et/ou sexuelles. Plus de 32 millions de filles (contre 29 millions de garçons) ne vont pas à l’école primaire. Et sur le nombre de femmes vivantes aujourd’hui, 700 millions étaient mariées avant l’âge de 18 ans.

Tant de progrès restent encore à réaliser, et les femmes et les filles du monde entier en ont assez. Voici huit femmes qui luttent en première ligne pour leurs droits, refusant d’attendre face à l’injustice.

Elles n’attendront pas. Nous non plus.

Et vous ?

AFRIQUE

Tlaleng Mofokeng – Elle n’attendra pas… alors que des femmes n’ont toujours pas le droit d’avorter

Médecin en Afrique du Sud, Tlaleng Mofokeng est une force que l’on ne peut ignorer. Cette professionnelle de la santé dévouée s’exprime également sans détour en faveur de la santé sexuelle en tant que présentatrice radio, diffusant son message aussi largement que possible. « Je ne m’arrêterai pas tant que le droit à l’avortement ne sera pas respecté et que les femmes auront accès à des services d’interruption de grossesse sûrs, affirme-t-elle. En Afrique du Sud, des femmes meurent tous les jours des suites d’un avortement pratiqué dans de mauvaises conditions, et pourtant les personnalités politiques pensent que les droits des femmes en matière de procréation peuvent être utilisés comme une balle de ping-pong politique. » Tlaleng Mofokeng dénonce aussi la culture du viol et est aux premières loges du mouvement qui vise à faire en sorte que les professionnels de la santé traitent tous leurs patients avec respect et sans discrimination. Une véritable défenseure des droits humains, comme toutes les femmes présentées ici.

« Le monde entier pense avoir le droit de dire aux femmes ce qu’elles doivent faire de leur vagin et de leur utérus. Il semble que la santé des femmes soit un sujet sur lequel n’importe qui se sent autorisé à donner son avis. »

AMÉRIQUES

Connie Greyeyes- Elle n’attendra pas… qu’une autre femme disparaisse

Connie Greyeyes est devenue militante « par accident ». Elle appartient au peuple autochtone Cri et vit en Colombie-Britannique, une province de l’ouest du Canada. Elle s’est rendu compte qu’un nombre alarmant de femmes de sa communauté étaient portées disparues ou avaient été tuées. Elle a commencé à organiser un soutien pour les familles de ces femmes et a présenté à Ottawa, capitale du pays, une demande d’enquête nationale. Selon les chiffres officiels, plus de 1 000 femmes autochtones ont disparu ou ont été assassinées au Canada au cours des 30 dernières années. Les efforts de Connie Greyeyes et de nombreuses autres femmes autochtones de tout le pays ont porté leurs fruits : le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête en 2016.

« Quand nous sommes ensemble, il se dégage une telle force ! Être capable de sourire après avoir découvert que quelqu’un qui vous est précieux a été assassiné. Comment ne pas se sentir inspirée par des femmes qui ont vécu l’enfer à cause de ce qui est arrivé à leur enfant, et en sont revenues ? Vous savez, qui luttent, qui essaient d’obtenir justice. Comment ne pas se sentir inspirée, ne pas vouloir continuer à se battre ? »

Karla Avelar – Elle n’attendra pas… alors que des réfugiés ne peuvent obtenir la sécurité

Karla Avelar a survécu. Elle a survécu aux attaques de gangs, à plusieurs tentatives de meurtre et à la prison au Salvador. Aujourd’hui, elle est à la tête de Comcavis Trans, une organisation qui soutient les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), exposées à des menaces et des violences au Salvador. Leur situation est si précaire dans le pays que beaucoup cherchent refuge ailleurs. À travers Comcavis, Karla Avelar fournit des informations et d’autres formes de soutien pour aider ces personnes au cours du voyage, souvent périlleux, qui les mène normalement jusqu’au Mexique ou aux États-Unis. Mais la position radicale des États-Unis à propos des réfugiés et des migrants entrant dans le pays fait courir un risque encore plus grand à ces réfugiés LGBTI – un problème auquel Karla Avelar s’attaque désormais avec énergie et détermination.

