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La France devrait avoir 1 000 km de routes solaires d’ici 5 ans !

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de Ubergizmo

Nous vous en avons parlé plus d’une fois, les routes solaires pourraient bien redéfinir notre manière de produire de l’énergie. Ces routes couvertes de panneaux solaires permettraient alors d’alimenter des équipements urbains, ou même des véhicules en train de rouler. Et Ségolène Royal a l’intention d’en faire construire 1 000 km d’ici 5 ans.

solaires

La ministre de l’Écologie entend bien respecter l’un des engagements pris durant la COP21, et la société française Colas, filiale de Bouygues, semble justement avoir ce qu’il faut. En collant des dalles photovoltaïques de 7 mm d’épaisseur directement sur la chaussée, il devient possible de capter l’énergie du soleil, dans les villes.

Après cinq ans de développement, en collaboration avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), ces dalles « Wattway » offrent évidemment une adhérence équivalente à des routes classiques et peuvent supporter passage de poids-lourds comme météo difficile.

Grâce à elles, les zones urbaines pourront profiter d’ »une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante« . Et dans les régions isolées, la route solaire « permettra de créer des infrastructures de production d’énergie locales et pérennes, en circuit court« .

À quoi servira alors l’électricité produite ? Éclairage public, enseignes lumineuses, tramways, logements, bureaux, tout est possible. Selon Colas, 1 km de route solaire Wattway permet d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. À suivre !

( Clickez ici pour la version anglaise .)

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France: Territoires zéro chômeur de longue durée

DROITS DE L’HOMME .

Un article de ATD Quart Monde

Dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, les « Territoires zéro chômeur de longue durée », une expérimentation initiée par ATD Quart Monde, lancent un avis de grève du chômage. Le 15 octobre, autour de piquets de grève conviviaux, chacun se mettra au travail.

chomage

La grève du chômage, qu’est-ce que c’est?

De la même manière que des salariés mécontents de leurs conditions de travail cessent leur activité, des citoyens qui protestent contre la privation d’emploi entament une grève du chômage.

Les chômeurs et les personnes qui les soutiennent effectueront des travaux utiles qui ne sont pas réalisés actuellement (cf dossier de presse).

Pourquoi ?

Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » se propose de créer de nouveaux emplois financés par le transfert des coûts liés au chômage de longue durée. Mais cela est impossible sans une loi qui l’y autorise. Portée par Laurent Grandguillaume, député de la Côte-d’Or, cette proposition de loi sera examinée en première lecture à l’Assemblée Nationale la semaine du 23 novembre 2015.

Quels travaux dans quels lieux ?

Ce n’est ni le travail, ni les compétences qui manquent. Les acteurs du projet – chômeurs, entrepreneurs, élus… – ont identifié des besoins sociaux non satisfaits.Le 15 octobre, les grévistes accompliront les travaux correspondants dans chacun des territoires.

Ille-et-Vilaine : Pipriac et Saint Ganton

Création d’un jardin partagé entre la maison de retraite et le foyer de vie de personnes handicapées, travaux de terrassement sur le site du village néolithique, travaux divers d’entretien et d’embellissement du centre bourg, appui ponctuel au travail de récolte d’un maraîcher, faire traverser les enfants devant les écoles de Pipriac et Saint-Ganton, collecte de cartons et papiers auprès d’entreprises, travail administratif divers dans les deux mairies et en entreprise.

Meurthe-et-Moselle : Pays de Colombey et du Sud Toulois

A la base de loisirs de Favières, un atelier de fabrication de jus de pommes « cuvée des bras perdus » et une « Halle des compétences » qui permettra de décliner les métiers et savoirs-faire identifiés.

Deux-Sèvres : Grand Mauléon

Débroussaillage d’espaces publics, mise en place d’une collecte de recyclables auprès des personnes âgées, ateliers de lecture, d’initiation à l’informatique et création d’un circuit touristique.

Nièvre : à Prémery, Communauté de communes Entre Nièvres et forêts

Une partie des locaux d’une usine désaffectée sera remise en état pour aménager la première entreprise conventionnée du territoire.

Pour en savoir plus, téléchargez le communiqué et le dossier de presse

( Clickez ici pour la version anglaise de cet article.)

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Can state funds be used to provide work for the unemployed?

