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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Tunisie: Appel à une participation massive à la première rencontre internationale sur l’éducation à la paix

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de Babnet Tunisie

La présidente de l’association Sawtouna, Hédia Ben Jemaa El Bhiri, a appelé le gouvernement, les partis politiques, la société civile et les parents à participer à la première rencontre internationale sur l’éducation à la paix qui se tiendra à Tunis au mois de juillet prochain.

tunisia
Photo TAP

S’exprimant lors d’un colloque national tenu à l’initiative de l’association, samedi, au palais des congrès, sous le slogan Ensemble pour l’éducation à la paix, la présidente de Sawtouna a précisé que l’objectif d’une telle manifestation est d’examiner le rôle de l’éducation dans l’enracinement des valeurs de dialogue, de tolérance et de paix chez les jeunes générations.

Le but de la première rencontre internationale sur l’éducation à la paix est de donner une vision prospective sur l’avenir de l’éducation à l’horizon 2030, a-t-elle ajouté.

La diffusion de la culture de la paix au sein des établissements scolaires figure parmi les priorités du ministère de la femme, de la famille et de l’enfance, a indiqué, pour sa part, Nizar Kharbech, chef de cabinet au ministère de la femme.

Selon le responsable, la tenue de la première rencontre internationale sur l’éducation à la paix coïncide avec le lancement par le ministère d’un programme global de prise en charge des enfants, notamment, dans les zones prioritaires en vue de les aider à faire face au terrorisme.

De son côté, le secrétaire d’Etat égyptien de l’enfance, Achraf Ameur a affirmé que les pays du monde arabe et du tiers-monde ont besoin de coexister pacifiquement dans le cadre de la compréhension mutuelle et du respect de la loi, évoquant dans ce cadre, les conflits communautaires dont souffre la société arabe.

En marge du colloque, une lecture a été donnée d’un pacte de paix pour les enfants, texte qui met l’accent sur la nécessité d’enraciner les valeurs de solidarité, de tolérance, de liberté et du dialogue chez les jeunes générations.

A la clôture de cette manifestation, une compétition se tiendra entre les élèves de 20 écoles primaires pour choisir le meilleur poster sur la paix.

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Question pour cet article:

La France devrait avoir 1 000 km de routes solaires d’ici 5 ans !

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Ubergizmo

Nous vous en avons parlé plus d’une fois, les routes solaires pourraient bien redéfinir notre manière de produire de l’énergie. Ces routes couvertes de panneaux solaires permettraient alors d’alimenter des équipements urbains, ou même des véhicules en train de rouler. Et Ségolène Royal a l’intention d’en faire construire 1 000 km d’ici 5 ans.

solaires

La ministre de l’Écologie entend bien respecter l’un des engagements pris durant la COP21, et la société française Colas, filiale de Bouygues, semble justement avoir ce qu’il faut. En collant des dalles photovoltaïques de 7 mm d’épaisseur directement sur la chaussée, il devient possible de capter l’énergie du soleil, dans les villes.

Après cinq ans de développement, en collaboration avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), ces dalles « Wattway » offrent évidemment une adhérence équivalente à des routes classiques et peuvent supporter passage de poids-lourds comme météo difficile.

Grâce à elles, les zones urbaines pourront profiter d’ »une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante« . Et dans les régions isolées, la route solaire « permettra de créer des infrastructures de production d’énergie locales et pérennes, en circuit court« .

À quoi servira alors l’électricité produite ? Éclairage public, enseignes lumineuses, tramways, logements, bureaux, tout est possible. Selon Colas, 1 km de route solaire Wattway permet d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. À suivre !

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Question for this article:

Cameroun: la radio communautaire au service de l’éducation à la paix

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article du Journal du Cameroun

Les attaques terroristes ont entraîné une dégradation des conditions humanitaires et sécuritaires dans ces régions du pays, et des milliers de Camerounais ont fui leurs foyers. Ce projet radio a pour but d’améliorer la prévention des conflits et le dialogue inter-communautaire entre les réfugiés et les communautés d’accueil, et de sensibiliser les jeunes filles et garçons qui sont vulnérables au recrutement terroriste.

Cameroun
La salle de régie d’antenne d’une radio © Droits réservés

L’UNESCO et ses partenaires ont mobilisé la communauté et quatre stations de radio locales dans le processus de construction de la paix par l’éducation. Les stations ont été choisies pour leur capacité à atteindre les zones les plus reculées en diffusant des informations et des programmes éducatifs dans les langues locales.

« Une étude de l’UNESCO sur la situation dans ces régions densément peuplées révèle que les malentendus au sein des différentes communautés et entre ces dernières sont l’un des principaux problèmes rencontrés », indique Cletus Tabe Ojong, Spécialiste de programme Communication et information au Bureau régional de l’UNESCO à Yaoundé.

Les stations, Échos des montagnes de Mokolo, la Radio Sava de Mora, la Radio Kousseri et la station régionale basée à Maroua ont été formées à l’élaboration de programmes locaux sur la construction de la paix, la médiation, la prévention et la résolution des conflits, l’éducation à la non-violence et le dialogue et la réconciliation interculturels et interreligieux.

Les quatre stations produisent plus de 60 programmes sur des questions de fond visant à créer des liens entre les différentes communautés. À l’antenne, les membres des communautés rurales discutent de questions relatives à l’inclusion communautaire et à la résolution non-violente des conflits. À Mokolo, une zone entourée de villages régulièrement frappés par des attaques terroristes, les auditeurs ont pris conscience de l’impact des programmes traitant de la paix et de la résolution non-violente des conflits locaux. Les programmes d’éducation pour la paix fournissent non seulement des connaissances sur la culture de la paix, mais transmettent également les compétences nécessaires pour reconnaître et désamorcer les conflits potentiels, et pour promouvoir activement et instaurer une culture de la paix.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question(s) related to this article:

African journalism and the culture of peace, A model for the rest of the world?

