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Côte d’Ivoire/ Des clubs de paix et de non-violence installés dans les Universités et grandes écoles

EDUCATION POUR LA PAIX

Un article de abidjan.net

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bakayoko Ly Ramata a procédé, jeudi [19 mai] à Yamoussoukro, à l’investiture des clubs de paix et de non-violence des Universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire avec pour objectif la pacification de l’espace universitaire.

abidjan

La cérémonie d’investiture a eu lieu à l’institut national polytechnique de Yamoussoukro à l’occasion du lancement des activités de renforcement des capacités des clubs de paix et de non-violence des Universités et grandes écoles de Côte d’Ivoire en présence du ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de l’Indemnisation des Victimes, Pr Mariatou Koné et de la Représentante du Secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Aichatou Mindaoudou.

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Question related to this article:


University campus peace centers, What is happening on your campus?

Il s’agit de sept clubs issus des universités Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Nangui Abrogoua d’Abidjan, Alassane Ouattara de Bouaké, Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo, Lorougnon Guédé de Daloa et les grandes écoles publiques l’ENS d’Abidjan et, INP-HB de Yamoussoukro.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a salué les étudiants pour leur adhésion massive à la cause de la paix avant de les mettre en mission en tant qu’ambassadeurs de paix pour s’attaquer aux barrières de la violence, de l’intolérance et du fanatisme.

« Je vous exhorte à poser sur le campus des actes de non-violence, c’est à ce prix que l’activité académique pourra se dérouler dans un climat apaisé et que les Universités ivoiriennes pourront se hisser au niveau des meilleures Universités du monde et contribuer à l’émergence de la Côte d’Ivoire » a conseillé Mme Ly Ramata Bakayoko.

La campagne de sensibilisation de proximité sur la culture de la paix avec les étudiants a été lancée conjointement en 2015 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l’ONUCI. Elle offre un cadre d’échange d’expériences et d’acquisition de techniques qui permettront aux membres de mieux jouer leur rôle en appui aux efforts de pacification de l’espace universitaire conformément à l’esprit de la Charte de non-violence qui porte le nom du professeur émérite Alassane Salif N’Diaye.

Concertation sous-régionale sur le programme “Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale”

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article par M. Franck Carel Nkaya, UNESCO

Dans le cadre de la sensibilisation de ses partenaires sur les nouveaux défis de la région Afrique centrale, le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale [Yaoundé, Cameroun] a organisé, du 20 au 22 avril 2016 , une rencontre d’échanges et de réflexion participative sur « Contributions de l’UNESCO et de ses partenaires aux efforts des Etats de la CEEAC pour l’implication des jeunes dans la consolidation de la paix et la réalisation des Objectifs de Développement Durable en vue d’une émergence durable en Afrique Centrale ».

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Les différents débats de ces assises se sont focalisés sur les principaux thèmes ci-après : la paix et le changement climatique et la protection des écosystèmes en rapport avec les axes stratégies de la Priorité Afrique de l’UNESCO et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. La jeunesse africaine a été placée au centre des discussions comme acteur principal du changement de la situation.

Sur les dix (10) pays que compte la sous-région Afrique centrale, seul la Guinée équatoriale n’a pas été représentée à cette occasion. Les délégations étaient composées des Commissions nationales pour l’UNESCO, des délégués ministériels (Economie forestière, Environnement, Culture et Arts, etc), des Chaires UNESCO et Centres de Catégorie 2 de l’UNESCO, des Clubs et Ecoles Associées de l’UNESCO et des mouvements des jeunes.

Outre les Etats membres, cette rencontre a connu également la participation des représentants de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), du Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix (PAYNCOP), ainsi que des Bureaux de l’UNESCO de Brazzaville, Kinshasa, Libreville et Yaoundé.

Les travaux de la 3e journée de cette rencontre se sont focalisés sur le programme sous-régional « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale » qui vise à renforcer les capacités de la jeunesse, en tant qu’acteur principal, pour la prévention des violences et la résolution des conflits par des voies pacifiques, en vue de la construction des sociétés plus inclusives, justes, harmonieuses et démocratiques.

Après la présentation en plénière de la situation de la jeunesse africaine par M. Stephane NZE NGUEMA, Président du Réseau Panafricain des jeunes pour la paix et la présentation de la note conceptuelle du programme « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale » par M. Franck Carel NKAYA, UNESCO Brazzaville, les participants ont été répartis en groupes de travail thématiques.

Facilités par l’équipe « Initiative Prospective » de l’UNESCO Paris qui a fait une communication sur l’approche prospective et participative, les travaux se sont déroulés sous forme d’ateliers, selon les quatre (4) axes : (i) Education à la citoyenneté mondiale, au développement durable et à la culture de la paix en milieu formel et non-formel ; (ii) Autonomisation des jeunes et développement de compétences en leadership et capacités de gestion des mouvements de jeu nesse de la région ; (iii) Développement de compétences des jeunes pour la création d’activités génératrices de revenus, particulièrement dans les métiers des industries culturelles et créatives, et du développement durable ; (iv) Campagne médiatique de promotion de la culture de la paix et mobilisation de partenaires.

Au cours de ces travaux, les participants ont identifié les axes prioritaires et les actions majeures à mener, en rapport avec les défis de la sous-région qui concernent les jeunes, notamment : l’instrumentalisation de la jeunesse dans les conflits, l’intolérance, la recrudescence des anti-valeurs (morales, civiques, citoyennes), le chômage, la déscolarisation, l’expansion du terrorisme entrainant l’augmentation des risques de radicalisation religieuse et id éologique des jeunes, etc.

A la suite de la restitution en plénière des travaux d’ateliers, tous les pays et le partenaires techniques et financiers participants à la rencontre se sont engagés à soutenir la mise en œuvre du programme « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale ».

Les travaux de la rencontre de Yaoundé ont été sanctionnés par la lecture du Communiqué final, en présence de Madame la Ministre de l’Education de base, Présidente de la Commission nationale camerounaise par l’UNESCO qui a encouragé l’UNESCO à pérenniser cette initiative.

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Question related to this article.

Will UNESCO once again play a role in the culture of peace?

Most recent comment:

It is very appropriate that this new impulse for the culture of peace at UNESCO should come from Côte d’Ivoire, since the global movement for a culture of peace was initiated at a UNESCO conference in that country in 1989. See Yamoussoukro and Seville in the early history of the culture of peace.

Note added on September 2, 2015:

The official reports from the UNESCO Conference in Abidjian are now available:

English

French

Mali: Lutte contre le terrorisme : Vers la création d’un réseau mondial des Ulémas

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de Malijet

L’Association malienne pour la paix et le salut (AMPS) revient à la charge de sa longue et laborieuse quête pour un islam apaisé et tolérant au Mali. Après une première tentative soldée par un report motivé par l’attaque terroriste du 20 novembre 2015 contre l’hôtel Radisson Blue, les organisateurs actualisent leurs ambitions et fixent une nouvelle date pour la tenue de la conférence qui se tiendra du 14 au 16 mai 2016 au Centre international de conférence de Bamako.

Mali

Selon le président de l’AMPS, Mamadou Moussa Diallo, l’objectif de cette rencontre est la compréhension et l’appropriation de l’Islam comme facteur de paix, de tolérance, de solidarité et de partage. Pour gagner ce pari, explique-t-il, des conférenciers viendront de plusieurs pays afin de débattre sur les thèmes tels que : « la violence vue par l’Islam », « l’Islam : le rapport entre l’extrémisme religieux et la pauvreté », « l’Islam, paix et développement», « les medias et la culture de la paix ».

« En marge de cette conférence, nous comptons aussi mettre en place un réseau mondial des leaders religieux pour prévenir la montée de l’extrémisme en Afrique et dans le monde », a déclaré le président de l’association. Il s’agit, souligne-t-il, à travers ce réseau mondial des Ulémas de peser lourd dans la balance face aux forces obscurantistes devenues fortes par leur coopération internationale.

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Question for this article

Les Lauréats Sénégalais du “Next Einstein Forum” exposent les résultats de leurs travaux scientifiques

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de l’Agence de Press Sénégalaise

Les trois lauréats sénégalais du “Next Einstein Forum”, la conférence internationale de trois jours ouverte mardi à Diamniadio (27 km à l’est de Dakar) et dédiée à la science, à la technologie et à l’innovation, ont présenté mercredi [9 mars] les “intérêts sociaux” de leur recherche.

