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Journée historique dans la campagne de lutte contre la pollution plastique : les nations s’engagent à élaborer un accord juridiquement…

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Une communiqué de presse de Programme de l’environnement des Nations Unies

Nairobi, 02 mars 2022 – Les chefs d’État, les ministres de l’environnement et d’autres représentants de 175 nations ont approuvé aujourd’hui à Nairobi, lors de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5), une résolution historique visant à mettre un terme à la pollution plastique  et à élaborer un accord international juridiquement contraignant d’ici 2024. La résolution porte sur l’ensemble du cycle de vie du plastique, y compris sa production, sa conception et son élimination.


Scène d’une vidéo de la réunion du UNEA

“Sur fond de troubles géopolitiques, l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement montre la coopération multilatérale sous son meilleur jour”, a déclaré le président de l’UNEA-5 et ministre norvégien du climat et de l’environnement, Espen Barth Eide. “La pollution plastique est devenue une épidémie. Avec la résolution d’aujourd’hui, nous sommes officiellement sur la voie d’un remède.” 

La résolution, basée sur trois projets initiaux de résolutions émanant de diverses nations, établit un comité intergouvernemental de négociation (CIN), qui commencera ses travaux en 2022, avec l’ambition d’achever un projet d’accord mondial juridiquement contraignant d’ici la fin de 2024. Il devrait présenter un instrument juridiquement contraignant, qui refléterait diverses alternatives pour traiter le cycle de vie complet des plastiques, la conception de produits et de matériaux réutilisables et recyclables, et la nécessité d’une collaboration internationale renforcée pour faciliter l’accès aux technologies, le renforcement des capacités et la coopération scientifique et technique.

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) organisera, d’ici à la fin de 2022, un forum ouvert à toutes les parties prenantes en marge de la première session du CNI, afin de partager les connaissances et les meilleures pratiques dans différentes régions du monde. Il facilitera les discussions ouvertes et veillera à ce qu’elles soient éclairées par la science, en rendant compte des progrès réalisés tout au long des deux prochaines années. Enfin, à l’issue des travaux du CNI, le PNUE convoquera une conférence diplomatique pour adopter ses résultats et les ouvrir à la signature.

“Ce jour marque le triomphe de la planète Terre sur les plastiques à usage unique. Il s’agit de l’accord multilatéral sur l’environnement le plus important depuis l’accord de Paris. Il s’agit d’une police d’assurance pour cette génération et les suivantes, qui pourront vivre avec le plastique sans en être condamnées”, a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.

“Qu’il soit clair que le mandat du CNI n’accorde à aucune des parties prenantes une pause de deux ans. Parallèlement aux négociations sur un accord international contraignant, le PNUE travaillera avec tous les gouvernements et les entreprises qui le souhaitent, tout au long de la chaîne de valeur, pour abandonner les plastiques à usage unique, ainsi que pour mobiliser les financements privés et supprimer les obstacles aux investissements dans la recherche et dans une nouvelle économie circulaire”, a ajouté Mme Andersen.

La production de plastique est passée de 2 millions de tonnes en 1950 à 348 millions de tonnes en 2017, devenant ainsi une industrie mondiale évaluée à 522,6 milliards de dollars US, et sa capacité devrait doubler d’ici 2040 . Les conséquences de la production et de la pollution du plastique sur la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de la nature et de la pollution sont une catastrophe en devenir :

°L’exposition aux plastiques peut nuire à la santé humaine, en affectant potentiellement la fertilité, l’activité hormonale,  métabolique and neurologique et la combustion à l’air libre des plastiques contribue à la pollution atmosphérique.

°D’ici 2050, les émissions de gaz à effet de serre associées à la production, à l’utilisation et à l’élimination  des plastiques représenteraient 15 % des émissions autorisées, dans le cadre de l’objectif visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C (34,7 °F).

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Questions for this article:
 
Despite the vested interests of companies and governments, Can we make progress toward sustainable development?

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°Plus de 800 espèces marines et côtières sont affectées par cette pollution par ingestion, enchevêtrement et autres dangers.

°Quelque 11 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année dans les océans. Ce chiffre pourrait tripler d’ici 2040.

°Le passage à une économie circulaire peut réduire  de plus de 80 % le volume de plastique entrant dans les océans d’ici à 2040, réduire de 55 % la production de plastique vierge, faire économiser 70 milliards de dollars aux gouvernements d’ici à 2040, réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre et créer 700 000 emplois supplémentaires, principalement dans les pays du Sud.

La résolution historique, intitulée “Mettre fin à la pollution plastique : vers un instrument international juridiquement contraignant” a été adoptée à l’issue de la réunion de trois jours de l’UNEA-5.2 , à laquelle ont assisté plus de 3 400 participants en personne et 1 500 participants en ligne de 175 États membres des Nations unies, dont 79 ministres et 17 hauts fonctionnaires.

L’Assemblée sera suivie par l’événement “PNUE@50 “, une session spéciale de deux jours de l’Assemblée marquant le 50e anniversaire du PNUE, au cours de laquelle les États membres devraient se pencher sur la manière de construire un monde post-pandémique résilient et inclusif.

À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS

°Citation du gouvernement du Japon : “La résolution nous mènera clairement vers un avenir sans pollution plastique, y compris dans l’environnement marin”, a déclaré Tsuyoshi Yamaguchi, ministre japonais de l’Environnement, dont le projet de résolution a contribué à la résolution finale. “Unis, nous pouvons y parvenir. Ensemble, allons de l’avant en entamant les négociations vers un avenir meilleur, sans pollution plastique.”

°Citation du gouvernement du Pérou : “Nous apprécions le soutien reçu des différents pays au cours de ce processus de négociation”, a déclaré Modesto Montoya, ministre de l’Environnement du Pérou, dont le projet de résolution, proposé avec le gouvernement du Rwanda, a contribué à la résolution finale. “Le Pérou va promouvoir un nouvel accord qui prévient et réduit la pollution plastique, favorise une économie circulaire et prend en compte le cycle de vie complet des plastiques.”

°Citation du gouvernement rwandais : “Le monde s’est réuni pour agir contre la pollution plastique : une menace sérieuse pour notre planète. Les partenariats internationaux seront cruciaux pour s’attaquer à un problème qui nous concerne tous, et les progrès réalisés à l’UNEA reflètent cet esprit de collaboration”, a déclaré le Dr Jeanne d’Arc Mujawamariya, ministre rwandais de l’environnement. “Nous sommes impatients de travailler avec le CNI et nous sommes optimistes quant à l’opportunité de créer un traité juridiquement contraignant servant de cadre à la définition d’ambitions nationales, à la surveillance, à l’investissement et au transfert de connaissances pour mettre fin à la pollution plastique.”

Texte complet de la résolution adoptée (en anglais)
 
PNUE@50  : Un moment pour réfléchir au passé et envisager l’avenir

La Conférence des Nations unies sur l’environnement humain qui s’est tenue en 1972 à Stockholm, en Suède, a été la toute première conférence des Nations unies dont le titre comportait le mot « environnement ». La création du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a été l’un des résultats les plus visibles de cette conférence aux nombreuses premières. Le PNUE a été créé pour être la conscience environnementale de l’ONU et du monde. Les activités qui se dérouleront jusqu’en 2022 porteront sur les progrès significatifs réalisés ainsi que sur ce qui nous attend dans les décennies à venir.

À propos du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE )

Le PNUE est la principale autorité mondiale en matière d’environnement. Le programme fournit un leadership et encourage les partenariats pour la protection de l’environnement en étant source d’inspiration, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d’améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.

