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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Bulletin français 1 juin 2020

. CONNECTER MONDIAL, MANGER LOCAL . .

Comme nous l’avons vu dans ce bulletin au cours des derniers mois, la crise économique et sanitaire mondiale a incité beaucoup de personnes à envisager et à s’y préparer à un changement radical en pensant qu’un “autre monde est possible”.

Ce mois-ci, nous présentons deux aspects de ce mouvement: 1) vers la production et la consommation alimentaire locale, connue sous le nom de “Souveraineté alimentaire” et 2) connection mondiale des militants via des webinaires et des cours et conférences en ligne. D’où une nouvelle variante de l’ancien slogan selon lequel «Penser global, agir local».

Souveraineté alimentaire

Comme l’a souligné la Coalition populaire pour la souveraineté alimentaire, le décalage entre l’offre et la demande alimentaires n’a jamais été aussi énorme. Alors que près d’un milliard de personnes dans le monde s’endorment affamées , des tonnes de nourriture sont gaspillées dans les champs à cause des problèmes de transport et du marché. Chaque année, un tiers de la nourriture mondiale – valeur de 1 200 milliards de dollars – est perdu ou gaspillé. Avec la pandémie d’aujourd’hui, les blocages et les défaillances de la chaîne d’approvisionnement sont encore pire. Pour faire face à cette crise, la Coalition populaire pour la souveraineté alimentaire a émis 9 demandes, dont la priorité à la production alimentaire locale et aux marchés locaux. L’une de leurs revendications est de lever les sanctions et de mettre fin à toutes les agressions militaires qui aggravent la crise de la faim.

La Coalition Planétaire, une autre coaltion, basée en Asie et comprenant des partenaires à travers le monde, appelle à une nouvelle “démocratie de la terre” avec un large éventail d’actions, y compris les systèmes alimentaires locaux de biodiversié. Ils nous rappellent que “contrairement à ce que l’on nous fait croire, ce n’est pas la globalisation qui protège des famines, elle qui les produit et les aggrave, mais bien la souveraineté alimentaire des peuples qui permet aux personnes, au niveau communautaire d’avoir le droit de produire, de choisir et de consommer des aliments adaptés, sains et nutritifs en vertu d’accords et de prix justes pour la production et les échanges locaux.”

Un des leaders du mouvement pour la souveraineté alimentaire est depuis longtemps le mouvement paysan international, La Via Campesina, une coalition mondiale de 182 organisations dans 81 pays. Maintenant, ils nous rappellent que “Alors que le monde est sous le choc d’une pandémie, il est temps de commencer à construire une société égalitaire, juste et libérale qui embrasse la souveraineté alimentaire et la solidarité”.

Le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire a présenté une série de demandes et de mesures urgentes en réponse à l’urgence sanitaire, notamment un soutien aux activités agricoles de subsistance, à l’élevage de subsistance et à la subsistance côtière. En plus d’encourager la consommation de leurs produits par la création de marchés directs et lune lutte contre la spéculation illégale et monopolistique.

L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique travaille à faire de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie une réponse politique clé à la crise climatique qui a un impact négatif sur l’Afrique. “L’agroécologie est une réponse inverse rejetant l’agriculture monoculture industrielle qui contribue à plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre, dégrade l’environnement, épuise la biodiversité, érode diverses cultures et ne nourrit que moins de 30% de la population mondiale.”

Des exemples provenant de France, de Thaïlande et de Singapour sont cités dans l’article “Cultivez votre propre jardin: L’agriculture urbaine prospère pendant la confinement lié au coronavirus.”

Aux États-Unis, on assiste à une renaissance du Food Sovereignty Movement. Ceci est illustré par l’utilisation accrue des fermes et jardins urbains dans la ville de Détroit et le programme Seeds and Sheep de la Nation Navajo dans l’état de Utah.

Webinaires, cours en ligne et conférences

De plus en plus, les conférences prennent la forme de webinaires afin que la participation puisse être mondiale.

La conférence mondiale “No Nukes, Climate Justice, Peace” initialement prévue à New York en avril s’est tenue en ligne avec jusqu’à 500 personnes rejointes par Internet et en streaming simultané afin que tout le monde puisse se joindre en écoutant simultanément ou ultérieurement sur une publication YouTube. La conférence était parrainée par des centaines de grandes organisations de désarmement nucléaire, de paix, de climat et de justice. Les conférenciers venaient des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Costa Rica, de l’Iran et de l’Australie.

Le webinaire “Youth Actions for Climate, Nuclear Disarmament and Sustainable Development” s’est tenu les 14 et 19 mai, parrainé par le Abolition 2000 Youth Network, World Future Council, Parliamentarians for Nuclear Non-Proliferation and Disarmament et the Basel Peace Office. Les intervenants venaient de Suisse, des États-Unis, du Canada, du Kenya, du Maroc, de la République tchèque, des Philippines, du Bangladesh, de Corée du Sud et du Japon.

Le webinaire “How Young People Can Lead Climate Change Action” parrainé par la International Youth Foundation a eu lieu en novembre 2019 et a été mis à disposition ce mois-ci sous forme de vidéo sur un site Web appelé Youthlead.

Nonviolence International propose une série de webinaires hebdomadaires. “Young Women Fighting for Our Planet” a eu lieu le 22 avril et la vidéo est disponible en ligne via Facebook. Les conférenciers sont originaires du Kenya, des Émirats arabes unis, du Canada et de la Corée du Sud.

Campagne Non-violence organise un cours communautaire hebdomadaire sur la non-violence pendant six semaines du 28 mai au 2 juillet. Il y a de la place pour 50 participants.

Movimento por la Paz (Espagne) organise un cours en ligne “Cinq voies pour la paix” à partir du 18 mai, avec des places pour 20 participants remplies par ordre d’inscription.

Enfin, ici, au Culture of Peace News Network, Mirian Castello, basée au Brésil, organise un webinaire hebdomadaire interviewant des militants pour une culture de la paix. L’inscription est ouverte aux personnes du monde entier pour accéder au webinaire en direct et soumettre leurs questions à la personne interrogée. Les trois premières interviews sont désormais disponibles sous forme de vidéos en ligne.

Nous voyons maintenant que la technologie est disponible et est utilisée pour un “mouvement mondial en faveur d’une culture de la paix . . . favorisé par un partage de l’information ” qui était envisagé en 1999 par la Déclaration et le Programme d’action des Nations Unies.

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Communiqué du Jour de la Terre- 22 avril 2020: Une planète Une santé; Réalisant la paix avec la Terre

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



If Culture of War was a human choice and invention, what if we choose a culture of peace?

DROITS DE L’HOMME




Amnesty International: Comment les droits humains peuvent aider à nous protéger de COVID-19

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Mexico: Universities of ANUIES to share best practices on culture of peace

          

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Campaign Nonviolence: Weekly Nonviolence Online Community Course

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Webinar and Video: Young Women Fighting for Our Planet

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Le Laboratoire Citoyen du Nouveau Monde, Yali Gabon et le PAYNCoP Gabon s’associent pour sensibiliser sur le Covid 19

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Les dépenses militaires mondiales enregistrent la plus forte augmentation annuelle depuis une décennie – selon le SIPRI

Amnesty International: Laissés pour compte dans la réponse au COVID-19, les réfugié·e·s sont confrontés à la famine

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Amnesty International

Le traitement inhumain réservé aux personnes réfugiées et migrantes menace de porter un coup d’arrêt aux progrès dans la lutte contre la propagation du COVID-19, a déclaré Amnesty International le 14 mai 2020, redoutant que les camps et les centres de détention surpeuplés ne deviennent les nouveaux épicentres du virus si des mesures urgentes ne sont pas mises en œuvre. Elle affirme que les confinements et les restrictions de déplacements aggravent les conditions de vie déjà difficiles, exposant des millions de personnes au risque de famine et de maladie.

Amnesty International demande une action mondiale concertée en vue d’offrir à des centaines de milliers de personnes migrantes un accès suffisant à la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires et à des soins de santé nécessaires à leur survie, alors que de nombreux pays se préparent au déconfinement.

« Comment contenir efficacement ce virus lorsque tant de gens dans le monde vivent dans des camps et des centres de détention surpeuplés et insalubres ? Alors que nous avons tant besoin de compassion et de coopération, certains gouvernements intensifient la discrimination et les atteintes aux droits humains : ils empêchent les livraisons d’eau et de denrées alimentaires, incarcèrent des personnes ou les renvoient vers la guerre et les persécutions, a déclaré Iain Byrne, responsable de l’équipe Droits des réfugiés et migrants à Amnesty International.

