L’Union africaine (UA) promeut de plus en plus une culture de paix sur le continent.
Comme décrit dans un nouveau livre de Kathryn Nash, l’UA a développé, depuis ses débuts au tournant du siècle, une politique de gestion des conflits qui n’était pas à la disposition de son prédécesseur, l’Organisation de l’unité africaine. Actuellement, l’UA déploie des moniteurs, autorise les opérations de soutien de la paix et s’engage activement à résoudre les conflits internes.
La 34e session du Sommet de l’Union africaine s’est terminée le 7 février 2021 avec le nouveau président, le président Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC), décrivant un programme ambitieux, y compris la lutte contre le changement climatique, l’accélération de l’intégration régionale, l’investissement dans le capital humain, la promotion de la culture africaine, l’autonomisation des femmes et des jeunes et l’accélération de la mise en place de la zone de libre-échange du continent africain (ZLECAf). L’une des priorités mentionnées par le président Tshisekedi est la campagne «Faire taire les armes», qui a été prolongée jusqu’en 2030, et se compose désormais d’une feuille de route et de mesures pratiques pour atteindre ses objectifs. Il y aura un examen périodique de la mise en œuvre tous les deux ans.
Dans le cadre de la campagne Youth Silencing the Guns, le Bureau de l’Envoyée de l’UA pour la Jeunesse, en collaboration avec des partenaires, a récemment accordé des subventions à quatre projets:
– Prix Silencing the Climate Crisis au projet Ibn El Bitar (Algérie)
– Prix de réduction de la violence sexiste au mouvement #ShutItAllDown (Namibie)
– Prix Silencing Corruption à la Citizens Gavel Foundation for Social Justice (Nigéria)
– Prix Silencing chômage des jeunes à Garden of Hope Foundation (Kenya)
Une autre initiative récente du Bureau de l’Envoyée de l’UA pour la Jeunesse, a été les réunions virtuelles de femmes militantes dans les cinq régions d’Afrique, qui ont abouti à un Manifeste des jeunes femmes africaines. Le Manifeste est un document complet traitant de tous les aspects de la culture de la paix.
La Zone de libre-échange du continent africain (ZLECAf), mentionnée comme une priorité pour l’UA, a commencé ses activités le 1er janvier 2021. Cela pourrait devenir une contribution importante à la culture de la paix sur le continent car elle pourrait transformer les conflits à travers le continent en réduisant les incitations à participer aux conflits par la création d’emplois. Elle a le potentiel de promouvoir l’égalité des femmes en Afrique, comme l’a déclaré le président sortant Cyril Ramaphosa lors du sommet de l’UA. Il a déclaré que les États rendraient compte chaque année des progrès accomplis dans le renforcement de la participation des femmes aux questions commerciales continentales. “Cela comprend des produits financiers sur mesure pour les femmes avec des moyens fiables pour économiser, accéder, transférer et emprunter des fonds.” Il a appelé à un “Forum pour la paix dirigé par des femmes auquel participeraient les chefs d’État et de gouvernement et pour mettre en œuvre les décisions de la paix. Aussi, le Conseil de sécurité et paix de l’UA doit institutionnaliser un Bureau de l’Envoyée spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité. »
Dans ses remarques au sommet de l’UA, le nouveau président Félix Tshisekedi a également confirmé la participation de l’UA à la 2e Biennale de Luanda sur la culture de la paix qui se tiendra en Angola en septembre 2021 (voir des nombreux articles à ce sujet dans CPNN). L’objectif stratégique de la Biennale est de promouvoir une Afrique pacifique et prospère à travers des actions dans la prévention des conflits sur la gestion des ressources naturelles nationales et transfrontalières sur le continent africain, ainsi que d’éduquer une génération de jeunes Africains comme agents de paix, de stabilité et de développement. Le thème de l’événement cette année sera: «Art, culture et patrimoine: des leviers pour construire l’Afrique que nous voulons».
Dans son analyse de l’Union africaine, Kathryn Nash Nash soutient que le développement de sa politique de gestion des conflits s’est largement déroulé dans le contexte africain et que la pression internationale n’a pas été un facteur déterminant de son évolution. Si l’UA poursuit son développement indépendant, elle a une chance d’échapper à la culture de la guerre imposée par les anciennes puissances coloniales et entretenue par l’exploitation économique de l’Afrique par les empires d’Europe, des États-Unis et de Chine. Le développement de la nouvelle zone de libre-échange continentale peut contribuer à protéger cette indépendance et rendre possible une Afrique en paix.
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