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Dr David Adams is the coordinator of the Culture of Peace News Network. He retired in 2001 from UNESCO where he was the Director of the Unit for the International Year for the Culture of Peace, proclaimed for the Year 2000 by the United Nations General Assembly.

Pour une Culture de la Non-Violence – la Vidéo du Pape

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Jesuits Global


La vidéo du Pape pour avril 2023

(Texte de la vidéo dans la colonne de droite)

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question for this article

Religion: a barrier or a way to peace?, What makes it one or the other?

(Texte de la vidéo)

Vivre, parler et agir sans violence, ce n’est pas baisser les bras, ni perdre, ni renoncer à quoi que ce soit. C’est aspirer à tout.

Comme le disait Saint Jean XXIII, il y a 60 ans, dans l’encyclique Pacem in Terris, la guerre est une folie, elle dépasse toute raison.

Toute guerre, tout affrontement armé, se termine toujours par une défaite pour tous.

Développons une culture de la paix.

Rappelons-nous que même en cas de légitime défense, la paix est le but à atteindre. Et qu’une paix durable ne peut être qu’une paix sans armes.

Faisons de la non-violence, tant dans la vie quotidienne que dans les relations internationales, un guide pour nos actions.

Et prions pour une plus ample diffusion d’une culture de la non-violence, qui signifie un recours moindre aux armes de la part des États comme des citoyens.

Entretien exclusif avec le Général Djibril Bassolé de Burkina Faso en marge du Global Security Forum de Doha (Qatar)

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Financial Afrik

“Il faut dialoguer avec les groupes armés terroristes”. Cette phrase grave prononcée par le Général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires Étrangères du Burkina Faso, a fait sensation lors du très restreint Global Security Forum de Doha (Qatar). En marge de ce forum international tenu du 13 au 15 mars 2023 et dédié aux dirigeants, experts en relations internationales, stratèges et sécurocrates, l’ancien médiateur des Nations Unies et de l’Union Africaine pour le Darfour et ancien envoyé spécial de l’Organisation pour la Coopération Islamique (OCI) pour le Mali et le Sahel, s’est entretenu avec Financial Afrik. 


“Je suis de ceux qui pensent qu’en Afrique, l’Etat jacobin centralisateur tel que nous l’avons hérité du colonisateur montre ses limites” 

Bonjour Mon Général ! Vous êtes présentement à Doha pour prendre part au Global Security Forum et vous préconisez le dialogue avec les groupes terroristes. Pouvez vous nous expliquer exactement en quoi le dialogue avec des groupes aussi extrémistes est possible et peux aboutir à la paix ?

Je voudrais avant tout, exprimer ma gratitude aux autorités qatari et aux organisateurs  pour m’avoir invité à prendre part à ce forum de Doha et à faire une communication au cous du panel relatif aux expériences vécus en matière de prévention et de résolution des conflits par la médiation.

Je répondrai à votre question en vous relatant ce que j’ai déjà expliqué aux panelistes sur l’importance du dialogue. Dans la plupart des pays africains qui subissent des agressions terroristes, l’origine des agresseurs a connu une évolution significative.
Initialement, il s’agissait exclusivement d’un djihadisme à caractère idéologique et transfrontalier. En d’autres termes, les agresseurs venaient de l’extérieur et décidaient souvent de mourir en kamikaze. Aucun dialogue n’était envisageable avec de tels assaillants.

De nos jours, le djihadisme prend les formes d’insurrections armées locales ou régionales. Des jeunes nationaux des pays visés se sont massivement enrôlés dans les groupes djihadistes, dans des alliances stratégiques et idéologiques pour mener des luttes armées contre leurs Etats. Ils s’attaquent aux forces de défense et de sécurité (symboles de l’autorité de l’Etat) et à leurs concitoyens avec une violence inouïe.

Qu’est- ce qui explique que des nationaux adhèrent massivement aux organisations djihadistes ?
Vraisemblablement, les djihadistes leur proposent un projet de société plus prometteur. Vous savez , les régions en Afrique dans lesquelles ils opèrent sont des zones désertiques en général, qui sont caractérisées par la précarité des conditions de vie. Comme je le disais aux panelistes, le phénomène djihadiste se superpose à des tensions et crises locales préexistantes que nous ne devons jamais ignorer. Il nous faut reconnaitre que des sentiments de marginalisation et de frustration existent dans certaines régions défavorisées par la nature et peuvent pousser une frange de ses populations, essentiellement jeune, à adhérer aux mouvements terroristes afin de bénéficier de leur encadrement et de leur soutien.

Toutefois, Mon Général, il ne sera pas facile de faire la part des choses. Une distinction est-elle possible entre ces groupes djihadistes, les assaillants étrangers et les insurgés locaux ?

J’ en conviens. Mais, compte tenu de la complexité du phénomène, il faut aussi admettre que la solution militaire seule n’arrivera pas à l’éradiquer. Pour maximiser les chances de restaurer une paix durable, les Etats doivent promouvoir des canaux de dialogue parallèlement à des dispositifs militaires robustes et bien adaptés à la nature de la menace terroriste car dialogue ne veut pas dire capitulation. Un dialogue constructif a besoin d’un Etat fort et crédible.

Le dialogue que vous préconisez porterait sur quoi et se ferait avec qui ?

Etablir un dialogue, donc un contact avec les insurgés locaux, est indispensable car ce sont des nationaux qui suivent les mouvements djihadistes  parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. Un dialogue permet d’abord de mieux évaluer la situation de l’insécurité, d’en faire un diagnostic précis et de cerner les causes profondes de l’adhésion massive des jeunes nationaux au actions terroristes.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question for this article

Islamic extremism, how should it be opposed?

(. . . suite)

Le dialogue permet ensuite de reformer le système de gouvernance car je suis de ceux qui pensent qu’en Afrique, l’Etat jacobin centralisateur tel que nous l’avons hérité du colonisateur montre ses limites. Il faudra réformer l’Etat afin qu’il soit plus apte à promouvoir l’intérêt général, à garantir une meilleure gouvernance, à assurer une meilleure répartition des ressources naturelles, bref, à donner aux populations la maitrise de leur destin.

Enfin le dialogue permettra éventuellement d’envisager des pourparlers de paix voire des négociations, en sachant qu’une paix durable passe généralement par un dialogue national qui consolidera la cohésion nationale.

En tout état de cause, le dialogue fait partie des moyens typiquement africains de régler les conflits et d’apaiser les tensions. Je pense qu’ en tant qu’africains nous devons trouver des voies propres à nous pour résoudre les crises qui minent nos sociétés. Le djihadisme prend par endroit la forme d’une insurrection armée qui pourrait conduire à une guerre civile.

Vous savez qu’une partie de l’opinion publique est farouchement opposée à une forme de dialogue avec ces groupes terroristes ?

Je le sais et je comprend cette réaction tout à fait humaine face à la barbarie et à la cruauté des crimes commis par les groupes armés terroristes. La question c’est comment arrêter le phénomène de la propagation fulgurante des actes terroristes et surtout comment réussir à faire en sorte que les jeunes gens ne soient pas attirés par ce djihadisme qu’ils considèrent comme une forme de lutte armée qui améliorera leurs conditions de vie sur terre.

La fermeté et la riposte militaire sont indispensables pour dissuader et protéger les populations et leurs biens. Mais pour créer les conditions d’une paix durable, il faut nécessairement se parler et se comprendre avec les jeunes gens qui sont attirés par la lutte armée djihadiste.

Dans certains cas comme au Cabo Delgado au Mozambique, ou ailleurs dans le Sahel, les forces du mal ont réussi à  opposer des communautés qui s’entretuent à grande échelle.

Vous vous imaginez combien de jeunes soldats il faudra encore sacrifier et combiens de jeunes nationaux djihadistes il faudra neutraliser pour considérer qu’un état X a gagné la guerre ? Et quand bien même les forces de défense régulières prendraient le dessus militairement, le problème ne serait pas durablement réglé pour autant.

Sans compter le désastre humanitaire des personnes fuyant les zones minées par le conflits, les milliers d’écoles fermées, le gel des activités sociales et économiques etc. 

On accuse souvent le Qatar où vous êtes de soutenir les organisations djihadistes notamment au Sahel. Qu’en savez vous ?

Je n’ai jamais perçu ce genre de soutien. Lorsque j’étais le Médiateur des Nations unies et de l’Union africaine pour le Darfour, le Qatar a abrité les pourparlers de paix qui ont duré près de 3 ans et nous avons réussi à faire adopter le Doha Document for Peace in Darfur (DDPD) en juillet 2011.Plus récemment, le Qatar a accueilli à Doha pendant 5 mois les représentants du Gouvernement tchadien ainsi que les délégations de l’opposition armée (appelés les politico-militaires) J’ai travaillé avec la médiation qatari pour aboutir à la signature à Doha, le 8 août dernier, de l’accord dit de Doha pour la paix au Tchad.

