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Entretien exclusif avec le Général Djibril Bassolé de Burkina Faso en marge du Global Security Forum de Doha (Qatar)

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Financial Afrik

“Il faut dialoguer avec les groupes armés terroristes”. Cette phrase grave prononcée par le Général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires Étrangères du Burkina Faso, a fait sensation lors du très restreint Global Security Forum de Doha (Qatar). En marge de ce forum international tenu du 13 au 15 mars 2023 et dédié aux dirigeants, experts en relations internationales, stratèges et sécurocrates, l’ancien médiateur des Nations Unies et de l’Union Africaine pour le Darfour et ancien envoyé spécial de l’Organisation pour la Coopération Islamique (OCI) pour le Mali et le Sahel, s’est entretenu avec Financial Afrik. 


“Je suis de ceux qui pensent qu’en Afrique, l’Etat jacobin centralisateur tel que nous l’avons hérité du colonisateur montre ses limites” 

Bonjour Mon Général ! Vous êtes présentement à Doha pour prendre part au Global Security Forum et vous préconisez le dialogue avec les groupes terroristes. Pouvez vous nous expliquer exactement en quoi le dialogue avec des groupes aussi extrémistes est possible et peux aboutir à la paix ?

Je voudrais avant tout, exprimer ma gratitude aux autorités qatari et aux organisateurs  pour m’avoir invité à prendre part à ce forum de Doha et à faire une communication au cous du panel relatif aux expériences vécus en matière de prévention et de résolution des conflits par la médiation.

Je répondrai à votre question en vous relatant ce que j’ai déjà expliqué aux panelistes sur l’importance du dialogue. Dans la plupart des pays africains qui subissent des agressions terroristes, l’origine des agresseurs a connu une évolution significative.
Initialement, il s’agissait exclusivement d’un djihadisme à caractère idéologique et transfrontalier. En d’autres termes, les agresseurs venaient de l’extérieur et décidaient souvent de mourir en kamikaze. Aucun dialogue n’était envisageable avec de tels assaillants.

De nos jours, le djihadisme prend les formes d’insurrections armées locales ou régionales. Des jeunes nationaux des pays visés se sont massivement enrôlés dans les groupes djihadistes, dans des alliances stratégiques et idéologiques pour mener des luttes armées contre leurs Etats. Ils s’attaquent aux forces de défense et de sécurité (symboles de l’autorité de l’Etat) et à leurs concitoyens avec une violence inouïe.

Qu’est- ce qui explique que des nationaux adhèrent massivement aux organisations djihadistes ?
Vraisemblablement, les djihadistes leur proposent un projet de société plus prometteur. Vous savez , les régions en Afrique dans lesquelles ils opèrent sont des zones désertiques en général, qui sont caractérisées par la précarité des conditions de vie. Comme je le disais aux panelistes, le phénomène djihadiste se superpose à des tensions et crises locales préexistantes que nous ne devons jamais ignorer. Il nous faut reconnaitre que des sentiments de marginalisation et de frustration existent dans certaines régions défavorisées par la nature et peuvent pousser une frange de ses populations, essentiellement jeune, à adhérer aux mouvements terroristes afin de bénéficier de leur encadrement et de leur soutien.

Toutefois, Mon Général, il ne sera pas facile de faire la part des choses. Une distinction est-elle possible entre ces groupes djihadistes, les assaillants étrangers et les insurgés locaux ?

J’ en conviens. Mais, compte tenu de la complexité du phénomène, il faut aussi admettre que la solution militaire seule n’arrivera pas à l’éradiquer. Pour maximiser les chances de restaurer une paix durable, les Etats doivent promouvoir des canaux de dialogue parallèlement à des dispositifs militaires robustes et bien adaptés à la nature de la menace terroriste car dialogue ne veut pas dire capitulation. Un dialogue constructif a besoin d’un Etat fort et crédible.

Le dialogue que vous préconisez porterait sur quoi et se ferait avec qui ?

