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Ukraine : Déclaration de l’UNESCO à la suite de l’adoption de la résolution par l’Assemblée générale des Nations Unies

DÉSARMEMENT & SÉCURITÉ .

Un article de l’UNESCO

3 mars 2022. Suite à l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine », et constatant l’escalade dévastatrice de la violence, l’UNESCO est profondément préoccupée par l’évolution de la situation en Ukraine et travaille à l’évaluation des dommages dans ses domaines de compétences (notamment l’éducation, la culture, le patrimoine et l’information), et à la mise en place d’actions de soutien d’urgence.

La résolution de l’AGNU réaffirme l’importance primordiale de la Charte des Nations Unies et du respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, et exige que « la Fédération de Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine. »

La Directrice générale, Audrey Azoulay, s’associe pleinement aux remarques prononcées par le Secrétaire général en ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée générale : « cette escalade de la violence – qui entraîne la mort de civils, y compris des enfants – est totalement inacceptable. »

Elle appelle en outre à « la protection du patrimoine culturel ukrainien, qui témoigne de sa riche histoire, à l’instar des sept sites du patrimoine mondial – notamment situés à Lviv et Kyiv – à la sauvegarde d’Odessa et Kharkiv, villes membres du réseau des villes créatives de l’UNESCO, ainsi que des archives nationales dont certaines appartenant au Registre UNESCO de la Mémoire du Monde, ou bien encore des lieux de mémoire de la tragédie de la Shoah. »

Conformément à son mandat, l’UNESCO exige la cessation immédiate des attaques contre les installations civiles, telles que les écoles, les universités, les lieux de mémoire, les infrastructures culturelles et de communication, et déplore les victimes civiles, parmi lesquelles figurent des étudiants, enseignants, artistes, scientifiques et journalistes. Les femmes, les enfants – en particulier les filles – sont aussi touchés de manière disproportionnée par le conflit et les déplacements.

Dans le domaine de l’éducation, la Résolution 2601 adoptée en 2021 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, prévoit que les États membres doivent « prévenir les attaques et les menaces d’attaques contre les écoles et assurer la protection des écoles et des civils liés aux écoles, notamment les enfants et les enseignants, dans les situations de conflit armé et d’après conflit ». Dans sa résolution du 2 mars, l’Assemblée générale des Nations Unies s’est déclarée gravement préoccupée par les informations faisant état d’attaques contre des infrastructures civiles, notamment des écoles. À cet égard, l’UNESCO condamne fermement les attaques contre les infrastructures éducatives, alors qu’au cours de la semaine passée, sept institutions ont subi des dégâts, notamment suite à l’attaque du 2 mars contre l’Université nationale de Karazin Kharkiv. 

La fermeture des écoles et des établissements d’enseignement à l’échelle nationale a touché l’ensemble de la population d’âge scolaire – 6 millions d’élèves âgés de 3 à 17 ans et plus de 1,5 million d’étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur. L’escalade de la violence empêche l’éducation de remplir sa mission protectrice ; les répercussions pourraient être considérables, y compris dans les pays voisins.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

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Can the peace movement help prevent war in the Ukraine?

(. . . suite)

Dans le domaine de la culture, l’UNESCO rappelle les obligations du droit humanitaire international, et en particulier de la Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et ses deux Protocoles (1954 et 1999), afin de prévenir les dommages infligés aux biens culturels, et condamne toute attaque et tout dommage porté au patrimoine culturel sous toutes ses formes. L’UNESCO appelle également à appliquer pleinement la résolution 2347 du Conseil de Sécurité de l’ONU.

À cet égard, l’UNESCO est extrêmement préoccupée par les dommages infligés à la ville de Kharkiv, une Ville créative de l’UNESCO pour la Musique, ainsi qu’au centre historique de Tchernihiv, inscrit sur la Liste indicative du patrimoine mondial de l’Ukraine. L’UNESCO regrette profondément les signalements de dommages causés aux œuvres de la célèbre artiste ukrainienne Maria Primachenko, à l’anniversaire de laquelle l’UNESCO s’était associée en 2009. 

L’UNESCO condamne également l’attaque qui a affecté le mémorial de l’Holocauste Babi Yar, site de l’un des plus grands massacres par balles de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, et appelle à respecter les sites historiques, dont la valeur éducative et mémorielle est irremplaçable.

Afin de prévenir ces attaques, l’UNESCO, en étroite collaboration avec les autorités ukrainiennes, œuvre à marquer le plus rapidement possible les principaux monuments et sites historiques d’Ukraine de l’emblème distinctif de la Convention de 1954 de La Haye, une signalisation internationalement reconnue pour la protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé. En outre, l’UNESCO a pris l’attache des autorités ukrainiennes pour organiser une réunion avec des directeurs de musées de tout le pays pour les aider à répondre aux besoins urgents en matière de sauvegarde des collections muséales et des biens culturels. En coopération avec UNITAR/UNOSAT, l’UNESCO suivra l’évolution des dommages subis par les sites culturels grâce à l’analyse d’images satellites. 

En ce qui concerne l’accès à l’information et la liberté d’expression, l’UNESCO rappelle sa précédente déclaration, qui soulignait l’obligation, au titre de la Résolution 2222 du Conseil de Sécurité de l’ONU, de protéger les professionnels des médias et les membres du personnel associé. Elle note également que, selon la même résolution, « le matériel et les installations des médias sont des biens de caractère civil et, en tant que tels, ne doivent être l’objet ni d’attaques ni de représailles, tant qu’ils ne constituent pas des cibles militaires ».

À cet égard, l’UNESCO est profondément préoccupée par les témoignages rapportant que des infrastructures de communication ont été prises pour cible, à l’image du bombardement de la principale tour de télévision de Kyiv le 1er mars 2022, qui aurait fait plusieurs victimes, dont au moins un professionnel des médias ; et elle s’inquiète également des cas signalés de violence contre les journalistes, ainsi que des tentatives de restreindre l’accès à Internet. 

Dans une situation de conflit, des médias libres et indépendants sont essentiels pour garantir l’accès des civils à des informations susceptibles de leur sauver la vie et pour identifier ce qui relève de la désinformation et des rumeurs.

À la demande d’un groupe d’États membres, le Conseil exécutif de l’UNESCO tiendra une session spéciale le 15 mars « pour examiner les répercussions et les conséquences de la situation actuelle en Ukraine sous tous les aspects du mandat de l’UNESCO ».

Désignations et sites de l’UNESCO en Ukraine

sites du patrimoine mondial de l’UNESCO
éléments sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO
Réserves de biosphère de l’UNESCO
10 Chaires universitaires de l’UNESCO
78 écoles associées de l’UNESCO
villes créatives de l’UNESCO
villes apprenantes de l’UNESCO
institut de catégorie 2 de l’UNESCO
inscriptions au Registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO

Contacts presse :

Lucia Iglesias Kuntz, +33 1 45 68 17 02, l.iglesias@unesco.org
Thomas Mallard, + 33 1 45 68 22 93, t.mallard@unesco.org

En Russie, dans la rue et derrière les écrans, un mouvement antiguerre

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par Pauline Rouquette dans France 24

Malgré la répression, l’opposition à la guerre menée par Moscou en Ukraine mobilise les citoyens russes. Certains continuent de la manifester dans la rue, mais plus encore établissent des bases arrière sur Internet, contournant les restrictions par l’utilisation des réseaux sociaux, de messageries cryptées et de serveurs VPN.


