Cameroun : Une radio pour la protection de la réserve de biosphère de Waza

. . DEVELOPPEMENT DURABLE . .

Un article de L’UNESCO

La biosphère de Waza, la plus ancienne du Cameroun, est située dans le bassin du lac-Tchad, dans la région de l’Extrême-Nord. Elle est classée en réserve de forêt, réserve de faune, parc national et sanctuaire. Ce statut particulier a justifié son reclassement en 1979 au rang de réserve de biosphère, reconnue par l’UNESCO.



Avec ses 170 000 hectares de superficie, la biosphère de Waza offre les conditions idéales pour proposer un écotourisme de qualité, notamment grâce à la nombreuse présence sur place d’éléphants, de girafes, d’importantes colonies de différentes espèces d’oiseaux et de félins, au rang desquels les lions. Malheureusement, la biosphère de Waza est également considérée comme un lieu dangereux car parcourue par des groupes terroristes qui constituent une menace pour la cohésion sociale.

La biosphère de Waza, cette richesse touristique du Cameroun, subit depuis quelques années, une dégradation consécutive à la présence et/ou à l’action conjuguée des communautés riveraines sur son patrimoine biologique, hydraulique et culturel. En dépit d’une certaine implication de ces mêmes communautés à la gestion de Waza, il perdure un difficile compromis au regard des besoins directs des riverains et des exigences de gestion durable de cette biodiversité riche mais fragile.

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Question for this article:

How can tourism promote a culture of peace?

Islamic extremism, how should it be opposed?

(. . . suite)

Près de 30 années après la convention de Rio sur la diversité biologique, la nécessité de gérer de manière durable les ressources de la biodiversité apparaît plus que jamais prioritaire. Dans cet élan, les initiatives visant à rendre opérationnel le concept de gestion durable se sont multipliées.

C’est dans ce cadre que s’inscrit le Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, dans sa démarche d’accompagnement des pays du bassin du Lac-Tchad (Cameroun, Niger, RCA et Tchad), pour le renforcement de la résilience des communautés face aux défis sécuritaires et climatiques.

L’UNESCO, par le biais du projet BIOPALT, soutient ainsi la mise en place d’une radio communautaire au niveau de la biosphère de Waza. Pour assurer la réussite de cet appui, l’équipe du projet BIOPALT a effectué une visite d’échange et de partage d’expérience, avec l’équipe locale, qui portait sur les impacts potentiels positifs de l’outil radio de proximité au sein de la communauté. Par ailleurs, l’UNESCO envisage d’autres actions de soutien, notamment la restructuration du bâtiment devant abriter la radio mais également de la formation, l’acquisition d’équipements radiophoniques et leur installation.   

En cette période de pandémie de la COVID-19, la radio apparait plus que jamais indispensable dans la dynamique de mobilisation et d’adhésion des bénéficiaires autour des initiatives locales. Elle facilite également la création de conditions favorables au dialogue, entre les communautés, et améliore la dissémination d’informations utiles aux riverains, afin de promouvoir la culture de la paix et contribuer à l’éducation citoyenne.

Il est attendu de la radio qu’elle accompagne, en outre, les politiques et mesures de lutte contre la pauvreté et la recherche de solutions pour une paix durable, notamment dans le parc et les zones en proie aux attaques de Boko-Haram dans la région.

L’initiative BIOPALT, financée par la Banque Africaine de Développement (BAD), met un accent particulier sur la transmission des connaissances et le partage d’expériences afin d’encourager les populations riveraines à l’adoption et la mise en valeur des pratiques de développement durable pour préserver la réserve de biosphère et améliorer le bien-être socio-économique des communautés locales.