Category Archives: DEVELOPPEMENT DURABLE

FAO: Le nombre de personnes souffrant de la faim passe sous la barre des 800 millions. Prochain objectif: l’éradication

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Le nombre de personnes victimes de la faim dans le monde s’établit à 795 millions – soit 216 millions de moins qu’en 1990-92 –, ce qui équivaut à 1 personne sur 9, d’après la dernière édition du rapport annuel des Nations Unies L’État de l’insécurité alimentaire dans le monde 2015 (SOFI).

hunger
Cette agricultrice gambienne montre une touffe sèche de riz durant une période de sécheresse

Le nombre de personnes victimes de la faim dans le monde s’établit à 795 millions – soit 216 millions de moins qu’en 1990-92 –, ce qui équivaut à 1 personne sur 9, d’après la dernière édition du rapport annuel des Nations Unies L’État de l’insécurité alimentaire dans le monde 2015 (SOFI).

Dans les régions en développement, la prévalence de la sous-alimentation – qui mesure la proportion de personnes privées de la nourriture indispensable pour mener une vie saine et active – est tombée à 12,9 pour cent de la population, par rapport aux 23,3 pour cent enregistrés il y a un quart de siècle, selon le SOFI 2015, publié aujourd’hui conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Une majorité des pays faisant l’objet d’un suivi par la FAO (72 sur 129) ont atteint la cible de l’Objectif du Millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié la prévalence de la sous-alimentation d’ici 2015. Les régions en développement dans leur ensemble, quant à elles, l’ont manquée de peu. Par ailleurs, 29 pays ont réalisé l’objectif plus ambitieux énoncé au Sommet mondial de l’alimentation en 1996: diviser par deux le nombre absolu de personnes sous-alimentées d’ici 2015.

“La quasi-réalisation des cibles de l’OMD relatives à la faim nous montre que nous sommes tout à fait en mesure d’éliminer la faim de notre vivant. Nous devons être la génération Faim Zéro. Ce but devrait être incorporé dans toutes les interventions de politique et au cœur même du nouvel agenda de développement durable qui sera mis en place cette année”, a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.

“Si nous aspirons réellement à créer un monde exempt de pauvreté et de faim, notre priorité doit être d’investir dans les zones rurales des pays en développement où vivent la plupart des populations les plus pauvres et les plus affamées de la planète”, a souligné le Président du FIDA, Kanayo F. Nwanze. “Il nous faut œuvrer pour générer une transformation au sein de nos communautés rurales afin qu’elle offrent des emplois décents, des conditions de vie décentes et des opportunités décentes. Nous devons investir dans les zones rurales pour la croissance équilibrée de nos nations de sorte que les trois milliards d’habitants peuplant ces zones puissent réaliser leur potentiel”.

“Les hommes, les femmes et les enfants ont besoin d’une alimentation nutritive tous les jours pour avoir une chance d’accéder à un avenir libre et prospère. Des esprits sains dans des corps sains sont essentiels pour la croissance aussi bien individuelle qu’économique, et cette croissance doit être inclusive afin que la faim dans le monde ne soit plus qu’un mauvais souvenir”, a affirmé la Directrice exécutive du PAM, Mme Ertharin Cousin.

Or, les progrès accomplis vers la pleine réalisation des objectifs de sécurité alimentaire 2015 ont été entravés ces dernières années par un contexte économique mondial difficile.

Phénomènes météorologiques extrêmes, catastrophes naturelles, instabilité politique et troubles intérieurs sont autant de facteurs responsables de cette situation. Vingt-quatre pays d’Afrique sont actuellement confrontés à des crises alimentaires, soit le double par rapport à 1990; une personne affamée sur 5 environ vit dans des conditions de crise caractérisées par une faible gouvernance et une vulnérabilité aiguë à la mort et à la maladie.

Le rapport SOFI 2015 fait remarquer qu’au cours des trente dernières années, les crises ont évolué, passant d’événements catastrophiques, à court terme, intenses et à haute visibilité, à des situations prolongées, du fait de toute une série de facteurs, en particulier de catastrophes naturelles et de conflits, souvent exacerbés par le changement climatique, la crise financière et les crises de prix.

