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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Burkina Faso: Dialogue des religions et des cultures: tenants et aboutissants du symposium de Ouagadougou

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Fasozine

A la veille de l’ouverture, le vendredi 3 mars dans la capitale du «pays des Hommes intègres», du symposium international sur le dialogue des religions et des cultures, les deux principaux initiateurs de la rencontre, Filippe Sawadogo* et Lazare Ki-Zerbo*, évoquent dans cet entretien la substance et les temps forts de cet important rendez-vous sur l’éducation à la culture de paix.


Lazare Ki-Zerbo* et Filippe Savadogo*

Fasozine.com: Ouagadougou abrite, du 3 au 7 mars, un symposium international sur le dialogue des religions et des cultures. Est-ce à dire que le dialogue a déserté le forum de ces instances?

Lazare Ki-Zerbo: C’est simplement que la conjoncture aujourd’hui nous invite à remobiliser les mécanismes de dialogue qui existent et qui ont toujours existé. Le peuple burkinabè aime à se dresser pour lutter contre des injustices, des violations. Mais il y a des moments où il faut aussi savoir lutter pour la paix et pour la cohésion nationale. Au regard de l’actualité, vous serez d’accord qu’il faut vraiment qu’on se mobilise pour préserver et anticiper. On ne regardera pas les pays voisins se dégrader, se déliter à cause de ces facteurs-là et rester les bras croisés.

L’initiative vise donc à renforcer la culture de la paix au Burkina Faso et en Afrique. Quels sont, selon vous, les ingrédients de cette culture de paix?

Filippe Savadogo: C’est d’abord la coexistence pacifique, que nous exprimons par le vivre-ensemble. Et cela se traduit par plusieurs mécanismes et ressorts. En questionnant nos valeurs traditionnelles endogènes, nous observons par exemple que les alliances à plaisanterie — que nous appelons «sinagouya» ou «rakiré» — ont permis de tempérer beaucoup de préoccupations lors de certaines crises. De plus, l’Afrique a toujours été un continent où la culture du dialogue fait en permanence partie de l’éducation des jeunes dès la tendre enfance: le respect d’autrui, l’initiation aux valeurs, etc., et nous devons revisiter toutes ces questions-là dans un monde où les défis ne font que se démultiplier.

Enfin, nous avons aussi des apports extérieurs, comme la démocratie, la bonne gouvernance, les relations humaines…, que nous pouvons cultiver en ajoutant de nouvelles dimensions pour construire l’homme africain de notre siècle. Un siècle où la culture devient une adhésion et un apport de plusieurs horizons pour voir vers l’avenir.

Au regard de l’incivisme grandissant, quelle place accordez-vous à l’éducation civique dans ce processus?

Lazare Ki-Zerbo: L’incivisme traduit le fait qu’il y a une rupture du lien intergénérationnel. Notre initiative promeut l’éducation à la paix. Et qui dit éducation à la paix dit commencer dès les classes, dès le plus jeune âge. C’est là que s’apprennent les mécanismes de vivre-ensemble. Il faut donc attaquer les racines de l’incivisme, de l’intolérance, de la violence par une diffusion intensive des principes de cohabitation pacifique et d’acceptation de l’autre. C’est cela les vrais mécanismes. On ne pourra pas résoudre ce problème par la contrainte et la brutalité.

Comment qualifierez-vous le niveau de coexistence entre les différentes religions au Burkina Faso à l’heure actuelle?

Filippe Savadogo: Au Burkina, la reconnaissance du pluralisme religieux est une réalité. Il y a aussi des concertations entre leaders confessionnels. Exemple de l’association faitière que le préside sa majesté le Mogho Naaba et qui initie des recherches de solutions endogènes lorsqu’il y a crise ou malentendu.

Cependant, nous pouvons aussi dire que rien n’est acquis à l’Homme ni à sa descendance. Nous devons donc continuer à cultiver le respect, à comprendre que l’acceptation de la différence est une plus-value. Autant de questions qui montrent que le Burkina, pays situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, a toujours été un carrefour de recherche de dialogue, de cohésion pacifique, d’accueil, mais aussi d’apprentissage des valeurs positives des autres peuples.

Face au péril extrémiste et terroriste, quelles réponses entend apporter le symposium de Ouagadougou?

Lazare Ki-Zerbo: Le Burkina Faso a en effet la tête dans le grand Sahel ancien — de la boucle du Niger, des grands empires —, mais au sud nous sommes en relation avec les pays côtiers, à l’ouest nous avons cette longue frontière avec le monde mandingue… Je pense que c’est cela qui fait notre richesse. Sans doute un peu comme le Cameroun, le Burkina est aussi une Afrique en miniature et cela fait notre force. Le fait d’avoir été au centre de tous ces grands ensembles nous a permis de tirer parti de ces apports-là pour nous renforcer de l’intérieur.

Le message du symposium, c’est donc: consolidons ce capital, qui est à la fois social, culturel, historique. Un capital qui fait notre richesse et qui peut être un rempart contre les forces de division et de séparation.

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Question related to this article:

 

How can different faiths work together for understanding and harmony?

(. . . suite)

Plusieurs personnalités de renom prennent part à cette rencontre. Qu’attendez-vous de leur participation?

Filippe Savadogo: Je crois que la présence d’hommes avertis de la génération des années de l’indépendance, mais aussi de chercheurs et d’universitaires de plusieurs disciplines traduit le fait que nous voulons mettre au centre de ce symposium un cadre de réflexions qui jette les bases d’un plan d’actions pour les années à venir. C’est pour cela que nous pensons d’abord aux grands ensembles de notre région, notamment des personnalités issues des pays membres de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Ndlr), du Sahel et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Nous aurons donc tout un ensemble de hautes personnalités de ces pays qui nous éclaireront de leurs expériences.

Le symposium accueille ainsi, entre autres, un professeur qui vient de Centrafrique, pays qui sort d’une crise, à présent amoindrie, et qui devrait partager son expérience avec les participants. On peut également signaler la présence de l’ancien président de la Transition au Burkina, Michel Kafando, grand témoin de son temps, qui exposera, dès le premier jour du symposium, sur les sources et ressources qui ont permis que la Transition traverse tous les écueils.

Enfin, la présence de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, Michaëlle Jean — qui séjourne au Burkina dans le cadre d’une visite —, nous réconforte dans la dimension du processus de Fès. En effet, la question du dialogue interreligieux et interculturel est une préoccupation à la francophonie. Et lors du dernier sommet, les chefs d’Etat et de gouvernements ont encore encouragé ce type de symposium…

Donc des passerelles à établir entre le «Libres ensemble» de la Francophonie et ce symposium?