(. . . suite)

« Les thèmes mettent en lumière les défis que nous devons surmonter compte tenu de la situation actuelle dans notre région », a indiqué Abdourahman Saidou, membre de la branche régionale de l’Association camerounaise pour le dialogue interreligieux, engagée en faveur de la construction d’une cohabitation pacifique entre les Musulmans et les Chrétiens.

Parmi les programmes à fort impact figurent les actualités locales, les magazines, les microprogrammes, les débats en direct et les discussions dans les langues nationales. Certains programmes sont présentés par de jeunes ambassadeurs pour la paix, identifiés et formés par l’UNESCO afin de sensibiliser leurs camarades à l’école et pendant les activités extrascolaires. Par ailleurs, des groupes d’auditeurs seront créés par les ambassadeurs pour encourager la mobilisation, le dialogue et surtout l’action auprès des membres des structures scolaires et extrascolaires.

Le projet, mis en œuvre de mars 2015 à mars 2016, est une initiative conjointe de l’UNESCO, du PNUD et de la FAO intitulée « Réponse rapide pour la résilience et la prévention des conflits des populations des régions de l’Extrême-Nord et de l’Est du Cameroun » et financée par le Japon. Les stations de radio, les élèves (dans les écoles et durant les activités extrascolaires), les chefs traditionnels, les chefs religieux, les autorités administratives et politiques ainsi que les populations directement touchées par l’urgence humanitaire en ont été les bénéficiaires.

L’action de l’UNESCO dans le domaine de l’éducation à la paix et aux droits de l’homme est guidée par son Acte constitutif, par le Programme mondial en faveur de l’éducation aux droits de l’homme (2005-présent) et par la cible 4.7 de l’agenda Éducation 2030. L’Organisation œuvre également dans le cadre du Plan d’action du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent. En octobre 2015, les États membres de l’UNESCO ont adopté une décision importante visant à renforcer le rôle de l’UNESCO dans la prévention de l’extrémisme violent par le biais de l’éducation.

Mali : Elaboration d’un programme national sur la culture de la paix au Mali : Les experts à l’œuvre

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de Ousmane Ballo pour MaliActu

Les 18 et 19 janvier 2016 à l’Hôtel Salam, un atelier de réflexion a regroupé des experts nationaux et internationaux autour d’une même table en vue d’élaborer un programme national sur la culture de la paix dans notre pays.

Mali
Zahabi Ould Sidi Mohamed

Organisé par le ministre de la réconciliation nationale en collaboration avec le Bureau de l’UNESCO à Bamako, cet atelier avait comme objectif de rassembler toutes les parties concernées et engager le débat autour de l’élaboration d’un programme national sur la culture de la paix et ses implications en termes de développement social, culturel et économique du pays. Ainsi pendant deux jours, plusieurs thématiques ont été abordées. Il s’agit de : Pratiques interculturelles ; éducation et la formation des jeunes ; rôle de la société civile.

Selon Firmin Edouard Matoko, représentant de la Directrice Générale de l’UNESCO, l’éducation et la culture concernent les valeurs qui se réfèrent, par exemple, à la paix, aux droits de l’homme et à la démocratie. « Ils doivent permettre d’apprendre à vivre ensemble. Ils doivent enseigner les valeurs de tolérance, de respect de l’autre, de partage. Ils doivent favoriser l’esprit de dialogue, la non-violence et l’ouverture aux autres. Ils doivent contribuer à lutter contre les stéréotypes et les préjugés qui font le lit des conflits entre les nations et entre les citoyens d’une même Nation », a-t-il souligné.

Quant à Mbaranga Gasarabwe, représentante spéciale adjointe du Secrétaire Général de la Minusma, la paix, la réconciliation, l’entente mutuelle, la cohésion sociale sont plus que jamais d’actualité face aux inquiétudes croissantes que soulèvent les conflits dans et entre les pays. C’est l’un des moyens, avance-t-elle, le plus sûr pour lutter durablement, contre les troubles sociaux et les violences liées aux radicalismes et aux extrémistes violents de tous bords.

Après avoir salué les efforts des amis du Mali, le ministre de la réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a rappelé que depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation, le visage du Mali s’améliore. Cela, ajoute-t-il, grâce à la détermination de tous les fils du pays en faveur de la paix et avec l’accompagnement du système des Nations Unies. « La culture de la paix n’est pas seulement une affaire de la société civile, mais une affaire de nous tous », a-t-il souligné. A l’issue des échanges, quelques recommandations ont été formulées. Il s’agit entre autres d’une étude et diagnostic pour savoir si le document assorti au cours de ces deux jours de travaux peut construire une paix réelle ; renforcer la capacité des acteurs pour la paix et enfin impliquer fortement les Organisations de la Société Civile.

Il faut préciser que cet atelier s’inscrit dans le cadre de la résolution de soutien de l’UNESCO à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali adoptée lors de la dernière conférence générale qui s’est tenue à Paris, en novembre 2015.

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Question related to this article.

Des enseignant(e)s irakien(ne)s lancent une campagne pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de Internationale de l’Education

Conjointement à la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence sexiste des Nations Unies, les enseignant(e)s irakien(ne)s ont organisé différentes activités autour du thème « De la paix nationale à la paix mondiale, une éducation pacifique pour tous ».

iraqi
Les activités organisées durant la campagne pour mettre fin à la violence contre les femmes dans une école irakienne.