Les taux de la faim dans les pays victimes de crises prolongées sont trois fois plus élevés qu’ailleurs. En 2012, cette situation concernait quelque 366 millions de personnes, dont 129 millions étaient sous-alimentés, soit 19 pour cent de toutes les victimes d’insécurité alimentaire de la planète.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article ou ici pour la version espagnole.)

Question for this article:

Can UN agencies help eradicate poverty in the world?

(. . . suite)

Pourtant, parallèlement, 1,9 milliard d’habitants sont venus gonfler les rangs de la population mondiale depuis 1990, ce qui rend d’autant plus impressionnantes les réductions du nombre de personnes victimes de la faim, souligne le rapport.

D’importantes réductions de la faim ont été réalisées en Asie de l’Est. L’Amérique latine et les Caraïbes, l’Asie du Sud-Est et l’Asie centrale, ainsi que certaines parties de l’Afrique ont affiché des progrès très rapides, montrant que la croissance économique inclusive, les investissements dans l’agriculture et la protection sociale, dans un contexte de stabilité politique, rendent l’élimination de la faim possible. C’est, avant tout, la volonté politique de faire de l’éradication de la faim un objectif de développement primordial qui est à l’origine des progrès.

L’Afrique subsaharienne est la région qui accuse la prévalence la plus élevée de sous-alimentation dans le monde – 23.2 pour cent, soit près d’une personne sur 4. Toutefois, les nations africaines qui ont investi davantage dans la productivité agricole et les infrastructures de base ont su réaliser leur objectif OMD, notamment en Afrique de l’Ouest.

La proportion de personnes souffrant de la faim en Amérique et aux Caraïbes a chuté de 14,7 pour cent à 5,5 pour cent depuis 1990, tandis que la part des enfants de moins de 5 ans en sous-poids a également reculé sensiblement. Une forte détermination à réduire la faim s’est traduite par des programmes de protection sociale qui, assortis de la croissance économique, ont impulsé les progrès à l’échelle du continent.

Diverses tendances ont été observées dans différentes parties d’Asie. Les pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est ont réduit de façon constante et rapide les deux indicateurs de sous-alimentation, soutenus par l’investissement dans les infrastructures en eau et l’hygiène, ainsi que par des perspectives économiques favorables.

En Asie du Sud, la prévalence de la sous-alimentation a baissé modérément, passant de 23,9 à 15,7 pour cent, mais des progrès bien plus importants ont été accomplis dans la réduction de l’insuffisance pondérale des jeunes enfants.

Une grave insécurité alimentaire est sur le point d’être éradiquée en Afrique du Nord, où la prévalence de la sous-alimentation s’établit à moins de 5 pour cent, tandis que la hausse de la prévalence du surpoids et de l’obésité suscite des préoccupations croissantes dans la région.

En Asie de l’Ouest, où les conditions d’hygiène sont généralement avancées et où les taux d’insuffisance pondérale des enfants sont faibles, l’incidence de la faim a augmenté à cause de la guerre, des troubles intérieurs et, partant, de populations massives de migrants et de réfugiés dans certains pays.

S’il n’existe pas de solution universelle pour améliorer la sécurité alimentaire, le rapport SOFI évoque plusieurs facteurs qui ont joué un rôle déterminant dans la réalisation de la cible OMD.

En premier lieu, une meilleure productivité agricole, en particulier de la petite agriculture et de l’agriculture familiale, se traduit par des gains importants dans la réduction de la faim et de la pauvreté. Les pays les plus performants en Afrique ont rempli l’engagement de l’OMD, contrairement à ceux dont les progrès ont été plus lents.

Deuxièmement, si la croissance économique est toujours bénéfique – ne serait-ce que parce qu’elle élargit la base de revenus fiscaux nécessaire pour financer les transferts sociaux et autres programmes d’assistance –, elle doit être inclusive pour contribuer à réduire la faim. La croissance inclusive a fait ses preuves pour améliorer les revenus des plus démunis (d’actifs et de compétences), en leur conférant la résilience nécessaire pour affronter les chocs naturels et anthropiques. Augmenter la productivité des agriculteurs familiaux est un moyen efficace de sortir de la pauvreté et de la faim.

