L'année 2015 promet d'être importante pour le développement durable. En Octobre, les nations du monde se réuniront à Paris afin de s'accorder sur une vision commune à l'horizon 2030. Cette vision pourrait adopter un ensemble d'objectifs de développement durable, s'assurer qu'ils soient convenablement financés, faire face au changement climatique d'origine humaine et organiser un suivi rigoureux des progrès accomplis. En avril les villes du monde se réuniront à Séoul pour le Congrès mondial de l'ICLEI, autour du thème "solutions durables pour un avenir urbain." Quelques 1500 participants vont y dėbattre sur "le développement à faible émission de carbone", la résilience et l'adaptation, la biodiversité, l'eau, l'écomobilité, l'économie urbaine verte, l'infrastructure urbaine intelligente, et d'autres sujets.
Dans le même temps, les peuples indigènes du continent nord et sud américain nous montrent comment l'environnement peut être protégé.
Au Brésil, les tribus à travers le pays ont récemment obtenu une victoire historique à l'échelle nationale, en empêchant le Parlement de prendre le contrôle de l'avenir de leurs terres. S'il avait été adopté, l'amendement constitutionnel proposé, connu sous le nom 'PEC 215', aurait causé des retards et mis des obstacles à la reconnaissance et à la protection des terres ancestrales des tribus, dont elles dépendent pour leur survie. L'Association des peuples autochtones du Brésil (APIB) a déclaré: «Nous peuples autochtones avons montré que nous ne permettrons jamais que nos terres soient recolonisées, envahies ou détruites, même si nous devions y sacrifier nos propres vies."
Au Guatemala, le Congrès a annoncé l'abrogation immédiate du décret 19-2014, de la "loi Monsanto" en réponse à une mobilisation de masse par les populations autochtones de Solola. Cette loi aurait exigé que tous les agriculteurs achetent leurs semences de maïs chez Monsanto. Toute personne faisant la culture du maïs à partir de ses propres semences pourrait être condamnée à une amende et pourrait même faire de la prison. Ces nouvelles semences de Monsanto sont génétiquement modifiées pour ne produire qu'une seule fois, obligeant les agriculteurs à acheter de nouvelles semences chaque année pour produire du maïs. Le Congrès et ses membres ont fait des excuses publiques au peuple du Guatemala pour avoir pris une mauvaise décision.
Toujours au Guatemala, les communautés autochtones ont de plus en plus recours au référendum populaire qu'est la "consulta" pour exprimer leur désapprobation à propos de l'exploitation minière et des projets d'extraction dans leurs territoires. . .
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. . . Le processus de consulta provient du livre sacré du Kiche Maya, le «Popol Vuh." Dans une consulta, chaque résident dispose, dès l'âge de sept ans, d'une voix et d'un rôle dans le processus de prise de décision pour sa communauté. Les grandes consultas peuvent prendre des mois pour s'assurer que tout le monde a été informé de la même manière sur l'objet du vote. En fin de compte, les résultats représentent le consensus de la communauté. La récente Consulta à Santa Maria Chiquimula est la 73e consultation réalisée depuis 2005 dans les communautés mayas du Guatemala. Dans chaque cas, les communautés ont voté à une écrasante majorité contre les méga-projets dans leurs territoires.
L'année dernière, des représentants du Conseil régional indigène du Cauca, en Colombie, ont visité l'Europe dans le but de renforcer les alliances. Ils ont expliqué : "Nous vivons dans une zone stratégique, riche en ressources abondantes et variées avec des landes, des lacs, des zones enneigées. Nous avons une grande richesse minérale, et pour cela, ils veulent que nous partions pour nous dépouiller de nos territoires ancestraux. . . Mais, tôt ou tard, les peuples autochtones seront reconnus comme les véritables gardiens de la nature !"
Au Canada, les peuples Tseil-Waututh, Musqueam, Sto:lo et Squamish ont gagné une contestation judiciaire pour arrêter la construction d'un nouveau gazoduc sur Burnaby Mountain qui aurait ravagé une partie de leur territoire traditionnel. Sut-Lut, un sage, "guardien du feu," de la nation Squamish qui a maintenu la flame des manifestations, a déclaré à un journal local, "Ce n'est pas une question des Premières nations, ce n'est pas un problème des résidents de Burnaby seulement, c'est un problème de tous, et il s'agit de notre survie. Nous n'avons qu'une terre, et à moins que ce gouvernement ne cache une autre Terre saine quelque part, nous devons prendre soin de celle que nous avons, et c'est maintenant, maintenant, nous devons agir."
Espérons que les villes et les nations du monde auront la même clairvoyance et le même courage que ces peuples autochtones pour préserver notre planète!