Une manifestation contre l’invasion russe de l’Ukraine, à Moscou, (Russie), le 27 février 2022. © Evgenia Novozhenina, Reuters

“Je n’ai pas peur, je suis sorti seul”, écrit Stanislav sur Twitter, dans un message accompagnant une photo de lui protestant dans une rue de sa ville, Azov, dans l’oblast de Rostov (ouest de la Russie). Dans les mains de ce jeune Russe de 30 ans, un panneau sur lequel est écrit “#НЕТВОЙНЕ” (“pas de guerre”), en larges lettres noires.

Car non, tous les Russes ne sont pas d’accord avec ce qui se passe en Ukraine. Et bien qu’il demeure minoritaire dans son expression publique en raison de la répression, le mouvement antiguerre mobilise sur Internet, principalement à travers les réseaux sociaux et les services de messagerie cryptée tels que Telegram et Signal.

Sur Twitter, le hashtag #ЯпротивВойны (“Je suis contre la guerre”) était d’ailleurs en tête des tendances en Russie, mardi 1er mars. “C’est le cas depuis le début de la guerre”, assure Stanislav à France 24.

Face à la répression, le choix de la discrétion

Bien sûr, en Russie, la mobilisation semble plus présente derrière les écrans, car dans le pays de Vladimir Poutine, manifester sur le pavé son opposition à la guerre, c’est prendre le risque d’être arrêté et condamné. En témoignent les chiffres publiés quotidiennement par l’ONG OVD-Info, un projet médiatique russe indépendant de défense des droits humains visant à lutter contre la persécution politique.

Contactée par France 24, l’ONG précise ne pas effectuer de décompte des participants aux rassemblements contre la guerre, mais  celui des personnes qui y sont arrêtées. Près d’une semaine après le début de l’invasion russe, les chiffres sont déjà significatifs. “Nous n’avons jamais vu un tel nombre de détenus par jour”, explique Grigory Durnovo, analyste pour OVD-Info. “On a compté au moins 6 489 détenus en cinq jours. Cela suffit à nous montrer le nombre de personnes prêtes à sortir dans la rue et à exprimer leur point de vue.”

Plus de 3 100 arrestations à Moscou, plus de 2 000 à Saint-Pétersbourg, une centaine à Iekaterinbourg, et quelques dizaines dans d’autres villes moins peuplées du pays, précise une publication Facebook de l’ONG, mardi. La répression n’empêche pas des milliers de Russes de braver la loi pour afficher leur rejet de la guerre, mais dans ce pays de quelque 144 millions d’habitants, l’immense majorité de ceux qui s’opposent à la guerre préfère faire profil bas. Un phénomène que Grigory Durnovo justifie par la vague de répression constatée en 2021 contre la société civile  en Russie, et les poursuites pénales engagées contre des personnes ayant participé aux manifestations du début de l’année 2022. “Cela a vraiment eu un impact significatif sur les gens, ils sont devenus plus calmes”, dit-il à France 24.

Twitter, Signal, Telegram… les bases arrière du mouvement antiguerre

Bien souvent gouvernés par la peur, les protestataires trouvent donc des biais pour manifester leur opposition à la guerre tout en restant sous les radars.

“Les contacts entre protestataires se font principalement sur Twitter et Telegram”, affirme Stanislav, qui dépeint avant tout des réseaux de solidarité. Sur ces groupes, les membres partagent des informations de médias indépendants (notamment de la chaîne de télévision en ligne Dojd), relayent des actions et des pétitions, mais soutiennent aussi les manifestants arrêtés par la police. “Nous les aidons à payer les amendes, et nous trouvons aussi des avocats pour les aider”, ajoute-t-il.

En fonction des chefs d’accusation, précise OVD-Info sur son site, les risques encourus par les manifestants vont “de 2 000 à 300 000 roubles d’amende (de 17 à plus de 2 500 euros, NDLR) et jusqu’à 30 jours de détention”.

(Cliquez ici pour une version de cet article en anglais).

Question related to this article:
 
Can the peace movement help stop the war in the Ukraine?

How can we be sure to get news about peace demonstrations?

Ne pouvant s’appuyer sur la transparence des médias officiels concernant les manifestations, OVD-Info reçoit les informations directement du terrain et des détenus eux-mêmes. “Ils nous appellent via notre numéro d’assistance téléphonique ou envoient des messages à notre bot Telegram”, explique Grigory Durnovo. “Nous leur demandons de nous indiquer le nombre de détenus dans un bus de police ou dans un commissariat, leurs noms, le nom de la ville, et toute autre information significative, comme d’éventuels cas de violences.”

Ces informations sont recoupées et enrichies avec d’autres sources d’informations, ajoute l’analyste, évoquant les médias indépendants et les chaînes Telegram, et dans une moindre mesure les déclarations des responsables de la police (qui doivent être comparées avec les données récupérées par ailleurs).

“Les ‘médias officiels’ mentionnent parfois les manifestations antiguerre, mais très brièvement, et nous ne pouvons pas les utiliser comme source car ils ne disent pas tout.” Parfois, nous pouvons citer le nombre de détenus à partir des déclarations des responsables de la police, en le comparant avec nos données.

Une pétition recueille plus d’un million de signatures

Outre les ONG, des groupes de citoyens tentent de porter la voix des “antiguerre”, profitant de leur profession ou de leur notoriété, en s’aidant des réseaux sociaux ou en trouvant appui sur les médias indépendants.

De nombreuses pétitions et lettres ouvertes circulent depuis le début du conflit : des avocats russes  mettent en avant la violation par la Russie de la Charte des Nations unies ; des traducteurs de langue ukrainienne ou russe vers l’anglais  déplorent quant à eux que “le régime russe essaie de justifier l”attaque’ militaire en falsifiant l’Histoire et en déformant le sens de concepts culturels et historiques clés” ; sur YouTube, des scientifiques russes ont, eux, posté une vidéo  pour manifester leur opposition à la guerre.

Mais l’initiative la plus significative demeure la pétition intitulée “Arrêtez la guerre avec l’Ukraine !”, lancée par Lev Ponomarev, militant politique russe engagé dans la défense des droits de l’Homme. Le texte, qui appelle les citoyens russes à dire “non” à la guerre, dépassait mardi le million de signatures.

La pétition demande notamment “un cessez-le-feu immédiat des forces armées russes et leur retrait immédiat du territoire de l’État souverain d’Ukraine”.