Troisièmement, l’expansion de la protection sociale – les transferts d’espèces aux ménages vulnérables, mais aussi les bons d’alimentation, les dispositifs d’assurance santé ou les repas scolaires, éventuellement assortis de contrats d’achat garantis avec les agriculteurs locaux – a été fortement liée aux progrès de réduction de la faim en veillant à ce que tous les membres de la société aient une bonne nutrition pour mener une vie productive.

Environ 150 millions de personnes à travers le monde échappent au piège de la pauvreté extrême grâce à la protection sociale, selon le SOFI, mais plus des deux tiers des pauvres de la planète n’ont toujours pas accès à une forme régulière et prévisible de soutien social. Les transferts d’espèces aident les ménages à gérer les risques et à atténuer l’impact des chocs pour ne pas s’enliser dans la pauvreté et la faim.

Le rapport intégral L’État de l’insécurité alimentaire dans le monde 2015 est accessible ici.

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article.)

France: Interview avec un jeune fermier

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un interview pour CPNN par Kiki Chauvin

J’ai fait l’interview suivante avec Armand G., age de 18 ans, qui veut devenir fermier et rester dans le monde rural agricole. Cette interview est dans le context d’une tendance vers la disparition des petite fermes en France. Entre 1970 et 2010, selon l’INSEE, la superficie moyenne des entreprises agricoles en France est passée de 21 à 55 hectares. Mais dans la même période, le nombre des exploitations a chuté, passant de 1,600.000 à 510.000 !

Armand

Question : Pourquoi préfères tu créer une petite ferme plutôt qu’une grande sur le modèles actuel ? 

« Je suis né dans une famille de fermiers et je suis plongé dans cet univers depuis tout petit . Les animaux me sont familiers ; ils sont devenus mes amis et mes complices.  Les grands élevages, les grandes structures ne m’intéressent pas. Je recherche la création d’une petite exploitation en réhabilitant un mode de vie simple et sain en développant le côté artisanal du métier. Je pense m’orienter vers l’élevage de chèvres, et avoir aussi quelques vaches. J’aimerai fabriquer des fromages et les vendre sur les marchés, proposer de bons produits fermiers. Ce serait bien de profiter d’une haute qualité de vie tout en retrouvant des méthodes de fabrications traditionnelles, à l’ancienne, autant pour moi que pour les gens qui consommeront mes produits. Je ne pense pas ‘ à devenir riche’, mais gagner ma vie dans le respect de l’environnement et de la nature en général. Je souhaite créer une exploitation de dimensions humaines.»

Question : As-tu des contacts avec d’autres qui pensent comme toi ?

« J’ai eu l’occasion de voyager aux USA ; j’ai eu la chance de visiter quelques exploitations agricoles. La taille de certaines fermes, comprenant des troupeaux de milliers d’animaux, m’a choqué et a renforcé mon désir d’avoir une exploitation de petite taille ! Ces immensités peuplées ‘’de viande sur pattes’’ signifient usine, industrie où l’animal est une simple marchandise qui rapporte . En revanche, j’ai eu le plaisir de rencontrer des gens dans des fermes de quelques hectares seulement ( chèvres, vaches et brebis laitières ) où il n’y a pas du tout le même esprit. Il y a plus de contacts, de convivialité, d’humanité ; on parle de plaisir retrouvé dans le travail ! Les éleveurs sont proches de leurs bêtes, ils ont plus de temps à consacrer au troupeau , ce qui crée dans la confiance partagée, une qualité de travail facilitée.
En brassant les activités, se retrouve une diversification de produits fabriqués, (par exemple, fromages, yaourts, beurre, tissage, confection de vêtements, et pourquoi pas artisanat l’hiver ?)

« On peut travailler seul au quotidien mais ce nouvel état d’esprit doit faire redécouvrir l’entraide et la solidarité .

