Le réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) a organisé, le week-end écoulé, à Oyem, “Un atelier consultatif sur la participation citoyenne et politique des jeunes au Gabon”. L’activité s’est déroulée à l’occasion de la commémoration de la Journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre de chaque année.
Après Franceville dans la province du Haut-Ogooué (Est Gabon), Oyem dans la province du Woleu-Ntem (Nord Gabon) a été la deuxième ville à abriter ces ateliers consultatifs qui s’inscrivent dans la cadre de l’initiative intitulée “Projet d’appui à la participation citoyenne et politique des jeunes au Gabon.”
L’activité a été rehaussée par la présence du Gouverneur de province, M. Jules NDJEKI, qui a officiellement lancé les travaux, en présence d’une cinquantaine de participants, issus des organisations de la société civile et des partis politiques (majorité et opposition).
L’initiative, soutenue par le Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) en partenariat avec l’UNESCO, a pour objectif d’encourager la participation citoyenne et politique des jeunes au Gabon, notamment avant-pendant et après les élections.
« À travers cet atelier, il s’agira de faire, dans un premier temps, un diagnostic sur la participation citoyenne et politique des jeunes afin d’identifier les défis et obstacles relatifs à cette participation. Ensuite, il reviendra aux participants de trouver des pistes de solution en faisant des recommandations dans le but d’améliorer la participation des jeunes en politique mais aussi dans les organisations de la société civile. L’objectif est de placer le jeune comme ACTEUR et non SPECTATEUR dans la vie de sa communauté et de notre pays » a expliqué Jerry Bibang, coordonnateur du projet.
Pour Rachel Oyane, Présidente du Conseil provincial de la jeunesse, « La tenue de cet atelier coïncidant avec la célébration de la journée internationale de la démocratie nous interpelle sur le fait que la démocratie n’est pas un processus achevé, mais plutôt une œuvre évolutive qui implique tous les acteurs de la société, notamment les organisations de la société civile qui ont, de plus en plus, un rôle important à jouer. C’est dans ce sens que nous saluons, une fois de plus, ce projet qui vient donner la parole aux jeunes afin de réfléchir sur les mécanismes et mesures qui peuvent améliorer notre participation citoyenne et politique »
Après ces ateliers de consultations, le PAYNCoP prévoit une campagne de plaidoyer auprès des autorités publiques ainsi qu’une sensibilisation sur la violence en période électorale et les discours de haine. Des formations et renforcement de capacités sont également prévus pour les jeunes engagés dans la vie politique ainsi que dans les associations.
Après cette étape, Port-Gentil et Libreville constituent les prochaines villes qui abriteront ces ateliers.
Nous n’aurons de cesse de le répéter, il faut lutter contre la corruption avant que la corruption ne lutte contre nous. Car ne pas agir c’est approuver et l’approuver revient à faire preuve de non-assistance à pays en danger. Et pendant que la corruption devient un mode de vie dans grande île, de plus en plus de personnes pointent du doigt le « Fihavanana ».
On vous explique …
Il s’agit d’un concept culturel malgache fondé sur l’entraide et la réciprocité des services rendus. Le « Fihavanana » tend vers une perspective harmonique ayant pour but de maintenir coûte que coûte la paix sociale en évitant ou en tranchant les désaccords familiaux, dans le voisinage ou à travers le pays.
Echec ou réussite, ici, le problème réside dans le fait que cette façon de penser collective se trouve à présent au service de la corruption, la plus abjecte manière d’en user. Si cette dernière se traduit dans le détournement d’un pouvoir délégué pour servir des intérêts personnels, elle a surtout lobotomisé les malgaches au prix d’une valeur commune. L’entraide est déviée vers des dessous de table ; des responsables officiels reçoivent une rétribution pour assouplir des démarches ou rendre favorables des demandes. Les pots de vin sont justifiés par la volonté de maintenir le « Fihavanana ». Il n’est même plus question d’éviter les désaccords, ils vont plutôt s’en servir pour faire du favoritisme, priorité aux connaissances dans le voisinage. Qui se soucient des compétences et des efforts ! Les postes et les places iront d’abord aux membres de la famille. C’est du « Fihavanana » népotiste. Certains vont jusqu’à falsifier des données pour favoriser leurs proches, risquer leur travail pour de la corruption. Mais ironiquement, vaut-il vraiment mieux perdre de l‘argent que perdre la familiarité comme dit le proverbe malgache ?
