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Québec: Sommet international des coopérative: le rôle porteur des coopératives et des mutuelles dans le développement économique durable

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Un communiqué de presse du Sommet international des coopératives

Du 11 au 13 octobre 2016, des experts de haut niveau et des milliers de dirigeants, décideurs, gestionnaires et leaders, provenant ou non du milieu coopératif, convergeront vers le Centre des congrès de Québec, au Canada, pour la troisième édition du Sommet international des coopératives, une initiative du Mouvement Desjardins et de l’Alliance coopérative internationale.

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Cette année, le Sommet met en lumière « le pouvoir d’agir des coopératives », un instrument incontournable du développement durable. Reconnu pour son apport au mieux-être des collectivités, le modèle coopératif contribue tout aussi largement à la prospérité mondiale : les 2,6 millions de coopératives et de mutuelles qui comptent 1 milliard de membres dans le monde génèrent 3000 milliards $US annuellement et quelque 250 millions d’emplois directs et indirects. À elles seules, les 300 plus grandes coopératives mondiales produisent un chiffre d’affaires combiné qui équivaut au PIB du Canada. La rencontre des forces vives du milieu coopératif de 103 pays constituera donc un terrain fertile pour les discussions sur la croissance durable.

210 conférenciers, dont 5 grands penseurs de l’économie

Alors que la croissance est marquée par de profondes transformations, cinq sommités apporteront leur éclairage sur les nouvelles réalités socioéconomiques et géopolitiques mondiales. Joseph Stiglitz, professeur à l’Université Columbia de New York et lauréat du prix Nobel d’économie, Jeremy Rifkin, essayiste de prospective américain, Robert Reich, professeur à l’Université de Californie à Berkeley et éminent leader d’opinion, Mark Kramer, fondateur et directeur principal de la société d’experts-conseils FSG à Boston, et Navi Radjou, conseiller mondial en innovation et leadership établi en Californie, discuteront des grands enjeux du 21e siècle et des modèles d’affaires les plus propices à la prospérité mondiale. Plus de 200 conférenciers de renommée internationale traiteront des défis propres aux coopératives et aux mutuelles et proposeront des solutions concrètes pour intensifier leur rôle comme vecteur de changement social et économique.

4 grands thèmes, des centaines de sujets

Les communications du Sommet s’articuleront autour de quatre grands thèmes, qui orienteront les divers forums, conférences, tables rondes, ateliers et rencontres sectorielles.

Prendre connaissance des tendances et des défis socioéconomiques et géopolitiques mondiaux fera un état des lieux de la situation mondiale en abordant des thèmes comme la croissance des inégalités, la fragilisation de l’économie réelle, la crise de l’emploi, l’innovation et l’émergence de l’économie collaborative.

Accroître la capacité d’agir traitera des façons de maîtriser les nouvelles réalités d’affaires telles que la culture de l’innovation, le travail à l’ère numérique, l’utilisation des mégadonnées (Big Data), l’accès au capital, la gestion des talents et l’engagement envers la communauté.

Augmenter la force économique permettra aux entreprises coopératives de se regrouper afin de discuter des occasions d’affaires et des défis propres à leur secteur d’activité.

Les coopératives en action sera l’occasion de participer au plus important remue-méninges sur les objectifs de développement durable identifiés par l’ONU. Divers ateliers donneront la chance aux participants de proposer des idées pour relever les défis liés à la sécurité alimentaire, à la crise de l’emploi, à l’accès aux soins de santé et services sociaux, à la pauvreté et à l’inclusion financière, aux changements climatiques et au développement durable.

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Question for this article:

What is the relation between the movement of cooperatives and the movement for a culture of peace?

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64 projets scientifiques inspirants

Les 10 et 11 octobre, des membres de la communauté scientifique issus d’horizons variés présenteront leurs conclusions et réflexions sur la puissance d’action et les impacts des coopératives et des mutuelles. Ces 64 projets de recherche seront commentés par des professionnels du milieu coopératif. Arrimant recherche et pratique, cette formule assurera une diffusion dynamique et pratique des travaux des auteurs.

14 études éclairantes

Le Sommet offre également aux participants une occasion exceptionnelle d’accéder à de l’information exclusive s’adressant spécifiquement aux coopératives et aux mutuelles. Les résultats des études les plus récentes sur la situation des coopératives dans le monde et sur les pratiques les plus efficaces seront présentés lors des conférences et des rencontres sectorielles par des spécialistes de renom.

Plus de 50 activités spécialisées

En marge de la programmation régulière, les Rendez-vous permettent aux membres de coopératives, de mutuelles, d’associations de coopératives et d’organismes du milieu de participer à des réunions de travail, d’information ou de formation, généralement sur invitation. À ces rencontres s’ajoutent trois activités pré-Sommet qui rassemblent des organisations ciblées afin de discuter de thèmes d’actualité, soit l’amélioration de l’efficacité et du rayonnement des coopératives, le développement international et la reconstruction après une catastrophe naturelle. Parmi la trentaine d’événements, certains sont ouverts à tous les participants du Sommet.

Un programme pour les 20-35 ans

Pour inscrire le pouvoir d’agir des coopératives dans la pérennité, le Sommet s’intéresse aussi à la relève. Dans le cadre du programme Jeunes leaders, de jeunes coopérateurs du monde entier, âgés de 20 à 35 ans, auront la chance de rencontrer de grands dirigeants du milieu coopératif et des représentants des organisations internationales telles que l’ONU et l’OMS afin de s’initier aux pratiques d’excellence des coopératives et mutuelles. À travers ces rencontres, combinées aux multiples conférences et discussions, ils pourront se familiariser avec le rôle essentiel des coopératives et mutuelles dans la mise en place de stratégies de développement économique durable.

Pour en savoir plus sur les activités du Sommet et pour s’inscrire : www.sommetinter.coop

À propos du Sommet international des coopératives

Le Sommet international des coopératives est l’événement mondial de référence pour le développement des affaires dans le milieu coopératif et mutualiste. Il offre aux gestionnaires, décideurs et leaders des coopératives et mutuelles de toutes tailles et de tous les secteurs, ainsi qu’à tout acteur du monde des affaires, un lieu unique de réflexion, de discussion, de concertation et de formation au sujet des tendances dominantes et des enjeux économiques et financiers actuels et futurs. En démontrant que le modèle d’affaires coopératif est l’une des réponses aux grands enjeux socioéconomiques de notre temps, le Sommet vise à promouvoir et à favoriser le développement de l’entreprise coopérative dans tous les pays. L’événement attire plus de 2 500 participants en provenance de 103 pays.