Etablir un dialogue, donc un contact avec les insurgés locaux, est indispensable car ce sont des nationaux qui suivent les mouvements djihadistes  parce qu’ils n’ont pas d’autres alternatives. Un dialogue permet d’abord de mieux évaluer la situation de l’insécurité, d’en faire un diagnostic précis et de cerner les causes profondes de l’adhésion massive des jeunes nationaux au actions terroristes.

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Islamic extremism, how should it be opposed?

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Le dialogue permet ensuite de reformer le système de gouvernance car je suis de ceux qui pensent qu’en Afrique, l’Etat jacobin centralisateur tel que nous l’avons hérité du colonisateur montre ses limites. Il faudra réformer l’Etat afin qu’il soit plus apte à promouvoir l’intérêt général, à garantir une meilleure gouvernance, à assurer une meilleure répartition des ressources naturelles, bref, à donner aux populations la maitrise de leur destin.

Enfin le dialogue permettra éventuellement d’envisager des pourparlers de paix voire des négociations, en sachant qu’une paix durable passe généralement par un dialogue national qui consolidera la cohésion nationale.

En tout état de cause, le dialogue fait partie des moyens typiquement africains de régler les conflits et d’apaiser les tensions. Je pense qu’ en tant qu’africains nous devons trouver des voies propres à nous pour résoudre les crises qui minent nos sociétés. Le djihadisme prend par endroit la forme d’une insurrection armée qui pourrait conduire à une guerre civile.

Vous savez qu’une partie de l’opinion publique est farouchement opposée à une forme de dialogue avec ces groupes terroristes ?

Je le sais et je comprend cette réaction tout à fait humaine face à la barbarie et à la cruauté des crimes commis par les groupes armés terroristes. La question c’est comment arrêter le phénomène de la propagation fulgurante des actes terroristes et surtout comment réussir à faire en sorte que les jeunes gens ne soient pas attirés par ce djihadisme qu’ils considèrent comme une forme de lutte armée qui améliorera leurs conditions de vie sur terre.

La fermeté et la riposte militaire sont indispensables pour dissuader et protéger les populations et leurs biens. Mais pour créer les conditions d’une paix durable, il faut nécessairement se parler et se comprendre avec les jeunes gens qui sont attirés par la lutte armée djihadiste.

Dans certains cas comme au Cabo Delgado au Mozambique, ou ailleurs dans le Sahel, les forces du mal ont réussi à  opposer des communautés qui s’entretuent à grande échelle.

Vous vous imaginez combien de jeunes soldats il faudra encore sacrifier et combiens de jeunes nationaux djihadistes il faudra neutraliser pour considérer qu’un état X a gagné la guerre ? Et quand bien même les forces de défense régulières prendraient le dessus militairement, le problème ne serait pas durablement réglé pour autant.

Sans compter le désastre humanitaire des personnes fuyant les zones minées par le conflits, les milliers d’écoles fermées, le gel des activités sociales et économiques etc. 

On accuse souvent le Qatar où vous êtes de soutenir les organisations djihadistes notamment au Sahel. Qu’en savez vous ?

Je n’ai jamais perçu ce genre de soutien. Lorsque j’étais le Médiateur des Nations unies et de l’Union africaine pour le Darfour, le Qatar a abrité les pourparlers de paix qui ont duré près de 3 ans et nous avons réussi à faire adopter le Doha Document for Peace in Darfur (DDPD) en juillet 2011.Plus récemment, le Qatar a accueilli à Doha pendant 5 mois les représentants du Gouvernement tchadien ainsi que les délégations de l’opposition armée (appelés les politico-militaires) J’ai travaillé avec la médiation qatari pour aboutir à la signature à Doha, le 8 août dernier, de l’accord dit de Doha pour la paix au Tchad.

Au cours de ces expériences communes, j’ai plutôt trouvé chez les qatari de bonnes dispositions à œuvrer pour la paix, la stabilité et le développement en Afrique. J’ai surtout retenu chez eux, cette culture de la paix, de la tolérance et de l’ouverture avec une certaine humilité.

