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Communiqué du Jour de la Terre- 22 avril 2020: Une planète Une santé; Réalisant la paix avec la Terre

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Un communiqué de Navdanya International pour la coalition planétaire*

La pandémie du virus Covid-19 Corona est un appel de mise en garde planétairede la Terre à l’humanité.

Cela nous rappelle que nous sommes unis avec la Terre, nous ne sommes pas séparés/ées d’elle, que nous ne sommes pas ses maîtres, ses propriétaires et conquistadors, ni que nous sommes supérieurs à d’autres espèces, à l’image de ce dogme anthropocentrique auquel on veut nous faire croire.

La pandémie nous rappelle que nous violons les droits de la Terre et de toutesses espèces pour notre compte et risque, et qu’il serait prudent que nous considérions les connaissances et le savoir ancestraux des peuples autochtones, gardiens de la Terreau cours des temps, dont le profond respect pour la Terre se base sur la conscience d’une interconnexion de toute la vie. Endommager une partie signifie endommager le tout.

Cette pandémie n’est pas un « désastre naturel », de même que la crise de l’extinction des espèces et les phénomènes climatiques extrêmes ne sont pas des « désastres naturels ». Les épidémies de maladies mergentes sont anthropogéniques – causées par les activités humaines.

La Terre est un réseau de vie interconnectée.

L’urgence sanitaire à laquelle nous sommes confrontés en tant que
communauté mondiale est en relation avec l’urgence sanitaire à laquelle est confrontée la Terre : sa constante dégradation, l’extinction et disparition des espèces et l’urgence climatique. Quand nous utilisons des poisons et des agrotoxiques, tels qu’insecticides et herbicides pour tuer insectes et plantes, selon le modèle industriel d’agriculture, nous produisons de la désertification, nous contaminons l’eau, le sol, l’air et nous détruisons la biodiversité. Les agrotoxiques mènent à leur extinction les espèces, y compris les agents pollinisateurs comme constaté avec la drastique diminution des abeilles. Quand nous utilisons des mines métallifères à ciel ouvert nous dépensons des millions de litres d’eau, eau essentielle pour la vie humaine et la nature. Quand nous pratiquons la fracture hydraulique ou « fracking », nous altérons la conformation géologique et augmentons le risque sismique. Quand nous brûlons le carbone fossile que la Terre a fossilisé pendant 600 millions d’années, nous violons les frontières planétaires. En industrialisant et globalisant nos systèmes alimentaires nous contribuons à hauteur de 50% pour ce qui est des gaz à effet de serre et le changement climatique en est la conséquence.

La science nous informe qu’au fur et à mesure que nous envahissons les écosystèmes forestiers, détruisons les habitats des espèces et manipulons les plantes et les animaux pour en tirer des bénéfices, nous créons les conditions en faveur de nouvelles épidémies de maladies. Dans les 50 dernières années, ont surgi jusqu’à 300 nouveaux agents pathogènes. Il est bien connu qu’autour de 70% de pathogènes humains, comprenant VIH, Ebola, MERS et SRAG sont apparus quand les écosystèmes furent perturbés et que les virus passèrent des animaux aux humains.

Quand les animaux sont entassés dans des fermes industrielles pour maximiser leur rapport, de nouvelles maladies comme la grippe porcine et la grippe aviaire surgissent et se propagent. L’agriculture industrielle intensive avec l’usage d’agrotoxiques et les systèmes alimentaires industriels, font naître des maladies chroniques non transmissibles telles que malformations, cancer, altérations endocriniennes, diabète, problèmes neurologiques et infertilité. Avec les infections de Covid-19, la morbidité augmente dramatiquement en lien avec ces conditions préexistantes.

Alors qu’elle affirme nourrir le monde, l’agriculture industrielle a engendré pour des millions d’êtres humains la faim et ce nombre ne cesse de croître avec le blocus mondial et la destruction des milieux de vie.

Notre santé et la santé de la planète ne font qu’un. Respecter les limites de la planète, des écosystèmes et l’intégrité des espèces, est vital pour protéger la planète et notre santé. Les solutions à apporter au changement climatique sont aussi des solutions pour éviter de nouvelles épidémies et maladies. Dans le débat concernant la question du changement climatique on ne peut éviter de considérer à quel point le modèle technologique et économique dominant, basé sur les combustibles fossiles, ne tient compte de la finitude des ressources de la Terre. Une économie mondiale basée sur le mythe de la croissance et l’appétit illimité pour les ressources de la Terre sont les racines de cette crise sanitaire et des futures crises.

La réponse holistique et intégrée à l’urgence sanitaire consiste à faire une transition à partir du paradigme de l’agriculture et du commerce globalisé intensif en combustibles fossiles et produits chimiques , avec sa lourde empreinte écologique, vers des systèmes écologiques locaux et biodiversifiés pour la production et la distribution des aliments, afin de prendre soin de la Terre et de prendre soin de nous-mêmes comme partie intégrante de la Terre.

Notre engagement du Jour de la Terre : Revenir à la Terre, dans nos pensées, dans notre vie.

Pendant la crise du Covid19 et y compris après le confinement, il est et sera indispensable que nous apprenions définitivement à sauver la Terre, ses systèmes climatiques, les droits et espaces écologiques des diverses espèces, et des diverses personnes- indigènes, jeunes, femmes, agriculteurs/trices, travailleurs/euses. Pour la Terre il n’y a pas d’espèces sacrifiables ou jetables. Nous appartenons tous à la Terre et formons part de la Terre.

Pour éviter de futures pandémies, des famines futures et un possible scénario de personnes sacrifiées, nous devons aller au-delà du système économique globalisé, industrialisé et compétitif, qui est en train de stimuler le changement climatique, poussant les espèces à leur extinction et propageant des maladies qui menacent la vie.

Au contraire un système basé sur la localisation, laisse de l’espace pour que prospèrent les diverse espèces, les diverses cultures et les diverses économies locales vivantes. Nous devons passer d’une économie de la cupidité et de la croissance illimitée, de la compétence et de la violence, qui nous ont conduits à une crise existentielle, à une « Economie du soin » – pour la Terre, pour toutes les personnes et pour toutes les espèces vivantes.

Nous devons réduire notre empreinte écologique, pour laisser une part juste à d’autres espèces, à tous les humains et générations futures. Nous devons abandonner l’idée de considérer les biens communs de la nature comme des « ressources », abandonner la vision utilitaire, coloniale, capitaliste et anthropocentrique qui nous a appris à nommer les biens de la nature : « ressources naturelles ». C’est seulement ainsi que nous pourrons réduire consciemment notre empreinte écologique : en agissant avec responsabilité comme les ancêtres du futur.

L’urgence sanitaire et le confinement, ont démontré que lorsqu’il y a une volonté politique, nous pouvons « déglobaliser ». Rendons permanente cette déglobalisation de l’économie et relocalisons la production en accord avec la philosophie de Gandhi du « Swadeshi »( basée sur des principes d’autogouvernement et d’autosuffisance). Comme le montre la pandémie, ce sont les communautés alimentaires locales qui peuvent donner et distribuer des aliments avec régularité, pendant que les chaînes alimentaires globalisées , dans certaines parties du monde, se sont écroulées mais aussi ont spéculé avec l’augmentation du prix des aliments.

Ainsi contrairement à ce que l’on nous fait croire, ce n’est pas la globalisation qui protège des famines, elle qui les produit et les aggrave, mais bien la souveraineté alimentaire des peuples qui permet aux personnes, au niveau communautaire d’avoir le droit de produire, de choisir et de consommer des aliments adaptés, sains et nutritifs en vertu d’accords et de prix justes pour la production et les échanges locaux.

