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FIJCA 2024 : Le JAZZ, comme instrument de cohésion sociale en Côte d’ivoire

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Un article de Africa Radio

« Jazz, jeunesse de Côte d’ivoire et culture de la paix » est le thème choisi pour la 2e édition du Festival international de jazz et des cultures africaines (FIJCA) qui se tiendra du 27 avril au 1er mai 2024 dans le complexe sportif Jessie Jackson de Yopougon Le complexe sportif Jessie Jackson de Yopougon.


18 mars 2024 à 13h23 par Juliette Abwa V/ Africa Radio Abidjan

Initié par Constant Boty, cet évènement se veut un outil de connexion interculturelle mettant en exergue plusieurs disciplines : les industries culturelles et créatives, la littérature et le sport. Le FJCA ne se contente pas d’être un événement musical de renommée mondiale mais est surtout un phare culturel, éducatif et économique.

Au regard des échéances électorales de 2025, le Festival International de Jazz et des Cultures Africaines se positionne comme un moyen de sensibilisation de la jeunesse à la démocratie, à l’engagement civique et citoyen afin de susciter en eux la nécessité de se constituer en agents de paix pour une Côte d’ivoire démocratique, paisible et prospère, gage de tout développement. D’où la pertinence du thème de cette année : « Jazz, jeunesse de Côte d’ivoire et culture de la paix ». 

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Question related to this article:

What place does music have in the peace movement?

Pour Constant Boty, Commissaire général du FJCA, l’objectif est de renforcer la Paix, la cohésion sociale, tout en suscitant la participation citoyenne des jeunes et l’autonomisation des femmes. En outre, mettre en lumière la riche diversité culturelle ivoirienne avec ses nombreux groupes ethniques, créer un pont de coopération entre la jeunesse ivoirienne et celles des autres pays, sensibiliser les jeunes à plus de culture de paix afin de contribuer à l’animation et la préservation de la ville historique de Grand-Bassam, Patrimoine culturel de l’UNESCO.

Mame Oumar Diop, chef du bureau de l’Unesco à Abidjan a exprimé sa satisfaction pour cette initiative en soulignant la capacité du jazz à promouvoir la paix, le dialogue et la coopération entre les peuples. Les 4 jours de Festival seront meublés par des conférences, ateliers de formations, Master-class, des visites touristiques, du sport, des arts, avec des espaces détentes, des concerts et des jeux.

Comme artistes internationaux nous auront, Tatev, Tom Luer, Dj Logic des USA, Guillaume Repain, JB Moundele, Le Petit Grain, Johanna Welter de la France et Bassekou Kouyaté ; John Kiffy, Kamikaz du Zouglou, Fitini Tecnick Le Créateur, l’Ensemble Jazz de l’INSAAC, Yakomin, Jahelle Bonee, Yedidia et bien d’autres seront de la partie.

Cette nouvelle édition verra en tête d’affiche Benito Gonzalez, pianiste et maître du jazz contemporain nominé deux fois aux GRAMMY Awards et qui combine une longue lignée de traditions de jazz américaines avec des rythmes du monde entier.

Plus de 3000 festivaliers sont attendus par jour avec une mobilisation effective de toutes les populations d’Abidjan en particulier les jeunes.

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Algérie: Festival national du graffiti-Sétif; Fethi Mjahed décroche le 1er Prix

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Un article de L’Expression

L’artiste Fethi Mjahed de Tiaret a remporté jeudi le Prix du meilleur graffiti au terme de la cinquième édition du Festival national du graffiti ouverte lundi à Sétif pour son oeuvre sur l’optimisme. Les seconde et troisième places sont revenues respectivement à Hamza Mokrani de Khenchela et Salah-Eddine Adhimi de Sétif.


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Question pour cet article:

Can popular art help us in the quest for truth and justice?

(. . suite)

Dans une déclaration à l’APS, Nacer Fadli, président du comité d’organisation et directeur de l’Office des établissements de jeunesse (ODEJ) de Sétif, a rappelé que «40 artistes de plusieurs wilayas ont pris part à cette manifestation organisée traditionnellement par la ligue des activités culturelles et scientifiques de jeunes de concert avec l’Odej et la direction de la jeunesse et des sports dans le cadre de la concrétisation du programme annuel du ministère de tutelle».

Contrairement aux éditions précédentes durant lesquelles les participants dessinaient sur les murs à différents lieux de la ville, les organisateurs ont opté cette année pour la place mitoyenne au parc d’attractions de Sétif et des panneaux en bois pour la réalisation des graffitis qui pourront ensuite être utilisés pour décorer certaines établissements ou participer à d’autres concours, a précisé, M. Fadli.

L’objectif du festival est de faire de ces oeuvres d’art un moyen de sensibilisation à la citoyenneté et à la diffusion de la culture de la paix, tout en permettant aux jeunes d’échanger leurs expériences et participant à l’animation locale, a ajouté le responsable de l’Odej.

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Ogarit Younan: « Gaza Maintenant ! »

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Envoyé à CPNN de Ogarit Younan, Fondatrice de l’Université pour la non-violence et les droits humains (AUNOHR), Beirut, o.younan@aunohr.edu.lb; younan.ogarit@gmail.com

Cher(ère)s toutes et tous

Sous le poids de la douleur, et sans aucune introduction, je vous présente ces huit points, afin que nous y réfléchissions ensemble. Il ne s’agit pas d’un plan d’action, bien qu’il précise les urgences du moment, ni d’une stratégie innovante plus que nécessaire dans ce conflit historique, mais plutôt d’un texte de réflexion, écrit au cours de la première semaine de la guerre d’octobre 2023.


1. Notre humanité, notre humanisme, avant tout

« Souvenez-vous de votre humanité et oubliez le reste ». Cette citation de Bertrand Russell nous rappelle à notre moralité et à notre éthique. La politique, elle, se doit de conjuguer éthique et efficacité. Mais plus l’efficacité s’éloigne de l’éthique, plus elle bascule dans la violence et se met même à la justifier.

