. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .
Un article par Alioune Badara en Le Quotidien
Les communautés diola et sérère veulent mettre la culture et le cousinage à plaisanterie au service de la paix. Pour mettre en œuvre cette vision, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, a rendu visite à Maan Sibiloumbaye Diédhiou, le roi d’Oussouye. Dans le cadre du raffermissement des liens de fraternité et de cohabitation, les rois d’Oussouye et du Sine ont initié une caravane pour la paix. Diolas et Sérères ont profité de cette visite pour approfondir les liens de cousinage, qui constituent un ciment social.
C’est un voyage pour la bonne cause. Les communautés sérère et diola veulent accompagner l’Etat dans la promotion de la culture de la paix au Sénégal. Après la mise en place d’un comité mixte au mois de novembre 2022 à Fimela, située dans la région de Fatick, pour préparer la visite du roi du Sine au roi d’Oussouye, en vue de mieux raffermir les liens entre les deux petits-fils de Aguène et Diambogne, il a été organisé le week-end dernier, la caravane culturelle pour la paix. Ainsi, à la tête de cette caravane, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, accompagné de Jaraaf et d’autres membres de l’institution royale du Sine, a quitté Diakhao pour aller rendre visite à Maan Sibiloumbaye Diedhiou, le roi d’Oussouye.
(Cliquez ici pour l’article en anglais. )
Where do traditional leaders serve the culture of peace?
Cette caravane dont le top départ a été officiellement donné à Fatick devant la Gouvernance par les autorités de la région, a été une occasion pour les organisateurs de revenir sur les opportunités que cette caravane offre. «La caravane culturelle pour la paix Maa Sinig-Bu Badjum Ayi donne l’opportunité de tirer parti du vaste potentiel du patrimoine culturel et naturel de la Sénégambie, pour renforcer la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté, et pour promouvoir un développement durable à la base. Cette caravane culturelle pour la paix, conçue pour être bénéfique à toute la Nation, vise à faciliter la synergie entre les décisions étatiques, les initiatives locales et les actions communautaires, pour l’atteinte des objectifs de développement sur des bases démocratique et consensuelle», précise l’institution royale du Sine.
Après un accueil chaleureux à Oussouye, les rois du Sine et d’Oussouye ont invité les deux communautés à pérenniser ces rencontres, mais aussi à se pencher sur l’avenir de leurs communautés, le rôle qu’elles peuvent jouer dans le développement du pays. D’ailleurs, dans son discours lors de la cérémonie officielle tenue à la cour royale d’Oussouye, Maa Sinig Niokhobaye Diouf Fatou Diène, le roi du Sine, est revenu sur les moments très forts avec leurs cousins diolas. «Nous avons communié ensemble. C’est une vieille tradition que nous avons perpétuée entre les membres des deux communautés qui sont des cousins. Nous avons trouvé cette relation bien entretenue par nos grands-pères, nous avons continué aujourd’hui de conserver ces liens», rappelle le roi du Sine.
En écho à ces propos, le roi d’Oussouye a conforté son pair dans ses propos. Il a également magnifié les relations séculaires qui existent entre les deux communautés. Cette caravane était aussi une occasion pour les deux communautés de montrer leurs multiples facettes culturelles. A travers une soirée culturelle au niveau de la place publique d’Oussouye, Sérères et Diolas ont dévoilé un programme artistique mais aussi un spectacle traditionnel.
Dans la mythologie diola et sérère, Aguène et Diambogne étaient deux sœurs qui ont pris un jour une pirogue pour traverser le fleuve Gambie. Mais, leur embarcation s’est fendue en deux, provoquant leur séparation. Selon certains historiens, cette légende prend départ à Ndakhonga, d’où est partie l’embarcation pour la haute mer avant qu’elle ne se brise en deux. L’une prit la direction du Sud, Aguène, la mère des Diolas. Et l’autre, celle du Nord, Diambogne, la mère des Sérères. Une légende qui est aujourd’hui le fondement de l’agréable cousinage entre Diolas et Sérères, ciment d’une cohabitation pacifique entre les deux communautés.