« Les décisions de Trump affectent des milliers de personnes, en particulier des personnes LGBTI qui sont déjà victimes de racisme, de discrimination et de violences. Au lieu de garantir la protection des droits fondamentaux des personnes migrantes, le gouvernement des États-Unis montre ces gens du doigt et les présente comme des criminels. »

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article ou ici pour une version anglaise.)

Question related to this article

Do women have a special role to play in the peace movement?

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ASIE-PACIFIQUE

Su Changlan – Elle n’attendra pas… pour réunir des enfants et leurs parents

L’histoire de Su Changlan, ancienne institutrice, est loin d’être unique. D’après l’une de ses amies, c’est une histoire que partagent de nombreuses femmes en Chine. Elle ne pouvait rester sans rien faire lorsqu’elle entendait parler de jeunes filles victimes de la traite d’êtres humains, vendues et mariées de force, ou de parents dont les enfants avaient disparu. Elle a fait de son mieux pour aider des personnes dans ces situations, et bien d’autres encore. Elle défendait de nombreuses causes, allant des droits fonciers aux manifestations en faveur de la démocratie à Hong Kong. Elle savait qu’elle risquait de payer ses actions de sa liberté et c’est malheureusement ce qui est arrivé. Elle est en détention depuis 2015.

« J’espère que les parents ne perdent pas espoir dans la recherche de leurs enfants disparus. Nous, membres de la société civile, devons agir ensemble pour les aider à retrouver leurs enfants. Le gouvernement devrait aussi investir plus dans ce domaine, au lieu de nous empêcher de faire notre travail ! »

Samira Hamidi – Elle n’attendra pas… alors que les femmes sont exclues du gouvernement

Depuis 2004, Samira Hamidi a réalisé un travail de pionnière pour les femmes en Afghanistan. En tant que présidente du Réseau des femmes afghanes (AWN), elle a lutté activement pour faire en sorte que les voix et les préoccupations des femmes soient représentées aux plus hauts niveaux du gouvernement. Dans le même temps, militante déterminée sur la scène internationale, elle ne cesse de rappeler aux gouvernements et aux potentiels donateurs que la sauvegarde et le renforcement des droits des femmes en Afghanistan doivent faire partie de tout dialogue engagé avec les dirigeants du pays. Le chemin est semé d’embûches mais elle ne se décourage pas, luttant pour la cause des femmes défenseures des droits humains, veillant à ce que leurs préoccupations soient entendues.

« Les femmes devraient bénéficier des mêmes chances que les hommes pour faire de l’Afghanistan un pays meilleur. »

EUROPE

Jeanette John Solstad Remø – Elle n’attendra pas … d’avoir le droit d’être reconnue comme femme

Jusqu’à récemment, elle s’appelait John Jeanette, son prénom traduisant la double identité qu’elle était forcée d’accepter chaque jour en Norvège. Cet ancien commandant de sous-marin ne pouvait envisager son avenir autrement qu’en tant que femme. La législation norvégienne, cependant, ne l’autorisait pas à changer de genre à l’état civil sans subir une « véritable conversion sexuelle » impliquant le retrait de ses organes reproducteurs et un examen psychiatrique. John Jeanette a refusé de se soumettre à ces épreuves. En conséquence, sur tous ses papiers, que ce soit son permis de conduire, son passeport, ses ordonnances médicales et même sa carte de bibliothèque, le genre indiqué restait « masculin ». Elle a milité sans relâche contre la législation norvégienne et ses actions, ainsi que celles des personnes et organisations qui la soutenaient – dont Amnesty International – lui ont permis de remporter une grande victoire. En 2016, la Norvège a enfin adopté une nouvelle loi sur la reconnaissance officielle du genre, qui permet aux personnes transgenres de choisir leur genre. Aujourd’hui, pour célébrer cet événement, John Jeanette a changé son nom et s’appelle désormais Jeanette John.