Afin de sensibiliser la population au problème de la violence à l’égard des femmes et de mettre en place des mesures concrètes visant à éradiquer ce fléau, le syndicat irakien Kurdistan Teachers Union (KTU) a lancé une série d’initiatives.

« Outre ces activités, et en collaboration avec les représentantes et représentants du KTU dans toutes les écoles se soumettant aux directives du syndicat, nous avons sensibilisé la population à l’importance d’une égalité des chances en matière d’éducation », a déclaré le Président du KTU, Abdalwahed M. Haje.

Cependant, la culture locale s’érige parfois en obstacle. C’est pourquoi le KTU a invité les parents à soutenir les efforts visant à réduire le taux d’enfants non scolarisés, qui s’élève actuellement à 12 %. Le KTU a également appelé le gouvernement et le ministère de l’Education à lui fournir davantage d’outils afin de réduire le nombre d’adultes n’ayant pas reçu d’éducation.

Voici quelques exemples d’événements organisés par le KTU:

• Participation à un grand événement communautaire, rassemblant le Président du Conseil des ministres et son adjoint, les parlementaires, les ministres, les organisations de femmes et la société civile, à l’occasion du lancement de la campagne nationale le 16 novembre.

• Organisation de cinq réunions dans les provinces d’Erbil, de Dahuk, de Souleimaniye et de Kirkouk, auxquelles ont participé des centaines de femmes. Ces rencontres ont mis l’accent sur l’importance de la campagne, sur le respect des femmes, sur le renforcement de l’égalité et sur l’explication des réglementations internationales en vigueur.

• Organisation de deux séminaires accueillant deux intervenant(e)s et militant(e)s, Newroz Hawezy et Hero Kamal, qui ont présenté un grand nombre de données et de statistiques sur les actes de violence et les solutions trouvées, ainsi que sur les réglementations en matière de droits humains. En termes d’opportunités d’emploi, il a été souligné que l’éducation se portait bien, et affichait un ratio de 53 hommes pour 47 femmes.

• Organisation de deux expositions de photographies. La première, organisée à Erbil, proposait des images et des graphiques mettant en exergue le rôle que jouaient les femmes dans la société par le passé, ainsi que la violence dont elles sont victimes. La deuxième, tenue à Souleimaniye, présentait des photographies autour du rôle de la femme dans l’organisation d’un foyer, ainsi que dans les domaines de la gestion, de l’économie et de l’agriculture. Ces deux événements ont mis en lumière le fait qu’une communauté saine, c’est une communauté dans laquelle les hommes comme les femmes participent de façon équitable.

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Industrie d’armement mondiale : l’Occident toujours dominant malgré une diminution ; les ventes flambent dans le reste du monde, selon le SIPRI

DESARMAMENT & SECURITE .

Un communiqué de presse du Stockholm International Peace Research Institute

(Stockholm, 14 décembre 2015) — Le montant des ventes d’armes et de services à caractère militaire par les plus grandes frmes productrices — le Top 100 du SIPRI — s’élève à 401 milliards de dollars en 2014, selon les nouvelles données sur l’industrie d’armement mondiale présentées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).

sipri

Pour la quatrième année consécutive, les ventes d’armes et de services à caractère militaire répertoriées par le Top 100 du SIPRI — les plus grandes firmes productrices d’armement de par leurs ventes d’armes — ont diminué. Cependant, avec une diminution de 1,5 % en termes réels entre 2013 et 2014, la baisse globale des ventes d’armes du Top 100 reste modérée. La baisse enregistrée en 2014 est due à une diminution des ventes d’armes par les sociétés basées en Amérique du Nord et en Europe occidentale, tandis que les autres compagnies du Top 100, situées dans les autres régions du monde, ont collectivement augmenté leurs ventes d’armes.

Les compagnies basées aux États-Unis continuent de dominer le Top 100, avec une part de 54,4 % du total. Les ventes d’armes des firmes américaines ont diminué de 4,1 % entre 2013 et 2014, un taux similaire à celui de 2012-13. Une entreprise contredit cette tendance, Lockheed Martin, qui occupe la première place du Top 100 depuis 2009. Ses ventes d’armes ont augmenté de 3,9 % en 2014 avec un montant total de 37,5 milliards de dollars. Lockheed Martin devance Boeing, en seconde position, dont le montant total des ventes d’armes s’élève à 28,3 milliards de dollars, augmentant de 4,4 milliards de dollars en 2014.

« Avec l’acquisition en 2015 du fabricant d’hélicoptères, Sikorsky Aircraft Corp., l’écart entre Lockheed Martin et les autres firmes du Top 10 va se creuser davantage l’année prochaine », indique Aude Fleurant, directrice du Programme Armes et Dépenses militaires du SIPRI.

Les ventes d’armes des compagnies basées en Europe occidentale ont diminué de 7,4 % en 2014. Seules les firmes allemandes (+9,4 %) et suisses (+11,2 %) affichent une augmentation globale de leurs ventes d’armes en termes réels. La hausse des ventes d’armes allemandes est due à une croissance significative du chiffre d’affaires de l’entreprise de construction navale ThyssenKrupp (29,5 %), tandis que le suisse Pilatus Aircraft a bénéficié d’une demande croissante pour ses avions d’entraînement, stimulant les ventes suisses. Les sociétés représentant les sept autres pays d’Europe occidentale restants du Top 100, connaissent toutes une baisse globale de leurs ventes.

