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Journée internationale des droits des femmes: Les Guerrières de la paix,

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article par Les Guerrières de la paix

Cette Journée internationale des droits des femmes a une saveur particulière. Nous savons à quel point les guerres et les conflits peuvent fracturer les luttes et fragiliser des acquis.

Nous, Les Guerrières de la paix, sommes convaincues que les femmes, lorsqu’elles s’unissent, forment le plus puissant bouclier contre la destruction du monde. Elles sont la résistance. Elles sont celles qui tiennent, qui restent debout.

Nous, Les Guerrières de la paix, sommes un mouvement français pacifiste et antiraciste réunissant des femmes musulmanes, juives, chrétiennes, athées, pratiquantes, incroyantes, de différentes origines, de différentes cultures.

Nous nous inscrivons dans la lignée des mouvements pacifistes des femmes palestiniennes et israéliennes.

Elles-mêmes avaient déjà été inspirées par le mouvement fondé par des femmes au Liberia en 2003 pour œuvrer à la fin de la guerre civile.

C’est cette chaîne de solidarité internationale de femmes que nous avons souhaité prolonger lorsque nous avons organisé la première édition, le 8 mars 2023, du Forum mondial des femmes pour la paix à Essaouira, au Maroc. L’événement a rassemblé des militantes du monde entier, dont Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix en 2003, ainsi que des activistes marocaines, afghanes, syriennes, palestiniennes, israéliennes, ouïgoures, rwandaises…

Le 4 octobre dernier nous avons participé, à Jérusalem, à la marche de « l’appel des mères » au côté de milliers de femmes palestiniennes et israéliennes, militantes pour la paix et la justice.

Ces femmes, par-delà les murs érigés pour les séparer et leur apprendre à se haïr, ont donné au monde entier une leçon de sororité, en marchant ensemble, main dans la main.

Le 7 octobre 2023, le monde a basculé. Pas nos engagements. Ni nos convictions. 

Le 7 octobre, les premières images du massacre furent des images de violence à l’encontre des femmes. Les corps de femmes israéliennes exhibés, violés, mutilés, assassinés furent parmi les premières images d’horreur à inonder la Toile. Les terroristes du Hamas se sont vantés en direct de leurs féminicides. Et, aujourd’hui, nous n’osons imaginer ce que doivent subir au quotidien les femmes encore otages.

Ne pas condamner ces crimes, ne pas les nommer est une faute morale. Un manque de respect à l’égard de notre féminisme.
AJOUTER À VOS SÉLECTIONS
Dès le début des bombardements destructeurs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, parmi les premières images d’horreur, il y avait aussi des femmes, des mères et des enfants sans défense sous les décombres. Les femmes sont au cœur du drame humanitaire que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou et de ses alliés d’extrême droite font subir à Gaza.

Nous nous tenons auprès de nos sœurs palestiniennes qui payent le lourd tribut des crimes causés par la guerre, des deuils et de la destruction. Nous pensons à la douleur qui leur est infligée de devoir quitter leurs maisons, de voir leurs enfants affamés, à ces mères qui enterrent leurs enfants le cœur déchiré, à celles qui ont dû accoucher dans des conditions terribles au milieu du chaos et des bombardements.

Nous les femmes, nous ne pouvons pas consentir à la déshumanisation de nos sœurs d’où qu’elles viennent. La souffrance des unes ne relativise en rien celle des autres et nous devons être capables de les reconnaître toutes.

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question for this article:

Do women have a special role to play in the peace movement?

(. . . suite)

Il est important que nous soyons aussi capables de nommer tous les crimes, et d’être dans la solidarité face à l’horreur vécue par nos sœurs israéliennes et palestiniennes. En temps de guerre, les femmes sont en première ligne. Parce qu’elles incarnent la vie, elles sont des cibles à détruire. Il est donc urgent qu’elles prennent toute leur place à la table des négociations.

C’est avec cette conscience que la résolution 1325 de l’ONU a été adoptée avec pour objectif d’accroître la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits, ainsi qu’à la consolidation de la paix.

Les femmes doivent être entendues, reconnues et impliquées. D’ailleurs lorsqu’elles le sont la Paix advient plus rapidement et elle est plus stable et plus durable.

Veiller au respect des droits des femmes partout est de notre responsabilité à toutes. Si une femme est opprimée, où qu’elle soit dans le monde, ce sont nos droits à toutes qui sont bafoués.

Nous dénonçons ensemble les féminicides et les violences qui s’exercent contre les femmes, ici et partout.

Nos empathies, nos indignations ne connaissent ni déterminisme, ni assignation.
Nous dénonçons le traitement inhumain infligé à nos sœurs d’Afghanistan privées d’éducation, de soins et de droits.

Nous nous tenons aux côtés des femmes iraniennes qui avec un courage inouï continuent de défier le pouvoir des mollahs.

Nous sommes aux cotés de nos sœurs ouïghoures victimes d’un génocide et de viols systématiques commis dans les camps chinois.

Nous pensons à nos soeurs qui continuent de vivre des jours terribles au Congo, théâtre de massacres de minorités ethniques, de féminicides et de viols de masse.

Nous pensons à nos sœurs arméniennes, aux violences qu’elles ont subies et à l’exil qui encore une fois les frappe.

Nous pensons à nos sœurs ukrainiennes, aux violences sexuelles que nombre d’entre elles ont endurées, à leurs enfants arrachés et déportés en Russie.

Nous pensons aux opposantes russes forcées de vivre en exil.

Nous pensons au chaos humanitaire dont les filles et les femmes sont les premières victimes au Soudan.

Et malheureusement la liste est encore bien trop longue.

Nous, les Guerrières de la Paix, continuerons de nous tenir debout, fières et déterminées, aux côtés de toutes les femmes opprimées, aux côtés de toutes nos sœurs persécutées, partout dans le monde.

Il en va de notre féminisme. De notre devoir d’humanité.

Le féminisme c’est la justice, l’égalité et la dignité pour toutes. C’est le refus de l’assignation et de la division.

Le féminisme c’est la paix.

REJOIGNEZ-NOUS!
8 MARS – 18H30
PLACE DE L’HOTEL DE VILLE – PARIS

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Si vous souhaitez faire un commentaire sur cet article, vous pouvez écrire à coordinator@cpnn-world.org avec le titre “Commentaire sur (nom de l’article)” et nous mettrons votre commentaire en ligne. En raison du flot de spams, nous avons arrêté l’application directe des commentaires.

Journée internationale des femmes 2024 : ‘Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme’

. EGALITE HOMMES/FEMMES .

Un article de ONU Femmes

Dans un monde confronté à de multiples crises qui exercent une pression énorme sur les communautés, la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes n’a jamais été aussi cruciale. Garantir les droits des femmes et des filles dans tous les aspects de la vie est le seul moyen de bâtir des économies justes et prospères et de préserver une planète saine pour les générations de demain.

L’un des principaux obstacles à la réalisation de l’égalité des sexes d’ici 2030  est le manque alarmant de financement, avec un déficit annuel vertigineux de 360 milliards de dollars US pour les dépenses consacrées aux mesures en faveur de l’égalité des sexes.

L’heure du changement a sonné ! Rejoignez-nous le 8 mars 2024 pour la Journée internationale des femmes et mobilisez-vous autour du thème « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ».

Prenez position et participez au débat avec le hashtag #InvestirDanslesFemmes. Voici cinq axes clés qui nécessitent une action commune pour éviter que les femmes ne soient laissées pour compte :

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole .)

Questions for this article:

Prospects for progress in women’s equality, what are the short and long term prospects?

(. . . suite)

Investir en faveur des femmes : une question de droits humains

Le temps presse. La réalisation de l’égalité des sexes reste le principal défi en matière de droits humains. Investir en faveur des femmes est un impératif pour les droits humains et la clé de voûte d’une société inclusive. Les progrès en faveur des femmes profitent à tous.