« Dans de nombreux camps, le risque de mourir de faim serait désormais une plus grande menace que le virus lui-même. Il s’agit d’un renoncement à la responsabilité collective de protéger les réfugié·e·s et les migrant·e·s, et nous invitons les États à agir immédiatement afin d’empêcher que la situation ne dégénère en catastrophe des droits humains.

De nombreux gouvernements prennent des mesures motivées par la discrimination et la xénophobie, qui exposent inutilement les réfugié·e·s à la faim et à la maladie.

En Bosnie, dans le camp de Vucjuk, les autorités locales ont délibérément coupé l’alimentation en eau pour réinstaller de force les habitant·e·s. La plupart vivent dans des situations économiques précaires et ont encore plus de difficultés à subvenir à leurs besoins du fait des confinements et des couvre-feux.  En Jordanie, dans le camp de Zaatari, le confinement empêche complètement les gens de travailler : pas de nourriture et pas de revenus pour acheter les produits de première nécessité. En avril, les personnes installées dans des camps de fortune  à Calais, en France, ne recevaient pas suffisamment de livraisons de nourriture et d’eau et, en raison du confinement et des restrictions des déplacements, ne pouvaient pas aller s’en acheter, même si elles avaient l’argent nécessaire.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question(s) related to this article:
 
How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

De nombreux gouvernements continuent de placer inutilement en détention des demandeuses et demandeurs d’asile, les exposant au risque de contracter le COVID-19. Il n’y a pas suffisamment de tests ni d’équipements de protection pour le personnel et les personnes détenues, et la maladie et la mort pourraient se répandre comme une traînée de poudre. Les personnes détenues dans les centres pour migrants  en Australie  supplient d’être libérées, car elles craignent que des membres du personnel qui n’ont pas d’équipements de protection individuels (EPI) ne fassent entrer le virus à leur insu.

D’autres gouvernements bafouent le droit international en renvoyant de force des personnes vers le danger, sous prétexte de faire barrage au COVID-19.

S’appuyant sur une politique opportuniste et hostile aux migrants, les États-Unis ont renvoyé 10 000 personnes  deux heures après leur arrivée sur le sol américain, entre le 20 mars et le 8 avril. La Malaisie a refoulé  un bateau transportant des Rohingyas en quête de sécurité. Le Bangladesh l’a finalement autorisé à accoster, mais 30 passagers au moins seraient morts, l’embarcation ayant dérivé en mer pendant deux mois. Actuellement, des informations font état de centaines de personnes ayant besoin d’urgence d’opérations de recherche et de sauvetage.

Renvoyer des personnes dans des pays où l’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles subissent des persécutions, des actes de torture et d’autres traitements cruels et dégradants équivaut à un refoulement, ce qui est illégal au titre du droit international. Il n’existe pas de circonstances dans lesquelles le principe de non-refoulement ne s’applique pas.

Amnesty International engage les gouvernements à :

* fournir suffisamment de nourriture et d’eau, et dispenser des soins de santé adaptés aux personnes vivant dans les camps et placées en quarantaine

* envisager la régularisation provisoire de tous les migrants, quel que soit leur statut au niveau des papiers, veiller à ce que les mesures de relance économique et les protections s’appliquent aux demandeurs·euses d’asile et aux réfugié·e·s, et continuer d’autoriser la réinstallation lorsque cela est possible

* désengorger les camps, les centres de détention pour migrants et les campements informels, et reloger les habitant·e·s dans des conditions dignes et salubres, garantissant un accès adéquat aux soins de santé, à la nourriture et à l’eau. Les migrant·e·s détenus doivent être libérés lorsque leur droit à la santé ne peut être garanti en détention.

* Respecter le droit de demander l’asile et le principe de non-refoulement.

« Les gouvernements clament haut et fort que nous sommes tous ensemble face au virus. Ce sont des paroles vides de sens s’ils ne se mobilisent pas pour protéger les millions de personnes à travers le monde qui endurent cette pandémie loin de leurs foyers et des êtres qui leur sont chers, a déclaré Iain Byrne.

« Un gouvernement qui laisse des réfugié·e·s mourir de faim ou de soif durant le confinement échoue lamentablement dans la gestion de cette crise. »

Travail : Démocratiser, Démarchandiser, Dépolluer

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un manifeste de Democratizing Work

Le texte suivant a été publié le 16 mai dans 41 publications, dans 36 pays du monde, en 25 langues, y compris dans Le Monde, Die Zeit, The Guardian et The Boston Globe. Il a été signé par plus de 3 000 universitaires de 650 universités du monde entier, listés ici.

(Image de Juan Carlos Marin)

Que nous apprend cette crise ? En premier lieu que les humains au travail ne peuvent être réduits à des « ressources ». Les caissièr.e.s, les livreur.e.s, les infirmièr.e.s, les docteur.e.s, les pharmacien.nes, et toutes celles et ceux qui nous ont permis de continuer à vivre dans cette période de confinement, en sont la démonstration vivante. Cette pandémie nous montre aussi que le travail lui-même ne peut être réduit à une « marchandise ». Les soins de santé, la prise en charge et l’accompagnement des plus vulnérables sont autant d’activités qui doivent être protégées des seules lois du marché, sans quoi nous risquons d’accroître toujours plus les inégalités, jusqu’à sacrifier les plus faibles et les plus démunis. Pour éviter un tel scénario, que faut-il faire ? Permettre aux employés de participer aux décisions. C’est-à-dire démocratiser l’entreprise. Démarchandiser le travail. C’est-à-dire que la collectivité garantisse un emploi utile à toutes et tous. Au moment où nous faisons face à la fois au risque pandémique et à celui d’un effondrement climatique, ces deux changements stratégiques nous permettront non seulement d’assurer la dignité de chacun, mais aussi d’agir collectivement pour dépolluer la planète et la sauver.

Démocratiser. Ceux–et singulièrement celles—qui font partie des personnels essentiels se lèvent chaque matin pour aller servir les autres, particulièrement les personnes racisées, migrantes et les travailleurs de l’économie informelle, pendant que tous ceux qui le peuvent restent confinés. Elles témoignent de la dignité du travail et de l’absence de banalité de leur fonction. Et elles démontrent le fait-clé que le capitalisme a toujours cherché à rendre invisible, cherchant à transformer les humains en « ressource » : il n’y a ni production ni service sans investisseurs en travail.

De leur côté, les confinés – et singulièrement les confinées – mobilisent tout ce qu’ils peuvent pour assurer la poursuite des missions de leur organisation depuis leur domicile. Ils et elles démontrent massivement que ceux qui supposent que le grand enjeu de l’employeur est de garder sous ses yeux le travailleur indigne de confiance, pour mieux le contrôler, se fourvoient grandement. Les travailleurs démontrent chaque jour qu’ils ne sont pas une simple « partie prenante » de l’entreprise parmi d’autres. Ils sont LA partie constituante, pourtant toujours trop souvent exclue du droit de participer au gouvernement de l’entreprise, monopolisé par les apporteurs en capital.

Si l’on se demande sérieusement comment exprimer la reconnaissance des entreprises et de la société dans son ensemble envers les travailleurs, il faudra bien sûr aplatir la courbe des rémunérations et démarrer moins bas, mais ces seuls changements ne suffiront pas. De même qu’après la seconde guerre mondiale, on accorda le droit de vote aux femmes en reconnaissance de leur incontournable contribution, il est aujourd’hui devenu injustifiable de ne pas émanciper les investisseurs en travail en leur accordant la citoyenneté dans l’entreprise. C’est là un changement nécessaire. 

En Europe, la représentation des investisseurs en travail dans l’entreprise a débuté au sortir de la seconde guerre mondiale, au travers des Comités (VARIA FR)/Conseil (VARIA BE) d’entreprise. Mais, ces Chambres de représentation des travailleurs sont restées des organes souvent faibles, soumises à la bonne volonté de l’équipe de direction choisie par les actionnaires. Elles ont été incapables de bloquer la dynamique du capital qui accumule pour lui-même en détruisant la planète. Ces Chambres de représentation des travailleurs doivent désormais être dotées de droits similaires à ceux des Conseils d’administration, afin de soumettre le gouvernement de l’entreprise (le top management) à une double majorité. En Allemagne, aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves, des formes de codétermination (mitbestimmung) mises en place progressivement après la seconde guerre mondiale ont représenté une étape cruciale mais encore insuffisante.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole.)