Pour advantage d’informations, veuillez contacter :

Keisha Rukikaire, cheffe de l’information et des médias, Programme des Nations Unies pour l’environnement – rukikaire@un.org/


Moses Osani, responsable des médias, Programme des Nations Unies pour l’environnement – moses.osani@un.org/

ONU Femmes: La Journée internationale des femmes est l’occasion de célébrer la contribution des femmes et des filles, forces multiplicatrices des solutions climatiques

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Une communiqué de presse de ONU Femmes

Faire progresser l’égalité des sexes dans le contexte de la crise climatique et de la réduction des risques de catastrophes est l’un des plus grands défis mondiaux du 21e siècle. Le thème de la Journée internationale des femmes retenu cette année (8 mars), est « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable ». Il nous permet d’explorer la façon dont les femmes et les filles mènent la voie en matière d’adaptation, d’atténuation et de réponse aux changements climatiques dans le monde entier, en se transformant en leaders puissantes et porteuses de changement pour un avenir plus durable pour l’ensemble de l’humanité.

Lors de la célébration officielle de la Journée internationale des femmes à l’ONU, M. António Guterres, le Secrétaire général, a souligné l’importance du rôle des femmes et des filles dans la lutte contre les changements climatiques. « Nous avons besoin de plus de femmes ministres de l’Environnement, ou Premières ministres, Présidentes et cheffes d’entreprise. Elles ont le pouvoir d’inciter les pays à affronter la crise climatique, à créer des emplois verts et à construire un monde plus juste et plus durable. Nous ne pouvons pas sortir de la pandémie en faisant tourner l’horloge à l’envers sur l’égalité des sexes. » 

Il ne fait aucun doute que les femmes sont plus vulnérables aux impacts des changements climatiques que les hommes, car elles sont en majorité les plus pauvres de la planète et dépendent davantage des ressources naturelles, si menacées par l’évolution des conditions climatiques. Cependant, malgré le poids des éléments probants, on hésite encore à reconnaître le lien essentiel entre genre, équité sociale et changements climatiques. Dans le même temps, les progrès réalisés vers un monde plus égalitaire entre les sexes sont freinés par des crises qui se multiplient, se conjuguent et s’aggravent mutuellement, dont la plus récente, l’agression dont fait l’objet l’Ukraine en ce moment. Quelle que soit la nature de la crise – conditions climatiques ou conflits armés –, ce sont les femmes et les filles qui sont les premières touchées et qui en souffrent le plus. Sans égalité des sexes aujourd’hui, un avenir durable et égalitaire demeure hors de portée.

« Nous avons vu l’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’augmentation des inégalités, la pauvreté et la violence à l’égard des femmes et des filles, et leurs progrès à rebours dans les domaines de l’emploi, de la santé et de l’éducation. L’accélération des crises liées aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement porte atteinte de manière disproportionnée aux droits et au bien-être des femmes et des filles », a déclaré Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes. « Nous avons aujourd’hui la possibilité de placer les femmes et les filles au cœur de notre planification et de nos actions, et d’intégrer les perspectives de genre dans les lois et les politiques mondiales et nationales. Nous avons la possibilité de repenser, de redimensionner et de réattribuer les ressources. Nous avons la possibilité de tirer parti du leadership des femmes et des filles qui défendent l’environnement et des activistes du climat pour guider la conservation de notre planète. Les changements climatiques sont des multiplicateurs de menaces. Mais les femmes, et en particulier les jeunes femmes, sont des multiplicatrices de solutions ».

Les conséquences économiques et sociales de la pandémie de COVID-19 ont impacté de manière disproportionnée les femmes et les filles, réduisant d’autant leur capacité à résister aux effets de la crise climatique et environnementale. La difficulté pour elles de concilier travail et famille, la fermeture des écoles et la perte d’emplois dans les secteurs à prédominance féminine ont eu pour effet de limiter encore davantage leur participation au monde du travail. En 2020, environ 113 millions de femmes âgées de 25 à 54 ans, vivant avec un conjoint et de jeunes enfants, ont dû abandonner la vie active.

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Questions for this article:

Does the UN advance equality for women?

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Les changements climatiques augmentent également les vulnérabilités dues aux violences basées sur le genre. Partout dans le monde, les femmes assument une responsabilité disproportionnée lorsqu’il s’agit d’assurer l’alimentation de leur famille, de se procurer de l’eau ou du matériel combustible, tâches que le dérèglement du climat rend plus longues et plus difficiles. La raréfaction des ressources et la nécessité de se déplacer sur de plus longues distances pour se les procurer, exposent les femmes à davantage de violence et à des facteurs de risque accrus liés à la traite des êtres humains, au mariage des enfants ou à l’obligation de générer des revenus pour échapper à la violence domestique.

Les femmes et les filles sont capables d’agir pour enrayer les effets du climat et préserver l’environnement à tous les niveaux, mais leurs voix, leur pouvoir d’action et leur participation sont insuffisamment soutenus, financés, valorisés et reconnus.

Il est essentiel, pour le développement durable et une plus grande égalité des sexes, de continuer à étudier les moyens permettant aux femmes et aux filles de faire entendre leurs voix et d’être des protagonistes, au même titre que les hommes, dans la prise de décisions liées aux changements climatiques et à la durabilité. Et il faut aussi étudier les facteurs qui s’y opposent. Les solutions proposées au travers des politiques et des programmes de réduction des risques climatiques, environnementaux et de catastrophes doivent intégrer une perspective de genre, promouvoir et protéger les femmes qui militent en faveur des droits humains environnementaux, renforcer la résilience des femmes et des filles et de leurs organisations, promouvoir la prévention, la réponse et la récupération en cas d’agression sexuelle et de violence basée sur le genre, permettre d’améliorer les données sexospécifiques et investir dans les statistiques ventilées par sexe pour démontrer la relation entre genre et climat.

Commémorations dans le monde entier :

Les événements de commémoration de la Journée internationale des femmes dans le monde seront nombreux : réunions ministérielles, rassemblements, marches, ateliers pour les médias, production de récits et de contenus, expositions de photos, participation de célébrités et activation des médias sociaux.

Les bureaux d’ONU Femmes se joindront aux commémorations à travers une série d’événements marquants, notamment les suivants : des dialogues intergénérationnels et sur différentes thématiques en Thaïlande  ; une galerie virtuelle retraçant le parcours de champions.nes du climat au Bangladesh, au Cambodge et au Viet Nam  ; un défi vidéo régional pour les jeunes entrepreneurs agissant intelligemment face au climat en Afrique de l’Est et australe  ; des visites sur le terrain au Sénégal et en Jamaïque  ; un panel devant déboucher sur une recommandation politique officielle au Mali  ; une exposition de photos interactive au Liban  ; une collaboration avec des illustrateurs bien connus travaillant en Europe et en Asie centrale  ; une compétition sportive d’avirons en Égypte  ; une cérémonie de remise de prix aux entreprises locales de femmes, respectueuses de l’environnement en Albanie  ; une course de 5 km au Mexique  ; un atelier médiatique sur la promotion de l’égalité des sexes et le développement durable au Liberia  ; et un acte commémoratif de haut niveau pendant le #LACForum, entre autres.
Plus de 110 bourses  et places boursières du monde organiseront des sonneries de cloche en début de session pour la huitième année consécutive en signe de soutien aux droits des femmes et à l’égalité des sexes. Anita Bhatia, Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes, en visite officielle aux Émirats arabes unis, participera d’ailleurs à la cérémonie organisée dans le grand hall de la bourse d’Abu Dhabi (ADX Trading Hall).