Il s’agit ici de notre conscience, que le penseur non-violent Henry David Thoreau – pionnier du concept de « désobéissance civile » – qualifie de « loi suprême », laquelle est radicalement incompatible avec la violence. C’est donc notre positionnement face à la violence, à toute violence, qui reste la question fondamentale de notre humanité.

Dans un conflit, comment est-il possible de prendre en considération les victimes d’un camp et pas celles de l’autre ? Comment, les adversaires en présence comptent-ils, chacun, leurs morts, tout en se réjouissant des pertes infligées à l’autre ? L’être humain est-il schizophrène face au meurtre ? Notre humanité est une et indivisible. Le principe de conscience est primordial ; vient ensuite l’analyse politique, pour ne pas sacrifier le premier au profit de la seconde. Mais au cours de la guerre de Gaza, un peu partout dans le monde, l’être humain ne s’est pas toujours montré à la hauteur de sa conscience.

2. Cessez immédiatement le feu. Des objectifs urgents, en commun

Nous demandons un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, la levée totale du siège de Gaza pas seulement l’autorisation d’acheminer l’aide humanitaire. Simultanément, il faut que les otages israéliens soient libérés, que les dépouilles des défunts soient remises à leurs familles et, dans un même mouvement, que tous les prisonniers palestiniens, retenus en Israël depuis des années, soient libérés sur-le-champ.

Ces objectifs sont à réaliser en commun et de toute urgence avant qu’il ne soit trop tard. Dans cette perspective, il faudrait que nous exercions des pressions sur les deux camps pour qu’ils fassent preuve de bonnes intentions : il ne s’agit pas seulement de mettre fin à cette guerre, mais aussi d’œuvrer ensemble pour trouver une solution pérenne à ce conflit.

Pour Israël, les États-Unis et leurs alliés, la libération des otages est une priorité absolue quel qu’en soit le coût. Comme un père à la recherche de son fils, sûr de son bon droit, entrera à Gaza à coups de bombardements aveugles et meurtriers, retrouvera les otages, et le monde entier justifiera le déluge de feu qui s’est abattu sur l’enclave palestinienne ou alors fermera les yeux.

Quant au Hamas, au Jihad islamique et à leurs alliés, ils affirment mener leurs actions au nom de résistance palestinienne, dans le but de sauver Gaza et de libérer les prisonniers palestiniens. Mais la sagesse leur dicterait plutôt de contrecarrer les desseins d’Israël et ses objectifs de destruction, de l’empêcher de massacrer des civils, de faire de nouveaux prisonniers et de déplacer la population de Gaza, laquelle n’a plus pour seul horizon que la survie au jour le jour.

Notre rôle est de transformer la justification de la guerre, en une cause humaine pour l’arrêt de la guerre, au nom des otages et des prisonniers.

Insister sur un cessez-le-feu, sans aucune condition ; la vie des humains est au-delà de toutes conditions. Arrêtez le mal. Saisir l’instant présent.

Il ne s’agit pas de lever l’étendard de la victoire, d’autant que ce serait sur amas de cadavres ! Louis Lecoin (1888-1971), le militant non-violent français, déclarait : « S’il m’était prouvé, qu’en faisant la guerre, mon idéal avait des chances de prendre corps, je dirais quand même non à la guerre. Car on n’élabore pas une société humaine sur des monceaux de cadavres.”

3. N’oublions pas que l’occupation de la Palestine est l’origine du problème

Nous sommes au début de la huitième décennie du conflit israélo-palestinien et aucune solution juste n’a été trouvée. Conscient des enjeux, Nelson Mandela disait : « Tant que la Palestine ne sera pas libérée, notre libération en Afrique du Sud ne sera pas totale… La Palestine, c’est une question de morale politique. »

Les partisans de la création de l’État d’Israël – à savoir l’Occident et ses alliés, qui lui ont permis de s’implanter en lieu et place de la Palestine, de sa terre et de son peuple – soutiennent sa constante expansion et ne reconnaissent pas son statut « d’occupant ». C’est un immense déni de justice. Ils ont d’ailleurs été rejoints par certains pays arabes. En donnant une supposée justice aux Juifs, ils ont donné injustice à la Palestine. Cet état de fait, fruit de la politique coloniale anglaise, de la culpabilité européenne concernant le génocide perpétré par les Nazis, mais aussi d’intérêts bassement économiques, a conduit au désastre que nous connaissons aujourd’hui. Écrasés par l’expansionnisme israélien, les Palestiniens en ont payé le prix fort : meurtres, arrestations arbitraires, humiliations, déplacements de populations, expropriations, fragmentations de ce qui restait de leurs terres… Et aujourd’hui, Gaza !

Ce qui a embrasé le conflit du 7 octobre, ce n’est pas une brèche militaire, un nouveau groupe de prisonniers, un hôpital dont les gémissements ont ébranlé le monde, ni le « Hamas » ou « Yoav Gallant et Benyamin Netanyahu », ni même le siège de Gaza… C’est l’occupation qui en est la cause fondamentale.

Quant à l’horreur d’aujourd’hui, il est clair que la violence ne peut qu’engendrer la violence et entraîner à chaque fois un nouveau déclin d’une perspective de paix et une fragmentation du problème. Ne voyons-nous pas que, depuis 1948, aucune solution n’a été trouvée et que le conflit et ses violences se perpétuent toujours ? C’est une question existentielle et stratégique. Elle nécessite une idée innovante.

4. La guerre « par les civils ». La violence chosifie les êtres.

La scène est perdue entre la soif de violence, son exploitation et l’aversion pour cette violence.

Malheureusement, malgré tout ce qui s’est passé, la soif de violence perdure et s’accroît. Heureusement, et peut-être en raison de l’horreur de tout ce qui se passe en ce moment, le refus de la violence persiste et s’amplifie.

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Question pour cet article:

Can peace be guaranteed through nonviolent means?