L’esprit mécaniste qui domine nos sociétés, crée des bénéfices sociétaires et personnels. Les grandes sociétés et les multimillionnaires qui ont déclaré la guerre à la Terre et ont créé les principales crises du monde, se préparent maintenant à l’intensification de l’agriculture industrielle à travers la digitalisation et l’intelligence artificielle. Ils sont en train d’imaginer un futur pour l’agriculture sans agriculteurs, et un futur de faux aliments produits en laboratoires. Cela va approfondir la crise écologique, en détruisant la biodiversité et en majorant notre séparation de la Terre.

La nourriture est le lien avec la vie et vouloir faire la paix avec la Terre, cela commence par la nourriture. Nous revenons à la Terre quand nous prenons soin du sol et de la biodiversité. Souvenons- nous que nous sommes des humains parce que du sol (de l’« humus »). C’est seulement en travaillant de concert avec la Terre, cerveaux, cœurs, et mains créant à l’unisson, que nous pourrons la protéger et qu’elle pourra nous pourvoir nous et les autres espèces, d’aliments sains.

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Questions for this article:
 
What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

How can we work together to overcome this medical and economic crisis?

(. . . suite)

Comme notre expérience nous l’a prouvé, et en accord avec d’autres organisations et réseaux de conscientisation sur la Terre pour la Liberté des Semences et la Liberté des Aliments, les systèmes d’aliments organiques locaux et biodiversifiés régénèrent les sols, l’eau et la biodiversité, et fournissent des aliments sains pour toutes et tous et renforcent le système immunologique humain. La richesse de la biodiversité dans nos forêts, nos fermes, nos aliments et notre microbiote intestinal connectent la planète et ses diverses espèces, y compris les êtres humains. Ainsi la santé se transforme en fil conducteur, tout comme nous le montre aujourd’hui la maladie du coronavirus.

La guerre contre la Terre est une guerre contre l’avenir de l’humanité.

Toutes les urgences qui menacent la vie de notre temps prennent racine dans une vision mécaniste, militariste et patriarcale du monde, dans laquelle les humains sont séparés de la nature, sont les propriétaires d’une Terre où ils peuvent manipuler et contrôler d’autres espèces réduites à des objets liés à des bénéfices. Ce modèle économique voit dans les limites écologiques et éthiques des obstacles à éliminer pour garantir bénéfices et pouvoirs effrénés des grandes sociétés.

Les prédictions scientifiques indiquent que si nous n’arrêtons pas cette guerre anthropogénique contre la Terre et son espèce, nous détruirons sous peu les conditions favorables ayant permis aux humains d’évoluer et de survivre. La cupidité, l’arrogance et l’irresponsabilité humaines, nous conduisent vers la prochaine pandémie et finalement vers l’extinction.

La Terre reflète ce que nous sommes. Elle nous montre son interconnexion et nous appelle à commencer à reconnaître ses diverses intelligences vivantes : dans le réseau alimentaire du sol, dans les plantes et animaux et dans nos aliments. La Terre nous a envoyé cet invisible virus pour nous aider à faire le pas et à créer une nouvelle civilisation planétaire et écologique basée sur l’harmonie avec la nature ; à l’heure actuelle c’est un impératif pour notre survie.

Notre résolution

En signant ce manifeste nous nous engageons, comme coalition planétaire, à exercer pression et exhortation sur les autorités et représentants des gouvernements de chacun de nos pays, de chacune de nos villes et communautés, de chacun de nos villages, pour qu’ils abandonnent ce paradigme écocide qui actuellement régit nos modèles de productivité en faveur d’un paradigme dans lequel la responsabilité écologique et la justice économique soient fondamentales pour créer l’avenir heureux et la saine survie de l’humanité.

La véritable action pour le changement climatique signifie de laisser loin derrière, notre civilisation basée sur le pétrole et son extraction avaricieuse, et d’initier une nouvelle ère d’interconnexion et de protection de la Terre. Nous demandons l’appui concerté des communautés, territoires et nations qui placent l’écologie au centre d’un paradigme d’une nouvelle et juste économie de la protection et du soin de la Terre.

En ce Jour de la Terre, demandons des excuses pour le mal que nous avons causé à la Terre avec cette illusion de la séparation, créant des paradigmes violents et des outillages qui ont fait la guerre contre Elle. Sachons apprécier sa magnificence et sa beauté qui élèvent nos esprits et engageons- nous à faire la paix avec la Terre et toutes ses espèces en co-créant avec elle sur la base de ses lois de la vie.

La Terre nous a donné un clair message à travers la pandémie du Coronavirus. Il est de notre impératif moral de profiter de ce moment dans le temps pour faire une transition vers une civilisation écologique pour que nous semions les semences d’un futur commun pour l’humanité et tous les êtres.

Ensemble, nous nous élevons en tant qu’enfants de la Terre!

Un appel à l’action- une planète, Un salut

Il est l’heure d’abandonner nos systèmes économiques intensifs en ressources et bénéfices qui ont créé des ravages dans le monde, altérant les écosystèmes de la planète et excavant les systèmes de santé, justice et démocratie de la société.

La pandémie du coronavirus et en conséquence l’effondrement économique mondial, tout comme l’effondrement des vies et des moyens de subsistance de millions de personnes nous appellent à prendre des mesures urgentes.

Préparons-nous pour une récupération de l’après virus dans laquelle la santé et le bien être de tous les peuples et de la planète soient le centre de toutes les politiques soient le centre de toutes les politiques gouvernementales et institutionnelles, la construction de communautés et l’action civique.

Les actions pour semer les nouvelles semences d’une Démocratie de la Terre incluent :

> Promouvoir et protéger la richesse de la biodiversité dans nos forêts, nos fermes et nos aliments pour empêcher la destruction de la Terre et la sixième extinction de masse.

> Promouvoir les aliments locaux, biologiques et sains à travers des systèmes locaux biodiversifiés et des cultures et des économies de protection (marchés d’agriculteurs, bio-districts).

> Ne plus subventionner l’agriculture industrielle et les systèmes insalubres qui créent plus de maladies. Les subventions publiques doivent se réorienter vers des systèmes basés sur l’agroécologie et la conservation de la biodiversité, qui procurent des bénéfices pour la santé et protègent les biens communs.

< Mettre fin aux subventions et aux nouveaux investissements dans le secteur des combustibles fossiles, y compris les entrées agricoles basées sur des combustibles fossiles, comme s’agissant d’une vraie action climatique.

< Arrêter de favoriser la nourriture « poubelle » industrielle et les systèmes d’aliments insalubres, ultra dénoncés, basés sur des produits basiques toxiques et nutritionnellement creux.

< Mettre fin aux monocultures, à la manipulation génétique des plantes, et à l’élevage industriel d’animaux, qui développent une résistance aux antibiotiques et propagent des facteurs pathogènes.

< Empêcher la déforestation qui s’étend exponentiellement à travers les monocultures industrielles en faveur de Sociétés. Les forêts sont les poumons de la Terre.

< Pratiquer une agriculture durable basée sur l’intégration de la diversité des cultures, arbres et animaux.

< Sauver, cultiver et reproduire des variétés de semences traditionnelles pour sauvegarder la biodiversité. C’est nécessaire de les conserver non comme pièces de musée en banques de germoplasma mais comme banques de semences vivantes qui fonctionnent comme base d’un système de protection de la santé.

< Créer des zones, communautés, fermes, et systèmes alimentaires libres de poisons.

< Introduire des politiques pour évaluer les coûts des atteintes à la santé et à l’environnement causés par les produits chimiques et promouvoir le principe selon lequel « qui contamine, paie » !

< La santé doit être prioritaire sur les intérêts des entreprises qui utilisent des produits chimiques pour l’alimentation et l’agriculture. Le principe de précaution doit être promu.

< Transition de la globalisation à la localisation et rendre permanente la déglobalisation. Empêcher la prise de possession des Sociétés en ce qui concerne l’alimentation et la santé.