Je me suis d’ailleurs permis au cours du présent forum, de leur demander de s’impliquer dans la recherche de la paix durable et du développement au Sahel pour les Etats qui le souhaitent bien entendu. Je leur ai aussi demandé d’aider à soulager en urgence les populations déplacées et surtout d’aider ces Etats à réouvrir les écoles dans les zones touchées par les conflits afin de sauver toute une générations d’enfants du péril djihadistes.

Vous concernant personnellement, Mon Général, comment va votre état de santé ?

Je rends grâce à Dieu de cette évolution tout à fait satisfaisante de mon état de santé selon les médecins traitants . J’ai subi une grosse chirurgie mutilante qui m’a sauvé la vie. Le suivi et les contrôles périodiques se poursuivent bien par le centre spécialisé de l’hôpital Saint Louis de Paris qui m’a bien pris en charge.

Où en êtes vous avec la procédure judiciaire qui a prononcé une condamnation contre vous pour votre implication dans une affaire d’atteinte à la sureté de l’Etat au Burkina Faso ?

Cette question comme toutes celles à caractère politique, suscite tellement de passion et de polémique que je préfère laisser le soin à mes avocats de la gérer dans la sérénité et le respect des règles de la procédure. Moi, je souhaite seulement que, ce qui n’est en réalité qu’une cabale ( tous ceux qui connaissent du dossier en conviennent )et les tracasseries judiciaires y effarantes, connaissent un dénouement heureux avec une justice véritablement indépendante dans la plus grande transparence.

Pour l’heure, je trouve plus judicieux de concentrer mes énergies à me reconstruire et à me rendre utile en particulier dans le domaine de la résolution des crises et des conflits armés comme j’ai eu le privilège de le faire durant toute ma carrière au service de la sécurité puis de la diplomatie.

Le PAYNCOP Participe à la Formation des Jeunes Tisserands de la Paix en Gabon, Cameroun et Tchad

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Un article pour CPNN par Jerry Bibang

Dans le cadre du projet “les Jeunes, Tisserands de la Paix dans les régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad”, sur financement du Fonds du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Consolidation de la paix, 86 jeunes hommes et femmes issus des associations, coopératives et mouvements de jeunesse du Département du Woleu ont bénéficié d’un renforcement des capacités au cours des ateliers de formation organisés par l’UNESCO et l’Office des Nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), du 14 au 19 février 2023 à Oyem.


Le Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) partenaire du projet qui assure l’animation du réseau dans le pays, a participé à travers ses membres formés comme formateurs à cette importante activité.  Ces sessions de formation font suite à celles déjà menées à Minvoul (Haut-Ntem) et Bitam-Meyo-Kyé (Ntem).

La formation avait pour objectif de renforcer les connaissances et compétences des participants pour les rendre aptes à conduire leur mission avec efficacité en tant que tisserands de la paix. Aussi, ces jeunes hommes et femmes âgés entre 18 et 40 ans, de statut divers, ont été outillés d’une part sur différentes thématiques, notamment les concepts de paix, conflit, droits humains, l’inclusion sociale, les violences basées sur le genre (VBG), la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent chez les jeunes, etc, mais également sur les techniques de communication pour un changement comportemental et social d’autre part.

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Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

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Après la formation, ces tisserands de la paix seront déployés dans leurs communautés respectives afin de sensibiliser les individus et les groupes, construire la paix dans les cœurs et les esprits, pour une meilleure cohésion sociale et le vivre ensemble. La préservation de la paix au Gabon, la coexistence pacifique constituent un impératif individuel et collectif, auquel chacun est appelé à apporter sa contribution, en vue du développement durable du pays.

« Compte tenu du contexte national, notamment l’organisation des élections à venir, bien que n’étant pas formés spécifiquement pour cette fin,, les tisserands de la paix, dans leur déploiement, apporteront certainement  leur contribution à la promotion de la culture de la paix en période électorale, la tolérance, la lutte contre les discours de haine et les fake news, entre autres » », a expliqué Jerry Bibang, le Secrétaire permanent du PAYNCOP.

Il est important de signaler que la session a reçu la visite surprise du Ministre de la Santé le vendredi 17 février, en mission dans la Province, qui a prodigué des conseils précieux en direction des jeunes en formation, mais également à travers ces derniers, à leurs pairs.