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Dans la logique de la guerre, les civils sont utilisés comme des « armes » et des cibles dont l’adversaire s’empare. Peu importe qu’elles soient détruites, les humains ne sont plus que des « choses », comme le dénonçait Simone Weil, la philosophe non-violente française : « La violence, c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose. Quand elle s’exerce jusqu’au bout, elle fait de l’homme une chose au sens le plus littéral, car elle en fait un cadavre. »

Il existe, à travers le monde, tant de partisans de la cause juste, de la libération de la Palestine. Ils doivent donc soutenir la lutte sans violence, sinon nous serons complices de cette stratégie qui fait des civils des choses. D’autant que « la violence croit détruire le mal, mais elle est elle-même un mal », comme le soulignait Jean-Marie Muller (1939-2021), le philosophe français de la non-violence.

5. Le résultat politique est la question

Le résultat politique est à la fois la question et le but. Dans la lutte non-violente, « la fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la semence », comme l’affirmait Gandhi. Alors que la violence et la politique politicienne professent que la fin justifie les moyens et portent la cruauté à son paroxysme.

Les partisans d’Israël affirment que le pays a le droit de se défendre, de frapper et de détruire le Hamas. Ils sont les ardents promoteurs de l’idée selon laquelle c’est l’issue politique de la bataille qui compte, et ce malgré des événements monstrueux, tels que l’invasion de l’Irak basée sur des mensonges, malgré Al-Qaïda, les Talibans, le 11 septembre, Daech…

Les partisans du Hamas et ceux du Hezbollah affirment qu’une fois de plus, ils sont en train de tracer la ligne de force entre les principaux acteurs, les USA et l’Iran, qu’ils ont ramené la question palestinienne « au premier plan », considérant que leur coup de force sans précédent est victorieux. La réalité est que le décompte des morts de Gaza est tous les jours en constante augmentation, autant de pertes horribles qui détermineront l’issue politique. Il est vrai que la question palestinienne est à la « une » de tous les médias, mais à quel prix et au profit de qui ?

Quant à l’Iran et aux USA, avons-nous prêté attention à leurs déclarations parallèles mesurées et à leur tonalité équilibrée !? « Ils sont dans un partenariat existentiel, dans une fécondation croisée du mal », écrivait Walid Slaybi, le penseur arabe non-violent, dans son livre Forces de mort. Forces de vie. Nous ne faisons confiance ni aux partis de la violence ni à ces pouvoirs violents dont on ne connaît pas les objectifs réels… Le résultat politique auquel nous aspirons est celui qui rétablira les droits, la justice et la paix pour les peuples opprimés.

6. Deux camps violents, aux idéologies religieuses, dirigent le ring maintenant

Comment pouvons-nous accepter l’existence d’un État basé sur l’occupation, l’apartheid, sur une doctrine religieuse qui revendique sa « supériorité » ? Israël a compté, dans ses premiers cercles, des organisations et milices politico-militaires extrémistes, telles la « Haganah » et les organisations sionistes successives, même si, aujourd’hui, ce pays se définit comme démocratique. Comment soutenir l’existence d’organisations politico-militaires palestiniennes, telle que le « Hamas » et d’autres organisations similaires, basées sur une doctrine religieuse intégriste, même si elle se définit comme une résistance nationale ?

Ce sont ces deux camps qui mènent désormais la guerre d’octobre 2023, épaulés par les États- Unis et l’Iran.

Ainsi, nous sommes confrontés à un dilemme de plus, à savoir, la nature théocratique violente des politiques que mènent les protagonistes du conflit : d’une part, la montée des extrémistes en Israël, d’autre part, le contrôle de la résistance palestinienne par des forces également extrémistes. C’est un obstacle en soi à toute possibilité de solution de paix juste.

Pour notre part, nous rejetons la violence de tous les partis et le terrorisme qu’ils exercent, nous rejetons les idéologies violentes au nom d’une religion ou de toute autre doctrine, et nous rejetons la manipulation – par des pays hégémoniques, occidentaux et non-occidentaux – des peuples et de leur aspiration à des causes justes.

7. Nous ne pouvons pas assimiler la violence de l’oppresseur à la violence des opprimés. Nous ne justifions aucune violence.

Voici quelques citations de Walid Slaybi, qui a beaucoup écrit pour une résistance non-violente en Palestine :

*« L’opprimé devient ‘l’égal’ de l’oppresseur dès l’instant où il utilise la violence et se laisse déchaîner. »

* « Le fait que la violence des opprimés résulte de la colère et du désespoir, face à l’oppression et à l’humiliation, est une chose que nous comprenons, sans la justifier. Mais pour que la violence soit idéologisée et devienne une politique, une approche de la pensée et de la vie menant à sa glorification, c’est une question extrêmement dangereuse. »

* « Je ne vois pas la violence atteindre un objectif juste. Pour une raison simple, non pas parce qu’elle ne peut pas vaincre dans une bataille ou une autre, mais parce qu’elle bat d’abord celui qui a la cause juste. Une noble cause exige de nobles moyens. On peut dire que le moment de la victoire militaire maximale sur l’adversaire est le moment de la défaite maximale du résistant par la violence. L’adversaire a été vaincu militairement, le résistant a été vaincu humainement, la violence a triomphé. »

* « La violence de l’oppresseur sert l’objectif de l’oppresseur. La violence des opprimés sert aussi l’oppresseur. »

*« OUI À LA RÉSISTANCE, NON À LA VIOLENCE. »

8. Nous ne sommes pas voués à la violence unilatérale. La responsabilité des non-violents.

La violence existe. La non-violence existe. Nous ne sommes pas condamnés à la violence unilatérale. Il y a donc de l’espoir.

