. . FEMMES, EGALITE ET PAIX . .
Mars est le mois des femmes. Il débute le 8 mars par la célébration de la Journée internationale de la femme. Cette année, l’organisation internationale “Women Deliver” a marqué cette journée en désignant quinze journalistes dont les travaux ont été consacrés aux questions de genre. Nous y trouvons entre autres, l’Inde, le Libéria,l’Argentine, le Cameroun, le Bangladesh, le Kenya, le Pakistan, les Philippines, le Sénégal, la Tanzanie, l’Ouganda et des États-Unis.
Chaque année, ce même mois, les Nations Unies convoquent la Commission de la condition de la femme (CSW). Cette année, la Commission a été consacrée à
l’analyse des progrès et du suivi de la Déclaration et du Programme d’action adopté par la Conférence mondiale sur les femmes à Beijing il y a vingt ans. Établissant un nouveau record, plus de 1100 ONG pour un total de 8 600 personnes se sont inscrites pour participer aux travaux de la Commission cette année.
En ce qui concerne la participation à la consolidation de la paix, les discussions ont montré que même s’il existe un grand potentiel , le progrès tarde à se réaliser. Les dernières statistiques disponibles (de 1992 à 2001 ) montrent en effet que seulement neuf pour cent des négociateurs à des tables de paix sont des femmes.
Dans son discours de clôture à la Commission, le Directeur exécutif du département ONU-Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka a déclaré :« Nous sommes tous bien conscients qu’il n’y a pas de remède miracle pour la réalisation de l’égalité des sexes, de l’autonomisation des femmes et des droits humains des femmes et des filles. Compte tenu du chemin que nous avons parcouru, nous savons que d’autres défis nous attendent. Nous savons que nous devons continuer à travailler, de manière systématique et sans relâche, pour instaurer une transformation dans nos familles, nos sociétés, nos économies et nos espaces politiques et publics »
Toujours dans le cadre de la CSW, un événement international de haut niveau a été organisé par Michele Bachelet, Présidente du Chili. Son but était d’évaluer les progrès déjà constatés dans le cadre de l’égalité des genres depuis les 20 dernières années et l’estimation de ce qu’il reste à faire.
Alors que le monde a célébré la Journée internationale de la femme, la Cour pénale internationale a accueilli sa première présidente, la juge Silvia Fernández de Gurmendi originaire d’Argentine, ainsi que deux autres juges femmes qui sont ses vice présidentes. C’est la première fois que la Court a eu une direction entièrement féminine.
Certains domaines ont vu de grands progrès. Par exemple, selon le nouveau rapport présenté à l’Organisation des Nations Unies , le taux mondial de mortalité maternelle à eu la réduction la plus rapide de toute notre histoire. En effet, elle a été presque diminué de moitié depuis 1990. Parallèlement, en 2013, six millions quatre cent mille enfants de moins de cinq ans sont morts en moins par rapport à la même année.
Pour donner une idée du nombre d’organisations travaillant pour les femmes et la paix en Asie du Sud, un répertoire a été lancé et déjà il fournit des informations détaillées sur 175 organisations en Afghanistan (20), le Bangladesh (32), le Bhoutan (3), l’Inde (38), les Maldives (2), le Népal (29), le Pakistan (28) et au Sri Lanka (25).
Toujours en Asie du Sud, l’Association des travailleuses indépendantes, fondée par Ela Bhatt, travaille depuis 2009 pour promouvoir sa campagne «moyens de subsistance renouvelables” – connu sous le nom d”Hariyali” dans la langue locale – pour fournir un accès pas cher à l’énergie durable à travers l’Inde . L’accès à l’énergie est essentiel pour émanciper les femmes qui sont par ailleurs marginalisées économiquement et politiquement.
Le Journal des femmes africaines vient de consacrer un numéro spécial aux femmes africaines dans Pouvoir / Politique. Dans les mots de l’éditeur, “nous continuons à lutter contre le pouvoir, faire entendre nos voix et apporter des changements durables qui peuvent être ressentis par les générations à venir.”
Également d’Afrique, Mme Esther Abimiku Ibanga, fondatrice de “Initiative des Femmes sans murs ” au Nigeria, a reçu le 32e prix Niwano pour la paix: «Depuis sa création, l’organisation est devenue une forte coalition de groupes de femmes à travers les divisions religieuses et ethniques. De cette plate-forme, les femmes ont été placées dans une position avantageuse d’élever leurs voix dans les appels à la paix dans les régions troublées du Nigeria “.
Au Sud-Soudan La formation des équipes feminines pour le maintien de la paix est une partie importante de la programmation de la “Nonviolent Peaceforce’. Ils soutiennent le développement d’équipes d’environ 10 femmes qui travaillent à se soutenir mutuellement et dans leur communauté sur les questions de protection des femmes.
Enfin, en Amérique du Sud, le Prix international de la paix 2015 “Pax Christi” a été accordé au Collectif femmes, la paix et la sécurité pour la réflexion et l’action (Colectivo de Pensamiento y Acción Mujeres, Paz y Seguridad) de Colombie, pour avoir rendu visible et encouragé la contribution essentielle des femmes à la paix dans leur pays. Elles ont ete également récompensées pour leur travail de promouvotion pour une transformation éthique de la société colombienne en tant que chemin vers la paix durable.
Le prix Pax Christi International nous rappelle le rôle important que jouent les femmes dans la transformation des conflits et dans la consolidation de la paix au niveau local, national et international.