Par ailleurs, il convient de relever que le projet transfrontalier « les tisserands de la paix » assure l’accompagnement des jeunes dans le domaine de l’entreprenariat social. Dans chacun des sites du projet au Gabon cités plus haut, les capacités des jeunes hommes et femmes dont les tisserands de la paix  sont en train d’être renforcées sur l’entreprenariat social, et quelques initiatives génératrices de revenus les regroupant seront financées, en vue de faciliter leur insertion socioéconomique et renforcer le tissu communautaire.

Suite aux sessions de formation, PAYNCOP participe à une réunion à Ebolowa, Cameron du 22 au 24 février, organisée par l’Office des Nations Unies contre les drogues et le crime (ONUDC) et l’UNESCO pour renforcer et consolider la coopération transfrontalière sur les questions de lutte contre les trafics illicites de drogue et ressources naturelles. PAYNCOP était représenté par son Secrétaire permanent Jerry Bibang du Gabon et le Coordonnateur national de PAYNCOP Cameroun, Loïck Nkoulou Atangana.

Les représentants de PAYNCOP ont souligné que le mécanisme d’alerte précoce des tisserands de la paix, conçu au départ pour des questions de paix et sécurité s’adapte également à la lutte contre la drogue et les différents trafics. C’est ainsi qu’elle a été expérimentée au Cameroun par les tisserands de la paix, notamment dans les établissements scolaires pour démanteler un réseau de jeunes élèves consommateurs de drogues»

Concertation politique : le PaynCoP Gabon pour la participation des jeunes

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Un article de Gabon News

La section gabonaise du Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCOP Gabon) a organisé jeudi une rencontre avec la presse nationale au cours de laquelle elle a exprimé sa volonté de voir les jeunes prendre part à la future concertation politique annoncée en fin décembre dernier par le président de la République.


Des membres du PAYNCOP Gabon, dont le secrétaire permanent (en veste), le 12 janvier 2023, à Libreville. © D.R.

Jeudi 12 janvier à Libreville, le PAYNCOP Gabon a échangé avec les hommes et femmes médias nationaux. Il s’est agi de leur présenter la synthèse du rapport des consultations sur la participation politique et citoyenne des jeunes organisées dans le cadre du Projet d’appui à la participation citoyenne et politique des jeunes soutenu par les Nations Unies. Un rapport qui présente les résultats des consultations ayant conduit Jerry Bibang, secrétaire permanent du PAYNCOP, et son équipe dans quatre villes du pays (Franceville, Oyem, Port-Gentil et Libreville) durant les mois d’août et septembre dernier. L’objectif de ces déplacements :  recueillir les avis et préoccupations des jeunes en lien avec leur participation politique et citoyenne. 

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Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

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Mais en marge de la présentation dudit rapport, le PAYNCOP Gabon s’est également prononcé, lors de la conférence de presse, sur la concertation politique annoncée par le président de République, le 31 décembre dernier. Une rencontre dont la date exacte de la tenue n’a pas encore été indiquée, mais qui, espère l’organisation,  sera inclusive et prendra en compte toutes les catégories sociales, y compris les jeunes engagés dans les organisations de la société civile. D’autant que ceux-ci disent avoir des préoccupations à exprimer au cours de cette future rencontre. 
 
«Au titre des préoccupations, il y a, entre autres, la faible représentativité des jeunes à des postes électifs dans les partis politiques, que l’on soit de la majorité ou de l’opposition. La loi n°9/2016 du 5 septembre 2016, fixant les quotas d’accès des femmes et des jeunes aux élections politiques n’est pas respecté par certains partis politiques au moment de choisir leurs candidats. Ce qui limite extrêmement la représentativité des jeunes à des postes décisionnelles en dépit de leur potentiel » a énuméré Jerry Bibang. 

