DROITS DE L’HOMME .
Un article de Amnesty International
Aujourd’hui, cela fait cinq ans que Julian Assange est détenu à Belmarsh, une prison de haute sécurité au Royaume-Uni. Alors qu’il s’oppose à la demande d’extradition déposée par les autorités américaines, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré :
« Julian Assange a osé mettre en lumière des révélations sur des crimes de guerre présumés commis par les États-Unis. Il est inacceptable que des années de sa vie lui aient été volées. Il est toujours maintenu en détention arbitraire au Royaume-Uni pour des accusations motivées par des considérations politiques, portées à son encontre par les États-Unis pour avoir exposé au grand jour les actes répréhensibles qu’ils auraient commis. Les autorités américaines n’ont pas mené d’enquête exhaustive et transparente sur leurs crimes de guerre présumés. Elles ont préféré s’en prendre à Julian Assange parce qu’il a publié des informations qui lui avaient été divulguées – alors qu’elles étaient d’intérêt public. La persécution qu’il subit tourne en dérision les obligations incombant aux États-Unis au titre du droit international et leur engagement affiché envers la liberté d’expression.
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Julian Assange, Is he a hero for the culture of peace?
Is Internet freedom a basic human right?
« S’il est extradé aux États-Unis, Julian Assange risque fortement de subir des violations, notamment une détention à l’isolement prolongée, en violation de l’interdiction de la torture et d’autres mauvais traitements. Les assurances diplomatiques douteuses données par les États-Unis quant au traitement qui lui sera réservé n’ont absolument aucune valeur, d’autant qu’elles ne sont pas juridiquement contraignantes et sont criblées de lacunes.
« Julian Assange est recherché en raison d’activités fondamentales pour tous les journalistes et éditeurs, qui reçoivent souvent des informations sensibles pour le gouvernement de sources extérieures. Wikileaks a publié des éléments de preuve pointant des victimes civiles et des crimes de guerre présumés. La population a le droit de savoir si son gouvernement enfreint le droit international.
`Les autorités américaines ouvrent la voie à un désastreux précédent pour la liberté de la presse dans le monde si Julian Assange est extradé. Elles doivent abandonner toutes les accusations retenues contre lui, ce qui permettra aux autorités britanniques de le libérer sans plus attendre. »
Complément d’information
Julian Assange risque d’être jugé aux États-Unis au titre de la Loi relative à l’espionnage de 1917, une loi datant d’une période de guerre qui n’a jamais eu pour but de cibler le travail légitime des éditeurs et des journalistes. Il encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement. Pour l’accusation d’utilisation abusive d’un ordinateur, il pourrait se voir infliger une peine maximale de cinq ans.
Le 26 mars, la Haute Cour du Royaume-Uni a reporté l’audience pour permettre aux États-Unis de déposer de nouvelles assurances diplomatiques. La cour va réexaminer l’autorisation demandée par Julian Assange de faire appel de son extradition vers les États-Unis le 20 mai.
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