Malgré des conditions économiques nationales difficiles, les ventes de l’industrie d’armement russe continuent d’augmenter en 2014. Le nombre de firmes russes figurant dans le Top 100 est passé de 9 à 11, représentant une part de 10,2 % du total des ventes d’armes du Top 100 en 2014. Les deux nouveaux entrants sont High Precision Systems (39ème) et RTI (91ème), tandis que United Instrument Manufacturing Corporation (UIMC), nouvellement créée, fait son entrée à la 24ème position, remplaçant Sozvezdie qui a fusionné avec un certain nombre d’entreprises pour former UIMC. La firme russe qui enregistre la croissance la plus importante des ventes d’armes est Uralvagonzavod, avec une augmentation de 72,5 % de ses ventes. Almaz-Antey, avec une augmentation de près de 23 % de ses ventes d’armes, figure désormais à la 11ème position.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

« Les compagnies russes surfent sur l’augmentation des exportations et des dépenses militaires nationales. Il y a désormais 11 entreprises russes dans le Top 100 et leurs chiffres d’affaires combinés sur 2013-14 ont augmenté de 48,4 % », affirme Siemon Wezeman, chercheur en chef du SIPRI.

En revanche, les ventes d’armes des sociétés ukrainiennes ont sensiblement diminué. UkrOboronProm a chuté de la 58ème place en 2013 à la 90ème en 2014, avec une baisse des ventes de 50,2 %. Motor Sich, une autre firme ukrainienne qui figurait dans le Top 100 de 2013, est carrément sortie de la liste. « La baisse sensible des ventes des compagnies ukrainiennes est largement due au bouleversement causé par le conflit dans l’Est de l’Ukraine, la perte du marché russe et la chute de la devise », explique Siemon Wezeman.

En 2013, le SIPRI a introduit la catégorie « producteurs émergents » afin de mieux suivre l’évolution des entreprises basées dans les pays qui ont fait part de leur objectif d’industrialisation militaire. Pour 2014, cette catégorie couvre le Brésil, l’Inde, la Corée du Sud et la Turquie. Les ventes d’armes combinées des firmes basées dans ces pays représentent 3,7 % du total des ventes du Top 100 du SIPRI. Leurs revenues ont augmenté de 5,1 % entre 2013 et 2014.

Deux sociétés turques productrices d’armement sont classées dans le Top 100 : ASELSAN, qui a augmenté ses ventes de 5,6 % en 2014, mais qui a chuté de la 66ème à la 73ème place ; et Turkish Aerospace Industry (TAI), qui fait son entrée dans le Top 100 au 89ème rang, avec une croissance des ventes d’armes de 15,1 %. « La Turquie est à la recherche de davantage d’autosuffisance dans ses approvisionnements en armes et ceci, couplé à une stratégie d’exportation agressive, a contribué à la croissance rapide des chiffres d’affaires de ASELSAN et TAI », déclare Pieter Wezeman, chercheur en chef au SIPRI.

Les firmes sud-coréennes ont également gagné en position dans le Top 100 en 2014. « Quinzes entreprises d’Asie (hors Chine) ont fait leur entrée dans le Top 100 » selon Siemon Wezeman. « Beaucoup d’entre elles ont montré des niveaux assez stables des ventes, mais les sociétés sudcoréennes ont augmenté leur total des ventes de 10,5 % en 2014 par rapport à 2013 ». Le dernier sudcoréen entrant dans le Top 100 est Hyundai Rotem, un fabricant de véhicules militaires.

La base de données du SIPRI sur l’industrie d’armement a été créée en 1989. Elle contient des données financières et sur l’emploi des 100 plus grandes firmes productrices d’armement au niveau mondial. Depuis 1990, le SIPRI publie des données sur les ventes d’armes et l’emploi de ces 100 plus grandes entreprises productrices d’armements dans le SIPRI Yearbook.

Les ventes d’armes sont définies par le SIPRI comme comprenant les ventes de biens et services à caractère militaire à des clients du secteur militaire, incluant aussi bien les ventes sur le marché intérieur qu’à l’export.

Il s’agit de la première d’une série de trois comuniqués rendant public des données avant la publication du SIPRI Yearbook 2015. Dans le premier semestre de 2016, le SIPRI communiquera ses données sur les transferts internationaux d’armement (détails de toutes les ventes internationales, les transferts et les dons des principales armes en 2015), ainsi que ses données sur les dépenses militaires mondiales (informations complètes sur les tendances nationales, régionales et mondiales des dépenses militaires). L’ensemble des données sera présenté dans la publication phare du SIPRI, le SIPRI Yearbook 2016, qui sera publié fin 2016.

Tchad: Commémoration de la Journée nationale de la paix, de la cohabitation pacifique et de la concorde nationale

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article du Journal du Tchad

L’édition 2015 de cette journée a été marqué par un rassemblement et des prières œcuméniques au palais du 15 janvier Le Président de la République Idriss Deby Itno a assisté ce matin (mardi 12 décembre 2015), au palais du 15 janvier, à la prière collective organisée par les trois confessions religieuses au Tchad. C’est en présence du Premier ministre Kalzeubé Payimi Deubet, de plusieurs personnalités et de nombreux fidèles.

Tchad
caption: © Droits reservés

Pour cette édition 2015, c’est le Tchad en miniature, représenté dans ses trois confessions religieuses (musulmane, protestante et catholique), qui s’est donné rendez-vous au Palais du 15 janvier pour célébrer, la Journée nationale de la paix, de la cohabitation pacifique et de la concorde nationale. Comme un seul homme, mû par un instinct patriotique et un désir ardent de vivre en commun, les fidèles des trois confessions religieuses ont entonné l’hymne national dans sa version française et arabe. La symbolique est forte.

