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Afrique: Journée Internationale de la Paix

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Une enquête par CPNN

Nous avons extrait des articles de “Google News,” en anglais et en français, parus dans la semaine du 17 au 24 septembre, sous les titres de «international day of peace» et «Journée internationale de la paix.” D’éventuels articles, rédigés en langues locales ne figurent pas dans cette enquête. Pour les événements ailleurs dans le monde, cliquez ici.

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La carte ci-dessus fait apparaître 15 pays engagés dont voici les extraits:

Burkina Faso: L’association des anciens combattants, anciens militaires, veuves et orphelins victimes de guerre a marqué l’événement avec une marche pour méditer sur cette valeur. Qui mieux que les anciens combattants, anciens militaires, pour apprécier la paix ?

Mali: La Fédération malienne des clubs, centres et Associations UNESCO (FEMACAU), en collaboration avec le programme GENOVICO, a commémoré la journée à travers une conférence-débat sur le thème : «La culture de la paix en milieu scolaire et universitaire».

Sénégal: L’artiste planétaire Youssou Ndour a lancé un vibrant message au monde entier. “En ce 21 septembre 2016, j’invite toutes les nations et les populations à cesser les hostilités et à écarter les causes de conflits.”

Madagascar: Le ROTARY Club Antananarivo Ainga et l’Office Régional du Tourisme d’Analamanga ont marqué la journée par une distribution de pots de miel dans le Jardin d’Antaninarenina. Historiquement, le miel est symbole d’abondance et de plénitude dans la société Malagasy.

Togo: Wanep-Togo en collaboration avec le Réseau Paix et Sécurité pour les femmes de l’espace CEDEAO ont fait une table ronde pour impliquer les femmes dans le processus de paix et de développement au Togo et ailleurs.

Casamance, Sénégal: Les femmes de la plateforme pour la paix en Casamance, en compagnie de leurs sœurs de Gambie, de Guinée-Bissau et de Sierra Leone, ont organisé une série d’activités autour du thème « Les objectifs de développement durable, comme composantes de la paix »

(Cliquez ici pour une traduction anglaise

(L’article se continue à droite.)

Question for this article

What has happened this year (2016) for the International Day of Peace?

(L’article se continue de la gauche.)

Rwanda, Burundi and RDC: Mille cinq cents jeunes du Rwanda, du Burundi et de la RDC se sont réunis à Goma pour discuter de la paix. Ils ont pris part à des ateliers sur la paix ainsi qu’à un concert de bienfaisance.

Algérie: A l’occasion de la Journée internationale de la paix, la wilaya de Mostaganem a organisé une cérémonie de remise du prix Emir Abdelkader à trois personnalités ayant œuvré pour la promotion de la paix : l’Espagnol Federico Mayor, le Canadien Raymond Chretien et l’Algérien Lakhdar Brahimi.

République Démocratique du Congo: Plus de onze mille jeunes et élèves de Dungu dans la province du Haut-Uélé ont été sensibilisés sur la culture de la paix, lors d’un atelier organisé par le Forum des jeunes pour le développement de Dungu.

Guinée: La Convention des Acteurs non Etatiques de Guinée (CANEG) et African Crisis Group (ACG), deux organisations de la société civile ont organisé un forum sur la consolidation de la paix en Guinée.

Bénin: Le président exécutif du Centre panafricain de prospective sociale, Albert Tévoèdjrè, a appelé les Africains à apprendre à vivre ensemble en vue d’une instauration d’une paix durable sur le continent.

Nigéria: En collaboration avec Edizwine Bar, le Coalition des jeunes dirigeants du Delta du Niger a organisé une marche pour la paix avec un concert impliquant les meilleurs talents et les artistes de la région.

Sud-Soudan: Les fonds, programmes et institutions de l’Organisation des Nations Unies et la mission des Nations Unies de maintien de la paix a organisé un certain nombre d’évènements à travers le pays. Ces initiatives ont été organisées en collaboration avec la Plate-forme nationale pour la paix et la réconciliation (NPPR) et d’autres organisations non-gouvernementales.

Liberia: En livrant le discours d’ouverture lors de la cérémonie à l’intérieur de la Journée internationale de la paix tenue à l’Hôtel de Ville de Monrovia, le Directeur exécutif du bureau de Peacebuilding, Edward Mulbah, a déclaré que le Libéria avait fait d’énormes progrès pour faire face aux causes profondes des 14 années de guerre civile, mais il était important de savoir qu’il y avait encore des défis.

Rwanda: Selon la Commission nationale de l’unité et la réconciliation, la journée a regroupé plusieurs organisations non-gouvernementales, les organisations internationales de paix, les dirigeants religieux et les communautés locales sous le thème “Le rôle de la jeunesse dans la promotion de la paix et du développement durable.».

Afrique du Sud: En partenariat avec les bénévoles des Nations Unies et l’ACCORD, les étudiants de Boston Media House et l’Université de technologie de Tshwane ont rencontré les Casques bleus pour une meilleure compréhension du travail de l’ONU dans la résolution des conflits, la paix et la sécurité.

Les communautés paysannes, indigènes, et afro-colombiennes disent “oui!” à la paix

. PARTICIPATION DEMOCRATIQUE .

Un article du Collectif agricole Abya Yala Radio Macondo (traduit par CPNN)

“Nous pensons que la défense de la vie et de la terre ne peut pas être une tâche isolée de nos communautés autochtones. Nous proposons sur notre territoire des liens d’unité, de solidarité, de fraternité et d’engagement avec tous: le monde paysan, les communautés afro-colombiennes, non seulement du secteur agricole et rural, mais également du milieu urbain, tous ceux qui comprennent la nécessité de changer l’histoire de ce pays,” (Déclaration nationale du dialogue pour la paix par les femmes autochtones).

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Comme l’a noté l’historienne Diana Uribe, nous sommes arrivés à un tournant avec la solution négociée du conflit armé entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie et le gouvernement national. L’annonce en mars dernier des négociations avec l’Armée de libération nationale ELN pour faire avancer la construction d’une nation diverse qui ne soit plus marquée par l’histoire de la guerre., est égalemet encourageante.

Cet article vise à rendre visible la voix des communautés paysannes autochtones, et afro-colombiennes. Ces victimes ont été profondément affectées par le développement du conflit armé non résolu dans le pays, mais néanmoins les propositions pour la paix progressent, comme il est precisé dans le texte suivant du rapport de la Commission historique du conflit:

“Les principaux acteurs d’aujourd’hui [par rapport à l’affirmation des droits] sont maintenant les citadins déplacés par la guerre, les paysans et les groupes autochtones, les femmes, les détenus en prisons, et les minorités ethniques et sexuelles. Ils demandent la paix, avec :

– le rejet des amendements anti-démocratiques de la Constitution et de la législation,

– la dénonciation des réformes fiscales,

– le révélation des effets négatifs de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain)

– la réclamation de la terre,

– l’opposition aux programmes d’éradication des récoltes illicites par des pulvérisations aériennes qui affectent les conditions de vie et aggravent la crise environnementale,

– la reforme du secteur public hospitalier,

– des changements dans le système éducatif,

– le placement des démobilisés et des personnes déplacées,

– et la fin des actions par les forces armées qui violent les droits de l’Homme »(page 67)

En signe de soutien au processus de négociation de La Havane, ils ont laissé les communautés présenter leurs positions sur des questions complexes comme l’arrivée des anciens combattants sur leurs territoires.

En Caldono, en Juillet dernier, les autorités traditionnelles des réserves indigènes de Pueblo Nuevo, San Lorenzo de Caldono, Pioyá de la municipalité de Caldono et Tumburao de la Municipalité de Silvia ont redigé une lettre proposant l’utilisations de leurs territoires pour installer une “ZVTN” (Zone Régionale de Transition vers la Normalisation):

«Quand nous avons appris que Caldono était une ZVTN, ce ne fut pas une surprise pour nous qui étions préparés et bien engagés pour cela, engagés non pas pour les grands investissements produits par la mise en œuvre des accords, mais pour accueillir nos collègues qui avec ou sans conviction avaient rejoint l’insurrection. Certains faisaient partie de la discorde et des déséquilibres dans les différents territoires du pays, mais ils sont les bienvenus et pardonnés quand ils prennent des engagements compensant les dommages, avec des idées qui transforment positivement l’ordre social. Cela éclairera les normes de notre Loi d’Origine en renvoyant les membres de notre communauté dans leur foyer spirituel initial pour équilibrer et harmoniser la coexistence entre la communauté et la Terre-Mère “.