Nous perdons toute logique si nous décrivons chaque partie comme s’il s’agissait d’une affirmation irrévocable. Par exemple : « Tous les Israéliens sont des racistes violents qui rejettent la paix, privilégient l’occupation et l’élimination du peuple de Palestine. » ; ou « Tous les Palestiniens sont des violents extrémistes militarisés, qui rejettent la paix et prônent la disparition d’Israël. »

Notre tâche prioritaire est de rassembler les forces non-violentes, tant individuelles que collectives, en Palestine, au Liban, en Israël et dans le monde entier, de mettre en valeur leur voix et d’accélérer cette démarche, afin que l’image qui est la plus répandue ne soit pas celle de la violence. Nous n’oublions pas qu’une majorité aspire à un dénouement autre que la destruction, notamment non-violent, y compris ceux et celles qui subissent actuellement un déluge de bombes.

Le moment est désormais crucial. Walid Slaybi affirmait : « Nous ne sommes pas dans un monde où la violence a vaincu, nous sommes dans un mode où la non-violence n’a pas vaincu autant jusqu’à maintenant. »

La cause palestinienne continue de vaciller, voire de régresser. Jusqu’à présent, les territoires palestiniens sont désignés sous le vocable de « Palestine occupée » et nous souhaitons qu’une situation de paix mette un terme à cette appellation, au profit de « la Palestine » tout court.

Le peuple palestinien a, bien sûr, le droit de se révolter contre l’injustice. Mais nous souhaitons que ce soit non-violent. Comme le l’écrivait Albert Camus dans L’Homme révolté : « Je me révolte, donc nous sommes. La révolte, dans son principe, se borne à refuser l’humiliation, sans la demander pour l’autre. »

Comment promouvoir la culture de la paix en RDC ?

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Un article de Radio Okapi

La République Démocratique du Congo est toujours confrontée à de nombreux défis liés, notamment aux risques d’instabilité sécuritaires et aux conflits, en cette période électorale. Pour des experts, il est capital de promouvoir la culture de la paix et de la non-violence dans l’esprit des hommes et des femmes. C’est dans ce cadre que les artistes Gospel ont décidé de se mettre ensemble pour promouvoir la paix à travers les chansons au cours du Festival dénommé « 100 voix pour la paix, Gospel Mass Choir for Peace » prévu en octobre prochain à Goma (Nord-Kivu).

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Question related to this article:

What place does music have in the peace movement?

Près de 20 000 festivaliers sont attendus à cette grande célébration de la paix.  Comment se déroule les préparatifs de cet évènement ?  Comment promouvoir la culture de la paix à travers le Gospel ?

Jody Nkashama en parle avec Ludovic Kalengay, coordonnateur du Programme multisectoriel de vulgarisation et de sensibilisation (PMVS), Marlon Mateta, Manager-adjoint du Festival « 100 voix pour la paix » et avec Madame Annifa  Vahavi, Présidente de la Gracia divine et membre de l’équipe d’organisation du Festival 100 voix pour la paix

Œuvrer en faveur d’une renaissance africaine à travers la culture et l’histoire

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Un article de La Depeche d’Abidjan

Comment, à travers la tradition orale et la connaissance de l’histoire, la culture africaine véhicule la paix et la créativité sur le continent, au-delà, et dans le monde entier.


Dans le folklore ouest-africain, Anansi était un charmant farceur ayant l’apparence d’une araignée. Il s’aperçut que les êtres humains étaient tristes, car ils n’avaient aucune raison d’espérer ni d’envisager un avenir radieux. Il se souvint alors que Nyame, le dieu du ciel, possédait des choses magiques appelées histoires. Ces histoires pourraient rendre les humains heureux, pensa Anansi.

Il rendit visite à Nyame et demanda à lui acheter ses histoires. Cependant, le dieu du ciel lui répondit qu’elles n’étaient pas à vendre. « Je ne les vendrai pour rien au monde, excepté pour Onini le python meurtrier, Osebo l’insaisissable léopard, Mmoatia la fée malicieuse et Mmoboro, l’essaim de frelons mortels », dit Nyame. Cette mission relevait de l’exploit, mais pas pour Anansi, qui parvint à capturer ces quatre cibles hors d’atteinte en usant de son génie. Lorsqu’il les livra à Nyame, ce dernier ne fut pas satisfait. Toutefois, ayant conclu un marché avec Anansi, il se devait d’honorer sa promesse.

« Rapporte ces histoires sur terre et donne-les aux humains, dit Nyame. Ils te seront éternellement reconnaissants. D’ailleurs, ils baptiseront tous les grands contes, “histoires d’araignées” en ton honneur. »

Ainsi, Anansi le farceur devint le dieu qui connaissait toutes les histoires. Le mythe d’Anansi illustre la nécessité pour chaque société de créer et de partager des histoires.

Netflix et l’UNESCO se sont associés afin de lancer un concours de courts métrages innovant sur le thème « Contes populaires africains revisités », dans toute l’Afrique subsaharienne. Les lauréats du concours seront formés et suivis par des professionnels du milieu et recevront un budget de production de 75 000 dollars afin de réaliser des courts métrages qui seront diffusés pour la première fois sur Netflix en 2022, sous la forme d’une Anthologie des contes populaires africains. L’un des principaux objectifs de ce concours est de découvrir de nouvelles voix et de donner une visibilité internationale aux jeunes réalisateurs d’Afrique subsaharienne.

De contes d’araignées à l’histoire de l’Afrique

Les récits tels que ceux partagés par Anansi sont au cœur de la vie humaine depuis des milliers d’années, telle une sorte de jeu cognitif qui stimule l’esprit humain, nous permettant de comprendre les phénomènes naturels et sociaux, et d’imaginer différentes stratégies pour vivre dans un monde complexe. On pourrait supposer que plus nous collectons et partageons ces histoires, plus nous serons capables de nous comprendre, et de comprendre les autres, le monde qui nous entoure, les valeurs et traditions respectives et communes. Le travail de l’UNESCO, réalisé au cours des dernières décennies afin de documenter, collecter et écrire ces récits provenant du monde entier, ne constitue pas seulement un effort indispensable pour protéger et préserver un patrimoine précieux, mais également un effort visant à développer la connaissance du monde ainsi que notre capacité collective à nous comprendre.

