Pour commencer l’année 2023, nous avons dit que le seul point positif de l’année précédente était l’avancée de la culture de la paix en Amérique latine et en Afrique.
Maintenant, alors que nous nous préparons à entrer dans la seconde moitié de 2023, nous voyons que cela continue ; la culture de la paix continue de progresser sur ces continents (voir discussion en anglais: “L’Amérique latine, a-t-elle pris la tête du combat pour une culture de la paix ?”).
Nous commençons au plus haut niveau, la réunion des pays du G7. Alors que les pays d’Europe, d’Amérique du Nord et du Japon continuent de promouvoir la culture de guerre, c’est le président nouvellement élu du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui s’est adressé à la réunion avec un message de culture de paix. C’est Lula, quelques mois plus tôt, qui a refusé les demandes des États-Unis de contribuer à la guerre en Ukraine, affirmant que « le Brésil est un pays de paix ».
Pas seulement des mots, mais des actions pour une culture de la paix marquent les premiers mois de la nouvelle administration au Brésil.
Avec le potentiel d’un changement majeur au niveau mondial, le premier événement de la visite du président Lula da Silva en Chine en avril a été la cérémonie officielle d’installation de Dilma Rousseff en tant que présidente de la Nouvelle Banque de développement. La banque est considérée comme une alternative à l’hégémonie financière de Washington et de Bruxelles, puisqu’elle peut financer des projets de développement en monnaies locales au lieu de dollars. Rousseff, est également une ancienne présidente du Brésil.
Lors d’une réunion avec des représentants des peuples autochtones, le président Lula a signé des décrets délimitant six nouveaux territoires pour les peuples autochtones, les premiers depuis 2018 et l’un d’eux dans un vaste territoire de l’Amazonie.
Suite à un massacre d’enfants dans une crèche, le ministre de la Justice du Brésil a annoncé une importante mobilisation nationale en faveur d’une culture de la paix, dont un groupe de travail interministériel pour prévenir et combattre la violence à l’école.
Avec l’Argentine, le Paraguay, le Chili et le Pérou, le Brésil a signé une ” Déclaration pour une culture de la paix et de la démocratie et pour la lutte contre les expressions et les discours de haine” qui débouchera sur des lignes directrices à utiliser en interne par les pays signataires.
`Ailleurs en Amérique latine, le Mexique et la Colombie continuent de promouvoir une culture de la paix.
Au Mexique, la ville de León accueillera du 1er au 3 juin la première rencontre ibéro-américaine des voix pour la paix et la première rencontre ibéro-américaine du journalisme pour la paix. Le coordinateur général des communications sociales de l’État a souligné que Guanajuato deviendra l’épicentre de la culture de la paix au Mexique et en Amérique latine (voir discussion en anglais « Y a-t-il des progrès vers une culture de la paix au Mexique ? »)
En Colombie, neuf mois après le début des nouveaux efforts de l’administration colombienne pour parvenir à une “paix totale” avec les groupes armés restants après des décennies de guerre civile, un réseau de 140 organisations civiques et communautaires s’emploie à mettre fin à la violence. Citant un militant de ce réseau : « Pour faire avancer la paix, le gouvernement aura besoin d’un large soutien de la base colombienne et de ses partenaires internationaux. Une priorité absolue dans les mois à venir doit être un processus national de dialogues entre les milliers d’organisations de la société civile au niveau communautaire. » (Voir discussion en anglais, “Que se passe-t-il en Colombie, la paix est-elle possible?”)
Pendant ce temps, en Afrique, ce sont les femmes qui prennent le leadership pour une culture de la paix. (Voir discussion en anglais, “Les femmes d’Afrique peuvent-elles conduire le continent vers la paix ?”)
Au Kenya, les femmes des communautés Turkana, West Pokot et Marakwet ont entamé des pourparlers avec leurs homologues éthiopiennes et ougandaises pour jouer un rôle de premier plan dans le rétablissement de la paix dans le Nord.
À Abuja, la première dame du Nigéria, Aisha Buhari, s’est adressée à la mission de paix des Premières dames d’Afrique, qui a souligné l’importance du rôle des femmes dans la résolution des conflits : « En tant que femmes dirigeantes et mères, notre rôle dans la paix et la sécurité est de continuer à dire non à la culture et aux structures de la violence.
Et à Luanda, la vice-présidente angolaise, Esperança da Costa, a ouvert le 1er Forum international des femmes pour la paix et la démocratie, afin de réaffirmer et de renforcer l’engagement politique en faveur de l’égalité des sexes, de l’autonomisation des femmes et des filles et de leurs droits humains, en garantissant une haute niveau d’engagement. Le forum fait partie de la Biennale de Luanda – Forum panafricain pour la culture de la paix et de la non-violence, qui est une initiative conjointe du gouvernement angolais, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l’Union africaine. (AU) (voir discussion en anglais, « La Biennale de Luanda : quelle est sa contribution à une culture de la paix en Afrique ? »)
Alors que la plupart de ces initiatives sont lancées et soutenues par les gouvernements nationaux d’Amérique latine et d’Afrique, à long terme, la plus importante est le développement de la société civile et de la base, comme décrit ci-dessus pour la Colombie et le Kenya. Cela est particulièrement vrai pour le Brésil, comme décrit dans le blog récent du représentant de CPNN dans ce pays. Comme c’est écrit dans la constitution de l’UNESCO: “une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des Gouvernements ne saurait entraîner l’adhésion unanime, durable et sincère des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et morale de l’humanité.”
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