Il faut néanmoins admettre que le blâme ne devrait pas porter sur le « Fihavanana » mais dans l’usage que l’on en fait. Une culture de la paix ne peut pas être néfaste. Mais une lutte contre la corruption s’impose pour que le « Fihavanana » retrouve toute sa blancheur entachée car ils sont en train de corrompre une valeur nationale, une culture qui caractérise Madagascar. Et même si le pays a fait une avancée remarquable en passant de 149ème en 2020 à 147ème en 2021 sur l’Indice de Perception de la Corruption (IPC), la lutte devient même culturelle.
(Merci à Jay Ralitera d’avoir envoyé cet article à CPNN)
Un article de Violette Ralalatiana (avec deux phrases explicativesx par l’editeur CPNN en italique)
Les jeunes de Toamasina ont pris leur responsabilité face aux troubles qui menacent la sécurité.
Toamasina se trouve parmi les villes où règne le plus d’insécurité, dont les cambriolages et attaques à mains armées. Nombreux sont les quartiers qui ont subi ces troubles, notamment Ambalakisoa, Verrerie, Tanambao V, etc. Les habitants de ville de Tamatave vivent ainsi jour et nuit dans inquiétude.
Jeunes d’Ambalakisoa réunis lors du couvre-feu
Le gouverneur avec le chef de la police et de la gendarmerie ont alors fait appel aux chefs de Fonkontany (subdivision administrative de base malgache), pour se concerter à propos de la mise place d’un couvre- feu ou « andrimaso- pokonolona » dans chaque quartier afin d’assurer la paix des citoyens de la Ville. Après cela, les présidents de Fokontany ont réuni les résidents qui relèvent de leur ressort pour discuter de la faisabilité de ce couvre-feu. Il est vraiment important d’instaurer la paix pour le bien-être de tous et avoir l’assurance d’un développement durable. Il y a ce célèbre dicton qui dit « Il ne peut y avoir de développement durable sans paix et de paix sans développement durable ».
Ce sont les jeunes qui sont les plus participants aux couvre- feux. Force est de constater qu’ils sont conscients de la gravité des situations, la raison qui les pousse à s’impliquer à restaurer la sécurité humanitaire. Ce qui est une bonne chose pour la nation, car la population malgache constitue abondamment de jeunes, 62 %. Ils sont le levier de développement de notre pays. Comme l’ont fait ces jeunes, cessons maintenant de nous plaindre et passons à l’acte. Prenons notre part de responsabilité sur notre avenir pour que le développement de notre pays soit vraiment durable et que règne enfin la paix effective.
Les jeunes face aux troubles liés aux élections
Depuis fort longtemps, les jeunes sont souvent utilisés par des politiciens ou d’autres personnes qui veulent semer des grèves (comme la grève générale après les élections de 2002). Au lieu d’être des outils de conflit, essayons d’être des vecteurs de paix. La participation des jeunes à la consolidation des paix nous apporte la conservation, la promotion de la paix et la sécurité nationale.
Beaucoup sont les choses qui peuvent se présenter avant, durant et après l’élection. Et les jeunes sont très demandés. Selon des témoignages recueillis, il y a de plus en plus de jeunes conscients des conflits qui peuvent se présenter durant ces périodes. Alors ils évitent les disputes bien qu’ils soutiennent des partis politiques différents. Pour eux, ce sont les idées qui doivent se battre et non eux.
D’autres jeunes décident de ne soutenir aucun parti politique mais préfère s’adhérer dans une organisation qui œuvre pour l’élection comme le KMF/CNOE. Ils s’intègrent dans cette organisation afin qu’ils puissent apporter leurs contributions face à l’élection en sensibilisant les citoyens malagasy de voter, car c’est un droit et une obligation aussi. Et ils ont pour missions d’être des observateurs pour voir si des fraudes ont été commises et que l’élection se déroule comme il se doit.
C’est vraiment important tout cela, car il serait regrettable que des grèves, comme celle de janvier 2002, se reproduisent. Malgré notre diversité, conservons toujours la paix.
(Merci à Jay Ralitera d’avoir envoyé cet article à CPNN)
Un enfant de 6 ans, le corps sans vie et mutilé, a été retrouvé dans la commune de Berano à Amboasary le 4 mars 2022. Un autre âgé de 4 ans (Voir minutes 11-12 du rapport), mais avec un dénouement moins tragique, enlevé à Ambilobe, est localisée et retrouvé par les forces de l’ordre à Tuléar auprès de ses ravisseurs, le 21 juillet dernier. Le point commun entre ces deux enfants est que… ce sont des personnes atteintes d’albinisme.