Les contes d’araignées sont répandus en Afrique de l’Ouest, toutefois les contes ghanéens d’Anansi figurent parmi les plus connus, en langue akan le nom Anansi provient du mot « araignée ».

Aujourd’hui, Anansi symbolise la sagesse, la créativité et la complexité de l’ensemble du continent africain. Les traditions orales — messages, chansons, fables et proverbes — se transmettent d’une génération à l’autre sans écrit, permettant aux populations de donner un sens au monde qui les entoure et leur enseignant des aspects essentiels de leur culture.

À l’instar des contes d’Anansi, racontés depuis la nuit des temps, l’histoire du continent africain s’est transmise oralement de génération en génération. Bien qu’il existe des écrits historiques en Afrique de l’Ouest depuis de nombreux siècles, la majorité des populations du continent était incapable de les lire. La tradition orale permettait aux Africains de partager leur histoire commune, qu’ils soient originaires du nord ou du sud du continent, cependant les Européens considéraient que ce dernier n’avait pas d’histoire, car ils étaient incapables de la lire et de la comprendre. Ainsi, l’histoire de l’Afrique qui a été partagée avec le reste du monde a commencé avec le récit du colonialisme et celui des Européens en Afrique.

Décoloniser l’histoire africaine

Au début des années 60, alors que l’Afrique entrait dans une phase de décolonisation rapide, les intellectuels et les dirigeants des pays nouvellement indépendants se sont efforcés de libérer leur histoire ainsi que celle de leur nation. Afin de mettre un terme à la méconnaissance générale de l’histoire africaine, l’UNESCO a lancé « l’Histoire générale de l’Afrique » en 1964. L’Organisation a invité les intellectuels africains à écrire, pour la toute première fois, l’histoire de leur continent en ayant recours à des sources souvent ignorées par les historiens occidentaux, telles que le folklore, les traditions et la culture, afin de fournir une perspective africaine, dépourvue des biais raciaux émanant de la traite des esclaves et de l’intervention européenne.

Ce projet ambitieux, censé renouveler les approches scientifiques de l’histoire de l’Afrique, a eu d’immenses répercussions sur l’histoire du monde, et a offert une nouvelle perspective globale sur l’histoire de tous les continents. Il a placé l’Afrique au cœur de l’histoire de l’humanité. Pour la première fois, on tentait de dépasser les frontières des récits nationaux afin de construire une véritable « histoire générale », soulignant les points communs entre les peuples et les cultures, révélant les tendances et les échanges au fil des siècles au-delà des frontières nationales, et mettant en valeur les identités comme jamais auparavant.

Le continent africain possède la plus longue histoire du monde : c’est le berceau de l’humanité. Au XIXe siècle, Charles Darwin a été le premier à avancer que l’ancêtre commun des êtres humains était très probablement africain, une idée qui en a alarmé plus d’un à l’époque. « Le fait que nous puissions avoir évolué en Afrique constituait un anathème pour beaucoup, qui étaient incapables de croire que les populations du nord, d’un blanc pur, aux yeux bleus et aux cheveux de lin, aient pu être originaires du “continent noir”. Pourtant, tous les événements majeurs liés à notre histoire remontent à l’Afrique », explique le paléontologue kenyan, Richard Leakey, l’un des premiers contributeurs au projet de l’Histoire générale de l’Afrique. « Nous sommes un animal africain, une espèce africaine qui a colonisé et recolonisé le monde à différentes époques et de différentes manières. Aujourd’hui, aucun être humain ne peut affirmer que l’Afrique n’est pas sa mère patrie ».

L’Histoire générale de l’Afrique

L’Histoire générale de l’Afrique (HGA) est un projet précurseur, inédit, ayant pour ambition de couvrir l’histoire de l’ensemble du continent africain, depuis le début de l’humanité jusqu’aux défis contemporains auxquels sont confrontés les Africains et leurs diasporas à travers le monde. Une histoire qui révèle au grand jour la période précoloniale et entremêle le destin de l’Afrique à celui de l’humanité en mettant en lumière son lien avec les autres continents et la contribution des cultures africaines au progrès général de l’humanité. Ces dernières années, l’UNESCO a entamé la préparation et la rédaction de trois nouveaux volumes de l’HGA (volumes IX à XI).

Partant de l’exemple de l’Afrique, l’UNESCO a dirigé d’autres vastes projets d’histoires à l’échelle régionale, telles que l’Histoire générale de l’Amérique latine, des Caraïbes, l’Histoire des civilisations de l’Asie centrale, les différents aspects de la culture islamique ainsi que l’Histoire de l’humanité. Ces volumes et leurs milliers de pages, rédigés bien avant la naissance de plateformes en ligne telles que Wikipédia, représentent l’une des entreprises scientifiques les plus ambitieuses visant à construire une compréhension commune de l’histoire humaine que nous partageons. L’Histoire générale de l’Afrique a depuis changé la perspective mondiale sur la façon dont l’histoire est écrite et constitue un changement d’échelle historiographique que « l’histoire mondiale » moderne et les « histoires connectées » contemporaines continuent d’explorer.

L’Histoire générale de l’Afrique en vidéo

L’Histoire générale de l’Afrique (HGA) lancée par l’UNESCO en 1964 est entrée dans une nouvelle phase avec une série documentaire en neuf parties, réalisée par la journaliste et productrice de la BBC, Zeinab Badawi. Cette dernière a voyagé aux quatre coins de l’Afrique, interrogeant des historiens, des archéologues et des citoyens africains dont les témoignages et les histoires dépeignent un tableau aux couleurs vives du passé de leur continent et de son influence sur leur vie actuelle.