Absolument! Dans la mesure où tout conduit à la bonne gouvernance, à la démocratie, mais aussi au vivre-ensemble qui est un segment du «Libres ensemble» avec comme passerelle la jeunesse, les femmes. L’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, Ndlr) joue également un rôle non négligeable. L’Unesco a en effet une tradition de recherche de la culture de la paix. Nous avons aussi l’Isesco (Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, Ndlr), avec le docteur Cheikh Boubacar Doukouré qui participe au processus de Bakou, l’Alliance des civilisations et tout un faisceau de personnes qui partageront leurs expériences avec des intervenants venus de toute notre sous-région. La presse n’est pas non plus en reste puisque nous avons un grand volet «Médias et société».

Comment appréciez-vous la récente mesure des autorités béninoises visant à interdire tout regroupement à caractère religieux dans les espaces publics? Est-elle, selon vous, souhaitable? Exportable?

Je pense qu’un dialogue s’est instauré sur cette question avec une pause pour mieux réfléchir. Mais dans une autre dimension, on peut parler de la laïcité de nos Etats et de l’organisation de toutes ces questions. On peut donc y trouver une solution dans le temps, sachant que l’histoire est aussi une projection de l’avenir.

Après celui de Cotonou dont il est le prolongement, à quelles conditions jugerez-vous que le symposium de Ouagadougou n’est pas ne rencontre de plus?

Lazare Ki-Zerbo: Nous avons reçu un mandat du symposium de Cotonou pour tenir la réunion nationale au Burkina parce que nous savons bien que nous avons nos propres spécificités. Nous le ferons avec des acteurs locaux, sachant que très souvent, nos richesses humaines ne sont pas assez valorisées.

Ainsi, et à titre d’exemple, Cheikh Boubacar Doukouré, qui est le président du comité exécutif de l’Isesco (Unesco dans le monde musulman), est aussi le président de l’assemblée des ulemas africains, créée récemment au Maroc. Il s’agit d’une référence en la matière qui prend part à ce symposium, qui s’honore également de la présence de Me Halidou Ouédraogo, président de la Fondation des droits humains. Il y a donc un certain nombre de savoirs et de savoir-faire liés au Burkina qui seront mis en valeur au sein du symposium.

Et tout cela contribuera à la rédaction du plan d’actions…

Tout à fait! Les principaux axes de ce plan pour un processus d’éducation à la paix sortiront des débats. Nous avons déjà quelques idées avec les médias et les chercheurs, afin de disposer d’un plan d’action dont la mise en œuvre sera supervisée par un comité de suivi.

________________________________________

* Filippe Savadogo

Ancien ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, 63 ans, est coordinateur d’une plateforme d’expertise francophone dénommée Continental Horizon. Celui qui a également été ambassadeur de son pays, le Burkina Faso, en France, puis représentant permanent de la Francophonie auprès des Nations unies à New York, s’est vu remettre, en 2013, le «Visionary Award» au Festival panafricain du film de Los Angeles. Le diplomate burkinabè est aussi coordinateur pour le Burkina Faso de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel.

* Lazare Ki-Zerbo

Auteur et acteur du mouvement panafricaniste et membre de plusieurs organisations de la société civile — Manifeste pour le liberté-Mouvement des intellectuels, Comité international Joseph Ki-Zerbo pour l’Afrique et sa diaspora (Cijkad), Réseau esprit de Bandung —, Lazare Ki-Zerbo a été conseiller spécial du promoteur de l’Initiative africaine d’éducation à la paix et au développement par le dialogue interreligieux et interculturel, Albert Tévoèdjrè. Diplômé de l’Institut du fédéralisme de fribourg et du Centre autrichien sur la paix et la résolution des conflits de Burg Schaining, il a également été, entre autres, spécialiste de programme à l’Organisation internationale de la francophonie de 2004 à 2014.

Bulletin français 1 mars 2017

. MOBILISATIONS DE MASSE . .

Il apparait comme une évidence que les élections nationales sont insuffisantes pour garantir la démocratie. Comme nous l’avons vu plusieurs fois au cours de l’année écoulée, les gens ont dû sortir dans la rue pour manifester contre la corruption du gouvernement et / ou contre des mesures d’oppression.

Plus récemment, des centaines de milliers de personnes ont occupé les rues de Barcelone pour exiger que le gouvernement espagnol accepte d’avantage de réfugiés. La manifestation a été soutenue par la nouvelle maire progressiste de Barcelone, Ada Colau.

Ailleurs, dans la capitale philippine de Manille, ce n’est pas moins que 10 000 personnes qui se sont jointes à la “Marche pour la vie” le 18 mars, pour protester contre la répression brutale du président Duterte contre les trafiquants de drogue et les utilisateurs. Ce fut le plus grand moment d’opposition de l’Église catholique contre la forme violente de repression de la campagne anti-drogue du gouvernement, qui a vu plus de 7.600 personnes, principalement pauvres, tués dans les sept derniers mois, sans aucun autre procès.

Dans les grandes villes de Roumanie, le mois dernier, des centaines de milliers de personnes ont occupé la rue contre un décret qui aurait décriminalisé les abus dans la fonction publique. Les manifestations ont forcé le gouvernement à retirer la loi controversée, mais les protestations continuent et demandent la démission du gouvernement.

Après l’inauguration du président Donald Trump en janvier, des millions de personnes se sont jointes aux Marches féminines dans les grandes villes des États-Unis luttant pour une nouvelle ère de droits civils. Comme CPNN l’a developpé, cela fait partie de la reprise post-électorale pour défendre la paix et les Droits de L’Homme.

Plus de 40 000 personnes ont participé en octobre à des chaînes humaines à travers le Honduras, y compris dans la capitale, Tegucigalpa et dans 300 autres villes, pour protester contre la violence et les taux d’homicides. Les politiciens de haut rang et les magnats des affaires ont été impliqués dans une vague de violence contre les ecologistes, avec au moins 123 militants assassinés depuis le coup d’état militaire contre le président populiste Manuel Zelaya.