Donnant le ton à la cérémonie, le Révérend Père Paolino, Coordinateur de la plate-forme religieuse, a, dans son mot de circonstance, cité un verset biblique tiré du livre saint: « heureux ceux qui créent la paix autour d’eux, car Dieu les appellera ses fils». La paix nécessite l’implication de tous sans exclusion aucune. La religion ne doit pas être un prétexte pour tuer au nom de Dieu. L’on ne doit pas permettre à ce que la religion devienne un prétexte pour déstabiliser. «Toute religion est message de paix et d’amour». Le phénomène de l’extrémisme religieux nous interpelle plus que jamais surtout lorsque les extrémistes se servent de la religion pour contredire la volonté de Dieu : celle de la sacralité de la vie humaine «Tu ne tueras point». Le Révérend Père Paolino d’ajouter que «nous devons tous agir pour faire du Tchad un véritable modèle de cohabitation pacifique et de tolérance religieuse».

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Question related to this article:

 

How can different faiths work together for understanding and harmony?

(. . suite)

«Nous devons construire notre pays et éduquer nos enfants en leur inculquant la culture de la paix, du dialogue, de la tolérance et du respect mutuel. Puisse Dieu nous accorder la grâce d’être une grande famille Tchadienne unie, avec le même idéal et cette même force de caractère qu’est l’humilité», a poursuivi pour sa part, le Secrétaire général de l’Entente des Eglises et Missions Evangéliques au Tchad (EEMET), Pasteur Souina Potifar.

Le SG de l’EEMET a, par la suite, énuméré, quelques pistes de solutions devant permettre de régler certains conflits par le dialogue, la négociation ou l’arbitrage ainsi que l’introduction d’un programme de construction de la paix dans nos établissements d’enseignement primaire, secondaire et supérieur.

«Dieu est paix, source de tout bien pour l’Homme. La paix est plus forte que la guerre. La paix est gage d’un développement intégral, durable et harmonieux», a renchéri de son côté, le représentant de la Conférence Episcopale du Tchad, Mgr Henry Coudray.

Clôturant l’intervention des leaders religieux, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad, Dr Cheikh Hissein Hassan Abakar a relevé pour le déplorer, la montée de l’extrémisme religieux et ses corollaires. «Que Dieu nous préserve de ce cancer qui ronge notre société et a invité ses compatriotes à être vigilants face à ce phénomène qui risque de détruire le tissu social».

Dr Cheikh Hissein Hassan Abakar devait par la suite remercier, le Chef de l’Etat pour avoir marqué son accord de financer la construction d’un «Centre pour la paix et la cohabitation pacifique». « Dieu est avec vous et il est avec tous », conclut-il.

«Que Dieu bénisse le Tchad, ses autorités et les prennent en garde», c’est par cette prière chère à tous, que les leaders des trois confessions religieuses ont élevé leurs voix en direction du Très Haut.

Prononçant son discours, le Président de la République Idriss Deby Itno a félicité et encouragé, les leaders religieux et leurs fidèles pour les multiples efforts de construction de la paix au Tchad. « L’expérience du Tchad en matière de cohabitation pacifique est citée comme un label. Je vous dis bravo, bravo et merci. Il faut tout faire pour que les démons de la division échouent». Faisant allusion à la menace terroriste, le Chef de l’Etat a déclaré que «le Tchad ne périra point. Il en sortira vainqueur. Nous devons rester unis et vigilants», a souligné le Chef de l’Etat.

La cérémonie a été ponctuée par la lecture des versets coraniques, bibliques, des récitals et des poèmes magnifiant, la paix et ses vertus pour le Tchad.

Amerique Latine: Mouvement pédagogique: nouvelle phase, nouvel élan

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de l’Internationale de l’Education

La troisième réunion du Mouvement pédagogique a permis de renouveler la cohésion et le programme pour l’avenir de l’éducation en Amérique latine, grâce à un plan visant à renforcer l’influence du mouvement syndical sur les politiques publiques.

pedagogical

Organisée du 1er au 3 décembre à San José, au Costa Rica, la réunion a regroupé plus de 500 personnes provenant de 18 pays et 34 syndicats de l’éducation d’Amérique latine, ainsi que des invité(e)s internationaux/ales venu(e)s des Etats-Unis, de France, de Norvège et de Suède.

Selon Hugo Yasky, Président du Comité régional de l’Internationale de l’Education pour l’Amérique latine, le chemin que doit emprunter le mouvement pédagogique constitue une nouvelle étape au cours de laquelle les syndicats doivent évaluer non seulement l’expérience de l’école, mais également l’expérience et les pratiques du personnel enseignant, tout en l’alignant sur la lutte et les mouvements sociaux. « Nous devons tout mettre en œuvre afin d’intégrer concrètement d’autres secteurs sociaux et de chercher à établir une relation solidaire avec les représentants des secteurs impliqués dans la cause des peuples d’Amérique latine. Nouer de telles alliances est capital », a affirmé Hugo Yasky.

La déclaration adoptée à l’issue de cette réunion présente le Mouvement pédagogique comme un espace de rencontre et de construction collective, qui vise à incarner, dans le monde de l’éducation, une vision de la société opposée au pouvoir économique, médiatique, financier et militaire.

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Question pour cet article:

What is the relation between peace and education?