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Organisé à l’initiative de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS, sigle en anglais), du ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la fondation allemande Robert Bosch, le “Next Einstein Forum” est un forum mondial consacré aux “problématiques et enjeux de la science en Afrique”.

Ses organisateurs ont décidé d’honorer “les 15 plus brillants jeunes scientifiques” africains, qui auront l’opportunité d’être en contact avec les leaders du continent et du reste du monde, dans le cadre des futures rencontres du forum.

Le programme de ce forum international inclut une présentation des travaux des lauréats.

Des jeunes lauréats font partie les Sénégalais Mouhamed Moustapha Fall, Joseph Ben Geloun et Assane Guèye.

M. Fall a affirmé dans un entretien avec la presse, à l’occasion de la conférence internationale, qu’il avait pour ambition de rendre les mathématiques accessibles aux personnes instruites comme aux illettrés vivant en Afrique.

Pour y arriver, il conduit un projet de recherche visant à “démonter l’application pratique des mathématiques et les avantages de l’optimisation des formes”. “Tout le monde peut faire des mathématiques”, soutient-il.

Assane Guèye a travaillé sur “la recherche d’une approche scientifique de la sécurité et de la performance des systèmes d’information et de communication à grande échelle”.

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Question for this article:

How can we ensure that science contributes to sustainable development?

(. . . suite)

M. Guèye, directeur de recherche de l’Institut professionnel pour la sécurité informatique, un établissement basé à Dakar, élabore des modèles informatiques, qui doivent lui permettre de prédire “le comportement global”.

“Les risques d’événements catastrophiques peuvent être gérés et atténués. Et l’efficacité des mesures de contrôles peut être évaluée”, mentionne-t-il dans un document reçus des organisateurs du “Next Einstein Forum”.

Joseph Ben Geloun est intéressé par “les physiques mathématiques, particulièrement les propriétés quantiques de la matière”.

“Aujourd’hui, assure-t-il, nous comprenons la structure du modèle atomique, c’est-à-dire ce qu’il y a dans l’atome : le noyau, les neutrons, les protons et les particules élémentaires…” Ses travaux présentés au “Next Einstein Forum” sont consacrés à “la géométrie de l’espace-temps”, un projet de recherche qui emmène Joseph Ben Geloun à remettre en question “les prédictions des lois d’Albert Einstein, qui sont légèrement erronées”.

Il a reçu le Prix du jeune scientifique en physique et mathématiques 2015-2017 de l’Union internationale de physique pure et appliquée (Suisse).

Les autres lauréats du “Next Einstein Forum” sont des citoyens de l’Ouganda, de l’Egypte, du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Cameroun, du Nigeria et de l’Ethiopie.

Ils se sont intéressés à la physique théorique, à l’informatique, à l’hypertension, à l’épidémiologie urbaine, à la technologie du web sémantique, etc.

Le “Next Einstein Forum” s’est ouvert mardi en présence du président sénégalais, Macky Sall, et de son homologue rwandais, Paul Kagame.

Les organisateurs de cette conférence internationale déclarent vouloir faire de l’Afrique “une plateforme des sciences, des mathématiques et de l’ingénierie”.

Kigali, la capitale rwandaise, accueillera le prochain “Next Einstein Forum”, en 2018.

PORTRAIT: Dr. Denis Mukwege, l’homme qui réparait les femmes dans l’est de la RDC

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article du Centre d’actualités de l’ONU

Lorsqu’en 1999 une femme se présenta à son hôpital avec l’appareil génital détruit par des tirs d’arme à feu, le gynécologue congolais Denis Mukwege crut d’abord à un cas isolé.

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Le Dr. Denis Mukwege, directeur et fondateur de l’hôpital de Panzi à Bukavu, en République démocratique du Congo, et lauréat du Prix des droits de l’homme des Nations unies. Photo ONU/Eskinder Debebe

« Mais après environ six mois, je me suis rendu compte que l’histoire se répétait chez d’autres patientes quasiment à l’identique : ‘J’ai été violée, puis ils m’ont introduit une baïonnette ! J’ai été violée, puis ils ont brulé du caoutchouc sur mon appareil génital !’ », s’est remémoré le Dr. Mukwege dans un entretien récent avec la Radio des Nations Unies et le Centre d’actualités de l’ONU.

La pratique qu’il venait de découvrir, née du conflit sanglant qui opposait à l’époque le gouvernement à des groupes armés en République démocratique du Congo (RDC), allait profondément marquer le restant de sa carrière : l’utilisation de la destruction des organes génitaux féminins comme arme de guerre.

« C’est une situation qui nous est tombée dessus », a confié le Dr. Mukwege, pour expliquer la décision qu’il prit alors de consacrer sa vie professionnelle à la chirurgie reconstructrice des femmes victimes de violences sexuelles – une décision qui mettrait par la suite sa vie et celle de ses proches en danger.

Seize ans plus tard, l’engagement du Dr. Mukwege lui a permis de soigner plus de 40.000 victimes à l’hôpital qu’il a lui-même fondé dans le quartier de Panzi à Bukavu, sa ville natale de la région du Sud-Kivu, à l’est de la RDC.

Celui que la presse a surnommé ‘l’homme qui répare les femmes’ s’est aussi forgé une reconnaissance internationale pour son travail, qui lui a valu de nombreuses distinctions, dont le Prix des droits de l’homme des Nations unies, en 2008, et le prix Sakharov, en 2014. A 59 ans, il a également été plusieurs fois pressenti pour le prix Nobel de la paix.

De ce parcours exceptionnel, le Dr. Mukwege dit qu’il est avant tout le fruit des injustices auxquelles il a été confronté, à commencer par son choix précoce de devenir médecin.

Denis Mukwege est né en 1955 à Bukavu au sein d’une famille pentecôtiste de neuf enfants. Adolescent, il avait coutume d’accompagner son père, qui était pasteur, dans ces déplacements quotidiens. Un jour, ce dernier fut appelé au chevet d’un enfant malade.

« Après avoir prié, il commence à plier bagage et fait mine de partir », s’est remémoré le Dr. Mukwege. « Mais moi, je lui dis : ‘Non Papa ! Quand je suis malade, vous priez, mais vous me donnez aussi des médicaments’ ».

Pour toute réponse, son père lui fit remarquer qu’il n’était pas médecin.

« A ce moment, il y a eu comme un déclic dans ma tête et je me suis dis : je veux être médecin pour faire ce que mon père ne fait pas ».

L’enfant, quant à lui, finit par succomber à sa maladie.

Des années plus tard, après avoir suivi des études de médecine au Burundi, le Dr. Mukwege revint au Sud-Kivu pour commencer sa carrière à l’hôpital de Lemera, à une centaine de kilomètres de Bukavu, en tant que pédiatre.

Durant cette expérience, il fut choqué par la découverte des douleurs des femmes qui, en l’absence de soins appropriés, souffraient régulièrement de graves lésions génitales après avoir accouché. Il décida alors de partir étudier la gynécologie-obstétrique en France, avant de retourner à Lemera à la fin des années 1980.

L’éclatement de la guerre du Congo en RDC (alors le Zaïre), en 1996, allait de nouveau confronter le Dr. Mukwege à l’injustice. Le Sud-Kivu se retrouva en première ligne des combats.

Un beau jour, en arrivant à l’hôpital, le Dr. Mukwege trouva l’ensemble de ses patients assassinés, un drame dont il mit longtemps à se remettre.

« Cela m’a pris deux ans avant de sentir que je pouvais à nouveau être utile. Les gens ne s’imaginent pas à quel point on se sent responsable des malades. Et là, quelqu’un vient et les tue dans leur lit ! », a-t-il confié.

A la même époque, le Dr. Mukwege échappa lui-même de peu à la mort dans une attaque. Alors qu’il transportait un malade pour l’évacuer vers la Suède, son véhicule essuya des tirs de balle. Fort heureusement, ni lui ni les autres passagers ne furent touchés.

Se sentant incapable de continuer à travailler à Lemera, le Dr. Mukwege rentra à Bukavu où il fonda l’hôpital de Panzi en 1999, peu de temps avant sa découverte de l’ampleur des violences sexuelles dans l’est de la RDC.