Questions for this article:
 
Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

(. . . suite)

Même aux Etats-Unis, où le droit à la syndicalisation a été combattu, des voix s’élèvent aujourd’hui pour accorder aux investisseurs en travail le droit de se choisir des représentants bénéficiant d’une majorité spéciale au sein des Conseils. Le choix du CEO – ou encore mieux de la CEO – comme celui de la stratégie de l’entreprise ou de la répartition des profits sont des enjeux trop importants pour les laisser aux seuls représentants des actionnaires. Ceux qui investissent leur travail dans l’entreprise, leur santé, en bref leur vie, doivent aussi pouvoir collectivement valider ces décisions.
Même aux Etats-Unis, où le droit à la syndicalisation a été combattu, des voix s’élèvent aujourd’hui pour accorder aux investisseurs en travail le droit de se choisir des représentants bénéficiant d’une majorité spéciale au sein des Conseils. Le choix du CEO – ou encore mieux de la CEO – comme celui de la stratégie de l’entreprise ou de la répartition des profits sont des enjeux trop importants pour les laisser aux seuls représentants des actionnaires. Ceux qui investissent leur travail dans l’entreprise, leur santé, en bref leur vie, doivent aussi pouvoir collectivement valider ces décisions.

Démarchandiser. Cette crise illustre aussi combien le travail ne devrait pas être traité comme une marchandise. Elle démontre que le mécanisme du marché ne peut être laissé seul en charge des choix collectifs fondamentaux. La création de postes dans le secteur des soins aux personnes, l’approvisionnement en matériel de survie, ont été soumis depuis des années à une logique de rentabilité. La crise révèle cet aveuglement. Il existe des besoins collectifs stratégiques qui doivent être immunisés de la marchandisation. Douloureusement, nos dizaines de milliers de morts nous le rappellent aujourd’hui. Ceux qui affirment encore le contraire sont des idéologues qui nous mettent tous et toutes en danger. La logique de rentabilité ne peut pas décider de tout. 

De même qu’il faut protéger certains secteurs des seules lois d’un marché non régulé, il faut aussi assurer à chacun l’accès à un travail qui lui permette d’assurer sa dignité. Une façon d’y parvenir est de créer une garantie d’emploi pour tous (job guarantee), offrant la possibilité à chaque citoyen de bénéficier d’un emploi. L’Article 23 de la Déclaration universelle des droits humains, consacre le droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions de travail équitables et satisfaisantes et à la protection contre le chômage. Dès lors, cette garantie d’emploi permettra non seulement à chacun de vivre dignement, mais aussi collectivement de décupler nos forces pour mieux répondre aux nombreux besoins sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face. A la main des collectivités locales, la Garantie Emploi pour tous permettra notamment de contribuer à éviter l’effondrement climatique tout en assurant un avenir digne pour chacun. L’Union européenne doit se donner les moyens d’un tel projet dans le cadre de son Green Deal. En revoyant la mission de sa Banque centrale afin de financer ce programme nécessaire à notre survie, elle se rendra légitime dans la vie de chaque citoyen de l’Union. En apportant une solution contre-cyclique au choc de chômage qui vient, elle démontrera sa contribution à la prospérité sociale, économique et écologique, de nos sociétés démocratiques.

Dépolluer. Ne répétons pas le choix naïf de 2008 : la crise fut l’occasion de sauver les banques en approfondissant l’endettement public, sans qu’aucune condition ne soit mise à ces sauvetages. Si nos Etats interviennent pour sauver des entreprises aujourd’hui, il importe que celles-ci soient mises en conformité avec le cadre général de la démocratie. L’Etat, au nom de la société démocratique qu’il sert et qui la constitue, au nom aussi de sa responsabilité de veiller à notre survie environnementale, doit conditionner son intervention à des changements de cap dans la ligne stratégique des entreprises aidées. Il doit imposer – outre le respect de normes environnementales strictes – des conditions de démocratisation quant au gouvernement interne des entreprises. Car ce sont les entreprises gouvernées démocratiquement qui seront prêtes pour mener la transition écologique, celle dans lesquelles aussi bien les apporteurs de capital que les investisseurs en travail pourront faire entendre leurs voix et décider de concert des stratégies à mettre en œuvre. Cela n’étonnera personne : dans le régime actuel, l’arbitrage capital/travail/planète est toujours défavorable… au travail et à la planète. Les ingénieurs de l’Université de Cambridge, Cullen, Allwood et Borgstein (Envir. Sc. & Tech. 2011 45, 1711–1718) l’ont montré : 73% de la consommation mondiale d’énergie pourraient être économisés grâce à des « modifications réalisables des processus productifs » (achievable design changes). Mais ces changements impliquent une plus grande intensité de main-d’œuvre, et des choix souvent plus coûteux à court terme. Tant que les entreprises sont dirigées au seul profit des apporteurs de capitaux, dans quel sens penchera la décision à l’heure des coûts d’énergie dérisoires ? Malgré les défis de tels changements, certaines entreprises sociales ou coopératives – en poursuivant des objectifs hybrides à la fois financiers, sociaux, et environnementaux et en développant un gouvernement interne démocratique – ont d’ores et déjà démontré la crédibilité d’une telle voie.

Ne nous faisons aucune illusion. Abandonnés à eux-mêmes, la plupart des apporteurs de capitaux ne veilleront ni à la dignité des investisseurs en travail, ni à la lutte contre l’effondrement climatique. Un autre scenario est à portée de main : démocratiser l’entreprise et démarchandiser le travail. Et cela nous permettra de dépolluer la planète.

Les dépenses militaires mondiales enregistrent la plus forte augmentation annuelle depuis une décennie – selon le SIPRI

DESARMAMENT & SECURITE .

Un article du Stockholm International Peace Research Institute

Le total des dépenses militaires mondiales s’élève à 1 917 milliards de dollars en 2019, selon les nouvelles données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Le total pour 2019 représente une augmentation de 3,6 % par rapport à 2018 et la plus forte augmentation annuelle des dépenses depuis 2010. Les cinq États qui dépensent le plus en 2019 et qui concentrent 62 % des dépenses sont les États-Unis, la Chine, l’Inde, la Russie et l’Arabie saoudite. C’est la première fois que deux États asiatiques figurent dans le Top 3.


(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

En 2019, les dépenses militaires mondiales représentent 2,2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, ce qui équivaut à environ 249 dollars par personne. « Les dépenses militaires mondiales étaient de 7,2 % plus élevées en 2019 qu’en 2010, ce qui reflète une tendance à l’accélération des dépenses militaires ces dernières années », explique Dr Nan Tian, chercheur au SIPRI. « Il s’agit du niveau de dépenses le plus élevé depuis la crise financière mondiale de 2008 et représente sans doute un pic pour les dépenses militaires. »

Les États-Unis tirent la croissance des dépenses militaires au niveau mondial

Les dépenses militaires des États-Unis ont augmenté de 5,3 % pour atteindre un total de 732 milliards de dollars en 2019 et représentent 38 % des dépenses militaires mondiales. L’augmentation des dépenses américaines en 2019 équivaut à elle seule à la totalité des dépenses militaires de l’Allemagne pour cette même année. « L’augmentation récente des dépenses militaires américaines est largement basée sur la perception d’un retour à la rivalité entre les grandes puissances », souligne Pieter D. Wezeman, chercheur principal au SIPRI.

La Chine et l’Inde en tête des dépenses militaires en Asie

En 2019, la Chine et l’Inde étaient respectivement les deuxième et troisième États qui dépensent le plus au monde pour leurs forces armées et activités militaires. Les dépenses de la Chine ont atteint 261 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de 5,1 % par rapport à 2018 ; tandis que celles de l’Inde ont augmenté de 6,8 % pour atteindre 71,1 milliards de dollars. « Les tensions et la rivalité de l’Inde avec le Pakistan et la Chine sont parmi les principaux moteurs de l’augmentation de ses dépenses militaires », précise Siemon T. Wezeman, chercheur principal au SIPRI.

Outre la Chine et l’Inde, le Japon (47 ,6 milliards de dollars) et la Corée du Sud (43,9 milliards de dollars) ont dépensé le plus pour leurs forces armées et activités militaires, en Asie et en Océanie. Les dépenses militaires dans la région ont augmenté chaque année depuis au moins 1989.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article ou ici pour la version espagnole.)

Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

L’Allemagne en tête de l’augmentation des dépenses militaires en Europe

Les dépenses militaires de l’Allemagne ont augmenté de 10 % en 2019, pour atteindre 49,3 milliards de dollars. Il s’agit de la plus forte augmentation des dépenses du Top 15 des États qui dépensent le plus pour leurs forces armées et activités militaires en 2019. « L’augmentation des dépenses militaires allemandes s’explique en partie par la perception d’une menace croissante de la Russie, partagée par de nombreux États membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) », explique Diego Lopes da Silva, chercheur au SIPRI. « Dans le même temps, cependant, les dépenses militaires de la France et du Royaume-Uni sont restées relativement stables. »

Il y a eu une forte augmentation des dépenses militaires parmi les États membres de l’OTAN en Europe centrale : par exemple, les dépenses de la Bulgarie ont augmenté de 127 % – principalement en raison du paiement pour de nouveaux avions de combat – et celles de la Roumanie de 17 %. Le total des dépenses militaires des 29 États membres de l’OTAN s’est élevé à 1 035 milliards de dollars en 2019.