À New York et à l’Exposition universelle de Dubaï, le Département des opérations de paix des Nations Unies, en collaboration avec le Département des affaires politiques et de consolidation de la paix, et ONU Femmes, présenteront l’exposition de photos dans le cadre du festival Photoville, intitulée : « Quand les femmes prennent la paix en main ». Cette exposition présente le profil de 14 femmes du monde entier qui se sont distinguées en jouant par exemple un rôle de médiation auprès de groupes armés, en ayant participé à des pourparlers de paix, proposé des solutions politiques et plaidé pour les droits et la participation des femmes. Elles sont originaires de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Mali, du Soudan du Sud, du Soudan, du Liban, du Yémen et de la Colombie. L’exposition met également en avant des femmes photographes d’autres pays, qui racontent des histoires en photos, à travers leur objectif.

Rejoignez la conversation en ligne en utilisant le compte #IWD2022 et en suivant @UN_Women. Téléchargez le paquet pour médias sociaux, ici, et pour plus d’informations, de ressources et de récits, visitez l’éditorial d’ONU Femmes, Gros Plan : Journée internationale des femmes.

Le Pape François: La fraternité est un bouclier contre la haine, la violence et l’injustice 

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de  Emirates Agence Nouvelles (WAM) 

Sa Sainteté le Pape François, Chef de l’Eglise Catholique, a déclaré que la signature du Document sur la Fraternité Humaine reflète qu’en respectant les cultures et les traditions de chacun, “nous sommes appelés à développer la Fraternité comme un bouclier contre la haine, la violence et l’injustice”.


Image de la vidéo du message du pape

La déclaration de Sa Sainteté s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de la fraternité humaine, célébrée le 4 février par des personnes du monde entier, y compris des dirigeants mondiaux et religieux. Cette journée marque le troisième anniversaire de la signature du document historique sur la fraternité humaine par Sa Sainteté le Pape François et Son Éminence le Grand Imam d’Al-Azhar, le Dr. Ahmed Al-Tayeb, à Abou Dhabi, le 4 février 2019.

Vous trouverez ci-dessous la déclaration complète du Pape François : ” Chers frères et sœurs ! Permettez-moi avant tout de saluer avec affection et estime le Grand Imam d’Al-Azhar le Dr. Ahmed Al-Tayeb avec lequel j’ai cosigné le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et le vivre ensemble, il y a précisément trois ans aujourd’hui à Abou Dhabi. Tout au long de ces années, nous avons marché en tant que frères, conscients qu’en respectant les cultures et les traditions de chacun, nous sommes appelés à développer la fraternité comme bouclier contre la haine, la violence et l’injustice.

Je remercie tous ceux qui nous ont accompagnés sur ce chemin : le Prince héritier d’Abou Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des EAU, Son Altesse Sheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, pour son engagement constant à cet égard, le Haut Comité de la Fraternité Humaine pour les diverses initiatives promues dans différentes parties du monde, et l’Assemblée Générale des Nations Unies qui, par sa résolution de décembre 2020, nous a permis de célébrer aujourd’hui la deuxième Journée Internationale de la Fraternité Humaine. J’exprime ma gratitude à toutes les institutions civiles et religieuses qui soutiennent cette noble cause.

La fraternité est l’une des valeurs fondamentales et universelles qui doivent sous-tendre les relations entre les peuples afin que les personnes défavorisées ou celles qui souffrent ne se sentent pas exclues et oubliées mais accueillies et soutenues comme faisant partie de cette unique famille humaine. Nous sommes frères ! En partageant des sentiments de fraternité, nous devons tous promouvoir une culture de la paix, qui encourage le développement durable, la tolérance, l’inclusion, la compréhension mutuelle et la solidarité.

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Question related to this article:

 

How can different faiths work together for understanding and harmony?

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Nous vivons tous sous le même ciel, quels que soient le lieu et le mode de vie, la couleur de la peau, la religion, la classe sociale, le sexe, l’âge, la santé et les conditions économiques. Nous sommes tous différents, mais nous sommes tous les mêmes, et cette pandémie l’a prouvé. Je le répète une fois de plus : seuls, nous ne pouvons pas nous sauver ! Seuls, nous ne pouvons pas nous sauver ! Nous vivons tous sous le même ciel, et au nom de Dieu, nous, ses créatures, devons nous reconnaître comme frères et sœurs. En tant que croyants appartenant à différentes traditions religieuses, nous avons un rôle à jouer ; quel est ce rôle ? C’est d’aider nos frères et sœurs à élever leur regard et leurs prières vers le Ciel. Levons nos yeux vers le Ciel car celui qui révère Dieu avec un cœur sincère aime aussi son voisin. La fraternité nous permet de nous ouvrir au Père de tous et de trouver un frère ou une sœur dans l’autre, de partager la vie, de nous soutenir mutuellement, d’aimer et de connaître les autres.

Nous vivons tous sous le même ciel. Le bon moment pour marcher ensemble est aujourd’hui, pas demain ou dans l’avenir ; nous ne savons pas ce qui sera. Aujourd’hui est le bon moment pour marcher ensemble en tant que croyants et personnes de bonne volonté. C’est un jour propice pour se tenir la main, pour célébrer notre unité dans la diversité – unité, pas uniformité, unité dans la diversité – pour dire à nos communautés et à nos sociétés que le temps de la fraternité est arrivé. Tous ensemble, car il est essentiel de faire preuve de solidarité les uns envers les autres. Ce jour-là, je le répète, l’heure n’est pas à l’indifférence : soit nous sommes frères, soit tout s’écroule. Ce n’est pas une simple expression littéraire de la tragédie, non, c’est la vérité ! Ou bien nous sommes frères, ou bien tout s’écroule. Nous le voyons dans les petites guerres, dans cette troisième guerre mondiale fragmentée, comment les peuples sont détruits, comment les enfants n’ont rien à manger, comment l’éducation s’effondre … C’est une destruction. Soit nous sommes frères, soit tout s’écroule.

Ce n’est pas le moment d’oublier. Chaque jour, nous devons nous rappeler ce que Dieu a dit à Abraham : qu’en regardant les étoiles dans le ciel, il verrait la promesse de sa descendance, c’est-à-dire nous (cf. Rencontre interreligieuse d’Ur, 6 mars 2021). Une promesse qui s’est aussi réalisée dans nos vies à travers une fraternité grande et lumineuse, comme les étoiles dans le ciel ! Chers sœurs et frères, cher frère le Grand Imam, le chemin de la fraternité est long. C’est un chemin difficile, mais c’est la planche de salut de l’humanité. Aux nombreux signes de menace, aux périodes sombres, aux logiques de conflit, nous répondons par l’étendard de la fraternité, qui les conduit sur un chemin commun en accueillant l’autre et en respectant son identité. Nous ne sommes pas les mêmes. Nous sommes des frères, chacun avec sa personnalité.

Je remercie tous ceux qui travaillent avec la conviction que nous pouvons vivre en harmonie et en paix, conscients de la nécessité d’un monde plus fraternel parce que nous sommes tous des créatures de Dieu : des frères et des sœurs.

Je remercie tous ceux qui se joindront à notre chemin de fraternité et j’encourage chacun à s’engager pour la cause de la paix et à répondre aux problèmes et aux besoins concrets des personnes démunies, pauvres et sans défense. La proposition est de marcher côte à côte, “tous frères”, pour devenir de véritables artisans de paix et de justice, dans l’harmonie de nos différences et le respect de l’identité de chacun.

Sœurs et frères, marchons ensemble sur ce chemin de la fraternité. Merci”.

Traduit par: Mervat Mahmoud.