Marie-Josée Gauvin, Sommet international des coopératives
+ 1 514-845-8222, poste 222 – media@sommetinter.coop

Jan Schiettecatte, Alliance coopérative internationale
+ 32 2 743 10 30 Mobile: + 32 478 84 51 30 – schiettecatte@ica.coop

(Merci au Good News Agency pour avoir nous envoye cet article.)

Histoire de la première coopérative d’énergie renouvelable en Espagne

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Un article par Ula Papajak en 350.org (repris en accord avec leur mission de “à construire un mouvement mondial pour résoudre la crise climatique”)

En 2010, Gijsbert Huijink et un groupe d’amis ont lancé une campagne visant à trouver 350 personnes désireuses de rejoindre la première coopérative d’énergie renouvelable en Espagne. Six ans plus tard, Som Energia compte 27 000 membres et 37 000 clients, et elle produit suffisamment d’énergie renouvelable pour répondre aux besoins annuels de 3 200 familles !

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Photo de Som Energia Cooperativa

Huijink explique comment, en dépit des barrières législatives et de la crise financière, lui et son groupe d’amis sont parvenus à mettre en place une coopérative prospère.

SOM Energia produit de l’électricité à partir de ses propres sources d’énergie renouvelable (soleil, vent, biogaz, biomasse) et trouve son financement dans les contributions volontaires de ses membres. La coopérative s’appuie sur une organisation horizontale, avec des groupes locaux autonomes qui déterminent le futur de l’organisation. Aujourd’hui, elle vend son électricité pour un prix coûtant inférieur aux prix actuellement proposés sur le marché de l’électricité conventionnelle : chaque kWh coûte un demi-centime de moins que le prix du marché.

Les débuts

« Lorsque ma femme et moi avons déménagé en Espagne en 2005, nous avons acheté une vieille ferme, raconte Huijink. Nous avons été surpris de voir combien il était difficile de se raccorder au réseau électrique. Nous avons d’abord envisagé d’installer des panneaux solaires et des batteries, puis examiné la possibilité d’installer une petite éolienne à côté de notre maison, explique Huijink. Nous avons alors commencé à nous intéresser aux aspects juridiques, économiques et pratiques et tout est subitement devenu beaucoup plus compliqué. Après quelque temps, je me suis rendu compte qu’il serait beaucoup plus simple d’investir dans une éolienne plus grande avec d’autres personnes. J’ai commencé à chercher une coopérative en Espagne, mais n’en trouvant pas, j’ai décidé d’en créer une. J’en ai parlé à quelques amis et il n’a pas fallu longtemps pour trouver de nombreuses personnes intéressées.

En décembre 2010, 157 personnes se sont réunies avec pour objectif commun de produire et de consommer leur propre énergie renouvelable. Les demandes de permis ont été déposées en janvier 2011 et le service a été lancé en octobre, d’abord pour une centaine de clients.

Les obstacles

« Nous avons fini par sélectionner un premier projet photovoltaïque de 100 kW sur un bâtiment industriel à Lleida, explique Huijink. L’installation a été mise en service début 2012 et en avril elle était devenue pleinement opérationnelle. Huit autres projets ont par la suite été sélectionnés et réalisés, jusqu’à atteindre un portefeuille comportant 732 kWc d’énergie solaire et une installation de biogaz de 500 kW. L’investissement total s’est élevé à 3,5 millions d’euros. Environ 1 100 personnes ont participé au projet. La collecte de fonds a commencé en juin 2012 et dans les dix mois qui ont suivi, nous avions obtenu le financement dont nous avions besoin. Tous ces investissements nous ont pas mal occupés jusqu’au début de l’année 2014. À cette époque, nous étions moins de dix personnes pour exécuter toutes les tâches à accomplir. Le gouvernement a ensuite décrété que l’Espagne avait produit bien assez de projets renouvelables et ne pouvait plus se permettre de poursuivre la politique des tarifs de rachat garantis. Aucun projet n’allait plus être accepté, ce qui a mis un terme définitif à tout nouveau développement.

Qui plus est, malgré une décision parlementaire unanime de rapidement adopter une législation sur l’autoconsommation d’énergie, aucune solution concrète n’a encore été mise en œuvre (quatre ans plus tard). Tout n’est pas perdu car il existe un petit vide juridique, mais le fait est que seule une centaine de pionniers possèdent des panneaux solaires sur leur toit. La tactique du gouvernement consiste à retarder le plus possible l’adoption d’une législation concrète et équitable. Nous en sommes donc au troisième projet de loi, qui prévoit la fin du solde net et l’instauration d’une taxe de solidarité qui vous oblige à payer pour chaque kWh que vous produisez, même ceux que vous consommez immédiatement et qui ne se retrouvent donc jamais dans le réseau. Autrement dit, la solution qui a suscité le plus d’enthousiasme et de participation citoyenne dans d’autres pays a été fermement refusée à nos membres.

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Are we making progress in renewable energy?

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Les deux principaux mécanismes permettant d’encourager le développement de la production d’énergie renouvelable ayant été bloqués, nous avons commencé à nous intéresser aux différentes initiatives mises en place en Europe.

Nous cherchions un modèle qui nous permettrait de :

* développer de nouveaux projets d’énergie renouvelable (et non de refinancer des projets existants)

* garantir un rendement minimal pour nos investisseurs

* ne pas faire de promesses que nous ne pourrions tenir

* faciliter la participation des personnes qui le souhaitent

* créer un niveau de confiance suffisant pour inciter les gens à investir dans des projets d’une durée de vie de 25 ans (dans un pays méditerranéen où la vision à long terme atteint au mieux les 5 ans)

* permettre à tous les Espagnols de participer, c’est-à-dire non seulement les propriétaires disposant d’un toit adapté à la pose de panneaux photovoltaïques, mais aussi les personnes qui louent un appartement et n’ont pas la possibilité pratique de développer leur propre projet.