< Introduire des économies circulaires locales qui augmentent le bien être et la santé des personnes.

< Créer des Jardins d’Espoir, des Jardins de Santé, partout, – dans les communautés, les écoles, les prisons, les hôpitaux, à la ville, à la campagne.

< Abandonner la « croissance » et le PIB comme mesures de santé de l’économie. Le PIB se base sur l’extraction des ressources de la nature et la richesse de la société.

< Adopter le bien être des citoyens comme mesure de la santé de l’économie. Nous espérons que vous vous unirez à nous dans cette transformation pour l’espoir et la protection de la Terre.

Pour aider, utilisez ce lien et invitez vos amis et réseaux à agir.

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* La coalition planétaire comprend, entre autres, Navdanya International,  Naturaleza de Derecho, Health of Mother Earth Foundation, Ifoam, Regeneration International, Third World Network, International Forum on Globalization, Biovision, Sarvodaya Movement, SAM-Sahabat Alam Malaysia and CAP-Consumers Association of Penang, Council of Canadians, Initiative for Health and Equity, Diverse Women for Diversity, Isde-International Society of Doctors for the Environment, Terra de Direitos, Conamuri – Organización de Mujeres Campesinas e Indígenas, Acción Ecológica.  Des leaders renommés, des scientifiques et des écologistes se joignent également à l’appel, notamment Vandana Shiva, Nnimmo Bassey, Fernando Cabaleiro, Jerry Mander, Adolfo Perez Esquivel, Maude Barlow, André Leu, Hans R Herren, Satish Kumar.

Journée internationale de la paix: le PAYNCoP Gabon participe à la protection de l’environnement

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de Jerry Bibang

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la paix, célébrée cette année sous le thème : « Action climatique, action pour la paix », la Coordination Nationale du Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix (PAYNCoP GABON) a pris part, vendredi 20 septembre dernier, à l’opération de ramassage des déchets plastiques, organisée par le système des Nations Unies au Gabon.


Bautrin Ekouma, le Coordonnateur National du Payncop Gabon et d’autres volontaires au cours de l’activité

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Question for this article:

Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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En effet, conscient que l’urgence climatique mondiale menace la sécurité et la stabilité des peuples à travers le monde, le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Antonio Guteres, a invité les ‘”itoyens du monde” à prendre des mesures et mener des actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement. C’est suite à cet appel que le PAYNCoP Gabon s’est joint au système des Nations Unies pour une opération de ramassage des bouteilles plastiques.

Conduits par M. Keita Ohashi, le Représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la Population au Gabon (UNFPA), les bénévoles ont sillonné le carrefour “derrière la prison” en passant par “les trois quartiers” jusqu’à la plage du Lycée National Léon Mba. Environ, plus de 2000 bouteilles plastiques ont été collectées et seront remises à un jeune entrepreneur pour le recyclage.

Dans son mot de circonstance, M. Francis James, le Coordonnateur Résident du PNUD Gabon a encouragé les jeunes à s’approprier les questions des changements climatiques car c’est l’avenir de la jeunesse qui est menacée.

Cette opération a également enregistré la participation d’autres regroupements associatifs notamment le Mouvement Citoyen pour la Bonne Gouvernance au Gabon (MCB2G), l’alliance pour la justice climatique, section Gabon (PACJA GABON), Youth Students for Peace (YSP), la fédération pour la paix universelle (UPF), PlasMandji et bien d’autres

L’agroécologie et l’agriculture paysanne pour préserver la biodiversité

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Un article de AVSF, Agronomes & Vétérinaires Sans Frontières

Le 6 mai 2019, dans son rapport sur la biodiversité, l’IPBES [La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques] alertait sur la menace d’extinction de près de 1 million d’espèces animales et végétales à court terme. L’agriculture et l’élevage industriels sont en partie responsables de ce désastre. L’agroécologie et l’agriculture paysanne représentent une alternative urgente pour préserver la biodiversité.

En 2017, nous alertions lors de notre campagne de l’érosion inquiétante de la biodiversité agricole : 75% des variétés comestibles ont disparu en 100 ans (FAO). L’essentiel de l’alimentation humaine repose uniquement sur 12 espèces végétales et 14 espèces animales ! Au cours des 10 dernières années, au moins une race animale domestique a disparu chaque mois (et ses caractéristiques génétiques avec elle), et 20% des races bovines, caprines, porcines, équines et avicoles du monde risquent actuellement l’extinction. En cause: la promotion d’une agriculture productiviste à haut investissement de capital et d’intrants de synthèse, en recherche de très hauts rendements à court terme. Or l’agroécologie en conditions d’agricultures paysannes s’avère une solution : elle s’appuie sur la biodiversité agricole, la valorise tout en  la protégeant, et ce faisant contribue au maintien de de la biodiversité dans son ensemble.

La biodiversité agricole est une partie de la biodiversité qui, au travers de la production agricole, contribue à l’alimentation des populations de même qu’à la préservation des écosystèmes. Elle est particulièrement importante pour maintenir la productivité et la résilience des systèmes de culture et d’élevage dans des environnements précaires et vulnérables. C’est cette grande diversité d’espèces végétales et de races animales adaptées au milieu local qui garantit en effet la survie de nombre de paysans d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique Latine dans leurs fermes et sur leurs terroirs, même dans des conditions climatiques difficiles et sur des sols fragiles.

Dans les pays du Sud, les initiatives se multiplient depuis quelques années, pour revaloriser les espèces locales et préserver durablement la biodiversité agricole. Ces initiatives, souvent développées à l’échelle des exploitations familiales, ont mis en lumière la relation étroite qui existe entre sécurité alimentaire et biodiversité.
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What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace? 



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Deux projets qui préservent la biodiversité agricole

Au Nord d’Haïti, des petits producteurs transforment du cacao de qualité, issu de variétés anciennes, criollo et trinitario, typiques des Caraïbes. Réputées pour leur finesse et leurs arômes puissants, ces fèves sont principalement destinées à la chocolaterie haut de gamme, à l’instar du criollo qui ne représente que 5% de la production mondiale, et s’avère donc une variété recherchée. Bien que les chocolatiers soient fortement demandeurs, ces fèves étaient jusqu’à présent mal valorisées sur le marché mondial. Pourquoi ? Parce que ces fèves haïtiennes n’étaient pas fermentées, une étape primordiale qui libère les “précurseurs” d’arômes. AVSF a donc formé les producteurs des coopératives paysannes FECCANO aux techniques de fermentation de ces variétés anciennes. Plusieurs centres de fermentation, de collecte et de conditionnement ont été installés pour les producteurs des 8 coopératives. Un cacao aujourd’hui très fortement rémunéré sur les marchés bio, équitable et de qualité en Europe, au bénéfice tant des producteurs que de la biodiversité : cultivé au coeur de jardins boisés en association avec de nombreux bois d’ombrage et fruitiers et autres cultures, le cacao joue un rôle important non seulement dans la sécurité alimentaire, mais aussi pour le maintien de la fertilité et de la biodiversité en général.

Partout en Afrique de l’Ouest, l’élevage paysan est quant à lui caractérisé par la diversité de races de bétails qu’il valorise. Ces races ont su développer des capacités d’adaptation exceptionnelles qui ont valu leur durabilité, de même que des résistances à certaines maladies parasitaires, comme la trypanosomiase, transmise par la mouche tsé-tsé et endémique dans toute la région. Or de nos jours, cette durabilité est menacée par l’érosion inquiétante de la diversité des races locales, de plus en plus évincées par des races introduites pour leur plus forte productivité en lait et viande.

Au Sénégal, AVSF soutient des organisations d’éleveurs pour mieux valoriser le bétail ruminant endémique (la race Ndama par exemple) et démontrer sa compétitivité tant sur les marchés que pour la résilience des populations face à des chocs climatiques ou économiques. Race de petit format, possédant une bonne fécondité, sa vitesse de croissance et sa conformation satisfaisantes lui confèrent des qualités bouchères indéniables. Cette valorisation se fait à travers l’organisation de concours, d’expositions et de foires spécifiques à ces espèces et races.