On estime que 20 000 femmes et hommes ont défilé à Jérusalem pour le rassemblement final de la “Marche de l’espoir” des femmes en octobre. La Marche de l’espoir a culminé dans un rassemblement historique près de la résidence du Premier ministre, exigeant une solution politique au conflit. Malheureusement, à ce stade, le conflit semble empirer plutôt que s’ameliorer.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé le 5 octobre dans au moins 16 villes de Colombie, demandant au gouvernement et à l’opposition de conclure un accord de paix avec les FARC après le rejet du plébiscite pour l’accord avec la guérilla. Ensuite, en novembre, le Congrès de Colombie a approuvé l’accord, mais le parti des opposants au Congrès avait quitté la chambre pour protester avant le vote.

Toujours en octobre, des mobilisations massives de femmes en Pologne ont forcé le gouvernement à rejeter un amendement proposé qui aurait augmenté des restrictions à leurs lois déjà restrictives sur l’avortement.

D’autres mobilisations massives contre la corruption du gouvernement ont eu lieu l’année dernière en Corée du Sud, au Brésil et en Malaisie. En Corée du Sud, le Président a finalement été mis en accusation, bien que les observateurs considèrent que le problème de la corruption gouvernementale persiste. Au Brésil, les problèmes continuent avec moins de 15% des Brésiliens approuvant le gouvernement actuel. Et en Malaisie, malgré les accusations de corruption, le Premier ministre, Najib Razak reste «intouchable».

Jusqu’à présent, certains changements gouvernementaux peuvent être observés en Roumanie, en Pologne et en Corée du Sud, et l’accord de paix colombien a été officiellement approuvé. En ce qui concerne les autres situations décrites ci-dessus, seulement le temps nous dira si la pression publique peut entraîner des changements.

      

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



Barcelona demonstration calls for the reception of refugees

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Nations Unies: Commission de la condition de la femme – 2017

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Live long and protest: the power of mass action is alive in Romania

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Amérique latine et Caraïbes: première région en développement susceptible d’éradiquer la faim

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



16th World Summit of Nobel Peace Laureates

DROITS DE L’HOMME


Philippine Catholics march against Duterte’s deadly war on drugs

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Augmentation des Transferts d’Armes Tirée par la Demande au Moyen-Orient et en Asie, selon le Sipri – 6464 – french

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Le Festival Amani réussit à «renforcer le vivre ensemble

Nations Unies: Commission de la condition de la femme – 2017

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un document de ONU Femmes (abrégé)

La soixante et unième session de la Commission de la condition de la femme aura lieu au siège des Nations Unies à New York du 13 au 24 mars 2017.


Cliquez sur l’image pour l’élargir

Téléchargez la brochure CSW61 pour plus d’informations: Arabe | Anglais | Français | Espagnol

Thèmes

Thème prioritaire: L’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution

Thème examiné: Difficultés rencontrées et résultats obtenus dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des femmes et des filles (conclusions concertées de la cinquante-huitième session)

Question nouvelle ou tendance: L’autonomisation des femmes autochtones

Participants

Des représentants des États membres, des entités des Nations Unies et des organisations non gouvernementales accréditées par l’ECOSOC (ONG) de toutes les régions du monde participent à la session.

Pour davantage d’information sur la participation des ONG, merci de cliquer ici.

Travaux préparatoires

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Pregunta(s) relacionada(s) al artículo

Augmentation des Transferts d’Armes Tirée par la Demande au Moyen-Orient et en Asie, selon le Sipri

DESARMAMENT & SECURITE .

Le rapport annuel de Stockholm International Peace Research Institute

Le volume des transferts internationaux d’armes majeures est en constante augmentation depuis 2004 et il a augmenté de 8,4 % entre 2007-11 et 2012-16, selon les nouvelles données sur les transferts d’armement publiées aujourd’hui par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Notamment, les transferts d’armes majeures en 2012-16 ont atteint leur plus haut volume sur une période de cinq ans depuis la fin de la guerre froide.


Les flux d’armes ont augmenté vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient entre 2007-11 et 2012-16, tandis qu’ils diminuaient vers l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Les 5 plus grands exportateurs – États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne – concentrent à eux seuls 74 % du volume total des exportations d’armes.

Asie : augmentation importante pour certains États

Les importations d’armes par les États d’Asie et d’Océanie ont augmenté de 7,7 % entre 2007-11 et 2012-16 et représentent 43 % des importations globales en 2012-16.

L’Inde est le plus grand importateur d’armes majeures en 2012-2016, comptabilisant 13 % du total. Entre 2007-11 et 2012-16, l’Inde a augmenté ses importations d’armes de 43 %. En 2012-16, les importations de l’Inde étaient beaucoup plus importantes que celles de ses rivaux régionaux la Chine et le Pakistan.

Les importations par les pays d’Asie du sud-est ont augmenté de 6,2 % entre 2007-11 et 2012-16. Le Vietnam a fait un bond particulièrement important, passant du 29ème rang mondial des plus grands importateurs en 2007-11 au 10ème rang en 2012-16, avec une augmentation des importations de 202 %.

« En l’absence d’instruments régionaux de contrôle des armements, les États d’Asie continuent d’étendre leurs arsenaux », déclare Siemon Wezeman, chercheur principal du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Si la Chine est de plus en plus en mesure de substituer les importations d’armes par des produits nationaux, l’Inde reste tributaire de la technologie de nombreux fournisseurs volontaires tels que la Russie, les États-Unis, des États européens, Israël et la Corée du Sud. »

Moyen-Orient : les importations d’armes ont presque doublé

Entre 2007-11 et 2012-16, les importations d’armes par les États du Moyen-Orient ont augmenté de 86 % et représentent 29 % des importations mondiales en 2012-16.

L’Arabie saoudite est le deuxième importateur mondial d’armes en 2012-16, avec une augmentation de 212 % par rapport à 2007-11. Les importations d’armes par le Qatar ont crû de 245 %. Bien qu’à des niveaux moins importants, la majorité des autres États de la région a également augmenté ses importations d’armes. « Au cours des cinq dernières années, la plupart des États du Moyen-Orient se sont principalement tournés vers les États-Unis et l’Europe dans leur quête accélérée de capacités militaires avancées », affirme Pieter Wezeman, chercheur principal du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Malgré les bas prix du pétrole, les pays de la région ont continué à commander plus d’armes qu’en 2016, les percevant comme des instruments essentiels pour faire face aux conflits et aux tensions régionales. »

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Does military spending lead to economic decline and collapse?

(. . . suite)

Exportateurs d’armes : les États-Unis représentent un tiers du total

Avec un tiers des exportations mondiales d’armement, les États-Unis sont le premier exportateur d’armes en 2012-16. Leurs exportations ont augmenté de 21 % par rapport à 2007-11. Près de la moitié de leurs exportations est à destination du Moyen-Orient.