Le Secrétaire général appelle à respecter la Trêve olympique pendant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2022

. PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE . .

Un communiqué de presse de Nations Unis

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, appelant au respect de la Trève olympique à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Beijing, commençant le 28 janvier:

Dans quelques jours, notre grande famille humaine se réunira à Beijing à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver. 


OC/Milos Bicanski Beijing 2022 – Cérémonie de remise de la flamme olympique à Athènes, Grèce.

Latest Discussion

How can sports promote peace?

Les meilleurs athlètes du monde entier ont rendez-vous avec l’histoire, dans un esprit de compréhension mutuelle, d’efforts sans relâche et de fair-play.

Cet esprit est une source d’inspiration pour chacune et chacun d’entre nous. 
La Trêve olympique appelle toutes les parties à cesser les hostilités tout au long des jeux.  

Alors que les conflits se propagent et les tensions augmentent, la Trêve est une occasion de surmonter les divergences et de trouver des solutions pour établir une paix durable.
 
À l’heure où nous nous employons à mettre fin à la pandémie de COVID-19, unissons nos efforts pour bâtir un avenir plus sûr, plus prospère et plus durable pour toutes et tous. 

J’appelle chacune et chacun à respecter la Trêve olympique pendant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2022.

Puisons dans le sport et l’idéal olympique la force d’instaurer une culture de la paix. 

(Cliquez ici pour un article en anglais et ici pour le message en espagnol)

Lettre ouverte de Maires pour la Paix aux Etats parties au TNP (Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires)

DESARMAMENT & SECURITE .

Une lettre ouverte de Mayors for Peace (Traduction par AFCDRP-Maires pour la Paix – France)

Au nom de Maires pour la Paix, une organisation non gouvernementale mondiale comptant 8 059 collectivités membres, nous vous adressons cette lettre ouverte en amont de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui s’ouvrira en janvier prochain à New York.

Nous appelons tous les participants à se rappeler des circonstances historiques graves dont la conférence fera l’objet. L’utilisation d’armes nucléaires à Hiroshima et Nagasaki a eu des conséquences humanitaires catastrophiques. Les dirigeants mondiaux ont alors reconnu qu’une nouvelle institution mondiale était nécessaire pour remplacer la Société des Nations, qui n’avait pas réussi à empêcher la Seconde Guerre mondiale. Ils ont créé l’ONU pour maintenir la paix et la sécurité internationales et la première résolution de l’Assemblée générale a fixé l’objectif du désarmement nucléaire, qui est devenu une obligation légale pour les parties au TNP en 1970.

Nous souhaitons vous faire part de notre profonde inquiétude face aux récents développements qui compromettent sérieusement les perspectives de réalisation des grands objectifs de désarmement de ce traité, notamment ceux de l’article VI :

• Les nouvelles courses aux armements nucléaires et les tensions entre les États dotés d’armes nucléaires qui atteignent des niveaux jamais vus depuis des décennies, font peser le danger réel et croissant d’une guerre nucléaire qui surviendrait, par accident, par erreur de calcul ou à dessein. Ces tensions sont à leur plus haut niveau depuis la guerre froide.

• Nous sommes consternés qu’au cours des 51 années qui se sont écoulées depuis l’entrée en vigueur du traité, les États dotés d’armes nucléaires n’ont toujours pas défini la manière dont ils négocieront conjointement l’élimination de leurs armes nucléaires, alors que le traité exige que ces négociations soient menées de bonne foi.

• Face à une pandémie tragique et les perturbations économiques mondiales qu’elle a provoquées, nous sommes profondément déçus que les vastes dépenses militaires continuent d’augmenter, alors que les besoins humains fondamentaux et les besoins particuliers des villes restent sans réponse.

Face à ces préoccupations, nous devons revenir à l’essentiel et réaffirmer notre devoir collectif de poursuivre l’idéal humain d’un monde pacifique sans armes nucléaires. C’est maintenant qu’il faut le faire, et voici ce qu’il est nécessaire d’entreprendre :

• Nous encourageons vivement les États parties à s’attaquer directement au véritable visage des armes nucléaires – leur impact humanitaire catastrophique – et à faire de cet aspect déterminant un sujet de discussion lors de la conférence d’examen et une priorité urgente à promouvoir au travers de l’éducation.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Can we abolish all nuclear weapons?

(. . . suite)

• Nous appelons les États parties à réaffirmer tous les engagements pris dans le TNP en matière de désarmement (article VI et préambule) et dans les documents finaux consensuels de la conférence d’examen et de prorogation de 1995 et des conférences d’examen de 2000 et 2010. Nous demandons en outre aux États parties de s’engager collectivement à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre ces engagements dans un délai déterminé.

• Nous exhortons les États parties à examiner les implications de la doctrine dangereuse et immorale de la dissuasion nucléaire pour l’avenir du traité, en particulier les articles I et VI. Nous pensons également que l’innovation technologique a fait des armes et de la dissuasion nucléaires une menace encore plus grande pour l’humanité et qu’il est grand temps qu’une conférence d’examen du TNP entreprenne une discussion approfondie de ces armes et de la doctrine qui leur est associée.

• Nous estimons que les mesures de réduction du risque nucléaire ne sont légitimes que lorsqu’elles sont liées à des progrès concrets en matière de désarmement. Nous appelons les États dotés d’armes nucléaires à mettre en œuvre des initiatives visant à réaliser des progrès substantiels et concrets en vue de réduire le risque d’utilisation d’armes nucléaires, comme indiqué dans le “Communiqué final conjoint de la Conférence du P5, Paris, 2-3 décembre 2021”.

• Nous exhortons les États parties à reconnaître que la norme d’interdiction du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) est indispensable à la pleine application de l’article VI et que les deux traités sont pleinement compatibles et se renforcent mutuellement.

Maires pour la Paix espère et attend des États parties qu’ils soient en mesure de parvenir à un consensus sur le document final lors de cette conférence d’examen particulière. Nous restons un fervent partisan du TNP et nous adressons nos meilleurs vœux pour que la Conférence d’examen réussisse à surmonter les anciens obstacles et à inspirer un avenir meilleur pour tous.

13 Décembre 2021, Maires pour la Paix

Président Maire de Hiroshima, Japon

Vice-président Maire de Nagasaki, Japan
Vice-président Maire de Hanovre, Allemagne
Vice-président Maire de Volgograd, Russie
Vice-président Maire de Malakoff, France
Vice-président Maire de Muntinlupa, Philippines
Vice-président Lord Maire de Manchester, R.U
Vice-président Maire de Ypres, Belgique
Vice-président Maire de Biograd na Moru, Croatie
Vice-président Maire de Granollers, Espagne
Vice-président Maire de Halabja, Iraq
Vice-président Maire de Mexico, Mexique
Vice-président Maires de Des Moines, U.S.A

Exécutif Gouverneur de Bangkok, Thaïlande
Exécutif Maire de Fremantle, Australie
Exécutif Maire de Sarajevo, Bosnie-Herzégovine
Exécutif Maire de Semey, Kazakhstan
Exécutif Maire de Cochin, Inde
Exécutif Maire de Montréal, Canada
Exécutif Maire de Wellington, Nouvelle Zélande
Exécutif Maire de Santos, Brésil
Exécutif Maire de Cartago, Costa Rica
Exécutif Maire de Téhéran, Iran
Exécutif Maire de Grigny, France
Exécutif Maire de Cervia, Italie

La Journée de la non-violence nous invite à entrer dans une nouvelle ère de paix, de confiance et de tolérance (ONU)

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article des Nations Unis

A l’occasion de la Journée internationale de la non-violence, samedi, le Secrétaire général de l’ONU a appelé ouvrir une nouvelle ère de paix et s’unir dans la lutte contre la Covid-19.
Selon António Guterres si la Journée internationale de la non-violence est célébrée, chaque année, le jour de l’anniversaire du mahatma Gandhi « ce n’est pas un hasard ».