Selon Lev Ponomarev, si un million de signatures sont réunies, cela signifie que des dizaines de millions de personnes sont opposées à la guerre contre l’Ukraine, compte tenu des difficultés voire de l’impossibilité pour beaucoup de Russes d’accéder à Internet.

“Sur Internet, les restrictions peuvent être contournées”

Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages témoignent aussi bien de la vigueur qu’ont certains Russes à manifester leur opposition à la guerre et au gouvernement, que de leur réticence à aller la clamer dans la rue.

“En Occident, les étrangers écrivent sur les réseaux sociaux ‘Il n’appartient qu’aux Russes d’arrêter le dictateur’, mais comment diable ? Ce monstre écrasera toute protestation”, peut-on lire dans les commentaires sous un post Facebook.

“Mes amis sont sortis manifester à Moscou aujourd’hui avec des pancartes. Personne ne les a rejoints”, regrette une autre internaute, avant d’ironiser dans un autre message : “Vous devez sortir pour chanter des chansons ukrainiennes : le chant choral n’est pas encore interdit !”

Manifester son opposition aux décisions du gouvernement russe semble en effet bien moins risqué sur Internet que dans la rue, malgré les efforts des autorités russes pour tenter de contrôler et censurer certaines ressources en ligne.

Pour tenter de faire taire les voix dissidentes, bien présentes sur la Toile, les autorités ont menacé d’infliger des amendes à plusieurs médias indépendants russes ou de les bloquer s’ils ne supprimaient pas certaines publications sur la guerre en Ukraine, a déclaré l’ONG Human Rights Watch mardi, s’inquiétant de la forte hausse de la censure. Depuis quelques jours, Facebook et Twitter se trouvent eux aussi dans le viseur de Roskomnadzor, le gendarme des communications en Russie, qui limite désormais leur accès.

Toutefois, comme le précise Stanislav, “sur Internet, les restrictions peuvent être contournées”. Nombre de ressources en ligne restent notamment accessibles en utilisant un VPN (réseau privé virtuel), dont l’usage est très répandu. “Le VPN transmet le trafic via les serveurs d’un autre pays que la Russie, où certaines sources d’informations peuvent être bloquées”, ajoute le militant antiguerre d’Azov.

Lui ne peut néanmoins pas se contenter de cette base arrière, et même s’il est seul à chaque fois – ses amis ayant peur de manifester avec lui au grand jour –, il dit vouloir continuer de prendre le risque de sortir dans la rue. Car Stanislav en est convaincu : “Protester uniquement sur Internet ne peut pas aboutir à grand-chose.”

Guerre en Ukraine : le régulateur russe des médias censure les journalistes, sommés de suivre la ligne du Kremlin

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de Reporters Sans Frontières

Une chape de plomb s’abat sur les journalistes et médias indépendants en Russie. La guerre menée par les autorités sur le territoire ukrainien rend leur travail, auparavant déjà entravé, de plus en plus difficile. Reporters sans frontières (RSF) soutient leurs efforts pour relayer une information fiable dans ce contexte dramatique.


La salle de rédaction de la chaîne de télévision russe indépendante Dozhd (« Pluie »), à Moscou, photographiée le 20 août 2021. (republié de Human Rights Watch

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Le régulateur russe des médias, le Roskomnadzor, s’érige en “ministère de la Vérité”, comme le souligne   courageusement le Syndicat des journalistes et travailleurs des médias, indépendant. Les mots “guerre”, “attaque” ou “invasion” sont  interdits   dans les médias. Seules les informations issues “de sources officielles russes”, et donc du ministère de la Défense, sont autorisées. Et celles sur les pertes de l’armée ou le moral des troupes sont  classifiées  depuis octobre dernier, au risque de poursuites pénales et d’inscription sur le registre des “agents de l’étranger”.
 
Le Roskomnadzor a ainsi  bloqué  lundi au moins six médias en ligne à cause de leur couverture de la guerre : Nastyaschee Vremia, chaîne de télévision en ligne fondée par le média américain Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), Krym Realii, une autre filiale de RFE/RL en Crimée, le média d’opposition The New Times, le journal étudiant  Doxa, la version russe de l’agence de presse Interfax-Ukraine et le site d’information ukrainien pro-gouvernemental Gordon.

“La guerre de l’information bat son plein en Russie même, souligne la responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF, Jeanne Cavelier. Le président Vladimir Poutine a besoin de mettre tous les médias en ordre de bataille pour justifier auprès des citoyens russes l’invasion de l’Ukraine, en dissimulant les victimes du conflit. Mais l’époque de la Pravda est révolue. RSF soutient les médias indépendants délivrant des informations fiables dans ce contexte dramatique.” 
 
Poursuites judiciaires
 
Le régulateur poursuit   également au moins dix médias pour “diffusion de fausses informations”, dont la radio Écho de Moscou, le site d’information populaire Mediazona, la chaîne de télévision Dojd ou encore le journal d’investigation Novaïa Gazeta. Tout un symbole, son directeur de publication, le Prix Nobel de la Paix Dmitri Mouratov, a appelé dans une  vidéo  à un grand mouvement anti-guerre et a décidé de faire paraître son édition du 26 février en russe et en ukrainien, en signe de solidarité. C’est probablement pour avoir diffusé ce message comportant le mot “guerre” sur son site internet que le magazine professionnel Journaliste est également poursuivi – bien qu’il ait supprimé la vidéo.

(cliquez ici pour l’article en anglais ou cliquez ici pour l’article en espagnol.)

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Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

How can we be sure to get news about peace demonstrations?

Ces supports diffusent des informations “sur le bombardement de villes ukrainiennes et la mort de civils en Ukraine à la suite des actions de l’armée russe, ainsi que des documents dans lesquels l’opération en cours est qualifiée d’attaque, d’invasion ou de déclaration de guerre”, s’offusque le Roskomnadzor.
 
D’autres médias ont reçu des avertissements du Roskomnadzor, et craignant le blocage du site et la condamnation à une amende allant jusqu’à cinq millions de roubles (plus de 50 000 euros), ont été forcés de supprimer les contenus qui déplaisent au pouvoir. C’est le cas de Prospekt Mira, un média en ligne basé à Krasnoïarsk, en Sibérie, pour un article évoquant des explosions dans des villes ukrainiennes.
 
Les réseaux sociaux sont également visés. Des fournisseurs d’accès à internet ont limité   l’accès à Twitter. Le Roskomnadzor a commencé à restreindre l’accès à Facebook, comme annoncé   vendredi, après la décision de la plateforme de limiter les résultats de recherche sur les publications de certains médias d’État et pro-pouvoir. Le fondateur de la messagerie sécurisée Telegram, Pavel Dourov, a quant à lui  envisagé  de restreindre l’accès à sa plateforme en Ukraine et en Russie en raison de la propagation incontrôlée d’informations fausses par de nombreuses chaînes, avant de se rétracter.
 