L’albinisme est une maladie héréditaire congénitale, rare et non contagieuse, due par l’absence d’un pigment, touchant aussi bien les hommes que les femmes, quelle que soit leur origine. En vertu du droit international relatif aux droits humains, les personnes vivantes dans l’albinisme sont considérées comme des personnes handicapées.
Ces personnes subissent néanmoins un ostracisme. Ils font souvent l’objet de discriminations directes et indirectes, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et du travail. Les attaques contre les personnes atteintes d’albinisme peuvent varier d’une agression verbale à une agression physique de toute forme. Des croyances erronées et des superstitions mettent en danger leur vie et leur sécurité. L’attitude de la société à leurs égards n’évolue pas et ces personnes et leurs familles risquent encore d’être agressées. Et même si la Convention Internationale sur les Droits Civils et Politiques ratifié en 1976, stipule que chaque humain a le droit de vivre et que ce droit est protégé par la loi (Partie III, art. 6.1) et que quiconque a le droit à la liberté et à la sécurité (art. 9.1).
(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)
Question(s) related to this article:
How can we protect the human rights of persons with disabilities?
Mais le pire, c’est que nous sommes tous responsable de ces atrocités. Nous, leurs camarades de classe, nous les harcelons avec nos mots et nos gestes. Nous, collègue de travail, nous les dévalorisons compte tenu de leurs situations d’handicap même si cela ne définit guère leurs aptitudes. Nous, leur propre famille, nous avons honte de l’apparence de l’un des nôtre. Nous, membre de la société, nous restons muets face à ces injures et ces violences. Nous, les décideurs, nous ne faisons rien pour améliorer leurs conditions de vie en instaurant les soutiens adéquates. Nous sommes tous coupables parce que nous n’agissons pas convenablement.
Mais, heureusement, tous n’est pas perdu. Lutter contre les formes de violence, de discrimination et de stigmatisation envers les personnes atteintes d’albinisme est une évidence. En raison de leur situation alarmante, il est essentiel d’opérer certains changements pour qu’ils puissent jouir des mêmes droits que les autres. Le droit à l’égalité et à la non-discrimination ne signifie pas que tout le monde doit toujours être traité de la même manière ; des distinctions doivent parfois être faites. Ainsi, nous avons le devoir de sensibiliser la société sur le droit de ces personnes pour abolir la discrimination et la violence à leurs encontre.
A nous, personnes discriminants, ignorants, profiteurs, trafiqueurs, il n’est pas trop tard de devenir des agents de changement et de s’organiser pour les protéger en retour. A nous, alliés de la lutte contre la discrimination des personnes atteintes d’albinisme, la lutte ne fait que commencer !!! Sur ce, nous allons boucler cet article avec la citation de Mahatma Gandhi : « On ne peut jamais savoir quels seront les résultats de nos actes. Mais si nous ne faisons rien, nous n’obtiendrons aucun résultat. »
Bibliographie
AMNESTY INTERNATIONAL & OSISA. (2021). Promouvoir & protéger les droits fondamentaux des personnes atteintes d’albinisme : Manuel destiné aux institutions nationales des droits de l’Homme. Amnesty International Ltd.
AMNESTY INTERNATIONAL. (2016, mars 8). Action urgente : Malawi, danger pour les personnes albinos.
DIDR-OFPRA. (2018, Mai 14). Les personnes vivant dans l’albinisme. République Démocratique de Congo.
Le réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) a lancé, le mercredi 03 août, à Oyem, au nord du Gabon, le projet “Engagement des femmes pour la santé et la salubrité dans la province du Woleu-Ntem”. rganisé par l’Organisation Internationale des Jeunes Promoteurs de la Paix (OIJPP).
L’initiative soutenu par la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES) et la Mairie de la commune d’Oyem s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme de la CONFEJES intitulé Femme – Sport – Santé.
Elle a pour objectif général d’encourager les femmes à la pratique des activités physiques et sportives ainsi que la protection de l’environnement, selon Rachel Oyane, membre de l’équipe projet.