Rassemblement à Vienne de centaines de femmes syndicalistes pour une conférence mondiale

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de industri-all global union

Quelque 300 femmes syndicalistes de plus de 60 pays se rencontrent à Vienne, Autriche, pour la première Conférence mondiale des femmes organisée par IndustriALL Global Union.

vienna

L’évènement, accueilli par le syndicat autrichien PRO-GE, se tient du 14 au 16 septembre dans la capitale.

Le président autrichien, Dr Heinz Fischer, prononcera une allocution à la cérémonie d’ouverture, aux côtés de la ministre de la Santé, Sabine Oberhauser, du ministre du Travail, Rudolf Hundstorfer, et de la secrétaire d’État, Sonja Stessl.

IndustriALL Global Union, qui représente 50 millions de travailleurs et travailleuses des secteurs du textile, de l’énergie et des mines, réunit des syndicalistes femmes des cinq continents pour aborder certaines questions qui touchent davantage les femmes sur le lieu de travail.

“Vienne a ouvert ses bras à nos collègues syndicalistes, et nous sommes heureux d’accueillir tant de femmes en Autriche pour la première Conférence mondiale des femmes de IndustriALL. Elle promet d’être une conférence vivante et instructive d’où nous émergeront plus fortes et mieux équipées pour améliorer la vie des femmes au sein du mouvement syndical,” a dit la secrétaire générale adjointe de IndustriALL, Monika Kemperle.

Un thème majeur de la conférence portera sur le rôle des syndicats pour empêcher la violence contre les femmes, avec à cette occasion le lancement d’une nouvelle campagne. La violence contre les femmes et la discrimination, que ce soit au travail ou non, limite le potentiel des femmes au travail et est donc une question syndicale.

Des intervenantes venues de pays aussi divers que l’Australie, la Colombie, l’Irak, le Myanmar, l’Ukraine et l’Afrique du Sud, partageront leur expérience et leur expertise pour améliorer la santé et la sécurité, accroître la protection de la maternité, empêcher le VIH/Sida, renforcer les effectifs, lutter contre l’emploi précaire, mettre fin à la discrimination des femmes, et obtenir un équilibre entre le travail et la famille, parmi d’autre sujets.

Une Charte de l’égalité pour la défense des droits des femmes sera proposée à l’adoption lors de la Conférence. Les syndicats, surtout dans les secteurs dominés par les hommes, n’ont pas toujours admis les besoins propres aux femmes ou tenu compte sérieusement de leurs préoccupations.

Les participantes se prononceront également sur les structures dirigeantes propres à IndustriALL dans une motion visant à accroître la représentation des femmes de 30 à 40 pour cent.

L’évènement sera diffusé en direct sur www.industriall-union.org et pourra être suivi sur twitter à @IndustriALL_GU et #WWCVienna.

Pour tout renseignement complémentaire, contacter Leonie Guguen, agente des communications à IndustriALL Global Union. Courriel: lguguen@industriall-union.org. Téléphone: +41 (0)79 137 54 36.

(Merci à Janet Hudgins, le reporter pour cet article.)

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article ou ici pour une version anglaise.)

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Bulgarie: Soins pour les victimes de violence et soutien psychologique pour les enfants et les adolescents en difficulté

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Diana Tashkova

Présentement, il arrive que des enfants et leurs familles soient victimes de violence, étant abusés sexuellement ou dans la familiale. En fait, les citoyens de l’Union européenne de la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie sont les victimes les plus fréquentes de la traite humaine en Europe. En outre, la majorité des cas qui ont été étudiés entre 2009 et 2013 par Europol montrent que 40 pour cent des victimes de la traite des êtres humains en Europe étaient des cas de la Roumanie, 18 pour cent de la Hongrie et de 11 pour cent de la Bulgarie. La majorité des victimes de la traite des êtres humains sont des femmes ou des jeunes filles, et une forte proportion d’entre eux sont exploités sexuellement. Globalement, la traite des êtres humains reste une épidémie mondiale.

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Logo du Programme de coopération bulgaro-suisse

En outre, certains enfants peuvent avoir de mauvaises expériences dans leurs familles, dans les écoles et dans leurs environs. Voilà pourquoi, le projet “Centre de traumatologie pour les enfants et les familles» a été lancé. Il a été financé par le Programme de coopération Suisse-Bulgare et il est mis en œuvre par la Fondation Association Animus. Son objectif est de fournir un soutien psychologique et une récupération après des situations traumatisantes. Le Centre familles comprend également un programme de correspondance. Il donne la chance aux enfants et aux parents d’obtenir des consultations via e-mails et de rester anonyme.