Il est important de rappeler que le projet a commencé au beau milieu de la crise financière, ajoute Huijink. Nous n’avions accès à aucun financement bancaire d’aucune sorte. Les banques étaient tout simplement fermées. Elles tentaient de gérer les affaires courantes et de réduire leurs pertes. Elles n’avaient aucune volonté d’investir dans de nouvelles entreprises, et encore moins dans une coopérative sans budget ni garantie financière. Cependant, ce sont ces obstacles qui nous ont permis de comprendre que nous ne devions compter que sur nous-mêmes. Nous ne pouvions attendre aucun soutien, mais c’est ce qui nous a conduit à élaborer une stratégie ciblée et efficace.

Nous avons donc inventé notre propre modèle. Sur la base des projets solaires, éoliens et hydroélectriques existant en Espagne, nous avons essayé de simuler aussi précisément que possible la courbe de demande typique de nos membres. Faute de tarifs de rachat garantis, tous les projets devaient être compétitifs sur le marché et même reverser à l’État une taxe de 7 % sur la production d’électricité. Dans la mesure où seuls les projets les plus efficients permettent de garantir un retour sur investissement, nous avons privilégié le développement d’un projet solaire dans le sud de l’Espagne pouvant assurer 1 600 heures de fonctionnement à pleine charge, la mise en place de projets éoliens sur des sites très venteux permettant plus de 2 700 heures de pleine charge et la modernisation de centrales hydroélectriques dont les infrastructures étaient encore en bon état et où il nous restait « simplement »à installer une nouvelle turbine.

S’ils le souhaitent, nos 27 000 membres peuvent participer en accordant à la coopérative un prêt de 25 ans à taux zéro. Il s’agit d’investir dans le système, pas dans une technologie spécifique, et de partager tous les avantages et les inconvénients de chaque projet. Pour chaque contribution de 100 euros, les participants reçoivent environ 170 à 200 kWh/an, ce qui se traduit par une réduction correspondante de leur facture d’électricité. Ils doivent cependant continuer de payer les taxes, les frais d’accès au réseau, etc. »

Lancez-vous !

« Nous sommes bien conscients que notre modèle n’est pas facile à reproduire, mais il existe de nombreux moyens d’y parvenir. Mon conseil à ceux qui souhaitent créer leur propre coopérative est de tout simplement se lancer. Définissez votre objectif – qu’il s’agisse d’un projet d’efficacité énergétique, de production locale, de biomasse ou de solaire. N’oubliez pas que les taux d’intérêt bancaires sont actuellement au plus bas. De nombreuses personnes ont perdu confiance dans le système bancaire mais souhaitent néanmoins investir leurs économies dans des projets utiles. Profitez-en et lancez-vous ! »

(Merci à Kiki Chauvin, la reporter de CPNN pour cet article.)

Rennes, France : 210 000 habitants vers l’autosuffisance alimentaire !

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Un article de Positivr

L’autosuffisance alimentaire n’est pas une utopie, c’est un objectif réaliste et nécessaire ! Après Albi, une deuxième grande ville française en a d’ailleurs pris conscience et s’est lancée dans un ambitieux programme de transition citoyenne et écologique. Gros plan sur une initiative exemplaire !

Rennes
Video de Autosuffisance Alimentaire de Albi

Cette ville qui emboite le pas à Albi, c’est Rennes. Pour ne jamais manquer de rien, soutenir la vie économique locale et garantir une nourriture saine et non polluante à ses enfants, la collectivité a voté le 27 juin dernier une délibération qui, mine de rien, pourrait changer la vie de ses 210 000 habitants ! [Note de l’éditeur: Pour la présentation et le vote sur cette question, voir le point 101 de M. Theurier dans l’ordre du jour de la délibération. Le texte de sa présentation est disponible ici]

Pour atteindre l’autonomie alimentaire, la municipalité dispose d’un espace de production agricole de proximité estimé à 30 000 hectares. Mais la surface ne fait pas tout.

Les élus ont en effet décidé de mettre le paquet sur le bio, sur l’agriculture urbaine, l’agro-écologie, la permaculture, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap), les circuits-courts, l’éducation à l’alimentation saine… et sur la collaboration de tous les habitants !

En effet, l’autosuffisance alimentaire n’est possible qu’avec une participation massive des citoyens. Ceux-ci seront donc invités et encouragés à être des consommateurs éclairés… mais aussi à devenir eux-mêmes des producteurs consciencieux !

Le programme est d’ailleurs soutenu par les Incroyables comestibles de Rennes dont l’ambition est la reconquête, par les habitants, des zones urbaines. Objectif : que chacun se mette à faire pousser des fruits et légumes bio partout où c’est possible pour une redistribution gratuite et collective de la production !

Manger bien et ne jamais manquer de rien tout en respectant la planète… Certaines décisions simples et concrètes prises dans l’anonymat des conseils municipaux de Province valent bien certaines conférences internationales !

Voici, en vidéo, la délibération qui pourrait tout changer (le ton est très sérieux… mais c’est parce que le sujet l’est aussi !)

« Penser global, agir local » : la célèbre expression de Jacques Ellul prend ici tout son sens. Le changement viendra du bas, ou ne viendra pas. Albi et Rennes montrent l’exemple. On en parle à nos maires ?

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Afrique: Développement durable : L’avenir des terroirs est dans l’énergie verte

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Un article par Idrissa Sané pour Le Soleil Online

La disponibilité de l’énergie est une condition essentielle pour l’essor des territoires. Toutefois, les experts qui ont pris part au Global local forum ont préconisé l’exploitation des opportunités offertes par les énergies renouvelables en Afrique.

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Abdoulaye Sène, président du Global local forum

Le Global local forum a pris fin, hier [22 juillet à Dakar], avec une palette de recommandations. Les intervenants ont proposé aux collectivités locales de jouer un rôle plus prépondérant dans le développement des politiques énergétiques, y compris des initiatives d’économie d’énergie. « Nous devons faire des politiques territoriales énergétiques une priorité de la coopération décentralisée. Les mosquées, les mairies, les conseils départementaux doivent être éclairés avec l’énergie renouvelable », a proposé Abdoulaye Sène, président du Global local forum.