Mettre fin à la pauvreté

La pandémie de COVID, les conflits géopolitiques, les catastrophes climatiques et les bouleversements économiques ont plongé 75 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté depuis 2020. Plus de 342 millions de femmes et de filles pourraient ainsi vivre sous le seuil de pauvreté d’ici à 2030, d’où l’importance d’une action immédiate. 

Mettre en œuvre un financement tenant compte du genre

Du fait des conflits et de la hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires, des estimations récentes indiquent que 75 % des pays réduiront leurs dépenses publiques d’ici 2025. L’austérité a des répercussions négatives sur la situation des femmes et affaiblit les dépenses publiques consacrées aux services publics essentiels et à la protection sociale.

Passer à une économie verte et une société de soins 

Le système économique actuel exacerbe la pauvreté, les inégalités et la dégradation de l’environnement, autant de phénomènes qui affectent de façon disproportionnée les femmes et les groupes marginalisés. Les défenseurs de modèles économiques alternatifs proposent de passer à une économie verte et une société de soins, qui fait davantage entendre la voix des femmes.

Soutenir les agents de changement féministes

Les organisations féministes prennent la tête de la lutte contre les inégalités et la pauvreté des femmes. Malheureusement, elles tournent à vide, puisqu’elles ne perçoivent que 0,13 pour cent du total de l’aide publique au développement

En cette journée internationale des femmes, unissons-nous pour transformer ces défis en opportunités et façonner un avenir meilleur pour tous !

 

La Cour internationale de justice va examiner 57 ans d’occupation israélienne

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Human Rights Watch

Un grand nombre de pays et d’organisations internationales participeront aux audiences de la Cour internationale de Justice  (CIJ) sur l’occupation israélienne qui débuteront  le 19 février 2024, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui (16 fevrier). Cinquante-deux pays et trois organisations internationales participeront à la procédure orale, soit plus que dans toute autre affaire portée devant la CIJ – la plus haute juridiction du monde – depuis sa création en 1946.


La large participation aux audiences et les nombreuses communications écrites reflètent une dynamique mondiale croissante pour remédier à l’échec, depuis plusieurs décennies, à garantir le respect du droit international dans le Territoire palestinien occupé.
« La Cour internationale de Justice est appelée pour la première fois à examiner largement les conséquences juridiques de près de six décennies d’occupation et de mauvais traitements infligés par Israël au peuple palestinien », a déclaré Clive Baldwin, conseiller juridique senior à Human Rights Watch. « Les gouvernements qui présenteront leurs arguments devant la Cour devraient profiter de ces audiences historiques pour mettre en lumière les graves abus que les autorités israéliennes commettent contre les Palestiniens, y compris les crimes contre l’humanité que sont l’apartheid et la persécution. »

La procédure orale fait suite à une requête pour un avis consultatif  transmise par l’Assemblée générale des Nations Unies à la Cour en décembre 2022, au sujet des « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé ». La Cour aura l’occasion d’aborder la question de l’occupation qui perdure, d’examiner les pratiques et politiques d’Israël violant l’interdiction internationale de la discrimination raciale et constituant les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution, et d’évaluer les responsabilités juridiques des autres pays et de l’ONU pour répondre aux violations du droit international découlant de l’occupation.

Bien que les avis consultatifs de la CIJ ne soient pas contraignants, ils sont souvent dotés d’une importante autorité morale et juridique, et peuvent, à terme, faire partie du droit international coutumier, qui est juridiquement contraignant pour les États.

Cette procédure, qui durera six jours, est distincte de l’affaire portée par l’Afrique du Sud  devant la CIJ, alléguant qu’Israël viole la Convention sur le génocide  dans le contexte des hostilités entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens qui ont éclaté après les attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023.

En décembre 2003, l’Assemblée générale de l’ONU avait demandé  pour la première fois à la CIJ un avis consultatif concernant le Territoire palestinien occupé, au sujet de l’édification par Israël d’un mur dans ce territoire. En juillet 2004, la CIJ avait publié un avis consultatif  qui concluait que le tracé de ce mur de séparation violait le droit international, et appelait à son démantèlement.

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article.)

Question(s) related to this article:
 
How can war crimes be documented, stopped, punished and prevented?

Presenting the Palestinian side of the Middle East, Is it important for a culture of peace?

La demande adressée au tribunal en décembre 2022  a une portée plus large. L’Assemblée générale a demandé à la Cour de donner son avis sur les « conséquences juridiques de la violation persistante par Israël du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, de son occupation, de sa colonisation et de son annexion prolongées » du Territoire palestinien occupé, ainsi que de l’adoption par Israël de « lois et de mesures discriminatoires connexes ». L’Assemblée générale a également demandé à la CIJ d’émettre un avis sur les « conséquences juridiques qui en découlent pour tous les États et l’Organisation des Nations Unies ».

Cette nouvelle demande donne à la Cour l’occasion de réévaluer la situation du Territoire palestinien occupé, deux décennies après son dernier avis consultatif à ce sujet, et de fournir des orientations juridiques dans le cadre du droit international humanitaire et du droit relatif aux droits humains. La Cour pourrait notamment évaluer les actions d’Israël au regard du droit international des droits humains, qui interdit la discrimination raciale, et au regard du droit pénal international, qui interdit les crimes contre l’humanité que sont l’apartheid et la persécution.

La CIJ tranche les différends entre États et émet des avis consultatifs sur le droit international. Cependant, la Cour n’a pas compétence sur la conduite de groupes armés non étatiques comme le Hamas. En revanche, la Cour pénale internationale (CPI) traite des crimes internationaux graves présumés commis par des individus, notamment par des membres de groupes armés. Le Procureur de la CPI a confirmé  que depuis mars 2021, son bureau mène une enquête  sur les atrocités présumées commises à Gaza et en Cisjordanie depuis 2014, et que la CPI est compétente a l’égard des crimes internationaux commis par toutes les parties aux hostilités actuelles entre Israël et les groupes armés palestiniens.

Human Rights Watch a précédemment conclu que les autorités israéliennes commettent les crimes contre l’humanité d’apartheid et de persécution  contre les Palestiniens. Étant donné que les responsabilités d’une puissance occupante à l’égard des droits de la population occupée augmentent avec le temps, Human Rights Watch a également appelé Israël à accorder aux Palestiniens vivant dans les territoires occupés des droits  au moins égaux à ceux qu’Israël accorde à ses propres citoyens, en plus des protections du droit international humanitaire.

La CIJ est composée  de 15 juges élus par l’Assemblée générale des Nations Unies et par le Conseil de sécurité, pour un mandat de neuf ans. En juillet 2023, avant l’escalade des hostilités en octobre, 57 « exposés écrits »  avaient déjà été déposés par divers États et organisations internationales dans le cadre de la procédure. En octobre et novembre 2023, 15 autres États et organisations internationales ont déposé des observations écrites supplémentaires. Parmi les États et entités qui participeront à la procédure orale figurent la Palestine, l’Afrique du Sud, la Belgique, le Brésil, la Chine, les États-Unis, la France, l’Indonésie, la Namibie, le Pakistan, le Royaume-Uni, la Russie, la Suisse et l’Union africaine. Israël a soumis une déclaration écrite, mais a choisi de ne pas participer aux audiences.

La CIJ émettra son avis juridique ultérieurement, à une date qui n’a pas encore été déterminée. Compte tenu des précédentes pratiques de la Cour, il peut être supposé qu’elle émettra son avis avant la fin de l’année 2024.

L’ONU invitée à Soumettre son Appel à un « Cessez le Feu Immédiat à Gaza » pour la Signature du Soutien des Peuples du Monde

DROITS DE L’HOMME .