Pendant ce temps, les communautés rurales paysannes des zones de réserve qui étaient des protagonistes du postconflit, se sont proposer en tant que gestionnaires du processus des accords à partir d’un regard critique sur l’application des lois comme les ZIDRES [Zonas de Interés de Desarrollo Rural, Económico y Social] qu’ils jugent opposés au processus de paix.

(Cliquez ici pour une traduction anglaise ou ici pour l’original espagnole)

(L’article se continue à droite.)

Question for discussion

What is happening in Colombia, Is peace possible?

(L’article se continue de la gauche.)

Selon la Déclaration politique de l’Assemblée générale de l’Association nationale des Zones de Réserves paysannes [ANZORC]-: “Les 66 représentants de l’ANZORC, à une Assemblée générale dans le village de San Isidro de Pradera (Valle), considérant que la signature éventuelle d’un accord final avec les FARC et l’application des accords de paix présenteront une grande opportunité. (…) L’ANZORC dans sa première Assemblée générale 2016 a décidé :

“- d’engager un processus d’ancrage territorial des accords de paix,

– de soutenir la circonscription spéciale des accords de la paix (les 16 zones de transition),

– de promouvoir les territoires interculturels,

– de lutter contre l’expropriation de 6000 familles de paysans vivant dans les régions “vacant FARC” à El Pato Balsillas, El Yari, le Losada-Guayabero et la Macarena,

– de porter plainte contre les lois de ZIDRES,

– d’organiser des Gardes Ruraux dans les territoires,

– d’établir un dialogue avec le ministère de l’Environnement et des sociétés régionales autonomes concernant la loi sur la deuxième zone de réserve forestière et les zones protégées régionales,

– de faire une proposition de contrôle social sur les récoltes de coca,

– d’étendre le développement des assemblées populaires à tout le pays,

– de simplifier nos processus à l’Assemblée nationale constituante.”

A Natagaima du 12 au 14 Août dernier/ sous le thème “Les femmes autochtones tissent ensemble leurs pensées pour défendre le territoire et construire la paix avec la justice sociale,” plus de 170 femmes autochtones provenant de différents villages se sont réunies. Après un marche dans la ville, elles ont décidé publiquement “Oui” pour le plébiscite, tout en sachant que même si la paix est possible avec la fin du conflit armé, sa construction va être un grand défi au quotidien:

«Nous croyons que les peuples autochtones ne peuvent pas rester indifférents à ce moment historique que connaît le pays avec la fin du conflit armé. Le processus dans lequel nous avons été impliqués demande une approche ethnique dans chacun des accords. Nous devons nous préparer à ratifier notre OUI au référendum comme outil principal pour construire des territoires pour la paix avec la justice sociale. Cela doit se traduir par l’équilibre et l’harmonie dans notre relation avec la Mère Nature et par la garantie des conditions d’une vie digne dans nos territoires et donc dans nos collectivités. »

Il a été déclaré par les parties à la table des négociations à La Havane que la mise en œuvre des accords exige une nouvelle approche afin de surmonter les conditions historiques et structurelles du conflit armé en Colombie. Dans cette approche, il est nécessaire d’inclure les propositions des communautés des territoires. Cette approche doit voir au-delà des principes juridiques rigides de la tradition anglo-saxonne dans la constitution et la loi, et prendre en considération les diverses cosmologies des peuples. Il faut lutter contre les pratiques telles que le racisme et l’extinction des communautés autochtones.

La proposition de paix du dialogue interethnique mise sur la table à la Havane le 6 Avril dernier par les organisations autochtones et afro-colombiennes dit: «Les communautés d’origine africaine, les palenqueras, les raizales et les peuples autochtones conçoivent la terre comme un bien collectif, en fonction des besoins de leurs habitants. La terre est une source de matière, de la vie culturelle et écologique. Elle n’est pas un produit commercial basé sur le profit privé. La terre doit être considérée comme un espace géographique et libre où les communautés peuvent se développer pleinement. C’est un lieu physique et une source symbolique du bien-être souverain, de l’indépendance, en vertu des principes de l’autonomie, de la solidarité, de la croissance, du développement indigène, de l’équilibre et de la durabilité ” (…)

«Les peuples autochtones, les Noirs, les Afro-Colombiens, palenqueros et raizales ont été des victimes historiques des structures d’exclusion, de pratiques racistes et discriminatoires de l’État, ce qui nous a empêché de jouir de tous les droits et garanties qu’ont les citoyens dans une nation . Dans cette veine, le conflit social et armé de 60 ans que le pays a connu a particulièrement affecté ces communautés.

Enfin, nous disons que le défi de la construction d’une culture de la paix en Colombie prendra plusieurs générations, mais à chaque pas dans les territoires, il y a d’avantage d’espoir de laisser derrière soi la longue nuit de 500 ans et l’héritage colonial et républicain de la guerre !

Canada: Forum social mondial : un succès malgré la faible participation

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Un article de Métro

On en attendait 50 000, ce sont plutôt 35 000 personnes qui ont participé au Forum social mondial (FSM) 2016, qui a pris fin dimanche à Montréal. Les organisateurs estiment tout de même que l’événement est un succès. D’après la co-coordonnatrice Carminda Mac Lorin, le fait que les demandes de visas de centaines d’invités internationaux aient été refusés ou aient tardé à être traitées a sans doute contribué à ce que l’achalandage, qui avait atteint 60 000 personnes en 2013 à Tunis et 155 000 à Porto Alegre en 2005, soit moindre que lors des éditions précédentes.

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À peine une centaine de personnes ont assisté au spectacle de clôture du Forum social mondial, dimanche au parc Jarry. Photo par Mario Beauregard/Métro

«Ces refus ont finalement été positifs, parce qu’ils ont permis de mettre sur la place publique un sujet dont on ne parle pas assez, soit les problèmes de mobilité internationale, la fermeture des frontière, la question des réfugiés», a commenté Mme Mac Lorin, qui sortait dimanche d’une réunion de bilan avec le conseil international du FSM.

Les organisateurs sont par ailleurs fiers de la diversité des pays représentés par les participants, soit 125, et de la variété des thématiques abordées dans le cadre du forum. «Les gens qui se sont impliqués lors du forum ont mis de l’avant des initiatives qu’ils vont mettre en œuvre, que ce soit par rapport à la condition féminine, les droits des autochtones, la démilitarisation ou la lutte contre les violations des droits par les compagnies minières», a exprimé Mme Mac Lorin. Au cours de la semaine, environ 70 plans d’actions concrètes ont été adoptés et seront rendus publics lundi.

«On a pu voir qu’il y a des solutions collectives concrètes à des problématiques mondiales. J’ai pu bâtir des liens qui vont donner quelque chose.» – Ramiro Lopez, activiste colombien

Mme Mac Lorin se félicite aussi de la forte contribution des jeunes à l’événement, ce qui a aussi impressionné Raymonde Maisonneuve, une participante membre de la congrégation religieuse des Sœurs de Sainte-Croix. «C’était beaucoup géré et présenté par des jeunes. C’est formidable. C’est l’avenir», s’est réjouie Mme Maisonneuve, qui assistait hier au spectacle de clôture du FSM au parc Jarry.

Il manquait d’ambiance dans le parc dimanche, alors qu’à peine une centaine de personnes assistaient au spectacle. Selon quelques participants qui étaient sur place, c’était à l’image du reste de la semaine. «Je m’attendais à des foules immenses, à la marche par exemple, mais ça n’a pas été le cas. De plus, les différentes activités étaient très éparpillées», a souligné Marie Guerda Saint-Fort, une citoyenne d’Haïti.

Plusieurs participants étaient toutefois satisfaits des échanges d’idées auxquels le FSM a donné lieu. «Les problématiques qui touchent toute la planète, comme l’extraction minière et pétrolière et la sécurité alimentaire, on les a abordées», a affirmé Ramiro Lopez, un activiste venu à ses frais de Colombie.