Un rapport publié en juin 2002 par l’ONG Human Rights Watch fait écho aux constats réalisés sur le terrain par le Dr. Mukwege.

Intitulée ‘La guerre dans la guerre : violence sexuelle contre les femmes et les filles dans l’est du Congo’, cette étude s’appuie sur des recherches conduites dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, alors contrôlées depuis 1998 par des groupes armés de Hutus rwandais et de rebelles burundais en lutte contre le gouvernement du Président Laurent-Désiré Kabila (1997 – 2001), l’armée rwandaise et le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD, un groupe rebelle congolais).

Selon ce rapport, la violence sexuelle a été utilisée de façon fréquente et parfois systématique comme une arme de guerre par la plupart des forces impliquées dans le conflit à partir de la fin des années 1990.

Pour la seule ville de Shabunda, « le gouverneur du Sud-Kivu estime que 2.500 à 3.000 femmes et filles ont été violées entre la fin 1999 et la mi-2001 », indique le rapport, qui ne fournit toutefois que peu de données chiffrées à l’échelle régionale.

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Pregunta(s) relacionada(s) al artículo

Protecting women and girls against violence, Is progress being made?

(. . . suite)

Un autre rapport de Human Rights Watch, datant de juin 2014, indique quant à lui que des dizaines de milliers de personnes ont été violées ou victimes d’autres formes de violences sexuelles dans l’est de la RDC au cours des deux dernières décennies. Intitulée ‘République démocratique du Congo : mettre fin à l’impunité pour les violences sexuelles’, cette étude précise cependant que le nombre exact des victimes n’est pas connu.

Selon le Dr. Mukwege, l’une des difficultés rencontrées pour obtenir des données chiffrées provient du fait que les violences sexuelles étaient et restent encore aujourd’hui un sujet tabou pour les victimes, souvent rejetées par leur propre communauté.

« Les femmes que nous soignons représentent la partie émergée de l’iceberg, car beaucoup d’entre elles ont peur de dire qu’elles ont été violées de crainte d’être répudiées par leur mari », a-t-il expliqué, ajoutant que, si les combats ont aujourd’hui baissé d’intensité dans l’est de la RDC, l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre par les groupes armés est toujours d’actualité.

Ce tabou est si profondément ancré dans la société congolaise que les auteurs de ces violences, dont certains vivent à proximité de leurs victimes, bénéficient souvent d’une relative impunité.

« La femme, elle, connait le monsieur qui habite en face et qu’elle voit tous les matins, et qui, malheureusement, n’a jamais répondu de ses actes », a déploré le Dr. Mukwege.

Au fil des ans, ce dernier a développé une approche originale, qu’il qualifie de « holistique », pour traiter les victimes, prenant en compte les dimensions à la fois chirurgicale et psychologique, mais aussi les questions de réinsertion sociale et de justice.

« Nous avions commencé en nous limitant à la prise en charge médicale, mais nous nous sommes rapidement rendu compte qu’après avoir été soignées, les femmes refusaient de manger, de boire, de vivre et donc, mourraient également d’une certaine forme de suicide », a-t-il expliqué.

L’hôpital s’est donc doté d’une équipe de psychologues et d’assistantes sociales qui travaillent avec les patientes avant même les interventions de chirurgie reconstructrice.

Pour qu’une fois traitées, les patientes puissent se réinsérer dans leur communauté tout en étant autonomes, le Dr. Mukwege et son équipe travaillent en collaboration avec des ONG qui aident les victimes à se rendre à l’hôpital et leur fournit un soutien économique à leur retour.

« Nous avons constaté que, lorsqu’elles se portent bien physiquement, que psychologiquement elles sentent suffisamment fortes et qu’en plus, sur le plan économique, elles sont autonomes, c’est à ce moment-là que les femmes demandent justice », a expliqué le Dr. Mukwege, qui a créé à cette fin une clinique juridique pour aider les femmes à recouvrer leurs droits et poursuivre les auteurs devant les tribunaux.

Sa volonté de briser le silence entourant les violences sexuelles infligées aux femmes dans l’est de la RDC lui a cependant valu d’être l’objet de nombreuses pressions et menaces. Il fut également la cible de plusieurs tentatives d’assassinat manquées, dont l’une dans le bureau où il réalisait des consultations privées de patients à Bukavu, qui fut criblé de balles. Heureusement, le Dr. Mukwege n’était pas présent lors de l’attaque.

« Qu’est-ce que je fais pour en réchapper. Pas grand-chose. Aujourd’hui, j’ai la protection de la MONUSCO [Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo], que nous apprécions beaucoup à l’hôpital, car certains membres de mon staff ont également également été enlevés, torturés et violés », a-t-il expliqué.

S’il se sent rassuré par la présence de la MONUSCO, le Dr. Mukwege a cependant admis que son travail quotidien à Bukavu s’effectue dans des conditions difficiles et que la loi du silence concernant les violences sexuelles en RDC est toujours une réalité.
En septembre dernier, les autorités congolaises ont notamment interdit la diffusion dans le pays d’un film documentaire retraçant son parcours et les activités de l’hôpital de Panzi.

« C’est un film qui montre la force de la femme congolaise, sa capacité à se prendre en charge, sa résilience. […] Les femmes ont une force intérieure bien plus puissante que celle de ceux qui veulent les détruire », a déclaré le Dr. Mukwege, faisant part de son incompréhension face à la censure dont le film a fait l’objet.

Réalisé par Thierry Michel et Colette Braeckman, ‘L’homme qui répare les femmes – la colère d’Hippocrate’ a été projeté le 22 octobre 2015 au siège de l’ONU à New York, en présence du Dr. Mukwege. Quelques jours auparavant, selon la presse, les autorités congolaises ont annoncé la levée de la décision interdisant la projection du film en RDC.

« On ne peut faire des avancées que si on reconnait en premier lieu qu’il y a un problème. Lorsque l’on reste dans la culture du déni, c’est extrêmement dangereux parce que c’est la seule façon de laisser les femmes dans leur souffrance », a-t-il affirmé.

Le Dr. Mukwege a cependant reconnu que des avancées importantes ont été réalisées au cours des 15 dernières années.

« Nous avons de plus en plus de femmes qui non seulement parlent, mais en plus prennent position et deviennent des activistes pour les droits des femmes », a-t-il salué.

En juillet 2014, le Président de la RDC, Joseph Kabila, a par ailleurs nommé une Conseillère spéciale en matière de lutte contre les violences sexuelles et le recrutement d’enfants, Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi, signe que les mentalités sont en train de changer dans le pays.

‘L’homme qui répare les femmes’ a toutefois estimé que beaucoup reste à faire avant de pouvoir crier victoire.

Pour y parvenir, a-t-il dit, la communauté internationale doit redoubler d’efforts afin de lutter contre les violences sexuelles liée au conflit.

Le Dr. Mukwege a également appelé la société dans son ensemble à ne pas considérer cette question sous le seul prisme des femmes et du féminisme.

« Quelle est la valeur de notre humanité si des personnes peuvent se permettre de vendre d’autres personnes pour en faire un usage sexuel, des esclaves sexuels », a-t-il déclaré. « Notre société doit dire non et établir une ligne rouge : si certains actes sont commis, c’est la société tout entière qui doit s’y opposer ».

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article)

Burundi: l’Union africaine veut renforcer sa mission d’observation des droits de l’Homme

DESARMAMENT & SECURITE ..

Un article de L’Algerie Presse Service

La délégation de l’Union africaine au Burundi a décidé d’augmenter le nombre de ses observateurs des droits de l’Homme et de ses experts militaires dans le pays en proie à une crise, a indiqué samedi dans un communiqué le président sud-africain Jacob Zuma, chef de cette délégation.

Burundi
Photo de la délégation de l’UA par l’Agence France Presse

“L’UA va déployer 100 observateurs des droits de l’Homme et 100 experts militaires pour surveiller la situation”, selon le communiqué diffusé sur le site de la présidence sud-africaine.

Dépêchée par l’UA, la délégation emmenée par M. Zuma et composée des présidents mauritanien, sénégalais, gabonais et du Premier ministre éthiopien, s’est rendue jeudi et vendredi à Bujumbura pour tenter de débloquer la crise politique dans laquelle est plongé le Burundi depuis 10 mois.