Une lettre de Mouvement de la Paix

Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,

En tant qu’ONG membre de la commission ECOSOC des Nations Unies, nous avons participé début novembre, à Genève à l’ONU, à la réunion organisée par le Secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques ; Monsieur Ryder. Nous avons apporté notre soutien à l’action des Nations Unies pour la résolution politique des conflits actuels et dans le cadre de la préparation du plan Avenir 2024 des Nations Unies.

Nous avons, lors de cette réunion, suggéré que l’ONU, au nom des Nations Unies et au nom de « Nous les peuples », prenne une initiative permettant aux peuples du monde entier, révulsés tant par les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 que par le carnage commis actuellement par le gouvernement israélien à Gaza dont sont victimes les populations civiles, d’exiger du gouvernement israélien qu’il cesse immédiatement les bombardements sur les populations civiles.


Si nous avons condamné les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 ce n’est pas pour accepter que le gouvernement d’Israël commette actuellement, avec les moyens d’un Etat, un carnage qui frappe des populations civiles.

(Cliquez ici pour une version espagnole de cet article, ou ici pour une version anglaise.)

Question(s) related to this article:
 
How can war crimes be documented, stopped, punished and prevented?

Nous avons apporté notre soutien aux familles de toutes les victimes qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes et c’est au nom de notre Humanité commune que nous nous permettons de formuler une proposition auprès de l’ONU et de son Secrétaire général.

Face à une situation aussi inédite que monstrueuse et dangereuse, il faut prendre des décisions permettant à l’opinion publique, à « Nous les peuples », d’apporter notre soutien à l’exigence formulée par l’ONU d’un arrêt immédiat des bombardements sur Gaza et d’une aide humanitaire d’urgence.

Nous proposons que l’ONU soumette, avec les moyens et les formes adaptées, à signature de soutien par les peuples au plan mondial, son appel « à un cessez le feu immédiat à Gaza » : que cessent les bombardements dont sont victimes des milliers de femmes et d’enfants, que soit mise en œuvre immédiatement une aide humanitaire permanente pour répondre aux souffrances intolérables subies par les populations et faire face à une crise alimentaire et humanitaire catastrophique.

Cet appel à soutien pourrait être lancé par les moyens et avec les mots appropriés, dans toutes les langues possibles. A quelques jours de la Journée internationale des droits de l’homme ce serait une manière de « proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme dans la dignité et la valeur de la personne humaine » comme le proclame le préambule de la Charte des Nations Unies.

Par la même occasion, nous exprimons notre soutien à l’action des Nations Unies pour la construction d’un monde de Paix.

Recevez, Monsieur le Secrétaire général, l’expression de nos salutations respectueuses.

Pour Le Mouvement de la Paix

Roland NIVET, Porte-parole national du Mouvement de la Paix

Paris, le vendredi 8 décembre 2023

Nations Unies : l’Occident vote contre la démocratie, les droits de l’Homme et la diversité culturelle ; promeut les mercenaires, sanctions

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de Geopolitical Economy

Les gouvernements occidentaux affirment fréquemment que leurs politiques étrangères et intérieures sont motivées par les « droits de l’Homme » et la « démocratie ». Ils font même souvent la leçon à leurs adversaires qui prétendent ne pas avoir respecté ces préoccupations.

Mais sur la scène internationale, les capitales occidentales ont montré que leurs engagements n’étaient que rhétoriques, en votant systématiquement contre ces nobles causes et en refusant de soutenir des mesures qui les protégeraient concrètement, en violation flagrante de la volonté de la grande majorité de la communauté internationale.

Ces doubles standards ont été mis en évidence le 7 novembre lors de la réunion de la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, consacré aux questions sociales, humanitaires et culturelles.

Au cours de cette session de trois heures, l’Occident s’est opposé aux projets de résolution appelant à promouvoir la démocratie, les droits de l’Homme et la diversité culturelle, tout en soutenant simultanément le recours à des mercenaires et l’application de mesures coercitives unilatérales, communément appelées sanctions.

L’Occident élargi a voté contre le reste du monde sur ces questions. Ses positions étaient pratiquement uniformes en tant que bloc, dirigé par les États-Unis, comprenant l’Europe, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et le Japon.

En fait, le président de la Troisième Commission de l’Assemblée générale est le représentant de l’Autriche auprès des Nations Unies, Alexander Marschik, et même lui n’a pu s’empêcher de rire pendant la séance des protestations constantes du représentant américain, qui a dominé le débat, s’exprimant contre presque toutes les résolutions expliquent pourquoi le monde devrait se joindre à Washington pour voter contre. (Marschik n’a pas pu contenir son rire malgré le fait que son propre pays, l’Autriche, a voté avec les États-Unis sur chaque résolution.)

Geo Political Economy Report a créé des cartes qui illustrent la division politique claire entre l’Occident et le reste.

(Note de l’éditeur : on nous demande parfois ce que l’on entend par « Empire américain ». En réponse, ces cartes sont une bonne définition.)

Les sanctions

Lors de la session du 7 novembre, les pays ont débattu d’un projet condamnant les mesures coercitives unilatérales, ou sanctions, pour violation des droits humains des civils dans les pays ciblés.

La résolution a été adoptée avec 128 voix pour, 54 contre et aucune abstention.


Promouvoir « un ordre international démocratique et équitable »

La Troisième Commission de l’Assemblée générale a également examiné une mesure appelant à « la promotion d’un ordre international démocratique et équitable ».

La résolution a été adoptée avec 123 voix pour et 54 contre, plus 7 abstentions (d’Arménie, du Chili, du Costa Rica, du Libéria, du Mexique, du Pérou et de l’Uruguay).


(Cliquez ici pour la version anglaise de cet article..)

Question(s) related to this article:

What is the United Nations doing for a culture of peace?

Respecter « les droits de l’homme et la diversité culturelle »

Une autre résolution cherchait à promouvoir « les droits de l’Homme et la diversité culturelle ».

La mesure a été adoptée avec 130 voix pour, 54 contre et aucune abstention.


Promouvoir une « répartition géographique équitable » au sein des organes conventionnels des droits de l’homme

La Troisième Commission a délibéré sur un projet qui appelait à « la promotion d’une répartition géographique équitable parmi les membres des organes conventionnels des droits de l’homme ».
La résolution a été adoptée avec 128 voix pour, 52 contre et aucune abstention.


Mercenaires

Une autre mesure condamnait « l’utilisation de mercenaires comme moyen de violer les droits de l’Homme et d’empêcher l’exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

La résolution a été adoptée avec 126 voix pour et 52 contre, plus 6 abstentions (de Kiribati, du Libéria, des Palaos, du Mexique, des Tonga et de la Suisse).


Les Nations Unies ont publié une vidéo complète de la session de la Troisième Commission le 7 novembre, lors de la 48e réunion plénière de la 78e session de l’Assemblée générale.

(Merci au Transcend Media Service d’avoir attiré notre attention sur cet article.)

UNESCO: Comment les jeunes peuvent-ils devenir acteurs de paix ?

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de l’Unesco

Pour célébrer le 70e anniversaire du Réseau des écoles associées de l’UNESCO), plus de 10.000 élèves de 67 pays se sont réunis pour une série inédite de campus numériques en trois langues.

La paix, le dialogue interculturel , le développement durable et l’éducation de qualité : tels sont les fondements du réSEAU, qui célèbre son 

Alors que de nombreuses régions du monde sont confrontées à la guerre et aux conflits armés, les actions visant à construire une paix durable restent plus que jamais cruciales. À cette fin, le Campus UNESCO a organisé une série de Campus, dans trois langues différentes, afin de créer un dialogue entre les étudiants d’Asie, d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. Une occasion unique de célébrer l’ouverture de la 42ème Conférence Générale de l’UNESCO. Les dialogues entre les experts, les élèves et les enseignants ont abouti à une liste d’actions et d’activités qui non seulement promeuvent la paix, mais aussi la façon dont chacun d’entre nous peut être un citoyen du monde actif à plusieurs niveaux.