Au cours de ces expériences communes, j’ai plutôt trouvé chez les qatari de bonnes dispositions à œuvrer pour la paix, la stabilité et le développement en Afrique. J’ai surtout retenu chez eux, cette culture de la paix, de la tolérance et de l’ouverture avec une certaine humilité.

Je me suis d’ailleurs permis au cours du présent forum, de leur demander de s’impliquer dans la recherche de la paix durable et du développement au Sahel pour les Etats qui le souhaitent bien entendu. Je leur ai aussi demandé d’aider à soulager en urgence les populations déplacées et surtout d’aider ces Etats à réouvrir les écoles dans les zones touchées par les conflits afin de sauver toute une générations d’enfants du péril djihadistes.

Vous concernant personnellement, Mon Général, comment va votre état de santé ?

Je rends grâce à Dieu de cette évolution tout à fait satisfaisante de mon état de santé selon les médecins traitants . J’ai subi une grosse chirurgie mutilante qui m’a sauvé la vie. Le suivi et les contrôles périodiques se poursuivent bien par le centre spécialisé de l’hôpital Saint Louis de Paris qui m’a bien pris en charge.

Où en êtes vous avec la procédure judiciaire qui a prononcé une condamnation contre vous pour votre implication dans une affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat au Burkina Faso ?

Cette question comme toutes celles à caractère politique, suscite tellement de passion et de polémique que je préfère laisser le soin à mes avocats de la gérer dans la sérénité et le respect des règles de la procédure. Moi, je souhaite seulement que, ce qui n’est en réalité qu’une cabale ( tous ceux qui connaissent du dossier en conviennent )et les tracasseries judiciaires y effarantes, connaissent un dénouement heureux avec une justice véritablement indépendante dans la plus grande transparence.

Pour l’heure, je trouve plus judicieux de concentrer mes énergies à me reconstruire et à me rendre utile en particulier dans le domaine de la résolution des crises et des conflits armés comme j’ai eu le privilège de le faire durant toute ma carrière au service de la sécurité puis de la diplomatie.

Niger: Tenue de la 1ère édition du Festival de la Paix en zone agro-pastorale à Gadabedji

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE .

Un article de l’Agence Nigérienne de Presse

Le Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, M. Hamid Hamed a procédé le 18 mars 2023 à Gadabedji (Département de Bermo) au lancement officiel de la 1ère édition du Festival de la Paix en Zone Agro-pastorale en présence du Ministre d’Etat à la Présidence, M Rhissa AG Boula, des délégations des festivaliers venus des régions de Tahoua, Zinder, Agadez et Maradi, mais aussi des artisans de toutes les régions de notre pays.

Placé sous le thème « Intercommunalité-cohésion sociale-Paix et sécurité », ce Festival de la Paix en zone pastorale est initié par un groupe de leaders engagés à accompagner l’Etat dans sa mission de renforcement de la cohésion sociale et de la sécurité communautaire. Cette initiative est motivée par la crainte de contamination de la dite zone au regard de la situation sécuritaire qui prévaut dans certaines régions du pays et la persistance des foyers de tensions dans des pays avec lesquels le Niger partage de longues et poreuses frontières.

(Cliquez ici pour l’article en anglais. )

Latest Discussion

Can festivals help create peace at the community level?

 Il s’agit pour les organisateurs de ce festival, de mobiliser les énergies disponibles pour préserver les paisibles populations qui habitent cette zone, contre l’installation de l’insécurité en se focalisant sur la dynamique des conflits vifs et ou latents. L’objectif visé étant de contribuer au renforcement de la sécurité et de la cohésion sociale en se basant sur les valeurs socioculturelles traditionnelles indispensables pour le maintien des bonnes relations humaines au sein de la société. 

Plusieurs activités, ponctuées d’intermèdes musicaux et culturels ont eu lieu lors de cette premières édition. Il s’agit des communications sur le banditisme et la lutte contre la pénétration des terroristes ; communication sur le dialogue entre acteurs ; sur la gestion des ressources partagées ; la contribution des communes en lien avec les thèmes présentés et la déclaration des jeunes ; les messages de la société civile et des organisations paysannes. Ces communications ont été animées par des panelistes tels que Dr Elbak Adam, Dr Ali Saley, Dr Bodé Sambo et le Col. Directeur de la réserve de Gadabedji.

Dans son discours d’ouverture, le Ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, a rappelé que ce festival est une initiative intercommunale et il vient à point nommé car le contexte actuel nous interpelle tous, pour qu’ensemble nous participions au développement de notre pays.

 « C’est pourquoi mon département Ministériel, conformément à sa mission d’encadrement et de la promotion de la culture, a accepté d’accompagner cette initiative qui s’inscrit harmonieusement dans la dynamique de valorisation du potentiel culturel, touristique et artisanal du Niger » a-t-il dit. 

 Il a ajouté à l’endroit des organisateurs que leur idée d’organiser un festival portant sur la culture de la paix, cadre parfaitement avec les préoccupations quotidiennes exprimées par les plus hautes autorités du Niger.

Il a formulé le vœu de voir ce festival se dérouler dans la fraternité et la convivialité. « L’objectif de mon département Ministériel est de voir la culture nigérienne valorisée dans toute sa splendeur. Je vous exhorte de vous approprier ce projet, à faire preuve de discipline, de vous soumettre à toute suggestion visant l’amélioration » a-t-il souhaité.

De Madagascar: Spécificité identitaire et civilisation de l’universel

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article par Julien Rakotonaivo dans L’Express de Madagascar

….le culte de l’Amitié, la culture du Fihavanana, la culture de la paix est une Culture qui nous ressemble , une culture qui nous ressemble .Pour que nous ne soyons pas essentiellement une Nation « ethnique » basée sur les races , les castes, les tribus, mais davantage une Nation « civique » fondée sur des valeurs : les valeurs de liberté, de démocratie, de solidarité, du respect de la dignité humaine, de la langue et de la Culture d’autrui (d’où l’importance du multilinguisme).


Photo de Jean Joseph Rabearivelo de Wikipedia

Mais cette transversalité de la Culture ne doit pas annihiler notre spécificité identitaire. Loin s’en faut ! Et à ce propos, je me plais à me référer à Jean Joseph RABEARIVELO , le plus illustre de nos poètes , maître incontesté du VERBE aussi bien en Malgache qu’en français (et même en espagnol ) alors qu’il a quitté l’Ecole à 13 ans… Il se définissait lui-même comme « Un lettré de couleur, fou de langue française, mais brûlant de rester fondamentalement malgache »…

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question pour cet article:

How can poetry promote a culture of peace?

(. . suite)

En cette année 2023 , on devrait marquer le 120ème anniversaire de la naissance de ce génie, au destin fracassé un beau jour ou plutôt un mauvais jour du 23 juin 1937…). Et pour enfoncer le clou , ou plutôt cerise sur le gâteau, je livre à notre sagacité , en guise de conclusion , les propos admirables et édifiants du Mahatma GANDHI que voici : « Je ne veux pas que ma maison soit fermée de tous les côtés et que les fenêtres en soient obstruées. Je veux que la Culture de tous les pays imprègne ma maison aussi librement que possible mais je refuse d’être emporté par l’une ou l’autre d’entre elles » .

Par la diversité culturelle , qu’il convient de nourrir par un dialogue permanent et sans arrière-pensée , nous sommes riches de nos différences !Les récits épiques d’Homére (à travers l’Iliade et l’Odyssée) , les chefs d’œuvres immortels de Shakespeare et le théâtre Universel de Molière, la Sonate du divin Mozart, la Trompette de Luis Armstrong, la flûte magique de Rakoto Frah , les rêves de Martin Luther King (I have a dream !), l’Ile aux Syllabes de flammes de Jacques Rabemananjara, Ethiopiques et Nocturnes de Léopold Serdâr Senghor , la légende des siècles de Victor Hugo, les poèmes de Rimbaud et de Verlaine. J’arrête la liste !…Elle est loin d’être exhaustive …Abreuvons nous à ces sources intarissables de la civilisation de l’universel .

-Assumons nos différences

-Dépassons nos divergences

-Cultivons nos attirances

-Mettons en commun nos espérances pour gouter pleinement notre passion partagée pour une interculturalité positive.

Bulletin français 1 avril 2023


FEMMES SOUTIENNENT LA MOITIÉ DU CIEL !

La journée internationale de la femme, le 8 mars, a été l’occasion ce fut l’occasion de nombreux reportages promouvant une culture de la paix à travers l’élection, le soutien et la mobilisation des femmes.