Arrestations de journalistes
 
Des journalistes ont été arrêtés pour cause de sujets liés au conflit. Polina Oulanovskaïa, du média en ligne SotaVision, ainsi qu’au moins trois autres reporters de sites d’information locaux, Valeria Doulskaïa, de 93.ru, Valeria Kirsanova et Nikita Zyrianov de Yuga.ru, ont été brutalement appréhendés dimanche alors qu’ils couvraient une manifestation contre la guerre à Krasnodar, dans le sud-ouest du pays. Ils ont été libérés   dans la soirée.
 
Même scénario dans le centre de Moscou, le 24 février, pour une équipe de Radio Svoboda, la filiale russe du média américain RFE/RL. Ivan Voronine, Artiom Radyguine et Nikita Tatarskiy sont  restés  six heures au poste de police, relâchés sans inculpation après l’intervention de leurs avocats.
 
Près de la frontière ukrainienne, à Belgorod, ce sont deux journalistes de Novaïa Gazeta, Ilya Azar et Ivan Jiline, le correspondant de Radio Svoboda (la filiale russe du média américain RFE/RL) Sergueï Khazov-Kassia et le caméraman Andreï Kisselev qui ont été  détenus   plus de 2 heures au poste de police samedi. Ils préparaient un reportage sur une manifestation contre la guerre.
 
Entrés dans un hôpital pour poser des questions sur des blessés qui y auraient été transportés, les deux reporters de Novaïa Gazeta ont été priés par un garde de quitter le bâtiment, racontent-ils dans un  article   paru le même jour. “La veille, une collègue de Belsat (chaîne biélorusse en exil, ndlr) a été malmenée dans ce même hôpital et contrainte de supprimer toutes ses photos. Elle dit qu’elle en a vu plus que nous”, précisent-ils.
 
Pressions
 
Premiers impactés par cette chape de plomb imposée par le pouvoir, les journalistes de médias indépendants n’ont pas hésité à manifester, malgré les risques. Certains ont été arrêtés par la police parce qu’ils brandissaient une pancarte contre la censure dans l’espace public, en solo, l’unique moyen de protestation autorisé. D’autres subissent des pressions. La responsable du bureau étranger du quotidien économique Kommersant, Elena Tchernenko, a par exemple été exclue du pool de journalistes accrédités au Kremlin pour avoir publié une lettre ouverte signée par plus de 300 journalistes pour s’opposer à la guerre.
 
De leur côté, les médias d’État se mettent en ordre de bataille. La chaîne télévisée Rossiya 1 a décidé dimanche d’accroître considérablement le temps d’antenne des émissions déroulant la propagande du pouvoir, comme le talk-show du présentateur Vladimir Soloviev, i sous sanction . “En Russie, les autorités et les journalistes russes qui ne soutiennent pas Poutine doivent être purghttps://rsf.org/fr/classementés”, a-t-il déclaré lors de son  émission  du 24 février.
 
La Russie occupe la 150e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.

Une lettre ouverte de scientifiques et de journalistes scientifiques russes contre la guerre avec l’Ukraine

DÉSARMEMENT & SÉCURITÉ .

Publié sur le site russe TrV-science (variante de Troie – Science) (traduit du russe par Google Translator)

Également publié en russe sur les sites Web russes suivants au 25 février :: Colta; Polit; Postimees; Echomsk radio; TJournal; Dozhd TV Rain; Ostro b; MIGNEWS; KO ; Vesma Today; News2.


Illustration tirée de Postimees

Et en russe sur d’autres sites :

Ekho Kavkaza; Exclusive, Kazakhstan; Delfi, Italy; Natali-Ya Live Journal Digest No. 349; Exler blog; Kalakazo Live Journal; ZDG, Moldova; Palestinets 1977 Live Journal; Yulkar Live Journal.

Une lettre ouverte de scientifiques et de journalistes scientifiques russes contre la guerre avec l’Ukraine

Avec 502 commentaires et plus de 370 signatures au 24.02.2022

Nous, scientifiques et journalistes scientifiques russes, déclarons une forte protestation contre les hostilités lancées par les forces armées de notre pays sur le territoire de l’Ukraine. Cette étape fatale entraîne d’énormes pertes humaines et sape les fondements du système établi de sécurité internationale. La responsabilité de déclencher une nouvelle guerre en Europe incombe entièrement à la Russie.

Il n’y a aucune justification rationnelle à cette guerre. Les tentatives d’utiliser la situation dans le Donbass comme prétexte pour lancer une opération militaire n’inspirent aucune confiance. Il est clair que l’Ukraine ne constitue pas une menace pour la sécurité de notre pays. La guerre contre elle est injuste et franchement insensée.

L’Ukraine a été et reste un pays proche de nous. Beaucoup d’entre nous ont des parents, des amis et des collègues scientifiques vivant en Ukraine. Nos pères, grands-pères et arrière-grands-pères ont combattu ensemble contre le nazisme. Déclencher une guerre au nom des ambitions géopolitiques des dirigeants de la Fédération de Russie, motivés par des fantasmes historiosophiques douteux, est une trahison cynique de leur mémoire.

Nous respectons le statut d’État ukrainien, qui repose sur des institutions démocratiques réellement fonctionnelles. Nous traitons le choix européen de nos voisins avec compréhension. Nous sommes convaincus que tous les problèmes dans les relations entre nos pays peuvent être résolus pacifiquement.

Après avoir déclenché la guerre, la Russie s’est vouée à l’isolement international, à la position de pays paria. Cela signifie que nous, scientifiques, ne pourrons plus faire notre travail normalement : après tout, mener des recherches scientifiques est impensable sans une pleine coopération avec des collègues d’autres pays. L’isolement de la Russie du monde signifie une nouvelle dégradation culturelle et technologique de notre pays en l’absence totale de perspectives positives. La guerre avec l’Ukraine est un pas vers nulle part.

Il est amer pour nous de constater que notre pays, qui a contribué de manière décisive à la victoire sur le nazisme, est devenu aujourd’hui l’instigateur d’une nouvelle guerre sur le continent européen. Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires dirigées contre l’Ukraine. Nous exigeons le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’État ukrainien. Nous exigeons la paix pour nos pays.

Les signatures continuent d’arriver, on en rajoute autant qu’on peut (maintenant il y en a plus de 370) :

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

 

Question for this article:

Can the peace movement help prevent war in the Ukraine?

(. . . suite)

Voici la version originale russe :

Открытое письмо российских ученых и научных журналистов против войны с Украиной
 


24.02.2022 /  502 комментария

Мы, российские ученые и научные журналисты, заявляем решительный протест против военных действий, начатых вооружёнными силами нашей страны на территории Украины. Этот фатальный шаг ведёт к огромным человеческим жертвам и подрывает основы сложившейся системы международной безопасности. Ответственность за развязывание новой войны в Европе целиком лежит на России.

Для этой войны нет никаких разумных оправданий. Попытки использовать ситуацию в Донбассе как повод для развёртывания военной операции не вызывают никакого доверия. Совершенно очевидно, что Украина не представляет угрозы для безопасности нашей страны. Война против неё несправедлива и откровенно бессмысленна.