En outre, la rentabilisation des investissements passe par la formation des ressources humaines pour assurer l’entretien des batteries et des équipements de stockage et de transport de l’énergie. « Il nous faut un écosystème local. Il s’agit d’avoir des personnes formées capables de faire l’entretien du matériel », a suggéré M. Sène. Le député a également estimé qu’il faut une gouvernance décentralisée de la politique énergétique. Pour sa part, le Délégué général à la promotion des pôles urbains de Diamniadio et du lac Rose (Dgpu), Seydou Sy Sall, a convié à une rupture dans la construction et aussi dans la répartition spatiale des habitats. Il a regretté que la construction des maisons et des bâtiments ne prenne pas en compte le zonage climatique.

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How can we encourage people to care for the environment?

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En fait, il s’agit de tenir en considération la température, l’humidité de l’air et même l’ensoleillement. « Le zonage climatique a été fait, mais on ne s’y réfère pas. Nous ne pouvons pas construire un même modèle de classe à Diourbel et à Dakar. Ces deux villes n’enregistrent pas les mêmes températures », a argumenté M. Sall.

Auparavant, le directeur de cabinet du ministère de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Alassane Mbengue, a plaidé pour la valorisation des déchets solides en développant des filières de production de l’énergie comme dans beaucoup de pays.

Le président du Conseil patronal des énergies renouvelables au Sénégal (Coperes), Abdoul Fall, a dit militer pour la mobilisation des financements avec les fonds qui encouragent les politiques concourant à la préservation de l’environnement.

« L’Etat et les collectivités doivent se fixer des objectifs de leur indépendance énergétique. L’Afrique ne peut pas disposer autant de potentialités en énergies renouvelables et être une indigente énergétique », a-t-il laissé entendre.

Le président du Réseau des organisations des producteurs agricoles (Ropa), Mamadou Sissoko, a insisté sur la mise en place des mécanismes permanents de concertation et de dialogue à la base. Il est nécessaire, a-t-il prêché, d’associer les principaux bénéficiaires au processus d’élaboration de toute politique ou de projet.

Le film Demain, un manifeste?

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Un article par Bruno Maresca dans le Huffington Post

Porté par un véritable sacre populaire – plus de 700 000 entrées en salle en trois mois, contre 265 000 pour Le Syndrome du Titanic de Nicolas Hulot ! – Demain, le film de Cyril Dion et Mélanie Laurent, sorti au moment de la COP21, a reçu la consécration des Césars 2016 avec le trophée du meilleur documentaire.

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Les clés de ce succès : une multitude d’initiatives citoyennes, qui font rêver d’un nouveau système

Ce succès tout à fait inédit paraît s’expliquer par deux partis-pris. Le premier est de donner à voir, à travers le monde, des initiatives locales qui montrent qu’il est possible, à différents niveaux, de s’engager dans la lutte contre le changement climatique. Le second est de faire comprendre que ce sont des initiatives qui d’ores et déjà pourraient faire système (l’alimentation, l’énergie, les circuits économiques locaux, l’éducation et la démocratie directe) et, qu’à ce titre, elles ne peuvent qu’emporter l’adhésion, en montrant ce qui marche et ce qui est “en marche”. Ce discours fait mouche et révèle a minima à quel point la société française rêve de sortir de la sinistrose et de la déprime ambiantes.

Cette volonté d’exploration des initiatives qui inventent des alternatives au système productiviste et consumériste, portée par l’idée qu’il se fait bien plus de choses que ce que l’on imagine, est dans l’air du temps. Le journaliste Eric Dupin l’a menée en France entre 2012 et 2014 et en a rendu compte dans Les défricheurs : voyage dans la France qui innove vraiment (La Découverte, 2014). Ce livre explore l’hétérogénéité et la richesse des initiatives et des personnes qui “explorent, de manière pragmatique, d’autres modes de vie, comme de nouvelles manières de travailler”. Il fait ressortir que ce qui rassemble tous ceux qui s’investissent dans l’habitat partagé, l’agriculture biologique ou encore les écoles alternatives, est un grand désir de sortir, avec plus ou moins de radicalité, des modes de production et de consommation mondialisés.

Au terme de son exploration, Eric Dupin était finalement pessimiste. Il soulignait que cette diversité des initiatives ne dessine pas un mouvement cohérent, de nature à converger vers un dispositif d’action coordonné et donc un processus de changement. Ses “défricheurs”, comme ceux de Demain, ne privilégient ils pas avant tout la “culture de l’exemplarité individuelle” ? “Faire quelque chose à son niveau” parait être leur credo, qui est très éloigné de la recherche d’un changement collectif, qui supposerait d’investir les institutions, et le champ politique. Pour cette raison, les défricheurs – s’ils sont nombreux – ne se reconnaissent pas comme mouvement social.

Demain quant à lui, veut convaincre que l’on peut changer le monde par l’exemple en essaimant les petites et grandes expériences. Mais échappe t-il au pessimisme pour autant : n’est il pas lui aussi traversé par le doute de pouvoir l’emporter sur les forces destructrices et réactionnaires du système économique et politique mondial ? Deux séquences impressionnantes en témoignent, au début et à la fin du film : la vision d’apocalypse de la ville de Détroit, abandonnée à elle-même depuis la faillite de l’industrie automobile, et la crise financière de l’Islande, qui suscite un très étonnant moment “constituant” de la société civile, que la classe politique de ce pays a fait avorter. A l’issue du film de Cyril Dion et Mélanie Laurent, comme du livre d’Eric Dupin, nous sommes bien devant cette question : penser le changement par le bas, par la multiplication des initiatives individuelles, est-ce la voie de notre avenir ? Et en fin de compte, que dit de notre époque l’engouement suscité par Demain ?

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What is the relation between peasant movements for food sovereignty and the global movement for a culture of peace?

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Une charge utopique : chacun pourrait reprendre le contrôle

Pour saluer la sortie du livre, le journal Libération avait qualifié Eric Dupin de “pèlerin de l’utopie”.

De son côté, sur le site de Médiapart, Jean-Louis Legalery note qu’à l’issue de la projection du film, les spectateurs se lèvent pour ovationner Demain, et que cela lui rappelle le film Z de Costa Gavras (1969) qui avait provoqué, en son temps, de telles réactions. Ces films qui faisaient se lever les spectateurs des années 70 étaient éminemment politiques : ils appelaient à la mobilisation collective pour transformer radicalement les institutions. Avec le recul, on peut dire qu’ils étaient portés par une forte charge d’utopie (utopie qui s’est brisée sur le réel, comme le montre durement la situation de la Grèce d’aujourd’hui).

