Nuit Debout à Paris

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Pour CPNN par Kiki Chauvin

« Ils éteignent la lumière, allumons nos cerveaux ! »

Le mouvement citoyen “Nuit debout” est né le 31 mars dernier à la suite de la manifestation contre le projet de loi du travail El Khomri, réforme contestée du code du travail et de la diffusion du film de François Ruffin ‘’ merci patron’’.

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(Cliquez sur l’image pour l’élargir)
Photograph: Ian Langsdon/EPA

Ce rassemblement quasi spontané est animé par des hommes et des femmes qui se sont rapidement organisés en assemblées générales ponctuelles ’’ faites avec les moyens du bord’’ et les compétences de chacun.

La Place de la République est devenue un espace de liberté, où chacun, chacune, peut prendre la parole et participer aux débats, ainsi qu’aux travaux de commissions organisationnelles ou thématiques comme la logistique (chargée du bon déroulement), la communication, la coordination, l’accueil et la médiation (accueil et sérénité) . La commission démocratie, centre de grands débats, est responsable du système de vote. Des sujets comme la loi travail, le chômage, la précarité, l’égalité homme femme, le scandale des ‘’Panama papers’’, les lanceurs d’alerte sont débattus.

Ce mouvement qui prend de l’ampleur, est étonnamment jeune, même s’il brasse un peu tous les âges.
Son mode opératoire s’appuie sur des valeurs humanistes, pacifiques. C’est l’échange d’idées et le partage des colères dans le respect de l’autre, l’écoute, la prise de parole auto disciplinée. La parole se prend dans le calme et tous les débats sont traduits dans la langue des signes.

(Cliquez ici pour une version en anglais.)

Question pour cet article:

Movements against governmental fiscal austerity, are they part of the global movement for a culture of peace?

Même si ce mouvement n’a rien à voir avec nos manifestations habituelles, ses membres sont bien décidés à montrer leur insoumission par la désobéissance civile hors des partis politiques et des organismes officiels.

Il s’agit de reprendre la parole confisquée par une classe politique devenue ‘’professionnelle’’ en occupant l’espace public, de repenser pour construire un autre monde, car comme l’a dit le Forum social Mondial de Porto Alegre ( mettre liens…..) ‘’un autre monde est possible’’ !

Cette forme de mouvement est une première en France, à l’instar de ce qui s’est passé en 2011 avec le printemps arabe puis aux USA avec Occupy, ou avec les Indignés en Espagne.

La mobilisation se développe un peu partout , dans une soixantaine de villes françaises, mais également dans d’autres pays comme la Belgique, l’Allemagne, les Pays Bas, l’Espagne, Le Canada,….

L’apparition de groupes de casseurs, en parallèle et à la périphérie de la Place de la République semble vouloir jeter le discrédit et trouble quelque peu la sérénité du mouvement qui, à l’inverse, se comporte sans violence.

Malgré le souffle novateur, frais et optimiste qui teinte ce mouvement d’espoir, on peut se questionner sur la suite qui y sera donnée. En effet, même si l’esprit est clairement progressiste, n’y a t-il pas un risque d’enfermement horizontal qui irait vers une ‘’consanguinité’’ s’il ne s’ouvre pas plus à d’autres couches sociales ( ouvriers, monde rural, banlieues..) en se déplaçant vers d’autres ‘’places publics’’, en allant vers les gens  ?

Quoiqu’il en soit, le message est porteur et comme le definit le sociologue Albert Ogien : »C’est une forme moderne d’action politique désormais utilisée comme la grève, le sit-in…/… ce qui est tout à fait nouveau en France ../.. »