Enseigner l’Histoire générale de l’Afrique

En mars 2009, l’UNESCO a lancé « l’Utilisation pédagogique de l’Histoire générale de l’Afrique » pour répondre aux demandes formulées par les pays africains, concernant l’adaptation du contenu des volumes de l’Histoire générale de l’Afrique à l’enseignement scolaire. Pour ce faire, l’UNESCO a élaboré du contenu pédagogique à enseigner aux enfants des écoles primaires et secondaires africaines afin d’améliorer les connaissances des élèves et étudiants africains sur la manière dont les sociétés africaines ont évolué à travers le temps et l’espace et sur l’impact de ces changements sur le présent et l’avenir.

Célébrer une culture commune : du nord au sud, de l’ouest à l’est

Il existe une expression commune à de nombreuses langues d’Afrique australe : « Umuntu ngumuntu ngabantu », qui signifie littéralement « une personne est une personne à travers d’autres personnes ».

Dans la culture africaine, le « soi » n’est pas séparé du monde, au contraire, il ne fait qu’un avec l’environnement naturel et social. Bien qu’il existe différentes ethnies et nationalités — chacune ayant sa propre langue, gastronomie et ses propres expressions artistiques — tous les Africains partagent une culture commune. Cette sagesse africaine fait écho à la célèbre citation de John Donne « aucun homme n’est une île » (« no man is an island »), qui rappelle que les êtres humains se portent mal lorsqu’ils sont isolés des autres et qu’ils ont besoin de faire partie d’une communauté pour s’épanouir.

La fin de la colonisation au début des années 60 n’a pas été gage d’une paix durable sur le continent.

Au contraire, des événements politiques violents, enracinés dans des conflits ethniques, frappent l’Afrique subsaharienne depuis les indépendances, engendrant des millions de morts et freinant le développement économique.

Pour garantir la paix sur le continent, les communautés régionales ont compris qu’elles devaient consolider leurs liens et interagir les unes avec les autres, en célébrant leur culture commune.

Puisons ensemble dans nos valeurs, nos traditions, notre culture afin de trouver le chemin de la prospérité et de la paix.  Denis Mukwege, Gynécologue congolais et lauréat du prix Nobel de la paix en 2018

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Can popular art help us in the quest for truth and justice?

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Construire la paix en Afrique

Tous les deux ans, Luanda, capitale angolaise, se transforme en un centre mondial pour la paix en Afrique, car la ville accueille le « Forum panafricain pour la culture de la paix », également connu sous le nom de Biennale de Luanda. Plus de 60 pays sont représentés, attirant des représentants de gouvernements, des organisations internationales, des ONG et des artistes. Ils partagent des idées, concluent de nouveaux partenariats et prennent part à des événements culturels, avec pour seul objectif commun : renforcer la culture de la paix sur le continent.

La Biennale est le fruit des efforts conjoints du gouvernement angolais, de l’Union africaine et de l’UNESCO. Elle est organisée pour venir à bout des différents obstacles à la croissance et à la prospérité de l’Afrique.

Elle constitue également une plateforme de choix permettant de faire un état des lieux et d’encourager certaines des initiatives les plus importantes de l’UNESCO en faveur de l’éducation, de la science, de la liberté de la presse et de l’égalité des genres sur tout le continent. Selon les données de l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU), au moins la moitié des jeunes âgés de 15 à 17 ans en Afrique subsaharienne n’était pas scolarisée avant la pandémie de COVID-19, et la situation n’a fait qu’empirer. Il s’agit de la proportion la plus élevée de toutes les régions du monde. Plus de la moitié de ceux qui devraient, à l’heure actuelle, peaufiner les compétences dont ils ont besoin pour le marché du travail ou pour accéder à l’enseignement supérieur ne sont même pas scolarisés. À titre d’exemple d’action concrète, la Coalition mondiale pour l’éducation de l’UNESCO a fourni un accès gratuit à internet au Sénégal et dans d’autres pays africains afin de faciliter l’apprentissage à distance immédiat d’un demi-million d’apprenants, l’objectif étant d’en inscrire 3,5 millions supplémentaires au programme.

Le forum des partenaires de la Biennale de Luanda se concentre sur la manière de construire des partenariats innovants en faveur d’une démocratie et d’une paix inclusives à travers les pays africains. Il rassemble des organisations internationales, le secteur financier privé, des fondations et des médias ainsi que la société civile, des artistes et des entrepreneurs culturels.

Ce forum d’idées offre une plateforme de dialogue portant sur l’avenir de l’Afrique, et met l’accent sur les solutions permettant de prévenir et de résoudre les conflits à l’aide de la culture, de l’éducation et de la presse libre. Il aborde la protection des personnes déplacées et des migrants, la contribution de la diaspora africaine et la gestion concertée des ressources naturelles du continent.

Le forum des femmes se concentre sur les moyens de mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et sur le rôle des réseaux de femmes pour instaurer la paix en Afrique. « Je pense qu’il est important pour nous, en tant que continent, de nous réunir et d’avoir une discussion sur les voies que nous souhaitons emprunter et sur la manière dont nous allons y parvenir, a déclaré Xoliswa Phenya, Directrice adjointe du développement de l’artisanat auprès du Ministère sud-africain des Arts et de la Culture. Nos dirigeants ont évoqué la renaissance africaine. Il est peut-être temps que les jeunes générations entrent en scène afin de faire de ce rêve une réalité. »

Quand l’histoire africaine permet de comprendre les sociétés d’aujourd’hui

L’araignée Anansi est devenue le symbole de la finesse et de la sagesse africaines en matière d’expression et ses histoires ont survécu grâce à la tradition orale. Elles ont également voyagé à travers le monde entier. Cette même tradition orale a diffusé les contes d’Anansi dans le reste du monde, en particulier dans les Caraïbes, par le biais des populations réduites en esclavage pendant la colonisation de l’Afrique.

Pour les Africains réduits en esclavage et leurs descendants, Anansi est devenu un symbole de résilience et de survie. Les contes relatant l’ingéniosité et la fourberie de l’araignée ont aidé les esclaves à survivre à l’épreuve de la captivité, à perpétuer le lien avec leur passé africain et à affirmer leur identité.

