DESARMAMENT & SECURITE .
Un communiqué de presse du Mouvement de la Paix
La Chine a présenté un document pour une paix juste et durable intitulé « Initiative pour la sécurité mondiale ».
Cette initiative fait suite à un document présenté par XI Jinping en 2022 et recueille le soutien de nombreux pays.
Ce document en douze points note les turbulences et les conflits de plus en plus nombreux dans le monde et propose de promouvoir une paix durable par la voie du dialogue plutôt que par l’affrontement.
Il insiste, entre autres,
– Sur le respect de la souveraineté de chaque pays,
– Sur le refus de l’utilisation de l’arme nucléaire et l’arrêt de la recherche et du développement des armes chimiques et biologiques,
– Sur l’abandon de la mentalité de guerre froide,
– Sur la cessation des hostilités et l’ouverture de négociations,
– Sur la résolution de la crise humanitaire et la protection des civils et des prisonniers de guerre,
– Sur la sécurité des centrales nucléaires.
Sans surprise, les USA, l’OTAN et le monde atlantiste se sont employés à minimiser cette initiative, non crédible à leurs yeux «étant donné les bonnes relations entre la Chine et la Russie».
La Présidente de la commission européenne expliquait, quant à elle, « que la Chine avait pris parti pour Moscou ».
Le secrétaire d’état américain Antony Blinken a même cru disposer d’informations secrètes disant que « la Chine s’apprêtait à livrer des armes à la Russie ».
Dans ce contexte affligeant, la position d’Emmanuel Macron paraît presque courageuse, en « osant » souligner une évidence en disant que « le fait que la Chine s’engage dans des efforts de paix est tout à fait bon » et en annonçant « un prochain voyage à Pékin ».
A l’inverse, parmi nombre de pays du sud, l’initiative de Pékin a été accueillie bien plus favorablement en qualifiant ce document « d’importante contribution » notamment « sur la nécessité d’éviter l’utilisation de l’arme nucléaire ».
(Voir suite sur colonne de droite. . . )
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Can the peace movement help stop the war in the Ukraine?
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Cette position fait écho aux propos du secrétaire général de l’ONU qui s’inquiète « d’un risque majeur pour l’humanité ».
Le Brésil, par la voix de son Président, a avancé une démarche proche de celle de Pékin en réclamant « la création d’un groupe de pays non impliqués dans le conflit afin d’assumer la responsabilité de rétablir la paix ».
Il y est expliqué que « le texte chinois réaffirme les grands principes de l’ONU sur la souveraineté de chaque pays et exhorte la Russie et l’Ukraine à se conformer strictement au droit humanitaire international » et dénonce « tout recours à l’arme nucléaire », désavouant explicitement Vladimir Poutine quand il a décrété la suspension de son pays de la participation à l’accord SALT 2.
Il y est également proposé, «une nouvelle gouvernance mondiale avec un élargissement du Conseil de sécurité de l’ONU qui aboutirait à des sièges permanents pour l’Afrique, l’Amérique Latine et les Caraïbes».
Le président Lula se fait également le porte-voix des pays non alignés estimant que « V. Zelensky et l’OTAN portait une partie des responsabilités dans le processus qui a conduit à l’agression de la Russie contre l’Ukraine, suite à l’installation des bases militaires dans l’environnement russe » en précisant que « le Brésil se refuse à toute livraison d’armes ».
S’il est effectivement important de rappeler cette donnée, il est tout aussi important de rappeler que rien ne peut justifier l’invasion russe en Ukraine.
Enfin, c’est de l’Ukraine qu’est venue la preuve la plus manifeste du sérieux de l’initiative de paix chinoise puisque Volodymyr Zelensky a annoncé vouloir « rencontrer Xi Jinping » ajoutant que « ce serait important pour la sécurité mondiale ».
Cet ensemble de réactions conforte le Mouvement de la Paix sur le fait que l’on ne peut pas penser la paix sur la base d’une victoire militaire d’un camp ou d’un autre.
C’est le propre de tout règlement politique et la condition d’une paix durable que de répondre aux intérêts légitimes des différentes parties en conflit.
Il est urgent et indispensable, de Moscou à Washington, en passant par Bruxelles et les capitales européennes, que les termes de paix, de cessez-le-feu et de négociation réapparaissent dans le vocabulaire diplomatique.
Il est urgent que des initiatives diplomatiques fortes et concertées soient mises en œuvre.
Il faut souligner que depuis le 10 mars, l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux puissances ennemies, ont – après sept ans d’interruption – rétabli leurs relations diplomatiques. Cet accord, conclu sous les auspices de la Chine, montre que l’espoir de paix peut naître même là ou l’on ne s’y attendait pas.
Ce nouvel exemple de la diplomatie au service de la paix doit inciter les pacifistes à se saisir de toutes les opportunités, d’où qu’elles viennent, pour faire avancer le règlement du conflit en Ukraine.
C’est une raison de plus pour poursuivre les mobilisations populaires en France et au plan mondial pour exiger l’arrêt des combats et une issue négociée, pour une paix durable dans le respect de la charte des Nations Unies.