« Tout le monde mérite de pouvoir exprimer son genre. »

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

Loujain al Hathloul – Elle n’attendra pas … d’avoir le droit de conduire

Sans craintes et impressionnante, Loujain al Hathloul s’est révoltée contre l’interdiction de conduire en vigueur pour les femmes en Arabie saoudite et en a assumé les conséquences. En novembre 2014, elle a été placée en détention pour 73 jours parce qu’elle avait posté en direct sur Twitter des messages et des photos d’elle en train de conduire une voiture pour traverser la frontière alors qu’elle revenait des Émirats arabes unis. Libérée en février 2015, elle s’est présentée à une élection en novembre de la même année : c’était la première fois que les femmes avaient à la fois le droit de voter et d’être candidates à une élection dans le pays. Toutefois, bien qu’elle ait finalement été reconnue officiellement comme candidate, aucun bulletin à son nom n’a été produit. Aujourd’hui, elle continue de lutter afin de bâtir un avenir meilleur pour tous les Saoudiens. Un avenir dans lequel les femmes pourront jouir de leurs droits en tant que citoyennes à part entière de leur pays.

« Je gagnerai. Peut-être pas tout de suite, mais je gagnerai, c’est sûr et certain. »

Narges Mohammadi – Elle n’attendra pas… qu’une autre femme soit défigurée dans une attaque à l’acide

Défenseure passionnée des droits des femmes en Iran, Narges Mohammadi n’a eu de cesse de dénoncer les attaques à l’acide visant des femmes. Elle a également mené de nombreuses autres actions en faveur des droits humains, notamment en demandant l’abolition de la peine de mort, et a payé le prix fort pour son engagement. Elle a été condamnée à un total de 22 années d’emprisonnement pour avoir osé faire entendre sa voix. Le tribunal a notamment retenu à titre de « preuve » contre elle sa rencontre avec l’ex-haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, en 2014, lors de la Journée internationale des droits des femmes. « Dans un pays où il est aussi difficile d’être une femme que d’être une mère ou une défenseure des droits humains, être les trois à la fois est un crime impardonnable », a-t-elle récemment écrit depuis sa prison. En 2016, Narges Mohammadi a entamé une grève de la faim parce qu’elle n’était pas autorisée à parler au téléphone avec ses deux enfants, qui vivent désormais en France avec leur père. Ses enfants peuvent désormais lui parler une fois par semaine, mais ils font face à la perspective de vivre sans leur mère pendant de nombreuses années.

« Me voilà ici, dans ma patrie, déclarée coupable et emprisonnée parce que je suis une défenseure des droits humains, une féministe et une opposante à la peine de mort. [Mais] non seulement mon incarcération et ma récente condamnation à 16 ans de prison ne me font rien regretter mais elles renforcent même plus que jamais ma conviction et mon engagement dans la défense des droits humains. »

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article.)

France: Ces paysans qui ont racheté un Lidl supermarché

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Jeunes Agriculteurs

Cœur paysan, c’est le projet ambitieux de 35 agriculteurs qui se sont regroupés pour vendre directement leurs produits. Leur magasin est à Colmar, dans un ancien Lidl. Tout un symbole.


Colmar, le 6 décembre 2016. La brume persistante accentue un froid déjà mordant. Mais les occupants du 82-84, route de Neuf-Brisach n’ont pas froid. Dans cet ancien supermarché Lidl, fermé il y a plus de deux ans, on s’affaire dans l’effervescence et la bonne humeur. On coupe de la viande, on place des fromages dans les vitrines, on colle les dernières étiquettes… « On», ce sont les 35 producteurs du cru qui ont investi les murs pour commercialiser leurs produits en direct. L’ouverture en avant-première est prévue pour 15h.

Exit Lidl, donc, place à Cœur paysan. Tout un symbole ! Colmar, 70 000 habitants, a enfin son magasin de producteurs. Les locavores peuvent y acheter fruits et légumes, fromages, produits laitiers, viande, pain, etc. Les agriculteurs eux-mêmes assurent la vente, à raison d’une demi-journée de permanence par semaine. Un fonctionnement classique pour un magasin de producteurs. Ce qui l’est moins, c’est l’ampleur du projet, qui a nécessité 1,5 M€ d’investissements. Car il a fallu rénover le local, acheter du matériel (vitrines, caisses, etc.), investir dans la communication. Dès son ouverture, le magasin emploie six personnes.