Un nouveau rapport de l’Union interparlementaire (UIP), basé à Genève, indique que la participation des femmes au parlement est devenue plus diversifiée et représentative. Et pour la première fois dans l’Histoire, pas un seul parlement en activité dans le monde n’est composé uniquement d’hommes. Au 1er janvier 2023, dans l’ensemble, six pays ont désormais la parité entre les sexes (ou une plus grande proportion de femmes que d’hommes) dans leur chambre basse ou unique. La Nouvelle-Zélande a rejoint l’an dernier le club des cinq composé de Cuba, du Mexique, du Nicaragua, du Rwanda et des Émirats arabes unis (EAU), en tête du classement mondial des femmes parlementaires de l’UIP. D’autres gains notables dans la représentation des femmes ont été enregistrés en Australie (le meilleur résultat de l’année avec un record de 56,6 % de sièges remportés par des femmes au Sénat), en Colombie, en Guinée équatoriale, à Malte et en Slovénie.

Aux Nations Unies, la réunion annuelle de la Commission  de la condition de la femme  a été consacrée cette année à la lutte pour l’égalité des femmes dans l’accès à l’information numérique, comme les smartphones et Internet. Mme Sima Bahous, Secrétaire générale adjointe de l’ONU, a énuméré sept façons dont la lutte doit être menée, y compris l’éducation numérique, scientifique et technologique pour les filles et les femmes ainsi que des emplois et des postes de direction pour les femmes dans la technologie et l’innovation.

Le secrétaire général adjoint Bahous s’est également adressé à une session du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. Elle a appelé à davantage de ressources pour le Fonds pour la paix et l’aide humanitaire des femmes, un partenariat dirigé par l’ONU qui a jusqu’à présent soutenu plus de 900 organisations.

Fait significatif, le Conseil de sécurité était présidé par une Africaine, la Ministre des affaires étrangères du Mozambique. Et le Conseil a été adressé par Bineta Diop de la Commission de l’Union africaine qui a préconisé une stratégie de construction d’un réseau de femmes leaders sur le continent. « Nous veillons à ce que le leadership des femmes soit intégré dans les processus de gouvernance, de paix et de développement afin de créer une masse efficace de femmes leaders à tous les niveaux », a-t-elle déclaré.

Le Conseil de sécurité a entendu la lauréate du prix Nobel de la paix Leymah Gbowee du Libéria qui a recommandé des mesures pour s’engager et s’associer avec des militantes locales pour la paix, qu’elle a appelées “les gardiennes de leurs communautés”. “Nous continuerons à rechercher la paix en vain dans notre monde si nous n’amenons pas les femmes à la table”, a-t-elle averti. “Je crois fermement qu’essayer de travailler pour la paix et la sécurité mondiales sans les femmes, c’est essayer de voir le tableau d’ensemble avec un seul œil couvert.”

De plus amples détails sur les femmes et le maintien de la paix en Afrique sont fournis par Martha Ama Akyaa Pobee, secrétaire générale adjointe pour l’Afrique aux Nations Unies, dans ses réflexions pour la Journée internationale de la femme. “Dans mon rôle à l’ONU, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs pays d’Afrique touchés par des conflits. Au cours d’une de ces visites à visiter Bamako, la capitale du Mali, j’ai rencontré des femmes de tout le pays qui ont partagé avec moi leurs expériences et les défis à faire entendre leur voix. . . . . Au Soudan du Sud, nous avons des femmes comme Alokiir Malual qui, après d’immenses efforts et plaidoyers, est entrée dans l’histoire en 2015 en tant que première femme à signer un accord de paix… De l’autre côté de la frontière, au Soudan, notre mission politique a facilité des consultations avec des groupes de femmes de la société civile et des leaders sur ramener le pays à une transition dirigée par des civils. »

Une rencontre consacrée aux femmes africaines pour la paix s’est déroulée virtuellement au Nigeria à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Des femmes des régions du Nord-Ouest et du Centre-Nord du pays ont discuté du rôle de leadership des femmes dans la consolidation de la paix et de la nécessité d’accélérer les réalisations des femmes dans les technologies numériques.

En plus de l’Afrique, il y avait des contributions d’Amérique latine, d’Europe, d’Asie et des États arabes :

Dans tout le Mexique, le programme des femmes bâtisseuses de paix a continué à progresser alors que Tlaxcala a pris la première place dans le pays avec 214 réseaux dans ses 60 municipalités, intégrant 8 208 femmes et alliés. Sensibiliser les femmes à leurs droits, promouvoir l’égalité des sexes, détecter les principaux problèmes de chaque environnement, proposer des solutions, promouvoir la solidarité et le travail communautaire, entre autres actions, sont les principaux travaux de ces réseaux.

Dans toute l’Europe, le programme Women’s Peace Leadership de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) développe des réseaux et parraine des militantes telles que Bojana Mumin de Bosnie-Herzégovine, qui est présentée dans un article de CPNN. Comme elle le dit, “me voici, parlant en personne à l’une des participantes du WPLP d’Afghanistan, Elham Kohistani, et à d’autres femmes pacificatrices de tant de régions différentes au sujet de leurs expériences en matière de médiation, de leadership et d’efforts de consolidation de la paix”.

Au Sri Lanka, grâce au soutien d’ONU Femmes et du gouvernement du Japon, le pays a adopté son premier plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité pour 2023-2027. S’exprimant lors du lancement du programme à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le président du Sri Lanka a annoncé qu’il organisera cette année une réunion de militantes de premier plan des pays de l’ASACR (Association sud-asiatique de coopération régionale) pour plaider en faveur de l’inclusion des droits des femmes. dans le cadre de l’organisation.

Lors de la Conférence internationale sur la paix et l’humanité en Jordanie, des délégations de plusieurs pays arabes ont abordé le rôle du leadership féminin dans la promotion d’une culture de la paix, le redressement de la structure familiale en ce qui concerne les normes de genre, la construction d’une société civile modèle et le rôle de modèle pour femmes arabes contemporaines.

À Essaouira, au Maroc, le Forum mondial des femmes pour la paix a été lancé par les “Guerrières de la paix”, un mouvement de femmes juives et musulmanes pour la paix, la justice et l’égalité, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Une dizaine de militantes représentant le Maroc, la Palestine, le Rwanda, le Sénégal, le Libéria et Israël, ont présenté des témoignages captivants dans lesquels elles ont partagé leurs expériences respectives, leurs actions et initiatives de paix. L’une des intervenantes était Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix d’Iran.

Pour citer Martha Ama Akyaa Pobee, “Les femmes soutiennent la moitié du ciel, et par conséquent elles ont le droit fondamental de participer aux discussions et à la prise de décision qui définissent l’avenir de leurs familles, communautés et pays.”

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Women Hold Up Half the Sky

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Azueï: the union of Dominicans and Haitians through art

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Historic UN Ocean Treaty agreed – Greenpeace statement

DISARMAMENT ET SECURITÉ



Egypt, Jordan, Algeria, Palestine, Arab League reiterate commitment to supporting Al Quds

  

LIBERTÉ DE L’INFORMATION



Mexico: 175 organizations and groups convene a National Peace Conference

ÉDUCATION POUR LA PAIX



28E  FESPACO : L’or pour la  Tunisie et l’argent pour le Burkina

DROITS DE L’HOMME



Amnesty International: En 2022, Ces Victoires qui Méritent d’être Célébrées

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



New report of Inter-Parliamentary Union shows that women MPs have never been so diverse

Maroc: Lancement à partir d’Essaouira du Forum mondial des femmes pour la paix

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article dans Le Matin

Le Forum mondial des femmes pour la paix a été lancé, mardi à Essaouira, par les «Guerrières de la Paix», un mouvement de femmes juives et musulmanes pour la paix, la justice et l’égalité, à l’occasion de la Journée internationale de la femme. C’est lors d’une rencontre qui s’est déroulée en présence d’André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, du gouverneur de la province, Adil El Maliki, du président du conseil communal d’Essaouira, Tarik Ottmani, des élus et d’autres acteurs de divers horizons, que l’acte fondateur de ce Forum mondial a pris effet.


Vidéo du forum parrainé par l’UNESCO et l’ONU. L’une des conférencières était Shirin Ebadi d’Iran, lauréate du prix Nobel de la paix.

Des femmes issues du monde entier, militantes pour la paix, mais aussi engagées pour la justice, l’émancipation et la liberté, dont Jessica Mwiza, militante de la Mémoire (Rwanda), Huda Abu Arquob, présidente de l’Alliance for Middle East Peace (Palestine), et Nurith Hagragh, Women Wage Peace (Israël), ont ainsi délivré ensemble un message commun, un appel à la paix à destination du monde. Prenant la parole lors de cette rencontre, une douzaine d’activistes et militantes représentant le Maroc, la Palestine, le Rwanda, le Sénégal, le Liberia et Israël, ont présenté des témoignages captivants dans lesquels elles ont partagé leurs expériences respectives, leurs actions et initiatives en faveur de la paix.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Do women have a special role to play in the peace movement?

(. . . suite)

S’exprimant à cette occasion, Hanna Assouline s’est félicitée de l’organisation de ce conclave dans «une ville aussi magique, en terre africaine, au Maroc, un pays qui depuis des années a ouvert une voie, un chemin de lumières». «C’est cette reconnaissance de l’altérité en soi qui nous anime toutes et tous ici. C’est ce que le Maroc a décidé de réaffirmer depuis des années déjà avec notamment l’inscription dans sa Constitution de 2011 de la pluralité des origines marocaines (arabe, amazighe, hébraïque, africaine et méditerranéenne)», a-t-elle enchaîné, ajoutant que cet engagement du Maroc est un «précieux message pour le monde». 

