Burkina Faso: Grandes nuits des communautés de Dédougou : Les jeunes sensibilisés sur la culture de la paix

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Lawali Dembele dans Le Faso

Activité de réflexions, de communication et de partage d’expériences, le forum national des communautés s’est tenu ce samedi 26 septembre 2021 au deuxième jour des Grandes nuits des communautés de Dédougou, initié par l’association ImpactAdo. Le thème des GNC, « Promotion de la paix et de la cohésion sociale, quelles contributions de la jeunesse », a été décortiqué et débattu par les facilitateurs d’un après-midi.


Séverine Sawadogo, Adama Démé, deux étudiants et Dieudonné Zagré et Aminata Boly, deux élèves ont chacun exposé un contenu pour le vivre ensemble et la cohésion sociale. Très appliqués et sans complexes, les jeunes conférenciers ont présenté leur communication sous des ovations des participants.

Ouvrant le bal des interventions, le promoteur des Grandes nuits des communautés, Ibrahim Donyéré, a planté le décor en expliquant la stratégie adoptée par l’association Impact Ado avec l’implication des jeunes. « Ce sont des jeunes qui vont partager leurs expériences. Nous voulons, par ce choix, que le message de la recherche de la paix, de la cohésion sociale et du vivre ensemble soit porté par les jeunes et les adolescents eux-mêmes », a introduit monsieur Donyéré.

Deux jeunes garçons et deux jeunes filles, c’est l’équipe jeune qui, durant deux heures d’horloge, a fait l’état des lieux de la situation du manque de paix et de cohésion sociale au Burkina Faso, tout en proposant des solutions et des comportements aux jeunes pour la consolidation d’un climat apaisé au Burkina et particulièrement dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Pour Séverine Sawadogo, étudiante en économie à l’université Norbert Zongo et première facilitatrice, plusieurs actions sont à privilégier dans la recherche de la paix. Abordant le thème central des Grandes nuits des communautés, elle a insisté : « Pour assurer le bien-être de la communauté, il faut faire preuve de patriotisme, de civisme en organisant des cadres de rencontre et de partage d’expériences comme les GNC. »

Pour mieux connaître les difficultés que vivent les jeunes et surtout comment les résoudre, elle a convoqué la figure emblématique de la révolution Burkinabé, Thomas Sankara. « Nous ne devons pas laisser le monopole de la pensée de l’imagination et de la créativité à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui », a insisté l’étudiante.

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Youth initiatives for a culture of peace, How can we ensure they get the attention and funding they deserve?

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Elève en classe de première D, Dieudonné Zagré a, à son tour, fait un exposé sur les bienfaits du développement personnel dans un contexte où la recherche de la paix demeure une équation à résoudre.

Selon l’élève Zagré, le vocable ‘’développement personnel’’ est une amélioration de soi, un travail personnel qui consiste à se surpasser à se dépasser. « J’aimerais voir une jeunesse du Burkina Faso renouvelée. Faisons fi de nos différences, acceptons nous, mettons nous ensemble pour le développement de notre patrie, le Burkina Faso », a souhaité Dieudonné Zagré.

L’utilisation des réseaux sociaux au cœur des échanges

Etudiant en faculté de sciences de la vie et de la terre, Adama Démé de l’université Norbert Zongo de Koudougou a partagé l’expérience des jeunes sur l’utilisation des réseaux sociaux.

« La mauvaise utilisation des réseaux sociaux par les jeunes est une réalité. Nous constatons des cas de désinformations récurrentes sur les réseaux sociaux, le partage des fake news avec des conséquences comme la cybercriminalité. »
Ces faits constituent des maux selon l’étudiant. Il a alors appelé à une prise de conscience des jeunes pour que la lutte contre la transmission trans-générationnelle de cette mauvaise utilisation des réseaux sociaux s’arrête. Dans le cas contraire, la culture de la paix et de la cohésion sociale sera mise à mal.

Pour la dernière facilitatrice, Aminata Boly, élève en classe de terminale D au collège privé Saint Gabriel de Dédougou, la valorisation de la culture, des us et coutumes est une solution explorable pour sauvegarder la paix au Burkina.
« Je pense que la connaissance des valeurs coutumières et traditionnelles est importante pour la culture de la paix et de la cohésion sociale. »

Partant du proverbe africain qui affirme qu’ “un pays sans culture est comme un arbre sans fruits”, l’élève a appelé la jeunesse burkinabè et surtout celle de Dédougou à promouvoir les valeurs culturelles et traditionnelles pour un Burkina meilleur.

Présent comme invité d’honneur, le maire de Barani, Hamidou Sidibé a salué la tenue du forum national des communautés.

« Nous sommes très comblés de ce que nous avons vu. Cette jeunesse est consciente et engagée. Consciente dans sa société et engagée pour la transformation positive de la société. Nous sommes rassurés que la relève est assurée », a déclaré Monsieur Sidibé.

Avant de conclure, il n’a pas manqué de citer le professeur Joseph Ki-Zerbo : « On ne développe pas, on se développe. »

Pour Aminata Diallo, secrétaire générale de l’association Impact Ado et modératrice du forum, cette activité a pour ambition de susciter un changement pour que la jeunesse soit plus engagée, plus unie. « Nous retenons que le secteur de l’éducation est le socle pour la paix durable. Egalement, il a été recommandé plus d’équité, d’égalité et de justice dans la société d’aujourd’hui pour bâtir une paix et une cohésion sociale durables », a conclu mademoiselle Diallo.

Le forum national des communautés a pris fin par la visite guidée du village des communautés.