En 2019, la Russie était le quatrième État dépensant le plus au monde et a augmenté ses dépenses militaires de 4,5 % pour atteindre 65,1 milliards de dollars. « À 3,9 % de son PIB, le fardeau des dépenses militaires de la Russie était parmi les plus élevés d’Europe en 2019 », précise Alexandra Kuimova, chercheuse au SIPRI.

Dépenses militaires volatiles dans les États africains en conflit

Les conflits armés sont l’une des principales raisons de la nature volatile des dépenses militaires en Afrique subsaharienne. Par exemple, dans la région du Sahel et du Lac Tchad, où plusieurs conflits armés sont en cours, les dépenses militaires en 2019 ont augmenté au Burkina Faso (22 %), au Cameroun (1,4%) et au Mali (3,6 %) ; alors qu’elles ont diminué au Tchad (-5,1 %), au Niger (-20 %) et au Nigéria (-8,2%). Parmi les pays d’Afrique centrale impliqués dans des conflits armés, les dépenses militaires en 2019 ont globalement augmenté. La République centrafricaine (8,7 %), la République démocratique du Congo (16%) et l’Ouganda (52 %) ont augmenté leurs dépenses militaires en 2019.

Autres évolutions régionales notables

* Amérique du Sud : les dépenses militaires en Amérique du Sud sont restées relativement inchangées en 2019, à 52,8 milliards de dollars. Le Brésil représente 51 % des dépenses militaires totales de la sous-région.

* Afrique : les dépenses militaires combinées des États africains ont augmenté de 1,5 % pour atteindre environ 41,2 milliards de dollars en 2019. C’est la première augmentation des dépenses de la région depuis cinq ans.

* Asie du Sud-Est : les dépenses militaires en Asie du Sud-Est ont augmenté de 4,2 % en 2019 pour atteindre 40,5 milliards de dollars.

* Moyen-Orient : le total des dépenses militaires combinées des 11 pays du Moyen-Orient, pour lesquels les données sont disponibles, a diminué de 7,5 % pour s’élever à 147 milliards de dollars en 2019. Malgré ses opérations militaires au Yémen et les tensions avec l’Iran, les dépenses militaires de l’Arabie saoudite ont diminué de 16 % à 61,9 milliards de dollars.

* Le fardeau moyen des dépenses militaires était de 1,4 % du PIB pour les pays des Amériques, 1,6 % pour l’Afrique, 1,7 % pour l’Asie Océanie et pour l’Europe, et 4,5 % pour le Moyen-Orient (pour les pays dont les données sont disponibles).

Le PAYNCoP Gabon se joint à l’UNESCO pour combattre les fakes news sur le Covid19 et les violences faites aux femmes

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

envoyé à CPNN par Jerry Bibang

Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse (03 mai), le PAYNCoP Gabon a pris part, les 04 et le 05 mai 2020, à deux vidéos conférences, organisées par le Bureau UNESCO de Libreville.

La première qui a regroupé une vingtaine d’organisations de jeunes portait sur l’Education aux Médias et à l’information (EMI) afin de combattre la propagation des fakes news, notamment en rapport avec le Covid 19.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

Question related to this article.
 
African journalism and the Culture of Peace, A model for the rest of the world?

How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

Protecting women and girls against violence, Is progress being made?

(. . . suite)

La rencontre a permis à une vingtaine de jeunes leaders associatifs du Gabon, dont ceux du PAYNCoP Gabon, de renforcer leurs capacités dans les techniques de détection et de vérification de fausses informations (fact-cheking). Des échanges riches qui ont permis d’identifier des actions à mettre en œuvre conjointement dans le cadre de la lutte contre le Covid19, notamment une campagne de sensibilisation en ligne et bien d’autres activités.

La deuxième, avec les journalistes des médias publics et privés, était orienté sur le traitement des violences faites aux femmes et la sécurité des journalistes. Il était question de voir, entre autres, comment traiter les questions de violences à l’endroit des femmes, tout en respectant les règles d’éthique et déontologie professionnelle ainsi que les réalités sociales et culturelles dans le contexte gabonais. Un guide pédagogique, publié par l’UNESCO, intitulé ‘’ Informer sur les violences des femmes et des filles’’ ainsi que de nombreuses contributions ont constitué la trame des échanges.

En marge de cette rencontre, les journalistes participants ont évoqué la nécessité de mettre en place une plateforme d’autorégulation des professionnels de l’information et de la communication afin de contribuer à l’amélioration de la pratique du journalisme au Gabon.

Communiqué du Jour de la Terre- 22 avril 2020: Une planète Une santé; Réalisant la paix avec la Terre

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un communiqué de Navdanya International pour la coalition planétaire*

La pandémie du virus Covid-19 Corona est un appel de mise en garde planétairede la Terre à l’humanité.

Cela nous rappelle que nous sommes unis avec la Terre, nous ne sommes pas séparés/ées d’elle, que nous ne sommes pas ses maîtres, ses propriétaires et conquistadors, ni que nous sommes supérieurs à d’autres espèces, à l’image de ce dogme anthropocentrique auquel on veut nous faire croire.

La pandémie nous rappelle que nous violons les droits de la Terre et de toutesses espèces pour notre compte et risque, et qu’il serait prudent que nous considérions les connaissances et le savoir ancestraux des peuples autochtones, gardiens de la Terreau cours des temps, dont le profond respect pour la Terre se base sur la conscience d’une interconnexion de toute la vie. Endommager une partie signifie endommager le tout.

Cette pandémie n’est pas un « désastre naturel », de même que la crise de l’extinction des espèces et les phénomènes climatiques extrêmes ne sont pas des « désastres naturels ». Les épidémies de maladies mergentes sont anthropogéniques – causées par les activités humaines.

La Terre est un réseau de vie interconnectée.

L’urgence sanitaire à laquelle nous sommes confrontés en tant que
communauté mondiale est en relation avec l’urgence sanitaire à laquelle est confrontée la Terre : sa constante dégradation, l’extinction et disparition des espèces et l’urgence climatique. Quand nous utilisons des poisons et des agrotoxiques, tels qu’insecticides et herbicides pour tuer insectes et plantes, selon le modèle industriel d’agriculture, nous produisons de la désertification, nous contaminons l’eau, le sol, l’air et nous détruisons la biodiversité. Les agrotoxiques mènent à leur extinction les espèces, y compris les agents pollinisateurs comme constaté avec la drastique diminution des abeilles. Quand nous utilisons des mines métallifères à ciel ouvert nous dépensons des millions de litres d’eau, eau essentielle pour la vie humaine et la nature. Quand nous pratiquons la fracture hydraulique ou « fracking », nous altérons la conformation géologique et augmentons le risque sismique. Quand nous brûlons le carbone fossile que la Terre a fossilisé pendant 600 millions d’années, nous violons les frontières planétaires. En industrialisant et globalisant nos systèmes alimentaires nous contribuons à hauteur de 50% pour ce qui est des gaz à effet de serre et le changement climatique en est la conséquence.

La science nous informe qu’au fur et à mesure que nous envahissons les écosystèmes forestiers, détruisons les habitats des espèces et manipulons les plantes et les animaux pour en tirer des bénéfices, nous créons les conditions en faveur de nouvelles épidémies de maladies. Dans les 50 dernières années, ont surgi jusqu’à 300 nouveaux agents pathogènes. Il est bien connu qu’autour de 70% de pathogènes humains, comprenant VIH, Ebola, MERS et SRAG sont apparus quand les écosystèmes furent perturbés et que les virus passèrent des animaux aux humains.

Quand les animaux sont entassés dans des fermes industrielles pour maximiser leur rapport, de nouvelles maladies comme la grippe porcine et la grippe aviaire surgissent et se propagent. L’agriculture industrielle intensive avec l’usage d’agrotoxiques et les systèmes alimentaires industriels, font naître des maladies chroniques non transmissibles telles que malformations, cancer, altérations endocriniennes, diabète, problèmes neurologiques et infertilité. Avec les infections de Covid-19, la morbidité augmente dramatiquement en lien avec ces conditions préexistantes.

Alors qu’elle affirme nourrir le monde, l’agriculture industrielle a engendré pour des millions d’êtres humains la faim et ce nombre ne cesse de croître avec le blocus mondial et la destruction des milieux de vie.