Le projet vise à compléter le modèle du système social actuel en Bulgarie par l’introduction d’un programme social innovant. Il offre un programme de soutien des enfants et des parents, ainsi que le programme de soutien de la communauté.

Le programme de soutien des enfants est également bénéfique pour les enfants qui éprouvent des problèmes de communication ou qui ont des difficultés d’adaptation à l’environnement social, qui veulent surmonter la perte d’un parent, séparation des parents, la violence domestique, la violence sexuelle. Le problème est peut-être le fait qu’ils ne soient adoptés, placés dans des familles d’accueil ou réintégrés dans leurs familles biologiques. Le problème peut être exprimée par le comportement problématique à la maison ou à l’école.

Le programme de soutien est destiné aux parents qui ont besoin des conseils sur les problèmes qu’ils ont à élever leurs enfants. Les adoptants candidats et les parents adoptifs pourraient recevoir un soutien au Centre de traumatologie.

En plus, le programme de soutien de la communauté propose des formations et utilise approches pluridisciplinaires qui offrent de l’aide.

Le centre de traumatologie donne la chance aux jeunes et aux adultes à surmonter les difficultés sans porter les bagages du passé.

(Clickez ici pour une traduction anglaise.

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France: Interview avec un jeune fermier

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un interview pour CPNN par Kiki Chauvin

J’ai fait l’interview suivante avec Armand G., age de 18 ans, qui veut devenir fermier et rester dans le monde rural agricole. Cette interview est dans le context d’une tendance vers la disparition des petite fermes en France. Entre 1970 et 2010, selon l’INSEE, la superficie moyenne des entreprises agricoles en France est passée de 21 à 55 hectares. Mais dans la même période, le nombre des exploitations a chuté, passant de 1,600.000 à 510.000 !

Armand

Question : Pourquoi préfères tu créer une petite ferme plutôt qu’une grande sur le modèles actuel ? 

« Je suis né dans une famille de fermiers et je suis plongé dans cet univers depuis tout petit . Les animaux me sont familiers ; ils sont devenus mes amis et mes complices.  Les grands élevages, les grandes structures ne m’intéressent pas. Je recherche la création d’une petite exploitation en réhabilitant un mode de vie simple et sain en développant le côté artisanal du métier. Je pense m’orienter vers l’élevage de chèvres, et avoir aussi quelques vaches. J’aimerai fabriquer des fromages et les vendre sur les marchés, proposer de bons produits fermiers. Ce serait bien de profiter d’une haute qualité de vie tout en retrouvant des méthodes de fabrications traditionnelles, à l’ancienne, autant pour moi que pour les gens qui consommeront mes produits. Je ne pense pas ‘ à devenir riche’, mais gagner ma vie dans le respect de l’environnement et de la nature en général. Je souhaite créer une exploitation de dimensions humaines.»

Question : As-tu des contacts avec d’autres qui pensent comme toi ?

« J’ai eu l’occasion de voyager aux USA ; j’ai eu la chance de visiter quelques exploitations agricoles. La taille de certaines fermes, comprenant des troupeaux de milliers d’animaux, m’a choqué et a renforcé mon désir d’avoir une exploitation de petite taille ! Ces immensités peuplées ‘’de viande sur pattes’’ signifient usine, industrie où l’animal est une simple marchandise qui rapporte . En revanche, j’ai eu le plaisir de rencontrer des gens dans des fermes de quelques hectares seulement ( chèvres, vaches et brebis laitières ) où il n’y a pas du tout le même esprit. Il y a plus de contacts, de convivialité, d’humanité ; on parle de plaisir retrouvé dans le travail ! Les éleveurs sont proches de leurs bêtes, ils ont plus de temps à consacrer au troupeau , ce qui crée dans la confiance partagée, une qualité de travail facilitée.
En brassant les activités, se retrouve une diversification de produits fabriqués, (par exemple, fromages, yaourts, beurre, tissage, confection de vêtements, et pourquoi pas artisanat l’hiver ?)

« On peut travailler seul au quotidien mais ce nouvel état d’esprit doit faire redécouvrir l’entraide et la solidarité .