Au niveau international, la coopération entre les organisations internationales et la societé civile est essentielle. Firmin Edouard Matoko, Conseiller Spécial Afrique auprès de  de la Direction Générale de l’UNESCO, a insisté sur la nécessité de cultiver une culture de la paix. La paix est composée de valeurs, d’attitudes et de comportements, que l’on peut apprendre dès le plus jeune âge.
 

(Cliquez ici pour une version anglaise

Question related to this article:
 
Will UNESCO once again play a role in the culture of peace?

La paix n’est pas seulement l’absence de la guerre. Toutes les situations de conflit, d’insécurité sociale ou économique, ainsi que l‘instabilité environnementale, contribuent à l’absence de paix. Chaque génération a une mission à accomplir : celle de garantir la paix pour les générations à suivre.

– Firmin Edouard Matoko, Conseiller Spécial Afrique, Direction Générale, UNESCO

Dans les pays en conflit ou sortant d’un conflit, la médiation est essentielle à l’instauration d’une paix durable. Eric Blanchot, Directeur de Promediation a partagé avec les jeunes et les enseignants son travail et ses missions de médiation, de prévention des conflits et de stabilisation au Sahel, au Moyen Orient, et dans le Golfe de Guinée.

Le conflit, expliqué par Eric Blanchot, est le résultat de l’absence de communication et de dialogue entre les parties en opposition. La médiation, avec la volonté des deux acteurs, permet de reconstruire la confiance et reste donc un outil clé pour établir la paix. Elle permet de déconstruire les propos menant au conflit et de parvenir à une solution.

En abordant la construction de la paix selon un point d’action locale, la participation des femmes et la mobilisations des jeunes nécessitent d’être renforcées. En commençant par cela, Daniel da Hien, coordinateur de l’ONG Afrique Jeunesse au Burkina Faso s’est adressé aux participants, qui se sont vivement engagés avec leurs multitudes de questions. L’élément sur lequel il a considérablement insisté est la participation des jeunes à la gestion des affaires publiques. Cela permet aux jeunes de s’impliquer dans leur environnement et de devenir des citoyens internationaux. Bien évidemment, pour atteindre un tel objectif il faut commencer par l’éducation, afin d’intégrer la culture de la paix dans l’esprit des plus jeunes.
 
Le Campus s’est conclu sur une pensée positive : la possibilité d’une paix globale n’est pas juste désirable mais aussi réalisable. Chacun, à son niveau, peut agir pour la paix.
 
Cet évènement été possible grâce au soutien de TECH4ALL et de la France.

RSF lance la campagne mondiale “Dommages collatéraux” pointant le danger que représentent les poursuites contre Julian Assange pour les médias et le droit du public à l’information

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de Reporters sans Frontieres

Reporters sans frontières (RSF) lance une nouvelle campagne de communication mondiale dans le cadre de son combat sans relâche pour la libération du fondateur de WikiLeaks Julian Assange. À partir du 18 octobre, des médias du monde entier diffuseront, sur papier et en ligne, le visuel de campagne de RSF mettant en lumière le danger que représentent pour tous les médias et pour le droit du public à l’information les poursuites engagées par le gouvernement américain contre Julian Assange.


Développée en partenariat avec l’agence de publicité française BETC, la nouvelle campagne de communication de RSF présente une image de Julian Assange dont les traits du visage sont constitués des logos de dizaines d’organisations de médias du monde entier. Ces médias font partie de ceux qui ont initialement publié des articles basés sur les fuites de documents classifiés publiés par WikiLeaks en 2010.

“Alors que le sort de Julian Assange est en suspens, il est plus important que jamais que les organisations de médias et les journalistes du monde entier expriment leur soutien aux principes en jeu. Si le gouvernement américain réussit à extrader Julian Assange et à le poursuivre en vertu de la loi sur l’espionnage, tous ceux qui publient des articles basés sur des fuites d’informations classifiées pourraient être poursuivis et, en définitive, c’est notre droit à être informé qui sera affecté. Il est temps de faire preuve d’une solidarité internationale en soutien au journalisme et à la liberté de la presse, avant qu’il ne soit trop tard.

Rebecca Vincent
Directrice des campagnes de RSF

(Cliquez ici pour une version anglaise ou ici pour une version espagnole)

Question related to this article:
 
Julian Assange, Is he a hero for the culture of peace?

Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

Le slogan de la campagne “Dommage collatéral” fait référence au danger que les poursuites engagées par le gouvernement américain contre Julian Assange représentent pour les médias du monde entier, ainsi que pour le droit du public à l’information. Il rappelle également la vidéo “Collateral Murder” qui faisait partie des documents publiés par WikiLeaks en 2010, révélant une attaque air-sol par un hélicoptère Apache de l’armée américaine dans la banlieue de Bagdad, qui a tué au moins une douzaine de civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters.
La campagne est soutenue par Le Monde (France) et The Guardian (Royaume-Uni), qui faisaient partie des premiers partenaires médias à avoir travaillé avec WikiLeaks en 2010 sur les documents du “Cablegate”, soit plus de 250 000 câbles diplomatiques ayant fait l’objet d’une fuite. La campagne a également été soutenue par de nombreux autres médias à travers le monde.

RSF lance cette campagne à moins d’une semaine de la visite d’État du Premier ministre australien Anthony Albanese à Washington DC, du 23 au 26 octobre, où il sera accueilli par le président américain Joe Biden. RSF a appelé les deux dirigeants à trouver une solution diplomatique à l’affaire Assange à cette occasion. RSF lancera également un “tweetstorm” (une “tempête de tweets”) mondial visant le président Biden et le Premier ministre Albanese le week-end précédant la visite d’État, du 20 au 22 octobre.

Le lancement de la campagne intervient également à l’approche de la dernière étape de la procédure judiciaire au Royaume-Uni, où une audience devrait avoir lieu d’un moment à l’autre – une date désignée comme le “jour X”. Cette audience marquera la dernière étape de la procédure nationale, ne laissant que la possibilité d’une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme si le tribunal britannique rejette l’appel de Julian Assange contre l’ordre d’extradition.

Les États-Unis et le Royaume-Uni sont respectivement classés 45e et 26e sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2023 de RSF.
 

Les médias qui souhaitent soutenir cette campagne de communication en diffusant le contenu sur papier ou en ligne peuvent contacter Emilie Poirrier, directrice de la communication et de l’engagement de RSF, à l’adresse epoirrier@rsf.org.

Pour les interviews sur le cas de Julian Assange, veuillez contacter Rebecca Vincent, directrice des campagnes de RSF, à l’adresse rvincent@rsf.org. 

L’association de sauvetage en mer SOS MEDITERRANEE remporte le Right Livelihood Award 2023

TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article de SOS Mediterranée

Alors que la crise humanitaire s’intensifie en Méditerranée, l’organisation humanitaire et maritime SOS MEDITERRANEE est lauréate du Right Livelihood Award 2023, considéré comme le “prix Nobel alternatif de la paix”.

En 2023, la Méditerranée a connu le nombre le plus élevé de décès depuis 2017. Un constat dramatique pour une crise humanitaire qui perdure. Une crise reconnue et mise en lumière par la remise du Right Livelihood Award à l’association SOS MEDITERRANEE, pour avoir porté assistance à plus de plus de 38’500 personnes, en Méditerranée centrale.  

« Il y a déjà plus de 2000 décès enregistrés en 2023, uniquement dans la région de la Méditerranée centrale. » déclare Caroline Abu Sa’da, Directrice générale de SOS MEDITERRANEE Suisse. « Pour nous, il est donc extrêmement important que le Right Livelihood Award mette en lumière la situation de ces milliers de personnes qui tentent de traverser la Méditerranée, au péril de leur vie. »

L’organisation humanitaire et maritime est honorée de figurer parmi les lauréats du Right Livelihood Award 2023. Depuis plus de 40 ans, ce prix récompense et soutient des individus et des organisations qui œuvrent, sans relâche, pour résoudre les plus grands défis mondiaux. SOS MEDITERRANEE rejoint ainsi la liste prestigieuse où figurent notamment la défenseuse ukrainienne des droits de l’homme, Oleksandra Matviichuk et le médecin congolais Dr. Denis Mukwege.