« Les États-Unis fournissent des armes majeures à au moins 100 pays à travers le monde — beaucoup plus que n’importe quel autre État fournisseur », précise Dr Aude Fleurant, directrice du programme Armes et dépenses militaires du SIPRI. « Les deux avions de combat avancés équipés de missiles de croisière et autres munitions à guidage de précision ainsi que les systèmes de défense anti-aérienne et anti-missiles de dernière génération représentent une part importante des exportations d’armes américaines. »

La Russie représente 23 % des exportations mondiales pour la période 2012-16. 70 % de ses exportations sont à destination de quatre pays : Inde, Vietnam, Chine, Algérie.

La part de la Chine dans les exportations mondiales d’armement est passée de 3,8 % à 6,2 % entre 2007-11 et 2012-16. Désormais, elle est fermement un fournisseur de premier plan, comme la France et l’Allemagne qui représentent respectivement 6 % et 5,6 %. Le rythme moins soutenu des livraisons françaises d’armement pourrait bientôt se terminer en raison d’une série de contrats importants signés ces cinq dernières années. Malgré un essor des exportations d’armes en 2016, les exportations allemandes — calculées sur une période de cinq ans — ont diminué de 36 % entre 2007-11 et 2012-16.

Autres évolutions notables

• L’Algérie est le plus grand importateur d’armes en Afrique, avec 46 % des importations dans la région.

• Les principaux importateurs en Afrique subsaharienne — Nigeria, Soudan, Éthiopie — se trouvent tous dans des zones de conflit.

• Les importations totales d’armes par les États des Amériques ont diminué de 18 % entre 2007-11 et 2012-16. Toutefois, les variations des volumes des importations ont varié considérablement. Les importations d’armes de la Colombie ont diminué de 19 %, tandis que les importations du Mexique ont augmenté de 184 % en 2012-16 par rapport à 2007-11.

• Les importations par les États européens ont sensiblement diminué de 36 % entre 2007-11 et 2012-16. Les premières livraisons vers l’Europe d’avions de combat avancés dans le cadre de contrats majeurs ont eu lieu en 2012-16 et d’autres livraisons entraîneront une augmentation des volumes d’importation dans les années à venir.

• Les importations de l’Azerbaïdjan étaient 20 fois plus élevées que celles de l’Arménie en 2012-16.

À l’attention des rédacteurs

La base de données du SIPRI sur les transferts d’armement contient des informations sur tous les transferts internationaux d’armes majeures (y compris les ventes, les dons et les licences de production) aux États, aux organisations internationales et aux groupes armés non-étatiques de 1950 à l’année civile complète la plus récente, 2016. Les données du SIPRI reflètent le volume des livraisons d’armement, non la valeur financière des transactions. Comme le volume des livraisons peut varier de manière significative d’une année à l’autre, le SIPRI présente ses données sur des périodes de 5 ans, ce qui offre une mesure plus stable de l’évolution des tendances.

[Note : En ce qui concerne la valeur financière des transferts d’armes, SIPRi a publié le texte suivant : « En additionnant les données que les États ont communiquées sur la valeur financière de leurs exportations d’armes ainsi que des estimations pour celles qui fournissent des données sur les accords ou les licences, on peut estimer que la valeur totale du commerce mondial des armes 2014 a été au moins 94,5 milliards de dollars. * Toutefois, le chiffre réel est susceptible d’être plus élevé. »]

Pour toute information ou demande d’interview, veuillez contacter Stephanie Blenckner (blenckner@sipri.org, +46 8 655 97 47) ou Harri Thomas (harri.thomas@sipri.org, +46 70 972 39 50).

Amérique latine et Caraïbes: première région en développement susceptible d’éradiquer la faim

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de FAO – Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture

«La région Amérique latine et Caraïbes pourrait être la première région en développement à éradiquer complètement la faim si leurs gouvernements mettent en œuvre le plan développé par le bloc de la CELAC pour la sécurité alimentaire», a indiqué aujourd’hui [25 janvier 2017] M. José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO.

S’exprimant lors du Sommet des Présidents, des Chefs d’Etats et de gouvernements de la communauté d’Amérique latine et des Etats caribéens (CELAC) qui se tenait à Punta Cana, en République dominicaine, M. José Graziano da Silva a déclaré que «le Plan pour la sécurité alimentaire, la nutrition et l’éradication de la faim (FNS) de la CELAC symbolise une volonté politique des gouvernements d’éradiquer la faim avant 2025».

Approuvé par la CELAC en 2015, le plan vise à promouvoir des politiques publiques destinées à réduire la pauvreté, améliorer les conditions rurales, adapter l’agriculture au changement climatique, mettre un terme au gaspillage alimentaire et réduire les risques de catastrophes.

Dans son discours, le Directeur général de la FAO a souligné que le plan FNS de la CELAC correspondait totalement aux engagements mondiaux pris par plusieurs pays, à l’image de l’Accord de Paris sur le changement climatique et des Objectifs de développement durable (ODD).

«La région a d’ailleurs pris un engagement encore plus ambitieux : éradiquer la faim d’ici 2025, soit cinq ans avant la date limite fixée par l’ODD 2 : qui consiste à atteindre l’objectif Faim Zéro», a-t-il ajouté.

«Cette région réunit toutes les conditions nécessaires pour atteindre cet objectif, en commençant par la volonté politique qui permet au plan FNS de la CELAC de voir le jour», a expliqué M. José Graziano da Silva.

Ce plan porte déjà ses fruits dans la région: la Bolivie, le Chili, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Venezuela s’appuient dessus pour évaluer leurs politiques portant sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, tandis que le Pérou l’utilise comme référence pour élaborer des lois sur les dons alimentaires et minimiser les pertes et le gaspillage alimentaire.

Lutter contre le double défi de la malnutrition

Les fondements du plan FNS de la CELAC permettent aux pays de non seulement lutter contre la faim mais également contre l’obésité, qui, selon le rapport FAO/OPS Panorama de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, touche 140 millions de personnes dans la région.

La malnutrition génère d’énormes coûts socio-économiques et les systèmes de santé publique doivent maintenant faire face à de plus en plus de cas de diabète, d’hypertension, de maladies cardiaques, ainsi qu’aux conséquences des retards de croissance, du rachitisme et de la sous-alimentation.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

Can UN agencies help eradicate poverty in the world?

(. . . suite)

Selon la FAO, l’une des tendances les plus préoccupantes dans la région est la hausse de l’obésité féminine: le taux d’obésité chez les femmes est dix fois plus élevé que celui des hommes dans plus de 20 pays de la région.