Notre santé et la santé de la planète ne font qu’un. Respecter les limites de la planète, des écosystèmes et l’intégrité des espèces, est vital pour protéger la planète et notre santé. Les solutions à apporter au changement climatique sont aussi des solutions pour éviter de nouvelles épidémies et maladies. Dans le débat concernant la question du changement climatique on ne peut éviter de considérer à quel point le modèle technologique et économique dominant, basé sur les combustibles fossiles, ne tient compte de la finitude des ressources de la Terre. Une économie mondiale basée sur le mythe de la croissance et l’appétit illimité pour les ressources de la Terre sont les racines de cette crise sanitaire et des futures crises.

La réponse holistique et intégrée à l’urgence sanitaire consiste à faire une transition à partir du paradigme de l’agriculture et du commerce globalisé intensif en combustibles fossiles et produits chimiques , avec sa lourde empreinte écologique, vers des systèmes écologiques locaux et biodiversifiés pour la production et la distribution des aliments, afin de prendre soin de la Terre et de prendre soin de nous-mêmes comme partie intégrante de la Terre.

Notre engagement du Jour de la Terre : Revenir à la Terre, dans nos pensées, dans notre vie.

Pendant la crise du Covid19 et y compris après le confinement, il est et sera indispensable que nous apprenions définitivement à sauver la Terre, ses systèmes climatiques, les droits et espaces écologiques des diverses espèces, et des diverses personnes- indigènes, jeunes, femmes, agriculteurs/trices, travailleurs/euses. Pour la Terre il n’y a pas d’espèces sacrifiables ou jetables. Nous appartenons tous à la Terre et formons part de la Terre.

Pour éviter de futures pandémies, des famines futures et un possible scénario de personnes sacrifiées, nous devons aller au-delà du système économique globalisé, industrialisé et compétitif, qui est en train de stimuler le changement climatique, poussant les espèces à leur extinction et propageant des maladies qui menacent la vie.

Au contraire un système basé sur la localisation, laisse de l’espace pour que prospèrent les diverse espèces, les diverses cultures et les diverses économies locales vivantes. Nous devons passer d’une économie de la cupidité et de la croissance illimitée, de la compétence et de la violence, qui nous ont conduits à une crise existentielle, à une « Economie du soin » – pour la Terre, pour toutes les personnes et pour toutes les espèces vivantes.

Nous devons réduire notre empreinte écologique, pour laisser une part juste à d’autres espèces, à tous les humains et générations futures. Nous devons abandonner l’idée de considérer les biens communs de la nature comme des « ressources », abandonner la vision utilitaire, coloniale, capitaliste et anthropocentrique qui nous a appris à nommer les biens de la nature : « ressources naturelles ». C’est seulement ainsi que nous pourrons réduire consciemment notre empreinte écologique : en agissant avec responsabilité comme les ancêtres du futur.

L’urgence sanitaire et le confinement, ont démontré que lorsqu’il y a une volonté politique, nous pouvons « déglobaliser ». Rendons permanente cette déglobalisation de l’économie et relocalisons la production en accord avec la philosophie de Gandhi du « Swadeshi »( basée sur des principes d’autogouvernement et d’autosuffisance). Comme le montre la pandémie, ce sont les communautés alimentaires locales qui peuvent donner et distribuer des aliments avec régularité, pendant que les chaînes alimentaires globalisées , dans certaines parties du monde, se sont écroulées mais aussi ont spéculé avec l’augmentation du prix des aliments.

Ainsi contrairement à ce que l’on nous fait croire, ce n’est pas la globalisation qui protège des famines, elle qui les produit et les aggrave, mais bien la souveraineté alimentaire des peuples qui permet aux personnes, au niveau communautaire d’avoir le droit de produire, de choisir et de consommer des aliments adaptés, sains et nutritifs en vertu d’accords et de prix justes pour la production et les échanges locaux.

L’esprit mécaniste qui domine nos sociétés, crée des bénéfices sociétaires et personnels. Les grandes sociétés et les multimillionnaires qui ont déclaré la guerre à la Terre et ont créé les principales crises du monde, se préparent maintenant à l’intensification de l’agriculture industrielle à travers la digitalisation et l’intelligence artificielle. Ils sont en train d’imaginer un futur pour l’agriculture sans agriculteurs, et un futur de faux aliments produits en laboratoires. Cela va approfondir la crise écologique, en détruisant la biodiversité et en majorant notre séparation de la Terre.

La nourriture est le lien avec la vie et vouloir faire la paix avec la Terre, cela commence par la nourriture. Nous revenons à la Terre quand nous prenons soin du sol et de la biodiversité. Souvenons- nous que nous sommes des humains parce que du sol (de l’« humus »). C’est seulement en travaillant de concert avec la Terre, cerveaux, cœurs, et mains créant à l’unisson, que nous pourrons la protéger et qu’elle pourra nous pourvoir nous et les autres espèces, d’aliments sains.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole.)

Questions for this article:
 
What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

(. . . suite)

Comme notre expérience nous l’a prouvé, et en accord avec d’autres organisations et réseaux de conscientisation sur la Terre pour la Liberté des Semences et la Liberté des Aliments, les systèmes d’aliments organiques locaux et biodiversifiés régénèrent les sols, l’eau et la biodiversité, et fournissent des aliments sains pour toutes et tous et renforcent le système immunologique humain. La richesse de la biodiversité dans nos forêts, nos fermes, nos aliments et notre microbiote intestinal connectent la planète et ses diverses espèces, y compris les êtres humains. Ainsi la santé se transforme en fil conducteur, tout comme nous le montre aujourd’hui la maladie du coronavirus.

La guerre contre la Terre est une guerre contre l’avenir de l’humanité.

Toutes les urgences qui menacent la vie de notre temps prennent racine dans une vision mécaniste, militariste et patriarcale du monde, dans laquelle les humains sont séparés de la nature, sont les propriétaires d’une Terre où ils peuvent manipuler et contrôler d’autres espèces réduites à des objets liés à des bénéfices. Ce modèle économique voit dans les limites écologiques et éthiques des obstacles à éliminer pour garantir bénéfices et pouvoirs effrénés des grandes sociétés.

Les prédictions scientifiques indiquent que si nous n’arrêtons pas cette guerre anthropogénique contre la Terre et son espèce, nous détruirons sous peu les conditions favorables ayant permis aux humains d’évoluer et de survivre. La cupidité, l’arrogance et l’irresponsabilité humaines, nous conduisent vers la prochaine pandémie et finalement vers l’extinction.

La Terre reflète ce que nous sommes. Elle nous montre son interconnexion et nous appelle à commencer à reconnaître ses diverses intelligences vivantes : dans le réseau alimentaire du sol, dans les plantes et animaux et dans nos aliments. La Terre nous a envoyé cet invisible virus pour nous aider à faire le pas et à créer une nouvelle civilisation planétaire et écologique basée sur l’harmonie avec la nature ; à l’heure actuelle c’est un impératif pour notre survie.

Notre résolution

En signant ce manifeste nous nous engageons, comme coalition planétaire, à exercer pression et exhortation sur les autorités et représentants des gouvernements de chacun de nos pays, de chacune de nos villes et communautés, de chacun de nos villages, pour qu’ils abandonnent ce paradigme écocide qui actuellement régit nos modèles de productivité en faveur d’un paradigme dans lequel la responsabilité écologique et la justice économique soient fondamentales pour créer l’avenir heureux et la saine survie de l’humanité.

La véritable action pour le changement climatique signifie de laisser loin derrière, notre civilisation basée sur le pétrole et son extraction avaricieuse, et d’initier une nouvelle ère d’interconnexion et de protection de la Terre. Nous demandons l’appui concerté des communautés, territoires et nations qui placent l’écologie au centre d’un paradigme d’une nouvelle et juste économie de la protection et du soin de la Terre.

En ce Jour de la Terre, demandons des excuses pour le mal que nous avons causé à la Terre avec cette illusion de la séparation, créant des paradigmes violents et des outillages qui ont fait la guerre contre Elle. Sachons apprécier sa magnificence et sa beauté qui élèvent nos esprits et engageons- nous à faire la paix avec la Terre et toutes ses espèces en co-créant avec elle sur la base de ses lois de la vie.

La Terre nous a donné un clair message à travers la pandémie du Coronavirus. Il est de notre impératif moral de profiter de ce moment dans le temps pour faire une transition vers une civilisation écologique pour que nous semions les semences d’un futur commun pour l’humanité et tous les êtres.

Ensemble, nous nous élevons en tant qu’enfants de la Terre!

Un appel à l’action- une planète, Un salut

Il est l’heure d’abandonner nos systèmes économiques intensifs en ressources et bénéfices qui ont créé des ravages dans le monde, altérant les écosystèmes de la planète et excavant les systèmes de santé, justice et démocratie de la société.

La pandémie du coronavirus et en conséquence l’effondrement économique mondial, tout comme l’effondrement des vies et des moyens de subsistance de millions de personnes nous appellent à prendre des mesures urgentes.