(. . suite)

Contre la commercialisation et la privatisation de l’éducation

Parmi les principaux thèmes abordés dans le cadre de cette réunion, les affiliés de l’IE ont débattu des stratégies adoptées par les multinationales en vue de privatiser l’éducation. Pour illustrer ce thème, Antonio Olmedo, chercheur à l’Université de Roehampton au Royaume-Uni, a donné une conférence sur « Le processus de privatisation et de commercialisation de l’éducation », dans laquelle il a analysé les stratégies adoptées par les grandes entreprises pour imposer aux gouvernements leurs politiques mercantiles, lesquelles contribuent à nuire à la qualité de l’éducation et de l’enseignement. « Nous devons envisager d’autres solutions, car, tel un caméléon, le néolibéralisme est davantage réglementé que le secteur public lui-même », a expliqué Antonio Olmedo.

En outre, le professeur Luiz Fernandes Dourado, de l’Université fédérale de Goiás, au Brésil, a souligné que le processus de privatisation est un processus complexe qui affaiblit le mouvement syndical et tourne le dos à une gestion démocratique des écoles. Cette approche entre en contradiction avec la vision du Mouvement pédagogique latino-américain qui considère l’éducation comme un droit social.

Origine de la campagne internationale

D’après David Edwards, Secrétaire général adjoint de l’Internationale de l’Education (IE), la nouvelle campagne mondiale menée par son organisation contre le commerce de l’éducation – ce dernier étant prôné par les multinationales et les organismes multilatéraux – a pris naissance en Amérique latine. Cette campagne vise à défendre l’éducation publique et à mettre en lumière les véritables desseins de la privatisation.

« Lors du Congrès d’Ottawa, nous avons reçu le mandat de lancer une campagne contre la privatisation de l’éducation et d’en démasquer les principaux instigateurs. Nous avons tout d’abord analysé la situation dans d’autres régions du monde. Le marché mondial du secteur de l’éducation représente plus de 3 milliards de dollars américains, et les gouvernements de certains pays permettent à des groupes privés d’accéder à ce ʺbutinʺ. Nous tentons de révéler aux citoyens les agissements de ces multinationales », a déclaré Edwards.

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article.)

COP21 vue par Naomi Klein : « Le changement climatique génère des conflits »

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par Naomi Klein dans la revue Ballast (abrégé)

Tandis que les dirigeants du monde se réunissent pour « remédier » au problème du changement climatique à la Conférence de Paris, dite COP21, nous retrouvons l’essayiste canadienne Naomi Klein, auteure des ouvrages phares No Logo et La Stratégie du choc, dans les bureaux de l’un de ses éditeurs. . . .

Naomi Klein
People’s climate march in Prague, 29 November 2015. Friends of the Earth International under a Creative Commons Licence

Tout cela [qui] arrive ici, à Paris, au moment du sommet international sur le climat, nous éclaire également sur ce que les gouvernants décident de qualifier de crise ou pas : nous voyons aujourd’hui que cela est très subjectif. Nous sommes ici pour débattre de la crise climatique, une crise majeure pour l’humanité, mais qui n’a jamais été traitée comme telle par les élites. Nos dirigeants font tous de très beaux discours mais ne changent jamais les lois. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Pour des raisons sécuritaires, ils feraient n’importe quoi, mais quand il s’agit de la sécurité de l’humanité, de protéger la vie sur Terre, c’est beaucoup de paroles et très peu d’actes. Ils n’ont jamais mis en place aucune mesure de régulation sérieuse pour les pollueurs, par exemple, et ils ne veulent pas que les accords qu’ils passent entrent eux soient juridiquement contraignants. Le protocole de Kyoto l’était. Mais voilà que nous faisons marche arrière.

Pourquoi est-ce qu’un accord sur le climat est notre principale chance pour la paix ?

Tout d’abord parce que le changement climatique génère déjà des conflits. Comme la quête aux énergies fossiles. Si on prend le Moyen-Orient, par exemple, notre course à l’énergie fossile est l’une des raisons principales de nombreuses guerres illégales. Est-ce que l’Irak aurait été envahi s’il avait principalement exporté des asperges (comme l’a fait remarquer Robert Fisk) ? Probablement pas. Ce que l’Occident voulait, c’était le pétrole irakien, afin de le mettre en vente sur le marché mondial. Voilà ce qu’était le projet de Dick Cheney. Cela a déstabilisé toute la région — qui n’était déjà pas très stable, à cause des précédentes guerres pour le pétrole et des nombreux coups d’États et des dictateurs installés et soutenus par les puissances occidentales. Il faut également savoir que cette région est une des plus vulnérables face au changement climatique, à cause duquel de très larges parties du Moyen-Orient sont devenues invivables. La Syrie a connu la pire sécheresse de son histoire juste avant que la guerre civile n’éclate. Ce fut l’un des facteurs de déstabilisation du pays. La paix ne sera pas possible tant que des mesures fortes ne seront pas prises pour le climat. Je me suis intéressée de plus près à cette problématique quand j’ai compris que si nous voulons vraiment prendre le changement climatique au sérieux, il faudra en passer par une redistribution des richesses, des opportunités et des technologies. Dans mon dernier livre, je cite Angelica Navarro, négociatrice bolivienne pour le commerce et le climat, qui dit que le changement climatique a engendré l’obligation d’un plan Marshall pour la planète.

Vous dites que pour inverser cette tendance, il nous faut déconstruire le capitalisme. Comment faire passer cette idée qui peut être difficile à imaginer, pour la plupart des gens ?

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

( Clickez ici pour la version anglaise .)