« C’est l’opposition entre ‘’l ‘état d’esprit des jolis marchés’’ et celui du marché des grandes marques ! »

« En France, j’utilise Facebook comme lien avec d’autres éleveurs de différentes régions qui m’ont conseillé dans mon apprentissage ; j’apprends le métier avec deux chèvres et trois très jeunes chevreaux . » 

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article)

Question for this article:

What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

(. . . suite)

Question : Quelles sont les conséquences des subventions de l’Etat versées aux grandes fermes ? 

« Les subventions versées sont proportionnelles à la taille de l’exploitation, ce qui veut dire que une grosse ferme est privilégiée car elle touchera de grosses primes, alors que le petit exploitant, c’est à dire celui qui en a le plus besoin , n’aura rien ! »

« Quand la grande l’entreprise bénéficie d’aides financières, elle va être invitée à investir dans du matériel de plus en plus ‘’ performant’’, c‘est à dire s’éloigner de la mécanisation au profit de la robotisation. Tout ceci développe un autre équilibre entre la qualité du travail et la qualité de la production ! Il s’agit de compétition et de profit.

« En même temps, la dépendances aux marques grandes enseignes, comme Danone, Senoble…, aux produits phytosanitaires comme le célèbre ‘’Monsanto’’ prennent l’agriculture-élévage en otage. »

 « En conclusion, je suis convaincu que nous pouvons revenir à une réelle qualité du travail dans l’exploitation d’une ferme avec des valeurs plus simples. Pour moi, il y a de l’avenir dans l’élevage des chèvres, dans un retour respectueux à la terre. J’ai pris conscience du danger de la robotisation ; je pense que nous devons rester au niveau d’une nécessaire mécanisation qui soulage et apporte un confort au travail quotidien qui est très physique. Comme je vous l’ai dit, nous devons revenir à une agriculture de taille plus humaine.».

Syriza, Podemos, Nouvelle Donne. L’alternative à l’Europe des Draghi-Macron

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

un article par Bernard Leon (reproduit avec permission de l’auteur)

Les représentants des deux jeunes partis politiques, Podemos (Espagne) et Syriza (Grèce) se sont retrouvés vendredi 27 mars à la Maison des Mines à Paris, pour échanger sur leurs retours d’expérience avec les militants de Nouvelle Donne, porteurs avec eux de la même volonté d’alternative à ces partis de droite et de gauche qui ont perdu un peu partout en Europe leur identité démocratique.

France

Car, et les résultats du deuxième tour des départementales le montrent, partout, comme l’écrivait en 2008, le Juge antimafia Roberto Scarpinato, dans « Le retour du prince » (Editions de la Contre Allée),  « Partout, les gens perçoivent et éprouvent dans leur propre chair la pression d’une souffrance sociale qui s’accroit de jour en jour ». Et, continue-t-il « C’est bien la raison pour laquelle le pouvoir ne jouit plus, désormais, d’aucun respect social ».

Eric Alt, au nom de Nouvelle Donne, a ouvert la soirée devant une salle jeune et attentive, en rappelant les ingrédients qui ont servi à Pablo Iglesias, le chef de file de Podemos, de mener à bien son action.

– En finir avec le pessimisme, qui est toujours une excuse pour ne rien faire.

– Montrer de la résolution. N’avoir pas peur en conséquence d’appeler un chat un chat. Et Macron un oligarque. En se souvenant de sa déclaration de début d’année. « Il faut des jeunes qui aient envie d’être milliardaire », avait-t-il confié aux Echos. A la grande consternation de quelques socialistes.

– Afficher de la fierté et de l’audace. Deux qualités qui ont été à la base des grands défilés populaires dénommées le mouvement des « Marées » en Espagne, comme des manifestations du 18 mars à Francfort, à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de la BCE, un bâtiment de 1,3 milliards d’euros, pour protester contre le diktat de l’austérité imposé par les institutions européennes : la BCE, le FMI, la Commission.

– Changer le regard sur la politique. Laquelle nous montre des « façades Potemkine », un véritable trompe l’œil qui cache un vide à investir.

– Montrer de l’empathie pour nos semblables. Savoir se mettre à la hauteur des gens. Ecouter « le parlement des invisibles », selon l’expression de Rosanvallon.
 