À travers ses nombreux projets AVSF agit auprès des paysans du Sud depuis 40 ans pour préserver et reconquérir la biodiversité cultivée et animale et assurer ainsi leur sécurité alimentaire ainsi que celle des populations urbaines qu’ils nourrissent.

DÉCOUVRIR D’AUTRES ACTIONS TERRAINS

Lire notre dossier de fond

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)

Youth for climate : 130 scientifiques soutiennent la grève des jeunes pour le climat

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Un article de LCI

APPEL – 130 scientifiques travaillant dans le domaine du climat et de l’environement apportent leur soutien à la grève des jeunes pour le climat qui se tient vendredi 24 mai. Parmi eux Valérie Masson-Delmotte, Robert Vautard, ou encore Jean Jouzel.

Vendredi 24 mai, des jeunes du monde entier devraient de nouveau descendre dans les rues pour alerter sur le changement climatique, ils pourront compter sur le soutient de 130 scientifiques qui ont annoncé soutenir la grève des jeunes pour le climat. Le mouvement doit alerter sur “la fulgurance du changement climatique” et le non-respect des engagements pris, citant le cas de la France.

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Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

How can we ensure that science contributes to peace and sustainable development?

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“Nous, scientifiques dans le domaine du climat et de l’environnement, sommes solidaires des collégiens, lycéens et étudiants qui se mobilisent. Comment ne pas être inquiets du monde qui se prépare ?”, s’alarment les scientifiques, dont les climatologues Valérie Masson-Delmotte, Robert Vautard, Jean Jouzel, Gilles Ramstein, la paléoclimatologue Elsa Cortijo et d’autres chercheurs de l’Institut Pierre Simon Laplace (ISPL), de recherche en sciences de l’environnement.

“Depuis près de 30 ans, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) et de très nombreuses études scientifiques alertent sur la fulgurance du changement climatique (…), mais rien ne change”, constatent-ils. “Dans notre pays où l’accord de Paris a été signé, ce qui est hautement symbolique, les engagements pris ne sont pas respectés“, poursuivent-ils.

“Nous soutenons la mobilisation des jeunes générations, qui vont être confrontées demain à un monde rendu plus difficile à cause de l’inertie d’aujourd’hui”, indiquent les scientifiques, qui se disent “disponibles pour apporter (leur) expertise et (leurs) connaissances à cette mobilisation”. Jeudi, le site youthforclimate.fr, en plein scrutin européen, des appels à la grève étaient répertoriés dans plus de  2.260 villes réparties dans 90 pays, dont une centaine de villes en France.

En France, plus de 85 associations et syndicats ont rejoint l’appel à se mobiliser ce vendredi. Pour les salariés ne pouvant pas se joindre aux marches, le collectif “Citoyens pour le climat” suggère d’aller travailler avec un brassard pour soutenir les grévistes ou d’interpeller son employeur sur le réchauffement climatique et le déclin de la biodiversité. Le lendemain, d’autres marches à pied ou à vélo sont prévues dans 80 villes, essentiellement en France, mais pas à Paris.

France: Gilets Jaunes. Soixante Jours Qui Ont Tout Bousculé

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Un article de Pierre Duquesne avec Cécile Rousseau dans L’Humanité

Depuis le 17 novembre, les gilets jaunes ont remis sur le devant de la scène le monde populaire, révélé l’ampleur de la crise démocratique. Une mobilisation inédite qui a donné un coup d’arrêt au quinquennat d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron aime, décidément, les petits villages normands. Avant de débattre sept heures durant dans un gymnase du Grand-Bourgtheroulde, mardi, il avait fait une halte au Berd’huis, petite bourgade de l’Orne, en avril 2018, pour un rendez-vous avec Jean-Pierre Pernaut. Cela semble d’un autre temps. Un an après son élection, le président se sentait puissant. Aux syndicats qui luttaient contre la transformation de la SNCF, il prévenait qu’il irait « jusqu’au bout ». Aux étudiants et lycéens qui ferraillaient contre la logique de sélection de Parcoursup, il balançait qu’ils feraient mieux d’aller réviser. « Il n’y aura pas d’examen en chocolat dans la République », ajoutait-il, depuis une classe de CE2. Sans vergogne, il disait « merci » aux retraités de perdre des revenus du fait de la hausse de la CSG.

« Beaucoup de chemin a été parcouru mais il y a encore immensément à faire », disait-il alors. Les capitalistes ne pouvaient lui donner tort. Pour eux, le bilan était déjà amplement positif. L’ISF portant sur les placements financiers a été rayée d’un trait de plume. La flat tax, anglicisme utile pour masquer la fin de la progressivité de la fiscalité sur le capital, venait de passer comme une lettre à la poste. En 2019, le Cice gravé dans le marbre va rendre 40 milliards d’euros aux entreprises. Les difficultés ? Elles « ne m’arrêtent pas et, je ne suis pas naïf, je les avais même préméditées », déclarait, gonflé à bloc, le président des ultrariches. Il n’avait pas prémédité, visiblement, que la colère sociale jaillirait sur les ronds-points, que le cri d’une plus grande justice fiscale retentirait sous les fenêtres de l’Élysée, entièrement barricadé. Ni que cette contestation ruissellerait partout, sortant du lit habituel des défilés République-Nation, pour inonder les rues huppées de la capitale.

« C’est un moment central du quinquennat »

L’histoire dira quand le quinquennat d’Emmanuel Macron aura basculé réellement. Le 17 novembre ? Le 1er décembre, quand les émeutes enflammèrent les quartiers chics de l’Ouest parisien ? Ou le 10 décembre, lorsque, pour la première fois, Emmanuel Macron a reculé, après un exercice de contrition télévisé. « Le monarque a perdu de sa superbe », confiait à l’Humanité, ce soir-là, un gilet jaune de Montabon. Pour le président de la République, tout a changé lorsqu’il fut contraint de fuir sous les lazzis la préfecture incendiée du Puy-en-Velay, encore fumante. « C’est un moment central du quinquennat », confiera-t-il ce soir-là à des députés LaREM.

Plus rien, en effet, ne sera comme avant. Parce que l’on a vu surgir des visages, des figures jusqu’ici restées invisibles. Il fallait voir, sur les barrages ou dans les manifs, les gilets jaunes connectés sur les lives de BFMTV – ses cartons d’audience expliquant peut-être la position conciliante de cette chaîne au début du mouvement – pour comprendre la satisfaction des couches populaires et moyennes de se voir enfin représentées sur le petit écran. A refait surface tout un peuple que certains croyaient englouti pour toujours dans le « cauchemar pavillonnaire » (1), où un « prolétariat pacifié » aurait succombé au culte de la marchandise et de la propriété des zones périurbaines. Un « huis clos de l’ego » où l’on vivrait « ensemble séparé » dans une routine bien balisée, loin des manifs et des luttes collectives.

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What is the future of the Gilets Jaunes movement?

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Raté. Des milliers d’employés, d’ouvriers, de salariés ont fraternisé et manifesté pour la première fois. À l’image de Dimitri, menuisier de 31 ans, croisé samedi dernier sur les Champs-Élysées. « Je n’avais pas voté depuis Chirac et encore, parce que ma grand-mère m’y avait poussé ! Je ne m’intéressais pas à la politique mais j’ai participé dès le 1er acte des gilets jaunes parce que je ne peux plus continuer à vivre dans cette société inégalitaire. À Poissy, on s’est organisé en collectif, on fait des distributions de tracts dans la région pour éveiller les consciences. En manifestation, j’ai rencontré tous les métiers, des chômeurs, des brancardiers, des jeunes, des vieux… » Ce mouvement laissera des traces chez lui, et pas simplement parce qu’il a été violenté par la police, lors de l’acte IV. Cet habitant de Carrières-sous-Poissy (Yvelines), gagnant 1 700 euros par mois, en est sorti avec une blessure au genou, un téléphone cassé et la détermination qu’il ne lâcherait rien. « J’étais choqué, mais je suis passionné par ce mouvement, par cette volonté de trouver la bonne manière d’être juste. Comme Macron a déjà reculé sur la taxe carbone, il faut continuer. » Cette politisation expresse le pousse, aujourd’hui, à réclamer un changement de Constitution, estimant désormais que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne « va pas assez loin ».

