Le Dialogue Inter Maliens pour la Paix et la Réconciliation Nationale

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .

Par CPNN sur la base de plusieurs sources comme indiqué

Le mois dernier, nous avons publié sur CPNN la proposition des chefs militaires du Mali, dirigé par le Colonel Assimi Goïta, pour un Dialogue Inter Maliens pour la Paix et la Réconciliation Nationale. Étant donné que le dialogue s’est terminé le 10 mai et a présenté ses recommandations, nous avons recherché les résultats sur Internet et avons trouvé des contradictions, selon le pays fournissant le récit.


Photo de Maliweb

La version officielle, publiée par la Présidence de la République de Mali, comprenait ce qui suit :

“Plusieurs recommandations et résolutions sont issues de ce processus national. Boubacar SOW, Rapporteur général du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, a récapitulé les recommandations issues des délibérations, incluant la création d’un cadre de dialogue permanent la dissolution des milices d’autodéfense, et l’usage des traditions locales pour la gestion des conflits.

“Certaines recommandations visent également la réduction des dépenses publiques, la création des unités industrielles et la promotion de l’entrepreneuriat. La sécurisation des frontières et la création d’un site mémoriel pour les martyrs de la nation ont également été suggérées.

“Prenant la parole, Ousmane Issoufi MAIGA, Président du Comité de pilotage, a affirmé que le dialogue avait été un processus démocratique et inclusif, répondant aux attentes des Maliens pour une nouvelle architecture de paix basée sur des valeurs endogènes.

“Le discours du Président GOÏTA et les recommandations issues du dialogue marquent un tournant décisif pour le Mali, promettant des transformations profondes dans le paysage politique, social, sécuritaire, diplomatique et économique du pays.”

Un article dans Maliweb a ajouté plus de détails :

“Sur un autre registre, connaître le Mali d’abord à travers son histoire et sa géographie pour le servir, doit être une priorité. Pour ce faire, les délégués ont recommandé l’enseignement «obligatoire» de l’histoire et la géographie du Mali dans les écoles jusqu’à l’université. Ils ont aussi recommandé d’«engager le dialogue avec tous les mouvements armés  maliens». Ils ont préconisé la création des «structures de déradicalisation», pour promouvoir l’éducation à la culture de la paix. En plus de tout cela, pour  le chantier de la paix et de la réconciliation, les participants ont souhaité le «Rapatriement des démunis» désireux de regagner leur pays.

“S’agissant des questions d’ordre politique et institutionnel, les participants ont demandé de «durcir»  les conditions de création, de réduire le nombre et le financement des partis politiques. Interdire aux chefs religieux et de villages de s’engager dans le militantisme politique, prolonger la transition de 2 à 5 ans et susciter la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine élection présidentielle. Ils ont par ailleurs émis leurs vœux de voir «Élever au grade de général»  les Colonels Goïta, Diaw, Camara, Wagué, Koné et Maïga. Le «consensus» autour de la transition a été souhaité par les délégués. Pour son redressement et sa stabilité, ils n’ont pas badiné sur le «Contrôle de la ligne éditoriale des prêches par les religieux». L’indépendance de la justice ou encore la transparence de la chaîne judiciaire et l’accélération des « procédures judiciaires en cours», ont été aussi des recommandations fortes.”

Les récits précédents étaient appuyés par des articles publiés ou réédités au Niger, au Maroc, au Tchad et en Turquie.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

( Cliquez ici pour une version anglaise.)

 

Question related to this article.

How can we develop the institutional framework for a culture of peace?

(. . . suite)

L’article publié au Niger, un pays voisin qui a récemment connu un coup d’État militaire similaire contre la domination française, était particulièrement positif :

“En outre, le coup d’envoi de la phase opérationnelle a été donné le 2 avril 2024, marquant le début d’une série de rencontres orchestrées par le Comité de Pilotage. Ces dernières ont réuni une mosaïque d’acteurs nationaux : institutions républicaines, autorités coutumières, leaders religieux, formations politiques et représentants de la société civile, avec une attention particulière portée aux femmes et à la jeunesse.

“De même, les assises consultatives, tenues du 13 au 15 avril dans 763 communes et du 20 au 22 avril à Bamako ainsi que dans les 19 régions administratives, se sont distinguées par leur caractère participatif et inclusif. La mobilisation nationale a été forte, chaque composante de la société ayant eu l’opportunité d’apporter sa pierre à l’édifice des discussions.

“De surcroît, la phase nationale du Dialogue s’est démarquée par une participation exceptionnelle, témoignant de la représentativité des délégués issus de divers horizons de la société malienne. Les régions, le district de Bamako, la diaspora, les réfugiés, les universités, les syndicats et les milieux d’affaires ont tous répondu présents.

“Finalement, ce processus de dialogue illustre la détermination du peuple malien à forger, de l’intérieur, les solutions aux multiples défis qui freinent son élan vers le progrès et le développement. En adoptant une démarche inclusive et participative, le Mali s’engage fermement sur le chemin de la consolidation de la paix et œuvre pour l’avènement d’un avenir stable et prospère, promesse d’harmonie pour l’ensemble de ses citoyens.”

Les articles publiés en France sont négatifs.

Le Monde a republié un communiqué d’un collectif de partis et d’organisations de la société civile malienne qui a dénoncé le processus comme une “mascarade”, affirmant que les militaires “veulent s’éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens”. Ils ont ajouté que “les autorités ignorent les difficultés quotidiennes des Maliens, confrontés à l’insécurité, à la cherté de la vie, au chômage et aux coupures d’électricité, et « ont démontré leur incapacité notoire à apporter un moindre début de solution ».”

Radio France Internationale a écrit que “les partis politiques de la Déclaration du 31 mars, coalition qui rassemble la quasi totalité des formations maliennes, toutes tendances confondues, rejettent les conclusions de ce dialogue qualifié de « grotesque piège politique ». À leurs yeux, les Maliens « ont été dupés ». . . . Pour les partis politiques maliens, dont les activités ont été suspendues le mois dernier, l’objectif des colonels qui dirigent le pays depuis bientôt quatre ans est clair : « Ils veulent s’éterniser au pouvoir en prenant en otage le Mali et les Maliens. »”

L’article de RFI a été républié par Yahoo News et par All Africa.

La critique par la coalition des partis politiques de la Déclaration du 31 mars a été publiéé en detailles par Seneplus, basé en Sénégal.

Certaines autres sources basées en Afrique se sont également montrées critiques, mais dans une moindre mesure que celles basées en France.

Un article de Bamada.net, basé au Mali, dit que “A la lecture de certaines recommandations, l’on comprend aisément que le Comité de pilotage a été, un moment donné, emporté par les faits. C’est pourquoi dans le document final, aucune recommandation ne concerne la garantie de la liberté d’expression et de la liberté de presse, ainsi que la rédevabilité des autorités envers les contribuables. Et pourtant ces éléments sont essentiels pour une paix durable.”

Un article de LePays, basé en Burkina Faso, dit que “une bonne partie des Maliens n’ont pas pris part aux pourparlers et ne se sentent donc pas engagés par les conclusions qui en sont sorties. C’est le cas d’une frange importante de la classe politique, de la société civile et des groupes armés du Nord. Ces exclus du dialogue n’entendent pas assister, les bras croisés, à la confiscation du pouvoir au Mali et se préparent à user de tous les moyens à leur disposition pour se faire entendre. . . l’on ne peut s’empêcher de dire que les  voix discordantes qui se font entendre à la fin de ce processus de dialogue, prouvent, une fois de plus, que les Maliens ont mis l’accent sur ce qui les divise que sur ce qui les réunit.”

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