L’initiative qui cible 200 femmes dans la province du Woleu-Ntem repose sur trois principales activités, notamment une campagne de sensibilisation sur les bienfaits du sport chez la femme, une marche avec ramassage des déchets plastiques, une séance de fitness ainsi qu’un tournoi provincial féminin de football qui engagera les femmes de la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon, a indiqué Jerry Bibang, le coordonnateur du projet.
Après le lancement à Oyem, notre équipe sillonnera les communes de Mitzic, Minvoul et Bitam pour la mise en œuvre de ces différentes activités qui concernent prioritairement les femmes n’ayant pas une d’activité physique et sportive régulière, a expliqué Jimmy Thalès ONDO, membre de l’équipe projet également.
L’objectif est de les amener à comprendre les bienfaits du sport, notamment la lutte contre certaines maladies mais aussi la nécessité de garder leur environnement propre, d’où l’activité de marche et ramassage des déchets plastiques.
Pour la Mairie d’Oyem, représentée par le 4ème maire adjoint, Mme Angue Owono Françoise, l’initiative cadre avec la vision du conseil municipale de la commune d’Oyem qui est de faire de la capitale provinciale du Woleu-Ntem une ville belle et propre, conformément à la volonté des plus hautes autorités du pays. Ce projet constitue une véritable opportunité pour encourager les femmes à s’investir dans la lutte contre l’insalubrité et la pratique des activités physiques et sportives, au profit de notre bien-être. La mairie, sous le leadership du Maire Christian Abessolo Menguey, réfléchira comment poursuivre ces activités même au-delà du projet, a-t-elle indiqué.
Pour rappel, la mise en œuvre de ce projet fait suite à un appel à candidature, lancé par la CONFEJES à l’endroit des organisations publiques et de la société civile au niveau panafricain. Sur 79 candidatures, seulement 14 ont été sélectionnées. Le projet du PAYNCoP Gabon a été classé 4ème meilleur projet par un jury international.
«La 19e édition des Jeux méditerranéens mettra en relief le rôle du sport dans la promotion des droits de l’homme et de la culture de la paix»
Le Conseil national des droits de l’homme et le Centre de recherches anthropologiques, sociales et culturelles viennent de ratifier un mémorandum d’entente, dont le contenu porte sur le partenariat, l’échange des activités et la coopération dans le domaine de la recherche scientifique. Ce mémorandum constitue l’aboutissement de la rencontre ayant réuni dans la journée de mardi les participants à une journée d’étude axée sur «le renforcement des droits de l’homme à travers le sport et les idéaux olympiques, au service du développement et de la paix».
Simultanément, le Conseil national des droits de l’homme et le commissariat des Jeux méditerranéens ont tenu une rencontre dont les travaux ont été focalisés autour de «l’importance du sport dans la vulgarisation de la paix et des droits de l’homme».
Les intervenants ont été unanimes à souligner que «la 19e édition des Jeux méditerranéens mettra en relief le rôle du sport dans la promotion des droits de l’homme et de la culture de la paix».
Dans son intervention à l’occasion de cette rencontre organisée par le Conseil national des droits de l’homme et le commissariat des Jeux méditerranéens, la secrétaire générale du Comité d’organisation de cet événement, Nawel Benghaffour, a indiqué que «les 19es JM d’Oran mettront particulièrement en relief l’utilisation du sport comme outil de promotion des droits de l’homme et la consécration de la culture de la paix, du dialogue, de la réconciliation et du développement durable», soulignant qu’«en plus du programme sportif, l’édition d’Oran, qui débutera le 25 juin en cours, comprend d’autres activités à dimensions économiques, environnementales, récréatives et culturelles». «Elles mettent en valeur le patrimoine culturel d’Oran en particulier et l’Algérie en général», a expliqué l’intervenante.
Le président du Conseil national des droits de l’homme, Abdelmadjid Zaâlani, a, de son côté souligné que «le sport rassemble les gens, crée des amitiés et des connaissances et permet de réduire les conflits à travers le monde», tout en mettant en exergue l’importance de l’édition d’Oran et son rôle dans la réalisation de ces objectifs».
S’exprimant, lui aussi, à l’ouverture de la rencontre, le commissaire des Jeux méditerranéens d’Oran, Mohamed Aziz Derouaz, s’était penché «sur la relation entre le sport et les droits de l’homme», citant «le rôle du sport dans la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud, où les athlètes du monde ont boycotté la participation aux activités sportives initiées par ce régime». Il a également souligné que «le sport est un droit humain», relevant qu’«en Algérie le sport se pratique à tous les âges, par les hommes et les femmes sans distinction aucune et dans toutes les disciplines».