Meilleure valorisation. Avec 35 exploitations, Cœur paysan offre une gamme qui va du gibier aux thés en passant par les escargots ou la truite fumée. Un atout pour parvenir à l’objectif ambitieux que s’est fixé le groupe: réaliser un chiffre d’affaires de 2,5 M€ par an. «Le noyau dur du groupe, c’est une équipe d’entrepreneurs», lance Nicolas Guibert, en faisant goûter son fromage de chèvre bio produit à Linthal, à 35km de là. «Le plus dur c’est de trouver une équipe », résume-t-il, jovial. Le groupe en question s’est réuni et a travaillé très vite : le projet a abouti en huit mois, contre deux ans en général pour ce type de magasin.

Trente des fournisseurs sont désormais actionnaires de la SAS Cœur paysan, qui gère le point de vente. L’investissement – financier et en temps (permanences de vente) – varie selon le chiffre d’affaires espéré par chaque producteur. Six des actionnaires ont acheté le bâtiment, via une SCI. « Nous voulions absolument être indépendants, précise Denis Digel, président de la SAS Coeur paysan. C’est à nous de prendre notre destin en main.» Initiateur du projet, il est aussi président de la coopérative des maraîchers de Sélestat. C’est « l’envie de proximité avec les consommateurs » qui a guidé ce responsable syndical. Un rapprochement synonyme de meilleure valorisation, car « nous, les producteurs, ne tirons pas nos marrons du feu !», insiste-t-il.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

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Bataille de l’image. Entre le riesling du domaine Rieflé et la bière de la brasserie Saint-Alphonse, une affiche proclame: « Derrière chaque produit, il y a un producteur.» Car, au-delà de la valorisation des produits se joue aussi la bataille de l’image. Dans cette lutte, les agriculteurs disposent d’une carte maîtresse : « Les consommateurs veulent voir le producteur, le toucher», souligne Denis Digel. Les enseignes de distribution l’ont bien compris, comme Intermarché, qui se revendique « producteur-commerçant ». « On nous pique notre savoir-faire et on l’exploite à notre place !», s’emporte le maraîcher de Sélestat. Avec Cœur paysan, les agriculteurs répliquent à leur façon. Moderne et rustique, l’identité visuelle de Cœur paysan, élaborée par une agence de communication, se décline largement dans le magasin, sur les habits des vendeurs et sur Internet. Dès l’entrée du magasin, les clients tombent sur un grand panneau présentant tous les producteurs.

Forcément, une telle initiative dérange. À ceux qui l’accusent de faire de l’ombre aux grandes surfaces, Denis Digel rétorque: « Nous répondons à une nouvelle demande que la grande distribution n’est pas capable de satis- faire.» Avant d’ajouter: « Il y a une place à prendre en Alsace.» La preuve avec Fabien Barre. Ce jeune éleveur installé en 2014 cherchait un nouveau débouché sécurisé pour ses fromages de chèvre bio. Pour cet agriculteur hors cadre familial, le magasin présente l’avantage « de ne pas faire de concurrence aux chevriers déjà présents sur le marché». Et correspondait à son souhait de « proposer directement aux consommateurs des produits fermiers, locaux, à un prix correct.»

Installé à Soultzeren, Fabien transforme l’intégralité du lait produit par ses 60 chèvres, ce qui lui permet de fixer lui-même ses prix. Son objectif ? « 10 à 20% de mon chiffre d’affaires à Cœur paysan, ça serait pas mal. Le magasin pourrait ainsi prendre le relai d’un des trois marchés sur lesquels je suis présent.» Car entre la transformation et la vente, « je fais de moins en moins mon métier d’éleveur», regrette Fabien. C’est pourquoi il envisage d’embaucher quelqu’un. Car le jeu en vaut la chandelle: « Un projet comme ça, j’en aurai un seul dans ma carrière, je ne voulais pas rater l’opportunité.»

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter pour cet article.)