Question for this article:

Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

(. . . suite)

Au Canada, nous avons essayé de travailler en partant du postulat que le changement climatique nous impose un ultimatum. Il ne faut pas seulement changer les choses, il faut les changer maintenant ; et si nous ne le faisons pas dans les dix prochaines années, il sera trop tard. Qu’est-ce que cela entraîne dans le domaine de la santé, de l’éducation, des droits des indigènes, de l’inégalité ? Quel serait l’impact sur les droits des réfugiés si nous prenions le changement climatique au sérieux ? Nous avons réuni les leaders de soixante organisations et rédigé un document, intitulé « The Leap Manifesto », qui, nous l’espérons, permettra de trouver une solution. Nous avons pensé que le meilleur moyen de parvenir à régler ce problème était de nous réunir et d’agir. Ça n’a pas été facile de réunir toutes ces organisations, car toutes travaillent sur des problématiques très importantes. Si vous travaillez contre la pauvreté, vous n’avez pas le temps de faire autre chose. Mais lorsque le changement climatique devient une cause de ce contre quoi vous luttez, quand il devient un outil pour poursuivre votre combat, quand il vous permet de trouver de nouveaux partenaires, de nouveaux alliés, alors il n’est plus une distraction mais un moteur. On a également mené quelques actions. Nous avons, entre autres, organisé un rassemblement sur le thème « Travail, Justice, Climat ». Ce n’était pas un exercice théorique mais une vraie réflexion sur comment s’organiser : comment aborder le sujet du climat avec les syndicats pour que cela ait un impact, avec les personnes qui luttent pour les services de base, le logement, les mouvements de population ? Quels messages faire passer, de quelle manière ? Ça a été très riche en enseignements, donc très utile. Ensuite, nous avons rédigé et lancé le manifeste « The Leap », qui n’est probablement ni parfait ni suffisant, mais c’est un bon début…

Je suis vraiment choquée de voir à quel point les mouvements anti-austérité et ceux pour le climat ne semblent pas du tout communiquer en Europe. J’ai entendu Tsipras soudainement évoquer le changement climatique cette semaine — et je crois que c’est la première fois, depuis qu’il a pris ses fonctions. Le changement climatique est le meilleur argument contre l’austérité. Pourquoi ne pas utiliser ce levier dans les négociations avec l’Allemagne, à qui ce sujet tient apparemment énormément à cœur et qui a une des politiques énergétiques les plus ambitieuses du monde ? Pourquoi ne pas utiliser cet argument dans chaque réunion, et dire que l’austérité est impensable parce que nous sommes devant une crise majeure pour l’humanité et que nous devons agir ? Et, pourtant, nous n’entendons quasiment jamais Podemos ou Syriza parler du changement climatique. J’ai donné une conférence pendant un rassemblement « Blockupy » à Francfort, il y a quelques mois, et le sujet n’a jamais été abordé. Quand j’ai évoqué les connexions entre le changement climatique et les autres mouvements, tout le monde a compris ; c’est très concret. Si on reste uniquement sur le terrain de la crise économique, les gouvernements vont évidemment couper leurs aides aux renouvelables, augmenter les tarifs des transports publics, privatiser les chemins de fer, comme ils le font en Belgique, dire qu’il faut forer pour se procurer du pétrole et du gaz et nous sortir de la dette.

Mais tout est lié ! Alors pourquoi la problématique du changement climatique semble-t-elle si lointaine ? Il n’est pas difficile du tout d’utiliser cet argument, mais le changement climatique a tellement été bureaucratisé que les gens ont peur d’en parler. Un peu comme ils avaient peur de parler du commerce, à l’époque où on a commencé à évoquer les accords de libre-échange, parce que c’était tellement bureaucratique qu’ils pensaient qu’il fallait avoir un diplôme de droit international pour comprendre. Tout cela a été pensé pour que la population ne veuille pas en parler, ne participe pas. Et puis, malgré tout, les gens se sont éduqués, ont trouvé des manières d’en parler et compris quel impact cela avait sur leur vie. Ils ont réalisé qu’ils avaient le droit de prendre part à cette conversation. Pour ce qui concerne le changement climatique, je pense que les gens ont peur de faire des erreurs scientifiques. Il y a trois niveaux de langage bureaucratique : le niveau scientifique, le niveau politique et le niveau des Nations unies. C’est très compliqué à comprendre, en particulier le langage de ces dernières, qui est un cauchemar. Il suffit de jeter un œil au programme de la COP21 ! C’est écrit dans une langue que personne ne comprend. Tout cela fait partie de la raison pour laquelle, même s’il est évident de mettre en lien le changement climatique et l’austérité, ce n’est jamais fait. . . .

Les gouvernements se battent pour que ces cibles dérisoires ne soient pas légalement contraignantes. C’est l’inverse du progrès: nous reculons : Kyoto était légalement contraignant ; là, on se dirige vers des accords non contraignants. L’objectif à Copenhagen était 2 degrés, ce qui était déjà trop, et là nous allons vers 3. C’est de la physique basique. On n’avance pas.

La mission humanitaire de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les jeunes réfugiés et le sport en Colombie

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article du Site officiel du Mouvement olympique

Jacques Rogge, président d’honneur du CIO et envoyé spécial du secrétaire général Ban Ki-moon pour les jeunes réfugiés et le sport, vient de conclure cette semaine [27 novembre] une mission humanitaire de deux jours en Colombie. Au cours de cette mission, il a eu l’occasion de se faire une idée concrète des défis que les personnes déplacées à l’intérieur du pays doivent relever.

Colombia
caption: ©Coldeportes (5)

La visite de Jacques Rogge a également été l’occasion d’annoncer le lancement d’un nouveau projet fondé sur le sport dans les villes de Quibdò et Buenaventura situées dans la région pacifique, fortement touchées par cette question. Le projet, conjointement financé par le CIO et le Haut-Commissariat des réfugiés (HCR) a pour ambition de protéger, par le sport, les jeunes et les enfants des risques de conflits armés et d’autres formes de violence.

