Dialogue inter-religieux pour la paix : « C’est la diversité des religions qui donne un sens à la religion » (préfet de Dédougou, Emile Hien)

. TOLÉRANCE & SOLIDARITÉ .

Un article par Ibrahima Traoré pour Lefaso.net

« Vivre en paix malgré nos divergences ». C’est sous ce thème que s’est tenue le samedi, 13 janvier 2018 à Dédougou, une conférence inter-religieuse pour la paix. L’activité, initiée la communauté islamique ahmadiyya du Burkina, a connu la participation de la chefferie coutumière, de la communauté catholique et de la communauté protestante qui ont adressé chacun un message de paix.

Une religion qui n’enseigne pas l’amour et le vivre ensemble ne mérite pas le statut d’être appelé religion. C’est en substance le message des différents intervenants à la conférence inter-religieuse pour la paix qui s‘est tenue le samedi 13 janvier 2018 à Dédougou, région de la Boucle du Mouhoun. L’objectif consiste, selon le Missionnaire régional de la Communauté islamique ahmadiyya, Abdoulaye Ouédraogo, à mettre en exergue le fait que les religions n’ont pas à se combattre ; parce qu’elles émanent toutes d’un même Dieu. Pour lui, la cohabitation religieuse au Burkina doit sans cesse être promue et consolidée par les leaders religieux et les aînés afin d’inculquer la dynamique à la jeune génération. C’est en cela pense-t-il que le dialogue, le raffermissement de la fraternité, la solidarité…sont des ingrédients indispensables à maintenir. D’où la pertinence du présent rendez-vous à la fois fraternel et spirituel autour du thème :« Vivre en paix malgré nos divergences ».

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How can different faiths work together for understanding and harmony?

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Plusieurs allocutions et communications ont marqué cette journée. La récente attaque perpétrée contre les gendarmes dans la région (Boucle du Mouhoun) motive également le choix de ce thème, selon Abdoulaye Ouédraogo. « Nous voulons donner notre soutien aux gens qui ont été attaqués et qui ont été meurtris dans leur cœur ; nous, jama’at islamique ahmadiyya, sommes solidaires avec eux. Ce qu’ils sont en train de faire n’est pas de l’islam. C’est purement de la barbarie, du banditisme de grand chemin », a-t-il fustigé avant d’appeler la jeunesse en particulier à demeurer vigilante pour ne pas se laisser prendre dans des actes ignobles, qui n’ont rien à avoir avec l’islam. Car, soutient-il également, le Coran stipule dans son chapitre 2 verset 257 qu’il n’y a point de contrainte en religion.

A l’Abbé Jean-Baptiste Davou, de renchérir en relevant que la conférence inter-religieuse est importante pour la culture de la paix, pour la connaissance de l’autre. « Quand on accepte d’échanger cela nous permet de mieux nous connaître, de mieux nous aimer, de mieux nous entraider. C’est le refus de dialoguer, d’échanger avec l’autre qui fait qu’on ne le connaît pas. Et quand on ne connaît pas quelque chose, on ne lui accorde pas beaucoup de valeur » a-t-il soutenu.

Le préfet du département de Dédougou, Emile Hien, par ailleurs représentant le gouverneur, a, pour sa part, félicité et encouragé la tenue de cette conférence « de la culture de la paix et du dialogue ». Et de prodiguer des conseils : « la religion ne doit pas être une source de division, de violence. Elle doit être une opportunité pour renforcer le vivre ensemble ». Pour M. Hien, c’est la diversité des religions qui donne un sens à la religion. Soyons tous des artisans de paix, a-t-il lancé, s’engageant à soutenir cette initiative et à veiller à sa pérennisation dans la région.

Satisfécit également du côté de la chefferie coutumière. Elle estime que la conférence inter-religieuse pour la paix s’inscrit en droite ligne du principe fondateur de la ville de Dédougou qui est la paix.

En effet, argumente le notable Pierre Dakuo, il ne peut pas avoir de prospérité sans paix. Et tout ce qui va dans ce sens a le soutien total de la chefferie coutumière de Dédougou. Des administrateurs en passant par les conférenciers aux participants, tous ont souhaité la pérennité de la Conférence inter-religieuse pour la paix.