Préparons-nous pour une récupération de l’après virus dans laquelle la santé et le bien être de tous les peuples et de la planète soient le centre de toutes les politiques soient le centre de toutes les politiques gouvernementales et institutionnelles, la construction de communautés et l’action civique.

Les actions pour semer les nouvelles semences d’une Démocratie de la Terre incluent :

> Promouvoir et protéger la richesse de la biodiversité dans nos forêts, nos fermes et nos aliments pour empêcher la destruction de la Terre et la sixième extinction de masse.

> Promouvoir les aliments locaux, biologiques et sains à travers des systèmes locaux biodiversifiés et des cultures et des économies de protection (marchés d’agriculteurs, bio-districts).

> Ne plus subventionner l’agriculture industrielle et les systèmes insalubres qui créent plus de maladies. Les subventions publiques doivent se réorienter vers des systèmes basés sur l’agroécologie et la conservation de la biodiversité, qui procurent des bénéfices pour la santé et protègent les biens communs.

< Mettre fin aux subventions et aux nouveaux investissements dans le secteur des combustibles fossiles, y compris les entrées agricoles basées sur des combustibles fossiles, comme s’agissant d’une vraie action climatique.

< Arrêter de favoriser la nourriture « poubelle » industrielle et les systèmes d’aliments insalubres, ultra dénoncés, basés sur des produits basiques toxiques et nutritionnellement creux.

< Mettre fin aux monocultures, à la manipulation génétique des plantes, et à l’élevage industriel d’animaux, qui développent une résistance aux antibiotiques et propagent des facteurs pathogènes.

< Empêcher la déforestation qui s’étend exponentiellement à travers les monocultures industrielles en faveur de Sociétés. Les forêts sont les poumons de la Terre.

< Pratiquer une agriculture durable basée sur l’intégration de la diversité des cultures, arbres et animaux.

< Sauver, cultiver et reproduire des variétés de semences traditionnelles pour sauvegarder la biodiversité. C’est nécessaire de les conserver non comme pièces de musée en banques de germoplasma mais comme banques de semences vivantes qui fonctionnent comme base d’un système de protection de la santé.

< Créer des zones, communautés, fermes, et systèmes alimentaires libres de poisons.

< Introduire des politiques pour évaluer les coûts des atteintes à la santé et à l’environnement causés par les produits chimiques et promouvoir le principe selon lequel « qui contamine, paie » !

< La santé doit être prioritaire sur les intérêts des entreprises qui utilisent des produits chimiques pour l’alimentation et l’agriculture. Le principe de précaution doit être promu.

< Transition de la globalisation à la localisation et rendre permanente la déglobalisation. Empêcher la prise de possession des Sociétés en ce qui concerne l’alimentation et la santé.

< Introduire des économies circulaires locales qui augmentent le bien être et la santé des personnes.

< Créer des Jardins d’Espoir, des Jardins de Santé, partout, – dans les communautés, les écoles, les prisons, les hôpitaux, à la ville, à la campagne.

< Abandonner la « croissance » et le PIB comme mesures de santé de l’économie. Le PIB se base sur l’extraction des ressources de la nature et la richesse de la société.

< Adopter le bien être des citoyens comme mesure de la santé de l’économie. Nous espérons que vous vous unirez à nous dans cette transformation pour l’espoir et la protection de la Terre.

Pour aider, utilisez ce lien et invitez vos amis et réseaux à agir.

* * * * * * * *

* La coalition planétaire comprend, entre autres, Navdanya International,  Naturaleza de Derecho, Health of Mother Earth Foundation, Ifoam, Regeneration International, Third World Network, International Forum on Globalization, Biovision, Sarvodaya Movement, SAM-Sahabat Alam Malaysia and CAP-Consumers Association of Penang, Council of Canadians, Initiative for Health and Equity, Diverse Women for Diversity, Isde-International Society of Doctors for the Environment, Terra de Direitos, Conamuri – Organización de Mujeres Campesinas e Indígenas, Acción Ecológica.  Des leaders renommés, des scientifiques et des écologistes se joignent également à l’appel, notamment Vandana Shiva, Nnimmo Bassey, Fernando Cabaleiro, Jerry Mander, Adolfo Perez Esquivel, Maude Barlow, André Leu, Hans R Herren, Satish Kumar.

Le Laboratoire Citoyen du Nouveau Monde, Yali Gabon et le PAYNCoP Gabon s’associent pour sensibiliser sur le Covid 19

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Envoyé à CPNN par Jerry Bibang

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du covid 19, les plateformes Laboratoire Citoyen du Nouveau Monde (LCNM), Yali Gabon et le PAYNCoP Gabon se sont associées pour sensibiliser les jeunes sur la pandémie du covid 19 au moyen de la bande dessinée.

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Question for this article
 
How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

L’initiative vient en appui aux efforts gouvernementaux consentis depuis le début de la pandémie du corona virus dans notre pays. Dès les premiers cas de la maladie, les plus hautes autorités ont déclaré la guerre contre cet ennemie invisible. A travers cette action, ces trois organisations veulent modestement apporter leur contribution dans cette guerre.

Le projet consiste à sensibiliser les jeunes sur les mythes entretenus autour du Covid 19. « Nous sommes partis d’un constat : plusieurs fausses idées, relatives au traitement ou la prévention du covid 19, sont véhiculées par certaines personnes » a expliqué Dora du LCNM. « Ces personnes utilisent régulièrement les réseaux sociaux (facebook et watsap) pour diffuser leurs messages » a ajouté Marcel Ebenezer. Parmi ces fausses idées que nous appelons les mythes, il y’a, entre autres, le fait que le corona n’existe pas dans les pays chauds, la saison de pluie va laver le virus, le virus est aussi transmis par les moustiques, il n’y a pas de cas réel au Gabon, le gouvernement nous ment etc.

Pour Cédrick Kenfack de Yali Gabon, « la propagation de ces fausses informations constitue un obstacle à la riposte contre cette pandémie. Raison pour laquelle nous avons jugés utile de lutter contre ces fausses informations en utilisant la bande dessinée comme moyen de communication »

En marge de la lutte contre les fakes news, le projet accorde également une place importante aux gestes barrières et aux conseils utiles pour éviter la maladie. Une partie intitulée ‘’guide de bonnes pratiques’’ a été consacrée à cet effet. Chaque conseil est illustré par des personnages et des textes explicatifs.

« L’idée était aussi de mutualiser nos compétences et nos ressources pour un objectif commun dans une démarche d’intelligence collective. C’est pourquoi le projet a regroupé plusieurs organisations. Chacune d’elle a contribué en fonction de ses ressources. L’une a rédigé les textes, l’autre a assuré la coordination et la conception a été assurée par une autre » a indiqué Jerry Bibang, le Coordonnateur du PAYNCoP Gabon.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.

Bulletin français 1 mai 2020

. TRACER LA VOIE À SUIVRE .

Un mois s’est écoulé depuis que nous avons écrit dans notre bulletin que “la crise médicale et économique associée au coronavirus peut être considérée comme une opportunité en même temps qu’une calamité.” Entre temps, de nombreux analystes ont adopté cette position et proposé des moyens d’aller en avant. Voici leurs propositions concernant tous les aspects de la culture de la paix:

Désarmement et sécurité: Trois anciens commandants de la Royal Navy du Royaume-Uni ont envoyé une lettre au Parlement disant que les 2 milliards de livres sterling dépensés chaque année pour les sous-marins nucléaires ne pouvaient pas être justifiés et que l’argent devait être utilisé pour les soins de santé. Aux États-Unis, le militant David Swanson propose que le ministère américain de la Défense soit converti, de sorte qu’il fonctionne pour la sécurité financière et médicale universelle au lieu de préparations militaires. Réagissant à la dernière menace de guerre américaine, celle contre le Venezuela, il a été dit que “les États-Unis devraient combattre le COVID, pas le Venezuela ” et que surtout avec la pandémie, “le président Trump n’aurait pas dû déployer des ressources militaires américaines menaçant le Venezuela“.

Les lecteurs se souviendront que le mois dernier, nous avons publié des appels similaires du Bureau international de la paix et de la Peace Pledge Union pour convertir les budgets militaires en dépenses pour les soins de santé, et l’appel du Secrétaire général de l’ONU pour un cessez-le-feu mondial.