Cette rencontre a servi de tribune pour honorer d’anciens sportifs, comme la championne en escrime Zahra Kamir et Mustapha Doubala, l’ancien joueur de l’Équipe nationale de handball, ainsi que le club de sport amateur «El-Hikma» d’Oran de volley-ball assis pour les personnes aux besoins spécifiques.
Les travaux de cette journée d’études, domiciliée au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d’Oran (Crasc), a été rehaussée par la présence d’étudiants universitaires et de sportifs.
Des conférences ont été animées sur le rôle des valeurs olympiques dans la promotion des droits de l’homme, de la paix et la réalisation des objectifs de développement durable.
(Note de l’éditeur : il y a deux mois, CPNN a publié un article sur le lancement du projet “Les Jeunes Tisserands de la Paix” au Gabon, dans le cadre d’un projet dans les régions transfrontalières avec le Cameroun et le Tchad. Le projet est mis en œuvre par l’Unesco, en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC). Cet article fait le point sur l’initiative.)
Le réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, section Gabon (PAYNCoP Gabon) a récemment pris part à l’atelier de formation des formateurs dans le cadre du projet “Les Jeunes Tisserands de la Paix.” C’est la ville d’Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, au nord du pays, qui a abrité cet atelier de formation des formateurs du 30 mai au 04 juin 2022.
La rencontre qui a réuni une dizaine de participants, issus de l’administration publique, des organisations de la société civile et des experts des Nations-Unies a permis de renforcer les capacités des acteurs cibles sur des thèmes multiples et variés, notamment la culture de la paix, l’inclusion sociale, les Droits humains, les violences basées sur le genre (VBG), la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, la traite des personnes et le trafic des migrants …
Au-delà des connaissances théoriques, la formation a été l’occasion pour les participants de mieux s’outiller sur des aptitudes et compétences nécessaires à la formation des adultes.
« Au sortir de ces six jours d’intense travaux, nous sommes résolument aptes à nous déployer pour la formation des futurs tisserands de la paix » a déclaré Jerry Bibang, au nom des participants à la formation.
« Le Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCoP) en tant que partenaire de mise en œuvre de cette initiative se satisfait du début effectif de ces formations au Gabon et reste tout à fait optimiste pour la suite des activités » a-t-il ajouté.
Le projet “Les Jeunes, Tisserands de la Paix” dans les régions transfrontalières du Gabon, Cameroun et Tchad vise essentiellement de former et déployer 1800 jeunes pour la promotion de la culture de la paix dans les trois pays concernés, notamment dans les villes frontalières de ces trois pays.
Au Gabon, c’est 250 jeunes qui sont concernés dans la province du Woleu-Ntem, notamment à Oyem, Bitam, Meyo-Kye et Minvoul.
En marge du déploiement des jeunes pour la promotion de la culture de la paix, le projet prévoit également la création et l’appui d’une dizaine d’entreprise sociale à base communautaire afin d’aider les jeunes à s’autonomiser financièrement et de lutter contre le chômage qui constitue une véritable menace à la paix.
Après le Cameroun et le Tchad, le Gabon a lancé hier, jeudi 31 mars, le projet “Les Jeunes, Tisserands de la Paix dans les Régions Trans-frontalieres du Tchad Cameroun et Gabon” à travers une réunion d’information et d’orientation des partis prenantes au projet.
L’équipe du projet avec les membres du PAYNCoP
C’est l’hôtel de ville de la commune d’Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, au Nord du pays, qui a abrité la cérémonie de lancement du projet.
Cette rencontre, présidée par le Gouverneur de province, a permis à l’Unité de Gestion du Projet de présenter les différentes articulations de l’initiative qui concerne prioritairement les jeunes hommes et femmes (18-35 ans).
Ainsi, au Gabon, notamment dans les localités d’Oyem, Minvoul, Bitam et Meyo – Kye, le projet vise essentiellement à identifier, former et rendre opérationnel 250 jeunes qui deviendront des tisserands de la paix dans leurs communautés respectives.
Par ailleurs, près de 60 jeunes porteurs de projets d’entreprises sociales à base communautaires seront formés et soutenus afin de lancer leurs initiatives.
Ce travail sera mis en œuvre par plusieurs acteurs dont le Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCOP) et coordonner par le Système des Nations unies au Gabon, avec notamment L’UNESCO et l’ONUDC comme agence lead.