Ce forum rassemble des femmes du monde entier, dont certaines n’ont jamais quitté leur pays, et qui se sont rencontrées à Essaouira, pour lancer ensemble cet appel et interpeller le monde en faveur de la paix, dans une cité qui «incarne à merveille les valeurs de dialogue et de réconciliation», a expliqué Mme Assouline dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP. Pour sa part, Fatima Bousso a indiqué que ces femmes issues des divers régions du monde «sont venues porter à Essaouira, cette ville d’ouverture, de la culture et du partage, un appel commun au monde pour la paix».

Par la suite, les participantes à ce forum ont pris rendez-vous devant les remparts de la Sqala, en plein centre de la médina d’Essaouira pour exécuter «une chaîne humaine» en faveur de la paix. Auparavant, elles ont effectué une visite à Bayt Dakira, l’occasion pour elles de suivre des explications exhaustives présentées par M. Azoulay sur cet Espace spirituel et patrimonial de préservation et de valorisation de la mémoire judéo-marocaine. Au menu de cet événement figurent également la projection, dimanche, à Bayt Dakira, du film «Les guerrières de la paix», réalisé par Hanna Assouline, et une marche pour la paix qui prendra le départ de Bayt Dakira à destination de la plage où une empreinte de la paix sera déposée. 

28E  FESPACO : L’or pour la  Tunisie et l’argent pour le Burkina

EDUCATION POUR LA PAIX .

Un article par Issa Siguire dans Le Pays de Burkina Faso

Les lampions de la 28e  édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se sont éteints le 4 mars 2023. C’est Youssef Chebbi de la Tunisie, qui a remporté l’Etalon d’or de Yennenga, avec son film « Ashkal ». La réalisatrice burkinabè, Apolline Traoré, remporte l’Etalon d’argent.


Le réalisateur tunisien, Youssef Chebbi, succède au Somalien Khadar, réalisateur du film « La femme du fossoyeur », en  remportant  l’Etalon d’or de Yennenga, avec son film « Ashkal » à la 28e édition du FESPACO. Absent à la cérémonie, son représentant a reçu le trophée et la somme de 20 millions de F CFA en son nom.

Les réalisateurs Apolline Traoré du Burkina et Angela Wamai du Kenya, respectivement 2e et 3e, remportent les Etalons d’argent et de bronze. 

Pour Dora Bouchoucha, présidente du jury, le processus qui a conduit au choix du film regroupe des considérations politiques, de divertissement et de créativité cinématographique. « Dans les trois Etalons, il y a tout ça. Mais celui qui avait plus de créativité, plus de talents cinématographiques, c’est le film Ashkal », a-t-elle expliqué.

Même si Apolline Traoré n’a pas remporté l’or, elle dit être fière de remporter l’Etalon d’argent : « Nous avons des problèmes. Cet Or aurait réconforté le peuple burkinabè mais s’il peut le faire pour le peuple tunisien qui a lui aussi des problèmes, qu’il en soit ainsi.  Après mes prix spéciaux, je ne peux pas oser dire que je ne suis pas heureuse », s’est-elle réjouie. 

Quant au ministre en charge des Arts du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouédraogo, il s’est réjoui de la tenue du festival qui, à son avis, montre aux yeux du monde entier que le Burkina Faso est encore un pays fréquentable. « C’était également une manière, pour nous, de montrer qu’en dépit de toutes les difficultés et de la pression sécuritaire, le Burkina Faso reste debout ainsi que la culture africaine ».

Et d’exprimer la reconnaissance du Burkina au Mali, pays invité d’honneur et à ses homologues des pays frères de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Sénégal, de la Guinée Conakry. Tout comme le ministre en  charge de la Culture du Burkina, celui du Mali,  Andogoly Guindo, s’est félicité de l’organisation de main de maître.  « Je tiens, à ce stade, à renouveler la gratitude du gouvernement malien, du peuple malien à l’endroit du Chef de l’Etat du Burkina Faso.  Nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper, que cette 28e édition a tenu la promesse des fleurs. », a-t-il déclaré. 

Signalons que le bilan de la 28e édition du FESPACO a été dressé par son Délégué général, Moussa Alex Sawadogo. A l’en croire, Plus de 10 000 accrédités dont 2 413 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel et 1328 journalistes ont effectué le déplacement pour vivre en direct, la fête du cinéma africain.  95 directeurs de festivals de films ont répondu à l’appel de la biennale du cinéma africain. Mieux, une cinquantaine de pays d’horizons divers, ont été accueillis dans la capitale du cinéma africain, Ouagadougou. « 

Je saisis cette occasion pour traduire toute ma gratitude aux partenaires institutionnels et privés provenant d’Amérique, d’Europe et d’Afrique sans oublier l’Etat burkinabè et le Mali, pays invité d’honneur qui, par leur présence, leurs appuis financier, matériel et technique, pour leurs apports multiformes, ont donné à la fête une exceptionnelle beauté. Toutes nos félicitations vont à l’ensemble des lauréats de la 28e édition du FESPACO, bénéficiaires de prix spéciaux ou de prix des jurys officiels. », a indiqué Moussa Alex Sawadogo, avant d’annonceer la tenue de la 29e édition de la biennale du cinéma africain qui va se dérouler du 22 février au 1er  mars 2025.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(cliquez ici pour une traduction anglaise.

Question pour cet article:

Film festivals that promote a culture of peace, Do you know of others?

(. . suite)

 La 28e  édition du FESPACO en chiffres
 
– Plus de 10 000 accrédités
 – 2 413 professionnels du cinéma et de l’audiovisuel
 – 1 328 journalistes
– 95 directeurs de festivals de films
– 50 de pays d’horizons divers ont été accueillis dans la capitale du cinéma africain ;
– 1 200 films ont été visionnés
– 170 films officiellement sélectionnés
– 12 sections ;
– 365 séances de projections
– 9 salles
– 36 séances de projection à Kaya sur huit (08) sites retenus
– 96 stands sur 98 occupés au 21e MICA
– 218 000 000 de F CFA distribués au titre du palmarès officiel et des prix spéciaux.
– 22 participants au Yennenga Academy dont 16 filles
– 08 candidats pour cinq bourses pourvues pour le Yennenga Post-production ;
– 17 participants pour le Yennenga Co-production ;
– 16 communications
– 5 ateliers pratiques
– 57 professionnels des archives ont pris part aux ateliers.
 
Sources : Dossier de presse
 
Ils ont dit

Ministre en charge des Arts du Burkina Faso, Jean Emmanuel Ouédraogo :« La culture africaine reste debout  »

«  C’était un immense défi pour le Burkina, d’organiser cette 28e édition du FESPACO. Ce soir, on peut dire que c’est un défi qui a été relevé. C’est une manière pour nous de dire qu’en dépit de toutes les difficultés, de la pression sécuritaire, le Burkina Faso reste debout. La culture africaine reste debout et je  pense que c’est une belle preuve de cet état d’esprit qui a été donné à travers l’organisation de cette édition. Le Mali est le pays invité d’honneur. C’est main dans la main, avec le Mali, que l’organisation a été menée. Nous avons eu l’honneur et le plaisir de compter parmi nous, des homologues de pays frères, de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Sénégal, de la Guinée Conakry. Je pense que c’est une très belle leçon de solidarité qui a été donnée à travers cette édition. »
 
Ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck : « Le FESPACO est incontournable et démontre que la culture et le cinéma africains sont des éléments importants pour le rayonnement de notre continent »

 «  Je salue véritablement le comité d’organisation pour le travail abattu. Je salue l’engagement de mon confrère  de la communication et de la culture du Burkina Faso. Je le remercie pour toutes les attentions à mon égard et à ma délégation. Le niveau de la compétition était élevé. Ces biennales démontrent que  nos pays ont eu raison d’investir dans le cinéma. Certains pays organisés font monter le niveau mais on voit aussi l’arrivée de nouveaux pays comme la RCA, l’Ile Maurice, le Cap Vert. Cela veut dire qu’en mettant en place des politiques de cinéma, en investissant, ça paie. Nous sommes extrêmement heureux d’être ici. Nous félicitons tous ceux qui ont été sélectionnés et bien sûr, tous les lauréats. Le FESPACO est incontournable et démontre que la culture et le cinéma africains sont des éléments importants pour le rayonnement de notre continent. Ils permettent de mettre en avant nos histoires personnelles, de changer le narratif sur nous et tout cela est à mettre à l’actif du FESPACO. Nous en sommes très fiers et nous sommes très heureux de ce que nous avons vu. Nous en profitons pour dire merci au Burkina Faso. Nous félicitons le comité d’organisation qui, malgré la condition assez spéciale, n’a pas baissé les bras, bien au contraire, a relevé le défi et nous en sommes très fiers. »
 