Le secrétaire permanent du PAYNCOP a ajouté que «la question de la formation des militants et sympathisants des partis politiques ainsi que celle des acteurs engagés dans les organisations de la société civile est constamment revenue au cours de ces consultations». L’ensemble de ces préoccupations ainsi que des pistes de solutions en guise de recommandations sont consignées dans un document dit de Position commune de la jeunesse sur la participation citoyenne et politique que l’organisation espère bien transmettre aux autorités.

«Au moment où le président vient d’annoncer la tenue d’une concertation politique nationale, nous pensons que les préoccupations ainsi que les pistes de solutions contenues dans ce rapport devraient alimenter les discussions au cours de ce prochain dialogue national. Nous allons mobiliser d’autres plateformes associatives de jeunes afin que la jeunesse puisse jouer sa partition au cours de ce rendez-vous national. C’est l’occasion pour nous d’appeler à un dialogue inclusif qui prend en compte la participation active de toutes les catégories sociales, notamment les jeunes issues des organisations de la société civile. Car, lorsque le pays traverse des troubles à l’issue des élections, les partis politiques ne sont pas les seuls à subir ces conséquences. Nous sommes tous impactés, et par conséquent, nous devons tous participer à la réflexion pour des élections inclusives, crédibles, transparentes et apaisées», plaide le PAYNCOP Gabon dans un communiqué. 

Abu Dhabi ouvre la neuvième édition du Forum de la paix

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Un article de Atalayar

Les Émirats arabes unis accueillent à nouveau le Forum de la paix d’Abu Dhabi, anciennement connu sous le nom de Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes. Cette neuvième édition de la réunion débutera le mardi 8 novembre et se déroulera pendant trois jours sous le titre “Conflits mondiaux et paix universelle : besoins urgents et opportunités de partenariat”. Elle réunira plus de 30 organisations internationales pionnières dans la promotion de la paix et près de 500 participants de 60 pays différents, représentant tous les continents. 


Le président Joko “Jokowi” Widodo serre la main du secrétaire général du Forum d’Abou Dhabi pour la paix (ADFP), Al Mahfoudh Bin Bayyah, qui a remis au président un prix de la paix au palais Merdeka à Jakarta le 7 novembre.(Presidential Secretariat Press Bureau/Muchlis Jr.)

“Le rôle du Forum de la paix, […] qui est habituellement accueilli par Abu Dhabi et qui est l’un des forums les plus importants du monde islamique, est de servir d’espace de discussion des problèmes humanitaires et des conflits intellectuels et religieux dans les sociétés musulmanes”, peut-on lire sur le site officiel du forum. “Des centaines d’érudits et de penseurs islamiques participent à ce forum afin d’établir une position unifiée pour faire face aux troubles et aux actes de violence dans le monde islamique. 

Des chefs religieux, des hommes politiques, des fonctionnaires, des représentants d’organisations nationales et internationales et des militants de la paix du monde entier se rendront aux Émirats arabes unis pour aborder la promotion de la paix à l’un des moments les plus critiques pour la communauté internationale au cours des dernières décennies. Avec plusieurs conflits armés qui font rage, plus de 100 millions de réfugiés – selon le HCR – et une insécurité alimentaire et énergétique croissante qui menace notamment les régions les plus pauvres du monde, les participants au forum sont confrontés à l’une des réunions les plus complexes depuis que le forum a ouvert ses portes en 2014. 

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Islamic extremism, how should it be opposed?

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Renforcer la coexistence entre les sociétés musulmanes, raviver les valeurs interconfessionnelles, créer un espace pour diffuser le message de paix et renforcer le rôle des EAU dans tous ces domaines sont les principaux objectifs du Forum de la paix. Cette année, ils devraient être travaillés sur la base de quatre thèmes centraux : les défis de la paix mondiale face à un ordre international en crise, le rôle des jeunes et des femmes dans la promotion de la paix, l’universalité de la paix face à la mondialisation de la guerre, et le rôle des leaders religieux dans le processus de paix. 

Le forum est né en 2014, sous la présidence de S.E. Shaykh Abdullah bin Bayyah, et le patronage du prince héritier des Émirats arabes unis de l’époque, Mohammed bin Zayed, sous le nom de ” Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes “. Depuis lors, la réunion est devenue un espace de référence dans le monde islamique, où les érudits s’efforcent de promouvoir la paix, la tolérance et la correction de certains concepts.