Украина была и остаётся близкой нам страной. У многих из нас в Украине живут родственники, друзья и коллеги по научной работе. Наши отцы, деды и прадеды вместе воевали против нацизма. Развязывание войны ради геополитических амбиций руководства РФ, движимого сомнительными историософскими фантазиями, есть циничное предательство их памяти.

Мы уважаем украинскую государственность, которая держится на реально работающих демократических институтах. Мы с пониманием относимся к европейскому выбору наших соседей. Мы убеждены в том, что все проблемы в отношениях между нашими странами могут быть решены мирным путём.

Развязав войну, Россия обрекла себя на международную изоляцию, на положение страны-изгоя. Это значит, что мы, учёные, теперь не сможем нормально заниматься своим делом: ведь проведение научных исследований немыслимо без полноценного сотрудничества с коллегами из других стран. Изоляция России от мира означает дальнейшую культурную и технологическую деградацию нашей страны при полном отсутствии позитивных перспектив. Война с Украиной — это шаг в никуда.

Нам горько сознавать, что наша страна, которая внесла решающий вклад в победу над нацизмом, сейчас стала поджигателем новой войны на европейском континенте. Мы требуем немедленной остановки всех военных действий, направленных против Украины. Мы требуем уважения суверенитета и территориальной целостности украинского государства. Мы требуем мира для наших стран.

Подписи продолжают приходить, добавляем по мере сил (сейчас их более 370):

France: La Guerre n’est jamais la solution. Oui à une solution politique négociée.

DESARMAMENT & SECURITE .

Un appel signé par des organisations mentionés en dessous et disponible sur le site web de FSU

Les tensions entre les États-Unis et la Russie – deux puissances nucléaires – atteignent des proportions alarmantes avec des mouvements de troupes russes massifs aux frontières de l’Ukraine d’une part et des livraisons d’armes et envoi de troupes par l’OTAN dans les pays limitrophes d’autre part. Cette politique de confrontation ne peut produire que des perdants.

Nous ne sommes pas à l’abri de provocations qui déboucheraient sur une guerre d’ampleur.

L’Ukraine paie un lourd tribut économique et humain en raison des hostilités nationalistes attisées au niveau international. Ces tensions peuvent avoir des conséquences très négatives pour tous les peuples d’Europe bien au-delà de la zone du conflit, par exemple la flambée des prix du gaz…

Nous choisissons la voie du dialogue et de la paix. Il existe des solutions diplomatiques à la crise.

Nous dénonçons les jeux géopolitiques à l’œuvre tant de la part de la Fédération de Russie, de l’Union Européenne, de l’OTAN et d’autres…

Nous demandons à tous les responsables politiques d’arrêter de suivre la logique militaire et de faire prévaloir l’aspiration des peuples à la paix.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

 

Question for this article:

How can the peace movement become stronger and more effective?

(. . . suite)

Tous les peuples sans exception – qui sont confrontés à une crise globale (climatique, sanitaire sociale ..) frappant les plus pauvres , les plus fragiles- n’ont rien à gagner à une nouvelle guerre !

Les priorités pour les peuples et l’avenir de l’humanité se nomment : Paix, climat, justice sociale, réalisation des droits humains, désarmement !

Nous revendiquons :

– Des négociations immédiates pour la désescalade ;

– L’arrêt des menaces, des concentrations de troupes de l’OTAN et de la Russie et des livraisons
d’armes à toutes les  parties ;

– Un cessez-le-feu en Ukraine et la mise en œuvre des accords existants ;

– Que les Nations-Unies soient le cadre privilégié d’élaboration des solutions politiques et diplomatiques pour régler la question ukrainienne.

Sur ces bases nous appelons aux mobilisations les plus larges possibles à compter du 12 février 2022.

Premiers signataires : Le Mouvement de la Paix, FSU, CGT, Enseignants Pour la Paix (EPP), PUGWASH- France, AFCDRP (Association française des communes départements et régions pour la Paix), Appel des Cent Bagnolet, ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui), PCF, République et Socialisme, Collectif citoyen pour la paix en Ukraine, Conseil de coordination du Forum des Russes de France, APCV (Association de promotion des cultures du voyage), Parti pour la laïcité et la démocratie en Algérie (PLD), IDRP (Institut de Recherche pour la Paix), Vrede (Mouvement Belge pour la Paix), Union des fédérations de pionniers de France, Abolition des armes nucléaires – Maison de vigilance, Université Européenne de la Paix (UEP), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Alerte Otan (Belgique), Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), Mouvement pour une Alternative Non Violente (MAN), France Amérique Latine (FAL), La Voix Lycéenne, AFPS Paris-Sud, Collectif Faty KOUMBA (Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence), FNDIRP44, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement (MNLE),ATTAC ,Fondation Copernic

France : Appel de l’AFCDRP à l’occasion du 1er Anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

DESARMAMENT & SECURITE .

Un appel reçu à CPNN envoyé par AFCDRP, l’Association Française des Communes, Départements et Régions pour la Paix

Un an après l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), l’AFCDRP-Maires pour la Paix appelle ses collectivités membres à se mobiliser pour que la France participe à la première réunion des États Parties à l’ONU du 22 au 24 mars 2022 à Vienne, Autriche.

Dans un contexte socio-économique fragile aggravé par la pandémie du Covid 19 et l’urgence climatique, les nouvelles dépenses militaires ne font que contribuer à la paupérisation de la société et à la précarisation des citoyens.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article.)

 

Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

À la pauvreté, source de tensions et à l’insécurité dans nos territoires et par-delà nos frontières, ne doit pas s’ajouter la menace des armes nucléaires dont les effets destructeurs ne pourraient jamais être effacés.

Nous, élu.e.s des villes et des collectivités territoriales, nous avons le devoir de nous investir en faveur de la paix et du désarmement. Nous disons non à cette insécurité !

Nous exprimons par cet appel que seules la coopération et la fraternité entre les peuples prévalent.

Une soixantaine de pays a déjà ratifié le TIAN comme l’Autriche et l’Irlande au sein de l’Union européenne. Par ailleurs, cinq pays se rendront à la réunion en tant qu’observateurs (Allemagne, Finlande, Norvège, Suisse et Suède). La France doit s’ouvrir au débat sur les armes nucléaires et prendre pleinement part au mouvement.

Nous appelons les collectivités françaises à se mobiliser localement pour ce premier anniversaire de la ratification du TIAN afin de porter cette volonté commune pour que la France s’avance véritablement sur la voie du désarmement nucléaire.

Deux rassemblements sont d’ores et déjà annoncés samedi 22 janvier à Lyon, place de la Comédie 69001 (à 15H) et à Paris, place Edmond Michelet 75004 (de 14h00 à 17h00). Rejoignez le mouvement !

L’AFCDRP est disponible sur les réseaux sociaux à twitter et facebook

Le Forum de Paris sur la Paix se termine sur une série d’initiatives 

DROITS DE L’HOMME .