Apolline Traoré, réalisatrice et Etalon d’Argent  : « Nous allons continuer à nous battre »

 « Nous avons des problèmes. Cet Or aurait réconforté le peuple burkinabè mais s’il peut le faire pour le peuple tunisien qui a lui aussi des problèmes, qu’il en soit ainsi.  Après mes prix spéciaux, je ne peux pas oser dire que je ne suis pas heureuse. Ce ne serait pas bien de ma part. Même si je n’ai pas l’Etalon d’or, j’ai l’Etalon d’argent et j’en suis heureuse. Je ne baisse pas les bras, je continuerai à me battre. J’avais aussi espéré qu’une femme remporterait pour la 1re fois l’Etalon d’or, même si ce n’était pas moi forcément. Mais nous allons continuer à nous battre. »
 
Chloé Aïcha Boro, réalisatrice burkinabè : « Le FESPACO nous fait et nous faisons le FESPACO »
 
« En règle générale, les artistes que nous sommes, critiquons. Nous critiquons les politiques, l’organisation. Nous sommes dans notre rôle et c’est normal. Cette annonce, nous devons saluer le fait qu’ils ont maintenu l’édition malgré le contexte sécuritaire. Pour l’organisation, c’est le FESPACO et il y a toujours du bazar.  Nous aimons et nous détestons cela à la fois. Le FESPACO est notre maison. Il nous fait et nous faisons le FESPACO ».

Amnesty International: En 2022, Ces Victoires qui Méritent d’être Célébrées

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Amnesty International

Pour lutter contre les injustices, c’est ensemble que nous avons le plus de pouvoir. La preuve : ces victoires remportées en 2022. Face à la morosité ambiante et au flot de mauvaises nouvelles qui nous inonde, elles méritent d’être célébrées ! 

Tout au long de cette année, grâce à notre travail (campagnes, plaidoyer, sensibilisation, etc.) et à votre mobilisation, nous avons contribué à changer des vies, changer des lois. Partout dans le monde, nous avons aidé des personnes à obtenir justice et réussi à améliorer la situation de personnes dont les droits humains étaient bafoués.  

Tour d’horizon des victoires à célébrer, obtenues en 2022 en matière de droits humains. 

« We made it ! » : des personnes injustement détenues ont été libérées de prison 

En Afghanistan, le professeur Faizullah Jalal, maître de conférences à l’université, a été libéré en janvier après avoir été arrêté et détenu arbitrairement par les talibans. 

Ramy Shaath, le militant égypto-palestinien a vécu l’année 2022 en homme libre. Ce célèbre opposant politique et défenseur des droits humains en Égypte  a été arrêté arbitrairement et détenu dans son pays pendant deux ans et demi. Dès sa libération, en janvier 2022, il a remercié toutes les personnes qui se sont mobilisées pour lui : « Chacun de vos mots, chacune de vos lettres m’ont énormément apporté. Moralement mais aussi politiquement. Les autorités ne pouvaient pas ignorer que le monde les regardait. ». Le combat continue aujourd’hui pour tous les opposants injustement emprisonnés en Égypte. 
  
Au Soudan du Sud, Magai Matiop Ngong  a échappé à la peine de mort. Il avait été condamné à la peine capitale à l’âge de 15 ans, en 2017. Plus de 700 000 actions ont été menées dans le monde entier en sa faveur lors de notre grande campagne des « 10 jours pour signer » de 2019. Il a finalement été libéré en mars dernier. Un grand soulagement !

Au Guatemala, Bernardo Caal Xol, défenseur maya des droits des populations autochtones et de l’environnement, a été incarcéré pour des accusations forgées de toutes pièces en lien avec ses activités militantes. Plus d’un demi-million d’actions ont été menées en faveur de la libération de ce prisonnier d’opinion dans le cadre de notre campagne phare « 10 jours pour signer » de 2021. Une mobilisation payante : Bernardo a été libéré en mars dernier.

En Russie, l’artiste Ioulia Tsevtkova  risquait jusqu’à six ans de prison pour de simples dessins de corps de femmes et de vulves sur les réseaux sociaux. Grâce à une large mobilisation, l’artiste russe de 29 ans a finalement été acquittée en novembre dernier. Une décision d’autant plus réjouissante qu’elle est un exemple rare de justice dans la Russie  actuelle, qui a par ailleurs approuvé le 24 novembre dernier une loi durcissant l’interdiction de la « propagande » LGBTI.  

En Turquie, l’annulation de la condamnation de quatre défenseur·e·s des droits humains, en procès depuis 2017, a été un immense soulagement. Parmi eux, Taner Kılıç, président honoraire d’Amnesty Turquie, et Idil Eser, ex-directrice d’Amnesty Turquie. Tous deux membres fondateurs d’Amnesty International Turquie, ils jouent depuis vingt ans un rôle crucial dans la défense des droits humains dans leur pays. Cinq ans après leur emprisonnement, ce jugement met fin à une parodie de justice et révèle l’objectif à caractère politique de ces poursuites : se servir des tribunaux comme d’une arme pour faire taire les voix critiques. Cette bonne nouvelle ne nous fait pas oublier les nombreux défenseur·e·s des droits humains qui croupissent en prison, vivent dans la crainte d’être arrêtés ou font l’objet de poursuites infondées en Turquie. 

Des auteurs de violations des droits humains ont dû rendre des comptes 

En janvier, un tribunal allemand a condamné Anwar Raslan  ancien responsable des services de renseignement syriens, à la réclusion à perpétuité pour crimes contre l’humanité. Il a notamment été reconnu coupable de tortures, meurtres et viols de détenus dans la « Branche 251 », un centre de détention géré par le renseignement militaire à Damas. Un verdict historique et une victoire pour les familles des victimes de ce bourreau.  

En juin, un tribunal a enfin rendu une justice partielle pour le meurtre, en 2016, de Berta Cáceres, défenseure des droits de l’environnement et des populations autochtones : David Castillo a été condamné à une peine de prison en tant que co-auteur de son assassinat. Nous continuons à nous mobiliser pour que les autres responsables du meurtre de Berta Cáceres soient traduits en justice.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question(s) related to this article:

What is the state of human rights in the world today?

En novembre, le Bureau fédéral d’enquête des États-Unis (FBI) a informé le gouvernement israélien qu’il mènerait une enquête sur l’homicide, en mai, de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh par un soldat israélien.

La lutte pour l’abolition mondiale de la peine de mort a continué de progresser

Notre combat en faveur de l’abolition mondiale de la peine de mort  est historique. En 2022, il a connu de nouveaux succès, toute une série de pays ayant aboli ce châtiment ou pris des mesures significatives dans cette voie. 

L’abolition de la peine de mort pour tous les crimes est entrée en vigueur au Kazakhstan  en janvier.  

La Papouasie-Nouvelle-Guinée  lui a emboîté le pas en avril, abrogeant ce châtiment trente ans après sa réintroduction. Puis la République centrafricaine  en juin, la Guinée équatoriale  en septembre et la Zambie en décembre.

La tendance vers l’abolition universelle de la peine de mort  se confirme donc : 143 pays ont aboli la peine de mort en droit ou en pratique. Des pays restent encore à convaincre, le combat continue !

Des avancées importantes ont été remportées pour les droits des femmes et des personnes LGBTI

En 2022, nous avons contribué à certaines victoires notables pour les droits des femmes et des LGBTI

La marée verte se poursuit en Amérique latine. En Colombie, l’avortement a été dépénalisé jusqu’à la 24e semaine de grossesse. Cette nouvelle fait suite à la légalisation de l’avortement en Argentine, en 2020, et sa dépénalisation au Mexique, en 2021. 

En Espagne, un rapport sexuel sans consentement constitue désormais un viol. “No es no!” 

En Finlande, le Parlement a pris des mesures allant dans le même sens, avec des réformes qui font de l’absence de consentement un élément clé pour définir le viol. La Finlande a aussi adopté des réformes en octobre qui ont assoupli les lois très strictes sur l’avortement dans la région nordique. 

En Suisse, le mariage des couples de même sexe Slovénie  a suivi le mouvement en octobre, légalisant le mariage homosexuel après un arrêt de la Cour constitutionnelle.

De même que Cuba qui, par référendum, a adopté un nouveau code des familles qui ouvre le mariage et l’adoption à « toutes les personnes » !

Des lois et des résolutions essentielles ont été adoptées par des gouvernements

Le travail d’Amnesty International a contribué à l’adoption de lois et de résolutions essentielles, mais aussi à ce que les entreprises prennent plus au sérieux leurs obligations en termes de droits humains et soient amenées à rendre des comptes. 

En Inde, la Cour suprême a remporté une victoire pour la protection et la promotion du droit à la liberté d’expression en suspendant la loi relative à la sédition datant de 152 ans

Aux États-Unis, une loi sur les violences par armes à feu, pour laquelle Amnesty International États-Unis et ses partenaires faisaient campagne depuis longtemps, a été adoptée. 