Solidarité: Partout dans le monde, les gens ont répondu à la crise par des actions de solidarité locale pour prendre soin de ceux qui sont vulnérables à la pandémie. Un bon exemple nous vient des jeunes du Gabon qui fournissent des stations d’eau dans les zones pauvres. Comme l’a exprimé l’organisation Tamara, au Portugal “la crise représente une grande opportunité, en plus de tous ses défis: maintenant, nous avons la possibilité d’unir nos forces dans le monde entier pour atteindre un objectif commun, développer la cohésion sociale, mettre en place des structures décentralisées, une économie solidaire – un véritable redémarrage ”

Participation démocratique: Le professeur marocain Abdelmoughit Benmassoud Tredano déclare que la crise économique ne fait que commencer. Il réitère l’appel à la solidarité: “Au niveau individuel, du groupe et de la nation, l’individualisme est censé s’émousser et la solidarité gagner en profondeur, martèle l’universitaire”. “Ceci implique certainement de repenser l’organisation du monde sur tous les plans . . . L’organisation du monde par groupes régionaux doit être adoptée du fait qu’aucun Etat ne peut se suffire à lui seul, sauf les Etats-continents.” Aussi, selon le Conseil de l’Europe, dans de nombreux pays, la direction est prise par les villes plutôt que par l’État, à l’exemple de Raseborg en Finlande.

Égalité des femmes: Nazra Feminist Studies of Egypt propose que nous adoptions les valeurs féministes “telles que l’union des forces en temps de peur, de perte et de construction, la responsabilité collective et l’action pour notre survie, la coopération internationale et la collectivité afin de comprendre et d’identifier les moyens de surmonter cette crise. ”

À court terme, le développement durable a été freiné par la pandémie, mais selon le World Economic Forum, “il est temps de commencer à réorienter chaque année les 5 200 milliards de dollars consacrés aux subventions des combustibles fossiles vers les infrastructures vertes, le reboisement et les investissements dans une économie plus circulaire, partagée, régénérative, et moins polluant. ”

Éducation pour la paix: dans un récent webinaire organisé par l’Institut international d’éducation à la paix et la Campagne mondiale pour l’éducation à la paix, des éducateurs des États-Unis, d’Autriche, de Porto Rico, d’Afrique du Sud, de Chine, du Nigéria, des Philippines, du Mexique, de Colombie, d’Argentine et de Corée du Sud ont expliqué comment ils réagissent à la pandémie et aux violences et injustices systémiques qui y sont associées.

“Comment les droits de l’Homme peuvent nous aider à nous protéger de COVID-19″ est le titre d’un article d’Amnesty International, soulignant la nécessité de protéger les droits à la santé, à l’accès à l’information, à l’emploi, au logement, à l’eau, à l’assainissement et à l’absence de discrimination.

Libre circulation de l’information. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la crise mondiale nous a poussés plus loin dans un monde numérique. Le télétravail et les conférences en ligne ont fait un bond en avant. Cependant, seulement 20% de la population des pays les moins avancés utilisent Internet, de sorte que le monde a besoin d’une réponse multilatérale coordonnée pour relever le défi de la numérisation.

Bien entendu, les huit aspects de la culture de la paix sont tous interdépendants et doivent être traités en coordination. Cela se voit dans les analyses suivantes.

Mazin Qumsiyeh nous envoie un appel mondial de “Palestine Action for the Planet” qui appelle à la démocratisation des Nations Unies, à la réorganisation des priorités de développement, à une réduction drastique des dépenses militaires, à la défense de la participation démocratique, à la solidarité mondiale et au rétablissement de l’équilibre écologique (“Nous, les humains, devons reconnaître que nous faisons partie de la nature et que nous devons vivre en harmonie avec elle”).

William Astore, lieutenant-colonel à la retraite (USA) et professeur d’histoire, nous donne sept suggestions “pour changer l’Amérique” [et, nous pouvons ajouter, “pour changer le monde”]. La première suggestion est de réduire les dépenses militaires et les deux suivantes sont de réduire les 800 bases militaires américaines autour du monde et d’abandonner le plan de mener deux guerres étrangères en même temps. Il appelle à une Works Progress Administration, comme celle du président Roosevelt pendant les années 1930, pour reconstruire l’infrastructure américaine et revigorer la culture. Il appelle à “mettre fin à la peur et au bellicisme, et à reconnaître comme de vrais héros non pas les guerriers et les stars du sport, mais plutôt ceux qui sont en première ligne contre le coronavirus. Et “enfin, nous devons étendre notre amour pour englober la nature dans notre planète.”

La lauréate du prix Nobel de la paix Mairead Maguire nous rappelle que “si ce virus a fait quelque chose, il nous a rappelé que en tant que humains, nous sommes très vulnérables; nous avons besoin les uns des autres pour survivre et prospérer. On espère que ce virus renforcera l’opinion que nous sommes tous Un, frères et sœurs; ce qui affecte chacun affecte tous … Les politiques gouvernementales de sanctions, le militarisme, les armes nucléaires et la guerre doivent être radicalement remplacées par des politiques gouvernementales qui mettent la santé de leurs citoyens – à la fois physique et mentale – au-dessus de l’agenda politique … Le capitalisme ne fonctionne pas, le système est brisé, et nous sommes tous mis au défi de construire un système de véritable démocratie qui fonctionne pour tout le monde.

Un autre lauréat du prix Nobel de la paix, Mikhaïl Gorbatchev, appelle à «repenser radicalement la politique internationale… N’est-il pas clair maintenant que les guerres et la course aux armements ne peuvent pas résoudre les problèmes mondiaux d’aujourd’hui? La guerre est une défaite, un échec de la politique! … . Nous devons démilitariser les affaires mondiales, la politique internationale et la pensée politique et réaffecter des fonds militaires aux fins de la sécurité humaine. Nous devons repenser le concept même de sécurité. Par-dessus tout, la sécurité doit signifier fournir de la nourriture, de l’eau, ce qui est déjà en pénurie, un environnement propre et, comme priorité absolue, la protection de la santé des gens. ”

Enfin, ici à CPNN, nous fournissons des outils et des propositions dans notre blog pour tracer la voie à suivre, pour profiter de la crise à réformer la structure de gouvernance du monde et pour faire la transition de la culture de la guerre à une culture de la paix.

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



From Nazra for Feminist Studies (Egypt): A Letter of Solidarity; Together, We Stand in Solidarity..To Build

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



Coronavirus reveals need to bridge the digital divide

DROITS DE L’HOMME




Amnesty International: Comment les droits humains peuvent aider à nous protéger de COVID-19

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Covid-19 : Une nouvelle organisation du monde s’impose (universitaire marocain)

          

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Peace Education and the Pandemic: Global Perspectives (video now available)

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Could COVID-19 give rise to a greener global future?

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Le PAYNCoP Gabon et Ingénieurs Sans Frontières s’associent pour combattre le COVID 19

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Threatening Military Intervention in Venezuela During a Pandemic?

Amnesty International: Comment les droits humains peuvent aider à nous protéger de COVID-19

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Amnesty International

La manière dont les gouvernements décident de répondre à la pandémie de COVID-19 aura un impact sur les droits fondamentaux de millions de personnes.

Amnesty International suit de près les réponses des gouvernements à cette crise. Ce sont là des circonstances extraordinaires, mais il est important de se rappeler que le droit relatif aux droits humains est toujours en vigueur. En effet, cela nous aidera à traverser cette crise tous ensemble.

Voici un rapide tour d’horizon de la manière dont des droits humains peuvent aider à nous protéger, et des obligations des gouvernements en lien avec cette pandémie.

Droit à la santé

La plupart des gouvernements ont ratifié au moins un traité relatif aux droits humains qui les oblige à garantir le droit à la santé. Entre autres choses, cela signifie qu’ils ont l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour la prévention, le traitement et le contrôle des maladies.

Dans le contexte d’une épidémie qui se propage, cela signifie veiller à ce que des soins, des biens et des services de prévention soient disponibles pour toutes et tous.

À Hong Kong, l’un des premiers endroits frappés par le COVID-19, une ONG locale a noté que près de 70 % des familles à faible revenus ne pouvaient pas se permettre d’acheter l’équipement de protection recommandé par le gouvernement, notamment des masques et du désinfectant. Si les États recommandent l’usage de ces équipements, ils doivent s’assurer que tout le monde puisse y accéder.

Accès à l’information

C’est un aspect essentiel du droit à la santé, mais nous avons déjà pu observer des gouvernements qui l’ignoraient.

En décembre 2019, des médecins à Wuhan, en Chine, là où le virus a fait son apparition, ont fait part à leurs collègues de leurs craintes au sujet de patients présentant des symptômes respiratoires. Ils ont immédiatement été réduits au silence et sanctionnés par les autorités locales pour « propagation de rumeurs ».

Pendant ce temps, dans l’État de Jammu-et-Cachemire, les autorités ont ordonné la poursuite des restrictions des services Internet, malgré l’augmentation du nombre de cas. Cela rend l’accès très difficile pour la population aux informations vitales sur la prévalence et la propagation du virus, ainsi que sur les moyens pour se protéger.