Dans le même ordre d’idées, le conseil international du FSM est convaincu qu’un tel espace de convergence est toujours nécessaire et qu’il sera de retour prochainement dans un autre coin du monde.

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La ville de Montréal à l’heure du 12ème Forum Social Mondial

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Un article par Hassan EL AMRI pour Agence Marocaine de Presse

Après la capitale tunisienne Tunis, en mars 2015, la ville canadienne de Montréal accueille, du 9 au 14 août, la 12ème édition du Forum Social Mondial (FSM), avec à la clé une programmation très diversifiée, composée de plus de 1.300 activités présentées dans le cadre de ce rassemblement altermondialiste.

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Organisé sous le signe “Un autre monde est nécessaire. Ensemble, il devient possible !”, le FSM de Montréal marquera l’histoire cette année comme étant le premier événement de ce genre à se tenir dans un pays dit de l’hémisphère Nord, puisque depuis sa création à Porto Alegre, au Brésil, en 2001, le Forum s’est tenu exclusivement dans des pays du Sud (Amérique latine, Asie et Afrique).

Malgré seulement 15.000 personnes inscrites quelques heures seulement avant le début de ce conclave, les organisateurs de cette édition montréalaise se disent optimistes d’atteindre leur but de 50.000 participants issus de 120 pays, qui tenteront en tant qu’acteurs du changement d’aller au-delà des clivages Nord-Sud, pour échanger les idées, faire connaître leurs revendications, initiatives et projets d’action et donner naissance ainsi à une dynamique positive de changement : Penser globalement et agir localement.

Néanmoins, le comité d’organisation a tenu à exprimer son mécontentement après que les services canadiens de l’immigration aient refusé de délivrer des visas d’entrée au Canada à des centaines de participants et d’invités pour divers motifs, ajoutant que ce refus touche plus particulièrement des pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Amérique latine et d’Asie, auquel s’ajoute l’incapacité pour d’autres de se déplacer pour des considérations financières, surtout avec la cherté qui caractérise la métropole en pleine saison estivale.

Malgré ces embûches, ledit comité ne perd pas espoir et insiste à faire de ce FSM 2016 un espace ouvert de rencontres pour approfondir la réflexion et le débat d’idées, formuler des propositions et échanger en toute liberté des expériences, en vue d’aboutir à des actions efficientes de la part des acteurs et des mouvements de la société civile qui s’opposent au néolibéralisme et à toute forme d’impérialisme, pour bâtir une société planétaire solidaire et et égalitaire.

Dans ce sens, des membres du comité ont affirmé, lors d’une conférence de presse tenue lundi, que le FSM de Montréal vise à favoriser la convergence des solutions et des énergies afin de construire une mondialisation plus solidaire et citoyenne, et à transformer la métropole canadienne durant ces quelques jours en un lieu de rencontres des mouvements sociaux, de libre-expression d’alternatives, d’échanges citoyens, d’événements artistiques et d’engagements concrets.

Le FSM 2016 ambitionne aussi, selon eux, d’être un espace pour le développement de réseaux d’actions qui favorisent l’économie sociale, la solidarité internationale, la justice sociale et environnementale, la démocratie participative et la reconnaissance de l’égale dignité et toutes et tous.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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World Social Forums, Advancing the Global Movement for a Culture of Peace?

(. . . suite)

Dans ce sens, les divers sites et lieux qui abriteront les différentes activités du Forum permettront aux participants locaux et étrangers d’engager un véritable débat de société inclusif et mobilisateur sur les propositions pour le monde de demain, où le mot d’ordre sera le changement basé sur l’engagement citoyen, pluriel et positif, qui donne vie aux initiatives et solutions des acteurs sociaux.

Cette grand-messe montréalaise débutera mardi après-midi avec une grande marche altermondialiste festive dans le centre-ville de la métropole pour la mobilisation autour d’enjeux sociaux qui touchent tous les citoyens de la planète, et la célébration du rapprochement et de la solidarité entre les peuples, alors que la fin de semaine sera marquée par des présentations de solutions concrètes inscrites dans des projets à court ou long termes.

Lors de ce conclave, 13 grandes thématiques ont été aussi retenues après un processus de travail collaboratif et auront pour objectif de permettre aux participants de mieux identifier les enjeux qui les intéressent et leur tiennent à coeur.

Ainsi, ils auront à débattre, entre autres, des “alternatives économiques, sociales et solidaires face à la crise capitaliste”, de la “démocratisation de la connaissance et droit à la communication”, de la “culture de la paix et lutte pour la justice et la démilitarisation”, de la “défense des droits de la nature et justice environnementale”, des “migrations et citoyenneté sans frontières”, de “démocratie, mouvements sociaux et citoyens” et de “lutte contre la dictature de la finance et le partage des ressources”.

Ils discuteront également du “monde du travail face au néolibéralisme”, des “expressions culturelles, artistiques et philosophiques pour un autre monde possible”, des “luttes globales et solidarité internationale”, des “droits humains et sociaux, dignité et luttes contre les inégalités” et des “luttes contre le racisme, la xénophobie, le patriarcat et les fondamentalismes”.

Par ailleurs, le FSM 2016 sera ponctué par 22 grandes conférences qui auront pour finalité de sensibiliser les participants aux défis actuels et de stimuler l’engagement citoyen sur des thèmes aussi variés tels que les changements climatiques, les inégalités socio-économiques, le racisme et les discriminations, l’impact de la finance internationale, les luttes autochtones, syndicales et féministes, l’éducation et la place des jeunes.

Après l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique, les participants attendus au Canada à l’occasion de la 12ème édition du FSM, qui se veut le contrepoids du Forum économique mondial qui se tient annuellement à Davos en Suisse, tenteront non seulement de dénoncer la mondialisation économique et le modèle néo-libéral mais aussi de réfléchir à la façon de changer le monde d’aujourd’hui, en proposant notamment des solutions et alternatives concrètes pour un monde meilleur, plus juste, égalitaire et respectueux de l’être humain, de la nature et la planète.

Culture de la Paix: Jeunesse Africaine et Créations Artistiques

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Rédigé pour CPNN par Kiki Chauvin

La semaine dernière, CPNN a republié un article concernant le lancement de la campagne de la jeunesse pour une culture de la paix en Afrique centrale, qui a eu lieu à Libreville au Gabon. Cette semaine, nous avons reçu deux remarquables vidéos créées par ces mêmes jeunes pour cette campagne. Ils ont créée une page Facebook pour leur campagne, très justement nommée “Africa4peace”.

La première vidéo est un spot d’une minute 20 secondes qui sera diffusé par les stations de télévision et de radio du Gabon. La jeunesse de la campagne figure dans la vidéo portant des torches de cérémonies traditionnelles et en criant le mot «paix» dans des langues differentes parlées en Afrique centrale. Le mot “paix” dans les 40 langues existantes, est aménagé en dessin afin de créer un logo composite de la campagne:

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La seconde vidéo est une chanson, “Donnons la paix”, composée par Annie-Flore Batchiellilys et présentée par les jeunes de la campagne comme une production artistique. Cliquez ici pour le voir.

En présentant des membres de la campagne et leurs vidéos, le représentant de l’UNESCO au Gabon, Enzo Fazzino, a souligné que le travail a demandé à ces jeunes plus de trois mois de préparation. Cela a été une “veritable culture de la paix, c’est à dire, une prise de responsibilité, un engagement au quotidien déjà en tant qu’acteur et egalement du fait d’être capable de participer avec les autres pour construir des societés qui soient plus justes, qui soient plus équitables, inclusives et pacifiques.” (Voir ici un vidéo de la réunion de présentation.).

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

 

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Promotion de la paix en Afrique Centrale : Batchiellilys et les jeunes évoquent la paix dans sa diversité linguistique

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Un article de L’Union, quotidien de Gabon

Le Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix (Payncop), le Réseau des organisations de jeunes Africains leaders des nations du Gabon (Rojalnu-Gabon) et le Conseil national de la jeunesse du Gabon (Cnjg), ont procédé, samedi écoulé [9 juillet], au lancement de la campagne des jeunes pour la promotion de la culture de la paix en Afrique centrale.