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Question related to this article:

 

The refugee crisis, Who is responsible?

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Le Right Livelihood Award apporte une précieuse visibilité sur la situation dramatique en mer, ainsi que sur les nouvelles contraintes pesant sur l’association, telles que l’augmentation considérable du prix du fuel ou l’attribution de ports de débarquement très lointains, après les sauvetages.  

SOS MEDITERRANEE tient à remercier chaleureusement tous ses bénévoles, donateurs, partenaires et soutiens qui rendent sa mission possible. “Cette récompense est le fruit d’un travail collectif et de l’engagement de nombreuses personnes dévouées au sauvetage en mer.” conclut Caroline Abu Sa’Da.

À propos de SOS MEDITERRANEE :

SOS MEDITERRANEE est une organisation maritime et humanitaire de sauvetage de personnes en détresse en mer. Elle a été fondée par des citoyens européens en 2015 et a lancé des opérations de sauvetage en Méditerranée centrale en février 2016. Depuis, l’organisation a porté assistance à plus de 38 000 personnes en mer. Plus de 9000 personnes ont été secourues par l’Ocean Viking depuis qu’il a commencé à opérer en août 2019. L’organisation à but non lucratif, basée en Suisse, en France, en Allemagne et en Italie, est principalement financée par des dons.

A propos du Right Livelihood Award :

Depuis plus de 40 ans, Right Livelihood honore et soutient les personnes courageuses qui œuvrent à résoudre certains défis mondiaux. Chaque année, Right Livelihood met en lumière les acteurs du changement en leur décernant un prix. À ce jour, 194 lauréats de 76 pays ont reçu cette distinction. En reconnaissant les actions de ces visionnaires et en établissant des connexions significatives dans le monde entier, Right Livelihood encourage les changements sociétaux urgents et à long terme.  
Le prix a été créé en 1980, après que le comité Nobel ait refusé une proposition visant à créer deux nouveaux prix pour récompenser celles et ceux qui œuvrent en faveur de la justice sociale et de la protection de l’environnement.

(Merci à Kiki Adams, le reporter de CPNN pour cet article.)

Les syndicalistes autochtones réclament plus d’inclusion et de solidarité : « Nous ne sommes pas là juste pour entonner des chants et réciter des prières »

DROITS DE L’HOMME .

Un article de Equal Times (publié sous Creative Commons Attribution-NonCommercial 4.0 International licence)

À travers le monde, plus de 476 millions de personnes (soit 6,2 % de l’humanité) appartiennent à des peuples autochtones, coexistant presque toujours avec les sociétés qui ont colonisé leurs terres ancestrales il y a des centaines d’années. Au XXIe siècle, au terme d’un long parcours au cours duquel leur identité, leur langue ou une partie de leur culture n’ont pas toujours survécu à l’oppression coloniale, les peuples autochtones ont connu des avancées significatives dans différentes régions du monde. Toutefois, les défis qu’ils doivent relever, tels que la discrimination et le manque d’opportunités, ne leur permettent pas de s’intégrer équitablement au marché du travail. Quatre travailleurs autochtones sur cinq gagnent leur vie dans des emplois informels, tandis que les autres travaillent dans des secteurs extrêmement précaires, souvent exposés à toutes sortes d’abus et ne bénéficiant d’aucune protection sociale.

À l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, instaurée par les Nations unies en 1982, et de l’appel lancé par la CSI  aux gouvernements du monde entier à signer la Convention relative aux peuples indigènes et tribaux  (C169) de l’Organisation internationale du travail (OIT) (qui, bien que lancée en 1989, n’a été ratifiée que par 24 pays), Equal Times s’est entretenu avec trois dirigeants syndicaux d’origine autochtone, issus de trois continents afin de dresser un tableau plus précis de la situation.


 Des dirigeants syndicaux maori, sami et mapuche s’entretiennent avec Equal Times. De gauche à droite : Laures Park (Nouvelle-Zélande), David Acuña (Chili) et Sissel Skoghaug (Norvège). (Equal Times/Composition by Fátima Donaire)

David Acuña Millahueique, président de la Central Unitaria de Trabajadores de Chile (CUT Chile), la principale organisation syndicale de son pays, nous parle depuis les Amériques. M. Acuña, qui devenait il y a un an le premier dirigeant d’origine mapuche à prendre la direction de cette organisation multisyndicale, participe actuellement au processus historique de création d’une nouvelle constitution pour le Chili. Dans ce cadre, la CUT s’efforce de cimenter la liberté d’association et le travail décent en tant que droits fondamentaux garantis dans un pays dont la constitution actuelle, en vigueur depuis la dictature militaire (1973-1990), ne contient pas encore de dispositions relatives aux droits du travail.

En Europe, c’est Sissel Skoghaug, vice-présidente de la Confédération syndicale norvégienne (LO) depuis dix ans et représentante du peuple sami  (également connu sous le nom de Lapons), l’ancien groupe ethnique nomade de l’Arctique, seul peuple autochtone encore présent sur le continent, qui s’entretient avec Equal Times.

En Océanie, nous avons parlé avec Laures Park, qui occupe la fonction de Matua Takawaenga (« médiateur en chef » en maori) du syndicat néo-zélandais des enseignants (NZEI Te Riu Roa), où elle intervient non seulement en tant qu’agent de liaison principal pour tout ce qui concerne les peuples indigènes de l’île, mais aussi, dans la pratique, en tant que dirigeante adjointe du syndicat en l’absence de la secrétaire nationale, ce qui constitue également tout un accomplissement symbolique pour les Maoris.

Dans votre pays, quelle est la situation actuelle des peuples autochtones en termes d’intégration ou de discrimination sur le plan social et professionnel ?

Laures Park (L.P.) : En Nouvelle-Zélande, la discrimination est toujours présente. Les problèmes sont nombreux, mais on observe aussi une forte intégration. Tout dépend des conditions socio-économiques et géographiques. Les Maoris, qui représentent environ 12 % de la population nationale, ont tendance à occuper les emplois peu rémunérés à forte intensité de main-d’œuvre. Ils occupent généralement des postes de préposés au nettoyage, d’éboueurs et de jardiniers paysagistes… ces types d’emplois. Certes, il y a aussi beaucoup de Maoris qui s’installent en ville et trouvent un emploi dans la fonction publique, mais il faut déménager pour trouver ce genre de postes. Du point de vue de la pauvreté, le taux est probablement très élevé pour les autochtones en Nouvelle-Zélande, en raison du manque d’accès à l’éducation dans leur région d’origine ainsi que du manque d’emploi.

Sissel Skoghaug (S.S.) : Le peuple sami a subi tellement d’injustices. Les autorités ont pratiquement réussi à dépouiller tout un peuple de son identité et de sa langue. Comme l’a récemment conclu la Commission Vérité et Réconciliation, ceci est également vrai pour le peuple Kvène et les Skogfinns (« Finlandais de la forêt »). [Cependant], en Norvège et dans certaines parties de la Suède, la culture samie a connu une très forte renaissance au cours des quatre dernières décennies. Les jeunes et un certain nombre de personnes de ma génération se réapproprient l’héritage perdu depuis deux ou trois générations.