Elle y a notamment rencontré le président Pierre Nkurunziza, deux des rares chefs de partis d’opposition à ne pas avoir fui le pays, des membres de la société civile, des autorités religieuses et un ancien président. La grande majorité des responsables de l’opposition et de la société civile indépendante est actuellement en exil.

La délégation de l’UA “a exprimé son inquiétude face aux niveaux de violence, aux pertes de vies humaines et à l’instabilité politique dans laquelle se trouve le pays”, poursuit le communiqué.

“Nous pensons fermement que la solution des problèmes politiques au Burundi ne peut être trouvée que par le biais d’un engagement inclusif et pacifique” des parties.

Le président ougandais Yoweri Museveni, médiateur de l’UA dans cette crise, “organisera un dialogue inclusif le plus tôt possible auquel participeront tous les acteurs importants” de la crise.

La délégation de l’UA, dans son communiqué, appelle également la communauté internationale à “reprendre son aide au Burundi, comme le demande le peuple burundais”.

La crise au Burundi est née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir pour un troisième mandat, qu’il a obtenu en juillet 2015.

Les violences, désormais armées, ont déjà fait plus de 400 morts et poussé plus de 240.000 personnes à quitter le pays, selon des estimations.

(Cliquez ici pour une article en anglais de ce sujet.)

Question for this article:

La féministe Sénégalaise Bineta Diop: Unies contre la guerre en Afrique

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de L’Actualité (reproduit dans un but non commercial)

Faire entendre celles qui n’ont pas de voix: c’est le combat quotidien de Bineta Diop. Envoyée spéciale de l’Union africaine (UA) pour les femmes, la paix et la sécurité depuis 2014, cette juriste de formation veut augmenter leur participation dans la prévention et la résolution de conflits. «La paix et la sécurité sont encore dominées par les hommes», déplore cette féministe de 66 ans, en boubou et turban turquoise.

Diop
Bineta Diop. (Photo: EPA/Nic Bothma)

Fondatrice de l’association Femmes Afrique Solidarité, qui a permis depuis 1996 l’éclosion de mouvements féminins pour la paix sur le continent, cette femme de terrain consacre une bonne partie de son temps à la rencontre des réfugiées, des déplacées, des femmes dont les droits ont été violés. De la Somalie au Soudan du Sud, du Nigeria au Burundi, elle recueille leurs témoignages, dresse la liste des urgences, définit les actions à mettre en place.

Affronter des chefs d’État ne lui fait pas peur. En 2001, par exemple, avec une délégation de Guinéennes, Sierraléonaises et Libériennes, elle a convaincu le redouté Charles Taylor, alors président du Liberia, de participer à un sommet régional sur la paix, évitant ainsi le déclenchement d’hostilités. Elle a aussi collaboré à divers programmes de réconciliation en zones de crise et à des missions d’observation électorale postconflits. Et travaille en ce moment à la mise sur pied d’un indice pour suivre les progrès de la condition des femmes dans chaque pays d’Afrique.

Classée parmi les 100 personnes les plus influentes du monde par le magazine Time, en 2011, Bineta Diop garde espoir en dépit des violences qui ravagent toujours son continent.

«Ce qui me réconforte, c’est de voir que les femmes arrivent à se regrouper malgré tout, dit-elle. De les voir se réunir dans des conditions très difficiles, garder le sourire et ne jamais baisser les bras.»

L’actualité l’a rencontrée lors du Sommet mondial pour l’innovation en éducation (WISE), à Doha, au Qatar, où elle donnait une conférence.

Depuis 20 ans, Femmes Afrique Solidarité (FAS) travaille à l’engagement des femmes dans la prévention et la résolution de conflits. Quels sont ses principaux résultats?

FAS a permis aux femmes de s’organiser et d’acquérir des compétences pour devenir des leaders dans l’instauration de la paix. Les conflits violents ont des répercussions majeures sur les femmes, leur corps étant souvent utilisé comme une arme de guerre, un champ de bataille. Mais quand il s’agit de régler les problèmes, celles-ci ne sont pas invitées à la table de discussion, contrairement à ce que préconise la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies. La mobilisation des femmes peut pourtant entraîner un changement d’attitude positif: nous pouvons être une armée sans armes. Cela amène des femmes chrétiennes, musulmanes et d’ethnies différentes à se parler, à élaborer des positions communes.

Comment arrivent-elles à passer outre à leurs différends, surtout quand elles ont autant souffert des conflits, ont été violées…

Pendant que les hommes s’entretuent, la société rend les femmes responsables de la famille, de l’éducation des enfants, des soins aux vieux… Elles ont donc un intérêt plus grand pour la paix et la sécurité. Et peuvent utiliser le fait d’être reconnues comme mères, comme sœurs, pour s’imposer. FAS offre des formations sur le continent pour les aider à comprendre les causes réelles de ces conflits, qui ne sont pas religieuses ou ethniques, mais liées au partage du pouvoir et des ressources. Une fois sensibilisées, elles arrivent très vite à transcender leurs différends, à mettre de côté leurs rancœurs.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Questions for this article:

Can the women of Africa lead the continent to peace?

(. . . suite)

La religion est-elle un moteur ou un frein pour la paix, à vos yeux?

Elle est utilisée pour enflammer les conflits, mais n’en est pas la source. Les hommes ont toujours utilisé à fond les régionalismes, les ethnies, pour défendre une stratégie politique. Et maintenant, les Boko Haram et autres al-Shabaab utilisent l’islam pour manipuler les gens. Beaucoup les écoutent, car ils ne sont pas instruits et ne comprennent même pas les textes religieux. Et dans les religions comme en politique, les femmes sont dominées et n’ont aucune voix.

Qu’est-ce qui a causé la prolifération de ces groupes terroristes?

La communauté internationale, nous tous, avons peut-être commis des erreurs. Certains dictateurs ont été renversés sans être remplacés, ce qui a créé un vide politique et de l’espace pour ces groupes. Et puis la pauvreté est un terreau fertile. Ces groupes infiltrent les populations, s’incrustent dans les familles, recrutent les jeunes désœuvrés en leur promettant le paradis et des vierges à n’en plus finir. Pour se faire apprécier des collectivités, ils leur donnent ce qui leur manque: l’eau, l’électricité, l’éducation de base… Et tout le monde ferme les yeux. D’autant qu’ils font régner la peur.

Comment les femmes peuvent-elles contribuer à leur démantèlement?

Elles sont de plus en plus nombreuses à vouloir se battre contre ces gens qui prennent leurs collectivités en otage et ne se préoccupent pas des intérêts de la population. La preuve, c’est que lorsque leurs dirigeants sont chassés d’un village par les militaires, ils s’empressent de brûler tout ce qu’ils avaient construit! Pour vaincre ces mouvements, il faut pousser l’État à venir tout de suite remplacer ce que al-Shabaab ou d’autres avaient mis en place. Les populations rêvent d’un monde meilleur, qu’on le leur donne! Mais pour le moment, personne ne parle de ça, on parle de sécurité militaire et de renseignement, mais pas des racines du problème: l’État qui faillit à ses responsabilités, le manque d’emplois…

Dans son récent livre Africanistan (Fayard, 2015), le chercheur français Serge Michailof craint que l’explosion démographique en Afrique ne produise les mêmes effets qu’en Afghanistan. Qu’en pensez-vous?

Il ne faut pas voir que le côté sombre, ce n’est pas le chaos partout en Afrique. Le continent a du potentiel, des ressources, et enregistre la croissance économique la plus importante au monde. Nous avons des terres cultivables, des lacs, du pétrole, du soleil… et la jeunesse qui peut, quand elle est bien outillée et motivée, soulever des montagnes. Mais il faut qu’on s’organise mieux. Si l’Afrique n’était pas aussi divisée, avec 54 pays qui se regardent le nombril, si on avait une politique d’ensem­ble, autour d’intérêts communs, on pourrait partager nos richesses.

C’est l’esprit du plan d’action panafricain Vision 2063, élaboré par l’UA?

Tout à fait! Pour le réaliser, nous avons consulté tout le monde: les jeunes, les femmes, les vieux, le secteur privé… Pour bâtir un continent prospère, où il y aura peut-être des conflits, mais moins de violence, et où on profitera enfin de nos ressources. Il y a une prise de conscience: les leaders politiques se rendent compte qu’ils doivent s’occuper des jeunes s’ils veulent avancer. Et de plus en plus de femmes s’impliquent, sont élues, devien­nent chefs d’État. L’Afri­que a assez souffert, il est temps que les hommes et les femmes de ce continent prennent leur destin en main, parce que personne ne le fera pour eux. L’un des objectifs de ce plan est de faire taire les armes avant 2020, et les femmes ont à coup sûr un rôle à y jouer.