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L’événement a eu lieu dans les locaux du Bureau des Nations unies en Afrique centrale (Unoca), partenaire de ce projet, au même titre que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et le Système des Nations unies au Gabon.

Une occasion pour les hauts cadres du système onusien, Vincenzo Fazzino, Marie-Evelyne Barrys Petrus, et les médias, notamment, d’apprécier solennellement le titre “Donnons la Paix”, de l’artiste Annie-Flore Batchiellilys, composé en collaboration avec la jeunesse africaine, ainsi que les autres supports mis en œuvre dans le cadre de cette campagne.

Pour les initiateurs du projet, cette campagne a vocation à mettre médiatiquement en lumière la notion de culture de la paix. De sorte à susciter à la fois une prise de conscience et une réaction de l’opinion publique en général, et de la jeunesse en particulier, au rôle que chacun peut jouer pour construire et consolider la paix et la non-violence au quotidien.

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

 

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Concertation sous-régionale sur le programme “Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale”

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Un article par M. Franck Carel Nkaya, UNESCO

Dans le cadre de la sensibilisation de ses partenaires sur les nouveaux défis de la région Afrique centrale, le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale [Yaoundé, Cameroun] a organisé, du 20 au 22 avril 2016 , une rencontre d’échanges et de réflexion participative sur « Contributions de l’UNESCO et de ses partenaires aux efforts des Etats de la CEEAC pour l’implication des jeunes dans la consolidation de la paix et la réalisation des Objectifs de Développement Durable en vue d’une émergence durable en Afrique Centrale ».

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Les différents débats de ces assises se sont focalisés sur les principaux thèmes ci-après : la paix et le changement climatique et la protection des écosystèmes en rapport avec les axes stratégies de la Priorité Afrique de l’UNESCO et de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. La jeunesse africaine a été placée au centre des discussions comme acteur principal du changement de la situation.

Sur les dix (10) pays que compte la sous-région Afrique centrale, seul la Guinée équatoriale n’a pas été représentée à cette occasion. Les délégations étaient composées des Commissions nationales pour l’UNESCO, des délégués ministériels (Economie forestière, Environnement, Culture et Arts, etc), des Chaires UNESCO et Centres de Catégorie 2 de l’UNESCO, des Clubs et Ecoles Associées de l’UNESCO et des mouvements des jeunes.

Outre les Etats membres, cette rencontre a connu également la participation des représentants de la Communauté Economiques des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), du Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Réseau Panafricain des Jeunes pour la Culture de la Paix (PAYNCOP), ainsi que des Bureaux de l’UNESCO de Brazzaville, Kinshasa, Libreville et Yaoundé.

Les travaux de la 3e journée de cette rencontre se sont focalisés sur le programme sous-régional « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale » qui vise à renforcer les capacités de la jeunesse, en tant qu’acteur principal, pour la prévention des violences et la résolution des conflits par des voies pacifiques, en vue de la construction des sociétés plus inclusives, justes, harmonieuses et démocratiques.

Après la présentation en plénière de la situation de la jeunesse africaine par M. Stephane NZE NGUEMA, Président du Réseau Panafricain des jeunes pour la paix et la présentation de la note conceptuelle du programme « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale » par M. Franck Carel NKAYA, UNESCO Brazzaville, les participants ont été répartis en groupes de travail thématiques.

Facilités par l’équipe « Initiative Prospective » de l’UNESCO Paris qui a fait une communication sur l’approche prospective et participative, les travaux se sont déroulés sous forme d’ateliers, selon les quatre (4) axes : (i) Education à la citoyenneté mondiale, au développement durable et à la culture de la paix en milieu formel et non-formel ; (ii) Autonomisation des jeunes et développement de compétences en leadership et capacités de gestion des mouvements de jeu nesse de la région ; (iii) Développement de compétences des jeunes pour la création d’activités génératrices de revenus, particulièrement dans les métiers des industries culturelles et créatives, et du développement durable ; (iv) Campagne médiatique de promotion de la culture de la paix et mobilisation de partenaires.

Au cours de ces travaux, les participants ont identifié les axes prioritaires et les actions majeures à mener, en rapport avec les défis de la sous-région qui concernent les jeunes, notamment : l’instrumentalisation de la jeunesse dans les conflits, l’intolérance, la recrudescence des anti-valeurs (morales, civiques, citoyennes), le chômage, la déscolarisation, l’expansion du terrorisme entrainant l’augmentation des risques de radicalisation religieuse et id éologique des jeunes, etc.

A la suite de la restitution en plénière des travaux d’ateliers, tous les pays et le partenaires techniques et financiers participants à la rencontre se sont engagés à soutenir la mise en œuvre du programme « Jeunesse et culture de la paix en Afrique centrale ».

Les travaux de la rencontre de Yaoundé ont été sanctionnés par la lecture du Communiqué final, en présence de Madame la Ministre de l’Education de base, Présidente de la Commission nationale camerounaise par l’UNESCO qui a encouragé l’UNESCO à pérenniser cette initiative.

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

 

Question related to this article.

Will UNESCO once again play a role in the culture of peace?

Most recent comment:

It is very appropriate that this new impulse for the culture of peace at UNESCO should come from Côte d’Ivoire, since the global movement for a culture of peace was initiated at a UNESCO conference in that country in 1989. See Yamoussoukro and Seville in the early history of the culture of peace.

Note added on September 2, 2015:

The official reports from the UNESCO Conference in Abidjian are now available:

English

French

Classement mondial de la liberté de la presse 2016 : la paranoïa des dirigeants contre les journalistes

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Un article de Reporters sans frontières

Reporters sans frontières (RSF) dévoile l’édition 2016 du Classement mondial de la liberté de la presse. L’évolution générale témoigne d’un climat de peur généralisée et de tensions qui s’ajoute à une emprise des Etats et des intérêts privés de plus en plus grande sur les rédactions.

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Ce palmarès – qui fait référence dans l’ensemble du monde – révèle les positions relatives de 180 pays au regard de la latitude d’action de leurs journalistes. Au vu des indices régionaux, il apparaît que l’Europe (19,8 points d’indice) demeure la zone où les médias sont les plus libres, suivie (de loin) par l’Afrique (36,9), qui, fait inédit, passe devant les Amériques (37,1), l’Amérique latine étant plombée par les violences accrues contre les journalistes. Suivent l’Asie (43,8) et l’Europe de l’Est et Asie Centrale (48,4). L’Afrique du Nord/Moyen Orient (50,8) reste la région du monde où les journalistes sont les plus soumis à des contraintes de toutes sortes. A noter que plus l’indice monte, pire est la situation.

Trois pays d’Europe du nord occupent le haut du Classement des pays, la Finlande (1ère, comme depuis 2010), les Pays-Bas (2ème, +2), la Norvège (3ème, – 1). Au chapitre des évolutions notables, l’amélioration de la situation en Tunisie (96ème, + 30), grâce à une baisse des agressions et des procédures, et en Ukraine (107, + 22), due à une accalmie du conflit et à des réformes encourageantes.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question(s) related to this article:

Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

(. . . suite)

En sens inverse, on observe la dégringolade de la Pologne (47ème, – 29), sous l’effet de la remise au pas des médias lancée par le parti ultra conservateur. Beaucoup plus bas, le Tadjikistan, qui subit la dérive autoritaire du régime, dévisse (150ème, – 34). Même dégradation spectaculaire du Sultanat de Brunei (155ème, -34), imputable à l’instauration progressive de la charia et de l’épée de Damoclès d’éventuelles accusations pour blasphème. Enfin, le Burundi s’enfonce (156ème, -11), car ce pays a été le théâtre de violences envers les journalistes après la candidature contestée puis la réélection du président Pierre Nkurunziza. Au bas du Classement, un trio infernal, le Turkménistan (178ème), la Corée du Nord (179ème), l’Erythrée (180ème).