ONU / Ryan Brown. Timbres Gandhi créés par la poste de l’ONU pour la Journée internationale de la non-violence.

« Pour Gandhi, non-violence, manifestations pacifiques, dignité et égalité étaient, plus que des mots, un flambeau guidant l’humanité, indiquant la voie à suivre vers un avenir meilleur », a expliqué M. Guterres.

Un « modèle » pour l’avenir

Evoquant les conflits et changements climatiques, la pauvreté et les inégalités, la méfiance et les divisions, sur fonds de la pandémie de Covid-19 « qui ravage toujours nos sociétés et nos économies », le chef de l’ONU a soutenu que la non-violence est un « modèle à appliquer » pour surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés. 

(Cliquez ici pour une version anglaise ou ici pour l’article en espagnol .)
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Question related to this article:
 
What is the United Nations doing for a culture of peace?

Can peace be guaranteed through nonviolent means?

« Nous devons comprendre, comme Gandhi avant nous, que ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous sépare. Que la paix est la seule voie possible vers un avenir meilleur pour chacune et chacun », a déclaré M.Guterres.

Il a affirmé que la solution « est entre nos mains : la solidarité ». 

« Pour relever les défis du monde contemporain, nous devons nous rassembler en une seule et même famille humaine et embrasser plus que jamais la cause de la paix », a développé le Secrétaire général.

Covid-19, l’ennemi commun de l’humanité 

M. Guterres a ainsi appelé les combattants de par le monde à déposer les armes et lutter « non plus les uns contre les autres mais contre la Covid-19, ennemi commun de l’humanité ».

« Il nous faut d’urgence distribuer les vaccins et les traitements qui sauvent des vies et accompagner les pays sur le long chemin du relèvement », a dit M. Guterres. 

Le chef de l’ONU a également appelé à « redoubler d’efforts pour réduire les inégalités et mettre fin à la pauvreté » et créer « un plan d’action mondial ambitieux pour guérir notre planète ». 

Entrer dans une nouvelle ère de paix, de confiance et de tolérance 

« Plus que tout, nous devons renouveler notre confiance les uns envers les autres », a affirmé M. Guterres.

« Nous ne serons peut-être jamais assez forts pour être entièrement non-violents en pensées, en paroles et en actes, mais nous devons garder la non-violence comme objectif et progresser fortement vers elle », a-t-il estimé, appelant à tenir compte du message de paix de Gandhi et à s’atteler à la construction d’un avenir meilleur et plus pacifique pour tous.

« Que passent la haine, les divisions, les conflits, la méfiance », a dit le chef de l’ONU, ajoutant « Il est temps d’entrer dans une nouvelle ère de paix, de confiance et de tolérance ».

Forum Génération Égalité : lancement d’un plan d’action mondial pour faire progresser l’égalité des genres

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article des Nations Unies

Le Forum Génération Égalité, qui s’est tenu du 30 juin au 2 juillet à Paris, s’est achevé vendredi avec le lancement d’un plan d’action mondial pour accélérer l’égalité des genres d’ici 2026.


Photo: ONU Femmes

Ce programme sera financé à hauteur de près de 40 milliards de dollars d’investissements confirmés et soutenu par des engagements de la part de gouvernements, d’organisations philanthropiques, de la société civile, de la jeunesse et du secteur privé, a précisé ONU Femmes dans un communiqué de presse.

Cet engagement intervient alors que le monde évalue l’impact disproportionné et négatif que la pandémie de Covid-19 a eu sur les femmes et les filles. Les défenseurs de l’égalité des sexes ont fait pression pour des plans de relance sensibles au genre afin de garantir que les femmes et les filles ne soient pas laissées pour compte alors que le monde se reconstruit.

« Le Forum Génération Égalité marque un changement positif et historique en termes de pouvoir et de perspective. Ensemble, nous nous sommes mobilisés dans différents secteurs de la société, du Sud au Nord, pour devenir une force formidable, prête à ouvrir un nouveau chapitre de l’égalité des sexes », a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes. « L’écosystème de partenaires du Forum – et les investissements, les engagements et l’énergie qu’ils apportent pour faire face aux plus grands obstacles à l’égalité des genres – garantira des progrès plus rapides pour les femmes et les filles dans le monde que jamais auparavant ».

Supervision de la mise en oeuvre du plan d’action par ONU Femmes

ONU Femmes conservera un rôle essentiel dans la conduite du plan d’action au cours des cinq prochaines années, en supervisant la mise en œuvre des engagements pour garantir que les promesses sont tenues et que des progrès sont réalisés.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Questions for this article:

Does the UN advance equality for women?

Prospects for progress in women’s equality, what are the short and long term prospects?

(. . . suite)

« Après deux ans de travail collectif avec les États membres, la société civile, les organisations philanthropiques et organisations privées, nous avons réussi à mobiliser le plus gros investissement jamais réalisé pour faire avancer l’égalité des sexes et les droits des femmes. En mettant en œuvre une nouvelle façon d’aborder les problèmes mondiaux par un multilatéralisme efficace, le Forum Génération Égalité a inversé les priorités de l’agenda international et fait de l’égalité des sexes, trop longtemps sous-estimée, un enjeu de long terme pour la communauté internationale, au même titre que le climat, l’éducation et santé. La France continuera d’être à l’avant-garde pour accélérer les progrès en matière d’égalité hommes-femmes », a déclaré pour sa part la secrétaire générale du Forum Génération Égalité, Delphine O.

Selon ONU Femmes, les 40 milliards de dollars d’investissements confirmés à la clôture du Forum représentent un changement majeur dans le financement des droits des femmes et des filles. Le manque de financement est largement considéré comme une raison majeure de la lenteur des progrès dans la promotion de l’égalité des sexes et dans la mise en œuvre de l’agenda des droits des femmes de la Conférence de Beijing de 1995.

À la clôture du Forum, les gouvernements et les institutions du secteur public se sont engagés à investir 21 milliards de dollars dans l’égalité des sexes, le secteur privé 13 milliards de dollars et la philanthropie 4,5 milliards de dollars. Les entités des Nations Unies, les organisations internationales et régionales ont engagé un total de 1,3 milliard de dollars. En plus de ces investissements, de nombreuses organisations ont pris des engagements politiques et programmatiques solides, notamment 440 organisations de la société civile et 94 organisations dirigées par des jeunes.

Le Forum a également lancé un Pacte sur les femmes, la paix et la sécurité et l’action humanitaire, et a annoncé de nouvelles initiatives d’égalité des sexes axées sur la santé, les sports, la culture et l’éducation.

L’Ambassadrice de bonne volonté de l’Union africaine pour mettre fin au mariage des enfants, Nyaradzayi Gumbonzvanda, a déclaré avoir « revécu cette semaine l’expérience de 1995, lorsque j’étais une jeune militante des droits des femmes à la Conférence de Beijing ». « Le contexte de la Covid-19 et d’autres obstacles sont désormais une inspiration encore plus grande pour l’innovation, la solidarité et l’inclusion. Je suis reconnaissante des engagements pris cette semaine. Il est maintenant temps d’investir encore plus dans les filles et les jeunes femmes – pour que les ressources atteignent les communautés rurales et marginalisées, pour que la technologie soit un bien public et accessible à tous, et pour une plus grande responsabilité des États membres envers les droits humains des femmes et des filles ».
 

