. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .
Un article de Le Faso
L’Initiative Sougourounoma pour l’éducation, la paix et la santé (ISEPS) organise du 17 au 19 décembre 2024, la deuxième édition du forum international des jeunes sur la culture de la paix. La rencontre, placée sous le thème « Les jeunes, la religion, la médiation et le changement climatique au Sahel et en Afrique de l’Ouest », réunit des jeunes du Bénin, du Mali, du Niger, de la Côte-d’Ivoire et du Burkina Faso. Elle va permettre aux participants d’échanger sur les questions en lien avec la paix, notamment sur le lien entre la paix et les changements climatiques, l’analyse des conflits et le dialogue interreligieux.
Serge Aimé Zabié de l’ONG Indigo de la Côte d’Ivoire
Face à la crise sécuritaire que traverse actuellement le Burkina Faso ainsi que d’autres pays du Sahel, la contribution des jeunes dans la réponse à apporter à cette crise est plus que nécessaire. C’est ce qui explique la tenue du présent forum international, qui prône l’inclusion des jeunes et de leurs initiatives dans le processus de paix. Au cours de la rencontre, les jeunes seront outillés à l’analyse des conflits, au dialogue interreligieux, ainsi que sur la médiation des conflits environnementaux. “Il sera question de mobiliser les jeunes pour échanger sur le lien entre la paix et le changement climatique, pour prévenir l’extrémisme violent et faire en sorte que les conflits liés aux changements climatiques ne soient pas exploités par les groupes armés terroristes pour enrôler des jeunes et mener des actes de violences”, précise Dr Sougourounoma Henri Kaboré, PCA et directeur exécutif de l’ISEPS.
Les 72 heures de travaux seront meublées par des sessions d’analyse stratégique des conflits et du contexte sahélien et ouest-africain et des sessions de médiation des conflits environnementaux, que ce soit par la société civile, les acteurs religieux et coutumiers. L’engagement des jeunes dans l’adaptation aux changements climatiques et dans la consolidation de la paix sera également mis en avant au cours de ce forum. « Nous souhaitons que les participants acquièrent des compétences spécifiques à l’analyse des conflits, à la médiation environnementale, au dialogue interreligieux. Nous souhaitons aussi qu’ils tissent des relations d’amitié et de partenariat entre eux, au-delà des barrières religieuses et culturelles, afin qu’une fois de retour dans leurs communautés ils puissent s’engager de façon plus significative dans leurs communautés pour transformer les choses », avance Dr Sougourounoma Henri Kaboré.
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Le forum international des jeunes se tient dans le cadre du projet « Les jeunes dans le dialogue interreligieux et la médiation interreligieuse pour des communautés pacifiques au Burkina Faso », qui est mis en œuvre à Fara dans la province des Balé. Il est financé par la fondation allemande Robert Bosche à hauteur de 80.000 euros. Annie Höhne, représentante de l’ambassadeur d’Allemagne, parrain du forum, a salué l’organisation du forum, et a laissé entendre que de telles initiatives sont cruciales pour faire face aux défis de l’heure.
« Ce soutien reflète notre engagement commun à promouvoir la paix, et la résilience dans une région confrontée à des défis multidimensionnels liés aux conflits, aux crises humanitaires et aux changements climatiques…Dans le contexte actuel du Burkina Faso, le rôle des jeunes est plus crucial que jamais. Leur engagement dans la résolution pacifique des conflits, la protection de l’environnement et le dialogue interreligieux est une pierre angulaire pour bâtir des communautés harmonieuses et durables », a-t-elle soutenu.
Des leaders religieux et coutumiers vont, au cours du forum, s’entretenir avec les jeunes à travers des communications. Naaba Boalga, chef traditionnel du village de Dawelgué, va animer une communication centrée sur les religions traditionnelles africaines en rapport avec la nature. Il va explorer les relations qui existaient entre les religions traditionnelles africaines et l’environnement. « Nos sociétés traditionnelles sont des sociétés qui pratiquaient l’agriculture de subsistance, c’est-à-dire que vous produisiez essentiellement des céréales et vous les consommiez. Donc vous produisez ce que vous consommez et vous consommez ce que vous produisez. Et ce mode de production, par exemple, fait que les sociétés traditionnelles n’exerçaient pas autant de pression sur les ressources naturelles. Aujourd’hui, il y a les cultures de rente, comme le sésame, le coton, qui sont pratiquées. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, mais moi, je me situe seulement dans le contexte traditionnel pour expliquer qu’à l’époque, il y avait un rapport dialectique avec la nature qui ne posait pas de problème particulier à cette nature qui arrivait à se régénérer. Il faut maintenant savoir comment est-ce que, dans ce contexte-là, on peut en même temps profiter des cultures de rente et des avantages liés à l’économie monétaire, mais tout en étant respectueux de la nature », indique-t-il.
Pour Alidou Ilboudo, coordonnateur du Conseil interreligieux pour la paix au Burkina, l’accent mis sur le dialogue interreligieux est un aspect très important du forum. « Nous avons le devoir de mettre en relation et en dialogue les jeunes de toutes les confessions. Notre mission est de leur dire qu’effectivement, chacun de nous peut avoir une foi, une croyance, un dogme, mais ce dogme doit le nourrir de convictions très fortes qui lui rappellent que nous avons une origine commune qui est celle venant de Dieu. Et nous sommes tous frères en humanité. Donc c’est dans le dialogue qu’on apprend cela », soutient-il.
Venu de la Côte d’Ivoire pour prendre part au forum, Serge Aimé Zabié de l’ONG Indigo, qui œuvre dans le domaine de la cohésion sociale et le maintien de la paix salue l’initiative qui inclut les jeunes dans la recherche de la paix. Il espère ressortir de la rencontre mieux outillé dans la consolidation de la paix. “Ma principale attente, c’est que ce forum puisse vraiment changer la mentalité des jeunes afin qu’ils ne soient plus dans une position passive où ils attendent tout de l’État, ou pensent que la paix vient des autres. La paix doit venir de nous les jeunes, dans nos communautés et familles”, a-t-il soutenu.
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