Aujourd’hui, près de 200 millions de personnes à travers le continent américain se considèrent d’origine africaine. Plusieurs millions supplémentaires vivent dans d’autres régions du monde, hors du continent africain. La compréhension de ces liens historiques et culturels est une condition préalable pour relever les défis contemporains de la cohésion sociale et des nombreuses formes d’appartenance culturelle dans les sociétés multiculturelles modernes. C’est également l’occasion pour tous les pays dont la population est composée de millions de citoyens d’ascendance africaine, d’encourager le dialogue international et de tisser des liens avec d’autres sociétés à travers le monde. Les citoyens d’origine africaine représentent souvent certains des groupes les plus défavorisés et les plus marginalisés, ayant un accès limité à une éducation de qualité, aux services de santé, au logement et à la sécurité sociale. Comprendre le passé constitue peut-être l’une des conditions permettant de briser le cercle vicieux et l’héritage du racisme, de la discrimination et de l’exclusion.

Durant la traite transatlantique, quelque quatre millions d’esclaves ont été amenés sur les côtes américaines de Salvador de Bahia, dans l’actuel Brésil, dans le but de travailler dans des plantations de sucre. Certains esclaves sont parvenus à s’échapper et à s’installer sur des terres libres. Parmi eux, les ancêtres de Sandra de Santos, qui ont créé la communauté agricole, Quilombo do Dandá, il y a 250 ans. Pourtant, Sandra a dû se battre pour conserver les terres sur lesquelles sa famille vivait depuis des générations.

« Des tracteurs sont venus détruire nos cultures. Il y avait des conflits. Du jour au lendemain toutes nos plantations ont été détruites », raconte-t-elle. Après des mois de bataille juridique, elle a été autorisée à rester sur ses terres.

Afin d’aider les descendants d’esclaves africains et les personnes d’origine africaine, l’UNESCO a soutenu la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. Lancée en janvier 2015, elle se poursuivra jusqu’en décembre 2024. Cette décennie a pour objectif de célébrer l’importance et les contributions des populations d’origine africaine à travers le monde, de faire progresser les politiques d’inclusion et de justice sociale, d’éradiquer le racisme et l’intolérance, de promouvoir les droits de l’homme et de créer des communautés plus prospères conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies.

La culture et l’art africains à travers le monde

Âgée de 19 ans et originaire de la République dominicaine, Eveline Murmann fait partie des jeunes militants afrodescendants qui se battent chaque jour pour la reconnaissance de leurs racines et la fin des discriminations, banalisées dans les échanges quotidiens : « les cheveux raides sont plus formels » et « la peau pâle est plus jolie ». D’autres emploient des expressions artistiques comme les chansons, le rap, la poésie et la danse pour raconter leurs histoires, comme le faisaient leurs ancêtres avec les contes d’Anansi.

« C’est le point de départ pour mettre fin à la structure du racisme qui imprègne notre société. Être afrodescendant implique d’accepter nos origines, d’aimer notre culture et de prendre part à notre histoire », affirme-t-elle. Cela signifie être fier de cette belle peau et de ces cheveux si pleins de liberté. C’est reconnaître notre valeur et mettre en lumière notre contribution au développement des sociétés.

See us ! Hear us ! Count us in! » [Regardez-nous ! Entendez-nous ! Incluez-nous !]:

Les voix de la Décennie pour les personnes d’ascendance africaine

Célébration de la première partie de la mise en œuvre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2014-2025) : spectacles musicaux, mini-documentaire produit en Amérique latine, conversations avec des experts et des voix inspirantes de jeunes d’ascendance africaine venus du monde entier partageant leurs témoignages, leurs espoirs et leurs rêves par la danse, la poésie, le chant, le rap, le slam et d’autres expressions créatives.

En effet, les voix de la diaspora africaine et de ses jeunes représentants sont devenues suffisamment fortes pour être entendues dans le monde entier. Comme celle de Mohamed Mbougar Sarr, auteur sénégalais de 31 ans, qui a remporté ces dernières années de nombreux prix littéraires pour des ouvrages sur des thèmes contemporains tels que le racisme, la discrimination et les relations de l’Afrique avec l’Europe. Grâce à son dernier roman, La plus secrète mémoire des hommes, il est devenu le premier auteur d’Afrique subsaharienne à recevoir le prix littéraire français le plus prestigieux, le prix Goncourt, et l’un des plus jeunes lauréats de tous les temps.

Tout comme l’histoire africaine, la littérature africaine n’a jamais cessé de vivre. La reconnaissance croissante de ses auteurs est une première étape importante vers la redéfinition du rapport de l’Afrique au monde. Les formes de reconnaissance de l’UNESCO telles que la Journée internationale du jazz ou l’inscription de la rumba congolaise comme élément du patrimoine culturel immatériel de l’humanité font partie des nombreuses initiatives récemment prises pour mettre en lumière et faire comprendre l’importance des artistes et créateurs d’origine africaine. En alliant la tradition musicale de leurs ancêtres aux arrangements et improvisations, les artistes d’ascendance africaine ont créé de nouveaux codes musicaux, qui ont conduit à la naissance du blues sur les rives du delta du Mississippi et du jazz à La Nouvelle-Orléans. Les chanteurs et les danseurs de rumba congolaise ont également été en première ligne de toutes les luttes et de toutes les aspirations à l’indépendance du Congo.

S’attacher à l’Afrique, c’est améliorer notre monde. Reconnaître et partager les nombreuses ramifications de l’histoire africaine nous aide à comprendre les sociétés d’aujourd’hui et à vivre ensemble. C’est l’élément moteur de l’engagement de l’UNESCO en faveur de la Priorité Afrique, et la raison de croire que la culture africaine est un accélérateur de compréhension mutuelle, de créativité et d’innovation, nous permettant d’exploiter le champ des possibles. C’est ainsi que l’UNESCO tient la promesse d’Anansi et écrit le prochain chapitre de l’histoire de l’araignée.