Au Sahel, notre travail de plaidoyer pour protéger les enfants dans les zones de conflit du Niger  s’est traduit par un renforcement de la surveillance de la situation par l’ONU. En juillet, le secrétaire général de l’ONU a demandé à sa représentante spéciale de « promouvoir une capacité de surveillance renforcée dans la région du Sahel central », qui couvrirait la région tri-frontalière du Niger – l’une des principales recommandations de notre rapport paru en septembre 2021. 

À notre demande, les autorités de Sierra Leone  ont invité la société minière Meya, qui déploie ses activités dans le district de Kono, à répondre à nos préoccupations quant à l’impact négatif de ses activités sur les populations locales. La société a répondu qu’elle était engagée dans diverses actions visant à améliorer la sécurité des populations et l’accès à l’eau potable pour les habitant·e·s. 

Au Myanmar, grâce à notre enquête établissant un lien entre la chaîne d’approvisionnement en carburant d’aviation et des crimes de guerre commis par l’armée, plusieurs entreprises ont annoncé leur retrait des ventes de kérosène à ce pays. 

L’Union européenne est parvenue à un accord politique sur la Loi sur les services numériques ( Digital Services Act, DSA). Ce cadre réglementaire historique obligera, entre autres, les plateformes des géants technologiques à évaluer et gérer les risques systémiques posés par leurs services, tels que l’incitation à la haine et la diffusion de fausses informations. 

Des progrès notables ont également été enregistrés en matière de justice environnementale : l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution sur la reconnaissance universelle du droit à un environnement sain.

En 2023, le combat continue ! 

 

Le PAYNCOP Participe à la Formation des Jeunes Tisserands de la Paix en Gabon, Cameroun et Tchad

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article pour CPNN par Jerry Bibang

Dans le cadre du projet “les Jeunes, Tisserands de la Paix dans les régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad”, sur financement du Fonds du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Consolidation de la paix, 86 jeunes hommes et femmes issus des associations, coopératives et mouvements de jeunesse du Département du Woleu ont bénéficié d’un renforcement des capacités au cours des ateliers de formation organisés par l’UNESCO et l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), du 14 au 19 février 2023 à Oyem.


Le Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) partenaire du projet qui assure l’animation du réseau dans le pays, a participé à travers ses membres formés comme formateurs à cette importante activité.  Ces sessions de formation font suite à celles déjà menées à Minvoul (Haut-Ntem) et Bitam-Meyo-Kyé (Ntem).

La formation avait pour objectif de renforcer les connaissances et compétences des participants pour les rendre aptes à conduire leur mission avec efficacité en tant que tisserands de la paix. Aussi, ces jeunes hommes et femmes âgés entre 18 et 40 ans, de statut divers, ont été outillés d’une part sur différentes thématiques, notamment les concepts de paix, conflit, droits humains, l’inclusion sociale, les violences basées sur le genre (VBG), la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent chez les jeunes, etc, mais également sur les techniques de communication pour un changement comportemental et social d’autre part.

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(Voir suite sur colonne de droite. . . )

Question related to this article:

 

Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

(. . . suite)

Après la formation, ces tisserands de la paix seront déployés dans leurs communautés respectives afin de sensibiliser les individus et les groupes, construire la paix dans les cœurs et les esprits, pour une meilleure cohésion sociale et le vivre ensemble. La préservation de la paix au Gabon, la coexistence pacifique constituent un impératif individuel et collectif, auquel chacun est appelé à apporter sa contribution, en vue du développement durable du pays.

« Compte tenu du contexte national, notamment l’organisation des élections à venir, bien que n’étant pas formés spécifiquement pour cette fin,, les tisserands de la paix, dans leur déploiement, apporteront certainement  leur contribution à la promotion de la culture de la paix en période électorale, la tolérance, la lutte contre les discours de haine et les fake news, entre autres » », a expliqué Jerry Bibang, le Secrétaire permanent du PAYNCOP.

Il est important de signaler que la session a reçu la visite surprise du Ministre de la Santé le vendredi 17 février, en mission dans la Province, qui a prodigué des conseils précieux en direction des jeunes en formation, mais également à travers ces derniers, à leurs pairs.

Par ailleurs, il convient de relever que le projet transfrontalier « les tisserands de la paix » assure l’accompagnement des jeunes dans le domaine de l’entreprenariat social. Dans chacun des sites du projet au Gabon cités plus haut, les capacités des jeunes hommes et femmes dont les tisserands de la paix  sont en train d’être renforcées sur l’entreprenariat social, et quelques initiatives génératrices de revenus les regroupant seront financées, en vue de faciliter leur insertion socioéconomique et renforcer le tissu communautaire.

Suite aux sessions de formation, PAYNCOP participe à une réunion à Ebolowa, Cameron du 22 au 24 février, organisée par l’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (ONUDC) et l’UNESCO pour renforcer et consolider la coopération transfrontalière sur les questions de lutte contre les trafics illicites de drogue et ressources naturelles. PAYNCOP était représenté par son Secrétaire permanent Jerry Bibang du Gabon et le Coordonnateur national de PAYNCOP Cameroun, Loïck Nkoulou Atangana.

Les représentants de PAYNCOP ont souligné que le mécanisme d’alerte précoce des tisserands de la paix, conçu au départ pour des questions de paix et sécurité s’adapte également à la lutte contre la drogue et les différents trafics. C’est ainsi qu’elle a été expérimentée au Cameroun par les tisserands de la paix, notamment dans les établissements scolaires pour démanteler un réseau de jeunes élèves consommateurs de drogues»

Bulletin français 1 mars 2023


LE MONDE SE DIVISE SUR L’UKRAINE

Dans notre bulletin spécial du 17 février, nous avons publié certaines des voix importantes d’Amérique du Nord, et d’Europe qui s’opposent à l’escalade américaine/OTAN de la guerre en Ukraine. Contrairement à la plupart des grands médias de ces pays, ces voix ne sont pas “obéissantes” aux politiques de leurs gouvernements.

A la fin du bulletin spécial, nous citons Lula, le nouveau président du Brésil, qui a déclaré que son pays est prêt à contribuer, avec des pays comme la Chine, l’Inde et l’Indonésie, à créer un “club de pays qui veulent construire la paix sur la planète.” Et nous avons demandé si le reste du monde pourrait empêcher les États-Unis, l’Europe et la Russie de nous somnambuler jusqu’à Armageddon ?

Afin de répondre à cette question, nous avons traduit l’expression “Ukraine War opinion” en arabe, espagnol, bengali, hindi, coréen, indonésien et turc, et recherché via Google des articles publiés localement au cours du mois écoulé dans ces langues (mais pas les services internationaux de la BBC, VOA, etc.) Pour l’Afrique, nous avons cherché en français et en anglais. Les citations ci-dessous ont été traduites en anglais à partir des différentes langues comme vous pouvez le voir en utilisant le service de traduction d’un navigateur Chrome.

Après le Brésil et les autres pays listés par Lula, quelle est l’opinion des grands médias en dehors des pays de l’OTAN et de leurs alliés ? Soutiennent-ils ou s’opposent-ils à l’escalade de la guerre ?

Quant au Brésil, la rencontre de Lula avec le président américain Biden est décrite ainsi par Emir Sader dans le média argentin Pagina12 : « Lula a réitéré qu’il ne veut pas envoyer d’armes à la guerre en Ukraine, parce qu’il est pour la paix, il veut trouver un moyen de mettre fin à la guerre et de ne pas la prolonger. Mais Biden a ignoré les paroles de Lula. . . . . . les mots (de Lula) aux États-Unis ressemblent encore à ceux d’un véritable homme d’État, à côté des faibles mots du Président de la plus grande puissance de guerre du monde.”

Quant à la Chine, l’expert indien Antara Ghosal Singh de l’Observer Research Foundation, écrit que la stratégie de la Chine concernant la crise actuelle en Europe est de s’asseoir et de regarder la guerre des deux forces. . . . les experts chinois qui parlent de paix et d’accord disent souvent qu’ils attendent que le singe obtienne un avantage dans le combat de deux chats. La Chine sera la seule grande puissance à sortir de cette guerre sans dommage.

Quant à l’Inde, un article d’opinion d’un professeur de l’université de Mahindra publié par le Navbharat Times, le plus grand quotidien hindi en termes de diffusion, conclut que l’Amérique et l’Europe sont « prises dans la toile de la guerre ». Les sanctions imposées par l’Occident à cause de la guerre russo-ukrainienne ne profitent qu’à l’Inde et à la Chine. L’auteur cite les estimations suivantes du Fonds monétaire international pour la croissance économique : l’économie russe pourrait croître de 2,1 % en 2024, contre 1 % pour les États-Unis, 1,6 % pour les 27 pays d’Europe et 0,9 % pour le Japon. Les pays qui n’interdisent pas les importations de pétrole en provenance de Russie, d’Inde et de Chine vont réaliser respectivement un taux de croissance de 6,8% et 4,5%.