Un article de China.org

La 4e édition du Forum de Paris sur la Paix, qui a réuni 1.000 participants à Paris et 15.000 en ligne, s’est achevée ce samedi (13 novembre) sur une série d’initiatives, dont le lancement d’un appel international pour défendre les droits de l’enfant dans l’environnement numérique.


Image de la vidéo du Forum

La régulation internationale du numérique était l’un des grands angles de cette édition du Forum de Paris sur la Paix. Outre les opportunités qu’il ouvre pour les enfants, l’environnement numérique peut aussi les exposer à des contenus “illicites ou haineux” en ligne et à des cyberharcèlements, d’où la décision de ce forum d’accueillir le lancement d’un appel international pour défendre les droits de l’enfant dans l’environnement numérique.

Cet appel a été signé par de grandes plateformes numériques, dont Amazon, Google, YouTube, et Twitter, une dizaine d’organisations non-gouvernementales et près d’une dizaine d’Etats, selon un communiqué du Forum.

Les signataires se sont également engagés à travers des séries d’actions “à permettre aux enfants d’employer les outils numériques en toute sécurité et de bénéficier de leur plein potentiel, sans être exposés à des abus”, indique le document.

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question(s) related to this article:
 
Rights of the child, How can they be promoted and protected?

Toujours dans le domaine du numérique, les Etats-Unis et l’Union européenne ont rejoint l’Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace. Lancé en 2018 lors de la première édition, cet appel invite “à réagir ensemble face aux nouvelles menaces qui mettent en danger les citoyens et les infrastructures”.

L’initiative “Net Zero Space” qui appelle à une utilisation durable de l’espace extra-atmosphérique d’ici 2030, avec comme objectif de réduire la pollution de l’environnement “orbital de la Terre” a également été lancée dans le cadre du forum.

Les Forces armées de 22 pays, représentés au forum par leur ministre de la Défense, se sont aussi engagés pour réduire leur impact sur le climat.

Les participants au Forum ont ainsi rappelé l’importance de la coopération pour répondre aux défis auxquels le monde est confronté. C’est par exemple le cas de l’appel pour défendre les droits de l’enfant dans l’environnement numérique. “Reprendre le contrôle d’un certain nombre d’opération des entreprises du numérique ne peut passer que par la coopération internationale”, a expliqué le président du Forum de Paris sur la Paix, Pascal Lamy.

Dans un message adressé aux participants de ce forum, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a magnifié l’importance du dialogue, de la solidarité pour résorber les fractures qui menacent le monde. “Aucun Etat ne pourra les résorber seul. La solidarité est notre unique chance”, a-t-il souligné.

C’est cette même solidarité mondiale à travers la coopération qui débarrassera le monde de la pandémie de la COVID-19, selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

“La pandémie prendra fin lorsque le monde décidera d’y mettre fin. C’est entre nos mains. C’est une question de volonté politique et de courage”, a annoncé le chef de l’OMS lors du forum.

Le Forum de Paris sur la Paix est un événement international portant sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme. Cette quatrième édition qui s’est tenue du 11 au 13 novembre a réuni 45 chefs d’Etat et de gouvernement et dirigeants d’organisations internationales.

Le Mouvement de la Paix Appelle Partout en Francel le 6 Novembre 2021 
à Contribuer au Succes de la Journee Mondiale d’action pour le Climat

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Une déclaration par Le Mouvement de la Paix

Déjà le 25 septembre, dans une soixantaine de villes, le Mouvement de la Paix a manifesté pour « la paix, le climat, le désarmement nucléaire, la justice sociale et les droits humains » à travers des appels signés par de nombreuses organisations (voir les textes des appels ci-dessous).

Pour les actions du 6 novembre, à l’occasion de la COP 26 de Glasgow, Le Mouvement de la Paix est signataire de l’appel national Unis pour le climat qui souligne que « Le dérèglement climatique, c’est notre présent à toutes et tous, partout dans le monde. Phénomène global, il appelle des réponses mondiales : baisse massive des émissions de gaz à effet de serre, lutte contre les pollueurs et le système productiviste qu’ils nourrissent, solidarité internationale entre les pays riches et le Sud global, justice sociale et protection des droits humains doivent être les principes directeurs de l’action pour la justice climatique ».

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(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article..)

Questions for this article:
 

What is the relation between the environment and peace

(. . . suite)

En plus de ces objectifs Le Mouvement de la Paix, comme l’Onu et des centaines d’organisations au plan mondial, souligne que les actions pour le climat, la paix et les droits humains sont liées et que le défi climatique nécessite une diminution drastique des dépenses militaires mondiales et l’élimination des armes nucléaires qui représentent aussi un danger mortel pour l’humanité.

Nous rappelons à titre d’exemple que le Green Deal européen pour le climat prévoit seulement 100 milliards d’euros par an au plan européen, alors que la cour des comptes européenne préconise 1112 milliards d’euros par an et qu’en une seule année, les dépenses militaires mondiales sont de 1732 milliards d’euros (source Sipri).

C’est dans cette logique et avec le souci d’une parfaite transparence des données que le Mouvement de la Paix comme 180 autres organisations au plan international appelle à signer l’appel international pour que lors de la COP26, les gouvernements s’engagent à réduire significativement leurs émissions de Gaz à effet de Serre (GES) militaires (Les pétitions du moment… | Le Mouvement de la Paix – mvtpaix.org) et qu’au sein du GIEC soit mis en place un groupe de travail spécifique pour mesurer les GES liés aux activités militaires.

Sur ces fondements, Le Mouvement de la Paix appelle partout en France, le samedi 6 novembre 2021, à contribuer au succès de la journée mondiale d’action pour le climat.

Appel unis pour le climat pour le 6 novembre

Appel national unitaire de convergence pour le 25 septembre : paix, climat, désarmement nucléaire, justice sociale et droits humains

Appel du collectif national en marche pour la paix pour le 25 septembre

France: des communes retrouvent une seconde vie avec des migrants

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Une compilation par CPNN

Un article récent de Liberation montre comment certains villages en France retrouvent une seconde vie en accueillant des refugié-e-s.

L’article dit que ces villages, qui sont “Frappés par l’exode rural,” ont décidé de redynamiser leur vie locale avec des migrants, et il mentionne quatre communes :Luzy (2 000 habitants, Nièvre), Ferrette (800 habitants, Haut-Rhin), Notre-Dame-de-l’Osier (500 habitants, Isère) et Pessat-Villeneuve (650 habitants, Puy-de-Dôme)..


À Pessat-Villeneuve, le maire Gérard Dubois (droit) avec Hamidullah (centre) – clip de video entitré Portrait de Hamidullah, réfugié afghan a Pessat-Villeneuve.

Voici des extraits des articles sur ces quatres communes.

Luzy in Nièvre

“En pleine campagne bourguignonne, Luzy (Nièvre), commune de 2 000 habitants, accueille depuis la fin de l’année 2018, 45 demandeurs d’asile d’origine guinéenne, afghane, soudanaise, ou iranienne, etc.