“Il est malheureusement notable que de très nombreux dirigeants dans le monde développent une forme de paranoïa contre l’exercice légitime du journalisme,” déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. “Le climat général de peur entraîne une haine croissante du débat et du pluralisme, un verrouillage des médias par des gouvernements en pleine dérive autoritaire et liberticide, l’emprise grandissante d’intérêts particuliers sur l’information dans le secteur privé. Il est essentiel de défendre le journalisme digne de ce nom face au renforcement de la propagande et de l’information sous la dictée ou sponsorisée par l’intérêt. La garantie du droit des citoyens à une information indépendante et fiable est une solution pour résoudre les problèmes locaux et globaux de l’humanité.”

Publié chaque année depuis 2002 à l’initiative de RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse est un outil de plaidoyer essentiel fondé sur le principe de l’émulation entre Etats. Sa notoriété lui confère une influence croissante auprès des médias, des autorités publiques nationales et des organisations internationales.

Le Classement repose sur une mesure de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans 180 pays. Il est établi grâce à un questionnaire proposé en vingt langues à des experts du monde entier. A cette analyse qualitative s’ajoute un relevé quantitatif des violences commises contre les journalistes sur la période prise en compte.

Le Classement n’est pas un indicateur de la qualité de la production journalistique ni un palmarès des politiques publiques, même si les gouvernements ont une responsabilité importante.

Afrique: Pour Que Vive La Liberté Promise

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION.

Un article par Nestor Bidadanure (abrégé)

Quel est le facteur idéologique majeur qui légitime la violence identitaire dans l’Afrique post-coloniale? Comment le concept de Culture de Paix peut-il contribuer à l’instauration d’une paix durable en Afrique ?

Nestor
Illustration of article from The Thinker (copyright shutterstock)

L’héritage de la liberté

« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir » disait Frantz Fanon, dans son livre Les Damnés de la terre, rédigé en 1961 et qui influencera fortement la conscience politique des militants anticolonialistes et tiers-mondistes de son époque. Si nous nous plaçons du côté des générations qui ont vécu l’esclavage, la colonisation et l’apartheid, nous pouvons dire, avec une certaine prudence, que la réalité politique du continent africain s’est aujourd’hui globalement améliorée. Les lois qui légitimaient l’inégalité entre les humains et justifiaient l’occupation des territoires des peuples des cultures différentes ont été abolies. Des dirigeants progressistes africains ont réussi à déjouer des manipulations identitaires coloniales en fédérant les résistances internes et organisant les solidarités panafricanistes et internationales avec d’autres peuples en lutte. La violence politique et économique que continuent de vivre de nombreux peuples africains ne doit nous faire oublier les victoires remportées sur l’oppression. Grâce à la lutte des peuples, d’importants droits économiques et sociaux ont été conquis dans une large partie du continent. Une certaine égalité citoyenne et de genre a vu le jour sur les décombres des lois discriminatoires. Nous devons nous souvenir qu’aucun droit n’est naturel : chaque espace de liberté dont nous jouissons aujourd’hui est le fruit des batailles épiques des peuples pour la justice et la dignité humaine.

Outre la culture de résistance, nous sommes aussi les héritiers des valeurs et techniques de résolution pacifique des conflits. Face à des tragédies comme l’apartheid, le génocide au Rwanda, la guerre au Mozambique, nous avons vu les peuples puiser dans leur culture ancienne pour sortir de l’impasse et réconcilier des sociétés durement éprouvées.

C’est grâce à l’héritage de la liberté des combattants d’hier que nous pouvons aujourd’hui regarder l’avenir avec optimisme et affirmer avec certitude qu’une Afrique meilleure est possible. En fait le défi majeur de notre génération ne consiste pas à commencer l’histoire mais à refuser de s’arrêter au milieu du long chemin parcouru par les générations qui nous ont précédés dans la lutte pour liberté. Car aussi longtemps que subsistera la guerre et la pauvreté dans la plus petite portion du continent africain, la liberté promise par les pères du panafricanisme aura besoin d’autres héros pour advenir. Tant qu’existeront des peuples privés de liberté quelque part au monde, nul ne devra se sentir totalement libre.

La mission de la génération post-coloniale et post-apartheid que nous sommes consiste donc à lutter pour une paix durable en Afrique. Pour ce faire, il est essentiel de commencer par appréhender le système de pensée qui continue à rendre possible la pauvreté et la violence identitaire dans notre continent. En d’autre mots, il faut identifier l’obstacle majeur à l’émergence d’une Afrique libre, démocratique et sans exclusion pour laquelle ont lutté les générations précédentes. Une Afrique où la paix n’est plus un rêve mais une réalité.

De notre point de vue, l’essentiel de la violence politique et économique dont sont victimes les peuples africains aujourd’hui s’enracine dans un système de pensée que nous appelons le Populisme Identitaire Radical (en abréviation le PIR). Quel est donc le visage du PIR et en quoi le concept de Culture de Paix peut-il nous servir d’anti-thèse aux préjugés qui servent d’ossature au PIR ?

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article.)

Question(s) related to this article:

Where in the world can we find good leadership today?

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Le populisme identitaire radical

. . . en Afrique, la décolonisation juridique n’a pas été suivie d’une rupture idéologique avec le modèle de gouvernance coloniale chez une partie de l’élite politique. Celle-ci a perpétué, au delà des indépendances, le rapport violent au peuple. Si pour les colons l’ennemi était les indépendantistes, chez l’élite post-coloniale, non libérée mentalement des préjugés coloniaux, le nouvel ennemi est devenu l’autre perçu comme différent. Les discriminations contre le colonisé ont été remplacé par les discriminations contre l’autre ethnie, l’autre religion, les ressortissants de l’autre région, les étrangers… La pratique coloniale de diviser pour mieux régner est jusqu’à aujourd’hui l’arme politique préférée des élites extrémistes. Le phénomène des crimes contre l’humanité tels que le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994, des massacres à caractère ethnique au Burundi, en 1993, la guerre fratricide au Sud Soudan, les crimes de masse orchestrés par l’armée du seigneur, la LRA, en Ouganda et en RDC, la guerre menée par les organisations islamistes radicales d’Al Shabab en Somalie, de Boko haram au Nigeria, Al Qaïda et l’Etat islamiste en Libye, au Maghreb et au Mali s’enracinent dans des système de pensée théorisés qui légitiment la violence extrême. . . C’est contre le PIR que les nouveaux combattants de la liberté doivent se dresser pour que puisse un jour advenir une Afrique en paix avec elle même.

Par populisme, il faut entendre la démagogie politique distillée à travers des discours de haine de l’autre différent. . . . Par identitaire, il faut entendre l’instrumentalisation des différences réelles ou supposées à des fins de prise ou de conservation du pouvoir . . . Par radical, il faut entendre la volonté d’extermination de l’autre différent. . .

Pour une Afrique en paix

La Culture de Paix n’est pas un concept fermé. C’est un concept qui intègre les éléments constitutifs des traditions des peuples qui permettent la résolution pacifique des conflits et la diffusion des valeurs de paix. De ce point de vue, la philosophie d’Ubuntu, la tradition d’Ubushingantahe au Burundi, la justice traditionnelle et participative Agacaca au Rwanda sont autant d’éléments constitutifs de la Culture de Paix. Analysons les clefs constitutives de la Culture de Paix en rapport avec la situation africaine.

1-Le respect de la vie, de la personne humaine et ses droits. . .

2-L’accès des citoyens aux droits économiques et sociaux . . .

3- La résolution pacifique des conflits et la réconciliation . . .

4- L’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que l’inclusion des diversités . . .

5- La démocratie et la liberté d’expression . . .

6- Le respect de l’environnement . . .

La Culture de Paix doit être pensée et enseignée comme un idéal qui permet de relier et de renforcer ce qui a été délié. C’est une théorie inclusive et réconciliatrice. Elle est l’anti-thèse du PIR. C’est une théorie qui permet de penser les différences au sein d’une nation comme une précieuse richesse. Elle nous rappel qu’il n’y a pas d’identité nationale hors la diversité tant culturelle qu’humaine de l’ensemble des citoyens. La Culture de Paix plaide pour l’accès de toutes et tous aux droits humains. Car rien n’est nouveau sous le soleil : c’est toujours la pauvreté et l’ignorance qui font le lit à la démagogie identitaire.