On peut penser que ce qui fonctionne dans Demain, est cette charge d’utopie qui donne à chacun l’impression de pouvoir épouser un mouvement, d’entrer dans quelque chose qui est en marche. Ne pas rester chacun dans son coin à se croire vertueux, dans le registre des écogestes, mais s’engager dans quelque chose de neuf, en rupture avec le système dominant, comme les “fermes urbaines” ou les “monnaies locales”, et bien d’autres choses que montre Demain. Ces inventions, en faisant école, seront de nature à subvertir le système économique mondial.

Pourtant, le paysage qu’offre ce dernier ne parait changer pas de manière sensible. La ferme des 1000 vaches a bien vu le jour en France, comme au Danemark ou en Pologne. Et s’ils sont nombreux ceux qui font évoluer leurs pratiques (partage, recyclage, covoiturage…), il est bien difficile de démêler l’émergence d’un mode de vie nouveau de ce qui résulte avant tout de l’adaptation contrainte à la crise. Le basculement généralisé parait encore bien loin. Et dans la variété des exemples que filme Demain, l’Afrique et l’Asie apparaissent bien peu présentes.

Or le véritable enjeu de la transformation des modes de production et de consommation qui est devant nous, se situe dans ces pays : en 2030, plus de 66% de la classe moyenne mondiale sera asiatique (contre 28% en 2009, selon l’OCDE). Cette classe moyenne émergente, en forte croissance numérique, est en train d’adopter tous les schémas de consommation qui ont été ceux des classes moyennes occidentales : alimentation industrielle, voiture individuelle, expansion des espaces périurbains pour l’accès à la maison individuelle, tourisme de masse … Et dans un grand mouvement de balancier, les classes moyennes occidentales, devenues inquiètes du déclassement sous l’effet de la montée du chômage et des inégalités, adhèrent de plus en plus au “small is beautiful” de l’agriculture de proximité, des entreprises solidaires, des circulations douces, des énergies renouvelables, etc.

Vers une nouvelle conscience de classe, propre aux classes moyennes occidentales?

Ce que nous dit Demain, qui est incontestablement positif, c’est que les classes moyennes occidentales veulent se réapproprier la gestion de leur vie quotidienne, à l’échelle de leurs territoires de vie, à travers des initiatives collectives où règnent la bonne volonté et la bienveillance. Elles sont engagées dans un mouvement de prise de conscience d’elles-mêmes, de leurs intérêts, de leur besoin de vivre et de consommer autrement.

Or cette “conscience de soi” est précisément ce que les classes moyennes avaient perdu au tournant des années 80. Quand les luttes sociales se sont diluées, l’accès au bien être et à la consommation de masse se sont conjugués pour réduire la classe moyenne à l’état de simple rouage, indispensable au fonctionnement de l’économie mondialisée.

Alors rêvons, comme beaucoup de spectateurs, que Demain soit l’hirondelle qui annonce une nouvelle phase de l’histoire des classes moyennes. Vu le vent d’optimisme collectif que lève ce film, il est permis de faire ce rêve.

Nuit Debout à Paris

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Pour CPNN par Kiki Chauvin

« Ils éteignent la lumière, allumons nos cerveaux ! »

Le mouvement citoyen “Nuit debout” est né le 31 mars dernier à la suite de la manifestation contre le projet de loi du travail El Khomri, réforme contestée du code du travail et de la diffusion du film de François Ruffin ‘’ merci patron’’.

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(Cliquez sur l’image pour l’élargir)
Photograph: Ian Langsdon/EPA

Ce rassemblement quasi spontané est animé par des hommes et des femmes qui se sont rapidement organisés en assemblées générales ponctuelles ’’ faites avec les moyens du bord’’ et les compétences de chacun.

La Place de la République est devenue un espace de liberté, où chacun, chacune, peut prendre la parole et participer aux débats, ainsi qu’aux travaux de commissions organisationnelles ou thématiques comme la logistique (chargée du bon déroulement), la communication, la coordination, l’accueil et la médiation (accueil et sérénité) . La commission démocratie, centre de grands débats, est responsable du système de vote. Des sujets comme la loi travail, le chômage, la précarité, l’égalité homme femme, le scandale des ‘’Panama papers’’, les lanceurs d’alerte sont débattus.

Ce mouvement qui prend de l’ampleur, est étonnamment jeune, même s’il brasse un peu tous les âges.
Son mode opératoire s’appuie sur des valeurs humanistes, pacifiques. C’est l’échange d’idées et le partage des colères dans le respect de l’autre, l’écoute, la prise de parole auto disciplinée. La parole se prend dans le calme et tous les débats sont traduits dans la langue des signes.

(Cliquez ici pour une version en anglais.)

Question pour cet article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Même si ce mouvement n’a rien à voir avec nos manifestations habituelles, ses membres sont bien décidés à montrer leur insoumission par la désobéissance civile hors des partis politiques et des organismes officiels.

Il s’agit de reprendre la parole confisquée par une classe politique devenue ‘’professionnelle’’ en occupant l’espace public, de repenser pour construire un autre monde, car comme l’a dit le Forum social Mondial de Porto Alegre ( mettre liens…..) ‘’un autre monde est possible’’ !

Cette forme de mouvement est une première en France, à l’instar de ce qui s’est passé en 2011 avec le printemps arabe puis aux USA avec Occupy, ou avec les Indignés en Espagne.

La mobilisation se développe un peu partout , dans une soixantaine de villes françaises, mais également dans d’autres pays comme la Belgique, l’Allemagne, les Pays Bas, l’Espagne, Le Canada,….

L’apparition de groupes de casseurs, en parallèle et à la périphérie de la Place de la République semble vouloir jeter le discrédit et trouble quelque peu la sérénité du mouvement qui, à l’inverse, se comporte sans violence.