Pour ces hommes, ces femmes et ces enfants ayant fui les persécutions chez eux, Luzy fait figure de halte sur les routes de l’exil. Pour l’instant, ils sont suspendus à la réponse que les autorités françaises vont donner à leur demande d’asile.


Ces quinze dernières années, Luzy perdait des habitants. Mais, depuis trois ans, il en gagne et le village renaît, notamment grâce à l’arrivée de ces nouveaux Luzicois, venus du monde entier.


Engagés à les recevoir le mieux possible, les habitants de Luzy se sont mobilisés pour donner du sens à l’accueil et au vivre ensemble, entre parties de foot, cours de français, tournois de pétanque et bals trap’.

Ferrette en Haut-Rhin (traduit par CPNN de la version anglaise)

Depuis 2016, Ferrette a accueilli en permanence environ 80 demandeurs d’asile – dont la moitié sont des enfants – originaires d’endroits aussi éloignés que l’Afghanistan, le Soudan et l’Arménie.

Tous espèrent être reconnus comme réfugiés – ou à tout le moins, que la France leur accorde une “protection subsidiaire”, le statut accordé aux demandeurs d’asile qui ne sont pas qualifiés de réfugiés…..

Lorsque le maire de Ferrette a accepté d’accueillir des migrants, il s’est retrouvé face à une vive opposition, même de la part des membres de son conseil…..

Mais tandis que certains protestaient, il a également vu d’autres habitants se regrouper pour aider, avec l’émergence d’un groupe appelé « Voisins du monde » qui leur a offert des cours de français, l’accès à une ludothèque, des cours de cuisine et même des transports jusqu’à l’hôpital.

Samir Beldi, directeur de l’hébergement à l’antenne Mulhouse/Ferrette d’Adoma, l’office du logement qui héberge les migrants, a déclaré que les choses s’étaient bien passées.

“Les volontaires ont réussi à réparer les dégâts après quelques soucis initiaux. Il y avait des idées préconçues mais nous avons tourné la page là-dessus”, a-t-il déclaré.

Son adjointe, Martine Kaufmann, est d’accord.

“Ce ne sont pas que des ‘pauvres’, ils n’étaient pas forcément pauvres chez eux”, explique-t-elle.

« Certains d’entre eux ont des qualifications importantes. Il existe une diversité parmi les demandeurs d’asile.

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Question related to this article:

 

The refugee crisis, Who is responsible?

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Notre-Dame-de-l’Osier en Isère

Située à Notre-Dame-de-l’Osier et appartenant au réseau Emmaüs-France et au réseau Cocagne, l’association Tero Loko a vu le jour il y a un peu plus de 3 ans. Elle propose un projet d’insertion à destination de personnes réfugiées et des habitants issus du territoire. L’objectif est double, faciliter l’insertion de personnes en situation de précarité et participer au dynamisme de cette commune rurale de 700 habitants. Leur slogan « Cultivons l’accueil » est le reflet de cette volonté. 
 
Dans ce projet d’accès à l’emploi, Tero Loko propose des contrats en insertion (CDDI) en maraîchage et en production de pain, deux productions essentielles dans une alimentation courante, ainsi qu’en commercialisation pour la vente de leurs produits……

Tero Loko accompagne ainsi les réfugiés sur l’accès à l’emploi et travaille également avec eux sur l’accès à un logement durable ou sur l’apprentissage du français. 
 
Ce projet capable d’apporter des réponses à la fois à un besoin d’insertion dans les territoires ruraux et de proposer un projet complet à des personnes réfugiées en recherche de stabilité participe également à la revitalisation des communes rurales. La joie d’être ensemble est manifeste lors de ces marchés car l’échange est réciproque. Les réfugiés sont aidés dans leur intégration et les habitants retrouvent une vie de village animée grâce à ce marché hebdomadaire et diverses activités (comme des ateliers poterie, cuisine, récolte de miel ou encore ateliers créatifs en tout genre).

Pessat-Villeneuve en Puy-de-Dôme

À Pessat-Villeneuve (63), un village de 670 habitants dans le Puy de Dôme, une initiative solidaire a vu le jour durant le premier confinement. Les masques manquant sur tout le territoire, Hamidullah, un réfugié du centre provisoire d’hébergement de Pessat-Villeneuve, a décidé d’en produire. D’autres réfugiés se sont associés à sa démarche pour aider à la distribution. Grâce à eux, tous les habitants ont pu bénéficier de cette protection indispensable. Gérard Dubois, le maire du village, et Isabelle Harry, adjointe au maire ayant participé à la distribution des masques, nous racontent cette aventure……

Quelle est l’origine de cette politique d’accueil ?
Gérard Dubois :  En 2015, la photo du petit Aylan a été le déclencheur de mon engagement. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. À ce moment-là, nous venions de racheter un centre de vacances qui appartenait à Air France et qui était inoccupé sur la période hivernale. Il m’a semblé logique de le proposer à l’État pour accueillir des familles. Fin octobre 2015, les préfectures ne trouvaient aucun centre pour accueillir les migrants de Calais, ils se sont souvenus de moi. Tout s’est enchaîné très rapidement. Nous avons accueilli 48 migrants dans un premier temps. Ils ont débarqué dans notre belle région. Notre petit village avait 550 habitants à l’époque. Ensuite, pérenniser le centre a été une vraie volonté à la fois personnelle, et aussi de l’équipe municipale…….

Comment cette initiative de création de masque s’est mise en place ? L’idée est venue de votre côté ou de celle du centre ?

Gérard Dubois : C’était compliqué car nous vivions ce confinement pendant les élections…… à propos des masques. Personne n’en avait. J’ai essayé d’en avoir pour le centre via l’Association des Maires de France. Nous avons pu faire des commandes groupées au niveau national pour les redistribuer, mais nous n’avons pas eu exactement ce que nous voulions. Puis, un jour, la directrice du centre Cecler m’appelle et me dit qu’un jeune réfugié, Hamidullah, est en capacité de coudre et qu’il se propose de faire des masques. J’ai tout de suite accepté……  Son idée était vraiment de les offrir à la population, tout est parti de lui. Notre participation à l’action a été facile, comparée à son travail. Nous lui avons fourni le matériel : machine à coudre, élastique, tissu adéquat, pochettes en plastiques pour l’hygiène lors la distribution. Nous avions aussi créé une communication à ajouter dans les masques pour expliquer l’origine de ce masque et son histoire……

C’est en partageant des moments que l’on peut mieux se connaitre ?

Isabelle Harry :  C’est vrai que ce n’est pas toujours facile de le faire. Ils étaient très motivés à l’idée de créer les masques puis de les distribuer. Cela leur donnait l’occasion d’aller à l’encontre des habitants et d’entrer en contact avec eux. C’est vrai que quand le centre s’est installé, il y avait beaucoup d’habitants réticents. Il ne faut pas le nier. Ils avaient peur et ça n’a pas été simple. Moi la première je me suis posé des questions. Pour un petit village comme le nôtre, c’est normal. Progressivement les gens ont été rassurés et maintenant les réfugiés sont intégrés. Cette initiative a été un pas de plus. La majorité des habitants étaient très contents et trouvaient formidable de donner une chance aux réfugiés.