Plus rien ne sera comme avant, car ce mouvement mêle les revendications sociales et démocratiques. Là encore, c’est du jamais-vu. Le mouvement n’est pas né dans une entreprise, soulignait, visiblement soulagé, le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux, le 12 décembre, lors d’une cérémonie à l’hôtel Georges V. « Et d’ailleurs, le siège du Medef, souvent la cible des manifestations de travailleurs, a été totalement épargné par les gilets jaunes », ajoutait-il, avant de remettre un prix à plusieurs PDG, dont ceux de la Française des Jeux, de Veolia, d’Atos (Thierry Breton) ainsi qu’à Frédéric Oudéa (Société générale) (2). Sauf que ce mouvement, s’il a effectivement débordé les grandes centrales syndicales, ne peut toutefois être détaché du monde du travail, confiait, au début du mouvement, Benoît Coquart, sociologue à l’Inra. « J’ai échangé avec une salariée d’Amazon, croisée sur un rond-point. Autour du brasero, elle racontait comment il est très difficile de se syndiquer, de porter des revendications, dans cette entreprise où il y a beaucoup d’intérimaires et de CDD. Ce qu’ils ne peuvent plus faire dans leur entreprise, ils peuvent le faire via ce type de mouvement qui, à première vue, se déroule hors du monde du travail », rapporte ce chercheur. « Macron on assurera l’intérim », pouvait-on lire sur un mur de Dijon, entre deux slogans demandant la démission du chef de l’État.

« Le premier mouvement social du nouvel âge global »

Quant aux concessions lâchées par Emmanuel Macron, le 10 décembre, elles n’ont pas ému le patron du Medef. « C’est vrai que 15 milliards d’euros, cela fait beaucoup. Mais si cela permet de retrouver la paix civile, cela vaut le coup », a-t-il déclaré, avant de citer Lénine : « Il faut toujours être un pas devant les masses. »

Plus rien ne sera comme avant, car, pour la première fois depuis longtemps, les classes dominantes ont eu peur devant ce « monstre qui a échappé à ses géniteurs », ces « factieux », « séditieux » (Christophe Castaner) ou face à cette « foule haineuse » (Emmanuel Macron). Mais la stratégie répressive (lire ci-contre) n’a pas suffi à éteindre les défilés qui ont continué entre Noël et le Nouvel An. « C’est peut-être le premier mouvement social du nouvel âge global, défini par Saskia Sassen. Cet âge où les États ont volontairement délégué certains de leurs pouvoirs à l’Union européenne ou à des agences administratives indépendantes, éloignant d’autant la décision du citoyen », analysait Danielle Tartakovsky, historienne et spécialiste des mouvements sociaux, aux Échos. Mais la grande force de ce mouvement, qui a fédéré sous l’accessoire protecteur du gilet jaune des individus aux visions politiques très larges, pourrait constituer sa faiblesse pour la suite. Et s’il porte pour l’instant des revendications égalitaires et plutôt progressistes, c’est encore loin des forces qui inscrivent leur pas dans la longue histoire du mouvement ouvrier. Reste à savoir aussi quels en seront les débouchés sur le terrain de la politique institutionnelle. Bref, tout reste à faire pour inscrire définitivement 2018 dans la lignée de 1995, 1968, 1936 et 1789, comme le clamait récemment une pancarte de gilets jaunes.

(1) Le Cauchemar pavillonnaire, Jean-Luc Debry, l’Échappée, 2014. (2) Challenges, 12 décembre 2018.

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)

Gilets Jaunes: la « contagion » a atteint 22 pays dans le Monde!! Le silence médiatique est assourdissant…

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Un article de Reveillez-vous

Les Médias français se gardent bien d’aborder ce sujet: le mouvement des « Gilets Jaunes » s’exporte partout dans le monde: en Europe, en Afrique, en Amérique, en Asie… Pour contrer (à mon petit niveau) ce silence médiatique, je vous propose donc un « tour du monde des Gilets Jaunes »…


Pic19-009 LAHORE: Dec19 Engineers protesting for their demand at irrigation office. ONLINE PHOTO by Malik Sajjad

A Taïwan, la Ligue pour la réforme fiscale et juridique (qui milite depuis décembre 2016 pour obtenir une justice fiscale), a organisé une marche de Gilets Jaunes le 19 décembre. A Taipei (capitale de Taïwan), plus de 10 000 manifestants ont répondu à l’appel
(Source: Taïwan News)

En Bulgarie, les manifestants antigouvernementaux ont commencé à porter des gilets jaunes dès le 16 novembre (Source: LCI)

Au Canada, les Gilets Jaunes de l’ Alberta et des provinces de la Saskatchewan protestent contre la taxe gouvernementale sur le carbone et contre la signature récente d’un pacte sur la migration (Source: CTV News)

En Croatie, le 15 décembre 2018, des Gilets Jaunes ont manifesté à Zagreb , Pula et Rijeka (Source: Index.hr)

En Égypte, un avocat a été arrêté pendant 15 jours après avoir publié une photo de lui-même vêtu d’un Gilet Jaune pour soutenir les manifestations en France (Source: Jerusalem Post). La vente de Gilets Jaunes a même été interdite en Egypte!! ( Source: The Guardian)

En Allemagne, les Gilets Jaunes manifestent devant la porte de Brandebourg et à Munich (Source: Spiegel)

En Hongrie, des milliers de Gilets Jaunes protestent contre le gouvernement Orban dans les rues de Budapest ( Source: Le Monde)

En Irak, le 5 décembre, des Gilets Jaunes ont manifesté à Bassorah pour obtenir davantage de possibilités d’emploi et de meilleurs services publics. Le gouvernement a tiré sur les manifestants à balles réelles (Source: NBC News)

En Israël, les incertitudes économiques et la corruption ont conduit à un rassemblement de Gilets Jaunes à Tel Aviv le 14 décembre (Source: Jerusalem Post)

En Italie, la manifestation des Gilets Jaunes a inspiré un mouvement pro-gouvernemental mais anti-Européen: « Nous sommes inspirés par les Gilets Jaunes français , mais nous sommes motivés par d’autres questions. Contrairement aux Français, nous soutenons notre gouvernement. Nous protestons contre l’Europe. Nous voulons que l’Europe n’interfère plus avec la politique italienne. » (Source: The Guardian)

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What is the future of the Gilets Jaunes movement?