Des formations pour la paix

Son expérience de travail en zones de conflit a motivé Bineta Diop à créer le Centre panafricain pour le genre, la paix et le développement, en 2005. Situé à Dakar, au Sénégal, le Centre offre des formations sur tout le continent, directement dans les collectivités.

Afrique: Pour Que Vive La Liberté Promise

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION.

Un article par Nestor Bidadanure (abrégé)

Quel est le facteur idéologique majeur qui légitime la violence identitaire dans l’Afrique post-coloniale? Comment le concept de Culture de Paix peut-il contribuer à l’instauration d’une paix durable en Afrique ?

Nestor
Illustration of article from The Thinker (copyright shutterstock)

L’héritage de la liberté

« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir » disait Frantz Fanon, dans son livre Les Damnés de la terre, rédigé en 1961 et qui influencera fortement la conscience politique des militants anticolonialistes et tiers-mondistes de son époque. Si nous nous plaçons du côté des générations qui ont vécu l’esclavage, la colonisation et l’apartheid, nous pouvons dire, avec une certaine prudence, que la réalité politique du continent africain s’est aujourd’hui globalement améliorée. Les lois qui légitimaient l’inégalité entre les humains et justifiaient l’occupation des territoires des peuples des cultures différentes ont été abolies. Des dirigeants progressistes africains ont réussi à déjouer des manipulations identitaires coloniales en fédérant les résistances internes et organisant les solidarités panafricanistes et internationales avec d’autres peuples en lutte. La violence politique et économique que continuent de vivre de nombreux peuples africains ne doit nous faire oublier les victoires remportées sur l’oppression. Grâce à la lutte des peuples, d’importants droits économiques et sociaux ont été conquis dans une large partie du continent. Une certaine égalité citoyenne et de genre a vu le jour sur les décombres des lois discriminatoires. Nous devons nous souvenir qu’aucun droit n’est naturel : chaque espace de liberté dont nous jouissons aujourd’hui est le fruit des batailles épiques des peuples pour la justice et la dignité humaine.

Outre la culture de résistance, nous sommes aussi les héritiers des valeurs et techniques de résolution pacifique des conflits. Face à des tragédies comme l’apartheid, le génocide au Rwanda, la guerre au Mozambique, nous avons vu les peuples puiser dans leur culture ancienne pour sortir de l’impasse et réconcilier des sociétés durement éprouvées.

C’est grâce à l’héritage de la liberté des combattants d’hier que nous pouvons aujourd’hui regarder l’avenir avec optimisme et affirmer avec certitude qu’une Afrique meilleure est possible. En fait le défi majeur de notre génération ne consiste pas à commencer l’histoire mais à refuser de s’arrêter au milieu du long chemin parcouru par les générations qui nous ont précédés dans la lutte pour liberté. Car aussi longtemps que subsistera la guerre et la pauvreté dans la plus petite portion du continent africain, la liberté promise par les pères du panafricanisme aura besoin d’autres héros pour advenir. Tant qu’existeront des peuples privés de liberté quelque part au monde, nul ne devra se sentir totalement libre.

La mission de la génération post-coloniale et post-apartheid que nous sommes consiste donc à lutter pour une paix durable en Afrique. Pour ce faire, il est essentiel de commencer par appréhender le système de pensée qui continue à rendre possible la pauvreté et la violence identitaire dans notre continent. En d’autre mots, il faut identifier l’obstacle majeur à l’émergence d’une Afrique libre, démocratique et sans exclusion pour laquelle ont lutté les générations précédentes. Une Afrique où la paix n’est plus un rêve mais une réalité.

De notre point de vue, l’essentiel de la violence politique et économique dont sont victimes les peuples africains aujourd’hui s’enracine dans un système de pensée que nous appelons le Populisme Identitaire Radical (en abréviation le PIR). Quel est donc le visage du PIR et en quoi le concept de Culture de Paix peut-il nous servir d’anti-thèse aux préjugés qui servent d’ossature au PIR ?

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question(s) related to this article:

Where in the world can we find good leadership today?

(. . . suite)

Le populisme identitaire radical

. . . en Afrique, la décolonisation juridique n’a pas été suivie d’une rupture idéologique avec le modèle de gouvernance coloniale chez une partie de l’élite politique. Celle-ci a perpétué, au delà des indépendances, le rapport violent au peuple. Si pour les colons l’ennemi était les indépendantistes, chez l’élite post-coloniale, non libérée mentalement des préjugés coloniaux, le nouvel ennemi est devenu l’autre perçu comme différent. Les discriminations contre le colonisé ont été remplacé par les discriminations contre l’autre ethnie, l’autre religion, les ressortissants de l’autre région, les étrangers… La pratique coloniale de diviser pour mieux régner est jusqu’à aujourd’hui l’arme politique préférée des élites extrémistes. Le phénomène des crimes contre l’humanité tels que le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, des massacres à caractère ethnique au Burundi, en 1993, la guerre fratricide au Sud Soudan, les crimes de masse orchestrés par l’armée du seigneur, la LRA, en Ouganda et en RDC, la guerre menée par les organisations islamistes radicales d’Al Shabab en Somalie, de Boko haram au Nigeria, Al Qaïda et l’Etat islamiste en Libye, au Maghreb et au Mali s’enracinent dans des système de pensée théorisés qui légitiment la violence extrême. . . C’est contre le PIR que les nouveaux combattants de la liberté doivent se dresser pour que puisse un jour advenir une Afrique en paix avec elle même.

Par populisme, il faut entendre la démagogie politique distillée à travers des discours de haine de l’autre différent. . . . Par identitaire, il faut entendre l’instrumentalisation des différences réelles ou supposées à des fins de prise ou de conservation du pouvoir . . . Par radical, il faut entendre la volonté d’extermination de l’autre différent. . .

Pour une Afrique en paix

La Culture de Paix n’est pas un concept fermé. C’est un concept qui intègre les éléments constitutifs des traditions des peuples qui permettent la résolution pacifique des conflits et la diffusion des valeurs de paix. De ce point de vue, la philosophie d’Ubuntu, la tradition d’Ubushingantahe au Burundi, la justice traditionnelle et participative Agacaca au Rwanda sont autant d’éléments constitutifs de la Culture de Paix. Analysons les clefs constitutives de la Culture de Paix en rapport avec la situation africaine.

1-Le respect de la vie, de la personne humaine et ses droits. . .

2-L’accès des citoyens aux droits économiques et sociaux . . .

3- La résolution pacifique des conflits et la réconciliation . . .

4- L’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que l’inclusion des diversités . . .

5- La démocratie et la liberté d’expression . . .

6- Le respect de l’environnement . . .

La Culture de Paix doit être pensée et enseignée comme un idéal qui permet de relier et de renforcer ce qui a été délié. C’est une théorie inclusive et réconciliatrice. Elle est l’anti-thèse du PIR. C’est une théorie qui permet de penser les différences au sein d’une nation comme une précieuse richesse. Elle nous rappel qu’il n’y a pas d’identité nationale hors la diversité tant culturelle qu’humaine de l’ensemble des citoyens. La Culture de Paix plaide pour l’accès de toutes et tous aux droits humains. Car rien n’est nouveau sous le soleil : c’est toujours la pauvreté et l’ignorance qui font le lit à la démagogie identitaire.

Goma, Nord Kivu, Congo: clôture de la 3è édition du Festival Amani

EDUCATION POUR LA PAIX ..

Un article de Radio Okapi

La troisième édition du Festival de musique et de danse «Amani» a fermé ses portes, dimanche 14 février, à Goma (Nord-Kivu). Placée sous le thème: «Danser pour changer, chanter pour la paix», cette activité entend consolider la culture de la paix et la réconciliation entre peuple d’une contrée en proie à des conflits armés depuis plus de deux décennies.

Goma
un extrait de la production de Werra Son

Ce festival a connu la participation des artistes congolais et de la sous-région des Grands lacs dont Noel Ngiama Makanda dit Werra Son.

