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L’aide humanitaire et les femmes
un article par IRIN - Un service du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies

Vous seriez bien en peine de trouver parmi les travailleurs humanitaires quelqu’un estimant que la violence sexuelle n’est pas un problème important. Mais demandez-leur de définir ce que c’est et il est probable qu’ils ne sachent pas vous répondre.


La majorité des réfugiés syriens sont des femmes et des enfants. C’est notamment le cas ici, dans le sud de la Turquie. Photo: Patrick Adams/IRIN

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S’agit-il de violence sexuelle, de violence sexiste ou de violence contre les femmes et les filles ? Et qu’en est-il des victimes masculines ? Comment traite-t-on de la violence sexiste dans les sociétés patriarcales ? Et comment peut-on trouver un équilibre entre la collecte de données factuelles et l’aide aux victimes et la prévention de ces violences ?

Des chercheurs du Réseau des pratiques humanitaires (Humanitarian Practice Network, HPN) de l’Institut de développement d’outre-mer (Overseas Development Institute, ODI) de Londres ont réfléchi à ces questions dans le cadre d’un compte-rendu des bonnes pratiques (Good Practice Review) pour lutter contre les violences sexistes dans les contextes humanitaires.

« Nous avons commandé cette étude parce que nous sentions que cela manquait », a expliqué Wendy Fenton, coordinatrice du HPN au sein du groupe de politique humanitaire de l’ODI.

« Lorsque nous avons commencé à nous intéresser à la question et à en parler avec d’autres personnes, nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait même pas de consensus sur la définition des programmes de lutte contre les violences sexistes ou la prévention et les réponses apportées. La terminologie même semble faire l’objet de désaccords. »

Les chercheurs ont trouvé un large éventail de concepts, de terminologies et de priorités et ont dit que malgré d’importantes avancées dans les programmes humanitaires et de développement, un consensus ferme n’avait pas été trouvé sur la définition, la prévention et la réponse à apporter dans la lutte contre les violences sexistes.

L’article du HPN Preventing and responding to gender-based violence in humanitarian crises. (prévenir et répondre aux violences sexistes dans les situations de crise humanitaire), écrit par Rebecca Holmes et Dharini Bhuvanendra, a été publié le mois dernier et sera présenté cette semaine à la 11e Conférence internationale de Dubaï sur l’aide humanitaire et le développement (DIHAD), qui aura pour thème central l’aide humanitaire et les femmes.

Les intervenants à la conférence traiteront du rôle joué par la femme en tant que pourvoyeuses essentielles d’aide dans les crises humanitaires, de l’impact disproportionné des conflits et des catastrophes sur les femmes et de comment l’aide est et devrait être adaptée pour répondre aux besoins liés au genre.

« Discuter de l’aide humanitaire et des femmes au Moyen-Orient est peut-être sujet à controverses », a dit à IRIN Gerhard Putman-Cramer, directeur de la DIHAD. « Mais si c’est le cas, tant mieux, car je pense qu’il est sain d’en discuter et de promouvoir ce thème dans une région où les choses ne se passent peut-être pas tout à fait comme elles devraient sur tous les points. »

« Ce n’est qu’au cours des 10 dernières années environ que des pays comme les [Émirats Arabes Unis] sont devenus très actifs dans la sphère multilatérale du monde humanitaire », a ajouté M. Putman-Cramer, qui a occupé plusieurs fonctions à la direction du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« Je pense donc qu’il est bon d’aborder les questions de genre. Si nous enfonçons une porte ouverte, tant mieux, mais je ne pense pas que ce soit le cas. »

(This article is continued in the discussionboard)

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DISCUSSION

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(The following is continued from the main article listed above.)


L’article de 36 pages du HPN évalue l’étendue des pratiques et approches politiques relatives à la lutte contre les violences sexistes et retrace les différentes étapes franchies par les programmes et les initiatives au fil des ans. Il en conclut que la connaissance des violences sexistes dans les situations d’urgence est « insuffisante ».

L’article ajoute qu’en raison « des normes culturelles et sociales profondément ancrées en ce qui concerne les violences sexistes, toute intervention s’attaquant à leurs causes, leurs conséquences et leurs effets ne peut être que très partiellement efficace. Apporter un changement réel et significatif est un processus lent et à long terme dans lequel les interventions humanitaires ne peuvent jouer qu’un rôle limité ».

Les sensibilités culturelles font partie des principaux obstacles qui entravent l’émergence d’un consensus sur la manière de lutter contre les violences sexistes en situation d’urgence.

« Du fait de la nature occulte des [violences sexistes] (notamment du taux élevé de sous-déclaration des violences sexuelles et autres), ainsi que du manque d’experts en violence sexiste déployés aux premiers stades des situations d’urgence, il est souvent difficile d’aller contre cette opinion [selon laquelle les violences sexistes ne seraient pas un problème d’une importance critique] jusqu’à ce que l’urgence se soit atténuée et que l’on puisse recueillir plus systématiquement des données », a écrit Jeanne Ward, consultante indépendante sur la question des violences sexistes en situation d’urgence.

« Certains acteurs humanitaires maintiennent également que la réponse aux actes de violence sexuelle (notamment ceux qui ne sont pas directement liés aux conflits et aux déplacements) est une question de culture et n’entre donc pas dans le champ de l’action humanitaire. »

Les violences sexuelles ont souvent fait les gros titres récemment. Les médias ont beaucoup parlé des affaires de viols collectifs en Inde, au Kenya ou en Afrique du Sud, ainsi que des mariages précoces et des sévices sexuels dans les camps de réfugiés syriens. Les actions communautaires qui ont suivi et les campagnes soutenues par des stars pour lutter contre le viol au sein des foyers et dans les zones de conflit ont également eu un grand retentissement.

En juin, le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FTO, selon son sigle anglais) organisera à Londres un sommet mondial sur la prévention de la violence sexuelle dans les conflits. Son bras humanitaire, le ministère britannique du Développement international (DFID), a quant à lui alloué 35 millions de livres (57,7 millions de dollars) au financement de campagnes visant à mettre fin à l’excision, ou mutilation génitale féminine.

Le DFID a par ailleurs imposé que l’égalité des sexes soit prise en compte dans toutes ses interventions humanitaires ou de développement – de l’élaboration des programmes à leur évaluation et leur suivi.

Plus généralement, les directives du Comité permanent interorganisations relatives aux interventions face à la violence de genre dans les situations d’urgence humanitaires de 2005 sont actuellement en cours de révision.

En 2012, le gouvernement britannique a lancé une initiative de prévention de la violence sexuelle avec le soutien de la star hollywoodienne et envoyée spéciale du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Angelina Jolie.

Mukesh Kapila, ancien chef de mission et, jusqu’à récemment, secrétaire général adjoint de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, s’est réjoui de l’écho donné à ces causes et campagnes, mais il a dit que ces questions devaient faire plus que de simples gros titres.

« Ce n’est manifestement pas l’argent qui manque et ce sont des causes populaires », a-t-il dit à IRIN. . ... continuation.


Cet article a été mis en ligne le 26 mars 2014.