La declaration des clubs des jeunes du conseil des clubs de congo peace network

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Une déclaration reçu par email du Congo Peace Network

Confrontée depuis de décennies à une situation de « guerres récurrentes » entretenue par les acteurs locaux et régionaux dont le Rwanda et l’Ouganda qui ont soutenus des mouvements récurrents politico-militaires Congolais de libération (AFDL, RCD et MLC) ; la RDC va d’accord de paix en Accord de paix, puis d’accord de paix en constitution de transition ayant pour mission principale de doter à la RDC un cadre institutionnel et démocratique cela par la constitution du 18 février 2006.

congo

La plus part de ces accords de paix ont été signés sous l’égide de la communauté Internationale on peut, à ce sujet citer parmi les plus importants de ces accords ayant préludé l’Actuelle constitution, notamment, l’Accord de cessez-le feu de LUSAKA du 30 juillet 1999 ; l’Accord global et inclusif sur la transition en RDC, signé le 17 Décembre 2002, à Sun City, en Afrique du Sud et la constitution de la transition du 4 Avril 2003 qui donna naissance au gouvernement de 1+4 c’est-à-dire 1 Président et 4 Vice-Présidents qui avaient pour objectif global de conduire la RDC vers une démocratie durable en poursuivant 5 objectifs spécifiques principaux, assignés à cette dernière, à savoir :

1. La réunification, la pacification, la reconstruction du pays, la restauration de l’intégrité territoriale et le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire National;

2. La réconciliation nationale ; 


3. La formation d’une armée nationale, restructurée et intégrée ; 


4. L’organisation des élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux 
permettant la mise en place d’un régime constitutionnel démocratique ; 


5. La mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique. En effet, pour matérialiser la volonté ainsi exprimée par les participants au Dialogue Inter congolais, le sénat, Issu de l’Accord Global et inclusif précité, a déposé, conformément à l’article 104 de la constitution de la transition du 04 Avril 2003, un Avant-projet de la nouvelle constitution à l’Assemblée nationale qui l’a adopté sous forme de projet de constitution soumis au référendum populaire le 18 Décembre 2005.


I. NOUVELLE CONSTITUTION, NOUVEAU PROJET DE SOCIETE ET NOUVEL ORDONNANCEMENT JURIDIQUE EN RDC : LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006.

Adoptée par le parlement le 16 mai 2005, soumise le 18 Décembre 2005 au référendum dont les résultats officiels ont été publiés par la commission électorale indépendante le 11 Janvier 2006 et validés par la cour suprême de justice en date du 04 février 2006 ; la constitution de la 3e République a été solennellement promulguée le 18 février 2006. Pour les fils et filles du Congo- Kinshasa, cette date marquait le début de l’épreuve de l’effectivité de notre démocratie, le test de l’efficacité de nos institutions et la maturité politique des acteurs politiques et de la population à préserver les acquis de cette Constitution.

En outre ; que ceux-ci (les congolais) aient, au référendum, voté « Oui » ou « non » qu’ils se soient abstenus au moyen d’un bulletin blanc ou par le boycott électoral, ils avaient apparemment tous le même message et la même préoccupation : « Celle de changer la configuration des Institutions dans un sens qui apporte le renouveau sur le plan sécuritaire, politique et socio-économique ». L’essentiel résidait dans le geste électoral si longtemps attendu, pour lequel bien de nos compatriotes ont, et continuent à payer de leur sang ; ce qui comptait c’était ; pour toute la Nation et la Communauté, « l’expression citoyenne libre de participation du corps électoral à la vie politique et démocratique de la Nation ». Quoi plus d’étonnant de constater que, à 83%, les Congolais s’étaient massivement prononcés en votant par « oui » par voie des urnes, car cette constitution définissait « la nouvelle trajectoire » d’un peuple longtemps meurtri et désespéré, qu’est le peuple congolais.

L’événement de cette constitution de 2006 est assurément marquant pour qu’on lui consacre non seulement une journée de célébration pleine d’émotion et de symbole, mais aussi et surtout toute notre attention, car porteur d’espoir sur les plans politique, économique et social. Fort malheureusement, jusqu’ici, beaucoup parmi nous n’avaient pas fréquenté de près ce texte fondamental, loi « des valeurs sociales essentielles, règles suprêmes fondant l’autorité étatique, organisant ses pouvoirs et ses institutions, lui imposant des limitations spécifiques en garantissant les libertés aux particuliers ».

Les axes prioritaires que les pères de la constitution du 18 Février 2006 s’étaient assignés étaient entre autre : l’Etat de droit, la démocratie et la bonne gouvernance ; le respect de la dignité de la personne humaine avec une attention particulière pour les personnes vulnérables (enfants, femmes, vieillards, minorités, prisonniers, étrangers, réfugiés, etc.) ; la protection des libertés publiques et des droits fondamentaux de la personne et de la famille ; la paix, la sécurité, l’unité nationale et l’intégrité du territoire national, le développement socio-économique, la libre entreprise et la juste redistribution des richesses nationales ; la justice et la lutte contre la corruption et l’impunité, etc…autant des valeurs socio-culturelles économiques et politiques que la constitution de 2006 pose comme fondement de la République et de la nouvelle société Congolaise.

Cependant, après dix années d’existence de constitution de 18 Février 2006 au 18 Février 2016, toutes ces valeurs constitutionnellement garanties, reconnues, protégées aux citoyens congolais, ont-elles été respectées et réalisées par les institutions étatiques et démocratiques congolaises?

Quels sont les défis, les avancées significatives et les perspectives d’avenir en rapport avec la constitution du 18 Février 2006 pour la RDC ?

II. APPORT DE LA CONSTITUTION DU 18 FEVRIER 2006 SUR LA CONSOLIDATION DE LA PAIX, LA SECURITE, LA JUSTICE, LA DEMOCRATIE, LA BONNE GOUVERNANCE, LE RESPECT DES DROITS HUMAINS EN RDC.

Les tendances des observateurs divergent selon qu’ils s’agissent de partisans de la majorité et de ceux de l’opposition Congolaise d’une part, et de la société civile d’autre part.
Pour les tenants de la thèse développée par la classe politique, actuellement au pouvoir depuis les années 2001 à nos jours, sous l’Appellation « Majorité présidentielle » en sigle « M.P » ; la RDC a connu une avancée significative en matière de démocratie, sécurité, paix, bonne gouvernance, Justice et droits humains.

a) La démocratie : Election

Depuis son accession à l’indépendance, la RDC n’avait jamais organisé une « élection » qu’on pouvait qualifier de : Libre, transparente, démocratique et crédible.

Pour la première fois, en 2006 nous avons eu à participer aux élections provinciales, nationales et présidentielles qui ont été saluées et encouragées par la communauté internationale, sous bien sûr la direction de la Commission Electorale Indépendante, institution d’appui à la démocratie, présidée par l’Abbé Apollinaire MUHOLONGU MALUMALU.

En 2011 par contre, la C.E.I fut changé en Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), qui a organisé les élections qui ont une fois de plus conduit le pays dans une instabilité politique et sécuritaire jusqu’à donner naissance à des groupes rebelles à l’instar du Mouvement du 23 Mars (M23) ; qui revendiquait notamment la légitimité du pouvoir central, car selon plusieurs observateurs tant nationaux qu’internationaux, les élections législatives et présidentielles de 2011 en RDC étaient entachées de beaucoup d’irrégularités et cela suite à une tricherie électorale institutionnalisée orchestrée grâce à Monsieur Pasteur NGOY MULUNDA Daniel, alors président de la CENI de l’époque. . .

b) La paix et la sécurité :

En matière de paix et de la sécurité, il faut savoir que les efforts ont été fournis et consentis, mais malgré tout ça, il reste encore beaucoup à faire.
Car la partie Est de la RDC connait une instabilité sur le plan sécuritaire à cause de la résurgence des groupes armés qui pullulent dans bien de territoires dans les provinces du Nord- Kivu et du Sud Kivu d’abord, puis dans l’ancienne province orientale voire même dans certains coins et recoins de l’ex-province du Katanga.