Invité à la clôture de cette activité, l’artiste-musicien sénégalais Ismae Lô a agrémenté le festival avec ses chansons fêtiches notamment « Africas » et « Dibi Dibi rek ».

Il a exprimé sa volonté de revenir encore au Festival Amani pour poursuivre, avec d’autres artistes, le travail de promotion de la paix non seulement dans l’Est de la RDC mais également dans toute la région des Grands lacs.

( Cliquez ici pour une version anglaise)

 

Question related to this article:

What place does music have in the peace movement?

As of now, there are 36 CPNN articles on this theme, which reflects the extent to which music is the universal language of peace! These include the first and second editions of the Amani festival at Goma.

La declaration des clubs des jeunes du conseil des clubs de congo peace network

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Une déclaration reçu par email du Congo Peace Network

Confrontée depuis de décennies à une situation de « guerres récurrentes » entretenue par les acteurs locaux et régionaux dont le Rwanda et l’Ouganda qui ont soutenus des mouvements récurrents politico-militaires Congolais de libération (AFDL, RCD et MLC) ; la RDC va d’accord de paix en Accord de paix, puis d’accord de paix en constitution de transition ayant pour mission principale de doter à la RDC un cadre institutionnel et démocratique cela par la constitution du 18 février 2006.

congo

La plus part de ces accords de paix ont été signés sous l’égide de la communauté Internationale on peut, à ce sujet citer parmi les plus importants de ces accords ayant préludé l’Actuelle constitution, notamment, l’Accord de cessez-le feu de LUSAKA du 30 juillet 1999 ; l’Accord global et inclusif sur la transition en RDC, signé le 17 Décembre 2002, à Sun City, en Afrique du Sud et la constitution de la transition du 4 Avril 2003 qui donna naissance au gouvernement de 1+4 c’est-à-dire 1 Président et 4 Vice-Présidents qui avaient pour objectif global de conduire la RDC vers une démocratie durable en poursuivant 5 objectifs spécifiques principaux, assignés à cette dernière, à savoir :

1. La réunification, la pacification, la reconstruction du pays, la restauration de l’intégrité territoriale et le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire National;

2. La réconciliation nationale ; 


3. La formation d’une armée nationale, restructurée et intégrée ; 


4. L’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux 
permettant la mise en place d’un régime constitutionnel démocratique ; 


5. La mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique. En effet, pour matérialiser la volonté ainsi exprimée par les participants au Dialogue Inter congolais, le sénat, Issu de l’Accord Global et inclusif précité, a déposé, conformément à l’article 104 de la constitution de la transition du 04 Avril 2003, un Avant-projet de la nouvelle constitution à l’Assemblée nationale qui l’a adopté sous forme de projet de constitution soumis au référendum populaire le 18 Décembre 2005.


I. NOUVELLE CONSTITUTION, NOUVEAU PROJET DE SOCIETE ET NOUVEL ORDONNANCEMENT JURIDIQUE EN RDC : LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006.

Adoptée par le parlement le 16 mai 2005, soumise le 18 Décembre 2005 au référendum dont les résultats officiels ont été publiés par la commission électorale indépendante le 11 Janvier 2006 et validés par la cour suprême de justice en date du 04 février 2006 ; la constitution de la 3e République a été solennellement promulguée le 18 février 2006. Pour les fils et filles du Congo- Kinshasa, cette date marquait le début de l’épreuve de l’effectivité de notre démocratie, le test de l’efficacité de nos institutions et la maturité politique des acteurs politiques et de la population à préserver les acquis de cette Constitution.

En outre ; que ceux-ci (les congolais) aient, au référendum, voté « Oui » ou « non » qu’ils se soient abstenus au moyen d’un bulletin blanc ou par le boycott électoral, ils avaient apparemment tous le même message et la même préoccupation : « Celle de changer la configuration des Institutions dans un sens qui apporte le renouveau sur le plan sécuritaire, politique et socio-économique ». L’essentiel résidait dans le geste électoral si longtemps attendu, pour lequel bien de nos compatriotes ont, et continuent à payer de leur sang ; ce qui comptait c’était ; pour toute la Nation et la Communauté, « l’expression citoyenne libre de participation du corps électoral à la vie politique et démocratique de la Nation ». Quoi plus d’étonnant de constater que, à 83%, les Congolais s’étaient massivement prononcés en votant par « oui » par voie des urnes, car cette constitution définissait « la nouvelle trajectoire » d’un peuple longtemps meurtri et désespéré, qu’est le peuple congolais.

L’événement de cette constitution de 2006 est assurément marquant pour qu’on lui consacre non seulement une journée de célébration pleine d’émotion et de symbole, mais aussi et surtout toute notre attention, car porteur d’espoir sur les plans politique, économique et social. Fort malheureusement, jusqu’ici, beaucoup parmi nous n’avaient pas fréquenté de près ce texte fondamental, loi « des valeurs sociales essentielles, règles suprêmes fondant l’autorité étatique, organisant ses pouvoirs et ses institutions, lui imposant des limitations spécifiques en garantissant les libertés aux particuliers ».

Les axes prioritaires que les pères de la constitution du 18 Février 2006 s’étaient assignés étaient entre autre : l’Etat de droit, la démocratie et la bonne gouvernance ; le respect de la dignité de la personne humaine avec une attention particulière pour les personnes vulnérables (enfants, femmes, vieillards, minorités, prisonniers, étrangers, réfugiés, etc.) ; la protection des libertés publiques et des droits fondamentaux de la personne et de la famille ; la paix, la sécurité, l’unité nationale et l’intégrité du territoire national, le développement socio-économique, la libre entreprise et la juste redistribution des richesses nationales ; la justice et la lutte contre la corruption et l’impunité, etc…autant des valeurs socio-culturelles économiques et politiques que la constitution de 2006 pose comme fondement de la République et de la nouvelle société Congolaise.

Cependant, après dix années d’existence de constitution de 18 Février 2006 au 18 Février 2016, toutes ces valeurs constitutionnellement garanties, reconnues, protégées aux citoyens congolais, ont-elles été respectées et réalisées par les institutions étatiques et démocratiques congolaises?

Quels sont les défis, les avancées significatives et les perspectives d’avenir en rapport avec la constitution du 18 Février 2006 pour la RDC ?

II. APPORT DE LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006 SUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX, LA SECURITE, LA JUSTICE, LA DEMOCRATIE, LA BONNE GOUVERNANCE, LE RESPECT DES DROITS HUMAINS EN RDC.

Les tendances des observateurs divergent selon qu’ils s’agissent de partisans de la majorité et de ceux de l’opposition Congolaise d’une part, et de la société civile d’autre part.
Pour les tenants de la thèse développée par la classe politique, actuellement au pouvoir depuis les années 2001 à nos jours, sous l’Appellation « Majorité présidentielle » en sigle « M.P » ; la RDC a connu une avancée significative en matière de démocratie, sécurité, paix, bonne gouvernance, Justice et droits humains.

a) La démocratie : Election

Depuis son accession à l’indépendance, la RDC n’avait jamais organisé une « élection » qu’on pouvait qualifier de : Libre, transparente, démocratique et crédible.

Pour la première fois, en 2006 nous avons eu à participer aux élections provinciales, nationales et présidentielles qui ont été saluées et encouragées par la communauté internationale, sous bien sûr la direction de la Commission Electorale Indépendante, institution d’appui à la démocratie, présidée par l’Abbé Apollinaire MUHOLONGU MALUMALU.

En 2011 par contre, la C.E.I fut changé en Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui a organisé les élections qui ont une fois de plus conduit le pays dans une instabilité politique et sécuritaire jusqu’à donner naissance à des groupes rebelles à l’instar du Mouvement du 23 Mars (M23) ; qui revendiquait notamment la légitimité du pouvoir central, car selon plusieurs observateurs tant nationaux qu’internationaux, les élections législatives et présidentielles de 2011 en RDC étaient entachées de beaucoup d’irrégularités et cela suite à une tricherie électorale institutionnalisée orchestrée grâce à Monsieur Pasteur NGOY MULUNDA Daniel, alors président de la CENI de l’époque. . .

b) La paix et la sécurité :

En matière de paix et de la sécurité, il faut savoir que les efforts ont été fournis et consentis, mais malgré tout ça, il reste encore beaucoup à faire.
Car la partie Est de la RDC connait une instabilité sur le plan sécuritaire à cause de la résurgence des groupes armés qui pullulent dans bien de territoires dans les provinces du Nord- Kivu et du Sud Kivu d’abord, puis dans l’ancienne province orientale voire même dans certains coins et recoins de l’ex-province du Katanga.