« Le projet vient à point nommé car il donne la possibilité aux jeunes de contribuer significativement à la prévention de la violence et la consolidation de la paix dans notre pays, conformément à la résolution 2250 du Conseil de sécurité de l’Onu qui recommande aux Etats d’associer les jeunes en tant qu’acteur dans les questions de paix et sécurité » a expliqué Jerry Bibang, le Secrétaire permanent du PAYNCoP.
« Il s’agira, par ailleurs, d’une réelle opportunité qui permettra aux jeunes femmes et hommes de se lancer dans des initiatives génératrices de revenus afin de contribuer, un tant soi peu, à leur autonomisation économique et lutter contre le chômage des jeunes, sans cesse grandissant dans notre pays » a-t-il ajouté.
La cérémonie de lancement du projet a vu la participation de la Coordinatrice résidente du système des Nations unies au Gabon, du Représentant de l’UNESCO, du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), de l’Office des Nations Unies pour la Drogue et le Crime (ONUDC), du représentant du Gouvernement et plusieurs organisations de la société civile.
Le Gabon a présenté officiellement sa candidate au concours ambassadrice internationale de la paix, organisé par l’Organisation Internationale des Jeunes Promoteurs de la Paix (OIJPP).
C’est le siège du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) qui a servi de cadre à cette cérémonie, rehaussée par la présence des représentants de plusieurs organisations des Nations unies, notamment l’UNESCO, l’UNFPA, l’UNOCA et la Coordination du Système des Nations unies au Gabon.
Le concours ambassadrice internationale de la paix est une initiative qui promeut l’excellence du leadership féminin pour faire pérenniser la paix entre les peuples et dans le monde. Elle a pour objectif de promouvoir l’implication de la femme dans les processus de paix et de la cohésion nationale et internationale pour la mise en œuvre effective des résolutions 1325 (femmes, paix et sécurité) et 2250 (jeunes, paix et sécurité) du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
L’évènement réunira, le mois prochain au Niger, 24 candidates qui représenteront leurs pays respectifs afin de remporter la couronne finale. Chacune des candidates devrait présenter et défendre, devant un jury international, un projet qui impactera positivement les femmes sur les questions de paix et sécurité dans sa communauté.
Après les phases préliminaires, ponctuées de formations et pré-évaluations des candidates, c’est Mme Tamara Moutotekema Boussamba, jeune entrepreneure, qui représentera le Gabon au cours de cette rencontre panafricaine, dédiée à la culture de la paix.
« Nous sollicitons l’appui des différents acteurs (gouvernement, partenaires au développement, secteur privé) afin de nous aider à mieux accompagner la délégation gabonaise qui devra prendre part à cette rencontre. En marge du concours, il y’a également un sommet international au cours duquel la jeunesse gabonaise devrait apporter sa contribution » a expliqué Jerry Bibang, le Secrétaire Permanent du réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (PAYNCoP).
Il y a quelques mois, à l’occasion du Sommet Afrique France qui se tenait à Montpellier, la nécessité d’entrer dans une phase de coopération réelle avec les habitants a été enfin évoquée dans un cadre officiel et médiatisé, y compris par le Président Macron, qui a assuré que c’était le cap engagé par la France.
Il est urgent de saisir cette occasion pour faire progresser le projet pacifique : la coopération a besoin d’un objectif commun, et quel enjeu plus évident alors que celui de la Paix ?
En tant qu’enseignante française travaillant avec un collègue de la commune de Tessalit, j’aimerai partager notre expérience afin de démontrer que la coopération n’est pas seulement urgente mais qu’elle est surtout possible y compris dans des zones qui parce qu’elles sont déclarées rouges, se voient désertées par les ONG Internationales institutionnalisées et la plupart des journalistes.
Tessalit se trouve dans la région de Kidal, au nord du Mali. La France est très présente sur place, que se soit avec la force Barkhane, ou au sein de la Minusma, dont les campements sont répartis dans le Nord, le plus souvent assez près des communes, ce qui n’est pas toujours un facteur de protection des civils.
Il ne s’agit pas de mettre en doute l’intégrité des casques bleus mais de nous interroger sur leur capacité d’action sur le terrain sans une coopération internationale claire avec les populations sur place, dont on sait qu’elles sont tout simplement les premières victimes du conflit, conflit dont il serait d’ailleurs temps qu’il soit décrit clairement.