Au Forum Génération Égalité à Paris, l’ONU plaide pour une redistribution du pouvoir

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article des Nations Unies

Pour placer l’égalité des sexes au cœur de la reprise après la pandémie de Covid-19, ONU Femmes a lancé mercredi un « effort historique » de trois jours à Paris, visant à définir des politiques et des investissements ambitieux pour combler le fossé entre la place des femmes dans le monde aujourd’hui et celle où elles devraient se trouver d’ici 2030.


ONU Femmes/Johis Alarcón. Des gens lors d’une manifestation pour les droits des femmes en Equateur.

« L’égalité des genres est essentiellement une question de pouvoir, et de pouvoir dans un monde encore largement dominé par les hommes, avec une culture encore largement patriarcale », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors du Forum Génération Égalité.

Notant que « le pouvoir est très rarement donné. Il faut le prendre », il a souligné comme l’une de ses cinq priorités, l’importance de la parité pour redistribuer le pouvoir et créer les conditions nécessaires à une véritable égalité.

Selon le chef de l’ONU, pour parvenir à l’égalité des droits, les lois discriminatoires dans le monde doivent être abrogées et transformées en égalité « de facto ».

Il a noté que les femmes travaillant dans l’économie informelle « payaient un lourd tribut à la pandémie » et a plaidé également pour l’égalité économique en matière de rémunération, d’emploi et de protection sociale.

Notant une recrudescence de la violence à l’égard des femmes et des filles pendant la pandémie de Covid-19, M. Guterres a déclaré qu’y mettre fin doit être « un élément central de toutes les politiques et de tous nos objectifs ».

Enfin, il a souligné l’importance d’un dialogue intergénérationnel comme « un autre instrument fondamental pour l’égalité des genres » afin de permettre aux jeunes de faire partie de la prise de décision dans la société numérique d’aujourd’hui.

« Un quart n’est pas l’égalité »

Dans son discours, la Directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a dénoncé le fait que « partout dans le monde, les femmes sont cantonnées à un petit espace ». Elle a noté que les femmes représentent un quart de tous les managers, parlementaires, négociateurs sur le changement climatique et « moins d’un quart de ceux qui négocient des accords de paix ».

« Un quart ne suffit pas. Un quart n’est pas l’égalité. L’égalité, c’est la moitié, là où les hommes et les femmes sont ensemble », a-t-elle déclaré.

Génération Égalité, c’est le changement, a ajouté la cheffe d’ONU Femmes, pour qui il s’agit de « passer le stade des promesses » et de dire ce qui a été fait pour faire avancer les femmes dans le monde.

Elle a précisé que les États membres, le secteur privé et d’autres, ont pris près de 1.000 engagements pour changer la vie des femmes, y compris pour changer les politiques. Cependant, a poursuivi Mme Mlambo-Ngcuka, « le combat doit encore se poursuivre… Nous devons constamment pousser vers le haut, afin qu’il y ait une course vers le sommet ».

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Questions for this article:

Does the UN advance equality for women?

Prospects for progress in women’s equality, what are the short and long term prospects?

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De son côté, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré que son pays était « activement impliqué dans la Coalition d’action pour la justice et les droits économiques » et investirait « 140 millions d’euros supplémentaires, soit un total d’environ 240 millions d’euros dans la Coalition d’action internationale ».

La Fondation Bill et Melinda Gates a annoncé qu’elle dépenserait 2,1 milliards de dollars pour faire progresser l’égalité des sexes dans le monde.

Réaliser des « progrès tangibles »

Dans le même temps, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a lancé un ensemble d’engagements pour réaliser des « progrès tangibles » vers l’égalité des sexes au cours des cinq prochaines années.

L’agence onusienne soutiendra l’éducation des filles avec un enseignement de qualité et transformateur pour 28 millions d’apprenants dans plus de 80 pays ; s’efforcera de combler la fracture numérique entre les sexes, d’autonomiser les femmes scientifiques et de promouvoir l’intelligence artificielle éthique ; et en Afrique, elle autonomisera les femmes économiquement dans les industries créatives.

La cheffe de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a appelé les femmes du monde entier à « prendre le contrôle et un leadership total dans tous les aspects de la vie et dans tous les domaines de la société afin de reconstruire un avenir meilleur pour tous ».

Co-organisateur de l’événement, le Président français Emmanuel Macron a déclaré que la lutte pour l’égalité des sexes était « loin d’être gagnée ». « C’est une bataille aujourd’hui, mais demain cela doit être une réalité », a-t-il souligné.

Son homologue, Andrés Manuel López Obrador, Président du Mexique, a déclaré : « Nous devons continuer à lutter contre le sexisme. Nous ne devons pas oublier l’égalité économique et sociale, qui est fondamentale pour parvenir à une société meilleure ».

Appel à l’action de Kamala Harris

La Vice-Présidente des États-Unis, Kamala Harris, a averti pour sa part que « la démocratie est en péril » dans le monde. « Je crois fermement que si nous voulons renforcer la démocratie, nous devons lutter pour l’égalité des sexes… La démocratie est plus forte lorsque tout le monde participe – et elle est plus faible lorsque les gens sont exclus… l’égalité des sexes renforce certainement  la démocratie », a-t-elle déclaré.

En 1995, lors de la Conférence mondiale sur les femmes à Beijing, la Première dame de l’époque, Hillary Clinton, avait proclamé : « Les droits de l’homme sont les droits des femmes et les droits des femmes sont des droits humains une fois pour toutes ».

Lors de la réunion d’aujourd’hui, elle a envoyé un message selon lequel « il ne suffit plus de parler des droits des femmes… [car] ils ne sont rien sans le pouvoir de les revendiquer. Et nous savons que lorsque les femmes auront le pouvoir de faire entendre leur voix, de faire valoir nos droits et de reconstruire les économies, tout le monde s’en portera mieux ».

Marija Pejčinović Burić, Secrétaire générale du Conseil de l’Europe, a attiré l’attention sur la Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes, ou Convention d’Istanbul.

« L’année dernière, nous avons assisté à une augmentation de la violence domestique pendant les confinements liés à la Covid-19. La Convention offre trois avantages qu’aucun pays ne peut à lui seul offrir : elle élève les normes nationales ; fournit un mécanisme de surveillance; et assure la coopération entre les gouvernements dans la poursuite de ces crimes », a-t-elle déclaré.
 

Journée internationale du vivre-ensemble en paix- Déclaration commune Mouvement de la Paix/MRAP

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Une declaration de Amitié entres les peuples

Le 16 mai a été déclaré par les Nations Unies Journée internationale du vivre-ensemble en paix en vue de « mobiliser régulièrement les efforts de la communauté internationale en faveur de la paix, de la tolérance, de l’inclusion, de la compréhension et de la solidarité, et l’occasion pour tous d’exprimer le désir profond de vivre et d’agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l’harmonie ».

La situation nationale marquée par des actes de racisme, d’intolérance, le développement des extrémismes violents et fascisants incluant des actes terroristes, mais aussi la situation internationale avec la persistance de conflits, la montée inquiétante de mouvements d’extrême droite fascisants, la croissance des dépenses militaires mondiales qui ont atteint le montant encore jamais atteint dans l’histoire de l’humanité de 2 000 milliards de dollars en 2020, nous incitent à donner une place plus importante à cette journée internationale qui s’appuie sur les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et sur la résolution des Nations Unies sur la Culture de la Paix [voir en-dessous], et plus simplement sur la promotion de l’amitié entre les peuples.