Afin de remédier à cette situation, M. José Graziano da Silva a mis l’accent sur la Stratégie en matière d’égalité des sexes du Plan FNS de la CELAC, dont l’objectif est de garantir que le plan bénéficiera aux femmes et aux hommes de manière égale. Le plan a d’ailleurs déjà été mis en œuvre dans quatre pays : le Salvador, le Paraguay, le République dominicaine et Haïti.

Renforcer l’agriculture familiale pour faire face au changement climatique

Selon le Directeur général de la FAO, les impacts du changement climatique risquent d’annuler les progrès réalisés dans la lutte contre la faim et la pauvreté extrême dans la région.

«L’agriculture est le secteur le plus affecté par le changement climatique et les petits agriculteurs familiaux, les hommes et les femmes dont la plupart luttent au quotidien pour survivre, comptent parmi ses principales victimes», a déclaré M. José Graziano da Silva.

Avec la CELAC, la FAO développe actuellement un plan d’action pour l’agriculture familiale et le développement territorial rural visant à promouvoir une intensification durable de la production, la création de marchés publics, de systèmes d’approvisionnement alimentaire, la mise en place de services ruraux et la création de meilleures opportunités pour les jeunes en milieu rural.

La FAO soutient la CELAC dans la mise en œuvre d’une Stratégie régionale de préparation aux catastrophes dans le secteur agricole afin d’assurer la sécurité alimentaire, qui encourage la résilience et l’adaptation des agriculteurs grâce à une meilleure gestion des ressources et à l’adoption de techniques agricoles durables.

M. José Graziano da Silva a insisté sur le fait que onze pays de la région avaient déjà adhéré à l’Accord relatif aux mesures du ressort de l’État du port visant à éradiquer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée et a appelé tous les autres pays à se joindre à eux, ainsi qu’à leurs efforts visant à assurer la durabilité des ressources halieutiques et à les protéger.

Paix, sécurité alimentaire et développement durable

En Colombie, le plan FNS de la CELAC a contribué à la création d’une stratégie visant à rétablir les moyens d’existence des communautés vulnérables dans le centre du pays.

Selon le Directeur général de la FAO, le processus de paix en Colombie illustre le lien indéfectible entre la paix, la sécurité alimentaire et le développement durable, un thème cher au Programme de développement durable à l‘horizon 2030.

«Il n’y aura ni stabilité sociale ni paix tant que la faim, la pauvreté et les inégalités persisteront. Nous ne pourrons pas non plus progresser si nous continuons à exploiter nos ressources naturelles. La durabilité est une condition préalable au développement», a déclaré M. José Graziano da Silva.

(Merci à Sergio Tripi et à la “Good News Agency” d’avoir attiré notre attention sur cet article.)

Le Festival Amani réussit à «renforcer le vivre ensemble

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de Radio Okapi

La 4eme édition du Festival Amani a pris fin dimanche 12 février à Goma (Nord-Kivu). Pendant trois jours, plus de trente mille personnes de tous les horizons ont pris part à ce grand rendez – vous culturel pour la promotion de la paix dans la région des Grands Lacs. La musique, la danse, l’exposition des œuvres d’art, la promotion de l’entreprenariat… une diversité qui a plu aux festivaliers.


Les organisateurs du festival se félicitent de la réussite de cet évènement, qui, selon eux, contribue aux efforts de construction de la paix dans cette région.

«Notre objectif est de pouvoir renforcer le vivre ensemble. Et dans une région post-conflit, comme celle [des Grands Lacs], et où la moyenne des jeunes présents dans ce festival n’a connu que des moments assez traumatiques, le festival s’inscrit dans sa thématique à pouvoir encourager le vivre ensemble», a expliqué Vianney Bisimwa, administrateur du festival.

L’évènement a ainsi offert une occasion de pouvoir renforcer les liens entre les gens et de pouvoir contribuer à la gestion des traumatismes que les jeunes ont vécus, a-t-il poursuivi.

Lorsque les gens sont réunis dans ce festival, selon lui, ils ne se regardent pas au travers de groupes ethniques, ou à travers d’autres formes de différences identitaires, mais «bien au contraire, ils se regardent par rapport à ce qu’ils ont en commun. Ça veut dire l’amour de la musique, de la danse, l’attachement à l’entreprenariat».

Parmi les retombées positives du festival, Vianney Bisimwa, évoque les opportunités dans le secteur de l’entreprenariat:

«Nous avons vu tout à l’heure le projet CIGOM, un projet que le festival Amani a financé par rapport à la production de craie, qui est un succès. Et nous avons beaucoup d’artistes qui, après le festival, ont entrepris [certains projets]».

[Note: Pour les article de CPNN concernant les premières trois années du festival Amani, voir ici pour 2016, ici pour 2015 et ici pour 2014.]

( Cliquez ici pour une version anglaise)

 

Question related to this article:

Bulletin français 1 février 2017

L’ONU TRAVAILLE POUR LA PAIX .

Ces dernières années, les États-Unis, l’Europe et leurs alliés ont abordé de plus en plus les problèmes mondiaux sans impliquer pour autant les Nations Unies, comme par exemple lors de la crise financière de 2008, et en 2012 lors de leur réunion à Washington contre la prolifération nucléaire. Dans les derniers jours, le nouveau président américain a préparé un ordre exécutif qui réduirait radicalement le financement américain de l’ONU. Le mois dernier, le manque de soutien s’est manifesté clairement dans les votes de ces pays contre les résolutions pour le droit humain à la paix, la résolution annuelle pour la culture de la paix et la décision de tenir une réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire.

La résolution sur le droit humain à la paix a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre par 131 voix, 34 contre et 19 abstentions. Parmi les votes négatifs figuraient l’Australie, le Canada, les États-Unis, Israël, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et des membres de l’Union européenne, dont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Suède et l’Espagne. Le 23 décembre, l’Assemblée générale a adopté par consensus sa résolution annuelle sur la culture de la paix présentée par 102 pays (“cosponsors”). Aucun des pays ci-dessus étaient parmi les sponsors, à l’exception de la Belgique, des Pays-Bas et de la Corée du Sud.

La résolution sur le désarmement nucléaire a été soutenue par 140 pays, mais une fois encore, parmi les 30 pays ayant voté contre, on retrouve l’Australie, le Canada, les États-Unis, Israël, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et des membres de l’Union européenne, parmi eux la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, l’Italie, l’Espagne ainsi que de nombreux pays d’Europe de l’Est. Alors que la Chine a voté pour la résolution, la Russie a voté contre.