En 2021, lorsque la réunion a officiellement changé de nom pour devenir le Forum pour la paix d’Abou Dhabi, le forum a été lancé sur la place Al Wasl de l’Expo 2020 de Dubaï.

Le Prix international de la paix Imam Hassan bin Ali

En outre, le Forum de la paix d’Abu Dhabi est – depuis 2015, soit un an seulement après sa naissance – une plateforme qui s’efforce de donner du pouvoir à la créativité dans la défense de la paix grâce à l’initiative ” Peacemakers Hackathon “, ainsi qu’un espace pour reconnaître et “honorer les créateurs et les précurseurs de travaux scientifiques et d’initiatives pour la promotion d’une culture de la paix et la consolidation de sa valeur dans les sociétés musulmanes” avec le Prix international de la paix Imam Hassan bin Ali, comme l’explique le site officiel. 

Cette année, le lauréat du prix Imam Hassan bin Ali est le président de la République d’Indonésie, Joko Widodo (Jokowi), pour son travail de promotion de la paix pendant sa présidence du G20. Une année particulièrement compliquée pour le groupe en raison de l’adhésion de la Russie, qui a mis en péril – à plus d’une occasion – la conclusion plus ou moins normale des sommets ministériels du groupe tenus jusqu’à présent. 

“Pour le président Jokowi, ainsi que pour tout le peuple indonésien, il s’agit d’un prix extraordinaire qui symbolise la confiance dans le président en tant que leader qui diffuse le message et la culture de la paix dans le monde”, a déclaré le ministre d’État indonésien Pratikno après que le secrétaire général du Forum de la paix d’Abou Dhabi, S.E. Shaykh Abdullah bin Bayyah, se soit rendu à Jakarta pour ratifier la remise du prix à Jokowi au palais Merdeka. 

“Le monde est actuellement confronté à plusieurs types de crises : une guerre, une crise alimentaire, une crise énergétique. Non seulement les gens n’ont pas les moyens d’acheter, mais les fournitures elles-mêmes ont changé. […]. Donc si nous pouvons faire cela, cela signifie que nous pouvons contribuer à ce monde”, a ajouté Pratikno.

Togo: Des recommandations pour promouvoir le dialogue intra et inter religieux marquent la fin du 3e forum de la CEDEAO  sur l’éducation à la culture de la paix

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Un article de Togo Presse

Au terme des travaux du 3e forum de la CEDEAO sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux, le 29 octobre 2022, la ville de Lomé est déclarée, « capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance ». A cet égard, les participants demandent aux Etats, aux partenaires et à l’ensemble de la communauté internationale de soutenir les efforts de Lomé dans la prévention, la résolution des conflits et la promotion de la paix sur le continent et en Afrique de l’Ouest. La rencontre qui a réuni, pendant trois jours, des leaders religieux et communautaires, a formulé plusieurs recommandations contenues dans une déclaration signée par les pays participants. Du côté togolais, c’est le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpéssi qui a signé cette déclaration.


Les personnalités et autres participants à cérémonie de clôture du forum

Organisé sous le thème, « Communautés, extrémisme violent et cohésion sociale en Afrique de l’Ouest », le forum sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux a pris fin, samedi dernier à Lomé. Les échanges de trois jours sur diverses thématiques ont débouché sur un ensemble de recommandations formulées à la lumière du contexte actuel de la sous-région, où les terroristes essaient de récupérer et d’utiliser, dans certains pays, les dissensions entre communautés et entre groupes ethniques à des fins de déstabilisation de la cohésion sociale et d’affaissement des Etats. Ainsi, les parties prenantes aux travaux demandent à la CEDEAO de maintenir la dynamique de la tenue biennale de ce forum. Il y a lieu aussi de mettre en place un mécanisme régional et d’accompagner la mise en place de mécanismes nationaux de suivi de la mise en application des recommandations du forum. Les participants demandent à cette organisation communautaire de soutenir les initiatives nationales et locales pour la promotion de l’éducation à la paix à travers le dialogue intra et inter religieux.