Un fil rouge relie les trois partis, espagnol, grec, français, mais dans une temporalité différente, celui de la nécessité de sortir de ce que le pouvoir fait de nous, de nous libérer personnellement et collectivement, ce qui implique, et je cite encore Roberto Scarpinato : « un processus de déstructuration des impostures culturelles qui imprègnent nos vies dès le plus jeune âge ». Cela suppose de changer comme indiqué ci dessus « notre regard ». Podemos et Syriza devraient nous y aider.

Préliminaire. D‘où viennent Syriza et Podemos ? Où en sont ils ? Où vont ils,  où allons nous ? Quels possibles peut-on imaginer aujourd’hui ?

Pendant très longtemps, beaucoup de latino-américains regardaient l’Europe avec

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Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

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Irlande : AAA, ce parti anti-austérité sur les traces de Syriza

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

un article par Barthélémy Gaillard, Europe1 (abrégé)

Les partis anti-austérité fleurissent en Europe. Après la victoire de Syriza en Grèce et le succès populaire de Podemos en Espagne, c’est au tour de l’Alliance anti-austérité irlandaise (AAA) de faire parler d’elle. . . .

Ireland
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Il faut dire que la gauche radicale irlandaise a trouvé un terreau fertile dans la politique économique menée par l’actuelle Premier ministre Enda Kenny ces dernières années. Une politique stricte et efficace qui a permis au pays de sortir rapidement de sortir du cercle de l’austérité. Mais à quel prix. Cette politique a réveillé dans la population irlandaise un sentiment contestataire, cristallisé notamment autour de la facturation de l’eau. Historiquement gratuite, l’eau est devenue payante, une des contreparties exigées par la troïka suite au plan de sauvetage de l’Irlande. Conséquence immédiate, des manifestations exceptionnelles dans tout le pays. Ils étaient 120.000 dans les rues en novembre dernier pour témoigner d’un ras-le-bol généralisé. “Il ne s’agit pas que de l’eau, mais de ce qui s’est passé ces cinq dernières années”, expliquait à l’époque un manifestant au journal Le Monde.

Politiquement, les prémices de cet engouement pour la gauche radicale se sont faits sentir lors d’une élection législative partielle : 57% des électeurs ont voté pour des candidats partisans de la gratuité de l’eau. Un désaveu pour la majorité gouvernementale et sa politique économique, dont la population a du mal à mesurer les retombées. Un contexte idéal pour l’AAA, qui martèle sans relâche le même message, porté par son jeune leader Paul Murphy : “Les 99% des gens “ordinaires” voient qu’on fabrique une reprise pour les 1% des riches aux dépens du reste de la population qu’on continue à saigner”

Comme ses frères méditerranéens, l’AAA est porté par un jeune leader charismatique. Si Podemos et Syriza ont Pablo Iglesias (37 ans) et Alexis Tsipras (41 ans), le parti irlandais a Paul Murphy (32 ans). Ce jeune politicien a remporté une victoire surprise lors de législatives à Dublin, coiffant sur le poteau le candidat de la gauche traditionnelle. Comme Podemos s’est appuyé sur la dynamique des Indignados en espagne, l’AAA est né d’un mouvement de contestation populaire (contre la facturation de l’eau en Irlande), ce dont se félicite le jeune leader : “Pour la première fois, le peuple, irlandais a pris conscience de sa force, les gens se sont organisés d’eux-mêmes dans leurs quartiers, sans être instrumentalisés”, se réjouit-il. Lui-même, très engagé dans le collectif contre la fin de la gratuité de l’eau, a été arrêté par la police lundi 9 février, explique le Irish Times (en anglais). De quoi susciter un sentiment de solidarité auprès des manifestants.

Cependant, l’AAA affirme ne pas vouloir devenir une simple copie de Syriza ou de Podemos et va devoir trouver son modèle. Avec une difficulté supplémentaire par rapport à ses alter ego grecs et espagnols, une particularité propre au paysage politique : le Sinn Fein, la branche politique des indépendantistes irlandais, très installé, porte déjà un discours anti-austérité. Et pèse lourd dans les sondages. Trouver sa place sur le spectre politique irlandais, trouver son identité au sein des gauches radicales européennes, tel est le défi que devra relever l’AAA pour s’imposer. Et le plus tôt sera le mieux : les prochaines élections générales se tiendront dans à peine plus d’un an, en avril 2016.

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Question for this article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

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