Particulièrement la population du Nord-Kivu n’a jamais vécu dans une situation d’accalmie qui rassure ; car les massacres de populations dans les territoires de BENI, LUBERO, RUTSHURU, MASISI et WALIKALE constituent même la source d’incertitude sur l’apport en matière de paix et de sécurité tel que fixées par la constitution. Bref, les autorités nationales, provinciales et locales doivent encore fournir beaucoup d’efforts pour que la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens soient leur priorité par excellence.

c) La Justice et le respect de droits humains

En RDC par contre, la justice semble constituer aux yeux de citoyens une parodie ; car elle est seulement et quelques fois favorable aux seuls nantis ou fort financièrement et politiquement, mais elle apparait plus défavorable aux citoyens les plus faibles matériellement, politiquement et financièrement oubliant que « tous les congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois » en vertu de l’article 12 de la constitution. Une maxime dit : « La justice élève une nation ».

Alors que la constitution précise que le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs exécutifs et législatifs (Art 149) ou la réalité sur terrain prouve le contraire. Cette situation met en mal les animateurs des cours et tribunaux ; bien que jouissant de l’indépendance, l’impartialité et la neutralité dans l’exercice de leur mission qui est celle de dire le doit ».
Pour ce qui est du respect de droits et libertés fondamentaux, c’est le pouvoir judiciaire qui est le garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens, en vertu de l’article 150 de la constitution. Est-ce que cette disposition est-elle respectée et observée dans sa plénitude en RDC ? Si oui, comment sont traités les prisonniers dans les établissements pénitentiaires (prisons, cachots, Amigo) ? Quelques personnes qui ont un regard tourné contre la vision de la MP (les prisonniers politiques issus de partis politiques d’opposition et militants activistes de droits de l’homme) ; elles sont les plus souvent victimes de détentions illégales et d’arrestations arbitraires, des traitements dégradants et inhumains voire même de la torture ; cela d’une part leur infliger par les agents des FARDC, PNC, ANR et autres services de sécurité ; ce qui fait appel à des violations des droits et libertés fondamentaux par les autorités publiques en RDC. Il reste encore beaucoup à faire pour que le respect des droits humains soit une réalité en RDC.

d) Développement socio-économique : redistribution des richesses nationales

La situation socio-économique en RDC est tellement alarmante suite à l’insécurité et le chômage qui se soldent en misère sans limite de la population congolaise en général. Tout cela serait dû à quoi ? L’œil de l’observateur constate qu’en RDC, une petite masse de congolais se partage une grande partie de richesses nationales au détriment de toute une grande masse de citoyens, c’est-à-dire seuls les gouvernants bénéficient des richesses du pays en écartant les gouvernés ; tout en ignorant que la satisfaction de l’intérêt général c’est l’objectif primordial pour tout gouvernement ou pouvoir responsable et digne de ses noms.

En outre, aussi longtemps que la problématique de la famine, de l’éducation, du chômage et de l’insécurité ne sera pas résolue positivement, le climat socio-économique congolais restera sans succès dans son chemin du développement.

3. QUELQUES AVANCES SIGNIFICATIVES

Sur le plan territorial, la mise en œuvre de 26 provinces prévues à l’article 2 de la constitution est une réussite. Cependant, le découpage territorial effectif pour une bonne décentralisation en RDC, a par sa mise en place, été violé par le Gouvernement central. Pour leur organisation et leur fonctionnement, le pouvoir central a procédé à la « nomination des commissaires spéciaux » ; une appellation « inconstitutionnelle » au lieu d’organiser l’élection de gouverneurs des provinces dans les 21 provinces nouvellement opérationnelles. Alors que les 5 provinces dont KINSHASA, BAS-CONGO, NORD-KIVU, SUD-KIVU et MANIEMA, les gouverneurs sont répondants et ont l’obligation de rendre compte en vertu du principe de recevabilité du gouvernement provincial devant l’Assemblée provinciale ; Quel est le sort des commissaires spéciaux nommés ? Pourront-ils ou auront-ils l’obligation de rendre compte à la population (ou au président de la République qui les a nommés ? Cette nomination est inconstitutionnelle et se veut une porte de vouloir plonger le pays dans la dictature ou simplement l’ingouvernabilité ; car sans doute, « c’est à celui qui a nommé que revient le pouvoir de révoquer » c’est-à-dire ils sont redevables devant la personne du chef de l’Etat actuel contrairement aux cinq gouverneurs des provinces qui n’ont pas subi le découpage territorial.

Bref, il sied de préciser que l’entreprise à laquelle nous a invité la constitution est immense, car selon nous, maintenant que nous avons une constitution, notre devoir de citoyen est, et serait de la préserver, de la mûrir et de lui donner effet en la reconnaissant comme la « norme juridique de base et de référence dans l’édification de l’Etat de droit auquel tous nous aspirons, dirigeants que dirigés ou encore gouvernants que gouvernés».

e) Sur le plan des infrastructures:

Plusieurs ouvrages ont été soit construits et réhabilités dans les domaines de transport, santé, éducation, électricité, etc. bien que des kilomètres de routes soient asphaltés, que des hôpitaux et centres de santé soient construits, les écoles, etc. soient réalisés, il reste encore beaucoup à faire, car la RDC est toujours en chantier.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une traduction anglaise de cet article.)

(. . . suite)

4. LES DEFIS MAJEURS DE LA CONSTITUTION

En principe, la constitution de la 3e République en RDC, devrait définir les règles et ou les principes selon lesquels seront résolues les crises politiques qui secouent le Congo-Zaïre depuis son accession à l’indépendance ; ce qui veut dire qu’elle établirait les règles normatives pour régir la République traduisant impérativement les soucis fondamentaux du peuple congolais et, en établissant une société politique, fondée sur des institutions fiables et stables. Les rédacteurs de la constitution de la RDC, ont-ils atteint cet objectif ? Nous ne le pensons pas.

1. Découpage territorial :

Prévu à l’article 2, dispose que la RDC compte 26 provinces.

En réalité, la redéfinition territoriale n’est pas en soi une mauvaise idée. Bien au contraire, sinon nécessaire du moins souhaitable ; car ce découpage prévu dans la constitution de 2006 constitue une bombe à retardement par ce qu’elle peut entrainer ou rallumer les « passions ou idées sécessionnistes ou séparatistes » de ceux qui ignoreront la quintessence de la notion d’intérêt général de l’Etat, de la nation ou encore de l’unité nationale du peuple congolais.

Qu’on se le dise, ce risque de sécession ou séparation n’est pas une hypothèse fausse. Pour s’en convaincre ; il suffit de scruter la « composition démographique » de chacune de ses provinces. A titre d’exemple ; la province de TSHUAPA n’est formée que par les « MONGO » ; Les provinces de Nord et Sud-Ubangi, sont à leur tour respectif, composées ou formées respectivement par des « NGBAKA » et des « NGBANDI ». Finalement, on a l’impression que les autorités congolaises, en organisant ce découpage, voulaient par le biais de la constitution « chercher à légitimer la scission du pays et par conséquent la désunion du peuple congolais ». Au fond, les questions du découpage territorial et de la décentralisation n’auraient-elles pas été amalgamées, car en elles-mêmes, plusieurs parodies en sont visibles (la décentralisation manque de succès à cause du non-respect de la retenue à la source prévue à l’article 175. Al. 2.. qui stipule que : « … la part des recettes à caractère national allouées aux provinces est établie à 40%. Elle est retenue à la source ». Cette disposition n’a jamais été respectée ça fait de cela 10 années et les provinces continuent à d’être muselées dans la rétrocession que le pouvoir central leur impose en violation de l’article 175 Al. 2. qui prévoit la « retenue à la source.

2. La gratuité de l’enseignement primaire en RDC,

Elle n’a jamais été une réalité alors que le prescrit de l’article 43 Al 3 dispose clairement que : « l’enseignement primaire est obligatoire, et gratuit dans les établissements publics ». La constitution prévoit l’obligation et la gratuité de l’éducation primaire en vue de bannir l’analphabétisation de la population. Jusqu’à présent dans aucun établissement public où cette disposition est respectée, ce qui a pour conséquence d’accentuer et d’accroître le phénomène « Enfants de la rue dans bien de villes et villages du pays, car tous les enfants dont les parents sont sans emploi, vulnérables, handicapés et déplacés internes se trouvent exclus de l’éducation alors que et plutôt reconnus comme espoir de l’avenir.

