Comme nous l’avons vu dans ce bulletin au cours des derniers mois, la crise économique et sanitaire mondiale a incité beaucoup de personnes à envisager et à s’y préparer à un changement radical en pensant qu’un “autre monde est possible”.
Ce mois-ci, nous présentons deux aspects de ce mouvement: 1) vers la production et la consommation alimentaire locale, connue sous le nom de “Souveraineté alimentaire” et 2) connection mondiale des militants via des webinaires et des cours et conférences en ligne. D’où une nouvelle variante de l’ancien slogan selon lequel «Penser global, agir local».
Souveraineté alimentaire
Comme l’a souligné la Coalition populaire pour la souveraineté alimentaire, le décalage entre l’offre et la demande alimentaires n’a jamais été aussi énorme. Alors que près d’un milliard de personnes dans le monde s’endorment affamées , des tonnes de nourriture sont gaspillées dans les champs à cause des problèmes de transport et du marché. Chaque année, un tiers de la nourriture mondiale – valeur de 1 200 milliards de dollars – est perdu ou gaspillé. Avec la pandémie d’aujourd’hui, les blocages et les défaillances de la chaîne d’approvisionnement sont encore pire. Pour faire face à cette crise, la Coalition populaire pour la souveraineté alimentaire a émis 9 demandes, dont la priorité à la production alimentaire locale et aux marchés locaux. L’une de leurs revendications est de lever les sanctions et de mettre fin à toutes les agressions militaires qui aggravent la crise de la faim.
La Coalition Planétaire, une autre coaltion, basée en Asie et comprenant des partenaires à travers le monde, appelle à une nouvelle “démocratie de la terre” avec un large éventail d’actions, y compris les systèmes alimentaires locaux de biodiversié. Ils nous rappellent que “contrairement à ce que l’on nous fait croire, ce n’est pas la globalisation qui protège des famines, elle qui les produit et les aggrave, mais bien la souveraineté alimentaire des peuples qui permet aux personnes, au niveau communautaire d’avoir le droit de produire, de choisir et de consommer des aliments adaptés, sains et nutritifs en vertu d’accords et de prix justes pour la production et les échanges locaux.”
Un des leaders du mouvement pour la souveraineté alimentaire est depuis longtemps le mouvement paysan international, La Via Campesina, une coalition mondiale de 182 organisations dans 81 pays. Maintenant, ils nous rappellent que “Alors que le monde est sous le choc d’une pandémie, il est temps de commencer à construire une société égalitaire, juste et libérale qui embrasse la souveraineté alimentaire et la solidarité”.
Le Réseau nord-africain pour la souveraineté alimentaire a présenté une série de demandes et de mesures urgentes en réponse à l’urgence sanitaire, notamment un soutien aux activités agricoles de subsistance, à l’élevage de subsistance et à la subsistance côtière. En plus d’encourager la consommation de leurs produits par la création de marchés directs et lune lutte contre la spéculation illégale et monopolistique.
L’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique travaille à faire de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie une réponse politique clé à la crise climatique qui a un impact négatif sur l’Afrique. “L’agroécologie est une réponse inverse rejetant l’agriculture monoculture industrielle qui contribue à plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre, dégrade l’environnement, épuise la biodiversité, érode diverses cultures et ne nourrit que moins de 30% de la population mondiale.”
Des exemples provenant de France, de Thaïlande et de Singapour sont cités dans l’article “Cultivez votre propre jardin: L’agriculture urbaine prospère pendant la confinement lié au coronavirus.”
Aux États-Unis, on assiste à une renaissance du Food Sovereignty Movement. Ceci est illustré par l’utilisation accrue des fermes et jardins urbains dans la ville de Détroit et le programme Seeds and Sheep de la Nation Navajo dans l’état de Utah.
Webinaires, cours en ligne et conférences
De plus en plus, les conférences prennent la forme de webinaires afin que la participation puisse être mondiale.
La conférence mondiale “No Nukes, Climate Justice, Peace” initialement prévue à New York en avril s’est tenue en ligne avec jusqu’à 500 personnes rejointes par Internet et en streaming simultané afin que tout le monde puisse se joindre en écoutant simultanément ou ultérieurement sur une publication YouTube. La conférence était parrainée par des centaines de grandes organisations de désarmement nucléaire, de paix, de climat et de justice. Les conférenciers venaient des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, du Costa Rica, de l’Iran et de l’Australie.
Le webinaire “Youth Actions for Climate, Nuclear Disarmament and Sustainable Development” s’est tenu les 14 et 19 mai, parrainé par le Abolition 2000 Youth Network, World Future Council, Parliamentarians for Nuclear Non-Proliferation and Disarmament et the Basel Peace Office. Les intervenants venaient de Suisse, des États-Unis, du Canada, du Kenya, du Maroc, de la République tchèque, des Philippines, du Bangladesh, de Corée du Sud et du Japon.
Le webinaire “How Young People Can Lead Climate Change Action” parrainé par la International Youth Foundation a eu lieu en novembre 2019 et a été mis à disposition ce mois-ci sous forme de vidéo sur un site Web appelé Youthlead.
Nonviolence International propose une série de webinaires hebdomadaires. “Young Women Fighting for Our Planet” a eu lieu le 22 avril et la vidéo est disponible en ligne via Facebook. Les conférenciers sont originaires du Kenya, des Émirats arabes unis, du Canada et de la Corée du Sud.
Campagne Non-violence organise un cours communautaire hebdomadaire sur la non-violence pendant six semaines du 28 mai au 2 juillet. Il y a de la place pour 50 participants.
Movimento por la Paz (Espagne) organise un cours en ligne “Cinq voies pour la paix” à partir du 18 mai, avec des places pour 20 participants remplies par ordre d’inscription.
Enfin, ici, au Culture of Peace News Network, Mirian Castello, basée au Brésil, organise un webinaire hebdomadaire interviewant des militants pour une culture de la paix. L’inscription est ouverte aux personnes du monde entier pour accéder au webinaire en direct et soumettre leurs questions à la personne interrogée. Les trois premières interviews sont désormais disponibles sous forme de vidéos en ligne.
Nous voyons maintenant que la technologie est disponible et est utilisée pour un “mouvement mondial en faveur d’une culture de la paix . . . favorisé par un partage de l’information ” qui était envisagé en 1999 par la Déclaration et le Programme d’action des Nations Unies.
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