Particulièrement la population du Nord-Kivu n’a jamais vécu dans une situation d’accalmie qui rassure ; car les massacres de populations dans les territoires de BENI, LUBERO, RUTSHURU, MASISI et WALIKALE constituent même la source d’incertitude sur l’apport en matière de paix et de sécurité tel que fixées par la constitution. Bref, les autorités nationales, provinciales et locales doivent encore fournir beaucoup d’efforts pour que la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens soient leur priorité par excellence.

c) La Justice et le respect de droits humains

En RDC par contre, la justice semble constituer aux yeux de citoyens une parodie ; car elle est seulement et quelques fois favorable aux seuls nantis ou fort financièrement et politiquement, mais elle apparait plus défavorable aux citoyens les plus faibles matériellement, politiquement et financièrement oubliant que « tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois » en vertu de l’article 12 de la constitution. Une maxime dit : « La justice élève une nation ».

Alors que la constitution précise que le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs exécutifs et législatifs (Art 149) ou la réalité sur terrain prouve le contraire. Cette situation met en mal les animateurs des cours et tribunaux ; bien que jouissant de l’indépendance, l’impartialité et la neutralité dans l’exercice de leur mission qui est celle de dire le doit ».
Pour ce qui est du respect de droits et libertés fondamentaux, c’est le pouvoir judiciaire qui est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens, en vertu de l’article 150 de la constitution. Est-ce que cette disposition est-elle respectée et observée dans sa plénitude en RDC ? Si oui, comment sont traités les prisonniers dans les établissements pénitentiaires (prisons, cachots, Amigo) ? Quelques personnes qui ont un regard tourné contre la vision de la MP (les prisonniers politiques issus de partis politiques d’opposition et militants activistes de droits de l’homme) ; elles sont les plus souvent victimes de détentions illégales et d’arrestations arbitraires, des traitements dégradants et inhumains voire même de la torture ; cela d’une part leur infliger par les agents des FARDC, PNC, ANR et autres services de sécurité ; ce qui fait appel à des violations des droits et libertés fondamentaux par les autorités publiques en RDC. Il reste encore beaucoup à faire pour que le respect des droits humains soit une réalité en RDC.

d) Développement socio-économique : redistribution des richesses nationales

La situation socio-économique en RDC est tellement alarmante suite à l’insécurité et le chômage qui se soldent en misère sans limite de la population congolaise en général. Tout cela serait dû à quoi ? L’œil de l’observateur constate qu’en RDC, une petite masse de congolais se partage une grande partie de richesses nationales au détriment de toute une grande masse de citoyens, c’est-à-dire seuls les gouvernants bénéficient des richesses du pays en écartant les gouvernés ; tout en ignorant que la satisfaction de l’intérêt général c’est l’objectif primordial pour tout gouvernement ou pouvoir responsable et digne de ses noms.

En outre, aussi longtemps que la problématique de la famine, de l’éducation, du chômage et de l’insécurité ne sera pas résolue positivement, le climat socio-économique congolais restera sans succès dans son chemin du développement.

3. QUELQUES AVANCES SIGNIFICATIVES

Sur le plan territorial, la mise en œuvre de 26 provinces prévues à l’article 2 de la constitution est une réussite. Cependant, le découpage territorial effectif pour une bonne décentralisation en RDC, a par sa mise en place, été violé par le Gouvernement central. Pour leur organisation et leur fonctionnement, le pouvoir central a procédé à la « nomination des commissaires spéciaux » ; une appellation « inconstitutionnelle » au lieu d’organiser l’élection de gouverneurs des provinces dans les 21 provinces nouvellement opérationnelles. Alors que les 5 provinces dont KINSHASA, BAS-CONGO, NORD-KIVU, SUD-KIVU et MANIEMA, les gouverneurs sont répondants et ont l’obligation de rendre compte en vertu du principe de recevabilité du gouvernement provincial devant l’Assemblée provinciale ; Quel est le sort des commissaires spéciaux nommés ? Pourront-ils ou auront-ils l’obligation de rendre compte à la population (ou au président de la République qui les a nommés ? Cette nomination est inconstitutionnelle et se veut une porte de vouloir plonger le pays dans la dictature ou simplement l’ingouvernabilité ; car sans doute, « c’est à celui qui a nommé que revient le pouvoir de révoquer » c’est-à-dire ils sont redevables devant la personne du chef de l’Etat actuel contrairement aux cinq gouverneurs des provinces qui n’ont pas subi le découpage territorial.

Bref, il sied de préciser que l’entreprise à laquelle nous a invité la constitution est immense, car selon nous, maintenant que nous avons une constitution, notre devoir de citoyen est, et serait de la préserver, de la mûrir et de lui donner effet en la reconnaissant comme la « norme juridique de base et de référence dans l’édification de l’Etat de droit auquel tous nous aspirons, dirigeants que dirigés ou encore gouvernants que gouvernés».

e) Sur le plan des infrastructures:

Plusieurs ouvrages ont été soit construits et réhabilités dans les domaines de transport, santé, éducation, électricité, etc. bien que des kilomètres de routes soient asphaltés, que des hôpitaux et centres de santé soient construits, les écoles, etc. soient réalisés, il reste encore beaucoup à faire, car la RDC est toujours en chantier.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une traduction anglaise de cet article.)

(. . . suite)

4. LES DEFIS MAJEURS DE LA CONSTITUTION

En principe, la constitution de la 3e République en RDC, devrait définir les règles et ou les principes selon lesquels seront résolues les crises politiques qui secouent le Congo-Zaïre depuis son accession à l’indépendance ; ce qui veut dire qu’elle établirait les règles normatives pour régir la République traduisant impérativement les soucis fondamentaux du peuple congolais et, en établissant une société politique, fondée sur des institutions fiables et stables. Les rédacteurs de la constitution de la RDC, ont-ils atteint cet objectif ? Nous ne le pensons pas.

1. Découpage territorial :

Prévu à l’article 2, dispose que la RDC compte 26 provinces.

En réalité, la redéfinition territoriale n’est pas en soi une mauvaise idée. Bien au contraire, sinon nécessaire du moins souhaitable ; car ce découpage prévu dans la constitution de 2006 constitue une bombe à retardement par ce qu’elle peut entrainer ou rallumer les « passions ou idées sécessionnistes ou séparatistes » de ceux qui ignoreront la quintessence de la notion d’intérêt général de l’Etat, de la nation ou encore de l’unité nationale du peuple congolais.

Qu’on se le dise, ce risque de sécession ou séparation n’est pas une hypothèse fausse. Pour s’en convaincre ; il suffit de scruter la « composition démographique » de chacune de ses provinces. A titre d’exemple ; la province de TSHUAPA n’est formée que par les « MONGO » ; Les provinces de Nord et Sud-Ubangi, sont à leur tour respectif, composées ou formées respectivement par des « NGBAKA » et des « NGBANDI ». Finalement, on a l’impression que les autorités congolaises, en organisant ce découpage, voulaient par le biais de la constitution « chercher à légitimer la scission du pays et par conséquent la désunion du peuple congolais ». Au fond, les questions du découpage territorial et de la décentralisation n’auraient-elles pas été amalgamées, car en elles-mêmes, plusieurs parodies en sont visibles (la décentralisation manque de succès à cause du non-respect de la retenue à la source prévue à l’article 175. Al. 2.. qui stipule que : « … la part des recettes à caractère national allouées aux provinces est établie à 40%. Elle est retenue à la source ». Cette disposition n’a jamais été respectée ça fait de cela 10 années et les provinces continuent à d’être muselées dans la rétrocession que le pouvoir central leur impose en violation de l’article 175 Al. 2. qui prévoit la « retenue à la source.