Pour le Président MOBUTU « la jeunesse c’est la sève qui fera vivre l’avenir du pays ; l’une de ses idées pédagogiques ».

Tant que ce droit à l’éducation ne sera pas garanti pour tous les enfants, nous n’espérons vraiment pas que le phénomène « enfants de la rue se terminera ».

3. Le pluralisme politique en RDC :

L’article 8 dispose que : « l’opposition politique est reconnue en République Démocratique du Congo. Les droits liés à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir sont sacrés. Ils ne peuvent subir de limites que celles imposées à tous les partis et activités politiques par la présente constitution et la loi ».
Partant de la lecture critique de cette disposition, on reconnait à l’opposition sa noble mission de « conquête de pouvoir » ;

Mais elle ne peut conquérir le pouvoir que par la voie des élections libres, démocratiques, transparentes et crédibles.

Fort malheureusement, le passé nous dira que les élections de 2011, étaient seulement en faveur de la majorité, pour des raisons multiples : l’insécurité dans beaucoup de milieux et territoires sous contrôle des rebelles armés et les opposants, quelques-uns avaient du mal à aller y battre leur campagne pour éviter qu’ils ne soient lâchement abattus.

Cette année 2016, c’est l’année électorale, mais tout observateur et analyste averti a déjà vu de loin un report pur et simple de la tenue des élections à tous les échelons local, municipal, urbain, provincial, national et présidentiel, tout ceci par les manœuvres de la classe dominante et régnante qu’est la « Majorité présidentielle » sous les prétextes qui sont notamment :
« l’insécurité presque sur l’ensemble du territoire national plus particulièrement à l’Est (Nord & Sud-Kivu) ; la problématique dite des « nouveaux majeurs » par leur enrôlement pour qu’ils soient reconnus dans la base centrale de la CENI ; la donne des congolais de l’étranger et de manque de moyens financiers ». Comme conséquence, on impose à toutes les composantes politiques (majorité et opposition) et celles de la société civile de participer à « un dialogue national inclusif » visant plusieurs intérêts égoïstes du régime en place ; car la constitution ayant limité à deux (2) le mandat du Président de la République en vertu de l’article 220 ; celui-ci et sa famille politique ambitionnent la révision de cette disposition constitutionnelle pour solliciter peut être un troisième mandat.

Ce comportement de la majorité présidentielle actuelle, prouve en suffisance l’absence d’une volonté politique pouvant donner la chance à l’alternance politique et démocratique à la jeune démocratie en RDC.

Rappelons que le projet de société, contrat social qu’est la constitution du 18 février 2006 se propose comme mission principale « la construction d’un Etat démocratique que soit un Etat de la bonne gouvernance » au centre de l’Afrique, qu’est la RDC.

Les perspectives que nous nous proposons sont entre autres centrées au tour de :

1. Faire respecter les piliers de la démocratie en RDC qui sont : la souveraineté, la justice, l’égalité ; la primauté de la loi, la tolérance, la transparence, la redevabilité des gouvernants, la garantie des droits humains, le pluralisme politique, l’acquisition démocratique et pacifique de pouvoir, les élections libres, démocratiques et transparentes, les résultats justes des urnes, la protection des minorités et l’entreprenariat ; 


2. La nécessité de préparer et de faire aboutir le processus électoral de 2016 (l’activité à accomplir dans l’immédiat). 


3. Pour les acteurs, les institutions et personnes physiques, qui ont la charge de faire fonctionner le régime démocratique défini par la constitution, mettre en avant la satisfaction de l’intérêt général ; 


4. Il faut une assiette financière nécessaire au fonctionnement et à l’équipement de l’appareil de l’Etat dans ses différentes composantes telles que définies par la constitution ; 


5. Il faut la formation et la mise en œuvre du cadre politique et sécuritaire de l’Etat favorisant le climat d’investissement étranger en RDC ; 


6. Il faut une formation et une mise en œuvre du cadre socio-culturel et économique de l’Etat favorisant le développement du pays ; 


7. Il faut que le pouvoir mette en œuvre une nouvelle politique de création d’emploi, pour la jeunesse et la nation tout entière. 

Pour sa part, Abraham Lincoln, définit la démocratie comme « un pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

Lorsque l’Etat veut s’offrir un statut juridique et les moyens de sa survie et de son fonctionnement, l’Etat se dote d’une constitution. L’Etat et la constitution sont intimement liés l’un à l’autre, parce que l’Etat est en définitive l’habillage juridique du pouvoir public. Il est aussi sage de rappeler que la constitution du pays est une œuvre lente, longue, parfois rigide ou souple, car assujettie à des ralentissements, à des modifications du contexte socio-politique et économique, bref à des dynamiques touchant la vie en société.

En outre, nous rappelons tous les acteurs politiques de la RDC, que la politique est une mission sacrée, c’est-à-dire qu’elle doit servir à l’amélioration du bien-être de tous sans exception surtout du peuple congolais et non pas à prendre celui-ci en outrage, et qui est plus dans sa propre patrie.

Hélas, notre constitution de 2006, bien que poursuivant le bonheur du peuple congolais ; l’homme politique congolais mal intentionné, considère à tort et à raison le peuple congolais comme « hypnotisé, amorphe, voire même naïf, oubliant qu’un jour viendra où ce peuple se lèvera et finira par prendre son engagement d’une lutte nécessaire pour défendre sa cause en toute dignité en vue de rendre la république une vitrine par excellence où règnera la paix, la sécurité et où la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des droits humains feront un fondement du nouveau décollage pour cette jeune patrie démocratique ; qu’est la RDC.

En définitive, « chères autorités politico-administratives de la RDC, il faut savoir que la tranquillité de l’âme est une garantie de longévité ; c’est-à-dire que le respect de la constitution est un gage de bonne conduite pour assurer la tranquillité de l’âme du peuple congolais ».

Le Président Kabila ainsi que tous les acteurs politiques doivent comprendre que la Constitution actuelle et son respect sont la clause du partenariat national pour la paix et la dignité pour tous compte tenu de son historique. Ne pas la respecter est un acte inacceptable pour le peuple congolais en général et la jeunesse en particulier car en aucun cas, ni en aucune circonstance nous allons nous résigner et renoncer à nos droits, a notre bonheur, a notre dignité et sécurité , et accepter de cesser de rêver d’un Congo où tous les êtres humains doivent vivre égaux, libres en droit et en dignité.

AU REGARD DE CE QUI PRECEDE, NOUS JEUNES DES CLUBS MEMBRES DU CONSEIL DES CLUBS DE CONGO PEACE NETWORK POUR LA PAIX, LES DROITS DE L’HOMME, LA JUSTICE ET LA NON VIOLENCE, DECLARONS CE QUI SUIT A L’OCCASION DU 10eme ANNIVERSAIRE DE LA CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO :

1. Toute violation de la Constitution du 18 Février 2006 telle que modifiée à ce jour sera inacceptable car susceptible de détruire le sens de vie commune du peuple congolais pour la paix, la dignité, la justice et la réconciliation ; 


2. La constitution du 18 Février 2006 doit été respectée par les institutions du pays, tous les acteurs politiques et l’ensemble du peuple congolais car elle est la clause du partenariat national pour la paix et la dignité pour tous les congolais. 


3. La Commission Electorale Nationale Indépendante doit publier un calendrier consensuel qui garantit l’alternance démocratique en 2016 en respectant l’actuelle Constitution dans sa lettre et son esprit ; 


4. Nous mettons en garde toute personne qui va tenter de troubler l’ordre public et la quiétude sociale des congolais par la violation des prescrits de la Constitution ainsi que la non publication du Calendrier consensuel des échéances électorales. 


5. La paix, l’unité et l’amour doivent régner avant, pendant et après les élections qui doivent être organisées cette année 2016. 
Que Dieu bénisse et protège la République Démocratique du Congo 


Fait à Goma, le 18 février 2016

Pour Congo Peace Network

Patrick Mulemeri

Coordonnateur

Contresigne par:

LE CONSEIL DES CLUBS DE CONGO PEACE NETWORK