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En Jordanie, des manifestants jordaniens critiquant la situation économique dans le pays ont commencé à endosser des Gilets Jaunes alors que les manifestations se propageaient à l’extérieur de la capitale (Source: The National)

Aux Pays-Bas, le 1er décembre, des Gilets Jaunes ont manifesté dans des villes néerlandaises. De nouvelles manifestations ont eu lieu le 8 décembre, au cours desquelles des manifestants pacifiques ont traversé Rotterdam ( Source: NL Times)

Au Pakistan, des centaines d’ingénieurs ont organisé une journée de protestation à Lahore avec des Gilets Jaunes (Source: Pakistan Today)

En Pologne, le 12 décembre, un groupe d’agriculteurs a bloqué l’autoroute A2
à 30 kilomètres de Varsovie, réclamant une indemnisation pour les porcs qu’ils étaient obligés d’abattre (en raison de la peste porcins africaine) et protestant contre l’importation de produits agricoles ukrainiens non étiquetés par rapport à leur pays d’origine. Le ministre de l’Agriculture, Jan Krzysztof Ardanowski, a rencontré les manifestants pour leur expliquer que le gouvernement allait satisfaire toutes leurs revendications ( Source: New York Times)

Au Portugal, le 21 décembre 2018, un rassemblement de Gilets Jaunes a été organisé sous le slogan « Vamos Parar Portugal », ce qui se traduit approximativement par « Arrêtons le Portugal » (Source: Euronews)

En Russie, le 23 décembre 2018, des manifestants portaient des Gilets Jaunes lors d’un rassemblement contre l’augmentation des frais de stationnement à Moscou (Source: Kommersant)

En Serbie, une organisation de défense des droits civils « Združena akcija Krov nad glavom » (traduction: action combinée, un toit sur la tête) a commencé à utiliser des Gilets Jaunes dans le cadre de ses manifestations pour s’opposer à l’expulsion d’un habitant du district de Mirijevo à Belgrade et pour faire preuve de solidarité et d’une cause commune avec le mouvement des Gilets Jaunes français (Source: N1 Info)

En Tunisie, un groupe dérivé, les Gilets Rouges , est apparu sur Facebook, appelant à des manifestations contre la situation économique du pays (Source: Independent)

Le symbole a également été utilisé par des manifestants au Royaume-Uni, en Suède et en Grèce (Source: BBC)

En Belgique, le mouvement « Gilets Jaunes » est très actif depuis 1 mois.
La police anti-émeute à Bruxelles a été la cible de billes de billard et de pavés le 30 novembre. Elle a riposté avec des canons à eau. 60 arrestations ont été effectuées pour trouble à l’ordre public (Source: Mercury News)

Plusieurs dépôts de pétrole ont été bloqués en Wallonie le 16 novembre 2018 ( Source: Le Monde). Certains Gilets Jaunes belges ont commencé à former un parti pour les élections fédérales belges prévues en 2019 sous le nom de « Mouvement citoyen belge » (Source: Le Soir)

Le 8 décembre, des manifestants réclamant la démission du Premier ministre Charles Michel ont tenté de franchir un barrage antiémeute, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants. Les manifestants ont jeté des pierres, des fusées éclairantes et d’autres objets sur la police, une centaine de manifestants ont été arrêtés (Source: Belfast Telegraph)

Les médias se gardent bien de parler de cette contagion mondiale du phénomène « Gilets Jaunes ». Il ne faudrait pas que ça motive encore plus les Gilets Jaunes Français!! Charge à nous de faire circuler ces informations

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)

France: Gilets Jaunes où la Démocratie est en Marche !

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Extraits de deux articles par Mauricio Alvarez dan Pressenza

Le mouvement des Gilets Jaunes prend de plus en plus d’ampleur. À quelques jours d’une quatrième grande journée de manifestation, prévue ce samedi 8 décembre 2018, les actions se multiplient partout sur le territoire français : des filtrages sur les routes, des blocages de stations-service, des opérations « péage gratuit », etc. Malgré les différentes tentatives du gouvernement pour criminaliser cette mobilisation citoyenne sans précédent, le mouvement est toujours approuvé par plus de 75% de la population française. Les lycéens et certains syndicats s’ajoutent peu à peu à la mobilisation, et l’éventualité d’une grève générale ou d’une possible révolution hante tous les esprits.


Texte panneau : “Baisse des taxes et impôts. On en peut plus ! L’État est un cancre pour la gestion de l’argent des français” (Image by Mauricio Alvarez)

Dans ce contexte particulier, nous souhaitons prendre un peu de recul pour tenter de comprendre l’impact de ce mouvement des Gilets Jaunes sur la Démocratie. La vraie. . . .

Dans la plupart des pays du monde, la forme de gouvernement la plus courante, c’est l’oligarchie, où le pouvoir est réservé à un petit groupe de personnes qui forment une classe dominante. En France, il existe un parcours académique tout tracé pour les futures élites. Celui-ci s’étend des lycées Henri IV et Louis Le Grand aux grandes écoles ENA et Sciences Po.

Le résultat de ce parcours en circuit fermé, c’est la profonde déconnexion entre les vies “dorées” des gouvernants et celles des citoyens qu’ils sont censés représenter.

L’influence du capitalisme sur la Démocratie

Depuis l’avènement du capitalisme au XVIIIème siècle, les gouvernements du monde entier ont étés confrontés à une forte influence des industriels et des détenteurs du capital dans leurs décisions politiques. À tel point qu’aujourd’hui, les pays sont gouvernés comme de véritables entreprises, où le volet social est de plus en plus considéré comme une « déformation » qu’il faut à tout prix éviter. La croissance, l’équilibre budgétaire, la dette, la fiscalité, etc. sont les points de référence pour concevoir des stratégies et des programmes politiques. L’humain et la nature sont donc relayés à une place secondaire. Ils sont devenus de simples variables d’ajustement.


Reprenons les mots d’Étienne Chouard, « Depuis 200 ans, l’élection permet aux riches d’acheter le pouvoir, (et donc de ne plus payer d’impôts, de mener durablement une politique de chômage, de bas salaires et de gros profits) et ils appellent ça le ‘gouvernement représentatif’ ». . . .

En Marche Arrière

[En France], Emmanuel Macron a été élu en 2017 pour incarner un changement positif, et cela avec un parti qui se plaçait en dehors des clivages partisans de “droite” ou de “gauche”. Pourtant, sa politique n’a fait qu’empirer la situation économique et sociale. . . .

Au niveau des mesures, celles-ci ne peuvent pas être plus impopulaires :

– La baisse des APL (Aide personnalisée au logement)
– La suppression des contrats aidés
– La vitesse abaissée à 80 km/h sur les routes secondaires
– La réforme de la SNCF
– Transformation de l’ISF en «impôt sur la fortune immobilière»

Ces différentes mesures ont peu à peu entamé la confiance des citoyens envers le gouvernement, mais la goutte qui fait déborder le vase c’est sans aucun doute le projet du gouvernement d’augmenter une fois de plus les taxes sur les carburants à partir de Janvier 2019. Cette mesure de trop est à l’origine d’un mouvement sans précédent dans l’histoire récente de la France : Les Gilets Jaunes . . . .

LES 6 ENSEIGNEMENTS POUR ENRICHIR NOTRE DÉMOCRATIE

1. Un gouvernement démocratique devrait être horizontal, non hiérarchisé

L’organisation des Gilets Jaunes est horizontale. Dès l’origine, les membres du mouvement, répartis sur tout le territoire, ont évité d’établir des rapports hiérarchiques. Ils ne parlent pas de chefs ou de représentants, et privilégient les porte-parole. Toute personne qui a essayé de s’autoproclamer « représentant des gilets jaunes », cherchant des bénéfices personnels (parfois politiques), a été rapidement rappelé à l’ordre. Pour eux, chaque citoyen a son mot à dire. Cette organisation permet d’éviter la formation d’élites, qui risqueraient à terme de tomber dans un processus d’embourgeoisement.

Cette horizontalité a été copieusement critiquée par de nombreuses structures traditionnelles (syndicats, médias, membres du gouvernement, etc.) qui estiment qu’aucun dialogue n’est possible sans têtes visibles ou représentants. Il y a un vrai malaise à faire face à une masse d’anonymes (le peuple) souhaitant faire respecter leurs droits.

Questions :
Un vrai gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple aurait-t-il besoin de représentativité ? Si la réponse est positive, comment faudrait-il élire les éventuels représentants du peuple ?

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What is the future of the Gilets Jaunes movement?

