Ces dernières années, les États-Unis, l’Europe et leurs alliés ont abordé de plus en plus les problèmes mondiaux sans impliquer pour autant les Nations Unies, comme par exemple lors de la crise financière de 2008, et en 2012 lors de leur réunion à Washington contre la prolifération nucléaire. Dans les derniers jours, le nouveau président américain a préparé un ordre exécutif qui réduirait radicalement le financement américain de l’ONU. Le mois dernier, le manque de soutien s’est manifesté clairement dans les votes de ces pays contre les résolutions pour le droit humain à la paix, la résolution annuelle pour la culture de la paix et la décision de tenir une réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire.
La résolution sur le droit humain à la paix a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre par 131 voix, 34 contre et 19 abstentions. Parmi les votes négatifs figuraient l’Australie, le Canada, les États-Unis, Israël, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et des membres de l’Union européenne, dont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Suède et l’Espagne. Le 23 décembre, l’Assemblée générale a adopté par consensus sa résolution annuelle sur la culture de la paix présentée par 102 pays (“cosponsors”). Aucun des pays ci-dessus étaient parmi les sponsors, à l’exception de la Belgique, des Pays-Bas et de la Corée du Sud.
La résolution sur le désarmement nucléaire a été soutenue par 140 pays, mais une fois encore, parmi les 30 pays ayant voté contre, on retrouve l’Australie, le Canada, les États-Unis, Israël, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et des membres de l’Union européenne, parmi eux la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, l’Italie, l’Espagne ainsi que de nombreux pays d’Europe de l’Est. Alors que la Chine a voté pour la résolution, la Russie a voté contre.
Lorsque la culture de la paix a été lancée par l’UNESCO, dans les années 90, l’idée n’a pas été soutenue par tous les pays socialistes, mais a évolué ces dernières années. Cette année, la culture de la paix a été parrainée notamment par la Chine, Cuba, la Géorgie, la Fédération de Russie, le Viet Nam et les anciens pays soviétiques d’Asie centrale. En outre, l’ambassadeur de Cuba aux Nations Unies a présenté la résolution pour le droit à la paix, et l’ambassadeur de Chine auprès de l’ONU a récemment déclaré que «les Nations Unies devraient préconiser une culture de la paix».
Pendant ce temps, malgré son opposition interne, l’ONU continue de travailler pour la paix.
L’une des premières actions du nouveau Secrétaire général de l’ONU António Guterres, a été de présider un dialogue entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs visant à réunifier l’île divisée en deux depuis 1983.
Les accords de paix en Colombie, peut-être l’accord de paix le plus important de ces dernières années, ont été grandement aidés par les Nations Unies. L’ONU continue d’être active dans ses avancées.
Le tourisme peut apporter une contribution majeure à la culture de la paix, comme nous l’avons montré dans un précédent bulletin du CPNN. Il est donc important que l’Organisation des Nations Unies désigne cette année 2017 “Année internationale du tourisme durable pour le développement“.
Une autre contribution majeure à la culture de la paix est la libre circulation de l’information. Là encore, l’ONU est active. Alfred de Zayas, l’expert indépendant de l’ONU sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable, a récemment reconnu l’amnistie de l’américaine Chelsea Manning. Il a ensuite plaidé pour l’amnistie d’autres lanceurs d’alerte comme Julian Assange, Edward Snowden, Antoine Deltour et Raphaël Halet (Voir l’article du CPNN) ainsi que le lanceur d’alerte de la corruption fiscale en Israel, Rafi Rotem.
Il y a des initiatives que les États-Unis, l’Europe et leurs alliés continuent de soutenir aux Nations Unies quand ils ont besoin de l’appui de tous les pays; Par exemple, ils ont voté en faveur de la récente résolution du Conseil de sécurité pour se prémunir contre le risque d’acquisition ou d’utilisation d’armes nucléaires, biologiques ou chimiques par des organisations qui ne sont pas des états.
L’ONU continue de prouver que c’est notre meilleur espoir pour la paix. Nous avons montré son potentiel à faire la paix pendant les années du mandat du Directeur-général Federico Mayor à l’UNESCO dans la dernière décennie du 20ème siècle.
Imaginez ce que l’ONU pourrait faire pour la paix si dans l’avenir il était géré par le peuple…par les villes du monde par exemple !
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