Pour cette mission, Jacques Rogge était accompagné du ministre colombien des Sports et ancien membre du CIO, Andrés Botero Phillipsbourne, du président du Comité National Olympique (CNO) colombien, Baltazar Medina, de la lutteuse colombienne et double médaillée olympique, Jackeline Rentería Castillo, et d’une délégation du HCR placée sous la conduite du représentant du HCR en Colombie, Stéphane Jaquemet.

La mission a commencé par une visite du bureau du HCR à Bogotá afin de discuter du déplacement de la population locale, lequel est dû à 50 ans de conflits internes et s’est traduit par plus de 6,9 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays dont 38 % d’enfants et d’adolescents selon les estimations. L’agence onusienne pour les réfugiés planche sur des solutions afin de gérer les lourdes conséquences que doivent supporter en particulier les enfants et les femmes de cette région. La réunion a été suivie par une visite au ministère des Sports – Coldeportes – et au CNO afin de discuter des éventuelles synergies autour de la mise en œuvre de programmes de sport pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays.

L’envoyé spécial, Jacques Rogge, s’est également rendu au bureau du HCR à Quibdó et dans la communauté de Villa España, laquelle accueille actuellement une centaine de familles déplacées. Il a eu l’occasion de dialoguer sur le terrain avec des représentants de l’association locale pour la jeunesse AJODENIU, qui a fait part de son profond désir quant à la création d’infrastructures et de programmes de sport étant donné le manque actuel d’installations les plus sommaires.

Le nouveau projet dévoilé par l’envoyé spécial est baptisé “L’alternative du sport : protéger les enfants et les jeunes des risques de conflits armés et des autres formes de violence”. Son objectif précis est de répondre à ces besoins tout en utilisant le sport pour créer un environnement sûr et un lieu d’échanges, où les jeunes peuvent recevoir le soutien approprié, être informés de leurs droits et développer des mécanismes de protection automatique. Pour les jeunes qui ont connu les conflits, la guerre et le déplacement, le fait de pratiquer un sport et de participer à des activités récréatives leur fournit un exutoire constructif et le soutien psychosocial dont ils ont tant besoin.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.)

(L’article se continue à droite.)

Question for discussion

What is happening in Colombia, Is peace possible?

(L’article se continue de la gauche.)

Le sport est aussi une alternative saine à des modèles et à des modes de vie potentiellement dangereux ou risqués. Ainsi qu’Ingrid Palacios, une jeune représentante déplacée de l’association des jeunes, l’a précisé : “Le déplacement n’a pas tué nos rêves et je suis convaincue que, dans notre communauté, nous avons de nombreux médaillés olympiques potentiels, nous avons juste besoin d’une occasion pour le prouver ! Nous savons que ce rêve peut devenir réalité, car le sport nous incitera à devenir de meilleures personnes, nous donnera le sens du travail en équipe et encouragera une culture de paix dont nous avons cruellement besoin dans notre pays.” De plus, s’agissant du cas spécifique des communautés indigènes, le soutien à la pratique des sports traditionnels contribuera au renforcement de l’identité communautaire et de la cohésion sociale.

Le projet conjoint CIO-HCR – auquel Coldeportes et le CNO se sont engagés à apporter un soutien sans faille, à commencer par la construction d’une infrastructure multisportive par le ministère – devrait s’étendre sur trois ans. Son coup d’envoi l’année prochaine coïncidera avec la signature très attendue en mars 2016 d’un accord de paix en Colombie entre le gouvernement et les factions belligérantes.

S’exprimant à propos de ces développements historiques, l’envoyé spécial, Jacques Rogge, a déclaré : “Il est de notre devoir d’aider la jeunesse et la population locale et de soutenir les efforts de paix en cours. Et quel meilleur moyen de le faire que par le sport, lequel est reconnu comme un puissant vecteur de responsabilisation des jeunes, de santé, d’éducation et d’intégration sociale.”

Le représentant du HCR en Colombie, Stéphane Jaquemet, a pour sa part indiqué : “Les athlètes sont des modèles pour les jeunes déplacés et défavorisés. Nous sommes intimement convaincus du rôle déterminant que le sport peut jouer, non seulement pour leur reconstruction personnelle, mais aussi plus largement, pour faire avancer le processus de paix.”

Ces 20 dernières années, le CIO et le HCR ont utilisé le sport pour soutenir le rétablissement et le développement des jeunes réfugiés dans de nombreux camps et installations à travers le monde. Suite à l’approbation de l’Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique, et au vu de la crise actuelle des réfugiés à l’échelle mondiale, le CIO a débloqué un fonds d’urgence spécial de deux millions de dollars américains pour mettre sur pied des projets d’aide par le sport en collaboration avec les CNO du monde entier. Les détails de certains des projets d’ores et déjà lancés sont disponibles ici et ici.

Avec le concours des CNO et du HCR, le CIO s’est en outre lancé dans un processus d’identification des athlètes subissant des déplacements forcés afin de les aider grâce aux programmes de la Solidarité Olympique à participer aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Le CIO ne doute pas que cette initiative apportera de l’espoir aux athlètes réfugiés qui souhaitent reprendre l’entraînement et concourir aux Jeux. Cette initiative est aussi pensée comme un symbole d’espoir pour tous les réfugiés du monde entier et permettra de contribuer à sensibiliser à l’ampleur de cette crise.