« C’est l’opposition entre ‘’l ‘état d’esprit des jolis marchés’’ et celui du marché des grandes marques ! »

« En France, j’utilise Facebook comme lien avec d’autres éleveurs de différentes régions qui m’ont conseillé dans mon apprentissage ; j’apprends le métier avec deux chèvres et trois très jeunes chevreaux . » 

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Question : Quelles sont les conséquences des subventions de l’Etat versées aux grandes fermes ? 

« Les subventions versées sont proportionnelles à la taille de l’exploitation, ce qui veut dire que une grosse ferme est privilégiée car elle touchera de grosses primes, alors que le petit exploitant, c’est à dire celui qui en a le plus besoin , n’aura rien ! »

« Quand la grande l’entreprise bénéficie d’aides financières, elle va être invitée à investir dans du matériel de plus en plus ‘’ performant’’, c‘est à dire s’éloigner de la mécanisation au profit de la robotisation. Tout ceci développe un autre équilibre entre la qualité du travail et la qualité de la production ! Il s’agit de compétition et de profit.

« En même temps, la dépendances aux marques grandes enseignes, comme Danone, Senoble…, aux produits phytosanitaires comme le célèbre ‘’Monsanto’’ prennent l’agriculture-élévage en otage. »

 « En conclusion, je suis convaincu que nous pouvons revenir à une réelle qualité du travail dans l’exploitation d’une ferme avec des valeurs plus simples. Pour moi, il y a de l’avenir dans l’élevage des chèvres, dans un retour respectueux à la terre. J’ai pris conscience du danger de la robotisation ; je pense que nous devons rester au niveau d’une nécessaire mécanisation qui soulage et apporte un confort au travail quotidien qui est très physique. Comme je vous l’ai dit, nous devons revenir à une agriculture de taille plus humaine.».

Marche contre les OGM à Ouagadougou : Procès en règle contre Monsanto

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par Abdou Zoure, Burkhina 24

Plusieurs organisations de la société civile ont participé à Ouagadougou à la marche mondiale contre l’emploi des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture au Burkina, ce 23 mai 2015. Une manifestation qui a pris les allures d’un procès en règle contre Monsanto, firme américaine spécialisée dans le domaine.

Burkhina

Monsanto est pire qu’Ebola ». « Monsanto, dégage ! ». « Monsanto, non, Ma santé, oui ! ». « OGM, la solution qui devient problème ». Voici, entre autres, les slogans peu amènes qui ont été fourbis ce 23 mai dans les artères de Ouagadougou contre les OGM, en général, et contre Monsanto, en particulier, à l’occasion de la marche mondiale contre les OGM, agrémenté par des discours du président Thomas Sankara appelant à la souveraineté alimentaire des Etats africains.

« Nous ne voulons plus de Monsanto au Burkina ! Plus rien ne sera comme avant », lance Florent Diendéré, membre du Collectif citoyen pour l’agro-écologie, principal initiateur de cette marche. Pour lui, l’expérience du coton Bt a été un échec au Burkina. « Monsanto l’a lui-même reconnu », affirme-t-il.

Les manifestants, ce samedi, en foulant les artères de Ouagadougou, de la Place de la Révolution jusqu’au rond-point des Nations unies où une déclaration a été remise au conseiller technique du ministre burkinabè de l’agriculture, Robert Ouédraogo, sont convaincus que le salut et la santé résident dans les produits biologiques.

Nous pensons que nos paysans ont la capacité de produire suffisamment pour nous nourrir et nous garantir notre santé, déclare Roukiatou Ouédraogo, membre du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementale (SPONG). Nous n’avons pas besoin des OGM de Monsanto qui peut prendre des éléments dans un animal et venir mettre dans une plante et nous ne savons pas les conséquences sur notre santé ».

(N.B: Voir France 24 pour des photos des manifs contre Monsanto le 23 mai en France, Canada, Corée du Sud, Australie, Argentine, Mexique, Pays Bas, Porto Rico and Chili, en plus de Burkhina Faso

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

17 avril : les paysans du monde entier se mobilisent pour la souveraineté alimentaire et contre les traités de libre-échange

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par La Via Campesina

17 avril 2015: aujourd’hui, des milliers de paysannes et paysans membres du mouvement international La Via Campesina se mobilisent de par le monde contre les multinationales et les traités de libre-échange. Ceux-ci touchent durement les petits paysans et leur agriculture, ainsi que la souveraineté alimentaire. Depuis 1996, La Via Campesina et ses alliés célèbrent le 17 avril comme étant la journée internationale des luttes paysannes.