L’UNESCO et ses partenaires de développement suivent attentivement 54 pays africains, à l’aide d’une stratégie plus forte et mieux ciblée. La renaissance africaine est en marche : l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda 2030 pour le développement durable préparent le terrain pour l’action de la Communauté économique africaine.

Le patrimoine africain

L’UNESCO est fermement convaincue que la paix et le développement durables sont intrinsèquement liés aux capacités et compétences des individus ainsi qu’à leur dignité et leurs droits. Il s’agit de tirer parti de cet élan en renforçant les atouts de l’Afrique, dont le patrimoine représente une source de créativité prodigieuse. La richesse du patrimoine du continent incite à le sauvegarder pour les générations futures. Bien que l’Afrique soit sous-représentée sur la Liste du patrimoine mondial avec seulement 12 % des sites inscrits à travers le monde, près de la moitié de ces sites figure sur la liste du patrimoine mondial en péril.

Agenda 2063 : l’Afrique que nous voulons

L’Agenda 2063  est le schéma et le plan directeur de l’Afrique visant à transformer l’Afrique en puissance mondiale de l’avenir. C’est le cadre stratégique du continent qui vise à atteindre son objectif de développement inclusif et durable. Il s’agit d’une manifestation concrète de la volonté panafricaine d’union, d’autodétermination, de liberté, de progrès et de prospérité collective poursuivie dans le cadre du panafricanisme et de la renaissance africaine.

Le Projet de patrimoine cinématographique africain (AFHP)< L’AFHP est un projet à long terme mené en partenariat avec la Film Foundation, présidée par Martin Scorsese, et la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) afin de contribuer à la localisation, la restauration et la préservation des films réalisés sur le continent africain. Il identifiera 50 films ayant une importance historique, artistique et culturelle et entreprendra par la suite le processus de restauration. L’UNESCO envisage d’inscrire ces films sur le registre « Mémoire du monde ».

Livre ‘Journalisme non-violent’

LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION

Un article de Pressenza (Traduction de l’espagnol par Evelyn Tischer)

Edition colombienne du livre ‘Journalisme non-violent. Vers une approche humanisante de la communication’ (Periodismo no violento. Hacia un enfoque humanizador de la comunicación), une invitation à produire des informations non violentes et un engagement en faveur d’une communication pacifique.

Par Iñaki Chaves | Pateras al Sur

Publié dans Mundo Obrero le 11 juin 2022


Le monde du XXIe siècle semble être aussi rempli de guerres que l’a été le XXe siècle, même si, bien souvent il ne s’agit pas de conflits armés déclarés, et que ces guerres se déroulent plus avec de la propagande qu’avec des fusillades, et sont contre des structures sociales, les exploitant et les excluant. Ce monde est, comme l’a déclaré Doménico Losurdo, « plein d’une violence qui prétend vouloir éradiquer une fois pour toutes le fléau de la violence. »

Il est nécessaire de dénoncer la violence, de lutter contre les politiques qui permettent ou facilitent la guerre et de promouvoir la construction de la paix. La paix est peut-être l’objectif humain le plus recherché dans l’histoire et le moins atteint. C’est aussi le concept le plus débattu et le moins accepté, car il peut y avoir autant de paix que de personnes, et chaque personne peut avoir sa propre vision de la paix.

(Voir suite sur colonne de droite.)

(Cliquez ici pour une version anglaise de cet article ou ici pour une version espagnole.)

Question pour cet article:

Free flow of information, How is it important for a culture of peace?

Journalism in Latin America: Is it turning towards a culture of peace?

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Dans cette quête de la paix, les mots sont des armes puissantes, qui guérissent presque autant qu’ils blessent. Ils peuvent être des fenêtres qui s’ouvrent sur des vues différentes des multiples réalités du monde ou des poignards qui s’enfoncent dans l’imaginaire et conditionnent les manières de comprendre le monde. Les mots peuvent à la fois construire la paix et provoquer la guerre.

Et les professionnels des médias en savent long sur les mots, sur l’écriture et sur la narration, et ils devraient assumer, en même temps que les entreprises de médias, leur rôle dans la construction de la paix. Le livre ‘Journalisme non-violent. Vers une approche humanisante de la communication’ est une invitation à produire des informations non violentes et un engagement en faveur d’une communication pacifique.

L’édition colombienne du livre a été publiée en juin 2022 par l’agence de presse internationale Pressenza, dont certains membres sont les auteurs du contenu, par FES Comunicación  et par ediciones desde abajo, trois entités qui aiment partager les connaissances et les offrir au public de la manière la plus accessible possible. Le texte présente « les fondements et les principes, les outils et les suggestions qui pourraient configurer une approche non violente de la communication et du travail journalistique » : Il est préfacé par María Cristina Mata et accompagné d’une note d’Iñaki Chaves pour cette édition en Colombie.

Il s’agit d’un livre intentionnel qui prend position pour la paix, qui n’accepte pas la violence comme “normale” et qui croit qu’une vision humanisante de la réalité est nécessaire pour contrecarrer la force de la violence exercée par certains secteurs de la politique, de l’économie et des médias.

En Colombie, cette révision de la production journalistique avec une approche humanitaire est inéluctable; d’où la nécessité et l’importance de ce type de plan d’action ou de manuel pour comprendre et mettre en pratique le journalisme non violent. Un travail qui « cherche des choses simples et directes, mais pas toujours faciles, pour construire un autre type de communication et un autre type de journalisme qui s’appuient sur les bases sociales comme sources d’information; qui remettent en question ce que nous racontons et comment nous le faisons; qui s’éloigne de l’homogénéisation causée par la doctrine dominante; qui ne simplifient ni ne réduisent la valeur des contextes et qui recherchent et rapportent des expériences, des projets et des nouvelles qui n’exaltent pas la violence mais plutôt la diversité et la créativité des autres mondes à l’intérieur de celui-ci ».