Lorsque la culture de la paix a été lancée par l’UNESCO, dans les années 90, l’idée n’a pas été soutenue par tous les pays socialistes, mais a évolué ces dernières années. Cette année, la culture de la paix a été parrainée notamment par la Chine, Cuba, la Géorgie, la Fédération de Russie, le Viet Nam et les anciens pays soviétiques d’Asie centrale. En outre, l’ambassadeur de Cuba aux Nations Unies a présenté la résolution pour le droit à la paix, et l’ambassadeur de Chine auprès de l’ONU a récemment déclaré que «les Nations Unies devraient préconiser une culture de la paix».

Pendant ce temps, malgré son opposition interne, l’ONU continue de travailler pour la paix.

L’une des premières actions du nouveau Secrétaire général de l’ONU António Guterres, a été de présider un dialogue entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs visant à réunifier l’île divisée en deux depuis 1983.

Les accords de paix en Colombie, peut-être l’accord de paix le plus important de ces dernières années, ont été grandement aidés par les Nations Unies. L’ONU continue d’être active dans ses avancées.

Le tourisme peut apporter une contribution majeure à la culture de la paix, comme nous l’avons montré dans un précédent bulletin du CPNN. Il est donc important que l’Organisation des Nations Unies désigne cette année 2017 “Année internationale du tourisme durable pour le développement“.

Une autre contribution majeure à la culture de la paix est la libre circulation de l’information. Là encore, l’ONU est active. Alfred de Zayas, l’expert indépendant de l’ONU sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, a récemment reconnu l’amnistie de l’américaine Chelsea Manning. Il a ensuite plaidé pour l’amnistie d’autres lanceurs d’alerte comme Julian Assange, Edward Snowden, Antoine Deltour et Raphaël Halet (Voir l’article du CPNN) ainsi que le lanceur d’alerte de la corruption fiscale en Israel, Rafi Rotem.

Il y a des initiatives que les États-Unis, l’Europe et leurs alliés continuent de soutenir aux Nations Unies quand ils ont besoin de l’appui de tous les pays; Par exemple, ils ont voté en faveur de la récente résolution du Conseil de sécurité pour se prémunir contre le risque d’acquisition ou d’utilisation d’armes nucléaires, biologiques ou chimiques par des organisations qui ne sont pas des états.

L’ONU continue de prouver que c’est notre meilleur espoir pour la paix. Nous avons montré son potentiel à faire la paix pendant les années du mandat du Directeur-général Federico Mayor à l’UNESCO dans la dernière décennie du 20ème siècle.

Imaginez ce que l’ONU pourrait faire pour la paix si dans l’avenir il était géré par le peuple…par les villes du monde par exemple !

      

LIBERTÉ DE L’INFORMATION


Chypre peut être le symbole d’espoir dont le monde a besoin, selon le chef de l’ONU

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Dutch to set up global abortion support fund to counter Trump’s cuts

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Madrid: World Forum Against Violence and for Peace Education

DÉVELOPPEMENT DURABLE



2017 Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ



De la “jungle” au théâtre, des réfugiés rejouent leur exil vers l’Europe

DROITS DE L’HOMME



Canada: la Cour suprême entérine le droit de négociation, les enseignant(e)s savourent leur victoire

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Le Conseil de sécurité mobilise les États Membres pour empêcher les acteurs non étatiques d’acquérir des armes de destruction massive

ÉDUCATION POUR LA PAIX


Le Bénin veut introduire l’éducation à la culture de la paix dans le système éducatif


Le Bénin veut introduire l’éducation à la culture de la paix dans le système éducatif

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de aContonou

Une centaine d’acteurs du système éducatif béninois, examinent depuis jeudi à Cotonou, les modalités pratiques d’introduction, dans le système éducatif national, le manuel d’éducation à la paix, aux droits de l’Homme, à la citoyenneté, à la démocratie et à l’intégration régionale de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).


Paulin Hountondji, Président du Conseil National de l`Education © Autre presse par DR
(Cliquez sur l’image pour l’élargir)

S’exprimant à l’ouverture de l’atelier national sur l’éducation à la culture de la paix au Bénin, le président du Conseil national de l’Education du Bénin, Paulin Hountondji, a déploré le fait que ce manuel édité par la CEDEAO, n’est pas en usage dans les écoles de la sous-région et particulièrement au Bénin pendant que le besoin s’en fait pressant sur le terrain.

“Prenant conscience des limites de l’approche sécuritaire qui privilégie la réplique militaire, la CEDEAO a jugé opportun, voire impératif d’élaborer, pour l’ensemble des pays membres de son espace, ce manuel pour ériger dans l’esprit des hommes, les défenses de la paix”, a-t-il souligné.

Il a également estimé qu’avec l’exacerbation du terrorisme religieux et des tragédies qu’elle fait vivre au quotidien dans le monde, en Afrique et particulièrement dans la sous-région ouest-africaine, la problématique de la paix par un autre chemin devient un impératif catégorique.

(cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question pour cet article:

LuxLeaks: L’affaire et l’actu en Luxembourg

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Extraits du site Web pour Support Antoine Deltour

LuxLeaks, c’est la révélation de centaines d’accords fiscaux entre le fisc luxembourgeois et des multinationales, confirmant un système d’optimisation fiscale à grande échelle. C’est aussi le nom de l’enquête journalistique menée par l’International Consortium of Investigative Journalism (ICIJ), à partir de ces documents.


Me Philippe Penning, Antoine Deltour, et Me William Bourdon © Comité de soutien à Antoine Deltour – CC BY-SA 4.0
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L’affaire a causé une belle déflagration et de multiples réactions d’indignation à travers le monde. En portant le sujet des “tax rulings” jusque dans les instances de gouvernance internationales —comme le G20 ou la Commission Européenne–, LuxLeaks a favorisé des discussions qui peu à peu conduiront à une meilleure justice fiscale.

Antoine Deltour est le lanceur d’alerte à l’origine de la révélation d’une grande partie des documents des LuxLeaks. Antoine est aujourd’hui poursuivi devant la justice luxembourgeoise. Il a besoin de votre soutien ! En savoir plus, sur Wikipédia.

Procès en appel : Cinquième et dernière audience

LuxLeaks s’est terminé ce lundi 9 janvier par les répliques, dernière occasion donnée à l’avocat général, à la partie civile, puis à la défense, de répondre aux plaidoiries. Une quarantaine de Lorrains avaient fait le déplacement, ainsi que quelques soutiens venus d’Allemagne, de Belgique, et du Luxembourg.