April17

 Les traités de libre-échange sont au service des multinationales et de leur mode de production capitaliste et industriel qui dépend lourdement des intrants agrochimiques. Ils entraînent des vagues de déplacement, d’expulsion et de disparition des paysannes et des paysans. Les traités de libre-échange font du profit leur priorité absolue au détriment de tout droit et de toute autre préoccupation. Un important traité de libre-échange est actuellement en cours de négociation entre l’Union européenne, les Etats-Unis et le Canada. Ces discussions, si elles aboutissent, auront pour effet de libéraliser les échanges commerciaux et les investissements en faveur des multinationales ( voir les vidéos).

A travers de centaines d’actions locales et globales (voir la carte régulièrement mise à jour), La Via Campesina rappelle l’importance des luttes locales et, par la même occasion, souligne le besoin d’une alliance entre les communautés urbaines et rurales. Parmi les actions qui auront lieu jusqu’à la fin du mois, citons des occupations de terres, des échanges de semences, des manifestations, des séances de promotion de la souveraineté alimentaire, des événements culturels, des actions directes et des débats.

Cette année, en Europe, notamment en Allemagne, en Suisse et en Belgique, des manifestations sont organisées contre le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership – TTIP), l’Accord économique et commercial global (AECG, ou en anglais Comprehensive Trade and Economic Agreement – CETA) et l’Accord sur le commerce des services (ACS, ou en anglais Trade in Services Agreement – TiSA). En Asie, au Japon et en Corée du Sud, un important rassemblement est prévu pour forcer le gouvernement japonais à refuser les négociations de l’Accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership – TTP). En Amérique du Sud, une grande marche rassemblant plus 1 500 personnes venant du monde entier se déroulera en Argentine pendant le congrès de la CLOC-Via Campesina (Coordination des organisations paysannes d’Amérique latine) à Buenos Aires.

La Via Campesina a pour objectif de dénoncer les lois et les forces qui affectent la vie paysanne, un précieux héritage des peuples au service de l’humanité. Le mouvement fait la promotion de la souveraineté alimentaire afin d’éradiquer la faim dans le monde et d’instaurer la justice sociale.

Face à ce sombre tableau où le libre-échange et les profits juteux dominent, La Via Campesina propose une économie fondée sur l’équité qui rééquilibrerait les rapports entre l’homme et la nature. La réforme agraire et l’agriculture durable sont au centre de ce mode de vie fondé sur la souveraineté alimentaire des peuples.

Porte-paroles pour la presse:

Ndiakhate Fall, CNCR, Sénégal (en français): + 221 77 550 89 07

Marina dos Santos, Landless movement, Brésil (en espagnol et portugais): +54 9261571785

Yudhvir Singh, BKU, Inde (en anglais): +54 926115717585

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article ou ici pour la version espagnole)

Question for this article:

Syriza, Podemos, Nouvelle Donne. L’alternative à l’Europe des Draghi-Macron

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

un article par Bernard Leon (reproduit avec permission de l’auteur)

Les représentants des deux jeunes partis politiques, Podemos (Espagne) et Syriza (Grèce) se sont retrouvés vendredi 27 mars à la Maison des Mines à Paris, pour échanger sur leurs retours d’expérience avec les militants de Nouvelle Donne, porteurs avec eux de la même volonté d’alternative à ces partis de droite et de gauche qui ont perdu un peu partout en Europe leur identité démocratique.

France

Car, et les résultats du deuxième tour des départementales le montrent, partout, comme l’écrivait en 2008, le Juge antimafia Roberto Scarpinato, dans « Le retour du prince » (Editions de la Contre Allée),  « Partout, les gens perçoivent et éprouvent dans leur propre chair la pression d’une souffrance sociale qui s’accroit de jour en jour ». Et, continue-t-il « C’est bien la raison pour laquelle le pouvoir ne jouit plus, désormais, d’aucun respect social ».