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2. Une démocratie devrait fonctionner de façon décentralisée et s’articuler autour de centres de décision de petite taille

Depuis le début du mouvement, les Gilets Jaunes se sont manifestés dans l’ensemble du territoire français. Organisés dans de petits groupements, ils décident, au fur et à mesure, et de façon autonome, des opérations à mettre en place localement : filtrages sur les routes, blocages des stations-service, opérations « péage gratuit », etc.

Ce mode d’organisation et de gouvernance a permis rapidement de recréer des liens, de renforcer la solidarité locale, et de nourrir l’engagement politique des citoyens sur tout le territoire.

Questions :
Quelle est l’échelle de référence de la démocratie ? Celle qui permettrait aux citoyens de se sentir acteurs et responsables du système ?

3. Dans une démocratie on devrait avoir la possibilité de révoquer le mandat d’un élu, si sa gestion est jugée non satisfaisante

Dans la rue et dans les médias, les Gilets Jaunes ne cessent de demander la démission immédiate du président de la République Emmanuel Macron. Insatisfaits et affectés directement par les mesures engagées depuis le début du quinquennat, ils souhaiteraient avoir la possibilité de révoquer son mandat à tout moment.

Certains considèrent qu’aucun pouvoir ne devrait rester longtemps dans les mêmes mains : ni parlementaire, ni gouvernemental, ni judiciaire, ni médiatique.

Questions :
Est-il nécessaire dans une démocratie d’avoir un président de la République ? Ou le rôle du premier ministre suffirait-il pour faire exécuter les lois et les décisions prises par le parlement et les élus locaux ? Quelles seraient les conditions pour révoquer le mandat d’un élu avant son terme ?

4. L’Exécutif ne doit pas être en charge à la fois de l’élaboration, du vote et de l’exécution des lois

Depuis les élections présidentielles et législatives, le parti LREM du président de la République a toujours disposé à l’Assemblée nationale d’une majorité absolue ou relative. Cela veut dire que les rôles législatifs et exécutifs sont concentrés. Nous sommes donc face à un pouvoir « absolu ».

Le ras-le-bol des Gilets Jaunes est dû en partie à la violence des mesures prises par le gouvernement dans un temps record. À des lois impopulaires, rédigées, votées et exécutées sans contrainte majeure, car l’opposition est sous représentée.

Idéalement, les pouvoirs doivent être séparés pour être affaiblis. Le pouvoir devrait travailler sous le contrôle permanent des citoyens qui sont toujours l’arbitre ultime. La confusion des pouvoirs, comme le pouvoir sans contrôle citoyen, rendent légitime l’insurrection populaire (*).

Question :
Comment pourrions-nous garantir la totale séparation des pouvoirs dans notre démocratie ?

5. Dans une démocratie on devrait utiliser un langage simple, compréhensible par tous

Les Gilets Jaunes, tout comme la plupart des citoyens, s’expriment de façon simple. Leurs paroles se trouvent bien loin des discours technocratiques des élites politiques.

Ces derniers jours dans la presse, la France assiste à un dialogue de sourds. À des cris de désespoir des personnes n’arrivant plus à joindre les deux bouts, les responsables politiques répondent avec des termes techniques tels que l’équilibre budgétaire ou la dette de l’État.

Rappelons l’importance de l’empathie, de la capacité à se mettre à la place de l’autre afin de créer des rapports et des dialogues constructifs. Les parties, ne se sentant pas écoutées et comprises, finissent par développer un climat de méfiance et de haine, qui aboutit souvent à des manifestations violentes. C’est effectivement ce qui se passe en ce moment en France. Le gouvernement répond aux demandes des citoyens avec des mesures hautement sécuritaires. De leur côté, les citoyens n’ayant pas d’autres moyens de se faire entendre, recourent à la violence.

Question :
Comment éviter le recours à la violence pour se faire entendre ?

6. L’information doit rester libre et indépendante

Le mouvement des Gilets Jaunes s’est créé et s’est développé grâce à Internet. Pour se faire entendre, s’organiser et se rassembler les citoyens se sont servis d’outils informatiques, qui leur permettent de garder la main sur l’information.

Face à une mobilisation d’une dimension sans précédent, les médias traditionnels se sont très rapidement emparés de ce sujet, devenant un relai clé pour informer l’ensemble de la population.

Les Gilets Jaunes, les citoyens non mobilisés, les forces économiques et politiques ont eu la possibilité de s’exprimer librement dans la radio, la télévision, la presse écrite, ou les médias sur Internet.

Dans une tendance mondiale vers la privatisation des médias où le contrôle de l’information est exercé par des forces économiques, l’État démocratique doit garantir l’existence de sources d’information à la fois indépendantes des pouvoirs politiques et indépendantes des forces économiques. Sont concernés par ce principe d’indépendance nécessaire, les journaux, la radio et la télévision, mais aussi les instituts de sondage et les instituts statistiques, ainsi que tout instrument existant ou à venir permettant la diffusion massive d’informations (*).

Question :
Comment l’État pourrait garantir des médias d’information libres, politiquement et économiquement ?

France: Marches pour le climat, on remet ça !

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Un article de La France Insoumise

Un mois après la première vague citoyenne pour le climat, ce sont à nouveau des dizaines de mobilisations qui ont été organisées ce samedi 13 octobre dans toute la France. Un nouvel acte réussi qui a réuni près de 100 000 personnes au total.

Dans de très nombreuses villes le nombre de participant·e·s était identique à celui de la dernière marche, preuve que ce mouvement citoyen ne faiblit pas, mais aussi que les revendications ont du mal à parvenir aux oreilles du président. En effet, le « Champion de la Terre » Emmanuel Macron semble déjà bien occupé à maintenir un gouvernement en pleine décomposition. Malheureusement, dans le même temps, il poursuit la mise en oeuvre de sa politique climaticide. A croire qu’il écoute bien plus les lobbies que le peuple ou même les expertes.

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Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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Car c’est dans la foulée du rapport alarmant du GIEC sur le réchauffement climatique qu’avaient lieu ces nouvelles marches. De nouvelles conclusions sans appel : atteindre l’objectif de ne pas dépasser 1,5°C de réchauffement nécessite un changement complet de mode de production et de consommation. Poursuivre les politiques actuelles nous emmènerait tout droit vers une crise climatique d’ampleur. Le message est donc clair : stop aux mesurettes, il est temps de passer aux actes forts et aux manifestations concrètes d’une véritable politique écologique. Pas dans 10 ans, pas dans 3 ans, mais maintenant ! Les catastrophes climatiques récurrentes, en France et ailleurs, en sont la preuve. C’est pourquoi les insoumis·es étaient encore venu·e·s en nombre lors des rassemblements pour demander la mise en oeuvre de la règle verte et de la planification écologique. Car s’ « il est encore temps » comme le voulait l’un des mots d’ordre de ces initiatives, la question est bien : jusqu’à quand ?

Cliquez ici pour des images de différentes marches pour le climat à Paris, Lille, Grenoble, Marseille et Strasbourg.

(Merci à Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)

France: Plusieurs milliers d’étudiants ont signé un manifeste dans lequel ils s’engagent à ne pas travailler pour des entreprises en désaccord avec leurs valeurs

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Un article par Clothilde Bru pour Konbini News

Face à la catastrophe environnementale et sociale vers laquelle nous courrons, nous, étudiants, sommes inquiets.

Nous pensons que dire collectivement les changements que nous voulons voir advenir est un premier pas. Il est grand temps de se réveiller ! Voici notre manifeste.

Pour un réveil écologique (@ReveilUn) 26 septembre 2018

“À quoi cela rime-t-il de se déplacer à vélo, quand on travaille pour une entreprise dont l’activité contribue à l’accélération du changement climatique ?” Au lendemain de la publication du rapport du GIEC, (le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) rappelant l’absolue nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, des milliers d’étudiants français ont décidé d’agir.