David Acuña Millahueique (D.A.M.) : La situation professionnelle des personnes d’origine autochtone découle de l’intégration forcée de la société autochtone dans la société dominante des colonisateurs. Avant d’en arriver à la situation actuelle, il y a même eu des étapes d’esclavage, qui ont consisté à travailler d’abord dans des activités à revenus très faibles, en tant que travailleurs journaliers, apprentis charpentiers, maçons, boulangers, etc. Nombre de ceux qui ont migré de la campagne vers la ville exerçaient ces types de métiers, tandis que la majorité des femmes autochtones étaient employées de maison et chargées de soins. À l’heure actuelle, un pourcentage significatif des nouvelles générations a accédé à l’éducation formelle, de sorte que nous passons de travailleurs qui, par le passé, ne savaient ni lire ni écrire à ceux qui sont désormais alphabétisés, permettant ainsi des degrés de mobilité sociale minimes dans certains cas.

Qu’en est-il de la reconnaissance et du respect des cultures, des langues et des droits des peuples autochtones, et de leur intégration dans le monde du travail ?

S.S. : En Norvège, aujourd’hui, nous disposons d’un Parlement sami (Samediggi), créé en 1989. Il s’agit de l’organe représentatif du peuple sami dans le pays, qui encourage les initiatives politiques et est compétent pour un certain nombre de questions. Parallèlement, la principale langue samie est également une langue officielle en Norvège. De nombreux progrès ont été accomplis depuis que l’assimilation et la discrimination étaient encore officiellement à l’ordre du jour.

L.P. : En Nouvelle-Zélande, la situation oscille d’un extrême à l’autre. Tout un pan de la population ignore tout de la question ou n’en a cure, parce que les Maoris n’ont aucune incidence sur leur vie. Mais il y a aussi une autre partie de la population qui apprend la langue et participe aux coutumes, et qui est très impliquée dans tout ce qui se passe dans le système éducatif [où il existe un certain nombre d’écoles sélectionnées où la langue maorie est enseignée à tout le monde dès la petite enfance].

Une génération entière de Maoris parle uniquement le maori, et leur famille ne parle que le maori lorsqu’ils sortent et vivent leur vie, ce qui peut causer quelques tensions avec d’autres personnes, principalement des « blancs ». Mais à l’inverse, lorsque nous sommes au centre-ville, d’autres sont ravis d’entendre parler le maori dans la communauté. La situation varie donc. Il y a des gens qui voient cela comme : « Oh, mon Dieu, vous essayez de dissimuler quelque chose », et d’autres qui pensent que c’est tout simplement charmant de l’entendre. Nous avons une chaîne de télévision maorie et le nombre de non-Maoris qui la regarde est tout simplement incroyable. Donc, comme je l’ai dit, [la situation] varie.

D.A.M. : Au Chili, le processus d’intégration des autochtones a été fortement marqué par la discrimination sociale, mais aussi, souvent, par la discrimination au travail et la discrimination raciste, qui ont entraîné des pertes culturelles irréparables, comme la pratique de notre propre langue maternelle, en particulier pour la troisième génération [de Mapuches qui se sont installés dans les villes au milieu du XXe siècle]. Nous sommes devenus des migrants dans notre propre pays, parce que nous avons dû aller dans les villes plus développées, et avec ces processus de migration et d’intégration, nous avons tout perdu, depuis notre langue jusqu’à nos propres coutumes.

Les premières générations de migrants autochtones ont dû se conformer à un nouveau mode de vie et, bien entendu, se comporter « à la chilienne ». En fin de compte, on a fini par être « à moitié “chiliennisés” », en essayant souvent de cacher ou de déguiser ses origines mapuches, et cela s’est enraciné, au point d’éviter même d’utiliser notre propre langue et nos propres coutumes, tout cela pour tenter d’adopter les caractéristiques d’une société qui n’était pas la nôtre, afin de s’y adapter. Ce n’est qu’à partir de la quatrième génération, à laquelle j’appartiens, qu’un processus graduel d’auto-identification avec nos origines a commencé à se mettre en place. De fait, au cours des cinq ou six dernières années, le drapeau mapuche lui-même a fait l’objet d’une revendication, qui s’est manifestée en 2019 lors de l’explosion sociale, au cours de laquelle l’un des symboles les plus populaires et les plus visibles des manifestations a été ce drapeau mapuche. Il a presque causé un boom commercial, car le drapeau mapuche se vendait soudainement comme des petits pains. Cela montrait qu’une identité que nous avions perdue jusque-là était enfin remise à l’honneur.

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Question(s) related to this article:
The right to form and join trade unions, Is it being respected?

Indigenous peoples, Are they the true guardians of nature?

Votre pays a-t-il ratifié la Convention de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux (C169) de 1989 ? Comment a-t-elle affecté la vie des peuples autochtones actuels dans votre pays ? Quelle importance revêt la convention C169 pour votre peuple ?

S.S. : En 1990, la Norvège a été le premier pays à ratifier la convention 169 de l’OIT. Je suis fière du rôle joué par la confédération syndicale norvégienne dans la mise en œuvre de la Convention 169 de l’OIT, adoptée d’abord dans notre propre pays. Outre la Constitution et la loi sur les Samis, la Convention 169 de l’OIT est l’un des piliers de la politique norvégienne à l’égard des Samis. La Convention 169 de l’OIT est un monument à l’esprit collectif de coopération qui caractérisait la Norvège au début des années 1990. Cet esprit collectif a également permis à la population majoritaire de traverser une période difficile de chômage et de troubles financiers et politiques.

L.P. : En Nouvelle-Zélande, le gouvernement ne l’a pas ratifié. Sa justification est que nos nouvelles lois doivent se conformer à un grand nombre d’autres lois antérieures avant de pouvoir la ratifier. Pour nous, cela ne change rien. Si nous voulons faire valoir un point de vue, nous continuerons d’utiliser la C169, qui a toujours du poids. D’une certaine manière, [le fait que la Nouvelle-Zélande n’ait pas ratifié la convention C169] renforce probablement notre argument.

D.A.M. : Pour sa part, le Chili l’a ratifiée en 2008. L’État chilien a ainsi adopté une politique publique de reconnaissance des peuples autochtones et s’est engagé à mettre en place des politiques de reconnaissance et de respect à l’égard de cette composante de la société. Lorsque des politiques nationales susceptibles d’affecter les conditions sociales, culturelles, politiques et environnementales dans lesquelles évoluent les communautés autochtones sont élaborées, une consultation est toujours organisée. À ce jour, nous en sommes restés là, mais il s’agit d’une avancée importante, car cet outil permet aux communautés autochtones de s’exprimer sur les questions qui auront un impact direct sur elles, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Pourquoi avez-vous adhéré à un syndicat, quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre environnement de travail et dans les syndicats eux-mêmes, simplement en raison de votre appartenance à une communauté autochtone ?

L.P. : J’y ai adhéré lorsque j’étais enseignante. Il y a de nombreuses années, nous avons discuté de la manière d’encourager les Maoris à s’intéresser aux syndicats. C’est à ce moment-là que le mouvement est devenu beaucoup plus pertinent pour moi. Et depuis lors, c’est ce qui m’a poussé à faire en sorte que les syndicats travaillent pour les Maoris.

Nous avons un dicton, donné par un très ancien tipuna [ancêtre], qui dit qu’« il n’y a qu’un seul chas d’aiguille par lequel tous les fils doivent passer : le blanc, le rouge, le noir. » Pour notre syndicat, ce sentiment est exactement celui auquel nous croyons que les gens devraient adhérer, car ce n’est qu’en s’unissant et en allant dans la même direction que l’on peut faire avancer les choses. Sinon, nous tirons les uns contre les autres.