Eric Alt, au nom de Nouvelle Donne, a ouvert la soirée devant une salle jeune et attentive, en rappelant les ingrédients qui ont servi à Pablo Iglesias, le chef de file de Podemos, de mener à bien son action.

– En finir avec le pessimisme, qui est toujours une excuse pour ne rien faire.

– Montrer de la résolution. N’avoir pas peur en conséquence d’appeler un chat un chat. Et Macron un oligarque. En se souvenant de sa déclaration de début d’année. « Il faut des jeunes qui aient envie d’être milliardaire », avait-t-il confié aux Echos. A la grande consternation de quelques socialistes.

– Afficher de la fierté et de l’audace. Deux qualités qui ont été à la base des grands défilés populaires dénommées le mouvement des « Marées » en Espagne, comme des manifestations du 18 mars à Francfort, à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la BCE, un bâtiment de 1,3 milliards d’euros, pour protester contre le diktat de l’austérité imposé par les institutions européennes : la BCE, le FMI, la Commission.

– Changer le regard sur la politique. Laquelle nous montre des « façades Potemkine », un véritable trompe l’œil qui cache un vide à investir.

– Montrer de l’empathie pour nos semblables. Savoir se mettre à la hauteur des gens. Ecouter « le parlement des invisibles », selon l’expression de Rosanvallon.
 
Un fil rouge relie les trois partis, espagnol, grec, français, mais dans une temporalité différente, celui de la nécessité de sortir de ce que le pouvoir fait de nous, de nous libérer personnellement et collectivement, ce qui implique, et je cite encore Roberto Scarpinato : « un processus de déstructuration des impostures culturelles qui imprègnent nos vies dès le plus jeune âge ». Cela suppose de changer comme indiqué ci dessus « notre regard ». Podemos et Syriza devraient nous y aider.

Préliminaire. D‘où viennent Syriza et Podemos ? Où en sont ils ? Où vont ils,  où allons nous ? Quels possibles peut-on imaginer aujourd’hui ?

Pendant très longtemps, beaucoup de latino-américains regardaient l’Europe avec

(cliquez ici pour la continuation de l’article)

(cliquez ici pour une traduction en anglais)

Question for this article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Readers’ comments are invited on this question.

Irlande : AAA, ce parti anti-austérité sur les traces de Syriza

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

un article par Barthélémy Gaillard, Europe1 (abrégé)

Les partis anti-austérité fleurissent en Europe. Après la victoire de Syriza en Grèce et le succès populaire de Podemos en Espagne, c’est au tour de l’Alliance anti-austérité irlandaise (AAA) de faire parler d’elle. . . .

Ireland
Click on photo to enlarge

Il faut dire que la gauche radicale irlandaise a trouvé un terreau fertile dans la politique économique menée par l’actuelle Premier ministre Enda Kenny ces dernières années. Une politique stricte et efficace qui a permis au pays de sortir rapidement de sortir du cercle de l’austérité. Mais à quel prix. Cette politique a réveillé dans la population irlandaise un sentiment contestataire, cristallisé notamment autour de la facturation de l’eau. Historiquement gratuite, l’eau est devenue payante, une des contreparties exigées par la troïka suite au plan de sauvetage de l’Irlande. Conséquence immédiate, des manifestations exceptionnelles dans tout le pays. Ils étaient 120.000 dans les rues en novembre dernier pour témoigner d’un ras-le-bol généralisé. “Il ne s’agit pas que de l’eau, mais de ce qui s’est passé ces cinq dernières années”, expliquait à l’époque un manifestant au journal Le Monde.