Malgré le souffle novateur, frais et optimiste qui teinte ce mouvement d’espoir, on peut se questionner sur la suite qui y sera donnée. En effet, même si l’esprit est clairement progressiste, n’y a t-il pas un risque d’enfermement horizontal qui irait vers une ‘’consanguinité’’ s’il ne s’ouvre pas plus à d’autres couches sociales ( ouvriers, monde rural, banlieues..) en se déplaçant vers d’autres ‘’places publics’’, en allant vers les gens  ?

Quoiqu’il en soit, le message est porteur et comme le definit le sociologue Albert Ogien : »C’est une forme moderne d’action politique désormais utilisée comme la grève, le sit-in…/… ce qui est tout à fait nouveau en France ../.. »

Les Lauréats Sénégalais du “Next Einstein Forum” exposent les résultats de leurs travaux scientifiques

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Un article de l’Agence de Press Sénégalaise

Les trois lauréats sénégalais du “Next Einstein Forum”, la conférence internationale de trois jours ouverte mardi à Diamniadio (27 km à l’est de Dakar) et dédiée à la science, à la technologie et à l’innovation, ont présenté mercredi [9 mars] les “intérêts sociaux” de leur recherche.

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Organisé à l’initiative de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS, sigle en anglais), du ministère sénégalais de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de la fondation allemande Robert Bosch, le “Next Einstein Forum” est un forum mondial consacré aux “problématiques et enjeux de la science en Afrique”.

Ses organisateurs ont décidé d’honorer “les 15 plus brillants jeunes scientifiques” africains, qui auront l’opportunité d’être en contact avec les leaders du continent et du reste du monde, dans le cadre des futures rencontres du forum.

Le programme de ce forum international inclut une présentation des travaux des lauréats.

Des jeunes lauréats font partie les Sénégalais Mouhamed Moustapha Fall, Joseph Ben Geloun et Assane Guèye.

M. Fall a affirmé dans un entretien avec la presse, à l’occasion de la conférence internationale, qu’il avait pour ambition de rendre les mathématiques accessibles aux personnes instruites comme aux illettrés vivant en Afrique.

Pour y arriver, il conduit un projet de recherche visant à “démonter l’application pratique des mathématiques et les avantages de l’optimisation des formes”. “Tout le monde peut faire des mathématiques”, soutient-il.

Assane Guèye a travaillé sur “la recherche d’une approche scientifique de la sécurité et de la performance des systèmes d’information et de communication à grande échelle”.

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How can we ensure that science contributes to sustainable development?

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M. Guèye, directeur de recherche de l’Institut professionnel pour la sécurité informatique, un établissement basé à Dakar, élabore des modèles informatiques, qui doivent lui permettre de prédire “le comportement global”.

“Les risques d’événements catastrophiques peuvent être gérés et atténués. Et l’efficacité des mesures de contrôles peut être évaluée”, mentionne-t-il dans un document reçus des organisateurs du “Next Einstein Forum”.

Joseph Ben Geloun est intéressé par “les physiques mathématiques, particulièrement les propriétés quantiques de la matière”.

“Aujourd’hui, assure-t-il, nous comprenons la structure du modèle atomique, c’est-à-dire ce qu’il y a dans l’atome : le noyau, les neutrons, les protons et les particules élémentaires…” Ses travaux présentés au “Next Einstein Forum” sont consacrés à “la géométrie de l’espace-temps”, un projet de recherche qui emmène Joseph Ben Geloun à remettre en question “les prédictions des lois d’Albert Einstein, qui sont légèrement erronées”.

Il a reçu le Prix du jeune scientifique en physique et mathématiques 2015-2017 de l’Union internationale de physique pure et appliquée (Suisse).

Les autres lauréats du “Next Einstein Forum” sont des citoyens de l’Ouganda, de l’Egypte, du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Cameroun, du Nigeria et de l’Ethiopie.

Ils se sont intéressés à la physique théorique, à l’informatique, à l’hypertension, à l’épidémiologie urbaine, à la technologie du web sémantique, etc.

Le “Next Einstein Forum” s’est ouvert mardi en présence du président sénégalais, Macky Sall, et de son homologue rwandais, Paul Kagame.

Les organisateurs de cette conférence internationale déclarent vouloir faire de l’Afrique “une plateforme des sciences, des mathématiques et de l’ingénierie”.

Kigali, la capitale rwandaise, accueillera le prochain “Next Einstein Forum”, en 2018.

La France devrait avoir 1 000 km de routes solaires d’ici 5 ans !

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Un article de Ubergizmo

Nous vous en avons parlé plus d’une fois, les routes solaires pourraient bien redéfinir notre manière de produire de l’énergie. Ces routes couvertes de panneaux solaires permettraient alors d’alimenter des équipements urbains, ou même des véhicules en train de rouler. Et Ségolène Royal a l’intention d’en faire construire 1 000 km d’ici 5 ans.

solaires

La ministre de l’Écologie entend bien respecter l’un des engagements pris durant la COP21, et la société française Colas, filiale de Bouygues, semble justement avoir ce qu’il faut. En collant des dalles photovoltaïques de 7 mm d’épaisseur directement sur la chaussée, il devient possible de capter l’énergie du soleil, dans les villes.

Après cinq ans de développement, en collaboration avec l’Institut national de l’énergie solaire (Ines), ces dalles « Wattway » offrent évidemment une adhérence équivalente à des routes classiques et peuvent supporter passage de poids-lourds comme météo difficile.

Grâce à elles, les zones urbaines pourront profiter d’ »une énergie renouvelable au plus près des lieux où la consommation d’électricité est la plus élevée et où la demande est en croissance constante« . Et dans les régions isolées, la route solaire « permettra de créer des infrastructures de production d’énergie locales et pérennes, en circuit court« .

À quoi servira alors l’électricité produite ? Éclairage public, enseignes lumineuses, tramways, logements, bureaux, tout est possible. Selon Colas, 1 km de route solaire Wattway permet d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. À suivre !

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COP21 vue par Naomi Klein : « Le changement climatique génère des conflits »

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Un article par Naomi Klein dans la revue Ballast (abrégé)

Tandis que les dirigeants du monde se réunissent pour « remédier » au problème du changement climatique à la Conférence de Paris, dite COP21, nous retrouvons l’essayiste canadienne Naomi Klein, auteure des ouvrages phares No Logo et La Stratégie du choc, dans les bureaux de l’un de ses éditeurs. . . .