D.A.M. : Je travaille depuis que j’ai 17 ans ; j’ai dû subvenir aux besoins de ma famille dès mon plus jeune âge et j’ai toujours été étroitement lié au travail. Lorsque j’ai commencé à découvrir le monde syndical, un jour, un syndicat est venu chercher des délégués au supermarché où je travaillais et deux camarades se sont présentés comme délégués. On pouvait en élire trois, et ces personnes-là n’avaient aucune conscience de classe ; on pourrait dire qu’elles n’étaient pas vraiment pro-travailleurs, elles étaient plutôt pro-patronat et elles étaient très proches de l’entreprise. J’ai donc dit : « Non, si nous voulons lutter pour les droits des travailleurs, nous devons conclure des accords avec l’entreprise, mais aussi avoir des désaccords et lutter pour les droits auxquels nous croyons ». Ça a été un moment, une décision, pour dire : « soit je continue à regarder le statu quo en spectateur, soit je provoque un certain changement », et j’ai choisi de provoquer un changement, avec les sacrifices que cela implique aussi.

Vu la position de leader que vous avez atteinte au sein de votre organisation, qu’est-ce que cela symbolise pour vous et pour la suite de la lutte pour les droits des autochtones ?

D.A.M. : C’est une source de fierté pour moi et ma famille. Ma première Fête du 1er mai en tant que président a été une date marquante pour moi. Ce jour-là, j’ai reconnu mon identité et j’ai affirmé : « Je suis un travailleur du commerce, je suis Mapuche et je viens d’une communauté autochtone de Lleulleu, dans la région de Los Ríos ». Plus qu’un dirigeant syndical, je me considère comme un travailleur et je reconnais également aujourd’hui mon héritage historique : ma mère a émigré du sud du Chili vers la capitale et nous avons perdu notre langue, nous avons perdu une partie de notre culture, mais nous n’avons pas perdu le lien avec le territoire. Il est très important pour moi de le reconnaître, car je suis fière de représenter aujourd’hui, à ce poste, un peuple aussi combatif que l’était et l’est encore le peuple mapuche dans sa revendication territoriale – qui est toujours latente à ce jour.

S.S : Avec le temps, j’ai découvert que ma propre famille avait perdu la majeure partie de son identité samie et kvène, y compris la langue, et ce en raison de la politique de « norvégiannisation » menée depuis des décennies. Mais nous nous réapproprions notre héritage, ma fille et mon fils ouvrant la voie avec des études de langues et bien d’autres choses encore. Lors de mes apparitions publiques, je suis très fière de porter le gakti (robe traditionnelle samie), que j’ai récemment fait confectionner. J’ai le sentiment que ce processus est en soi une victoire sur l’injustice qui a été commise.

Comment les syndicats peuvent-ils davantage aider les peuples autochtones à s’intégrer réellement dans le monde du travail ?

D.A.M. : Avec solidarité et respect. Le respect de l’identité, des croyances, mais aussi la solidarité et l’inclusion dans les espaces de travail.

S.S. : Nous étudierons ce que nous, la confédération syndicale norvégienne, pouvons faire pour contribuer à la lutte contre le racisme, comme nous l’avons fait sur le lieu de travail. Jusqu’à présent, dans le monde du travail, LO a été un ardent défenseur de la législation contre la discrimination désormais en vigueur en Norvège. Cette législation permet aujourd’hui aux employés et aux candidats à l’emploi de bénéficier de l’égalité des chances, indépendamment de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur sexe ou de leurs responsabilités en tant que soignant. Tous les employeurs norvégiens sont tenus de promouvoir activement, de manière ciblée et systématique, l’égalité et de prévenir la discrimination sur le lieu de travail, conformément à la loi sur l’égalité et la lutte contre la discrimination. Cette obligation de participation active de l’employeur est un travail préventif que les employeurs sont tenus d’effectuer avant que ne surviennent des incidents liés à la discrimination.

L.P. : Les syndicats pourraient se transformer en interne et employer davantage d’autochtones dans leurs organisations. En outre, ils ne devraient pas avoir peur de promouvoir ces choses auprès de leurs affiliés ; pour l’instant, c’est un peu perçu comme de la poudre aux yeux. Mais nous appartenons tous à ce pays. Nous devrions donc tous faire la même chose, sans nous contenter de laisser les gens être inclusifs ou de leur dire, et je vais être impoli : « Allez là-bas et jouez avec vos billes pendant que nous nous occupons du vrai travail à faire ici ». Les syndicats doivent être plus inclusifs et faire davantage la promotion des peuples autochtones, de sorte que nous ne soyons pas là juste pour entonner des chants et réciter les prières inaugurales.

Comment les peuples autochtones peuvent-ils contribuer, avec leurs sensibilités, leur culture et leurs expériences spécifiques, aux débats mondiaux actuels concernant la transition juste, la justice sociale, les droits humains et du travail et la santé démocratique de nos sociétés ?

D.A.M. : Au Chili, les peuples originels partent d’une culture de revendication qui réclame de nombreux droits qui leur ont été usurpés : le droit à la terre constitue l’une de leurs principales revendications, mais il y a aussi les cultures ancestrales, en particulier la médecine ancestrale, qui aujourd’hui fait déjà partie de la pénétration de la culture mapuche dans la société d’une manière qui était impensable auparavant. En effet, depuis 15 ou 20 ans, une rupture culturelle a permis à la culture des peuples originels de refaire surface. Aujourd’hui, la quasi-totalité des communes dispose d’une ruca mapuche, c’est-à-dire d’un centre cérémoniel consacré à la gastronomie, à la culture et à la médecine traditionnelle, de sorte qu’au-delà d’un drapeau et d’une tradition combative, apparaît également une culture ancestrale qui parle de solidarité, d’inclusion et de participation, de respect des aînés et de son propre corps.

S.S. : Je pense que nous devons revenir à l’esprit de coopération qui caractérisait la Norvège au début des années 1990. Nous vivons à nouveau une période de crise et de grands risques pèsent sur nous. La polarisation que nous observons à la fois à travers le monde et dans notre partie de celui-ci laisse la place à des forces qui ne souhaitent le bien ni des minorités, ni des majorités, ni des démocraties. Les droits acquis ne le seront pas automatiquement pour toujours. Le combat n’est jamais terminé. Le mouvement syndical en est bien conscient.

L.P. : Lorsque je pense à la transition juste, et en particulier au changement climatique, je pense que les peuples autochtones ont beaucoup à offrir. Mais les pouvoirs en place ne leur demandent rien. Par exemple, lorsque vous pensez aux régions qui souffrent actuellement de la sécheresse, du manque d’eau, etc., les peuples autochtones d’Australie vivent dans ces conditions depuis des années. Comment se fait-il qu’on ne leur parle pas ? Vous savez, sur la façon de survivre dans ce genre de situation ? Et quelle est votre contribution à ces conversations ? Les peuples autochtones ont toujours su agir avec sagesse et de manière durable, et ils continueront à le faire. Les peuples autochtones détiennent une grande partie de ce savoir et s’en servent probablement comme s’il s’agissait du simple bon sens de la vie quotidienne. Si quelqu’un se donnait la peine d’enquêter ou d’en parler, je pense que les peuples autochtones ont beaucoup à offrir, mais premièrement : ont-ils voix au chapitre ? Et deuxièmement, les gens écoutent-ils ce qu’ils ont à dire ?

 

Nations Unies: Resolution sur la Culture de la Paix

DESARMAMENT & SECURITE .

Info de document A/77/L.74 and Meeting coverage of 79th Meeting of GA 77th Session

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté sans vote la résolution de cette année pour la culture de la paix, présentée comme d’habitude par la délégation du Bangladesh.

La résolution a été parrainée par les pays suivants : Allemagne, Angola, Argentine, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Bélarus, Bosnie-Herzégovine, Brunéi Darussalam, Cambodge, Canada, Chine, Espagne, Fédération de Russie, Gambie, Guinée équatoriale, Honduras, Hongrie, Inde, Jordanie, Kazakhstan, Kiribati, Maroc, Mauritanie, Népal, Nicaragua, Pakistan, Qatar, République dominicaine, République-Unie de Tanzanie, Singapour, Slovénie, Sri Lanka, Thaïlande, Tunisie, Turkménistan, Vanuatu et Venezuela.