Politiquement, les prémices de cet engouement pour la gauche radicale se sont faits sentir lors d’une élection législative partielle : 57% des électeurs ont voté pour des candidats partisans de la gratuité de l’eau. Un désaveu pour la majorité gouvernementale et sa politique économique, dont la population a du mal à mesurer les retombées. Un contexte idéal pour l’AAA, qui martèle sans relâche le même message, porté par son jeune leader Paul Murphy : “Les 99% des gens “ordinaires” voient qu’on fabrique une reprise pour les 1% des riches aux dépens du reste de la population qu’on continue à saigner”

Comme ses frères méditerranéens, l’AAA est porté par un jeune leader charismatique. Si Podemos et Syriza ont Pablo Iglesias (37 ans) et Alexis Tsipras (41 ans), le parti irlandais a Paul Murphy (32 ans). Ce jeune politicien a remporté une victoire surprise lors de législatives à Dublin, coiffant sur le poteau le candidat de la gauche traditionnelle. Comme Podemos s’est appuyé sur la dynamique des Indignados en espagne, l’AAA est né d’un mouvement de contestation populaire (contre la facturation de l’eau en Irlande), ce dont se félicite le jeune leader : “Pour la première fois, le peuple, irlandais a pris conscience de sa force, les gens se sont organisés d’eux-mêmes dans leurs quartiers, sans être instrumentalisés”, se réjouit-il. Lui-même, très engagé dans le collectif contre la fin de la gratuité de l’eau, a été arrêté par la police lundi 9 février, explique le Irish Times (en anglais). De quoi susciter un sentiment de solidarité auprès des manifestants.

Cependant, l’AAA affirme ne pas vouloir devenir une simple copie de Syriza ou de Podemos et va devoir trouver son modèle. Avec une difficulté supplémentaire par rapport à ses alter ego grecs et espagnols, une particularité propre au paysage politique : le Sinn Fein, la branche politique des indépendantistes irlandais, très installé, porte déjà un discours anti-austérité. Et pèse lourd dans les sondages. Trouver sa place sur le spectre politique irlandais, trouver son identité au sein des gauches radicales européennes, tel est le défi que devra relever l’AAA pour s’imposer. Et le plus tôt sera le mieux : les prochaines élections générales se tiendront dans à peine plus d’un an, en avril 2016.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise.)

Question for this article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Readers’ comments are invited on this question.

L’Amérique latine en perspective : entre réussites et nouveau défis

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article par Raffaele Morgantini , Tarik Bouafia, Investig’Action

Après les décennies perdues des années 1980 et 1990 qui ont vu l’Amérique Latine sombrer dans la pauvreté extrême, le chômage de masse et l’explosion des dettes publiques, le continent a depuis relevé la tête et est aujourd’hui devenu un ambitieux laboratoire d’expérimentations de nouvelles politiques sociales et économiques. Venezuela, Bolivie, Equateur, Argentine…Les cures d’austérités imposées à certains pays de la région par le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale ont été abandonnés au profit de politique de relance où l’Etat a repris avec plus ou moins d’importance un rôle prépondérant dans la gestion de l’économie.

new latin

L’Amérique Latine, un espoir pour l’Europe.

Pendant que certains pays d’Amérique latine retrouvent leur dignité et leur souveraineté, en Europe en revanche, l’austérité fait des ravages. Irlande, Espagne, Portugal, Grèce… aucun pays n’est épargné. Le PIB s’effondre, la pauvreté et le chômage explosent et la dette ne cesse de s’accroitre. Ces politiques antisociales ont provoqué des soulèvements populaires qui ont ébranlé les pouvoirs en place. Les partis de la gauche radicale Syriza en Grèce et Podemos en Espagne (qui affirment vouloir s’inspirer des orientations prises par l’Equateur ou encore l’Argentine au sujet du fardeau de la dette), en tête dans les intentions de vote, sont en train de faire hurler les sirènes de Bruxelles et des marchés financiers. De plus, on ne compte plus les associations, syndicats, partis politiques, médias alternatifs qui en Europe ont applaudi les succès latino-américains. Une euphorie de la gauche radicale européenne qui contraste avec la vision réactionnaire, caricaturale, grossière et mensongère de ceux qui ont tout d’intérêt à que les choses ne changent pas.