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( Clickez ici pour une version anglaise .)

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Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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Mis en ligne il y a moins d’un mois, leur Manifeste étudiant pour un réveil écologique a déjà récolté 11 800 signatures. Rejoints par des étudiants d’université, ce sont des élèves issus des meilleures écoles de France (HEC, écoles normales supérieures, Agro…) qui sont à l’origine de cette initiative, comme l’explique France inter.

Le texte part de cet implacable constat : “nos sociétés continuent leur trajectoire vers une catastrophe environnementale et humaine.” D’où la nécessité de changer de cap. Vite. Conscient de la force vive qu’ils représentent et de leur futur poids sur le marché du travail, ils ont donc décidé de s’engager :

“Au fur et à mesure que nous nous approchons de notre premier emploi, nous nous apercevons que le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incompatibles avec le fruit de nos réflexions et nous enferme dans des contradictions quotidiennes.”

Cela implique donc de choisir son employeur en fonction de son empreinte carbone : “Nous souhaitons profiter de la marge d’action dont nous bénéficions en tant qu’étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimerons en accord avec nos revendications exprimées dans ce manifeste.”

Le succès de ce texte est un véritable gage d’espoir alors que la situation est plus critique que jamais.

(Merci à Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)

En Amérique latine, l’agroécologie est une lutte profondément politique

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Un article par Florence Poznanski pour Articiulação Nacional de Agroecologia

L’agroécologie promeut un nouveau modèle de développement à partir des pratiques d’agricultures et d’utilisation du sol dans une perspective écologique et de bien commun centrée autour des savoirs et cultures traditionnelles et populaires. Au Brésil, l’articulation nationale d’agroecologie (l’ANA) réuni plusieurs centaines d’organisations d’agriculteurs, de femmes, d’artistes et de militants depuis plus de quinze ans. Tous les quatre ans elle organise la rencontre nationale d’agroecologie (la RNA) dans le but de renforcer ce réseau et partager les savoirs-faire. Sa quatrième édition s’est tenue entre les 31 mai et 3 juin dans la ville de Belo Horizonte (sud-est du pays) avec comme thème le lien entre la ville et la campagne pour la production d’une alimentation plus saine. Parmi les 2000 participants provenant des différentes régions du pays se trouvaient également une cinquantaine de personnes de 14 pays.

Martin Willaume, Paulo Petersen et Patrícia Candela Orozco. Photos par Lucas Bois

Les réseaux internationaux de l’agroécologie 

Le Comité catholique contre la faim et le développement (CCFD) faisait partie des participants qui ont fait le voyage. L’organisation française défend le droit à la terre sur tous les continents depuis plus de 50 ans. Sa présence se doit au partenariat de soutien institutionnel qui a été signé avec l’ANA en 2016 dans le cadre d’un programme mondial sur la transition écologique et la valorisation des savoirs des communautés traditionnelles. En Amérique latine, outre le Brésil, le CCFD accompagne des organisations dans 10 pays comme le Mexique, le Pérou, l’Equateur, Haïti.



“L’expérience latino-américaine nous intéresse beaucoup parce qu’elle développe une approche politique de l’agroécologie qui va bien au-delà de la seule question de l’agriculture. En plus du débat sur la production d’aliments biologique et la protection du sol, le mouvement parvient à relier d’autres axes centraux tels que le travail décent, l’égalité de genre ou la lutte pour la démocratie », explique Martin Willaume en charge des projets dans la région andine du CCFD. “Cette approche n’existe pas dans d’autres régions du monde, par exemple en Afrique où le mouvement travaille selon une ligne principalement technique. Nous sommes intéressés à comprendre comment se construit cette articulation pour amener ensuite l’expérience là-bas », ajoute-t-il.

Il fait état de plusieurs expériences agroécologiques sur le continent qui s’entrecroisent avec d’autres agendas politiques. En Bolivie, par exemple, l’agroécologie est devenu un axe central dans le processus de construction de l’autonomie locale des peuples autochtones, conformément à la législation de l’État plurinational. Au Pérou, les mouvements construisent l’agroécologie comme un moyen de lute contre l’exploitation minière, et en Colombie, le mouvement agroécologique associe dans la lutte les enjeux du processus de paix.



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(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole.)

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What is the relation between movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace? 



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Pour affronter les empires de l’agro-business,  il faut une union internationale

Paulo Petersen, membre du comité exécutif de l’ANA, explique en quoi ces alliances internationales sont importantes, surtout dans le contexte que connaît le Brésil actuellement.



“La nature même de l’agroécologie est transversale. Si l’on prend les 17 objectifs de développement durable [adoptés par les Nations Unies], on se rend compte que l’agroécologie en couvre la majorité: le climat, l’eau, la lutte pour l’égalité des genres, contre la pauvreté, contre la faim, le travail décent, etc.”, commente Peterson. En complétant la réflexion de Willaume sur la dimension politique de l’agroécologie, il souligne qu ‘«il n’est pas possible de penser l’agroécologie sans penser la défense de la démocratie. Nous parlons de processus qui ne correspondent pas à une logique de marché. L’agroécologie est liée au bien commun. C’est un défi global car les entreprises que nous combattons sont des empires mondiaux et la réponse consiste en plus d’autonomie, plus de souveraineté pour se rapprocher de la nature et créer de nouvelles relations sociales. “


Il explique que plusieurs organisations latino-américaines ont contacté l’ANA pour participer à la RNA et souligne également que ces échanges de connaissances sont importants pour permettre au mouvement de continuer à innover et s’enrichir de nouvelles idées.



Le Brésil a une force d’articulation pionnière sur le continent

Parmi les représentants latino-américains, se trouvait la Colombienne Patrícia Candela Orozco qui s’est rendue au Brésil pour connaître l’expérience de la RNA. Elle représente l’Instituto Mayor Campesino (IMCA), situé dans la région du Valle del Cauca, près de Cali. Une organisation qui  travaille depuis 57 ans avec les communautés paysannes et s’implique pour la promotion de la citoyenneté et de l’économie solidaire.



Pour elle, le Brésil est pionnier au niveau de l’agenda de l’agroécologie en Amérique latine. Elle remarque que les organisations du pays ont su construire une convergence des forces importante qui donne corps au mouvement et leur permet d’organiser un événement aussi important. Elle dit avoir aussi été très impressionnée par la méthodologie appelée «mystique», qui utilise les chants populaires, le théâtre et la poésie pour introduire ou contextualiser les échanges lors des réunions et permets aussi davantage d’interaction avec les participants. “Quand on arrive à atteindre le côté émotionnel des gens on donne un pouvoir beaucoup plus fort à nos messages, on ne reste pas que dans le rationnel. Si chacun ressent la nécessité de cette lutte depuis son fort l’intérieur, il peut transmettre ce message plus facilement au reste de la population », explique Candela Orozco.



La taille du réseau impliqué dans l’organisation de la RNA est un autre point qui a attiré son attention. En Colombie, l’IMCA a participé à la construction de la première rencontre nationale d’agriculteurs qui a eu lieu en 2017 à l’initiative de diverses organisations de la société civile. Patrícia décrit le défi qu’une telle initiative représente et affirme être très enthousiaste en découvrant de nouvelles perspectives d’action présentées par l’expérience brésilienne.

Après quatre jours d’ateliers, de séminaires et d’échanges, l’ANA a adopté une déclaration politique indiquant les principaux axes de lute du mouvement pour les prochaines années. La déclaration dénonce les violences du latifundium et du modèle de développement prédateur qui asservi les peuples à l’extraction des matières première la terre apauvrissant la terre et ceux qui en vivent. Elle réaffirme aussi sa conviction que l’agroécologie représente une alternative tangible et réelle à ce modèle capitaliste centré sur la vie, la nature et la dignité humaine.

(Merci a Kiki Chauvin, le reporter de CPNN pour cet article.)