Photo de BNN

Après 40 alinéas du préambule qui, entre autres, reconnaissaient << l'importance de la Déclaration et du Programme d'action en faveur d'une culture de la paix, adoptés par l'Assemblée générale le 13 septembre 1999 >>, la résolution comprenait les 21 paragraphes suivants :

,1. Réaffirme que la mise en œuvre effective du Programme d’action en faveur d’une culture de paix vise à renforcer le mouvement mondial voué à cette mission et demande à tous les intéressés de porter une attention renouvelée à cet objectif ;

2. Invite les États Membres à continuer de privilégier et de multiplier les activités visant à promouvoir une culture de paix aux échelons national, régional et international, et à veiller à ce que la paix et la non-violence soient encouragées à tous les niveaux ;

3. Invite les entités du système des Nations Unies à prendre en compte, dans le cadre de leur mandat, selon qu’il conviendra, les huit domaines d’intervention du Programme d’action dans leurs programmes d’activité, en s’attachant à promouvoir une culture de paix et de non-violence aux niveaux national, régional et international ;

4. Félicite l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture d’avoir renforcé l’action qu’elle mène pour mobiliser l’ensemble des parties prenantes en faveur d’une culture de paix, qu’elles appartiennent ou non au système des Nations Unies, et l’invite à poursuivre son travail de communication et d’information, y compris grâce au site Web sur la culture de la paix ;

5. Se félicite des initiatives et des mesures concrètes prises par les entités compétentes des Nations Unies, dont le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes) et l’Université pour la paix, ainsi que des activités qu’elles mènent pour promouvoir plus avant la culture de paix et de non-violence, en particulier l’éducation pour la paix, et des initiatives qui intéressent tel ou tel volet du Programme d’action, et les encourage à poursuivre et à intensifier leurs efforts ;

6. Souligne qu’il importe de s’attaquer aux facteurs sous-jacents de la violence et des conflits afin de promouvoir une culture de paix ;

7. Encourage les États Membres, les entités des Nations Unies et les autres acteurs concernés à adopter une approche globale des dimensions transversales de la paix, du développement, de l’action humanitaire et des droits humains afin d’empêcher la reprise des conflits et de construire une paix durable ;

8. Souligne que le développement du jeune enfant contribue à la création de sociétés plus pacifiques par la promotion de l’égalité, de la tolérance, du développement humain et du respect des droits humains, et souhaite que des moyens soient mobilisés en faveur de l’éducation préscolaire et, notamment, que des politiques et des pratiques efficaces soient adoptées en ce sens, afin de promouvoir la culture de paix ;

9. Encourage les États Membres, les entités des Nations Unies, les organisations régionales et sous-régionales et les acteurs intéressés à envisager de créer des dispositifs permettant d’amener les jeunes à devenir des artisans d’une culture de paix, de tolérance et de dialogue interculturel et interreligieux et à faire comprendre, selon qu’il convient, les notions de respect de la dignité humaine, de pluralisme et de diversité, y compris éventuellement au moyen de programmes éducatifs visant à dissuader les jeunes de participer à des actes de terrorisme et à les éloigner de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, de la violence, de la xénophobie et de toutes les formes de discrimination ;

(Voir suite sur colonne de droite. . . )

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Question for this article:

What is the United Nations doing for a culture of peace?

(. . . suite)

10. Encourage l’Alliance des civilisations de l’Organisation des Nations Unies à multiplier les activités mettant l’accent sur l’éducation pour la paix et l’éducation à la citoyenneté mondiale afin que les jeunes comprennent mieux les valeurs que sont la paix, la tolérance, la bienveillance, l’ouverture aux autres et le respect mutuel, qui sont essentielles à la promotion de la culture de paix ;

11. Encourage le dispositif de consolidation de la paix des Nations Unies à continuer de promouvoir les activités de consolidation et de pérennisation de la paix, conformément aux dispositions de ses résolutions 72/276 et 75/201, et à faire progresser la culture de paix et de non-violence dans toute entreprise de consolidation de la paix menée au lendemain d’un conflit à l’échelon national, et mesure l’importance du rôle joué par la Commission de consolidation de la paix à cet égard ;

12. Souligne qu’il est crucial de parvenir à un relèvement inclusif, résilient et durable après la pandémie de COVID-19, et, dans cette perspective, invite les États à promouvoir les valeurs liées à la culture de la paix en vue de combattre, entre autres, la montée des inégalités, de la discrimination, de l’exclusion, des crimes de haine et de la violence ;

13. Exhorte les autorités compétentes à dispenser aux enfants, dans les écoles, une éducation adaptée à chaque âge qui favorise une culture de paix et de non-violence en accordant notamment une place à la compréhension de l’autre, au respect, à la tolérance, à la citoyenneté mondiale active et aux droits humains ;

14. Encourage les médias, en particulier les médias grand public, à participer à la promotion d’une culture de paix et de non-violence, surtout auprès des enfants et des jeunes ;

15. Rend hommage à la société civile, aux organisations non gouvernementales et aux jeunes pour ce qu’ils font pour promouvoir plus avant la culture de paix et de non-violence, notamment dans le cadre de leur campagne de sensibilisation à la culture de paix et au règlement pacifique des différends ;

16. Encourage la société civile et les organisations non gouvernementales à redoubler encore d’efforts pour promouvoir la culture de paix, notamment en adoptant leurs propres programmes d’activité pour compléter les initiatives des États Membres, des organismes des Nations Unies et des autres organisations internationales et régionales, dans l’esprit de la Déclaration et du Programme d’action ;

17. Invite les États Membres, toutes les entités du système des Nations Unies et les organisations de la société civile à prêter une attention croissante à la célébration chaque année, le 21 septembre, de la Journée internationale de la paix qui, comme elle l’a décidé dans sa résolution 55/282 du 7 septembre 2001, doit être une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence, ainsi qu’à celle de la Journée internationale de la non-violence, le 2 octobre, comme elle l’a décidé dans sa résolution 61/271 du 15 juin 2007 ;

18. Prie sa présidence d’envisager d’organiser un forum de haut niveau, selon qu’il conviendra et dans la limite des ressources disponibles, sur la mise en œuvre du Programme d’action, lequel se tiendrait à l’occasion de l’anniversaire de son adoption, le ou vers le 13 septembre, et demande au Secrétariat de soutenir, sur le plan logistique, l’organisation effective de ce forum de haut niveau, dans la limite des mandats respectifs et des ressources disponibles ;

19. Invite le Secrétaire général, agissant dans la limite des ressources disponibles et en consultation avec les États Membres et en tenant compte des observations communiquées par les organisations de la société civile intéressées, à réfléchir aux mécanismes et stratégies qu’il conviendrait d’adopter, en particulier dans le domaine de l’informatique et des communications, pour mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action et à lancer une campagne de communication, grâce à des activités d’information menées par le Département de la communication globale du Secrétariat, pour faire mieux connaître le Programme d’action et ses huit domaines d’intervention, aux fins de leur mise en œuvre ;

20. Prie le Secrétaire général de lui présenter à sa soixante-dix-neuvième session un rapport établi dans la limite des ressources disponibles sur les mesures prises par les États Membres, en se fondant sur les renseignements qu’ils auront fournis, et sur les mesures prises à l’échelle du système par toutes les entités concernées des Nations Unies aux fins de l’application de la présente résolution ;

21. Décide d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-dix-huitième session la question intitulée « Culture de paix ».

Après la présentation du Bangladesh, la résolution a été accueillie favorablement par le Brunéi Darussalam, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), par le Venezuela, s’exprimant au nom du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, par la Barbade, s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). D’autres orateurs venaient de Syrie, de Malaisie, du Maroc, des Émirats arabes unis, de Guinée équatoriale et d’Iran, et un échange de critiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.