Le Premier Avocat Général, M. John Petry, commence sa réplique en reconnaissant à Antoine Deltour et Raphaël Halet leur qualité de lanceurs d’alerte : selon lui, « l’intérêt public ne donne pas lieu à interprétation ». Malgré cela, semblant chercher par tous les moyens à justifier une condamnation d’Antoine, il estime qu’ils « ne peuvent bénéficier d’une protection totale » car ils ne rempliraient pas tous les critères établis par la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme. John Petry reproche en particulier à Antoine de ne pas avoir été « animé de l’intention d’un lanceur d’alerte » au moment de la copie des documents. Considérant ensuite le préjudice causé, l’Avocat Général affirme que « la fin ne justifie pas les moyens » : l’« opération LuxLeaks » aurait « mis au pilori les professionnels et les clients concernés » et serait donc disproportionnée au regard de son intérêt public. C’est apparemment uniquement le caractère massif et public des révélations qui semble gêner John Petry, qui va jusqu’à affirmer que « si les documents n’avaient été utilisés que pour l’émission Cash Investigation, on pourrait sérieusement discuter d’un acquittement » !

Concernant Raphaël Halet, l’Avocat Général estime simplement que les documents qu’il a copiés seraient « peu pertinents », et que leur divulgation « n’était pas une nécessité ». L’acquittement ne serait donc pas justifié.

Enfin, à propos du journaliste Édouard Perrin, l’Avocat Général se dit « très gêné » par un appel qu’il ne juge « pas justifié ». Reconnaissant que « la poursuite d’un journaliste dans une société démocratique devrait être une exception », il demande – sans surprise – l’acquittement d’Édouard Perrin.

Me Hansen, avocat de la partie civile PwC, maintient sa position : d’après lui, « la défense veut faire croire qu’une conception individuelle de la morale est une justification de la violation de la loi ». Il tente ensuite de contester l’utilisation par la défense d’Antoine de la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme, réaffirmant que ce dernier n’avait « pas l’intention de lancer l’alerte au moment du vol des documents ». Me Hansen estime en outre qu’Antoine « n’a donné aucun poids aux intérêts de son employeur ». Il considère que le préjudice causé à son client représente « plusieurs milliers d’heures de travail perdues », et que si le chiffre d’affaires de PwC a augmenté, ce serait bien « malgré le vol des documents, et non à cause du vol ».
Quant à Raphaël Halet, la partie civile lui reproche – comme l’Avocat Général – de n’avoir « rien apporté au débat public ».

En conclusion de sa réplique plutôt vindicative, Me Hansen appelle donc la Cour d’appel à confirmer le jugement sur le volet civil et à reconnaître à PwC la qualité de « victime ».

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article..)

Question(s) related to this article:

Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

The courage of Mordecai Vanunu and other whistle-blowers, How can we emulate it in our lives?

(. . . suite)

Réplique des avocats d’Antoine Deltour

Me Philippe Penning, avocat luxembourgeois d’Antoine, commence par rappeler les avancées presque quotidiennes sur la transparence fiscale, qui sont « l’effet de l’affaire LuxLeaks ». Il s’étonne alors : « Et c’est l’hésitation d’Antoine Deltour, et l’efficacité des LuxLeaks, qui le mèneraient à sa perte ? Il y a un sérieux problème ! ». L’avocat luxembourgeois appelle par ailleurs ses compatriotes à éviter tout « réflexe d’auto-protection » ; il affirme que « le Luxembourg, comme il a survécu à la guerre et au choc pétrolier, va survivre à la fin des tax rulings de masse ». L’assistance applaudit.

Me William Bourdon prend ensuite la parole. Reconnaissant des « questions juridiques mieux posées qu’en première instance », il dénonce cependant un « coup de rein intellectuel » utilisé en dernier ressort pour « accrocher le scalp judiciaire d’Antoine Deltour ». Il conteste énergiquement la nécessité d’ajouter un « critère de détermination » pour justifier de la bonne foi du lanceur d’alerte, estimant même qu’une telle jurisprudence aurait des « conséquences dommageables, terribles, irrationnelles, perverses, et toxiques ! ». Il rappelle d’ailleurs que, plusieurs mois avant la copie des documents, Antoine prouvait déjà son intention en appliquant à un commentaire de blog la signature “Insider, peut-être futur whistleblower”. Fustigeant au passage une partie civile qui « rame, péniblement », il ironise sur le soi-disant préjudice en s’étonnant : « Quelle est cette assemblée muette de clients brutalisés ? Pas une pièce n’établit un préjudice ! ».

Me Bourdon conclut en affirmant que « pour être en cohérence avec la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme, la Cour doit acquitter Antoine Deltour ». Nouveaux applaudissements.

Réplique des avocats de Raphaël Halet

Après une courte suspension, l’audience reprend avec la réplique de Me Bernard Colin, pour la défense de Raphaël Halet. L’avocat reprend largement sa dénonciation de l’illégalité même de la pratique des tax rulings au Luxembourg, avant 2014. Revenant en détail sur la « carence législative » encadrant le fonctionnement du fameux Bureau n°6 de Marius Kohl, Me Colin estime qu’en « confiant les clés à PwC », c’est l’État de droit qui est bafoué. Il appelle à la relaxe de son client.

Me May Nalepa, seconde avocate de Raphaël Halet, souligne quant à elle l’ironie des reproches faits à Antoine sur le caractère massif des révélations, et ceux faits au contraire à Raphaël sur leur manque de substance : « le prochain lanceur d’alerte devra être un sacré équilibriste s’il veut s’en sortir ! ».

Réplique des avocats d’Édouard Perrin

Sans surprise, les avocats d’Édouard Perrin saluent l’Avocat Général qui s’est dit « gêné » par l’appel concernant leur client. Affirmant qu’il serait même « impensable » qu’il soit reconnu coupable des infractions de droit commun, Me Christel Hénon et Me Olivier Chappuis appellent naturellement « une ultime fois » à la relaxe du journaliste.