Valoriser les moyens endogènes de prévention et de gestion des conflits

Aux Etats membres, il leur est recommandé de renforcer les capacités des leaders religieux et communautaires dans la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent, tout en rendant efficace le fonctionnement des conseils interreligieux à l’échelle nationale, ou d’en créer là où il n’en existe pas. Il faut aussi assurer le fonctionnement efficace des plateformes nationales intra et inter religieuses de réseaux de jeunes œuvrant pour la paix, ou en créer là où il n’y en a pas. A l’endroit des communautés, il leur est suggéré de créer des espaces de dialogue en leur sein et entre elles, dans l’optique de promouvoir le vivre ensemble harmonieux et pacifique.

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How can different faiths work together for understanding and harmony?

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Il faut également valoriser les moyens endogènes de prévention, de gestion et de résolution des conflits, qui sont en cohérence avec les exigences de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. Pour leur part, les partenaires et la communauté internationale devraient soutenir l’action de la CEDEAO et des Etats membres en matière de prévention de l’extrémisme violent. Ils sont aussi sollicités à soutenir davantage les fonds régionaux et nationaux pour permettre à la CEDEAO et aux Etats de mieux promouvoir l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux.

Pourquoi faire de Lomé la capitale de la paix ?

En dehors de ces recommandations, les participants au forum ont résolu de faire de la ville de Lomé, la «capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance». Une résolution prise à la lumière du rôle clé que le Togo joue en matière de paix et de prévention des conflits dans la sous-région. Les participants estiment donc que le dialogue, la médiation et la tolérance sont des vecteurs ou mécanismes efficaces de promotion de la paix. Ils font observer que la médiation joue un rôle indispensable dans le règlement des conflits dans un monde en pleine mutation et se déclarent fermement attachés à la tolérance, qui joue un rôle primordial dans le développement et la préservation des relations de fraternité, amicales, de bon voisinage et de coexistence pacifique entre les peuples au détriment des idéologies bellicistes, de haine et d’extrémistes. Les participants notent surtout « avec satisfaction que la recherche de la paix constitue le fondement de la politique extérieure de la République togolaise », tout en « considérant l’engagement de Lomé pour une Afrique forte, décomplexée, unie, prospère et pacifique ». Ils ont, également, tenu compte de « l’hospitalité caractéristique de la ville de Lomé, riche de son ouverture aux différentes cultures africaines et d’ailleurs, et son positionnement historique comme lieu de négociation ayant abouti à la résolution de multiples conflits en Afrique ». Le forum a, « à l’esprit, les grandes conférences régionales et internationales que Lomé a abritées sur la paix et les problématiques sécuritaires », tout en « considérant la constance, la détermination et l’engagement proactif de Lomé pour la paix dans l’espace régional et interrégional aujourd’hui ». De même, le forum a accueilli « avec satisfaction la détermination de Lomé à continuer de jouer un rôle primordial au service de la paix en Afrique, non seulement en offrant son cadre pacifique aux grandes conférences de paix régionales et internationales, mais également en mettant son savoir-faire au service de la paix dans la région et sur le continent ». Autant d’arguments qui font de Lomé la « Capitale de la Paix, de la Médiation… ».

A la clôture, le ministre des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, a rappelé l’objectif de ce forum, celui de renforcer les mécanismes de dialogue au sein des différentes communautés, de cultiver la compréhension mutuelle, l’esprit de tolérance et la coexistence pacifique entre les religions, à travers l’éducation à la culture de la paix. Il a, de ce fait, invité les participants à être des porteurs de paix pour le continent africain. « Je voudrais insister sur la nécessité pour nous tous d’être des porteurs de la paix. Si nos cœurs ne sont pas en paix, si nos esprits ne sont pas en paix et si nos langues ne proclament pas le message de la paix, nous sommes disqualifiés pour parler de la paix dans nos communautés religieuses, dans nos quartiers, dans notre région et dans notre sous-région », a-t-il fait noter.