Bulletin français 1 decembre 2019

LE PAPE ET CULTURE DE PAIX

Le pape François engage l’Église catholique dans le désarmement nucléaire, le développement durable et les droits des peuples autochtones, éléments clés de la culture de la paix.

S’exprimant à Hiroshima le 23 novembre, il a déclaré que “l’utilisation de l’énergie atomique à des fins de guerre est aujourd’hui plus que jamais un crime non seulement contre la dignité de l’Homme, mais également pour tout avenir possible pour notre foyer commun”.

Au Vatican, du 6 au 27 octobre, le pape a organisé une réunion sans précédent du Synode des évêques catholiques de la région panamazonienne. Cette reunion dénonçait les attaques contre l’environnement et la vie des peuples autochtones en appelant à des changements radicaux dans les modes de vie planétaires, pour :
– Arrêter la surconsommation;
– Réduire la dépendance aux combustibles fossiles, aux plastiques et à la consommation de viande et de poisson;
– Rechercher des alternatives durables dans l’agriculture, l’énergie et les transports.

Selon les porte-paroles du Mouvement de la paix, la déclaration du pape à Hiroshima est une nouvelle étape historique dans la lutte pour l’élimination totale des armes nucléaires. Sa proposition que l’argent dépensé pour ces œuvres de la mort soit consacré au développement humain et à la lutte pour le climat correspond au slogan adopté par les quelques 160 organisations du Collectif pour la paix, qui a appelé le 21 septembre (Journée de la paix) à marcher “pour la paix, le climat, la justice sociale et le désarmement nucléaire”.

Aux États-Unis, les propos du pape ont été accueillis favorablement par les activistes opposés aux armes nucléaires, notamment la journaliste progressiste Amy Goodman, le lanceur d’alerte Daniel Ellsberg et le mouvement Ploughshares, le groupe de sept activistes de la paix catholiques qui attendent leur condamnation pour avoir pénétré dans la base des sous-marins de Kings Bay. Ellsberg nous rappelle que le pape est une “voix puissante dans le monde” et qu’il “a évidemment reçu une éducation considérable à ce sujet, de même que les activistes du mouvement Ploughshares. Et que s’il peut transmettre cette exigence et son urgence aux évêques, je suis sûr que, partout dans le monde, cela créera les conditions dans lesquelles nos propres représentants demanderont enfin à notre pouvoir exécutif de négocier sérieusement vers l’élimination des armes nucléaires.”

Et selon le Climate Change News, les décisions du synode amazonien prévoyaient une confrontation avec le président brésilien Jair Bolsonaro pour l’avenir de l’Amazonie et le “potentiel de toucher un grand public” compte tenu de la présence de l’Église dans la région. Alors que Bolsonaro avait été élu sur un engagement de campagne visant à ouvrir l’Amazonie à l’exploitation minière et au développement, les évêques ont convenu de la nécessité d’un plan de développement alternatif d’urgence pour l’Amazonie, axé sur les droits des autochtones et la protection de l’environnement.

Luke Hansen écrit dans la Revue jésuite “Amerique” cinq points à retenir du synode :

1. Il a placé les communautés autochtones au centre du processus synodal avant les intérêts économiques étrangers. Plus de 80 000 personnes ont participé au processus préparatoire qui a duré deux ans.

2. Il a appelé à une “conversion” à quatre niveaux, pastoral, culturel, écologique and synodal, en invitant les Européens et les Nord-Américains à examiner et à modifier leurs modes de vie et à engager une action politique solidaire des communautés amazoniennes.

3. Il a cherché à mettre en pratique ce qu’il a prêché concernant «l’écologie intégrale» et à prendre soin de notre foyer commun.

4. Les 120 paragraphes du document final du synode ont été approuvés avec le vote nécessaire à la majorité des deux tiers, y compris les propositions relatives aux prêtres mariés et aux femmes diacres.

5. Depuis son élection en tant que pape en mars 2013, le pape François a transformé le synode des évêques en un lieu privilégié de discernement et de “conversion.”

Selon le jésuite Michael Shuck de l’Université de Georgetown, un sentiment d’urgence régnait dans les témoignages d’hommes et de femmes autochtones tout au long du synode. Lors du point de presse final, le cardinal Czerny a souligné que la crise écologique et humaine est si profonde que, sans ce sentiment d’urgence, «nous ne pourrons pas survivre». Cette affirmation audacieuse était assortie à la déclaration du Document final selon laquelle «l’écologie intégrale n’est pas un chemin de plus que l’Église peut choisir pour l’avenir sur ce territoire, c’est le seul chemin possible. ”

Bien que ces déclarations soient bien accueillies par les activistes nucléaires, les activistes du climat et les jésuites, nous pouvons les considérer dans un contexte encore plus large comme une étape majeure dans la transition d’une culture de guerre à une culture de paix.

DISARMAMENT ET SECURITÉ

La déclaration du Pape François à Hiroshima constitue une nouvelle étape dans la lutte pour l’élimination totale des armes nucléaires

TOLÉRANCE ET SOLIDARITÉ


Top 5 takeaways from the Amazon synod

ÉQUALITÉ HOMMES/FEMMES

#NousToutes : des dizaines de milliers de manifestants à Paris, de nombreuses personnalités

ÉDUCATION POUR LA PAIX

Dominican Republic: Education ministry continues training on ethics, culture of peace and protection of rights

LIBERTÉ DE L’INFORMATION

Gambia : Forum régional de Banjul 2019 : engager les jeunes leaders africains dans la réalisation des agendas 2030 et 2063

 

DROITS DE L’HOMME


USA: Exoneration of Scott Warren is a triumph for humanity

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Catholic church denounces ‘attacks’ on Amazon people and forest

PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE

Alternative justice strengthens the culture of peace in Chiapas