Quelque soit la complexité de la situation, il est important de dire que les populations aussi abandonnées soient-elles par les gouvernements successifs du pays, prennent leur destin en main. Elles le font dans la mesure des conditions matérielles très réduites qui sont les leurs, avec courage et intelligence mais sans notre soutien. La France ne l’ignore pas, qui trouve des collaborateurs efficaces sur place, quand il s’agit de combattre un ennemi pour le moment commun.
En décembre 2018, sur une sorte de coup de tête collectif optimiste, nous avons eu l’idée, avec mes camarades de Tessalit, d’organiser une rencontre entre un groupe de jeunes de mon collège en France et un groupe du même âge, accompagné d’un des rares enseignants d’état présents à Tessalit. (Voir l’article de CPNN de 19 octobre, 2021.) Par chance, mon Chef d’établissement, très sensible à la situation du Sahel, a partagé notre enthousiasme, et a fait installer une web cam et un micro dans ma salle de classe. Avec l’aide de la CPE, nous avons réuni un groupe d’élèves très motivés. De son côté, mon camarade Bakrene Ag Sidimohamed, a convaincu le chef du camp de la Minusma, situé à quelques kilomètres de la ville, d’accueillir le groupe de jeunes, afin qu’ils puissent accéder à une connexion internet et à du matériel permettant l’échange. Et l’aventure a commencé ! D’abord sous la forme de ces échanges réguliers, puis à travers des projets pédagogiques communs, plus ciblés.
L’objet n’est pas de décrire longuement ici notre travail. Ce qui me semble important, c’est d’apporter par notre témoignage, un exemple de ce que cette belle idée de coopération peut produire de miraculeux : c’est après coup, que nous avons pris conscience de ce que nous avions réussi à faire avec des moyens simples, évidents, en conjuguant les efforts, les compétences, les possibilités matérielles des uns et des autres, en France comme au Mali. Les projets qui ont suivis prouvent que la volonté mutuelle est l’ingrédient essentiel d’une coopération, puisque nous les avons réalisés contre vents et marées, et on peut le dire, sans aucun soutien matériel, si ce n’est la mise à disposition de la connexion internet par nos établissements respectifs (mon lycée en France, la Minusma à Tessalit) (pour une description plus précise du projet, cf article 2R3S)
En accueillant les élèves, la Minusma a rempli l’une de ses missions en faveur de la Paix. Les conséquences positives de ce projet en cours sont innombrables mais notre satisfaction se porte surtout sur l’élan de curiosité bienveillante qu’il a provoqué chez les jeunes.
Nous aimerions que cela continue.
Mais la situation en matière éducative de Tessalit est à l’image de ce qui se passe dans la région de Kidal, au Nord du Mali, et bien au-delà, sur une bonne partie de la bande saharo Sahélienne : les écoles publiques n’existent quasiment pas, si ce n’est parfois sur le papier : pas d’enseignants, pas de matériel ou si peu que cela revient à zéro, comme peut en témoigner Issouf Maïga, mon collègue de Tessalit, qui est à peu près seul avec ses plus de 350 élèves, lesquels bien sûr finissent par ne plus venir, si ce n’est pour des projets spécifiques, comme ceux que nous tentons de monter ensemble.
Depuis que j’ai commencé à travailler avec des enseignants et des volontaires de la région de Kidal, je suis touchée par l’engagement incroyable de toute une partie de la population pour faire avancer la cause de l’école. Un peu partout les habitants construisent tant bien que mal des salles de classes, qui ne sont parfois qu’un toit d’herbes sèches pour réunir les enfants à l’ombre. Ils se cotisent pour payer un enseignant qui acceptera cette tâche difficile et dangereuse, qu’il devra affronter la plupart du temps avec un matériel et dans des conditions désastreuses.
L’argument qui consiste à invoquer la dangerosité de la région pour y laisser toute cette jeunesse à l’abandon n’est pas recevable. Il est absolument possible d’aider cette population à sortir de la crise par sa propre force, les associations et ong locales présentes sur place font largement le travail des grands organismes qui ont désertés la région : se sont les intermédiaires naturels des projets de coopération, ceux sur lesquels il est possible de s’appuyer. En s’engageant pour l’éducation de ses enfants, la population de la région montre largement son besoin de Paix. Ils ne veulent plus voir leurs enfants partir faire la guerre.
On peut se demander sincèrement pourquoi depuis tant d’année, la Communauté Internationale n’a pas réussi à faire pression sur les gouvernements pour que l’éducation au Nord soit une priorité.