Les mots de la fin aux prévenus

C’est Antoine Deltour qui prend la parole en premier, confirmant d’emblée sa déclaration de première instance : « j’ai suivi une démarche citoyenne ». Reconnaissant que s’il « n’anticipai[t] pas les répercussions de l’affaire LuxLeaks » – personne ne le pouvait –, Antoine insiste sur le fait qu’il avait « bien évidemment l’intention d’attirer l’attention sur ces pratiques ». Craignant pour son employabilité ou d’éventuelles poursuites judiciaires, il ne « pouvai[t] pas agir avec précipitation ». Quant à la proportionnalité du préjudice causé, il rappelle que les options de divulgation imaginées par l’accusation n’auraient sans doute pas abouti à un intérêt général aussi manifeste.

Antoine conclut alors : « Je ne pourrais pas comprendre une condamnation pour avoir agi en citoyen soucieux de l’intérêt général européen ». Applaudissements soutenus dans la salle.

Raphaël Halet passe à la barre, très incisif : « Ce procès devrait être celui de l’évasion fiscale et des personnes qui l’ont couverte ! ». Après avoir insisté sur le « trou noir » que constituait l’administration de Marius Kohl, il conclut finalement : « Condamner le messager n’a jamais fait gagner une guerre. C’est au contraire la guerre contre l’évasion fiscale qu’on devrait faire ! ».

Édouard Perrin prend finalement brièvement la parole, présentant très humblement ses excuses à Raphaël Halet et Antoine Deltour « pour les avoir entraînés dans cette aventure judiciaire ». Le journaliste tient à saluer les lanceurs d’alerte, qui ont « agi dans l’intérêt général ».

Délibéré le 15 mars

L’audience du jour, très dense, clôt ce procès en appel des inculpés de l’affaire LuxLeaks. Le président de la Cour d’appel, M. Michel Reiffers, annonce la mise en délibéré. L’arrêt sera rendu le 15 mars 2017.

Espérons que les trois inculpés seront acquittés !

Conférence pour la paix au Proche-Orient – Déclaration conjointe

DESARMAMENT ET SECURITE . .

La déclaration conjointe traduite par France Diplomatie

I) À la suite de la réunion ministérielle organisée à Paris le 3 juin 2016, les Participants se sont rencontrés à Paris le 15 janvier 2017 afin de réaffirmer leur soutien au règlement juste, durable et global du conflit israélo-palestinien. Ils ont rappelé que le seul moyen de parvenir à une paix durable était une solution négociée avec deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité.


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Ils ont souligné qu’il était important que les parties réaffirment leur engagement en faveur de cette solution, prennent des mesures urgentes afin d’inverser les évolutions négatives actuelles sur le terrain, notamment la poursuite des actes de violence et des activités de colonisation, et lancent des négociations directes significatives.

Ils ont rappelé que la solution des deux États négociée devait respecter les aspirations légitimes des deux parties, y compris le droit des Palestiniens à un État et à la souveraineté, mettre fin complètement à l’occupation commencée en 1967, répondre aux besoins de sécurité d’Israël et résoudre toutes les questions relatives au statut final sur le fondement des résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité des Nations Unies, et ils ont également rappelé les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Ils ont souligné l’importance de l’Initiative arabe de paix de 2002 comme cadre global pour le règlement du conflit israélo-arabe, contribuant ainsi à la paix et à la sécurité de la région.

Ils ont salué les efforts déployés pour faire progresser la paix au Proche-Orient, notamment l’adoption de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies le 23 décembre 2016, qui a clairement condamné les activités de colonisation, l’incitation à la violence et tous les actes de violence et de terrorisme, et ils ont appelé les deux parties à prendre des mesures pour faire progresser la solution des deux États sur le terrain ; les recommandations du Quartet, le 1er juillet 2016 ; et les principes énoncés par le Secrétaire d’État des États-Unis d’Amérique le 28 décembre 2016.

Ils ont noté qu’il était important de répondre à la situation dramatique dans la Bande de Gaza dans le domaine humanitaire et de la sécurité et ils ont appelé à prendre rapidement des mesures pour améliorer la situation.

Ils ont rappelé qu’il était important que les Israéliens et les Palestiniens respectent le droit international, notamment le droit humanitaire international et les droits de l’Homme.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

( Cliquez ici pour la version originale en anglais)

Question for this article:

How can a culture of peace be established in the Middle East?

(. . . suite)

II) Les Participants ont souligné le potentiel pour les deux parties d’un accord de paix en matière de sécurité, de stabilité et de prospérité. Ils se sont déclarés prêts à déployer les efforts nécessaires pour parvenir à la solution des deux États, ainsi qu’à contribuer de manière substantielle aux arrangements visant à assurer la viabilité d’un accord de paix négocié, en particulier concernant les incitations politiques et économiques, le renforcement des capacités de l’État palestinien et le dialogue avec la société civile. Ces incitations pourraient inclure, notamment :

– un partenariat spécial privilégié avec l’Union européenne ; d’autres incitations politiques et économiques et une participation plus importante du secteur privé ; le soutien des efforts ultérieurs mis en œuvre par les parties pour améliorer la coopération économique ; la poursuite du soutien financier à l’Autorité palestinienne afin de bâtir les infrastructures d’une économie palestinienne viable ;

– le soutien et le renforcement des mesures prises par les Palestiniens pour exercer leurs responsabilités étatiques par la consolidation de leurs institutions et de leurs capacités institutionnelles, y compris en termes de services ;

– la tenue de forums réunissant les sociétés civiles israélienne et palestinienne, afin d’améliorer le dialogue entre les parties, de raviver le débat public et de renforcer le rôle de la société civile des deux côtés.

III) Se projetant vers l’avenir, les Participants :

– invitent les deux parties à réaffirmer officiellement leur engagement en faveur de la solution des deux États, se dissociant ainsi de ceux qui rejettent cette solution ;

– appellent chaque partie à manifester, de manière indépendante, par des politiques et des actions, un engagement sincère en faveur de la solution des deux États et à s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient de l’issue des négociations sur les questions liées au statut final, en particulier concernant entre autres Jérusalem, les frontières, la sécurité et les réfugiés, actions unilatérales qu’ils ne reconnaîtront pas ;

– se félicitent de la perspective d’une coopération accrue entre le Quartet, les membres de la Ligue des États arabes et d’autres acteurs pertinents, afin de poursuivre les objectifs de la présente Déclaration.

Dans le prolongement de la conférence, les Participants intéressés, se déclarant prêts à évaluer les progrès accomplis, ont décidé de se réunir à nouveau avant la fin de l’année pour aider les deux parties à progresser sur la voie de la solution des deux États par la négociation.

La France informera les parties du soutien collectif et de la contribution concrète de la communauté internationale à la solution des deux États, qui figurent dans la présente Déclaration conjointe.