(Merci à Kiki Adams, le reporter de CPNN pour cet article.)

Échange entre groupes d’élèves de France et de Mali : Un interview

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Sahel 2r3s

Emmanuelle Dufossez est professeure d’Arts Plastiques au Collège et Lycée Ferdinand Fabre de Bédarieux, dans l’académie de Montpellier. En décembre 2018, en collaboration avec Bakrene Ag Sidimohamed (qui vit et travaille à Tessalit, dans la région de Kidal au Nord-Mali), elle initie un échange entre deux groupes d’élèves de leurs communes respectives. L’objectif du projet était de favoriser les échanges interculturels dans un esprit commun de citoyenneté, sans négliger la réalité propre à chacun des milieux.


Video fait par les élèves en Mali


Dans un premier temps, pouvez-vous nous expliquer les raisons pour lesquelles vous avez entamé ce projet ? Quels ont été les moyens utilisés ? Sur quels relais vous êtes-vous appuyés sur le terrain ?

Pour des raisons personnelles j’ai rejoint un groupe Facebook lié à Tessalit et commencé à discuter avec Bakrene. Au troisième message, il m’a demandé de l’aider à contacter des ONG pour l’éducation des enfants. C’était si direct, si inattendu… et ça m’a touché. Il ne savait pas encore que j’étais enseignante. Quand à moi, j’étais loin d’imaginer à l’époque l’ampleur de la catastrophe dans la région…

J’ai donc proposé à mon proviseur, M. Pierre Fournier, que l’on mette en place un échange entre élèves et il a immédiatement accepté (il était beaucoup plus au courant que moi de la situation), et a tout mis en œuvre pour que cela soit possible. Avec Françoise, la CPE, nous avons organisé une réunion des élèves du conseil de la vie citoyenne du collège, et ils ont aussi suivi. 15 jours après, j’avais une webcam et Skype dans ma salle et nous attendions Issouf, le directeur et ses élèves de Tessalit !

De son côté Bakrene avait réussi à convaincre le directeur de la Minusma et il est allé chercher tout le monde en ville. C’est ainsi que le projet a débuté. C’était très rock’n’roll, mais on a réussi à se parler comme ça en visio-conférence, presque chaque semaine jusqu’à la fin de l’année.

Parfois la connexion était impossible et nous attendions pour rien, mais ça faisait partie du pari de départ, tout le monde avait saisi les difficultés. Je salue la Minusma qui a su cette fois jouer son rôle en favorisant un projet clairement en faveur de la paix et du partage, mais aussi les familles à Tessalit qui ont accepté de prendre des risques en autorisant leurs enfants à participer à l’échange.

Dès cette première année, nous avons initié un petit projet pédagogique avec un collègue de géographie qui devait faire une étude de cas autour de la gestion des ressources naturelles. Les enfants ont envoyé les questions au groupe de Tessalit via Bakrene, et en retour, ils nous ont envoyé des petites vidéos sur l’eau à Tessalit.

Nos élèves à Bédarieux sont très impliqués. Ils ont mis en place une collecte de livres pour refaire la bibliothèque de Tessalit qui a été incendiée lors des conflits. Nous attendons maintenant de l’aide pour le transport.

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Question related to this article:

 

Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

(. . . suite)

En quoi votre démarche et celle du projet du concours citoyen vous semblent pertinentes ? Quels sont les objectifs communs ?

Cette année, nous avons souhaité d’emblée entamer un projet pédagogique long avec mon collègue d’histoire-géographie et une classe de quatrième que nous avons en commun, ainsi que nos collègues de Tessalit, Issouf Maïga, directeur et (rare) enseignant d’État, Bakrene Ag Sidimohamed et Ahmed Ag Zouemar. Il s’agit de correspondre et d’apprendre à se connaître à travers la découverte simultanée du texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Enfant signée par les membres de l’ONU en 1989.

L’échange, la découverte de l’autre, de son mode de vie, de ses habitudes, de ses goûts, de tout ce qui permet une prise en compte de l’altérité et des différences est au cœur de nos préoccupations.

Il est temps de rouvrir les esprits, en France comme ailleurs, si nous souhaitons vraiment vivre dans un monde en paix. Cette réflexion commune que nous menons avec de très jeunes adolescents, en abordant les droits des enfants, intervient au même moment que la situation au Nord du Mali se dévoile à eux ; Le 2r3s la mène à sa façon avec des jeunes adultes à travers le concours citoyen.

Pour nous en tout cas, ce projet est également un cri d’alarme auprès de la communauté internationale afin qu’elle puisse nous aider à améliorer le système éducatif dans cette région en conflit.

Comment se sont déroulés les échanges entre les élèves de Bédarieux et Tessalit ?

Les échanges se sont avérés matériellement difficiles compte tenu de la situation désastreuse de l’école à Tessalit. Sans les intervenants bénévoles de l’association Tazunt, Issouf, l’enseignant ne pourrait pas mener le travail, puisqu’il est seul. La barrière de la langue a également constitué une difficulté notoire. De plus, il est important de rappeler que les écoles ont fermées en 2012 dans le Nord et qu’elles peinent à rouvrir depuis 2018. La francophonie est en train de se perdre dans la région, par manque de pratique…mais la joie de vivre incroyable des enfants les rassemble.

Il nous est même arrivé à plusieurs reprises de nous envoyer des petites vidéos où les enfants, français comme maliens, chantaient pour leurs camarades ! Mais le niveau des élèves de Tessalit est inquiétant pour l ‘avenir.

Quelles sont les différences que vous avez pu observer ?

Comme je l’ai dit plus haut, les différences sont criantes. On a même du mal à croire que les enfants vivent sur la même planète dans un monde qui a conçu un texte commun pour leur égalité. Néanmoins, ce sont des enfants, qui aiment chanter, rire, et bien entendu, jouer au foot !

Avez-vous rencontré des difficultés au cours de ce projet ? Si oui, lesquelles ?

Compte tenu du contexte sécuritaire au Mali, nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés. Les différences de conditions de vie, ne permettent pas toujours d’aborder l’aspect théorique de la même manière selon que l’on se positionne à Bédarieux ou Tessalit. Les difficultés matérielles ont également un fort impact.

Avez-vous observé chez les élèves une réelle prise de conscience des droits et des devoirs dont ils disposent ? Est-ce que leur rapport à l’éducation a changé́ ?

Oui. Par exemple, nous avons réussi à récupérer des élèves en France qui étaient en décrochage scolaire. Quand à la question de la prise de conscience, elle est réelle, en France comme à Tessalit où une partie de la population est en train d’essayer de trouver des solutions, bien qu’en ne comptant que sur elle-même pour l’instant. Mais mes collègues de Tessalit seraient plus à même de répondre à cette question.