En Indonésie, El Shinta news cite la suggestion selon laquelle des pays neutres tels que l’Argentine, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud pourraient servir d’intermédiaires pour un accord de paix en Ukraine parce que leurs attitudes ne sont pas anti-russes, mais pas non plus anti -Ukrainien. Mais l’article se plaint qu’il est devenu de plus en plus difficile de négocier la fin de la guerre, en grande partie à cause du groupe néoconservateur aux États-Unis qui veut une défaite complète de la Russie et qui, par conséquent, intercepte et tue souvent les initiatives de paix, y compris ceux initiés par Israël et la Turquie.

Ailleurs en Asie, au Bangladesh, Monayem Sarkar, directeur général de la Bangladesh Foundation for Development Research, écrit dans abnews24 : “L’Ukraine est véritablement devenue un champ de bataille pour l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis contre la Russie. L’armée ukrainienne dirigée par Vladimir Zelensky mène en fait une “guerre par procuration” au nom de l’alliance de l’OTAN… Cette guerre totalitaire doit être arrêtée au plus vite. Que le guerre soit pour renforcer l’hégémonie américaine ou pour stimuler son industrie d’armement, les artisans de la paix du monde entier doivent se manifester pour mettre fin cette guerre. Si la guerre d’Ukraine se prolonge sans résolution immédiate, la possibilité d’une attaque nucléaire ne peut être exclue. À un moment donné, beaucoup craignent que l’Occident ne soit directement impliqué dans ce champ de bataille, qui conduira pratiquement à la troisième Guerre mondiale.”

Et en Corée, le nouveau livre du professeur Lee Hae-young de l’Université Hanshin, intitulé “La guerre ukrainienne et le nouvel ordre mondial” est passé en revue sur Hani.com. Le livre affirme que ce qui mène cette guerre, c’est les « néoconservateurs » qui cherche « l’expansion de l’hégémonie libérale ». Plutôt qu’une guerre entre l’Ukraine et la Russie, c’est une « guerre par procuration » entre les États-Unis et l’Occident, avec l’Ukraine en tête, contre la Russie. La marche vers l’Est de l’OTAN, qui a commencé sérieusement dans les années 2000 et a même atteint l’Ukraine, est l’une des causes immédiates de la guerre. Une autre critique du livre, publiée sur pression.com, conclut “Après la guerre russo-américaine, l’ordre mondial sera ébranlé. Ces changements déstabiliseront davantage la péninsule coréenne. L’actuelle Ukraine pourrait être la Corée du futur proche. Je recommande sincèrement la lecture de ce livre à de nombreuses personnes préoccupées par l’avenir de la péninsule coréenne.”

Bien que les pays arabes soient depuis longtemps alliés aux États-Unis, leurs attitudes envers la guerre d’Ukraine ne sont pas favorables. Voici une liste :

Chaîne de télévision panarabiste d’information par satellite Al Mayadeen, basée à Beyrouth : « la reconstruction de l’Ukraine a besoin d’au moins 20 ans, ce qui signifie que la défaite de l’Ukraine est devenue un fait accompli qui ne peut être changé ». Quant au camp occidental, en particulier aux États-Unis États d’Amérique, son objectif est peut-être d’affaiblir au maximum la Russie en l’engageant dans la guerre en Ukraine pour épuiser ses forces, sans que cela aille jusqu’à la coincer, car cela obligerait Moscou à recourir sans songer à utiliser ses armes nucléaires , ce que les dirigeants russes ont récemment menacé. Mais le problème est de savoir si l’Occident n’a pas pris ces menaces au sérieux, alors le monde entier aurait glissé dans ce qui est inimaginable.

Liban : un article du quotidien beyrouthin Al Akhbar. “Guerre d’Ukraine: assujettissement de l’Europe puis de la Russie.” La guerre d’Ukraine est “une guerre américaine contre la Russie, avec des mains ukrainiennes et des outils européens, tandis que l’Europe elle-même est la cible implicite de son assujettissement”. “Cette guerre, ses répercussions, et le rejet de cette politique d’hégémonie américaine à laquelle nous assistons, comme si le monde en avait assez d’imposer sa volonté à tous les niveaux, indiquent que le monde se dirige vers un nouveau système multipolaire, et le déclin de l’hégémonie américaine dans son unilatéralisme.”

Koweït : un article dans Alrai Media. “Les pays européens ne peuvent pas maintenir leur soutien à la guerre pendant longtemps, et par conséquent la monnaie perdra sa valeur d’achat et l’inflation atteindra des niveaux records, provoquant des catastrophes économiques et la récession. Malgré les dommages économiques causés aux partenaires d’Europe occidentale, l’administration du président Joe Biden ne peut pas arrêter la guerre à son apogée car perdre serait un désastre. Si la guerre se termine de sitôt sans affaiblir la Russie, Washington perdra le contrôle de l’Europe. Dans ce cas, les doutes de l’Europe occidentale concernant la continuité et la viabilité de l’OTAN reviendront. Par conséquent, on s’attend à ce que la férocité de la bataille – et avec elle la hausse des prix des matières premières – augmente dans les mois à venir pour briser ou affaiblir la Russie avant la fin du mandat du président américain, si possible.”

Arabie saoudite : un article du général de division Samir Farag publié par le MBC Media Group. “Il est maintenant nécessaire de parvenir rapidement à des pourparlers de paix entre les parties en conflit, sinon, avec le début du printemps, la Russie lancera des opérations offensives globales pour s’emparer de plus de terres ukrainiennes. On s’attend à ce que le premier objectif de la Russie lors de la prochaine offensive du printemps soit de saisir le port d’Odessa sur la mer Noire pour empêcher l’Ukraine d’avoir des ports sur les mers, en particulier la mer Noire, après avoir perdu le contrôle de la mer d’Azov. Dans ces batailles, la Russie utilisera la méthode de la terre brûlée, en utilisant le nouveau types de missiles russes, King, Alexander et Doomsday. La Russie pourrait également envisager de s’emparer de Kiev, la capitale, pour renverser le régime ukrainien. Toutes ces évaluations conduiront le monde à la nécessité de recourir à la paix, car la paix est nécessaire non seulement pour la Russie et l’Ukraine, mais aussi à tous les pays du monde.”

Egypte : Un article d’opinion d’Hicham Mourad de l’Université du Caire publié par l’hebdomadaire Ahram.”La position de l’Égypte est similaire à celle de la majorité des monarchies du Golfe et elle est restée largement neutre depuis le début de la guerre. Elle a été silencieuse dans sa critique de la Russie et n’a pas voulu se joindre à l’imposition de sanctions occidentales. Les liens politiques, économiques et militaires naissants du Caire avec Moscou expliquent sa position. Ils comprennent notamment un contrat de 25 milliards de dollars pour la construction de la centrale nucléaire d’Al-Dabaa sur la côte nord, la construction d’une zone industrielle russe dans la région économique du canal de Suez, d’importants rapports commerciaux et touristiques, ainsi que des contrats d’armement.”

Emirats Arabes Unis : Un éditorial dans Al Khaleej, le principal journal publié dans le pays. “La déclaration des pays atlantiques d’envoyer des armes et des munitions à caractère offensif ne signifie pas que la bataille se résoudra facilement. C’est plutôt le contraire qui est vrai, car les aveux de Kiev confirment que sa situation est critique… la peur demeure car la défaite de n’importe quelle partie sera un problème majeur et un effondrement horrible du système de sécurité européen et du monde entier, et il n’y aura pas de place pour remédier à moins que toutes les parties ne soient convaincues de délibérer et évitent d’affronter ce moment.

Jordanie : article publié dans Al Ghad, le premier quotidien national arabe indépendant de Jordanie. “Un éditorial récent dans le Washington Post donne un aperçu de l’état d’esprit des décideurs américains en matière de politique étrangère. L’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice et l’ancien secrétaire à la Défense Robert Gates… appellent à augmenter “considérablement” l’expéditions d’armes vers l’Ukraine. (…) Leur solution est clairement déraisonnable : laisser le peuple ukrainien souffrir davantage pour que le pays puisse vaincre la Russie et regagner toutes les terres ukrainiennes. Ce n’est pas du tout une solution, ni morale ni logique.

En Afrique subsaharienne, nous avons trouvé des articles du Mali, du Kenya, du Nigéria, d’Afrique du Sud et de l’Union africaine publiés en français ou en anglais.

Mali : une longue tribune de René Naba parue dans Maliactu. « La tragique vérité est que si l’Occident n’avait pas cherché à étendre l’OTAN à l’Ukraine, il est peu probable qu’il y aurait la guerre en Ukraine aujourd’hui. . . L’histoire condamnera sévèrement les États-Unis et leurs alliés pour leur politique étonnamment stupide envers l’Ukraine », selon John Mearsheimer, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago. . . . L’Ukraine serait superflue pour les États-Unis. Mais Mearsheimer ne voit pas que la guerre est existentielle pour les États-Unis aussi : si la Russie tient bon, leur système impérial s’effondre.”