Pendant très longtemps, beaucoup de latino-américains regardaient l’Europe avec admiration. Et aujourd’hui encore, l’Europe fascine. Ce regard porté vers le vieux continent provient de nombreux facteurs : culturelles, historiques, économiques. Certains souhaitent connaître leur « mère patrie » comme l’Espagne ou le Portugal. D’autres, comme en Argentine, veulent se rendre en Italie, dans le pays de leurs ancêtres. Enfin, certains associent l’Europe à son histoire, sa grande culture et son architecture.

Mais depuis quelques temps, les choses commencent à s’inverser en tout cas en ce qui concerne l’attrait économique de l’Europe. Même si il reste bien sûr des latino-américains qui tentent de rejoindre l’Europe pour de meilleures conditions sociales et économiques, la donne a changé depuis quelques années. Les changements politiques survenues dans de nombreux pays du continent bolivarien ont freiné l’exode massif qui caractérisait les années 1980-1990 et début 2000. Les politiques économiques et sociales novatrices impulsés par certains pays de la région dans le but d’apporter à leur peuple une vie plus digne ont incité de nombreux citoyens à rester dans leurs pays plutôt qu’à émigrer. D’autant plus que l’histoire s’est retournée et qu’aujourd’hui, c’est l’Europe qui pâtit des politiques d’austérité. Les forts taux de chômage que connaissent l’Espagne ou le Portugal ont rendu ces pays de moins en moins attrayants. Cette Europe qui avait tant dominé et s’était montrée si méprisante envers ses anciennes colonies est aujourd’hui malade et ne fait presque plus rêver. La situation est si dramatique que de nombreux citoyens latino-américains, notamment argentins, qui avaient émigré au début des années 2000 pour fuir la terrible situation économique du pays ont décidé de rentrer dans leur pays.

(cliquez ici pour la continuation de l’article)

(cliquez ici pour une traduction en anglais)

Question for this article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Readers’ comments are invited on this question.

Montréal, Canada: Les étudiants continueront de décrier l’austérité

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Métro Montréal

Le gouvernement provincial n’a encore rien vu s’il faut en croire la porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ). Lors d’une entrevue accordée à La Presse Canadienne, Camille Godbout se dit persuadée que «le mouvement contre l’austérité va gagner des appuis». À son avis, un accroissement du soutien populaire est inévitable car «avec les nouvelles mesures annoncées dans le budget liées entre autres à l’éducation et à la santé, la grogne populaire face au Parti libéral [du Québec] ne fera qu’augmenter».

canada-french

Selon Mme Godbout, la montée du sentiment d’insatisfaction continuera de se traduire pas la tenue de grands rassemblements ainsi que par l’organisation de toute une gamme d’actions locales un peu partout dans la province. Elle a remarqué que «les gens s’organisent de différentes façons sur leur campus en faisant de la sensibilisation, de la mobilisation, en organisant des activités créatives et des actions de visibilité».

Mme Godbout a souligné que ces diverses initiatives visent invariablement à «susciter un débat public sur les mesures d’austérité et sur la nécessité d’avoir des services sociaux de qualité».

Elle a ajouté qu’elle ne craint pas que la multiplication des moyens de pression finisse par engendrer un sentiment de lassitude chez les citoyens.

Elle a déjà pu observer qu’il y a non seulement des étudiants qui descendent dans les rues mais également «des travailleurs, des personnes âgées et des familles».

Camille Godbout a indiqué que le mouvement de masse continuera sans doute de faire boule de neige en raison du refus de l’équipe du premier ministre Philippe Couillard de reculer.

«Il y a un paquet d’acquis sociaux dans lesquels le gouvernement est en train de mettre la hache. Il continue de promouvoir son projet idéologique. [Or], on l’avait prévenu que s’il persistait à mettre de l’avant des mesures d’austérité, on allait augmenter la pression», a-t-elle rappelé.

Elle a laissé entendre que la colère publique s’exprimera de manière spectaculaire jeudi prochain.

Une vaste manifestation nationale se tiendra alors à Montréal à un moment où plus de 100 000 étudiants seront en grève, selon les données compilées par l’ASSÉ.

(Cliquez ici pour un article en anglais sur ce sujet.)

Question pour cet article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Readers’ comments are invited on this question.