Naomi Klein
People’s climate march in Prague, 29 November 2015. Friends of the Earth International under a Creative Commons Licence

Tout cela [qui] arrive ici, à Paris, au moment du sommet international sur le climat, nous éclaire également sur ce que les gouvernants décident de qualifier de crise ou pas : nous voyons aujourd’hui que cela est très subjectif. Nous sommes ici pour débattre de la crise climatique, une crise majeure pour l’humanité, mais qui n’a jamais été traitée comme telle par les élites. Nos dirigeants font tous de très beaux discours mais ne changent jamais les lois. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Pour des raisons sécuritaires, ils feraient n’importe quoi, mais quand il s’agit de la sécurité de l’humanité, de protéger la vie sur Terre, c’est beaucoup de paroles et très peu d’actes. Ils n’ont jamais mis en place aucune mesure de régulation sérieuse pour les pollueurs, par exemple, et ils ne veulent pas que les accords qu’ils passent entrent eux soient juridiquement contraignants. Le protocole de Kyoto l’était. Mais voilà que nous faisons marche arrière.

Pourquoi est-ce qu’un accord sur le climat est notre principale chance pour la paix ?

Tout d’abord parce que le changement climatique génère déjà des conflits. Comme la quête aux énergies fossiles. Si on prend le Moyen-Orient, par exemple, notre course à l’énergie fossile est l’une des raisons principales de nombreuses guerres illégales. Est-ce que l’Irak aurait été envahi s’il avait principalement exporté des asperges (comme l’a fait remarquer Robert Fisk) ? Probablement pas. Ce que l’Occident voulait, c’était le pétrole irakien, afin de le mettre en vente sur le marché mondial. Voilà ce qu’était le projet de Dick Cheney. Cela a déstabilisé toute la région — qui n’était déjà pas très stable, à cause des précédentes guerres pour le pétrole et des nombreux coups d’États et des dictateurs installés et soutenus par les puissances occidentales. Il faut également savoir que cette région est une des plus vulnérables face au changement climatique, à cause duquel de très larges parties du Moyen-Orient sont devenues invivables. La Syrie a connu la pire sécheresse de son histoire juste avant que la guerre civile n’éclate. Ce fut l’un des facteurs de déstabilisation du pays. La paix ne sera pas possible tant que des mesures fortes ne seront pas prises pour le climat. Je me suis intéressée de plus près à cette problématique quand j’ai compris que si nous voulons vraiment prendre le changement climatique au sérieux, il faudra en passer par une redistribution des richesses, des opportunités et des technologies. Dans mon dernier livre, je cite Angelica Navarro, négociatrice bolivienne pour le commerce et le climat, qui dit que le changement climatique a engendré l’obligation d’un plan Marshall pour la planète.

Vous dites que pour inverser cette tendance, il nous faut déconstruire le capitalisme. Comment faire passer cette idée qui peut être difficile à imaginer, pour la plupart des gens ?

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Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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Au Canada, nous avons essayé de travailler en partant du postulat que le changement climatique nous impose un ultimatum. Il ne faut pas seulement changer les choses, il faut les changer maintenant ; et si nous ne le faisons pas dans les dix prochaines années, il sera trop tard. Qu’est-ce que cela entraîne dans le domaine de la santé, de l’éducation, des droits des indigènes, de l’inégalité ? Quel serait l’impact sur les droits des réfugiés si nous prenions le changement climatique au sérieux ? Nous avons réuni les leaders de soixante organisations et rédigé un document, intitulé « The Leap Manifesto », qui, nous l’espérons, permettra de trouver une solution. Nous avons pensé que le meilleur moyen de parvenir à régler ce problème était de nous réunir et d’agir. Ça n’a pas été facile de réunir toutes ces organisations, car toutes travaillent sur des problématiques très importantes. Si vous travaillez contre la pauvreté, vous n’avez pas le temps de faire autre chose. Mais lorsque le changement climatique devient une cause de ce contre quoi vous luttez, quand il devient un outil pour poursuivre votre combat, quand il vous permet de trouver de nouveaux partenaires, de nouveaux alliés, alors il n’est plus une distraction mais un moteur. On a également mené quelques actions. Nous avons, entre autres, organisé un rassemblement sur le thème « Travail, Justice, Climat ». Ce n’était pas un exercice théorique mais une vraie réflexion sur comment s’organiser : comment aborder le sujet du climat avec les syndicats pour que cela ait un impact, avec les personnes qui luttent pour les services de base, le logement, les mouvements de population ? Quels messages faire passer, de quelle manière ? Ça a été très riche en enseignements, donc très utile. Ensuite, nous avons rédigé et lancé le manifeste « The Leap », qui n’est probablement ni parfait ni suffisant, mais c’est un bon début…

Je suis vraiment choquée de voir à quel point les mouvements anti-austérité et ceux pour le climat ne semblent pas du tout communiquer en Europe. J’ai entendu Tsipras soudainement évoquer le changement climatique cette semaine — et je crois que c’est la première fois, depuis qu’il a pris ses fonctions. Le changement climatique est le meilleur argument contre l’austérité. Pourquoi ne pas utiliser ce levier dans les négociations avec l’Allemagne, à qui ce sujet tient apparemment énormément à cœur et qui a une des politiques énergétiques les plus ambitieuses du monde ? Pourquoi ne pas utiliser cet argument dans chaque réunion, et dire que l’austérité est impensable parce que nous sommes devant une crise majeure pour l’humanité et que nous devons agir ? Et, pourtant, nous n’entendons quasiment jamais Podemos ou Syriza parler du changement climatique. J’ai donné une conférence pendant un rassemblement « Blockupy » à Francfort, il y a quelques mois, et le sujet n’a jamais été abordé. Quand j’ai évoqué les connexions entre le changement climatique et les autres mouvements, tout le monde a compris ; c’est très concret. Si on reste uniquement sur le terrain de la crise économique, les gouvernements vont évidemment couper leurs aides aux renouvelables, augmenter les tarifs des transports publics, privatiser les chemins de fer, comme ils le font en Belgique, dire qu’il faut forer pour se procurer du pétrole et du gaz et nous sortir de la dette.