Tout le monde a le droit d’être informé sur la menace que représente le COVID-19 sur sa santé, sur les précautions à prendre pour atténuer les risques, et sur les mesures prises pour répondre à la crise. Si ce n’est pas garanti, cela affaiblit la réponse en matière de santé publique et met la santé de tout le monde en danger.

Droit au travail et droit du travail

Les personnes occupant des emplois précaires sont affectées de manière disproportionnée par la pandémie, qui commence déjà à avoir un impact colossal sur la population et sur l’économie. Les travailleurs et travailleuses migrants, les personnes qui travaillent dans l’économie des petits boulots, et les personnes du secteur informel sont plus susceptibles de voir leur droit au travail et leur droit du travail affectés négativement, en conséquence du COVID-19 et des mesures prises pour le contrôler.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question(s) related to this article:
 
How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

Les gouvernements doivent veiller à ce que tout le monde ait accès à la sécurité sociale, y compris à des arrêts maladie, des soins de santé et des congés parentaux, dans les cas où des personnes ne seraient pas en mesure de travailler à cause du virus. Ces mesures sont également essentielles pour aider la population à respecter les mesures de santé publique mises en place par les États.

Les professionnels de la santé sont en première ligne de cette pandémie, et continuent de fournir des services malgré les risques personnels pour eux et leurs familles, et les gouvernements sont tenus de les protéger. Ces obligations comprennent le fait de fournir des équipements de protection personnelle adaptés et de bonne qualité, des informations, des formations et un soutien psycho-social à tout le personnel d’intervention. Des personnes travaillant dans d’autres secteurs, notamment le personnel pénitentiaire, ont également un risque d’exposition au virus élevé, et doivent être protégées.

Impact disproportionné sur certains groupes

Tout le monde peut attraper le COVID-19, mais certains groupes semblent être plus susceptibles de développer une version grave de la maladie et d’en mourir. Les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé prééxistants sont notamment concernées. Il est également probable que d’autres groupes marginalisés, comme les personnes vivant dans la pauvreté, les personnes en situation de handicap et les personnes en détention, dont les personnes migrantes et demandeuses d’asile, soient confrontés à des difficultés supplémentaires pour se protéger et accéder à des traitements.

Par exemple, les personnes sans domicile auront plus de difficulté à s’auto-isoler, et les personnes qui n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates auront un risque plus élevé de contracter le virus.

Au moment de concevoir les réponses au COVID-19, les États doivent veiller à ce que les besoins et les expériences des groupes spécifiques soient pris en compte.

Stigmatisation et discrimination

Selon les médias, les personnes originaires de Wuhan ont été confrontées à un harcèlement et une discrimination généralisés en Chine. Elles ont notamment été rejetées d’hôtels ou barricadées dans leur propre appartement, et les informations personnelles de certaines personnes ont été divulguées sur Internet.

En outre, de nombreuses informations font état d’actes xénophobes hostiles aux Chinois et aux Asiatiques dans d’autres pays, notamment de la part du président des États-Unis Donald Trump qui désigne régulièrement le COVID-19 sous le nom de « virus chinois ». À Londres, un étudiant de Singapour a été frappé violemment lors d’une attaque à caractère raciste. Il n’y a aucune excuse pour le racisme ou la discrimination. Les gouvernements du monde entier doivent adopter une politique de tolérance zéro à l’égard des attaques racistes contre toute personne.

Pendant ce temps, le président Donald Trump a utilisé la pandémie pour justifier ses politiques racistes et discriminatoires, et il prévoirait une interdiction généralisée de toute traversée de la frontière mexicaine par des demandeurs d’asile.

Une telle interdiction de l’asile irait à l’encontre des obligations légales du pays au regard du droit national et international, et ne servirait qu’à diaboliser les personnes en quête de sécurité. En 2018, une interdiction similaire avait été déclarée illégale par tous les tribunaux qui l’avaient examinée.

En outre, en période de crise sanitaire, les gouvernements doivent agir  pour protéger la santé de toutes les personnes et veiller à ce que tout le monde ait accès aux soins et à la sécurité, sans subir de discriminations. Cela doit également inclure les personnes en mouvement, peu importe leur situation au regard de la législation sur l’immigration.

Le monde n’a qu’un seul moyen de combattre cette épidémie : la solidarité et la coopération au-delà des frontières. Le COVID-19 doit nous unir, pas nous diviser.

(Merci à Good News Agency pour avoir nous informer de cet article.)

Covid-19 : Une nouvelle organisation du monde s’impose (universitaire marocain)

. PARTICIPATION DEMOCRATIQUE .

Un article de APA News

M. Abdelmoughit Benmassoud Tredano, Professeur de sciences politiques et de géopolitique à l’Université Mohammed V de Rabat, dresse une radioscopie des relations internationales post-Covid-19, ainsi que les premières leçons de la crise du coronavirus.

Selon lui, la crise ne fait que commencer avec l’effondrement des bourses, la chute du prix du pétrole, sur un fond de guerre entre les puissances, et d’autres signaux plus ou moins graves. « Ceci n’est que la partie visible de l’iceberg », estime-t-il.

Ainsi, une nouvelle organisation du monde s’impose. D’abord, au niveau individuel, du groupe et de la nation, l’individualisme est censé s’émousser et la solidarité gagner en profondeur, martèle l’universitaire.

De même, la notion de l’unicité de l’humain et de son destin commun doit interpeller l’insouciance d’avant. Ceci implique certainement de repenser l’organisation du monde sur tous les plans, dans le sens de moins de mondialisation, plus d’Etat-nation et surtout la réhabilitation de l’Etat providence, prédit Pr. Tredano.

Pour ce Directeur de la Revue Marocaine des Sciences Politiques et Sociales et Président du Centre de Recherche et d’Etudes en Sciences Sociales (CRESS), une nouvelle organisation du monde doit être envisagée et de nouveaux modes de production et de répartition de richesses doivent être recherchés et appliqués. Autant dire qu’une remise en cause de la mondialisation est plus qu’impérative voire salutaire.

« Ce n’est pas un luxe mais un choix incontournable et peut-être salvateur. Le choix entre l’extinction de l’humain et sa survie est désormais posé. Ça peut paraître anxiogène et excessif, mais le chaos est là », souligne l’universitaire marocain, auteur de nombreux travaux, ouvrages, articles et études portant sur des questions politiques internes et internationales.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question for this article
 
How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

A toute chose malheur est bon. La crise du Covid-19 « peut avoir une vertu: celle de permettre à la planète une certaine pause », soutient-il. Pour lui, ce que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et les écologistes n’ont pas pu imposer aux décideurs politiques économiques et financiers, la crise liée à cette  pandémie est en train, en partie, de le réaliser.

Apparemment, l’air de la ville chinoise de Wuhan commence à être respirable; et l’eau des canaux de Venise (Italie) est, semble-t- il, plus transparente !

La pandémie du coronavirus pose de nombreux défis. L’Europe et le monde découvrent qu’ils dépendent, tous, de la Chine et la souveraineté économique ou souveraineté tout court est en cause.

Aussi, une remise en cause de la mondialisation suppose un début de relocalisation et de réindustrialisation, explique-t-il, ajoutant qu’une économie circulaire, écologique solidaire, coopérative et de proximité, doit être réhabilitée.

L’universitaire souligne par ailleurs que l’organisation du monde par groupes régionaux doit être adoptée du fait qu’aucun Etat ne peut se suffire à lui seul, sauf les Etats-continents. Il insiste ainsi sur l’impératif d’une solidarité entre les peuples et les Etats, dans des moments de crise planétaires.

La configuration géopolitique mondiale va complètement être chamboulée, reconnait-il, rappelant que les signaux relevés depuis, au moins 2003, se précisent: l’Europe s’effrite, l’Amérique patauge et l’Asie s’affirme.

Faisant observer qu’à la suite de chaque cataclysme géopolitique mondial, il y a nécessité de construire un ordre international nouveau, Pr. Tredano estime que l’idée de la coexistence des puissances régionales et internationales est une piste et un gage de garantie devant éviter la domination des puissants.

« La coopération internationale doit être effective et non pas seulement comme un slogan qu’on agite dans tous les forums internationaux et ce pour pouvoir affronter efficacement des situations de crise telle que celle que nous vivons actuellement. Désormais, tout est mondial ! », souligne le Professeur. 

En attendant une « démondialisation », enchaîne-t-il, la culture de la paix et de tolérance doit s’installer. 

« Ce n’est pas pour sacrifier à une mode, mais elle doit relever des conditions fondamentales et incontournables de vie collective des peuples et des États dans un monde difficile et complexe. Tout cela suppose une nouvelle organisation du monde », fait-il observer dans son analyse livrée à APA.