On peut aussi se demander comment il est possible que malgré la multitude d’appel à l’aide, de demande de subvention, de transport de matériel, rien ne se passe, alors même que nous apportons les gages d’un travail sérieux. La plupart du temps, c’est l’incertitude de la viabilité du projet qui est invoquée pour justifier du refus. Mais l’incertitude ne tient qu’à une série de préjugés sur la capacité et la volonté des habitants. Nous jugeons peut-être à l’avance, à l’aune des multiples scandales qui entachent notre propre industrie humanitaire. Pourtant il s’agit ici, d’hommes et de femmes qui veulent assurer un avenir à leurs enfants et par dessus tout, il faut le dire, c’est une chose qui revient souvent, dans les échanges auxquels j’assiste : un avenir de Paix.
L’absence d’éducation est un argument d’asservissement. Concrètement, le travail des enfants, notamment dans l’extraction de l’or, est une des conséquences immédiates de l’absence d’écoles. On peut alors se demander si réellement, l’éducation est une priorité logique, puisqu’il n’est plus nécessaire de démontrer ce que le travail des enfants apporte au système en terme de coût très bas des salaires et donc des marchandises.
Cette situation scandaleuse n’est pas récente ni unique.
Les écoles dans le Nord sont fermées depuis 2012, mais la réalité de la région est celle d’un abandon général, et ce qui tient malgré tout, est essentiellement le fruit d’une volonté collective. La communauté internationale n’a pas besoin de chercher midi à quatorze heure éternellement : au Mali, comme au Niger, il y a des jeunes hommes et femmes, qui souvent ont été entravés au beau milieu de leurs propres études par le conflit, et luttent aujourd’hui pour l’éducation de leurs cadets. Il faut simplement s’appuyer sur eux, soutenir les projets qui existent, avec confiance.
Des exemples très concrets à mettre sur la table, nous n’en manquons pas, et au delà des écoles fermées des communes importantes, se pose la question des enfants des populations nomades, une grande partie des habitants de la région, contraints de se sédentariser pour trouver un peu de sécurité. Pouvons nous réellement accepter que ces enfants soient privés d’école, alors même que nous avons signé la Déclaration Universelle des Droits de l’Enfant et que nous parlons de Paix ?
Puisqu’il y a des projets sur place, pourquoi ne pas travailler avec ceux qui les portent ? La question n’est pas d’envoyer des manuels ou des pupitres de temps en temps, mais surtout d’apporter un soutien ciblé à chaque projet, en s’appuyant sur les associations locales et les chefs de communautés. Nous devons accepter un fonctionnement différent du notre dans la gestion du collectif et aider ces peuples nomades dont la liberté semble inacceptable aux yeux des puissants, à former leurs enfants au monde actuel. Sans l’enseignement des langues vernaculaires et des langues véhiculaires, des mathématiques et de la culture, comment imaginer pour ces hommes et femmes de demain, qu’ils pourront aller se former dans les écoles et université, pour revenir, médecin, ingénieur, enseignant, construire la Paix qu’ils appellent de leurs vœux ? Et qui formera sur place les artisans de demain, alors que les familles peinent à se nourrir ? Il faut aider les professionnels sur place à transmettre leurs compétences.
La communauté internationale, les bailleurs, doivent accorder leur confiance sans chercher à reproduire un modèle scolaire occidental qui n’est pas toujours adapté et partir du postulat que les mères et les pères du Sahel souhaitent autant que nous le meilleur pour leurs enfants. Simplement.
Nous avons récemment été touchés par la tribune cosignée par plus de 30 élu(e)s de collectivités française et publiée par Cité Unie France. Tout comme nous ils appellent à une consolidation des liens avec les représentants de la population dans la région. Ces appels démultipliés seront-ils entendus, à l’heure où beaucoup trop de dirigeants sont tentés par les armes ? Pour ma part, je garde l’espoir, portée par le courage de mes amis, et j’espère que mon appel en faveur des écoles sera entendu.
Avec l’Association franco-malienne Tazunt, pour laquelle je m’exprime, nous pouvons faire des propositions très concrètes et sérieuses pour apporter un soutien réel en matière éducative, et nous serons heureux de répondre à vos remarques. Le cri d’appel de la population d’Intescheq doit être entendu, nous le mettons en pièce jointe. Nous ne pouvons plus laisser ces enfants sans aide, la situation devient chaque jour plus critique.