Vivre ensemble en paix, suppose au plan individuel d’accepter les différences, d’être à l’écoute, de faire preuve d’estime, de respect et de reconnaissance envers autrui. Cependant, ces attitudes et comportements individuels ou collectifs ne peuvent trouver leur pleine efficacité que si, au plan national et international, des politiques économiques, sociales, culturelles, humanitaires sont mises en œuvre pour réaliser pleinement les droits humains (économiques, sociaux, culturels, environnementaux) pour toutes et tous sans distinction d’origine, de sexe, de langue ou de religion. Dans le même temps ces politiques doivent s’attaquer à toutes les discriminations frappant des individus ou des groupes, aux inégalités de développement existant au sein des sociétés ou entre les sociétés ; et substituer à la sécurité fondée sur la puissance (en particulier militaire), une sécurité collective basée sur la réalisation des droits humains.1,00 cm

C’est sur ces fondements que le MRAP et le Mouvement de la Paix entendent renforcer leur coopération pour participer à la construction d’une sécurité humaine dans ses dimensions physique, économique, sociale, sanitaire et environnementale qui favorisera le vivre-ensemble en paix en permettant le rassemblement dans l’action autour d’objectifs humanistes tout en éloignant le spectre des idéologies de haine qui se nourrissent sur les inégalités, les discriminations et l’absence ou la non réalisation des droits humains.

A Paris, le dimanche 16 mai 2021

(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article..)

Question(s) related to this article:

What is the United Nations doing for a culture of peace?

L’article 3 de la résolution 53/243 de l’Assemblée générale de l’ONU portant Déclaration et Programme d’action sur une Culture de la Paix stipule que « L’épanouissement d’une culture de la paix est lié de façon intrinsèque à :

a) La promotion du règlement pacifique des conflits, du respect et de l’entente mutuels et de la coopération internationale ;

b) Le respect des obligations internationales en vertu de la Charte des Nations unies et du droit international ;

c) La promotion de la démocratie, du développement et du respect universel de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales ;

d) La formation, à tous les niveaux de responsabilité, de personnes qui sachent favoriser le dialogue, la médiation, la recherche du consensus et le règlement pacifique des différends ;

e) Le renforcement des institutions démocratiques et la possibilité de participer pleinement au processus de développement ;

f) L’élimination de la pauvreté et de l’analphabétisme et la réduction des inégalités au sein des nations et entre celles-ci ;

g) La promotion d’un développement économique et social durable ;

h) L’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes grâce à leur autonomisation et une représentation équitable à tous les niveaux de la prise de décisions ;

i) Le respect, la promotion et la protection des droits de l’enfant ;

j) La promotion de la libre circulation de l’information à tous les niveaux et de l’accès à l’information ;

k) Une gestion des affaires publiques plus transparente et une responsabilité accrue en la matière ;

l) L’élimination de toutes les formes de racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ;

m) La promotion de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité entre toutes les civilisations, tous les peuples et toutes les cultures, y compris à l’égard des minorités ethniques, religieuses et linguistiques ;

n) Le plein exercice du droit de tous les peuples à l’autodétermination, notamment des peuples colonisés ou soumis à d’autres formes de domination ou d’occupation étrangère, consacré par la Charte des Nations Unies et énoncé dans les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’Homme ainsi que dans la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux figurant dans la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale en date du 14 décembre 1960. »

Rapport annuel de Amnesty International : Le COVID-19 frappe très durement les personnes opprimées du fait de décennies d’inégalités, de désintérêt et d’injustice

DROITS DE L’HOMME .

Le rapport annuel de Amnesty International

La pandémie a révélé toute l’ampleur du terrible bilan des politiques délibérément créatrices de divisions et destructrices qui perpétuent les inégalités, la discrimination et l’oppression, et qui ont préparé le terrain pour les dévastations causées par le COVID-19, souligne Amnesty International dans son rapport annuel rendu public le 6 avril.

Le Rapport 2020/21 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde couvre 149 pays et présente une analyse détaillée des grandes tendances en matière de droits humains observées à travers le monde en 2020. Lire le rapport complet ici.

Dans ce rapport, l’organisation montre que les populations qui étaient déjà les plus marginalisées, notamment les femmes et les personnes réfugiées, sont celles qui ont été le plus durement frappées par la pandémie, en raison de décennies de politiques discriminatoires décidées par celles et ceux qui dirigent le monde. Le personnel soignant, les travailleuses et travailleurs migrants et les personnes travaillant dans le secteur informel – qui pour beaucoup se sont trouvés en première ligne face à la pandémie – ont également été trahis par des systèmes de santé négligés et des aides économiques et sociales lacunaires.

Les mesures prises pour faire face à la pandémie ont aussi été minées par le fait que des dirigeant·e·s ont impitoyablement exploité cette crise et instrumentalisé le COVID-19 pour lancer de nouvelles attaques contre les droits humains, a déclaré l’organisation

« Le COVID-19 a mis en évidence et creusé les inégalités au sein des pays et entre les pays, et jeté une lumière crue sur le désintérêt sidérant de nos dirigeant·e·s à l’égard de notre humanité commune.  En conséquence des politiques créant des divisions, des mesures d’austérité malavisées et du choix qu’ont fait les autorités, depuis des décennies, de ne pas investir dans des infrastructures publiques qui tombaient en ruine, de très nombreuses personnes ont été des proies faciles pour le virus, a déclaré Agnès Callamard, la nouvelle Secrétaire générale d’Amnesty International.

« Nous nous retrouvons face à un monde en plein désarroi. À ce stade de la pandémie, même les dirigeant·e·s les plus déconnectés de la réalité auront beaucoup de mal à nier que nos systèmes sociaux, économiques et politiques sont détraqués. »

Le rapport d’Amnesty montre qu’en raison des inégalités actuelles, qui résultent de décennies d’exercice toxique du pouvoir, les minorités ethniques, les réfugié·e·s, les personnes âgées et les femmes ont de façon disproportionnée été affectés par la pandémie.

Le COVID-19 a davantage encore aggravé la situation déjà très précaire des personnes réfugiées, demandeuses d’asile ou migrantes dans de nombreux pays, certaines d’entre elles se retrouvant piégées dans des camps sordides et privées de fournitures essentielles ou bloquées en raison du renforcement des contrôles aux frontières. Par exemple, l’Ouganda, qui est le pays africain accueillant le plus grand nombre de réfugié·e·s, avec 1,4 million de réfugié·e·s recensés sur son territoire, a immédiatement fermé ses frontières au début de la pandémie, ne faisant pas d’exception pour les personnes réfugiées ou demandeuses d’asile qui voulaient entrer dans le pays. En conséquence, plus de 10 000 personnes ont été bloquées à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda.

Le rapport attire aussi l’attention sur la nette augmentation du nombre de cas de violence domestique et liée au genre, et sur le fait que pour de nombreuses femmes et personnes LGBTI les obstacles à l’accès à une protection et à une aide se sont accrus à cause des restrictions du droit de circuler librement, du manque de mécanismes permettant aux victimes de signaler de façon confidentielle des violences alors qu’elles sont isolées avec les agresseurs, et de la suspension ou des capacités réduites des services d’assistance.

« Nous récoltons les fruits d’années de politiques calculées de délaissement qui ont été décidées par nos dirigeant·e·s. En 2020, du seul fait d’une pandémie, les systèmes de santé ont été poussés à bout et des personnes se sont retrouvées dans une situation financière catastrophique. Les héroïnes et héros de 2020 ont été les professionnel·le·s de santé en première ligne qui ont sauvé des vies et celles et ceux qui se situent tout en bas de l’échelle des revenus, qui ont travaillé pour nourrir les familles et pour faire fonctionner les services essentiels.  De façon cruelle, ce sont celles et ceux qui ont le plus donné qui ont été le moins bien protégés », a déclaré Agnès Callamard.