2. La gratuité de l’enseignement primaire en RDC,

Elle n’a jamais été une réalité alors que le prescrit de l’article 43 Al 3 dispose clairement que : « l’enseignement primaire est obligatoire, et gratuit dans les établissements publics ». La constitution prévoit l’obligation et la gratuité de l’éducation primaire en vue de bannir l’analphabétisation de la population. Jusqu’à présent dans aucun établissement public où cette disposition est respectée, ce qui a pour conséquence d’accentuer et d’accroître le phénomène « Enfants de la rue dans bien de villes et villages du pays, car tous les enfants dont les parents sont sans emploi, vulnérables, handicapés et déplacés internes se trouvent exclus de l’éducation alors que et plutôt reconnus comme espoir de l’avenir.

Pour le Président MOBUTU « la jeunesse c’est la sève qui fera vivre l’avenir du pays ; l’une de ses idées pédagogiques ».

Tant que ce droit à l’éducation ne sera pas garanti pour tous les enfants, nous n’espérons vraiment pas que le phénomène « enfants de la rue se terminera ».

3. Le pluralisme politique en RDC :

L’article 8 dispose que : « l’opposition politique est reconnue en République Démocratique du Congo. Les droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et activités politiques par la présente constitution et la loi ».
Partant de la lecture critique de cette disposition, on reconnait à l’opposition sa noble mission de « conquête de pouvoir » ;

Mais elle ne peut conquérir le pouvoir que par la voie des élections libres, démocratiques, transparentes et crédibles.

Fort malheureusement, le passé nous dira que les élections de 2011, étaient seulement en faveur de la majorité, pour des raisons multiples : l’insécurité dans beaucoup de milieux et territoires sous contrôle des rebelles armés et les opposants, quelques-uns avaient du mal à aller y battre leur campagne pour éviter qu’ils ne soient lâchement abattus.

Cette année 2016, c’est l’année électorale, mais tout observateur et analyste averti a déjà vu de loin un report pur et simple de la tenue des élections à tous les échelons local, municipal, urbain, provincial, national et présidentiel, tout ceci par les manœuvres de la classe dominante et régnante qu’est la « Majorité présidentielle » sous les prétextes qui sont notamment :
« l’insécurité presque sur l’ensemble du territoire national plus particulièrement à l’Est (Nord & Sud-Kivu) ; la problématique dite des « nouveaux majeurs » par leur enrôlement pour qu’ils soient reconnus dans la base centrale de la CENI ; la donne des congolais de l’étranger et de manque de moyens financiers ». Comme conséquence, on impose à toutes les composantes politiques (majorité et opposition) et celles de la société civile de participer à « un dialogue national inclusif » visant plusieurs intérêts égoïstes du régime en place ; car la constitution ayant limité à deux (2) le mandat du Président de la République en vertu de l’article 220 ; celui-ci et sa famille politique ambitionnent la révision de cette disposition constitutionnelle pour solliciter peut être un troisième mandat.

Ce comportement de la majorité présidentielle actuelle, prouve en suffisance l’absence d’une volonté politique pouvant donner la chance à l’alternance politique et démocratique à la jeune démocratie en RDC.

Rappelons que le projet de société, contrat social qu’est la constitution du 18 février 2006 se propose comme mission principale « la construction d’un Etat démocratique que soit un Etat de la bonne gouvernance » au centre de l’Afrique, qu’est la RDC.

Les perspectives que nous nous proposons sont entre autres centrées au tour de :

1. Faire respecter les piliers de la démocratie en RDC qui sont : la souveraineté, la justice, l’égalité ; la primauté de la loi, la tolérance, la transparence, la redevabilité des gouvernants, la garantie des droits humains, le pluralisme politique, l’acquisition démocratique et pacifique de pouvoir, les élections libres, démocratiques et transparentes, les résultats justes des urnes, la protection des minorités et l’entreprenariat ; 


2. La nécessité de préparer et de faire aboutir le processus électoral de 2016 (l’activité à accomplir dans l’immédiat). 


3. Pour les acteurs, les institutions et personnes physiques, qui ont la charge de faire fonctionner le régime démocratique défini par la constitution, mettre en avant la satisfaction de l’intérêt général ; 


4. Il faut une assiette financière nécessaire au fonctionnement et à l’équipement de l’appareil de l’Etat dans ses différentes composantes telles que définies par la constitution ; 


5. Il faut la formation et la mise en œuvre du cadre politique et sécuritaire de l’Etat favorisant le climat d’investissement étranger en RDC ; 


6. Il faut une formation et une mise en œuvre du cadre socio-culturel et économique de l’Etat favorisant le développement du pays ; 


7. Il faut que le pouvoir mette en œuvre une nouvelle politique de création d’emploi, pour la jeunesse et la nation tout entière. 

Pour sa part, Abraham Lincoln, définit la démocratie comme « un pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Lorsque l’Etat veut s’offrir un statut juridique et les moyens de sa survie et de son fonctionnement, l’Etat se dote d’une constitution. L’Etat et la constitution sont intimement liés l’un à l’autre, parce que l’Etat est en définitive l’habillage juridique du pouvoir public. Il est aussi sage de rappeler que la constitution du pays est une œuvre lente, longue, parfois rigide ou souple, car assujettie à des ralentissements, à des modifications du contexte socio-politique et économique, bref à des dynamiques touchant la vie en société.

En outre, nous rappelons tous les acteurs politiques de la RDC, que la politique est une mission sacrée, c’est-à-dire qu’elle doit servir à l’amélioration du bien-être de tous sans exception surtout du peuple congolais et non pas à prendre celui-ci en outrage, et qui est plus dans sa propre patrie.

Hélas, notre constitution de 2006, bien que poursuivant le bonheur du peuple congolais ; l’homme politique congolais mal intentionné, considère à tort et à raison le peuple congolais comme « hypnotisé, amorphe, voire même naïf, oubliant qu’un jour viendra où ce peuple se lèvera et finira par prendre son engagement d’une lutte nécessaire pour défendre sa cause en toute dignité en vue de rendre la république une vitrine par excellence où règnera la paix, la sécurité et où la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits humains feront un fondement du nouveau décollage pour cette jeune patrie démocratique ; qu’est la RDC.

En définitive, « chères autorités politico-administratives de la RDC, il faut savoir que la tranquillité de l’âme est une garantie de longévité ; c’est-à-dire que le respect de la constitution est un gage de bonne conduite pour assurer la tranquillité de l’âme du peuple congolais ».

Le Président Kabila ainsi que tous les acteurs politiques doivent comprendre que la Constitution actuelle et son respect sont la clause du partenariat national pour la paix et la dignité pour tous compte tenu de son historique. Ne pas la respecter est un acte inacceptable pour le peuple congolais en général et la jeunesse en particulier car en aucun cas, ni en aucune circonstance nous allons nous résigner et renoncer à nos droits, a notre bonheur, a notre dignité et sécurité , et accepter de cesser de rêver d’un Congo où tous les êtres humains doivent vivre égaux, libres en droit et en dignité.

AU REGARD DE CE QUI PRECEDE, NOUS JEUNES DES CLUBS MEMBRES DU CONSEIL DES CLUBS DE CONGO PEACE NETWORK POUR LA PAIX, LES DROITS DE L’HOMME, LA JUSTICE ET LA NON VIOLENCE, DECLARONS CE QUI SUIT A L’OCCASION DU 10eme ANNIVERSAIRE DE LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO :

1. Toute violation de la Constitution du 18 Février 2006 telle que modifiée à ce jour sera inacceptable car susceptible de détruire le sens de vie commune du peuple congolais pour la paix, la dignité, la justice et la réconciliation ; 


2. La constitution du 18 Février 2006 doit été respectée par les institutions du pays, tous les acteurs politiques et l’ensemble du peuple congolais car elle est la clause du partenariat national pour la paix et la dignité pour tous les congolais. 


3. La Commission Electorale Nationale Indépendante doit publier un calendrier consensuel qui garantit l’alternance démocratique en 2016 en respectant l’actuelle Constitution dans sa lettre et son esprit ; 


4. Nous mettons en garde toute personne qui va tenter de troubler l’ordre public et la quiétude sociale des congolais par la violation des prescrits de la Constitution ainsi que la non publication du Calendrier consensuel des échéances électorales. 


5. La paix, l’unité et l’amour doivent régner avant, pendant et après les élections qui doivent être organisées cette année 2016. 
Que Dieu bénisse et protège la République Démocratique du Congo 


Fait à Goma, le 18 février 2016

Pour Congo Peace Network

Patrick Mulemeri

Coordonnateur

Contresigne par:

LE CONSEIL DES CLUBS DE CONGO PEACE NETWORK