Mais tout est lié ! Alors pourquoi la problématique du changement climatique semble-t-elle si lointaine ? Il n’est pas difficile du tout d’utiliser cet argument, mais le changement climatique a tellement été bureaucratisé que les gens ont peur d’en parler. Un peu comme ils avaient peur de parler du commerce, à l’époque où on a commencé à évoquer les accords de libre-échange, parce que c’était tellement bureaucratique qu’ils pensaient qu’il fallait avoir un diplôme de droit international pour comprendre. Tout cela a été pensé pour que la population ne veuille pas en parler, ne participe pas. Et puis, malgré tout, les gens se sont éduqués, ont trouvé des manières d’en parler et compris quel impact cela avait sur leur vie. Ils ont réalisé qu’ils avaient le droit de prendre part à cette conversation. Pour ce qui concerne le changement climatique, je pense que les gens ont peur de faire des erreurs scientifiques. Il y a trois niveaux de langage bureaucratique : le niveau scientifique, le niveau politique et le niveau des Nations unies. C’est très compliqué à comprendre, en particulier le langage de ces dernières, qui est un cauchemar. Il suffit de jeter un œil au programme de la COP21 ! C’est écrit dans une langue que personne ne comprend. Tout cela fait partie de la raison pour laquelle, même s’il est évident de mettre en lien le changement climatique et l’austérité, ce n’est jamais fait. . . .

Les gouvernements se battent pour que ces cibles dérisoires ne soient pas légalement contraignantes. C’est l’inverse du progrès: nous reculons : Kyoto était légalement contraignant ; là, on se dirige vers des accords non contraignants. L’objectif à Copenhagen était 2 degrés, ce qui était déjà trop, et là nous allons vers 3. C’est de la physique basique. On n’avance pas.

Les Etats membres de l’ONU s’accordent sur le nouveau programme de développement

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Un article de Programme des Nations Unies pour le développement

Les Etats membres des Nations Unies sont parvenus dimanche soir (02 août) à un consensus concernant le projet de document final du programme de développement pour l’après 2015 censé être adopté fin septembre à New York par les dirigeants mondiaux, lors du Sommet spécial sur le développement durable.

UNDP

A l’issue d’un important processus de négociation qui a duré plus de deux ans et s’est traduit par une participation sans précédent de la société civile, les 193 Etats membres de l’Assemblée générale de l’ONU se sont mis d’accord sur un programme ambitieux, comportant 17 nouveaux objectifs de développement durable. Ces objectifs auront pour but, d’ci l’année 2030, d’éradiquer l’extrême pauvreté et de promouvoir la prospérité et le bien-être des peuples, tout en protégeant l’environnement.

L’accord ainsi obtenu sur le contenu du nouveau programme de développement « annonce un tournant historique » pour la planète, s’est quant à lui félicité le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

Le Secrétaire général a noté que le consensus auquel sont parvenus les Etats est la résultante d’un processus véritablement ouvert, inclusif et transparent.

« Il s’agit bien là du programme des peuples, un plan d’action pour mettre fin à la pauvreté sous toutes ses formes, de manière irréversible, en tout lieu et en ne laissant personne de côté », a poursuivi le chef de l’ONU, tout en soulignant que le programme vise également à garantir la paix et la prospérité, ainsi qu’à forger des partenariats avec pour principale préoccupation les gens et la planète.

Plus de 150 dirigeants du monde entier devraient prendre part au Sommet du développement durable qui aura lieu au siège de l’ONU à New York, du 25 au 27 septembre 2015, afin d’adopter formellement le document final dont le contenu a été arrêté ce week-end.

Ce programme prendra appui sur les précédents succès des 8 Objectifs du Millénaire pour le développement adoptés en 2000, grâce auxquels plus de 700 millions de personnes ont été en mesure d’échapper à la pauvreté au cours des 15 dernières années. Ces derniers visaient à résoudre un large éventail de problèmes, allant de la faim, à la maladie, en passant par l’inégalité entre les sexes et l’accès à l’eau et à l’assainissement d’ci à 2015.

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Can UN agencies help eradicate poverty in the world?

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Les Objectifs de développement durable établis dans le cadre du nouveau programme pour l’après 2015 entendent aller encore plus loin, en s’attaquant aux causes profondes de la pauvreté et au besoin universel de développement durable pour tous les peuples.

« Nous sommes déterminés à prendre les mesures audacieuses et transformatives dont nous avons besoin de toute urgence pour mettre le monde sur une voie durable et résiliente. Alors que nous nous embarquons dans cette aventure collective, nous nous engageons à ce que personne ne soit laissé de côté », ajoutent les Etats membres dans le projet de document final.

Qualifiant l’éradication de la pauvreté d’objectif primordial du nouveau programme de développement, le texte intègre pleinement les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable et appelle à une action de tous les pays, qu’ils soient pauvres, riches ou à revenu intermédiaire.

Les 17 objectifs de développement durable et 169 cibles que comporte le nouveau programme auront pour but de lutter contre les obstacles systémiques majeurs au développement durable, tels que l’inégalité, la consommation et les modes de production non durables, l’insuffisance des infrastructures et le manque d’emplois décents. La dimension environnementale du développement durable est également prise en compte dans les objectifs portant sur les océans et les ressources marines ainsi que sur les écosystèmes et la biodiversité.

Les Etats membres soulignent par ailleurs dans ce projet de document final que pour réaliser les transformations souhaitées, il conviendra de mettre fin au statu quo et de renforcer la coopération internationale dans de nombreux domaines. Le programme appelle en effet à un partenariat mondial renouvelé en faveur du développement durable, y compris via l’établissement de partenariats entre acteurs de natures diverses, et au renforcement des données statistiques pour mesurer le développement durable.

A ce titre, le nouveau programme prévoit notamment la mise en place d’un instrument efficace de suivi et de revue ainsi que d’un Mécanisme visant à faciliter le transfert technologique à l’appui des nouveaux objectifs, fondé sur une collaboration multipartite entre les Etats membres, la société civile, les entreprises, la communauté scientifique et le système onusien. Convenu lors de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, qui a eu lieu en juillet dernier à Addis-Abeba, ce Mécanisme disposera notamment d’une équipe inter-agence, d’un forum sur la science, la technologie et l’innovation, et d’une plate-forme de collaboration en ligne.