Une souche virulente de dirigeant·e·s instrumentalise la pandémie pour intensifier la répression des droits humains

Le rapport dresse également un sombre bilan des carences des dirigeant·e·s du monde, leur façon de gérer la pandémie étant marquée par l’opportunisme et un mépris total pour les droits humains.

« Les initiatives prises par nos dirigeant·e·s sont très diverses, allant de la médiocrité au mensonge, de l’égoïsme à la fourberie. Certains d’entre eux ont tenté de normaliser les mesures d’urgence autoritaires qu’ils ont mises en place pour combattre le COVID-19, et une souche particulièrement virulente de dirigeant·e·s est allée plus loin encore : ils ont vu dans cette pandémie l’occasion de consolider leur propre pouvoir. Au lieu d’aider et de protéger la population, ils ont simplement instrumentalisé la pandémie pour saccager les droits des personnes », a déclaré Agnès Callamard.

L’adoption par les autorités de lois réprimant pénalement les commentaires relatifs à la pandémie est devenue une constante prédominante. En Hongrie, par exemple, le gouvernement du Premier ministre Viktor Orbán a modifié le Code pénal du pays , qui prévoit désormais jusqu’à cinq ans d’emprisonnement en cas de « diffusion de fausses informations » au sujet du COVID-19.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question(s) related to this article:

What is the state of human rights in the world today?

En ce qui concerne les pays du Golfe, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït et Oman ont utilisé la pandémie de COVID-19 comme prétexte pour continuer de réprimer  le droit à la liberté d’expression, notamment en poursuivant en justice – , pour diffusion de « fausses nouvelles » – des personnes ayant publié sur les réseaux sociaux des commentaires sur les mesures prises par les autorités gouvernementales face à la pandémie.

D’autres dirigeant·e·s ont utilisé une force excessive. Aux Philippines, le président Rodrigo Duterte a dit avoir ordonné à la police de tirer pour « tuer »  les personnes qui protestent ou qui causent des « troubles » pendant le confinement. Au Nigeria, les forces de sécurité ont tué des personnes parce qu’elles manifestaient dans la rue, réclamant le respect de leurs droits et de l’obligation de rendre des comptes. Dans le Brésil du président Jair Bolsonaro, les violences policières se sont intensifiées pendant la pandémie de COVID-19. Au moins 3 181 personnes ont été tuées par la police dans tout le pays entre janvier et juin, soit en moyenne 17 personnes par jour.

Certains dirigeant·e·s sont même allés jusqu’à profiter de la distraction provoquée par la pandémie pour réprimer les propos critiques sans rapport avec le virus, et perpétrer de nouvelles violations des droits humains, alors que l’attention des médias à travers le monde se portait ailleurs. Par exemple, en Inde, Narendra Modi a intensifié la répression contre les militant·e·s de la société civile, y compris avec des opérations antiterroristes menées dans les bureaux et au domicile de plusieurs d’entre eux. Parallèlement à cela, dans la Chine du président Xi Jinping, le gouvernement a continué sans relâche de persécuter les Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans la région du Xinjiang, et une loi draconienne relative à la sécurité nationale s’appliquant à Hong Kong a été adoptée pour légitimer la répression motivée par des considérations politiques.

« Des institutions internationales telles que la Cour pénale internationale et les mécanismes de l’ONU chargés de la protection des droits humains ont été créées pour que les États et les particuliers répondent de leurs agissements. Malheureusement, l’année 2020 montre qu’elles ont été poussées dans une impasse politique par des dirigeant·e·s qui cherchent à exploiter et saper les ripostes collectives contre les violations des droits humains », a déclaré Agnès Callamard.

Les intérêts nationaux ont primé sur la coopération internationale en matière de lutte contre le COVID-19

Les dirigeant·e·s de la planète ont également causé des ravages à l’échelle internationale, entravant les initiatives collectives de redressement en bloquant ou en sapant la coopération internationale.

Voici quelques exemples :

Des dirigeant·e·s de pays riches, comme l’ancien président Donald Trump, ont contourné les tentatives de coopération mondiale en achetant la plupart des stocks de vaccins disponibles dans le monde, n’en laissant guère pour les autres pays. Ces pays riches se sont en outre abstenus de pousser les entreprises pharmaceutiques à partager leurs connaissances et leurs technologies afin d’accroître l’offre de vaccins contre le COVID-19 à l’échelle mondiale.

Le gouvernement de Xi Jinping a censuré et persécuté les professionnel·le·s de santé et les journalistes en Chine qui ont tenté à un stade précoce de tirer la sonnette d’alarme au sujet du virus, empêchant ainsi la diffusion d’informations cruciales.
Le G2O a proposé de suspendre le service de la dette des pays les plus pauvres, tout en réclamant que les sommes concernées soient remboursées avec des intérêts ultérieurement.

« La pandémie a crûment mis en évidence l’incapacité du monde à coopérer efficacement en période de grandes difficultés à l’échelle planétaire, a déclaré Agnès Callamard.

« La seule voie possible pour échapper à ce bourbier passe par la coopération internationale. Les États doivent veiller à ce que les vaccins soient rapidement disponibles pour tous et toutes, partout, et gratuitement là où les soins sont prodigués. Les entreprises pharmaceutiques doivent partager leurs connaissances et leurs technologies afin que personne ne soit laissé de côté. Les membres du G20 et les institutions financières internationales doivent alléger la dette des 77 pays les plus pauvres afin qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires et se relever après la pandémie. »

Face à l’indifférence des gouvernements, des mouvements de protestation partout dans le monde pour défendre les droits fondamentaux

Les politiques répressives ont incité de nombreuses personnes à participer à des combats de longue haleine comme avec les manifestations du mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, les manifestations du mouvement #End SARS au Nigeria, et les nouvelles formes innovantes de protestation telles que les manifestations virtuelles pour le climat. Le rapport fait état d’importantes et nombreuses victoires remportées en 2020 auxquelles ont contribué les militant·e·s des droits humains, particulièrement dans le domaine de la lutte contre les violences liées au genre. Citons notamment les nouvelles lois qui ont été adoptées pour combattre les violences contre les femmes et les filles en Corée du Sud, au Koweït et au Soudan, ainsi que la dépénalisation de l’avortement en Argentine, en Corée du Sud et en Irlande du Nord.

« En 2020, l’impulsion n’est pas venue des puissants, des privilégiés ou des profiteurs. Elle est venue des innombrables personnes qui ont manifesté pour réclamer un changement. Nous avons assisté à un déferlement de soutien en faveur des mouvements #End SARS et Black Lives Matter, et à des mouvements de protestation publics contre la répression et les inégalités en Pologne, à Hong Kong, en Irak et au Chili, notamment. C’est sous l’impulsion, dans le monde entier, de gens ordinaires et des défenseur·e·s des droits humains – intervenant souvent au péril de leur propre sécurité – que nous avons continué d’avancer. Ces personnes se trouvent à l’avant-garde du combat pour un monde meilleur, plus sûr et plus égalitaire, a déclaré Agnès Callamard.

« Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Il nous faut éliminer les entraves qui détruisent la dignité humaine. Il nous faut repartir sur de nouvelles bases afin de construire un monde fondé sur l’égalité, les droits humains et l’humanité. Nous devons tirer les leçons de la pandémie, et nous rassembler pour œuvrer ensemble de façon créative et courageuse afin que toutes les personnes soient sur un pied d’égalité. »