Kenya : une chronique hebdomadaire de Gitau Warigi pour le Sunday Nation. “Quelque chose, quoi qu’il en soit, devrait être fait pour mettre fin à la guerre ruineuse entre la Russie et l’Ukraine… Les prix élevés du carburant et des denrées alimentaires et la désorganisation générale à travers le monde qu’elle a entraînés ont fait souffrir tout le monde. Le président ukrainien Volodomyr Zelenksy doit prendre les devants dans cette initiative. Il devrait ouvrir des négociations avec la Russie. Les villes de son pays sont détruites par des attaques de missiles et de drones tirés depuis la Russie. Les infrastructures sont systématiquement détruites.”

Nigéria : un article de Tarkaa David dans le journal en ligne “leadership” “L’Afrique, victime de la crise Ukraine-Russie”. “L’énorme aide financière à l’Ukraine, principalement pour la fourniture d’armes et d’équipements militaires par les pays occidentaux, a considérablement réduit le volume de l’aide aux pays africains… Les armes de l’OTAN arriveront à nouveau en Ukraine, dont la plupart inonderont le “marché noir” pour se retrouver dans les pays du continent africain, où ils sont très susceptibles d’être utilisés dans la commission d’actes terroristes. . . . Selon le rapport, en plus d’apporter une aide considérable à Kiev, Washington provoque délibérément une crise alimentaire dans les pays africains en perturbant l’approvisionnement en produits agricoles ukrainiens.”

Afrique du Sud; un article d’opinion dans The Mail and Guardian. La plupart des Sud-Africains obtiennent leurs informations sur la guerre en Ukraine des médias occidentaux et de nos propres médias, dont une bonne partie rapporte la ligne occidentale textuellement et sans critique. Si les médias se présentent souvent comme impartiaux, ce n’est jamais le cas. . . . Tous les États puissants déploient des ressources et une expertise considérables pour façonner les récits médiatiques dans leur propre intérêt. Et en temps de guerre, les médias, y compris les médias sociaux, sont explicitement considérés comme faisant partie de l’espace de combat. Ce n’est pas nouveau. Comme le dit le vieil adage, “la première victime quand la guerre arrive est la vérité”.

Union africaine : L’Agence de presse africaine rapporte que le secrétaire exécutif, l’ambassadeur, Zainab Ali Kotoko, du Comité des services de enseignement et de sécurité en Afrique (CISSA) a fustigé les parties belligérantes en Ukraine en disant que ceux qui ont commencé la guerre essaient maintenant de manipuler les Africains pour prendre leur parti. Elle a refusé de critiquer le fait que l’Afrique du Sud soit engagée dans des activités d’entraînement militaire avec la Russie, affirmant que cela ne devait pas être considéré comme quelque chose de mal tant que cela concernait leurs relations bilatérales et n’alimentait en aucun cas le conflit en cours.

En Amérique latine, en plus de l’évaluation de la rencontre de Lula avec Biden décrite précédement, nous avons trouvé des articles du Costa Rica et d’Argentine.

Costa Rica : article d’opinion dans El Mundo. « Ukraine : la guerre de la fin du monde. “Je ne veux pas être apocalyptique, mais les cartes sont sur la table pour un conflit mondial dévastateur… Barack Obama a décidé de soutenir un coup d’État à Kiev (le Maïdan), il a créé une situation absolument inutile et inacceptablement dangereuse.  . . . Et enfin, son vice-président (Biden) a vu l’invasion russe de l’Ukraine lui exploser au visage. Il n’a pas fait un meilleur travail que son prédécesseur. Au lieu de forcer une paix immédiate, il a poussé l’Ukraine dans une guerre qui n’est soutenue que par le barrage d’armes fournies par l’Occident. . . . Tout indique que la Russie, qui a commencé son invasion comme une “opération militaire spéciale”, va cesser d’utiliser des titres rhétoriques et lancer sa puissance conventionnelle sur la pauvre Ukraine. . . . Mais le plus gros problème est que si les choses ne marchent pas pour la Russie, elle a toujours son arsenal nucléaire. Et là, nous allons être touchés sur toute la planète. Ces dirigeants politiques jouent un jeu qui peut mettre l’existence de l’humanité en danger.

Argentine : Un éditorial d’Hernando Kleimans sur Télam le site de l’agence de presse officielle de la République argentine. “La théorie absurde de l’exclusivité de Washington sur le reste des pays, de son privilège d’établir un “ordre fondé sur des règles” dont lui seul connaît l’existence, se heurte à la majorité absolue de l’humanité. Des témoignages déchirants sur la faim, la misère, les catastrophes climatiques, les pestes ou la mortalité infantile lui semble insignifiant. L’imposition des grands complexes militaro-industriels et des centres monopolistiques de la spéculation financière, comme les nouveaux “marchands du temple”, sur les gouvernements vassaux pusillanimes, donne la priorité à leurs intérêts particuliers et est indifférent à la catastrophe vers laquelle il marche joyeusement et sans scrupules.

Enfin, tournons-nous vers la Turquie, coincée entre l’Europe et le reste du monde. Selahaddin E. Çakirgil, chroniqueur pour le Star, un journal turc à grand tirage. “La ‘guerre russo-ukrainienne’ se dirige-t-elle vers une ‘catastrophe nucléaire’?” Le président de la Douma russe a écrit : “Si Washington et les pays de l’OTAN fournissent à l’Ukraine des armes qu’elle peut utiliser pour attaquer les villes russes et tenter de s’emparer de nos terres, nous répliquerons avec des armes plus puissantes.” “Compte tenu de la supériorité technologique des armes russes, les politiciens étrangers qui prennent de telles décisions doivent comprendre que leur aide pourrait entraîner une tragédie mondiale qui détruira leur pays. Il est indéfendable pour eux d’affirmer que les forces nucléaires n’ont pas utilisé d’armes de destruction massive dans des conflits locaux avant … Il est également évident que le front occidental entraîne en fait l’Ukraine dans une guerre par procuration afin d’assurer son propre avenir contre la Russie… Bref, la guerre d’Ukraine se dirige de plus en plus vers une situation plus compliquée.”

La plupart des pays cités ci-dessus (Bangladesh, Brésil, Chine, Égypte, Inde, Indonésie, Jordanie, Kenya, Liban, Mali, Nigéria, Arabie saoudite, Afrique du Sud et Émirats arabes unis) faisaient partie des 101 pays qui n’ont pas voté avec le Les États-Unis, l’Europe et l’Ukraine sur une ou plusieurs des résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies la semaine dernière qui condamnaient la Russie et refusaient de critiquer les livraisons d’armes à l’Ukraine.

Des sondages d’opinion menés récemment en Chine, en Inde et en Turquie par le Conseil européen des relations étrangères confirment que les citoyens ordinaires partagent les points de vue décrits ci-dessus.

Enfin, voici un fait curieux. Les derniers sondages d’opinion aux États-Unis montrent qu’une majorité d’Américains ne soutiennent plus les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine. Mais cette information n’est pas rapportée dans les médias européens ou nord-américains. Au lieu de cela, nous apprenons ces information du Navbharat Times de l’Inde, Kabar24 de l’Indonésie et cu Elaosboa  de l’Égypte.

Il est très dangereux que les médias « obéissants » d’Europe et des États-Unis continuent à soutenir l’escalade de la guerre. Est-ce qu’ils nous conduisent comme des somnambules dans Armageddon ? Nous revenons à l’article d’Hernando Kleimans en Argentine. Il intitule son article, “Son malditos porque viendo no quieren ver…” – “”Ils sont maudits en voyant ce qu’ils ne veulent pas voir…”, une phrase qui vient de Jésus, selon l’Evangile de Saint Matthew. Kleimans soutient que « plus de deux mille ans plus tard, cette phrase résonne avec plus de force que jamais dans les grands couloirs de la politique internationale. C’est cet aveuglement de ceux qui continuent d’enflammer les démons de la guerre qui peuvent conduire notre planète vers sa destruction totale, une friche déserte qui continuera à tourner dans l’espace infini comme preuve de notre incohérence en tant qu’espèce.”

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

United Nation General Assembly divides over Ukraine resolution and Belarus amendment

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ

Let’s “work together for peace”, Nuns, Clergy Appeal after South Sudan Peace Pilgrimage

DÉVELOPPEMENT DURABLE



Tourism as a force for Global Peace

DISARMAMENT ET SECURITÉ



France: Mouvement de la Paix pour la paix en Ukraine 24-25 fevrier

  

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES



Vatican: Women raise their voices for peace

ÉDUCATION POUR LA PAIX



Education au Burkina : Plus de 94 000 apprenants attendus pour la campagne d’alphabétisation 2023

DROITS DE L’HOMME



Nobel Peace Prize 2023: PRIO Director’s Shortlist Announced

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE



Mexico: Initiative for a Law on Peace in Durango